COMPOSITEURS
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
ADAM Adolphe Charles. — Compositeur, critique musical et directeur de théâtre français (99 rue Montmartre, Paris ancien 3e, 24 juillet 1803 [5 thermidor an XI] – 24 rue de Buffault, Paris ancien 2e, 03 mai 1856), enterré au cimetière de Montmartre (5e division, buste par Francisque Joseph Duret). Fils de Jean-Louis [Johann Ludwig] ADAM (Müttersholz, près de Sélestat, Bas-Rhin, 03 décembre 1758 – Paris ancien 1er, 08 avril 1848), pianiste, compositeur et musicologue, et d'Elisabeth Charlotte Jeanne dite Elisa COSTE (Paris, 10 septembre 1778 – Paris ancien 1er, 11 juin 1857). Epouse 1. à Paris ancien 4e le 12 septembre 1829 Sara Jacqueline Françoise Thérèse DONNELLAN (Paris ancien 1er, 27 avril 1807 – Paris ancien 2e, 08 août 1849) ; épouse 2. à Paris le 30 avril 1851 Chérie Louise COURAUD (Paris, 24 mai 1817 – Paris 9e, 19 avril 1880), cantatrice. Père d'Adrien Léopold ADAM [1] (Whemby, Angleterre, 1832 – Paris ancien 9e, 09 août 1851).
Il travailla avec Benoist, puis avec Boieldieu. Son premier ouvrage, Pierre et Catherine (1829), inaugure une série de 24 œuvres, parmi lesquelles plusieurs lui ont valu une gloire durable. Il est l’auteur du plus célèbre des ballets romantiques, Giselle (1841), qui est resté l’archétype du genre. Une grande part de sa gloire lui vient de son trop fameux Noël. Créateur et directeur du Théâtre-National (1847‑1848), il donna de nombreux et fort intéressants articles de critique musicale, qui furent réunis plus tard (Souvenirs d’un musicien, Paris, 1857 ; Derniers souvenirs d’un musicien, Paris, 1859). Membre de l’Institut en 1844, il succède à son père comme professeur de composition au Conservatoire en 1849. Il fut nommé chevalier (30 avril 1836) puis officier (25 avril 1847) de la Légion d'honneur. Œuvres lyriques : Pierre et Catherine (1829) ; le Chalet (Opéra-Comique, 1834) ; le Postillon de Longjumeau (Opéra-Comique, 1836) ; le Roi d’Yvetot (1842) ; Richard en Palestine (1844) ; le Toréador (Opéra-Comique, 1849) ; Si j’étais roi (1852) ; le Sourd ou l’Auberge pleine (Opéra-Comique, 1853).
« Un des maîtres de l'opéra-comique selon la formule, un peu vieillie aujourd'hui, de Boieldieu. De ses nombreux ouvrages, les seuls qui se jouent encore assez fréquemment en France sont le Chalet et Si j'étais roi ! En Allemagne, le Postillon de Lonjumeau et la Poupée de Nuremberg jouissent encore d'une certaine vogue. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ALBERT Eugen D'. — Pianiste, compositeur et chef d'orchestre écossais naturalisé allemand (Glasgow, 10 avril 1864 – Riga, 03 mars 1932). Epouse en 1892 (divorce en 1895) Maria Teresa Gertrudis de Jésus CARREÑO dite Teresa CARREÑO (Caracas, Venezuela, 22 décembre 1853 – New York, Etats-Unis, 12 juin 1917), pianiste, chanteuse lyrique, compositrice ; parents d'Eugenia d'ALBERT CARREÑO (Sajonia, Allemagne, 27 septembre 1892 – Los Angeles, Etats-Unis, 12 avril 1950) et d'Herta Irmengard d'ALBERT CARREÑO (Sajonia, 26 septembre 1893 – Reutlingen, Allemagne, 10 juin 1974).
Elève d'Ernest Pauer, il se fit tout d'abord connaître comme pianiste virtuose. Puis, comme compositeur, il aborda la salle de concert avant de se tourner vers le théâtre, où il connut, avec Tiefland (1902) et les Yeux morts (1916), de très grands succès. Eugène d'Albert, à qui l'on doit plus de dix opéras, fut chef d'orchestre à Weimar, mais il vécut surtout à Lugano, où il écrivit la plupart de ses oeuvres. C'est le plus estimé représentant du vérisme allemand. Il a été inhumé en 1932 dans le cimetière de Morcote (Tessin, Suisse).
ALFANO Franco. — Compositeur italien (Naples, 08 mars 1876 – San Remo, 27 octobre 1954). Professeur de composition à Bologne (1916), à Turin (1923), puis directeur de l'Académie Sainte-Cécile à Rome (1942), du Lycée musical Rossini à Pesaro (1950), enfin surintendant du théâtre Massimo à Palerme. Ses premières compositions lyriques, Miranda (1896) et la Fonte di Eschi (1898), sont aujourd'hui oubliées. Il s'impose en 1904 avec Résurrection, tirée du roman de Tolstoï. Adepte de l'école vériste, il écrivit encore l'Ombre de Don Juan (1914), la Légende de Sakountala (1923) et Cyrano de Bergerac (1936). Il termina en 1925 la partition de Turandot laissée inachevée par Puccini.
ANTHIOME Eugène. — Compositeur français (1836–1916). => biographie
AUBER Daniel François Esprit. — Compositeur français (Caen, Calvados, 29 janvier 1782* – 24 rue Saint-Georges, Paris 9e, 12 mai 1871), enterré au Père-Lachaise (4e division, buste par Dantan). Fils de Jean Baptiste Daniel AUBER (– 1819), officier des Chasses du roi, puis marchand d'estampes, et d'Adélaïde Françoise Esprit VINCENT (1757 – 1850).
Élève de Cherubini, il débuta au théâtre avec une pièce de Népomucène Lemercier représentée au château de Chimay en 1812. A Paris, ses deux premiers ouvrages furent des échecs, mais la Bergère châtelaine en 1820 attira l'attention sur lui. Durant un demi-siècle il devait être le principal fournisseur de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, utilisant souvent des livrets de Scribe avec lequel il s'était lié d'amitié. Il toucha à tous les genres, traitant la Neige à la manière de Rossini, avec force vocalises, et le Maçon dans un style très dépouillé. Avec la Muette de Portici, il s'installa dans la grandiloquence du grand opéra. Tout cela d'ailleurs avec une sûreté de métier qui ne laissait rien au hasard. Membre de l'Académie des Beaux-arts en 1829, directeur des Concerts de la cour en 1839, il succéda à Cherubini comme directeur du Conservatoire en 1842 et le resta jusqu'à sa mort. Il fut nommé chevalier (mai 1825), commandeur (20 avril 1847) puis grand officier (08 août 1861) de la Légion d'honneur. Parmi les 45 ouvrages qu'il signa, on peut retenir Fra Diavolo (1830), le Cheval de bronze (1835), l'Ambassadrice (1836), le Domino noir (1837), les Diamants de la couronne (1841), Haydée (1847). De 1839 à sa mort, il habita 22 rue Saint-Georges à Paris.
« Il est mort à Paris le 12 mai 1871, pendant la Commune. Compositeur très fécond, qui n'a guère écrit que pour le théâtre et surtout dans le genre de l'opéra-comique. De ses très nombreux ouvrages scéniques, plusieurs ont joui d'une vogue assez prolongée : le Maçon, Fra Diavolo, le Cheval de bronze, les Diamants de la couronne, Haydée, le Domino noir. Aujourd'hui, une seule partition de lui surnage et c'est celle d'un grand opéra : la Muette de Portici. Cette œuvre a même joué un rôle historique : c'est elle qui, en 1830, donna le signal de la révolution belge. Ce qui caractérise Auber, en effet, c'est une vigueur, une fougue qui contrastent avec la mièvrerie de beaucoup de contemporains et qui trouvent une très heureuse application dans cette pièce à thème révolutionnaire. Auber fut directeur du Conservatoire de Paris, de 1842 à sa mort. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
AUDRAN Achille Edmond. — Compositeur français (11 place Croix Paquet, Lyon 1er, Rhône, 12 avril 1840* – Bazincourt [auj. Bazincourt-sur-Epte], Eure, 16 août 1901*), enterré au cimetière de Montmartre (28e division). Fils de Pierre Marius AUDRAN (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 26 septembre 1816 – Marseille, Bouches-du-Rhône, 09 janvier 1887), premier ténor de l'Opéra-Comique, et de Caroline Louise GIACOMASCI (Paris, 31 mars 1819 – Marseille, 25 janvier 1892) [soeur de Marie HÉBERT-MASSY, soprano], mariés à Paris ancien 10e le 29 avril 1839*. Epouse à Marseille le 13 août 1870 Anne Marie Henriette DUDON (Marseille, 15 février 1850 – Paris 17e, 21 décembre 1937).
Il s'orienta d'abord vers la musique religieuse. Il fit jouer, à Marseille, ses premières opérettes dont le Grand Mogol (1877) qui obtint un brillant succès. En 1878 il se fixa à Paris où durant vingt ans il écrira toute une série d'ouvrages bien venus. Ses partitions sont saines, simples et séduisantes. Certaines sont restées au répertoire de nos scènes d'opérettes : la Mascotte (1880), Gillette de Narbonne (1882), Miss Helyett (1890), la Poupée (1896).
Etudes à l'Ecole Niedermeyer ; prix de composition (1859). Maître de chapelle à l'Eglise Saint-Joseph de Marseille (1861). Débute à Marseille par l'Ours et le Pacha, opérette (1862) ; donne ensuite la Chercheuse d'esprit, opérette en 1 acte d'après Favart (1868) ; la Nivernaise, opérette en 1 acte (1866) ; le Petit Poucet, opérette en 3 actes (1868) ; le Grand Mogol, opérette-vaudeville en 3 actes avec Chivot et Duru (1877). Fait ensuite représenter à Paris : la Sulamite, oratorio (Salle Herz) ; la Saint-Valentin, 1 acte (Cercle Saint-Arnaud, 1878) ; en collaboration avec Chivot et Duru : les Noces d'Olivette, opéra-comique en 3 actes (Bouffes-Parisiens, 13 novembre 1879) ; la Mascotte, opéra-comique en 3 actes (Bouffes-Parisiens, 29 décembre 1880) ; Gillette de Narbonne, opéra-comique en 3 actes (Bouffes-Parisiens, 11 novembre 1882) ; la Dormeuse éveillée, opéra-comique en 3 actes (Bouffes-Parisiens, 29 décembre 1883) ; les Pommes d'Or, féerie, avec Blondeau, Monréal, Chivot et Duru (Comédie-Parisienne, 12 février 1883) ; le Grand Mogol (reprise, Gaîté, 21 septembre 1884) ; Pervenche, opéra-comique en 3 actes avec Chivot et Duru (Bouffes-Parisiens, 31 mars 1885) ; Serment d'amour, opéra-comique en 3 actes avec Ordonneau (Nouveautés, 19 février 1886) ; la Cigale et la Fourmi, opéra-comique en 3 actes avec Chivot et Duru (Gaîté, 30 octobre 1886) ; la Fiancée des Verts-Poteaux, opéra-comique en 3 actes avec Ordonneau (Menus-Plaisirs, 08 novembre 1887) ; le Puits qui parle, opérette-fantaisie avec Burani et de Beaumont (Nouveautés, 15 mars 1888) ; Miette, opéra-comique en 3 actes avec Ordonneau (Renaissance, 24 septembre 1888) ; la Fille à Cacolet, comédie en 3 actes avec Duru et Chivot (Variétés, 10 juillet 1889) ; la Lune, pantomime avec Beissier (Vaudeville, 11 mai 1890) ; l'Œuf rouge, opéra-pantomime en 3 actes avec Busnach et Vanloo (Folies-Dramatiques, 14 mars 1890) ; Miss Helyett, opéra-comique en 3 actes avec Boucheron (Bouffes-Parisiens, 12 novembre 1890) ; l'Oncle Célestin, opérette en 3 actes avec Ordonneau et Kéroul (Menus-Plaisirs, 24 mars 1891) ; Article de Paris, opéra-comique en 3 actes avec Boucheron (Menus-Plaisirs, 17 mars 92) ; Sainte-Freya, opéra-comique en 3 actes avec Boucheron (Bouffes-Parisiens, 04 novembre 1892) ; Madame Suzette, opérette en 3 actes avec Ordonneau et Sylvane (Bouffes-Parisiens, 29 mars 1893); Mon Prince, opérette en 3 actes avec Clairville et Sylvane (Nouveautés, 18 novembre 1893) ; l'Enlèvement de la Toledad, opéra-comique en 3 actes avec Fabrice Carré (Bouffes-Parisiens, 17 octobre 1894) ; la Duchesse de Ferrare, opérette en 3 actes avec Boucheron (Bouffes-Parisiens, 25 janvier 1895) ; Photis, comédie lyrique en 3 actes avec Louis Gallet (Genève, février 1896 ; reçue à l'Opéra-Comique) ; la Reine des reines, opéra bouffe en 3 actes avec Flers (Eldorado, 14 octobre 1896) ; la Poupée, opéra-comique en 4 actes avec Ordonneau et Valabrègue (Gaîté, 21 octobre 1896) ; M. Lohengrin, opérette en 3 actes avec Fabrice Carré (Bouffes-Parisiens, 30 novembre 1896). Audran a fait en outre représenter en 1887 à l'Alhambra de Bruxelles le Paradis de Mahomet, opérette en 3 actes. Il est l'auteur d'une Messe avec soli, chœurs et orchestre exécutée en 1875, à Marseille, puis à Paris (Église Saint-Eustache). Ouvrages non représentés en 1897 : les Petites Femmes, pièce en 4 actes avec Sylvane (reçue au Palais-Royal) ; la Princesse blonde, opéra-comique en 3 actes avec Chivot ; etc. En 1897, il habitait 27 rue Guillaume-Tell à Paris.
« Commença par la musique religieuse à l'école Niedermeyer pour se découvrir bientôt un tempérament de maestro léger. La plupart de ses opérettes ont connu le succès et un bon nombre d'entre elles continuent à faire le fond du répertoire. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
AURIC Georges Abel Louis. — Compositeur français (Maison Crouzet, boulevard de la Liberté, Lodève, Hérault, 15 février 1899 – 36 avenue Matignon, Paris 8e, 23 juillet 1983), enterré au cimetière du Montparnasse (2e division). Fils d'Émile Abel AURIC (Montélimar, Drôme, 29 mai 1861 –), maître d'hôtel, et de Marie Françoise Anna FAYOLLE (Issoire, Puy-de-Dôme, 28 novembre 1872 –), mariés à Issoire le 20 octobre 1896. Epouse 1. à Saint-Paul-de-Vence, Alpes-Maritimes, le 27 octobre 1930 Eléonore VILTER dite Nora AURIC (Watra Molavitza, Autriche-Hongrie [auj. Autriche], 07 avril 1901 – Paris 20e, 25 mars 1982), artiste peintre. Epouse 2. à Paris 8e le 09 juin 1982 Michèle Irène BATTAÏNI, soprano.
Auditeur au Conservatoire (1913) dans la classe de contrepoint de Caussade, qui lui enseigna la fugue, il rencontre Honegger et Milhaud, fait partie du groupe des « Six », suit le cours de Vincent d’Indy à la Schola. Membre de l’Académie des Beaux-arts (1962), il fut administrateur de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux (19 avril 1962 au 13 septembre 1968). Son art reflète les influences lointaines, mais certaines, de Chabrier, Messager, Satie et Stravinski. Dans un premier groupe d’œuvres, on distingue un mélange d’inspiration populaire et de distinction aristocratique (sonatines, pastorales, impromptus, pour piano ; nombreuses mélodies ; ballets tels que les Fâcheux [1924], les Matelots [1925], la Pastorale ; nombreuses musiques de films : l’Eternel retour, la Belle et la Bête, Orphée, le Mystère Picasso). Dans un second groupe, il se montre d’une éloquence plus ample, et témoigne d’une esthétique de grandeur et de force (Sonate en fa pour piano, Phèdre [ballet, 1950], le Peintre et son modèle).
BACHELET Alfred Georges. — Compositeur et chef d'orchestre français (13 rue Fontaine, Paris 9e, 26 février 1864 – 4 rue de Chanzy, Nancy, Meurthe-et-Moselle, 10 février 1944). Fils d'Alfred Victor Ghislain BACHELET (Saint-Jean-Pied-de-Port, Pyrénées-Atlantiques, 19 novembre 1828 – Paris 18e, 23 octobre 1902), dessinateur, et de Madeleine MÉDARD (Lucé-sous-Gaillon, Sarthe, 11 mai 1836 – Paris 18e, 18 novembre 1917), mariés à Paris 9e le 18 septembre 1865. Epouse à Gentilly, Seine [auj. Val-de-Marne], le 07 décembre 1911 Magdeleine Félicie Victoire BÈGUE (Le Puy-en-Velay, Haute-Loire, 01 avril 1875 – ap. 1960). De sa liaison avec Amélie Joséphine LABET est née Marguerite Berthe LABET, reconnue BACHELET le 15 octobre 1892 (Paris 17e, 16 septembre 1884 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 18 juin 1954).
Second prix de Rome en 1887 avec la cantate Didon, puis 2e premier grand prix de Rome en 1890 avec la cantate Cléopâtre, il entra à l'Opéra comme chef des chœurs dès son retour de la villa Médicis. En 1907 il montait au pupitre pour diriger Faust. Nommé directeur du conservatoire de Nancy en 1919, il y organisa les Concerts populaires qui révélèrent plus d'une partition contemporaine. Comme compositeur, il manifesta un puissant tempérament dans trois œuvres qu'il écrivit sans la moindre concession au goût des foules : Scemo (Opéra, 1914), Quand la cloche sonnera (Opéra-Comique, 1922) et Un jardin sur l'Oronte (Opéra, 1932). Elu membre de l'Académie des Beaux-arts en 1929, en remplacement d'André Messager. Il fut nommé chevalier (10 novembre 1920) puis officier (29 décembre 1932) de la Légion d'honneur.
BALFE Michael (Michael William BALPHE dit). — Compositeur, chef d'orchestre et baryton irlandais (Dublin, 15 mai 1808 – Rowney Abbey, Hertfordshire, 20 octobre 1870). Père de Victoire BALFE. Cet extraordinaire touche-à-tout commença des études musicales à Dublin, les perfectionna à Londres où dès l'âge de seize ans, il jouait de petits rôles au Drury Lane, puis il partit pour l'Italie travailler avec Filippo Galli. En 1827 il chante Figaro du Barbier de Séville au Théâtre-Italien de Paris devant Rossini dont il devient l'ami. En 1829 il est baryton à l'Opéra de Palerme et en 1835 chante Papageno au Covent Garden. C'est à Palerme qu'il compose son premier opéra, I Rivali di se stesso, dont il dirige lui-même la création, ce qui l'incite à entreprendre une carrière de chef d'orchestre. Il sera affiché comme tel à Paris en 1842, à Londres en 1850 au Drury Lane et dix ans plus tard au Covent Garden. Il voyagea d'ailleurs dans toute l'Europe, Russie comprise, et partout ses œuvres étaient représentées. Il en signa une vingtaine dont une Manon Lescaut que créa la Malibran (1836), une Fille de Bohême que le Théâtre-Lyrique de Paris afficha en 1869, et trois ouvrages créés à Paris : à l'Opéra-Comique le Puits d'amour (1843) et les Quatre Fils Aymon (1845), à l'Opéra l'Étoile de Séville (1845). Désireux de fonder une école d'opéra spécifiquement anglaise, il donna ses dernières œuvres à Londres. Puis, brusquement, en 1864, il abandonne toute activité musicale pour se retirer dans le Hertfordshire et y terminer sa vie en gentleman farmer.
BANÈS Antoine. — Compositeur français (1856–1924). => biographie
BARBIER Frédéric. — Compositeur français (1829–1889). => biographie
BARBOT Paul. — Ténor, compositeur et pianiste français (1827–1913). => biographie
BARTHE Adrien. — Compositeur français (1828–1898). => biographie
BASTIDE Paul. — Compositeur et chef d'orchestre français (1879–1962). => biographie
BATTON Désiré-Alexandre. — Compositeur français (Paris, 02 janvier 1798 – 38 boulevard de la Reine, Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 15 octobre 1855), enterré au cimetière de Montmartre. Fils de Jean-Baptiste Alexandre BATTON (Paris, 14 mars 1774 –), fabriquant de fleurs artificielles, et de Marie Catherine PATRON, mariés à Paris le 26 février 1797. Epouse 1. à Paris ancien 1er le 25 janvier 1825 Alphonsine Marie Sophie CORDONNIER (Paris, 18 mars 1798 – Paris ancien 2e, 03 décembre 1825). Epouse 2. à Paris le 10 juillet 1829 Joséphine LAFOREST (Paris, v. 1796 – Paris 9e, 13 janvier 1870).
Second grand prix de Rome en 1816, il obtint le premier grand prix en 1817. On lui doit des opéras-comiques. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 avril 1846.
BAZILLE Auguste. — Compositeur français (1828–1891). => biographie
BAZIN François Emmanuel Joseph. — Compositeur français (Cours Julien, Marseille, Bouches-du-Rhône, 04 septembre 1816 – 47 rue Laffitte, Paris 9e, 02 juillet 1878), enterré au Père-Lachaise (32e division, buste en marbre par Amédée Doublemard). Fils de Joseph Emilien Bernard BAZIN (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 03 janvier 1780 – Paris ancien 2e, 20 octobre 1858), secrétaire au commissariat général de police de Marseille, et de Thérèse Madeleine AMYOT (Aix-en-Provence, 06 août 1787 – Paris ancien 2e, 11 décembre 1857).
Second grand prix de Rome en 1839 puis premier grand prix en 1840, il fut professeur de solfège, d’harmonie (1844), puis de composition (1871) au Conservatoire de Paris. Il fit une carrière très officielle, jalonnée d’honneurs. En 1872, il fut élu à l’Académie des Beaux-Arts. On lui doit des mélodies, des chœurs, une messe, le Christ (oratorio, 1858), environ 10 opéras-comiques dont le Trompette de Monsieur le Prince (Opéra-Comique, 1846), Maître Pathelin (Opéra-Comique, 1856), le Voyage en Chine (Opéra-Comique, 1865), ainsi que des écrits : Cours d’harmonie théorique et pratique ; Cours de contrepoint théorique et pratique ; la Musique à Saint-Malo (1885). Il fut nommé officier de la Légion d'honneur le 26 juillet 1878.
BEAULIEU Désiré (Marie-Désiré MARTIN dit). — Compositeur et théoricien français (rue de Grenelle, Paris, 11 avril 1791 – rue Yvers, Niort, Deux-Sèvres, 21 décembre 1863). Fils de Jacques Antoine Louis Marie MARTIN (Niort, 26 août 1761 – Niort, 11 septembre 1844), officier d'artillerie, et de Marie Joséphine ROUSSILLON. Epouse à Niort le 21 août 1818 Françoise Caroline ROUGET DE GOURCEZ.
Second grand prix de Rome en 1809, il obtint le premier grand prix en 1810. Il composa des opéras (Anacréon, Philadelphie), des scènes lyriques (Jeanne d’Arc, Sapho, Psyché et l’Amour), des oratorios, un Requiem (1866).
BEAUPLAN Amédée de. — Compositeur et auteur dramatique français (1790–1853) => biographie
BEETHOVEN Ludwig van. — Compositeur allemand (Bonn, 15 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827). Il est considéré comme un des plus grands musiciens de tous les temps.
« L'activité artistique de Beethoven s'est exercée surtout dans le domaine de la musique instrumentale pure. Ce n'est qu'incidemment qu'il s'est occupé de théâtre et Fidelio est dans son œuvre un monument resté isolé. La pièce a du reste subi entre ses mains de grandes modifications. Sous sa première forme, elle fut donnée à Vienne le 20 novembre 1805 ; elle fut remaniée et reprise dans cette même ville le 29 mars 1806 ; enfin, en 1814, toujours à Vienne, Beethoven donnait, le 23 mai, la version définitive. En 1807, Fidelio avait été monté à Prague sous sa seconde forme.
Pour cet opéra, qui lui tenait énormément à cœur, et qui contient des beautés de premier ordre, Beethoven n'a pas écrit moins de quatre ouvertures. La dernière, en mi majeur, qui figure dans la partition gravée, est celle qu'il écrivit pour la reprise de la pièce en 1814. Les autres (en ut majeur) ne se donnent qu'au concert sous le titre de Léonore, et numérotées de un à trois. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BEMBERG Hermann Emmanuel. — Compositeur et pianiste d'origine argentine (3 rue Laferrière, Paris ancien 9e, 29 mars 1859 – Berne, Suisse, 21 juillet 1931). Fils d'Otto Peter Friedrich BEMBERG (Cologne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, 01 mai 1827 – Paris 8e, 02 mars 1896), homme d'affaires, et de Maria Luisa OCAMPO (Buenos Aires, Argentine, 12 juin 1831 – Paris 16e, 12 avril 1904).
Études au Conservatoire dans les classes de Dubois, Franck et Massenet. Couronné en 1887 (prix Rossini). Débute au théâtre par le Baiser de Suzon, opéra-comique en 1 acte avec Pierre Barbier (OpéraComique, 04 juin 1888) ; donne ensuite Elanie (Londres, Covent-Garden, 1892-93 ; puis New York, Métropolitain, 1894) ; la Ballade du désespéré (Aix-les-Bains, 1895), etc. Bemberg est l'auteur de nombreuses mélodies et d'une Mort de Jeanne d'Arc, composée en 1887 et non exécutée. En 1897, il habitait 30 avenue de Messine à Paris.
BENOIST François. — Compositeur et organiste français (Basse Grand'rue, Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 10 septembre 1794 – 37 rue Notre-Dame-de-Lorette, Paris 9e, 06 mai 1878), enterré au cimetière de la Boutellerie à Nantes. Fils de François René BENOIST (Nantes, 30 mars 1763 – Nantes, 13 octobre 1853), négociant, et de Marie Pélagie Victoire FINETTY (Angers, Maine-et-Loire, 30 décembre 1763 – Nantes, 09 février 1827), professeur de piano, mariés à Nantes le 10 janvier 1786.
Il fut premier grand prix de Rome en 1815, professeur d’orgue au Conservatoire de Paris de 1820 à 1872. On lui doit 2 opéras, plusieurs ballets, et 12 cahiers de pièces d’orgue correctement écrites, mais sans personnalité. Le 16 novembre 18551, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
BEN TAYOUX Frédéric (Frédéric Louis BENTAYOUX dit). — Compositeur français (5 cours du Trente-Juillet, Bordeaux, 1re section, Gironde, 12 juin 1840 – 208 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e, 10 mars 1918). Il a suivi les cours du Conservatoire et s'est fait connaître par une quantité de compositions pour le chant et pour le piano. Il a fait également représenter plusieurs opérettes sans importance sur des scènes de second ordre.
BERGER Rodolphe. — Compositeur autrichien (Vienne, Autriche, 04 avril 1864 – Barcelone, Espagne, 18 juillet 1916), enterré au Père-Lachaise (96e division). On lui doit des opérettes (le Chevalier d'Eon, 1908), et des valses lentes (Amoureuse).
affiche pour le Chevalier d'Eon (1908) de Rodolphe Berger, par Clérice frères
affiche pour Claudine (1910) de Rodolphe Berger, par Clérice frères
BÉRIOT Charles Wilfrid de. — Compositeur et pianiste français (40 rue des Martyrs, Paris ancien 2e, 12 février 1833 – Sceaux-du-Gâtinais, Loiret, 22 octobre 1914). Second fils de Charles Auguste de BÉRIOT (Louvain, Belgique, 1802 – Bruxelles, Belgique, 08 avril 1870), violoniste et compositeur belge, et de Maria de la Felicidad GARCIA dite la MALIBRAN (Paris ancien 3e, 24 mars 1808 – Manchester, Angleterre, 23 septembre 1836), cantatrice, mariés à Paris ancien 2e le 29 mars 1836. Epouse à Paris 17e le 30 avril 1873 Laure Adèle Joséphine de DONCKER (Bruxelles, Belgique, 04 octobre 1847 – Paris 17e, 14 mars 1913).
Il étudia le piano avec Thalberg après être sorti de l'Ecole militaire à l'âge de vingt ans. Il enseigna le piano à l’école Niedermeyer (1886) et au Conservatoire de Paris (1887). Il est l’auteur de 2 ouvrages sur l’art d’accompagner. Principales compositions : Fernand Cortez, poème symphonique ; Fantaisie-Ballet, pour violon ; deux Quatuors, avec piano ; Trio ; Sonate, piano et flûte ; Septuor ; Sonate à deux pianos ; Ouvertures ; trois Concertos de piano ; Méthodes ; Mélodies pour le chant ; une soixantaine de morceaux de piano, etc. Il participa en 1887 à une opérette collective, le Baron Frick. Le 02 août 1910 il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 19 rue Eugène-Flachat à Paris 17e.
BERLIOZ Hector Louis. — Compositeur français (La Côte-Saint-André, Isère, 11 décembre 1803 [19 frimaire an XII]* – 4 rue de Calais, Paris 9e, 08 mars 1869), enterré au cimetière de Montmartre (7e division, déplacé le 06 octobre 1970 dans la 20e division, médaillon par Cyprien Godebski de 1884). Fils de Louis Joseph BERLIOZ (La Côte-Saint-André, 09 juin 1776 – La Côte-Saint-André, 28 juillet 1848), docteur en médecine, et de Joséphine Marie Antoinette MARMION (Grenoble, Isère, 14 octobre 1781 – La Côte-Saint-André, 18 février 1838). Epouse 1. à Paris ancien 8e le 03 octobre 1833 Harrietta Constance dite Harriett SMITHSON (Ennis, Comté de Clare, Irlande, 18 mars 1800 – Montmartre, Seine [auj. Paris 18e], 03 mars 1854), actrice. Epouse 2. à Paris ancien 9e le 19 octobre 1854 Maria RECIO, cantatrice.
C’est dans un milieu familial plus favorable aux lettres qu’à la musique que s’écoula son enfance. A l’issue de ses études secondaires, qu’il achève à Grenoble en 1821, son père l’envoie à Paris préparer la carrière médicale; mais le jeune homme suit sans enthousiasme les cours de la Faculté. Il fréquente, en revanche, très assidûment l’Opéra et la bibliothèque du Conservatoire. Malgré l’opposition de sa famille, il se fait admettre en 1826 au Conservatoire et devient l’élève de Lesueur et de Reicha. Afin de pouvoir poursuivre ses études musicales et faire entendre au concert ses premières œuvres, il s’engage comme choriste aux Nouveautés. En 1830, après trois essais infructueux, il obtient le prix de Rome avec sa cantate la Dernière Nuit de Sardanapale, et part pour l’Italie, où il ne séjourne qu’un an et demi. Peu après son retour, il épouse à Paris en octobre 1833 Hariett Smithson, dont il avait découvert le talent lors des représentations shakespeariennes de 1827 et qu’il courtisait depuis ce moment. Pour subvenir aux besoins du ménage, Berlioz accepte d’écrire dans différents journaux et collabore successivement au Correspondant, à la Revue européenne, au Courrier de l’Europe, à la Gazette musicale de Paris (1834) et au Journal des débats (1835). Il publiera plus tard (1852‑1862) ces articles réunis en volumes. En janvier 1839, il est nommé conservateur de la bibliothèque du Conservatoire. Les œuvres se succèdent avec des fortunes diverses : l’échec de Benvenuto Cellini, celui de Roméo et Juliette, le demi‑succès du Freischütz, dont Berlioz a écrit les récitatifs et dirigé la reprise à l’Opéra, les scènes familiales dont l’accable une épouse qui s’adonne à la boisson, tout contribue à faire prendre en horreur la vie de Paris au compositeur. Il s’enfuit en compagnie de la jeune cantatrice Maria Recio (déc. 1842) et parcourt pendant six mois l’Allemagne. Revenu à Paris, il fait paraître son Traité d’instrumentation et entreprend la réalisation définitive de la Damnation de Faust. Ce sont ensuite les tournées triomphales en Europe centrale (1845‑1846) et en Russie (1847), puis l’échec des concerts du théâtre Drury Lane (Londres, 1848) et celui de la Société philharmonique, qu’il fonde en 1850 à Paris. La semaine Berlioz organisée par Liszt à Weimar (nov. 1852) remporte un éclatant succès qui lui vaut quelques engagements. Un second festival (1855) consacrera son triomphe dans la même ville, précédant de peu son accession à l’Institut (21 juin 1856). Entre‑temps, la mort d’H. Smithson a permis à Berlioz d’épouser Maria Recio (1854). Cependant, l’incompréhension qui entoure son œuvre en France, la mort de sa seconde femme (1862) et celle de son fils (1867) accentuent son découragement. Il parcourt une dernière fois l’Autriche (1866), l’Allemagne (1867) et la Russie (1868) ; il descend jusqu’à Nice pour y revoir la mer, préside encore un concours d’orphéons à Grenoble et rentre à Paris pour ne plus quitter sa chambre jusqu’à sa mort.
« Berlioz fut avant tout un symphoniste et ses ouvrages dramatiques se sont mal maintenus au répertoire. Les Troyens, son œuvre la plus étendue, dont la représentation exige deux soirées (1. la Prise de Troie, 2. les Troyens à Carthage), sont encore autant dire inconnus en France, bien qu'en Allemagne on les joue de temps à autre. Il en est de même de Benvenuto Cellini, Béatrice et Bénédict, un ouvrage plus court et plus léger, a été donné pour la première fois à Paris, grâce à l'initiative des « Grandes auditions de France », après avoir connu en Allemagne un certain succès. Enfin, l'œuvre de Berlioz que le public de théâtre français connaît le mieux est sa Damnation de Faust, soit une œuvre que Berlioz n'avait pas destinée au théâtre, et dont il n'est pas sûr qu'il eût approuvé la mise à la scène. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BERNICAT Firmin. — Compositeur français (1842–1883). => biographie
BERTIN Louise-Angélique. — Compositrice française (Roches, près de Bièvres, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 15 janvier 1805 – 15 quai Conti, Paris 6e, 26 avril 1877), enterrée au Père-Lachaise (8e division). Fille de Louis-François BERTIN dit BERTIN l’Aîné (Paris, 14 décembre 1766 – Paris, 13 septembre 1841), qui acheta le Journal des débats, et de Geneviève Aimée Victoire BOUTARD (1772 – Paris, 31 mars 1838), mariés à Paris le 14 novembre 1795. Elle a fait représenter un opéra-comique, le Loup-garou, et un opéra, Faust, qui ont obtenu quelques succès à la salle Favart. En 1836, l'Opéra a donné une oeuvre plus importante, la Esmeralda, qui échoua devant l'indifférence du public.
BERTON Henri François. — Compositeur français (1784–1832). => biographie
BERTON Henri Montan. — Compositeur français (1767–1844). => biographie
BERTON Pierre Montan. — Compositeur français (1727–1780). => biographie
BERTRAND Marcel. — Compositeur français (1883–1945). => biographie
BEYDTS Antoine Pierre Hector Louis. — Compositeur et critique musical français (15 rue Frère, Bordeaux, 1re section, Gironde, 29 juin 1895* – Caudéran, Gironde, 15 septembre 1953). Fils d'Hector Laurent Désiré BEYDTS (Bordeaux, section 2, 23 mars 1872 – ap. 1923), épicier, et de Marie Clotilde Geneviève LESVIGNES (1872–), pianiste.
Disciple de Messager et de Reynaldo Hahn, il a conservé la tradition des partitions claires et mélodiques soutenues d'une subtile orchestration. Possédant une technique solide, une fine intelligence et du bon goût, il a signé de délicieuses opérettes : Moineau, A l'aimable Sabine et de bonnes musiques de films : la Kermesse héroïque (1935), le Diable boiteux et le Secret de Mayerling (1948). Critique musical sévère mais pertinent, il fut nommé directeur de l'Opéra-Comique en 1952. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 10 août 1939.
BIZET Georges. — Compositeur français (1838–1875). => biographie
BLAISE Adolphe Benoît. — Compositeur et chef d'orchestre français (Paris, 1700 – Paris, 1772). Il écrivit la musique de nombreux ballets et de petits opéras-comiques représentés à la foire Saint-Germain et à la Comédie-Italienne. Deux de ces derniers furent repris par l'Opéra-Comique : Annette et Lubin (1862) puis Isabelle et Gertrude (1865). Il fut chef d'orchestre à l'Opéra-Comique (salle des Menus-Plaisirs de 1750 à 1753 ; Hôtel de Bourgogne de 1760 à sa mort).
BLASIUS Matthieu-Frédéric. — Compositeur et chef d'orchestre français (Lauterbourg, Bas-Rhin, 23 avril 1758 – Versailles, Yvelines, septembre 1829). Fils de Johann Michael BLASIUS (Rastatt, Bade-Wurtemberg, v. 1715 – Lauterbourg, 21 avril 1784), tailleur d'habits et musicien, et de Dorothée BURCKARD (Schaidt, Rhénanie-Palatinat, v. 1730 –). Epouse à Paris le 10 février 1798 [22 pluviôse an VI] (divorce le 17 mai 1801 [27 floréal an IX] Antoinette de THOSSE (Joinville, Marne, 13 mars 1776 – Prez-sur-Marne, Haute-Marne, 04 avril 1854).
Ce fut un des plus précieux chefs de l'Opéra-Comique où il débuta le 01 avril 1790 et où il dirigea pratiquement tous les ouvrages jusqu'en 1816. Il fut le créateur à Paris de l'Enlèvement au sérail, au théâtre Olympique. Compositeur, il signa des romances, des pages de musique de chambre, des marches militaires et quelques charmants petits opéras-comiques comme la Paysanne supposée (1788), les Trois Sultanes (1792) et l'Amour ermite (1793). Professeur au Conservatoire dès sa fondation, il a laissé une méthode de clarinette qui fit longtemps autorité.
BLAZE (CASTIL-). — Critique musical et compositeur français (1784–1857). => biographie
BLAZE Henri. — Compositeur et critique musical français (1763–1833). => biographie
BLOCH André. — Compositeur français (1873–1960). => biographie
BLOCH Ernest. — Compositeur suisse naturalisé américain (Genève, 24 juillet 1880 – Agate Beach, Portland, Oregon, 15 juillet 1959). Il fit ses études dans cette ville, puis à Bruxelles et à Francfort (avec Knorr). De 1915 à 1930, Bloch enseigna à New York, Cleveland et San Francisco. Son abondante production englobe tous les genres. Citons notamment : Macbeth, opéra (1909), la suite pour alto et piano (1919), 2 sonates pour violon et piano (1920‑1924), 3 quatuors (1916‑1952), Sinfonia breve (1952), etc. Les œuvres d’inspiration juive représentent une partie importante de sa production Trois Poèmes juifs (pour orchestre) ; les Psaumes XXII (pour baryton et orchestre), CXIV et CXXXVII (pour soprano et orchestre) ; Shelomo (rhapsodie pour violoncelle et orchestre, 1915-1916) ; Israël (symphonie, 1912-1916) ; Cinq Pièces pour violoncelle et piano ; Baal Shem (suite pour violon et piano) ; Service sacré (office du samedi matin, pour baryton, chœur et orchestre) ; la Voix dans le désert (poème pour violoncelle et orchestre) ; Deux Préludes pour orgue. Bloch se défend d’utiliser dans ses compositions des éléments traditionnels. Cependant, les œuvres rappelées ci‑dessus contiennent de nombreuses citations du folklore juif ou de la liturgie synagogale.
BLOCKX Jan. — Compositeur et chef d'orchestre belge (Anvers, 21 janvier 1851 – Anvers, 26 mai 1912). Il est éminemment représentatif de l’école flamande, dont les caractères distinctifs se retrouvent dans ses opéras. En tête de ceux‑ci s’inscrivent : Princesse d’auberge (1898 ; qui contient le lied de Relnilde : Petite mère aimée), la Fiancée de la mer (1902), Thill Uilenspiegel (1900) et Baldie (1908). Blockx est également l’auteur du ballet Milenka (1888).
« Jan Blockx est le plus brillant représentant du théâtre lyrique flamand, pour lequel il a écrit tout un répertoire. De ses œuvres, Princesse d'auberge est celle qui a connu les succès les plus étendus. Traduite en plusieurs langues, cette pièce a été jouée dans plusieurs pays d'Europe et a fait connaitre au loin le nom du musicien qui l'a écrite. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BOIELDIEU François Adrien. — Compositeur français (rue aux Ours, Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 16 décembre 1775 – Jarcy, Varenne, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 08 octobre 1834*), enterré au Père-Lachaise (11e division). Fils de Jacques François Adrien BOIELDIEU (Rouen, 18 novembre 1746 – Paris ancien 4e, 13 janvier 1822), notaire, et d'Anne Marguerite DUMOUCHEL (Rouen, 1749 – Rouen, 08 juin 1833). Frère de Louis Armand Dauphin BOIELDIEU (Rouen, 18 juillet 1777 – Cormeilles-en-Parisis, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 22 mars 1862), éditeur de musique. Epouse 1. à Paris ancien 2e le 19 mars 1802 Clotilde Augustine MAFLEURAI ou MAFLEUROY dite CLOTILDE (Paris, 01 mars 1876 – Paris, 16 décembre 1826), danseuse de l’Opéra ; 2. à Paris le 23 janvier 1827 Jeanne DESOYRES dite PHILLIS (Bordeaux, Gironde, 27 novembre 1781 – Paris ancien 2e, 10 décembre 1853), soprano ; parents de Louis BOIELDIEU (1810–1834). De sa liaison avec Elisabeth DEMEUL est née Marie Hélène BOIELDIEU (Rouen, 03 février 1797 – Paris, 30 mars 1852). De sa liaison avec Thérèse Louise Antoinette REGNAULT dite Antoinette LEMONNIER, soprano de l'Opéra-Comique, est né Adrien BOIELDIEU, compositeur.
Il fait ses premières études musicales à la maîtrise de la cathédrale de Rouen, sous la direction de l’organiste Broche. Attiré par la scène, il écrit la Fille coupable, opéra‑comique en 2 actes, sur un livret de son père, représenté avec succès au théâtre des Arts (1793), puis il donne Rosalie et Mirza (1795). A Paris, où il se fixe en 1796, il connaît une brillante réussite. Trois pièces en 1 acte, la Famille Suisse, l’Heureuse Nouvelle et le Pari, représentées en 1797, lui assurent d’emblée une grande réputation. Nommé professeur de piano au Conservatoire en 1798, il n’en poursuit pas moins sa carrière théâtrale, et accumule les succès avec Zoraïme et Zulnar (1798), Beniowski, le Calife de Bagdad (1800), Ma tante Aurore (1803). Appelé en Russie par le tsar Alexandre Ier, il séjourne à Saint‑Pétersbourg de 1804 à 1810. Maître de chapelle de la cour impériale, il a écrit une dizaine de partitions, parmi lesquelles : Aline, reine de Golconde (1804), Abderkan (1804), la Jeune Femme colère (1805), les Voitures versées (1808), Rien de trop (1810). Revenu à Paris, il se classe vite parmi les chefs de file de l’école française. Louis XVIII le nomme compositeur de sa musique particulière; l’Institut l’appelle à la succession de Méhul en 1817 ; le Conservatoire, en 1820, lui confie une chaire de composition. Après de nombreuses partitions, la Dame blanche (1825) consacre définitivement sa renommée, succès national qui fait échec à l’italianisme envahissant. On doit également à Boieldieu des œuvres pour le piano qui marquent une étape dans le répertoire français de l’instrument.
« Il est mort en son domaine de Jarcy près Grosbois, le 8 octobre 1834. Boieldieu est un des plus illustres parmi les maîtres de l'opéra-comique. Une seule pièce de lui, cependant, a survécu jusqu'à nous, cette Dame blanche, dont plus de mille représentations ont été données sur la seule scène de l'Opéra-Comique de Paris. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BOIELDIEU Adrien Louis Victor. — Compositeur français (17 rue des Filles-Saint-Thomas, Paris ancien 3e, 03 novembre 1815 – Quincy-sous-Sénart, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 09 juillet 1883*), enterré au Père-Lachaise (11e division). Fils de François Adrien BOIELDIEU, compositeur, et de Thérèse Louise Antoinette REGNAULT dite Antoinette LEMONNIER, soprano de l'Opéra-Comique. De sa liaison avec Fanny DEFOURNEAUX (Paris, 07 mai 1819 – Paris 9e, 21 septembre 1889), est née Louise Stéphanie BOIELDIEU (Paris ancien 4e, 30 janvier 1840 – Paris 16e, 04 mars 1924). Epouse à Paris ancien 9e le 30 mai 1847 Thècle-Virginie-Henriette-Abdon TEXTOR DE RAVISI (Perpignan, Pyrénées-Orientales, 10 mars 1825 – Quincy-sous-Sénart, 29 août 1899).
Il a écrit de très nombreuses romances, des œuvres religieuses, et plusieurs opéras-comiques, dont Marguerite (1838), l’Aïeule (1841), le Bouquet de l’Infante (1847) et la Butte des Moulins (1852). Musicien bien doué, il n’a pas eu une personnalité très accentuée. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 01 janvier 1853.
BOILLY Édouard. — Compositeur français (12 rue Meslée [auj. Meslay], Paris ancien 6e [auj. 2e], 15 novembre 1799 – 8 rue Garancière, Paris ancien 11e [auj. 6e], 15 janvier 1854), enterré au cimetière du Montparnasse (1re division). Fils de Louis Léopold BOILLY (La Bassée, Nord, 05 juillet 1761 – Paris, 05 janvier 1845), peintre, membre de l'Institut, et d'Adélaïde Françoise Julie LEDUC (24 décembre 1778 – Paris, 17 janvier 1819). Il obtint le premier grand prix de Rome en 1823. On lui doit plusieurs opéras-comiques, dont le Bal du sous-préfet (Opéra-Comique, 07 mai 1844).
BOISDEFFRE Charles Henri René LE MOUTON DE. — Compositeur français (Vesoul, Haute-Saône, 03 avril 1838 – Vézelise, Meurthe-et-Moselle, 25 novembre 1906*). Fils d'Alfred Etienne Marie Henri LE MOUTON DE BOISDEFFRE (Londres, Angleterre, 30 juillet 1802 – Paris 8e, 13 mars 1867), capitaine au corps royal d'état-major, et de Charlotte Catherine Louise Clarisse CAILLOUX DIT POUGET (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 11 octobre 1810 – Paris 8e, 16 janvier 1909).
Il n'a rien écrit pour le théâtre ; il s'est distingué surtout dans la musique religieuse et quantité de mélodies pour chant et piano. Parmi ses principales œuvres il convient de citer : Trio en mi bémol, pour piano, violon et violoncelle (1re exécution 1870) ; Quintette, pour piano et instruments à corde (1872) ; Sonate, pour piano et violon (1872) ; Quatuor, pour piano, violon, alto et violoncelle (1877) ; Marche religieuse, pour orchestre (concerts du Trocadéro, 1878) ; Cantiques des cantiques, paraphrase biblique (1878) ; Moïse sauvé des eaux, scène biblique pour soli, chœur et orchestre (1880) ; Septuor, piano et instruments à vent (1885) ; Ewa la folle, légende norvégienne, pour soli, chœurs et orchestre (1886) ; Dans la Forêt, ode symphonique pour ténor, chœurs et orchestre (1888) ; Sextuor, pour piano et instruments à cordes (1888) ; Messe solennelle, pour 4 voix, chœurs, orgue, et orchestre (Saint-Eustache, 22 novembre 1890) ; 2e Sonate, pour piano et violon (1891) ; Sonate, pour piano et violoncelle (1894) ; Symphonie en la mineur (1894), etc. Autres œuvres : Six recueils de six mélodies pour chant et piano ; un nombre considérable de pièces pour instruments à cordes et à vent, avec accompagnement de piano, etc. En 1883, les œuvres de Musique de chambre de M. de Boisdeffre ont été couronnées par l'Académie des Beaux-Arts (Prix Chartier). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 30 juillet 1894. En 1897, il habitait 46 rue du Général-Foy à Paris.
BOISSELOT Xavier Dominique François. — Compositeur et luthier français (maison Rigal, rue du Gouvernement, Montpellier, Hérault, 03 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893). Fils cadet de Jean-Louis BOISSELOT (Montpellier, 18 août 1782 – Marseille, Bouches-du-Rhône, 21 mai 1847), luthier ; frère de Louis BOISSELOT (Montpellier, 11 mars 1809 – Marseille, 05 juin 1850), luthier. Epouse à Paris ancien 2e le 17 octobre 1833 Louise Eugénie Félicité LESUEUR (Passy, Seine [auj. Paris 16e], 08 août 1808 – Paris 16e, 18 décembre 1884), fille du compositeur Jean François LESUEUR.
Il succéda à son père à la fabrique de pianos. Elève de Fétis et de Lesueur au Conservatoire de Paris, grand prix de Rome en 1836, Boisselot a fait représenter 2 opéras en 3 actes : Ne touchez pas à la reine (Opéra‑Comique, 1847), et Mosquita la sorcière (Opéra, 1851). En 1866, il abandonna la direction de la fabrique de pianos à son neveu Franz.
BOITO Enrico dit Arrigo. — Compositeur et homme de lettres italien (Padoue, Italie, 24 février 1842 – Milan, Italie, 10 juin 1918). Au sortir du Conservatoire de Milan il vint travailler à Paris où il se lia avec Rossini, Auber, Berlioz et Verdi pour lequel il écrivit le poème de l'Inno delle nazioni (1862). Au cours de ses voyages en Europe il s'avisa des faiblesses des opéras italiens et songea à leur apporter les réformes de structure et d'esthétique que Wagner apportait au théâtre lyrique allemand. C'est dans ce but qu'il composa Mefistofele, poème et musique, sur le même sujet que le Faust de Gounod (1868). Mais son effort pour un nouveau style de l'opéra italien se manifesta surtout dans les livrets qu'il signa pour Facio, Catalini, Mancinelli et Palombo. Il écrivit pour Ponchielli celui de la Gioconda et pour Verdi ceux d'Otello (1887) et Falstaff (1893). Compositeur, on lui doit encore Nerone, terminé par Toscanini qui le créa en 1924, et Orestiade qui ne fut jamais représenté.
BONDEVILLE Emmanuel Pierre Georges. — Compositeur français (16 rue Chasselièvre, Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 29 octobre 1898 – Versailles, Yvelines, 26 novembre 1987), enterré au Père-Lachaise (57e division). Fils de Léopold Joseph Georges BONDEVILLE (Les Trois-Pierres, Seine-Maritime, 28 avril 1866 – Rouen, 31 octobre 1914), sacristain, et d'Amalia Celina LEVIONNOIS (Soulles, Manche, 06 février 1862 – Rouen, 05 mars 1915), couturière. Epouse 1. Marguerite Amelina GLATIGNY ; 2. Hélène Louise Sophie PIGNARI ; 3. Jacqueline Pierrette Gilberte PETITALOT ; 4. Dominique PLESSIS ; 5. Viorica CORTEZ.
Il travailla avec Albert Wolff qui dirigea ses premières œuvres : le Bal des pendus aux Concerts Lamoureux (1933) et l'École des maris à l'Opéra-Comique (1935). Un des fondateurs du Triton, il fut à partir de 1936 directeur musical de stations de radio. Directeur de l'Opéra-Comique en 1949, il devint celui de l'Opéra en 1952. Il a également signé Madame Bovary (Opéra-Comique, 1951) et Cléopâtre (Rouen, 1974). Il fut nommé officier (08 février 1938) puis commandeur de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1959 ; secrétaire perpétuel, 1964).
BORDÈSE Louis (Luigi Francesco Gaetano BORDESE, en français). — Compositeur français d'origine italienne (Naples, Italie, 16 décembre 1809 – Paris 17e, 17 mars 1886). Il a fait ses études musicales au Conservatoire de Naples et est venu se fixer de bonne heure à Paris. Après s'être inutilement essayé à la scène avec plusieurs opéras-comiques (la Mantille, l'Automate de Vaucanson, Jeanne de Naples avec Meaupou), il se livra à l'enseignement et à la composition de petits morceaux de chant qui sont, pour la plupart, d'une grande facilité et destinés à la jeunesse.
BOULANGER Ernest. — Compositeur français (1815–1900). => biographie
BOULANGER Lili. — Compositrice française (1893–1918). => biographie
BOULANGER Nadia. — Compositrice française (1887–1979). => biographie
BOURGAULT-DUCOUDRAY Louis. — Compositeur français (1840–1910). => biographie
BOUSQUET Ange Georges Jacques. — Compositeur français (Perpignan, Pyrénées-Orientales, 12 mars 1818 – 11 rue Royale, Saint-Cloud, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 15 juin 1854). Il remporta en 1838 le premier prix de composition musicale ; pendant un séjour de deux années à Rome, il écrivit deux messes et un Miserere, qui furent très remarqués. Pendant l'année suivante (1841), qu'il passa en Allemagne, il publia différentes compositions instrumentales. De retour à Paris, Bousquet tenta le théâtre et fit jouer avec un réel succès un ouvrage en deux actes, Tabarin, qui fit concevoir pour son avenir de grandes espérances ; malheureusement, une mort prématurée l'empêcha de les réaliser.
BRUNEAU Louis Charles Bonaventure Alfred. — Compositeur, chef d'orchestre et critique musical français (24 boulevard de Strasbourg, Paris ancien 5e, 03 mars 1857 – 166 rue de l'Université, Paris 7e, 15 juin 1934), enterré au cimetière des Batignolles (6e division). Fils de Louis Bonaventure Alfred BRUNEAU (Saint-Maixent, Deux-Sèvres, 22 mars 1822 – Dives-sur-Mer, Calvados, 30 janvier 1892), et d'Aurélie BRELAY (Bordeaux, Gironde, 22 octobre 1826 – Paris 17e, 06 août 1883), mariés à Usseau, Deux-Sèvres, le 06 septembre 1855. Epouse à Paris 16e le 18 mai 1886 Philippine Isabelle CHEILLEY (Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 16 septembre 1863 – Paris 16e, 07 mai 1947) ; parents d'Elisa Joséphine Aurélie Suzanne BRUNEAU (Paris 17e, 22 mai 1887 – Paris 14e, 12 mars 1970) [épouse à Paris 7e le 14 octobre 1915 René François PUAUX (Montivilliers, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 18 août 1887 – Paris 8e, 31 décembre 1936), journaliste].
Elève de Massenet, il hérita de son maître un langage simple et clair, mais s'écarta de lui quant aux sujets. Influencé par le naturalisme littéraire, il voulut le transplanter dans l'opéra et choisit ses héros parmi les humbles : ouvriers, paysans, soldats. Aussi eut-il souvent Zola comme librettiste. Son théâtre s'enrichit d'ailleurs de l'esprit social de son temps, non sans certaines prétentions humanitaires et philosophiques. Il débuta en 1885 avec Kérim, au théâtre du Château-d'Eau, puis signa successivement pour l'Opéra-Comique le Rêve (1891), l'Attaque du moulin (1893), l'Ouragan (1901), l'Enfant roi (1905), les Quatre Journées (1916), le Roi Candaule (1920) et Angelo (1928) ; pour l'Opéra Messidor (1897), le Jardin du paradis (1923) et Virginie (1927). Son Naïs Micoulin fut créé à Monte-Carlo en 1907. Il fut aussi un critique musical estimé, collaborant au Gil Blas, au Figaro et au Matin.
Études musicales au Conservatoire ; premier prix de violoncelle (1874) ; premier second Grand Prix de Rome (1881). Débute au théâtre par Kerim, drame lyrique en 3 actes, avec P. Milliet et Lavedan (Théâtre-Lyrique, 09 juin 1887) ; fait ensuite représenter le Rêve, drame lyrique en 4 actes avec Louis Gallet, d'après Zola (Opéra-Comique, 18 juin 1891) ; l'Attaque du Moulin, drame lyrique en 4 actes, avec Louis Gallet, d'après Zola (Opéra-Comique, 25 novembre 1893). Œuvres de concert : Ouverture héroïque (concerts Pasdeloup) ; Léda, poème de H. Lavedan (concerts Godard) ; Peuthisilée, poème de Catulle Mendès (concerts Colonne) ; Lieds de France, poème de Catulle Mendès (Théâtre d'Application) ; etc. En répétitions en 1897 : Messidor, drame lyrique en 4 actes avec Émile Zola (Académie nationale de Musique). Alfred Bruneau a succédé à Darcours comme critique musical au Figaro. Le prix Monbinne lui a été décerné pour sa partition de l'Attaque du Moulin. Il fut nommé chevalier (04 janvier 1895), officier (25 août 1904), puis commandeur (12 mai 1919) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1925). En 1897, il habitait 11 bis rue Viète à Paris.
« Lié d'amitié avec Emile Zola, Alfred Bruneau a créé une formule réaliste nouvelle, pour laquelle il a emprunté certains procédés à Wagner, mais en les transposant sur le plan français et en leur imprimant son cachet personnel. Presque tous ses ouvrages scéniques ont pour livrets des sujets pris dans l'œuvre de Zola. Deux d'entre eux se sont seuls imposés jusqu'ici : le Rêve et l'Attaque du Moulin. Mais, bien que depuis quelques années il garde le silence, Bruneau n'a peut-être pas dit son dernier mot. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BÜSSER Paul Henri [prononcez Bussèr]. — Compositeur et chef d'orchestre français (7 rue Romiguière, Toulouse, Haute-Garonne, 16 janvier 1872* – 71 avenue Kléber, Paris 16e, 30 décembre 1973). Fils de Joseph Célestin Fritz BÜSSER (Schmerikon, Sankt Gallen, Suisse, 13 mars 1845 – Toulouse, 22 novembre 1879), compositeur, professeur de piano, organiste de la cathédrale de Toulouse et chanteur lyrique, et de Cécile Caroline Marie Joséphine Dardignac (Toulouse, 10 août 1852 – Courbevoie, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 17 décembre 1932). Epouse 1. à Paris 9e le 02 juillet 1895 Isabelle Marguerite SICHEL (Paris 8e, 28 octobre 1872 – Paris 16e, 18 décembre 1956). Epouse 2. à Paris 16e le 31 mars 1958 Yvonne GALL, soprano.
Prix de Rome en 1893, il fut organiste à Saint-Cloud et aborda la conduite d'orchestre en dirigeant en 1900, au théâtre du Château-d'Eau, la Reine de Saba de son maître Gounod. En 1902 il entra à l'Opéra-Comique en dirigeant le Roi d'Ys et en 1905 à l'Opéra en y créant son ballet la Ronde des saisons. Il y créera par la suite le Sortilège, Graziella, la Mégère apprivoisée, Persée et Andromède, la Vision de Mona. Reçu à l'Institut en 1938, il fut directeur de l'Opéra-Comique de 1939 à 1941 et de l'Opéra de 1946 à 1951. Depuis 1931, il dirigeait une classe de composition au Conservatoire. Compositeur, il a signé successivement Daphnis et Chloé (1897), Colomba (1921), les Noces corinthiennes (1922), la Pie borgne (1927), le Carrosse du Saint-Sacrement (1948), la Vénus d'Arles (1965). On lui doit d'autre part d'heureuses révisions de Mireille, des Indes galantes et d'Oberon. Il a écrit un livre de souvenirs, De Pelléas aux Indes galantes, et une très intéressante étude sur Gounod.
Premières études musicales à Toulouse (maîtrise de la cathédrale), puis à Paris, d'abord à l'école Niedermeyer et ensuite au Conservatoire. Prix de fugue en 1891 (élève de Guiraud). Premier second grand prix de Rome, cantate : Amadis de Gaule (1892) ; premier grand prix, cantate : Antigone (1893). A ce moment élève de Gounod. Envoie de Rome une suite pour orchestre : A la Villa Médicis, exécutée à Rome, puis plus tard aux concerts de l'Opéra (26 janvier 1896). Œuvres en préparation en 1897 : Colomba, drame lyrique, avec L. Gallet, d'après Mérimée ; le Miracle des Perles, 3 actes avec L. Gallet sur une Légende de Mme Jane Dieulafoy, etc. Organiste du grand orgue à Saint-Cloud depuis 1892. Il fut nommé chevalier (19 février 1919), officier (30 décembre 1933), puis commandeur (30 mars 1949) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1938). En 1897, il habitait 22 rue de Saint-Pétersbourg à Paris.
CAHEN Albert Henri. — Compositeur français (Anvers, Belgique, 08 janvier 1846 – La Turbie, Alpes-Maritimes, 27 février 1903), enterré au cimetière de Montmartre (3e division). Fils du comte Meyer Joseph CAHEN dit d'Anvers (Bonn, Allemagne, 25 février 1804 – Nainville [auj. Nainville-les-Roches], Seine-et-Oise [auj. Essonne], 11 septembre 1881) et de Claire BISCHOFFSHEIM (Mayence, Allemagne, 10 mars 1810 – Paris 7e, 13 juillet 1876). Frère de Louis CAHEN D'ANVERS (Anvers, 24 mai 1837 – Paris 16e, 20 décembre 1922), banquier. Epouse à Paris 7e le 05 avril 1876 Rosalie Louise WARSCHAWSKY (Poltava, Russie, 01 novembre 1854 – Paris 7e, 09 mars 1918).
Élève de Mme Szarvady, pour le piano ; de César Franck, pour l'harmonie, la fugue et la composition musicale. A fait représenter : Jean le Précurseur, poème biblique de L. Gallet (Concerts Colonne, 1874) ; le Bois, opéra-comique en 1 acte avec Glatigny (Opéra-Comique, octobre 1880) ; Endymion, poème mythologique de L. Gallet (Concerts Pasdeloup, mars 1883) ; la Belle au bois dormant, féerie, avec L. Gallet (Genève, 1886) ; le Vénitien, opéra en 4 actes avec Gallet (Rouen, théâtre des Arts, 14 avril 1890) ; Fleur des neiges, ballet avec J. Richard (Bruxelles, Monnaie, avril 1891) ; la Femme de Claude, drame lyrique en 3 actes de L. Gallet, d'après Dumas fils (Opéra-Comique, 24 juin 1896). En 1897, il habitait 118 rue de Grenelle à Paris.
CAHEN Ernest. — Compositeur et organiste français (2 rue des Singes, Paris ancien 7e, 18 août 1828 – 74 boulevard Beaumarchais, Paris 11e, 01 novembre 1893). Fils de Samuel CAHEN (Metz, 2e section, Moselle, 04 août 1796 – Paris 3e, 08 janvier 1862), journaliste, et de Malacca BLOCH (Metz, 2e section, 16 mai 1802 – Paris 4e, 21 janvier 1883).
Deuxième grand prix de Rome en 1849 avec la cantate Antonio. On lui doit des opérettes : le Calfat (Folies-Nouvelles, 1858) ; le Souper de Mezzelin (Folies-Nouvelles, 1859).
CAMBERT Robert. — Compositeur français (Paris, 1628 – Londres, Angleterre, 1677). Fils de Robert CAMBERT et de Marie MOULIN. Epouse en juin 1655 Marie DUMOUSTIER (née à Pontoise).
Élève du célèbre claveciniste Chambonnière, il débuta comme organiste en l'église Saint-Honoré. Surintendant de la musique d'Anne d'Autriche, il devint chef des violons du roi. Lorsque Pierre Perrin obtint le privilège de fonder une Académie de musique à Paris, il demanda à Cambert les partitions de Pomone, premier ouvrage monté par l'Opéra de Paris, et des Peines et plaisirs de l'amour. Des difficultés financières ayant compromis l'entreprise de Perrin, il se réfugia à Londres et fonda à son tour une Académie où il fit représenter son Ariane.
CAMONDO Isaac DE. — Compositeur français (1851–1911). => biographie
CANDEILLE Pierre-Joseph. — Compositeur français (Estaires, Nord, 08 décembre 1744 – Chantilly, Oise, 15 avril 1827). Père d’Emilie Julie CANDEILLE (Paris, 31 juillet 1767 – Paris, 04 février 1834), cantatrice. Chef du chant à l’Opéra, on lui doit les opéras de Pizarre, Pétrarque, la Provençale, etc. Il a refait la musique de Castor et Pollux.
CATEL Charles-Simon. — Compositeur français (L'Aigle, Orne, 10 juin 1773 – Paris, 29 novembre 1830), enterré au cimetière de Montmartre (30e division). Il s’essaie d’abord à la musique instrumentale, et écrit une hymne sur la Bataille de Fleurus (1794) pour choeur et instruments à vent, 3 quatuors (1796) pour les vents, 6 quintettes pour cordes (1797) et 6 sonates pour piano (1799). Il aborde ensuite le théâtre avec l’opéra Sémiramis (1802), le ballet héroïque Alexandre chez Apelle (1808), les Bayadères (1810), et plusieurs opéras‑comiques, dont Wallace, ou le Ménestrel écossais (1817), sa meilleure partition. D’abord accompagnateur à l’Opéra et 2e chef du Corps de la Garde (1790), il devint professeur d’harmonie (1795) puis inspecteur (1810) au Conservatoire, et enfin membre de l’Institut (1815) où il succéda à Monsigny. Il a laissé un important Traité d’harmonie (1802).
CHABRIER Alexis Emmanuel. — Compositeur français (Ambert, Puy-de-Dôme, 18 janvier 1841 – 27 avenue Trudaine, Paris 9e, 13 septembre 1894), enterré au cimetière du Montparnasse (9e division). Fils de Jean CHABRIER (Ambert, 14 novembre 1808 – Ambert, 07 mars 1869), avocat et fils de magistrat, et de Marie-Anne Evelina DU ROSAY (Ambert, 14 avril 1816 – Ambert, 14 mars 1869), cousine du ministre de l’Intérieur Victor FIALIN, dit vicomte de PERSIGNY. Epouse à Paris 8e le 27 décembre 1873 Marie Alice DEJEAN (Berlin, Prusse, 07 février 1851 – Paris 15e, 23 décembre 1901).
Après ses humanités à Clermont (1852‑1857), Chabrier se fixe à Paris, étudie le droit pour entrer, en 1861, dans l’Administration. Il démissionne en 1879, afin de se livrer tout entier à la musique. Il travaille le piano, à Ambert, avec Zaporta et Pitarch, espagnols carlistes réfugiés ; à Clermont, avec Tarnowski, émigré russe ; à Paris, avec le Polonais Edouard Wolff, qui avait été l’ami de Chopin. Il s’initie à la composition avec Semet et, surtout, Aristide Hignard. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 13 juillet 1888. Parmi ses œuvres, il faut citer : Œuvres vocales : Des mélodies, parmi lesquelles : Invitation au voyage (1871); Sommation irrespectueuse (1880); Credo d’autour, Toutes les fleurs, Chanson pour Jeanne, les Cigales, l’Ile heureuse, Villanelle des petits canards, Ballade des gros dindons, Pastorale des cochons roses (avant 1890); la Sulamite, scène lyrique (1885); Ode à la musique, pour soli et chœur de femmes (1890). Œuvres pour piano : Pièces pittoresques (1881); Valses romantiques (1883); Aubade, Ballabile, Caprice, Feuille d’album, Ronde champêtre (1890); Bourrée fantasque (1891). Œuvres pour orchestre : Lamento (1874); Larghetto (1876); España (1882); Habanera (1885); Joyeuse Marche (1890). Théâtre : L’Etoile (1877); l’Education manquée (1879) ; Gwendoline (1885); le Roi malgré lui (1887); Briséis, inachevée (1888-1892). Génie musical plein de contradictions, mais d’une prodigieuse intensité, frisant parfois le mauvais goût, il atteint par ailleurs à la grandeur et touche au sublime. Ses œuvres fourmillent des plus précieuses trouvailles dans les mélodies, les harmonies et les rythmes. Il faut y ajouter une jovialité exubérante, allant parfois jusqu’à la bouffonnerie, et, pardessus tout, une ardente vitalité animant toute sa musique. Un tel ensemble de caractères si marqués ne se rencontre chez aucun autre compositeur et fait de Chabrier un des plus grands musiciens qu’ait possédés la France. Cela explique l’influence qu’il exerça sur l’Ecole française contemporaine.
« Le célèbre auteur d'España a débuté tard dans la musique, pour laquelle il avait cependant des dons naturels étonnants. Toute la première partie de sa vie fut celle d'un fonctionnaire. Mais il vivait dans un milieu d'artistes, poètes, littérateurs, musiciens et surtout peintres, car il avait un sens très ouvert de la peinture, et c'est ce sens du coloris qui fait le plus grand charme de sa musique. Il fut parmi les premiers et les plus ardents défenseurs de Wagner en France. C'était en outre un humoriste extraordinaire, de qui émanait en permanence une grosse joie rabelaisienne. Ses œuvres sont peu nombreuses, mais presque toutes remarquables. Chabrier a tracé dans l'histoire musicale de la France un sillon profond. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
CHADEIGNE Félicien. — Compositeur et chef d'orchestre français (1848–1925). => biographie
CHAMINADE Cécile Louise Stéphanie. — Compositrice et pianiste française (20 rue Saint-Georges, Batignolles-Monceau, Seine [auj. Paris 17e], 08 août 1857 – Monte-Carlo, Monaco, 13 avril 1944*), enterrée au cimetière de Passy. Fille de Pierre Hippolyte CHAMINADE (Périgueux, Dordogne, 16 janvier 1826 – Paris 8e, 27 juillet 1887), inspecteur d'assurances, et de Marie Stéphanie COURTIN (Angoulême, Charente, 25 juin 1825 – Le Vésinet, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 25 septembre 1910). Epouse au Vésinet le 29 août 1901 Louis Mathieu CARBONEL (Marseille, Bouches-du-Rhône, 23 février 1842 – 18 novembre 1906), éditeur de musique.
Études musicales avec Lecouppey, Savard et Marsick. A fait exécuter : Callirhoë, ballet symphonique (Marseille, 16 mars 1888) ; les Amazones, symphonie lyrique, poème de Grandmougin (Anvers, 18 avril 1888) ; deux suites d'orchestre, plusieurs morceaux de concert, etc., exécutés aux concerts Pasdeloup, Lamoureux, Colonne, à la Société philharmonique de Londres ; à Angers, Lille, Marseille, Anvers, Genève, etc. Le 07 août 1913 elle fut nommé chevalier de la Légion d'honneur et fut la première musicienne a recevoir cette distinction. En 1897, elle habitait 39 boulevard du Midi au Vésinet.
Œuvres pour piano seul éditées chez Enoch en 1897 : Sonate en ut mineur ; Minuetto ; Libellules ; Etude symphonique ; Guitare ; Valse Caprice ; Six Etudes de concert : 1. Scherzo, 2. Automne, 3. Fileuse, 4. Appassionato, 5. Impromptu, 6. Tarentelle ; Pas des Cymbales, transcription de concert ; Callirhoë, ballet symphonique ; Sérénade, 1er air de ballet ; Pas des Amphores, 2e air de ballet ; Pas des Echarpes, 3e air de ballet ; Callirhoë (variation), 4e air de ballet ; Danse pastorale, 5e air de ballet ; Marine ; Toccata ; Pierrette ; les Willis ; Gigue ; Lolita, caprice espagnol ; Primavera (arrgt Weyler) ; la Chaise à porteurs (arrgt Tavan) ; Sérénade d'automne (arrgt Weyler) ; Scaramouche ; Havanaise ; Mazurk’ suédoise ; les Sylvains ; Arabesque ; Studio ; la Morena ; Pièce dans le style ancien ; Danse ancienne ; Six Romances sans paroles : 1. Souvenance, 2. Elévation, 3. Idylle, 4. Eglogue, 5. Chanson bretonne, 6. Méditation ; Deuxième Valse ; Prélude pour orgue ou piano ; Troisième valse brillante ; Terpsichore, air de ballet ; Chanson napolitaine ; Ritournelle, transcription ; Trois Préludes mélodiques : n° 1 en la mineur, n° 2 en fa majeur, n° 3 en ré mineur ; Vert-galant ; Ballade ; Six Pièces humoristiques : 1. Réveil, 2. Sous bois, 3. Inquiétude, 4. Autrefois, 5. Consolation, 6. Norvégienne.
CHARLOT Joseph Auguste. — Compositeur français (1827–1871). => biographie
CHARPENTIER Gustave. — Compositeur français (1860–1956). => biographie
CHAUMET Jean-Baptiste William. — Compositeur français (13 rue du Cerf-volant, Bordeaux, 1re section, Gironde, 26 avril 1842 – Gajac, Saint-Médard-en-Jalles, Gironde, 19 octobre 1903). Fils de Pierre Édouard CHAUMET (Bordeaux, 2e section, 14 mai 1807 – Bordeaux, 1re section, 05 janvier 1870*), capitaine de marine puis négociant, et de Marie Amélie Adèle FOCARD (Rivière du Rempart, Ile Maurice, 24 décembre 1813 – Bordeaux, 2e section, 30 décembre 1881). Cousin du peintre Maxime DETHOMAS. Epouse à Bordeaux, 2e section, le 10 octobre 1864 Françoise Elisabeth Marie LE COSQUINOT DE BUSSY (Bordeaux, 17 novembre 1844 – ap. 1903).
Prix Cressent et prix Rossini. Comme œuvres lyriques il a fait représenter : le Péché de Géronte, opéra-comique en 1 acte (Théâtre-Lyrique de l'Athénée, janvier 1873) ; Idéa, poème dramatique, avec tableaux vivants (Bordeaux, Folies-Bordelaises, août 1873) ; Bathyle, opéra-comique en 1 acte, poème d'Ed. Blau (Opéra-Comique, 04 mai 1877) ; Hérode, poème dramatique, paroles de Georges Boyer (Conservatoire, 1885 ; Bordeaux, Grand-Théâtre, 1895) ; Mamzelle Pioupiou, pièce en 5 actes, avec Bisson (Porte-Saint-Martin, 31 mai 1889), etc. Chaumet est l'auteur d'un grand nombre de morceaux de concert, pour orchestre, piano, chant, etc. Œuvre terminée en 1897 : Mauprat, drame lyrique en 4 actes avec Gallet et Ed. Blau, d'après George Sand. En 1897, il habitait 37 boulevard Berthier à Paris.
CHÉLARD Hippolyte André Jean-Baptiste. — Compositeur français (Paris, 01 février 1789 – Weimar, Allemagne, 12 février 1861). Fils d'André Noël CHÉLARD (Saint-Germain-en-Laye, Yvelines, 1749 – Paris, 17 mai 1802), clarinettiste à l'Opéra de Paris, et de Marie Anne BOUFFLET, mariés à Paris le 02 décembre 1801. Epouse à Paris ancien 2e le 12 octobre 1816 Hypolite Caroline Unité LECAMUS (Paris ancien 5e, 16 juin 1794 –).
Premier grand prix de Rome en 1811, il fait représenter son premier ouvrage lyrique, la Casa a vendere, à Naples, en 1815. Macbeth, à l’Opéra de Paris, en 1827, n’obtint qu’un médiocre succès, mais fut très applaudi à Munich l’année suivante. A la suite de cette réussite, il fut engagé comme chef d’orchestre à la Cour, et termina sa carrière en Allemagne. De 1818 à 1829, il fut violoniste dans l'orchestre de l'Opéra de Paris.
CHEROUVRIER Edmond. — Compositeur français (1831–1905). => biographie
CHERUBINI Luigi. — Compositeur italien (Florence, Italie, 14 septembre 1760 – Paris, 15 mars 1842), enterré au Père-Lachaise (11e division). Fils d’un claveciniste. Il alla étudier à Bologne (1778) et composa plusieurs opéras tout en travaillant avec Sarti. Appelé à Londres en 1784, il y donna 3 œuvres théâtrales. En 1787, il s’établit à Paris, fut de 1789 à 1792 co-directeur du théâtre de Monsieur (italien), et devint, en 1796, inspecteur de l’enseignement au Conservatoire. A Vienne, où il alla passer 8 mois (1805-1806), il fit jouer Lodoïska et Faniska, rendit visite à Haydn, connut Beethoven et vit représenter Fidelio. En 1816, il devint surintendant de la chapelle de Louis XVIII et professeur de composition au Conservatoire, dont il fut nommé directeur en 1822. (Institut, 1815). Oeuvres vocales : 22 messes, morceaux détachés ; 8 cantates pour fêtes diverses (1787‑1814), 1 sur la mort de Haydn (1809) ; romances et pièces variées. Oeuvres instrumentales : 1 symphonie (1815) ; 1 ouverture ; 3 quatuors à cordes ; 6 sonates pour piano ; pièces diverses. Opéra : 30 opéras dont 10 opéras italiens (1780‑1792) ; Iphigénie en Aulide (1788) ; Demophoon (1788) ; Marguerite d’Anjou (1790), inachevé ; Lodoïska (1791) ; Eliza (1794) ; Médée (1797) ; la Prisonnière (1799) ; les Deux Journées (1800) ; Anacréon (1803) ; Faniska (1806) ; Pygmalion (1809) ; les Abencérages (1813) ; Ali‑Baba (1833). Adaptations et participation à des œuvres collectives. Oeuvres d'enseignement : Cours de contrepoint et de fugue ; Recueil de marches d’harmonie ; Méthode de chant du Conservatoire (en collaboration) ; solfèges. Cherubini est un maître de l’harmonie et du contrepoint. Sa musique religieuse a une haute tenue, ses opéras renferment de belles pages de style classique. Le style de ses ouvertures a pu inspirer Beethoven. Au début, l’écriture de Cherubini est italienne. A Paris, il s’est rapproché de la romance française ; ses œuvres pour fêtes populaires ont de l’ampleur. Pendant l’Empire, il n’a guère écrit que pour la scène ; sous la Restauration, que des œuvres instrumentales ou religieuses. Celles‑ci se distinguent par leur noble style et le raffinement du contrepoint. Beethoven a admiré celles qu’il a connues, et a toujours parlé de Cherubini avec la plus grande considération.
CHOUDENS Antony. — Compositeur et éditeur de musique suisse (1848–1902). => biographie
CHRISTINÉ Henri Marius. — Compositeur français (380 route de Carouge, Plainpalais, canton de Genève, Suisse, 27 décembre 1867 – Nice, Alpes-Maritimes, 26 novembre 1941), enterré au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Fils de Louis Henri CHRISTINÉ (Carouge, Suisse, 18 juillet 1825 – Plainpalais, Suisse, 10 février 1878), horloger, et de Pauline Marie JOURDAN (Cluses, Haute-Savoie, 30 juin 1829 –). Epouse 1. en 1891 (divorce le 07 août 1895) Henriette Léonie CHAFFET. Epouse 2 à Paris 11e le 01 décembre 1896 (divorce à Paris 11e le 27 janvier 1928) Pauline Marie Joséphine LAUNETTE (Lorient, Morbihan, 18 mai 1860 – Paris 10e, 14 février 1937), chanteuse et éditeur de musique.
Professeur au lycée de Genève, il jouait du piano et de l'orgue, et épousa une chanteuse de café-concert pour laquelle il composa des chansons. Dranem, Mayol, Polin, Fragson comptèrent bientôt parmi ses interprètes. Il débuta dans l'opérette par de petits actes représentés à la Scala de Paris. Phi-Phi le rendit célèbre lorsqu'elle fut créée aux Bouffes-Parisiens le 11 novembre 1918 dans l'euphorie de l'armistice. Il connut par la suite d'autres succès avec Dédé (1921), P.L.M. (1925) et le Bonheur, mesdames (1934). En 1933, il fonda l'Amicale des compositeurs français de musique légère qui se proposait de réagir contre l'invasion de la France par les opérettes étrangères. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 09 août 1929.
CIEUTAT Henri Maurice dit Henry. — Compositeur français (162 rue Saint-Denis, Paris 1er, 15 juillet 1861 – 200 rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris 10e, 26 novembre 1906), enterré au Père-Lachaise (5e division). Fils d'Hippolyte Gustave CIEUTAT (Paris ancien 4e, 21 septembre 1831 – Paris 1er, 18 mai 1883), peintre décorateur, et de Célestine LONPRÉ (Paris ancien 5e, 18 avril 1835 – Paris 4e, 25 décembre 1912), piqueuse de bottines. Epouse à Paris 19e le 25 mars 1884 Jeanne FAURE-BEAULIEU (Paris, 08 février 1862 – ap. 1928).
Élève de Samuel Rousseau pour la composition musicale. Débute en 1885 par des petites pièces jouées à l'Eldorado et à la Scala, où il fait représenter jusqu'en 1893 : le Singe de Coralie, la Crémaillère, Mariage à bout portant, la Chaste Suzanne, Procès-verbal, etc., opérettes en un acte, en collaboration avec P. Bilhaud, Beissier, Remy, Sémiane, Dahl, etc. Fait jouer en outre : le Furet, 1 acte (Porte-Saint-Martin, 1887) ; la Jeunesse de la Tour, opéra-comique en 3 actes avec Lepailleur (Cambrai, 28 mars 1887, puis Lille, Saint-Quentin) ; le Château de Mac-Arott, ballet-féerie en 5 tableaux avec Mythe (Folies-Bergère, 03 mai 1887) ; Paris-Cancans, revue, musique de scène (Folies-Dramatiques, 1887) ; le Rêve, opéra-comique en 1 acte avec Sémiane et Gérès (Menus-Plaisirs, 18 février 1888) ; puis de 1888 à 1893 : le Collier, opéra-comique en 1 acte ; le Lys, pantomime en 1 acte ; Pan, scène musicale ; Pierrot puni, opéra-comique en 1 acte (Menus-Plaisirs, Bouffes-Parisiens, Lyon, Genève, Rouen, Vichy, etc.) ; les Joujoux, ballet en 1 acte avec Beissier (Casino de Paris, 1894) ; Fiammina, ballet-pantomime (Casino de Paris, 1896) ; Vénus à Paris, ballet-pantomime en 5 tableaux avec Beissier et Mercklein (Casino de Paris, 09 septembre 1896). Pièces terminées en 1897 : l'Anneau de Salomon, 5 actes avec Remy et L. Vasseur ; le Prix de Beauté, 3 actes avec Remy et Lepailleur ; Lully, pièce en 3 actes avec Michel Carré et Remy ; Lucile, drame lyrique avec Legrand ; Crispin battu, 1 acte avec L. Gallet ; la Fleur rouge, ballet en 2 actes avec L. Gallet ; le Fruit défendu, 1 acte avec J. Barbier ; Mimi-Pinson, 1 acte avec Remy et Sémiane, etc. M. Cieutat qui a été secrétaire de MM. Paul Mantz et Kaempfen, directeurs des Beaux-Arts, est attaché à l'administration des Beaux-Arts. En 1884, il habitait 20 rue de Rivoli à Paris.
CILEA Francesco. — Compositeur et pianiste italien (Palmi, Calabre, 23 juillet 1866 – Varazza, Ligurie, 20 novembre 1950). Il fit ses études au conservatoire de Naples, où fut créé en 1889 son premier opéra, Gina. S'apparentant à l'école vériste italienne, il triompha à la Scala en 1897 avec son Arlésienne. Mais sa grande œuvre restera Adrienne Lecouvreur qui fut créée au Teatro Lirico de Milan en 1902. Il fut professeur au Conservatoire de Naples de 1890 à 1892, dirigea celui de Palerme de 1915 à 1917 et revint à celui de Naples, comme directeur, en 1935.
CLAIRVILLE Edouard. — Compositeur français (1854–1904). => biographie
CLAPISSON Antonin Louis. — Compositeur français (Naples, Italie, 15 septembre 1808 – Paris 9e, 19 mars 1866), enterré au cimetière de Montmartre (28e division). Il est l’auteur de nombreux opéras et opéras‑comiques (le Code noir, Opéra-Comique, 1842, la Promise, la Figurante, Jeanne la Folle, Opéra, 1848, etc.), dont l’un, la Fanchonnette (Opéra-Comique, 1856), connut la célébrité. Il fut nommé membre de l’Institut de France (1854). Professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris, il a fondé le musée instrumental de cet établissement.
CLÉRICE Justin. — Compositeur français d'origine argentine (Buenos Aires, Argentine, 16 octobre 1863 – Toulouse, Haute-Garonne, 09 septembre 1908*). Fils de Victor Opportune CLÉRICE (Tournai-sur-Dive, Orne, 18 mai 1823 – Buenos Aires, 1881), charron puis constructeur de voitures, et de Marie SALIS (Laas, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 31 mai 1833 –). Epouse à Toulouse le 23 mai 1905 Marguerite Jeanne Eugénie ESQUILAR (Toulouse, 24 avril 1870 –), actrice et artiste lyrique.
Vient à Paris en 1882 et entre au Conservatoire (classes de Delibes et Pessard). Fait représenter le Meunier d'Alcala, opéra-comique en 3 actes avec Garrido et Lafrique (Lisbonne, Théâtre Trinidad, 10 avril 1887) ; Figarella, opéra-comique en 1 acte avec Grandmougin et Méry ; M. Huchot, vaudeville en 1 acte avec Térésand (Bouffes-Parisiens, 03 juin et 03 novembre 1889) ; Au pays noir, ballet en 2 actes avec Lafrique (Anvers, Théâtre-Royal, 13 novembre 1891) ; le 3me Hussards, opérette en 3 actes avec Mars et M. Hennequin (Gaîté, 14 mars 1894) ; Phrynette, 1 acte avec Beissier (Parisiana-Concert, 28 janvier 1895) ; Léda, pantomime avec Beissier (Parisiana, février 1896), etc. En préparation en 1897 : les Œufs de Pâques, comédie lyrique en 2 actes avec Méry ; Colibri, ballet avec Ed. Noel ; la Petite Vénus, 3 actes avec Ordonneau et Raymond ; Margaredd, 4 actes avec Dubarry ; Flagrant Délit, opéra-comique avec Jahyer et Puech ; la Dame de cœur, ballet en 2 actes avec Mars ; etc. En 1897, il habitait 17 boulevard de la Chapelle à Paris.
CŒDÈS Auguste Charles. — Compositeur français (Paris ancien 2e, 01 décembre 1840 – 17 rue Berton, Paris 16e, 13 juillet 1884). Fils de Louis Eugène CŒDÈS (Paris, 01 janvier 1810 – Paris 16e, 24 septembre 1905), peintre, et d'Alexandrine Thérèse Adélaïde CARETTE (Paris, 11 janvier 1814 – Paris 16e, 14 mars 1892).
Il se fit connaître par la publication de quelques romances, chansons et morceaux de danse. On lui doit la musique de plusieurs opérettes : la Belle Bourbonnaise, trois actes (1874) ; Clair de lune, trois actes (1875) ; Fleur de baiser, trois actes (1876) ; le Chevalier de Lartignac, un acte (1877) ; la Girouette, trois actes (1880). Il a écrit aussi la musique d'un ballet, le Bouquet de Lise, et, avec Hervé et Raspail, celle d'une féerie, la Cocotte aux œufs d'or (1873). Enfin, il a publié, sous le titre de Soirées d'automne, un recueil de mélodies vocales. Il est mort fou.
— André Hippolyte Cœdès (Paris 9e, 06 mars 1871 – 85 rue d'Amsterdam, Paris 8e, 22 octobre 1954*), fils de Louis Albert Cœdès et de Marie Louise Mongin, époux de Carmen Louise Jeanne Campagna de Sartano, fut également compositeur.
COGNET Charles. — Compositeur français (1851–1922). => biographie
COHEN Jules Émile David. — Compositeur français (13 rue Grignan, Marseille, Bouches-du-Rhône, 02 novembre 1835* – Pierrelaye, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 13 janvier 1901), enterré au cimetière de Montparnasse (25e division). Fils de Joseph Jonas COHEN (Marseille, 09 septembre 1798 – Paris 9e, 21 mars 1863), négociant en céréales, et de Laure Clémentine MARINI (Marseille, 19 mars 1810 – Paris 1er, 25 avril 1892*) [remariée à Paris 8e le 19 février 1868* avec Emilien PACINI, librettiste]. Epouse à Pierrelaye le 05 janvier 1884 Henriette Emilie STUART LAVILE (Paris, 03 mars 1845 –), artiste lyrique.
Vient à Paris, entre au Conservatoire, y remporte les premiers prix de piano (1850, classe Marmontel), d'orgue (1852, classe Benoit) ; de contrepoint et de fugue (1851, classe d'Halévy). A été Inspecteur de la musique de la chapelle de l'Empereur Napoléon III, professeur au Conservatoire pendant 35 ans ; chef de chant et des chœurs, à l'Opéra, pendant 20 ans. A fait représenter : Maître Claude, opéra-comique en 1 acte avec Saint-Georges et de Leuven (Opéra-Comique, 18 mars 1861) ; José Maria, opéra-comique en 3 actes avec Meilhac et Cormon (Opéra-Comique, 16 juillet 1866) ; les Bleuets, opéra-comique en 4 actes avec Cormon et Trianon (Théâtre-Lyrique, 23 octobre 1867) ; Déa, opéra-comique en 2 actes avec Cormon et M. Carré (Opéra-Comique, 30 avril 1871). Jules Cohen a composé les Chœurs d'Athalie, les Chœurs d'Esther, les Chœurs et ballet de Psyché, exécutés à la Comédie-Française ; trois Cantates, exécutées à l'Opéra, à l'Opéra-Comique et au Théâtre-Lyrique. Plusieurs Messes, catholiques et israélites ; deux Aubades, pour les distributions de prix du Conservatoire ; Deux cents morceaux de chant, autant de piano, à deux mains, quatre mains et deux pianos ; plusieurs Symphonies, Oratorios, morceaux divers, etc. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1867. En 1897, il habitait 71 rue de Monceau à Paris et Villa des Bleuets à Herblay.
COHEN Léonce. — Compositeur français (1829–1901). => biographie
COLBERT-CHABANAIS Napoléon Joseph DE. — Homme politique et compositeur français (1805–1883). => biographie
COLET Hippolyte Raymond. — Compositeur et musicographe français (Uzès, Gard, 05 décembre 1808 – 69 rue Blanche, Paris ancien 2e [auj. 9e], 21 avril 1851), enterré au cimetière de Montmartre (33e division). Fils de Félix COLET (Cap-Français [auj. Saint-Domingue], 1783 – Saint-Symphorien-d'Ozon, Rhône, 04 février 1848), vétérinaire, et de Suzanne COULET (Montfrin, Gard, v. 1791 –). Epouse à Mouriès le 05 décembre 1834 Louise REVOIL (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 15 septembre 1810 – Paris 5e, 08 mars 1876), poétesse qui tint un salon littéraire.
Premier second grand prix de Rome en 1834 avec la cantate l'Entrée en loge. On lui doit l'Abencérage, opéra en deux actes (1837) ; l'Ingénue, opéra-comique en un acte (1841) ; le Marabout de Sidi-Brahim, opéra-comique en un acte (1845).
COLLASSE Pascal (ou COLASSE). — Compositeur français (Reims, 22 janvier 1649 – Versailles, 17 juillet 1709). L'un des maîtres de la musique de Louis XIV. Elève et ami de Lully, à la musique duquel il fit de notoires emprunts, sans pour cela obtenir du succès, il composa plusieurs opéras, dont un seul, les Noces de Thétis et de Pélée, eut quelque renom.
COLLIN Lucien. — Baryton et compositeur français (1849–1919). => biographie
CONSTANTIN Charles. — Chef d'orchestre et compositeur français (1835–1891). => biographie
CONTE Jean. — Compositeur français (1830–1888). => biographie
COQUARD Arthur. — Compositeur français (44 rue de Lourcine, Paris ancien 12e, 26 mai 1846 – Noirmoutier-en-l'Ile, Vendée, 20 août 1910), enterré au cimetière de Montparnasse (1re division). Fils de Claude COQUARD (Prémery, Nièvre, 02 novembre 1814 – Sens, Yonne, 23 mars 1881), fondeur, et d'Anne Amélie RÉGNIER (Paris, 1825 – Sens, 13 avril 1901). Epouse à Paris 7e le 16 mai 1877 Laure Marie AUFFRAY (Le Pecq, Seine-et-Oise, 04 octobre 1855 – Paris 16e, 01 décembre 1948).
Docteur en droit (1870), ami de Duparc, attaché à la Bibliothèque nationale, il décide de se consacrer à la musique et de poursuivre ses études sous la direction de César Franck. Censeur et directeur des études musicales à l’Institution des jeunes aveugles (1852‑1899), critique musical au Correspondant, au Monde, à l’Univers, il tiendra, à l’Echo de Paris, la rubrique de la musique jusqu’à sa mort. Son œuvre comporte des partitions dramatiques (l’Epée du roi, 1884; le Mari d’un jour, 1886 ; la Jacquerie, 1895 ; Jahel, 1900 ; la Troupe Jolicœur, 1903 ; Isdroning, Oméa, 1908 ; la Reine de Beauce), des musiques de scène, des suites d’orchestre (Eté), des mélodies (Joies et douleurs). Il a laissé une Histoire de la musique en France depuis Rameau (1891) et un Berlioz.
Ne peut suivre d'abord son goût pour l'art musical, forcé par sa famille de faire son droit, il pousse ses études jusqu'au doctorat, devient secrétaire de M. Martel, ancien président du Sénat, puis entre à la Bibliothèque nationale, comme employé auxiliaire, c'est alors seulement que, grâce aux loisirs que lui laissent ses fonctions, il peut se livrer à ses études musicales sous la direction de César Franck. Il débute comme compositeur par le Chant des épées (Concerts Colonne, 1876) ; puis il fait exécuter, dans les grands Concerts symphoniques à Paris, en province et à l'étranger de nombreux morceaux ou fragments d'ouvrage, parmi lesquels : Héro ; Ossian ; Andromaque ; Cassandre ; Drame antique de H. Bornier (3 parties) ; Helvétia (3 parties) ; Chœurs d'Esther, de Racine ; Jeanne d'Arc, oratorio en 3 parties ; Plainte d'Ariane ; Haï-Luli ; le Gaulois captif, etc. Au théâtre Coquard a fait représenter : l'Epée du Roi, opéra en 2 actes avec A. Silvestre (Angers, 21 mars 1884) ; le Mari d'un jour, opéra-comique en 3 actes avec d'Ennery et A. Silvestre (Opéra-Comique, 04 février 1886) ; l'Oiseau bleu, drame lyrique en 2 actes avec Simone Arnaud (Bodinière, 1894) ; la Jacquerie, drame lyrique en 4 actes avec Simone Arnaud et Edouard Blau, dont Lalo n'avait pu écrire que le 1er acte (Monte-Carlo, 09 mars 1895 ; Opéra-Comique, 23 décembre 1895). Ouvrages terminés en 1897 : Jahel, 4 actes, avec Simone Arnaud et L. Gallet, reçu à la Monnaie, de Bruxelles ; Philoctète, drame lyrique, etc. Coquard, qui est professeur de musique à l'Institution nationale des Jeunes Aveugles, a fait pendant longtemps la critique musicale au journal le Monde ; il a publié en 1891 un volume De la musique en France auquel l'Académie a décerné le prix Bordin. Le 02 janvier 1905, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 56 boulevard des Invalides à Paris 7e.
COSTÉ Jules. — Compositeur français (1828–1883). => biographie
DALAYRAC Nicolas (Nicolas Marie D'ALAYRAC dit). — Compositeur français (Muret, 08 juin 1853* – Fontenay-sous-Bois, Seine [auj. Val-de-Marne], 26 novembre 1809*). Destiné par sa famille à la profession d’avocat, il poursuit des études de droit en même temps qu’il étudie le violon. Mais, en 1774, il abandonne le barreau pour l’armée. Il prend alors des leçons d’harmonie avec Langlé et publie sa première œuvre, 6 Duos pour deux violons, auxquels s’adjoindront plus tard quatuors, duos vocaux et romances. En 1781, il donne avec succès 2 opéras-comiques au théâtre de la Cour : le Petit Souper et le Chevalier à la mode. Dès lors, il abandonne l’armée. D’une extraordinaire fécondité, il compose pour la Comédie‑Italienne et l’Opéra‑Comique plus de 50 ouvrages, dont les plus réussis sont : Nina ou la Folle par amour (1786), Camille ou le Souterrain (1791), Adolphe et Clara (1799), Maison à vendre (1800), Gulistan (1805). Très représentatif de son époque, Dalayrac, qui a reçu les conseils de Grétry (dont on sent l’influence dans ses œuvres), joint la grâce et l’esprit à une sentimentalité parfois un peu fade. Il ne cherche point les audaces d’écriture, mais il est doué d’un réel instinct scénique.
DANHAUSER Adolphe. — Compositeur et pédagogue français (1835–1896). => biographie
DAUSSOIGNE-MÉHUL Joseph. — Compositeur français (Givet, Ardennes, 10 juin 1790 – 1bis quai de Maestricht, Liège, Belgique, 10 mars 1875), enterré au cimetière de Givet. Fils de Jacques DAUSSOIGNE (Givet, 1758 – Givet, 25 avril 1841) et de Marie Catherine MÉHUL(Givet, septembre 1764 – Givet, 26 octobre 1819) [soeur du compositeur Etienne MÉHUL]. Epouse à Paris le 18 octobre 1814 Marie Adélaïde BELLET (Paris, 29 mai 1798 – Liège, Belgique, 10 septembre 1873) ; parents d'Alexandre Gustave DAUSSOIGNE-MÉHUL (Liège, 20 mars 1829 – Liège, 15 mai 1902), pianiste, compositeur et critique musical.
Il obtint le premier prix de fugue au Conservatoire de Paris en 1808, le second grand prix de Rome en 1807 et le premier grand prix en 1809. Nommé professeur d’harmonie en 1825, il démissionna en 1827 pour devenir directeur du Conservatoire de Liège (1827‑1862). On lui doit plusieurs opéras. Il fut le premier maître de César Franck.
DAUTRESME Auguste Lucien. — Compositeur et homme politique français (Elbeuf, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 21 mai 1826 – Paris 8e, 18 février 1892). Il a fait ses études musicales sous la direction d'Antoine Neukomm et Amédée Méreaux, à Rouen ; à Paris, il reçut quelques conseils de Meyerbeer. Élève de l'École polytechnique, Dautresme se trouva mêlé au mouvement révolutionnaire en qualité de secrétaire d'Emmanuel Arago. Ce ne fut que plus tard qu'il se livra à la composition. On connaît de lui deux pièces madrigalesques : Villanelle et Chanson, à quatre voix ; une sonate, six mélodies, Aubade, le Chant de Jocelyn, etc. Il a donné au Théâtre-Lyrique Sous les charmilles (1862), le Bon temps (1863), et Cardillac (1865), qui est une des meilleures créations d'Ismaël. Dautresme fut ministre, député et sénateur.
DAUVERGNE Antoine (ou D'AUVERGNE). — Compositeur et violoniste français (Moulins, 03 octobre 1713 – Lyon, Rhône, 11 février 1797). Arrivé à Paris en 1739, il y fait sa carrière, devient violoniste à l’Opéra (1744), directeur du Concert spirituel (1762‑1771), et directeur de l’Opéra à trois reprises, entre 1769 et 1790. Dauvergne obtient la charge de surintendant en 1764 et reçoit ses lettres de noblesse en 1786. Compositeur, il eut le mérite d’écrire le premier opéra-comique français, les Troqueurs, texte de Vadé (1753), qui fait date dans l’histoire de cette forme : musique italianisante, vive, légère, ariettes et ensembles vocaux habilement écrits. Mêmes remarques pour la Coquette trompée, texte de Favart (1753). Il fit représenter des opéras-ballets et de mauvaises tragédies lyriques. Violoniste de talent, il laisse 6 Sonates en trio et des Sonates pour violon seul et basse continue (1739), où l’on relève l’influence de Locatelli et une technique violonistique avancée. Quatre Concerts de symphonies à 4 parties (1751) reflètent l’évolution du concept de la musique symphonique par certains dispositifs instrumentaux et mélodiques, et parfois même par une impression de sereine grandeur.
DAVID Félicien César. — Compositeur français (Cadenet, Vaucluse, 13 avril 1810 – 29 rue des Monts-Grèves, Saint‑Germain‑en‑Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 29 août 1876), enterré dans le cimetière de Le Pecq (Yvelines). Fils de Charles Nicolas DAVID (Savasse, Drôme, 05 décembre 1759 – Cadenet, 16 juin 1816), orfèvre, et de Marie Anne Françoise ARQUIER (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 02 août 1779 – Cadenet, 20 mars 1814).
D’abord maître de chapelle à Aix‑en‑Provence, il vint à Paris vers 1830. Le Désert, composé après un voyage en Orient, fit de lui le créateur de l’exotisme musical (1844, qui contient, entre autres : Hymne à la Nuit ; Rêverie du Soir ; Chant du Muezzin). Auteur de la Perle du Brésil (1857) et de Lalla‑Roukh (1862), il succéda à Hector Berlioz à l’Institut (1869). Il a laissé aussi quelques recueils de romances, 2 symphonies et de la musique de chambre (24 quintettes d’archets). Il fut nommé officier de la Légion d'honneur le 14 août 1862. Lors de son décès, il était domicilié 58 rue de La-Rochefoucauld à Paris 9e.
« Tombeau de Félicien David. – On construit en ce moment au cimetière du Pecq-sous-Saint-Germain le tombeau définitif de Félicien David. Ce monument, qui est élevé à l’aide de souscriptions, consiste en un portique en pierre, haut de 11 mètres. Le sarcophage sera placé sous une espèce de dais formé de quatre assises de pierre, adossées au mur. » (la Semaine des constructeurs, 20 juillet 1878)
« Tombeau de Félicien David. – On achève en ce moment, dans le cimetière du Pecq-sous-Saint-Germain, le tombeau définitif de Félicien David, édifié au moyen d’une souscription.
Ce monument, placé au fond du cimetière, n’occupe pas moins de 36 mètres superficiels. Il consiste en un portique d’ordre grec de 11 mètres de hauteur. Au centre d’un massif de pierre large de 12 mètres se dressent deux colonnes, derrières lesquelles sont placés deux pilastres d’une grande largeur. Ces quatre assises supportent un entablement formant une espèce de dais. C’est sous ce dais que se trouvera le sarcophage, élevé de 3 mètres au-dessus du massif. » (la Semaine des constructeurs, 26 octobre 1878)
DAVID Samuël. — Compositeur français (1836–1895). => biographie
DEBILLEMONT Jean-Jacques-Joseph. — Compositeur français (Dijon, Côte-d'Or, 12 décembre 1824 – Paris 10e, 14 février 1879). Il eut quatre opéras représentés à Dijon, le Renégat ; le Bandoléro ; Feu mon oncle ; le Joujou, et à Paris, une douzaine d'ouvrages, opéras-comiques, opérettes, cantates, sur différents théâtres (As-tu déjeuné, Jacquot ? ; Astaroth ; le Grand-Duc de Matapa ; Roger Bontemps ; les Invalides du travail, etc.). Peu de temps avant sa mort, il était chef d'orchestre au Théâtre de la Porte-Saint-Martin.
DEBUSSY Achille Claude. — Compositeur et pianiste français (38 rue du Pain, Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 22 août 1862 – 24 square du Bois de Boulogne, Paris 16e, 25 mars 1918), enterré au cimetière de Passy (14e division). Fils de Manuel Achille DEBUSSY (Montrouge, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 10 mai 1836 – Paris 16e, 28 octobre 1910), militaire, et de Victorine Joséphine Sophie MANOURY (Paris ancien 1er, 28 octobre 1836 – Paris 16e, 23 mars 1915), confectionneuse. Epouse 1. à Paris 17e le 19 octobre 1899 (divorce le 02 août 1905) Marie Rosalie dite Lily TEXIER (Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire, 22 mai 1873 – Paris 17e, 17 décembre 1932) ; épouse 2. à Paris 16e le 20 janvier 1908 Emma Léa MOYSE dite Emma BARDAC (Bordeaux, Gironde, 10 juillet 1862 – Paris 16e, 20 août 1934), cantatrice ; parents de Claude-Emma DEBUSSY (1905–1919)
Il entre à 10 ans au Conservatoire, dans la classe de piano de Marmontel et dans la classe de solfège de Lavignac, passe ensuite dans la classe d’harmonie d’E. Durand, dans la classe d’orgue de Franck, puis dans la classe de composition de Guiraud, en vue d’obtenir le premier grand prix de Rome, qui lui est décerné, en 1884, pour sa cantate l’Enfant prodigue (il avait obtenu le second grand prix l'année précédente). Antérieurement à cette récompense officielle, Debussy, grâce à la connaissance qu’il avait faite de la baronne de Meck, la protectrice de Tchaïkovski, l’avait suivie comme « pianiste ordinaire » dans ses nombreux voyages en Suisse, en Italie, où il rencontra Wagner, puis à Vienne, et même à Moscou. Retenu à Paris par son amitié pour le ménage Vasnier, il ne part pour Rome qu’en janvier 1885 et y séjourne pendant deux années, en rapporte des « envois » qui effarouchèrent l’Institut : 1 ode symphonique, Zuleïma, d’après Henri Heine ; 1 poème symphonique avec chœurs, Printemps, remanié ultérieurement; 1 Fantaisie pour piano et orchestre, publiée seulement après sa mort, et la Demoiselle élue, poème lyrique, avec solos et chœurs de femmes. Revenu à Paris, il ne le quitte que pour de brefs voyages à Londres, à Vienne, où il fait une visite déférente à Brahms, puis à Bayreuth, où il manifeste pour Tristan et Parsifal une admiration qui, quoi qu’on en ait dit, n’a jamais varié. Il assiste aux spectacles d’Extrême‑Orient à l’Exposition universelle de 1889, s’enthousiasme pour Boris Godounov, de Moussorgski, qui lui est révélé chez Chausson. Il compose ses premières mélodies, ses premières pièces de piano, les premières Ariettes de Verlaine, 2 chœurs qui retiennent l’attention de juges clairvoyants, tel le violoniste E. Ysaye, pour qui il écrit une première esquisse des Nocturnes et son Quatuor à cordes. Il publie les Poèmes de Baudelaire et les Proses lyriques, où il y a beaucoup plus que des promesses. Il entreprend un drame lyrique, Rodrigue et Chimène, sur un livret de Catulle Mendès, qu’il ne devait pas tarder à abandonner, voit accueillir chaleureusement à la Société nationale le Prélude à l’après‑midi d’un faune (1894) et les Chansons de Bilitis (1900) ; il met au point 1e prestigieux triptyque orchestral des Nocturnes (1900), s’absorbe pendant plusieurs années dans la mise en musique du drame de Maurice Maeterlinck Pelléas et Mélisande (1902). S’étant séparé en 1904 de sa première femme, Rosalie dite Lily Texier, il épousait ensuite en 1905 Emma Bardac née Moyse, musicienne de goût raffiné, dont il eut une fille, Claude-Emma (1905-1919) qui devait mourir peu après lui, à l’âge de treize ans. Ce furent alors des années fructueuses qui virent terminer la Mer, esquisser plusieurs projets de théâtre, naître successivement les Estampes, les Images, Children’s Corner pour piano, le deuxième cahier des Filles galantes, les Chansons de France, le Promenoir des deux amants, les Ballades de Villon, les Poèmes de Mallarmé, la musique de scène pour le Martyre de saint Sébastien, de D’Annunzio. Malgré une santé de plus en plus altérée, il donne encore : le triptyque des Images pour orchestre ; 3 ballets : Khamma, la Boîte à joujoux, Jeux ; les 2 cahiers de Préludes ; les 2 séries d’Etudes pour piano ; les Epigraphes antiques ; En blanc et noir, pour 2 pianos, et les 3 ultimes Sonates : pour violoncelle et piano, pour flûte, alto et harpe, pour violon et piano. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 13 janvier 1903.
« Après avoir étonné le monde spécial des musiciens par des compositions où se révélait un tempérament extrêmement personnel, M. Debussy s'imposa au grand public avec son unique ouvrage dramatique, Pelléas et Mélisande, qui marque une date décisive dans les annales du théâtre lyrique. Peu fécond, M. Debussy n'a rien donné à la scène depuis lors, bien qu'à plusieurs reprises le bruit ait couru que l'auteur de Pelléas préparait un second ouvrage de grandes dimensions. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
DEFFÈS Pierre Louis. — Compositeur français (54 rue Peyrolières, Toulouse, Haute-Garonne, 25 juillet 1819 – rue du Conservatoire, Toulouse, 28 mai 1900), enterré au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse [buste et statue par Abel Fabre, inaugurés le 14 juillet 1904]. Fils de Jean DEFFÈS (Toulouse, 19 octobre 1779 – Toulouse, 23 novembre 1867), tailleur d'habits, et de Julie Julienne ALBOUI (Toulouse, 01 septembre 1791 – Toulouse, 07 janvier 1873). Epouse à Paris 10e le 24 avril 1862 Héloïse Catherine GUÉNOT (La Villette, Seine [auj. Paris 19e], 01 janvier 1835 – ap. 1899).
Premières études musicales (piano et harmonie) à Toulouse, ensuite au Conservatoire de Paris. Premier grand prix de Rome en 1847 avec la cantate : l'Ange et Tobie. Après un voyage en Italie et en Allemagne il fait exécuter sa première grande composition : Messe solennelle (Rome, Saint-Louis des Français, 12 janvier 1850), puis, l'année suivante, une grande Symphonie (séance publique de l'Institut). Débute au théâtre par l'Anneau d'Argent, opéra-comique en 1 acte avec Barbier et Carré (Opéra-Comique, 05 juillet 1855) ; fait ensuite représenter : la Clef des champs (Opéra-Comique, 20 mai 1857) ; Broskowano (Théâtre-Lyrique, 29 septembre 1858) ; les Petits Violons du roi, opéra-comique en 3 actes (Théâtre-Lyrique, 30 septembre 1859) ; le Café du roi (Ems, 17 avril 1861, puis Théâtre-Lyrique) ; les Bourguignonnes (Ems, 19 juillet 1862) ; la Boîte à surprises (Ems, 10 août 1864) ; Passé minuit (Bouffes-Parisiens, 24 novembre 1864) ; Valse et Menuet (Ems, 29 juillet 1865) ; le Fantôme du Rhin (Ems, août 1866) ; la Comédie en voyage (Ems, 27 juillet 1867) ; les Croqueuses de Pommes, opérette en 5 actes (Menus-Plaisirs, 29 septembre 1868) ; Petit Bonhomme vit encore (Bouffes-Parisiens, 10 décembre 1868) ; le Trompette de Chamboran (Dieppe, 08 août 1877) ; les Noces de Fernande (Opéra-Comique, 19 novembre 1879). Œuvre non représentée : la Fille de Shylock, opéra en 4 actes, avec J. Adenis. En outre Louis Deffès est l'auteur de plusieurs messes, saynètes, mélodies, chants, parmi lesquels Lenguo moundino et la Toulousiano, deux œuvres populaires dans le Languedoc. Deffès est directeur du Conservatoire de Toulouse depuis 1883 ; Chevalier de la Légion d'honneur (03 avril 1893), Officier de l'Instruction publique ; correspondant de l'Académie des Beaux-Arts.
DELANNOY Marcel François Georges. — Compositeur et critique musical français (La Ferté-Alais, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 09 juillet 1898* – passage Louis Lévêque, Nantes, Loire-Atlantique, 14 septembre 1962), enterré au cimetière du Pont-du-Cens à Nantes. Fils d'Eugène Georges DELANNOY (Paris 13e, 26 mai 1868 – Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 08 août 1953), agent voyer cantonal, et de Charlotte GIBOIR (La Ferté-Saint-Aubin, Loiret, 23 juin 1873 – Nantes, 15 mai 1973). Epouse 1. à Breuillet, Seine-et-Oise [auj. Essonne], le 30 juin 1920 (divorce le 07 mars 1924) Lise Georgette CLAVEAU (Breuillet, 06 octobre 1895 – Vanves, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 1928) ; épouse 2. à Paris 10e le 19 juillet 1927 Odette ERTAUD, soprano.
D'origine partiellement flamande, Marcel Delannoy naquit en l'Ile-de-France. Il fit ses études à Etampes, puis à Saint-Germain-en-Laye et ne se voua à la musique qu'après avoir songé tout d'abord à la carrière d'ingénieur, puis à la peinture.
Autodidacte, il reçut cependant quelques conseils de Jean Gallon, de Gédalge, d'Eugène Cools et de Honegger.
Son Poirier de Misère fit sensation. Cette première réussite appela celle du Fou de la Dame, puis d'un Quatuor à cordes, d'une Symphonie et de diverses compositions qui classent leur auteur parmi les musiciens français les plus doués de sa génération. Dans Ginévra, le musicien essaya, non sans bonheur, d'associer très souplement le parlé au chant, tentative qui fut reprise et développée encore dans un plus récent ouvrage du même auteur, Puck, opéra-féérie d'après le Songe d’une nuit d’été.
(Il débuta en 1927 à l'Opéra-Comique avec le Poirier de misère qui fut contesté, mais prit sa revanche en 1930 avec le gracieux Fou de la dame. Pour l'exposition internationale de 1937, il écrivit une amusante comédie musicale, Philippine, mais son œuvre maîtresse restera Ginevra créée en 1942. Ses partitions sont claires, mélodiques et habilement orchestrées. On lui doit encore un opéra, Puck (1949), d'après le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, et deux ballets : la Pantoufle de vair (1935) et les Noces fantastiques (1945). Il fut d'autre part un critique musical fort pertinent. Il fut nommé chevalier (29 juillet 1939) puis officier (28 décembre 1961) de la Légion d'honneur.)
DELDEVEZ Edme Marie Ernest. — Compositeur et chef d'orchestre français (Paris ancien 7e, 31 mai 1817 – 47 avenue Trudaine, Paris 9e, 05 novembre 1897), enterré au cimetière de Montmartre (31e division). Fils de Charles Antoine DELDEVEZ (v. 1782 – Paris 9e, 07 décembre 1863), horloger, et de Marie Eléonore LOUETTE (Paris, v. 1792 – Paris 9e, 12 novembre 1870) [mariés le 26 décembre 1810).
Il obtint au Conservatoire de Paris le premier prix de violon en 1833, le premier prix de fugue et le premier second grand prix de Rome en 1838. Il fit partie de l’orchestre du Théâtre‑Italien, de celui de l’Opéra et de celui de la Société des concerts. Il fut professeur de la classe d’orchestre au Conservatoire (1873‑1885), et chef d’orchestre à l’Opéra-Comique, chef d’orchestre de l’Opéra et de la Société des concerts (1872) et directeur musical à l’Opéra (1875-1876). Auteur d’opéras, de symphonies, de rééditions de sonates anciennes, etc., et d’ouvrages intéressants sur l’histoire et la technique musicales. On lui doit des ballets (Paquita ; Eucharis ; Vert-Vert, etc.). Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 05 août 1874.
DELÉHELLE Alfred. — Compositeur français (1826–1893). => biographie
DELIBES Clément Philibert Léo. — Compositeur et organiste français (La Flèche, Saint-Germain-du-Val, Sarthe, 21 février 1836* – 220 rue de Rivoli, Paris 1er, 16 janvier 1891), enterré au cimetière de Montmartre (9e division, médaillon par Jules-Clément Chaplain en 1893). Fils naturel de Philibert Jean Charles Auguste DELIBES (La Daurade, Toulouse, Haute-Garonne, 10 septembre 1783 – Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 13 octobre 1847), employé des postes, et d'Elisabeth Clémence BATISTE (Paris ancien 2e, 27 juin 1807 – Paris 16e, 29 décembre 1886), musicienne [soeur d'Édouard Antoine BATISTE (Paris ancien 9e, 0 mars 1820 – Paris 10e, 09 novembre 1871), compositeur et organiste]. Epouse à Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], le 20 mai 1871 Léontine Estelle DENAIN-MESNAGE (Rouen, 21 octobre 1844 – Paris 2e, 21 mars 1919).
Il a fait ses études au Conservatoire de Paris (Le Couppey, Bazin, Adam). Il fut accompagnateur au Théâtre‑Lyrique, organiste, puis chef des chœurs à l’Opéra (1863). Il succéda à Réber comme professeur au Conservatoire (1881) et au fauteuil de Victor Massé à l’Institut (1884). Outre des oeuvres religieuses, choeurs et mélodies, sa production peut se diviser en 3 groupes, de caractères très différents : 1° des opéras bouffes et des opérettes, dont il composa un très grand nombre dans les premières années de sa carrière : Deux Sous de charbon (1855), l’Omelette à la Follembûche (1859), Mon ami Pierrot (1862), le Serpent à plumes (1864), etc.; 2° des opéras‑comiques de demi‑caractère, qui lui ont valu une popularité d’excellent aloi : le Roi l’a dit (1873 ; qui contient la Sérénade : Déjà les hirondelles), Jean de Nivelle (livret d’Edmond Gondinet et Philippe Gille, création à l’Opéra-Comique le 08 mars 1880 ; qui contient : Chœur des Vendangeuses ; Ballade de la Mandragore ; Mélodie : On croit à tout lorsque l’on aime ; Air d’Arlette : Ah ! reviens ; Romance : Il est jeune, il est amoureux), et, surtout, son chef‑d’œuvre, Lakmé (1883) ; et enfin, Kassya, qui ne fut mis à la scène qu’après sa mort, en 1893 (qui contient : Chanson slave : O Nadja, dit le Seigneur ; Air de l’hirondelle : Il suffit d’attendre ; La Neige [entracte-prélude]); 3° des ballets, qui ont ouvert la voie à une collaboration plus étroite entre la musique et la danse : Coppélia (1870), Sylvia (1876). Il fut nommé chevalier (09 août 1877) puis officier (29 octobre 1889) de la Légion d'honneur.
« Un des plus brillants maîtres du théâtre lyrique léger en France. Ses plus grands succès ont pourtant été remportés à l'Opéra dans le genre du ballet. Dans ce domaine spécial, Sylvia et Coppélia restent des chefs-d’œuvre insurpassés. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
affiche pour Jean de Nivelle (1880) de Léo Delibes, par A. Barbizet
DELMAS Marc Marie Jean Baptiste. — Compositeur français (6 rue de la Fosse, Saint-Quentin, Aisne, 28 mars 1885 – hôpital Beaujon, 208 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e, 30 novembre 1931), enterré au cimetière du Montparnasse (10e division). Fils de Guillaume Henri Aimé DELMAS (Lagarde, Haute-Garonne, 13 avril 1838 – Saint-Quentin, 28 janvier 1915), architecte, et de Valentine Adèle AZEMA (Toulouse, Haute-Garonne, 24 mars 1849 – Saint-Quentin, 14 juillet 1920). Epouse à Paris 5e le 26 octobre 1921 Liberté Camille Jeanne CASTEL (Lézignan-Corbières, Aude, 13 juin 1897 – Salies-de-Béarn, Pyrénées-Atlantiques, 22 juin 1974).
Elève de Xavier Leroux et Paul Vidal au Conservatoire de Paris, il obtint le 2e second grand prix de Rome en 1910 avec la cantate Acis et Galatée ; le second prix de Rome en 1913 avec la cantate Faust et Hélène ; le premier Grand prix de Rome en 1919 avec la cantate Le Poète et la fée. Il a laissé une production dramatique importante, de la musique de chambre, des mélodies, des chœurs, un Requiem. On lui doit aussi une étude sur Bizet et une autre sur Gustave Charpentier.
DELVINCOURT Claude. — Compositeur français (1888–1954). => biographie
DESLANDRES Adolphe. — Compositeur français (1840–1911). => biographie
DESORMES Louis (Louis César MARCHIONNE dit). — Compositeur et chef d'orchestre français (Berlin, Prusse, 18 décembre 1841 – 42 boulevard Magenta, Paris 10e, 19 septembre 1898), enterré au Père-Lachaise (52e division). Fils naturel de Marianna MARCHIONNE dite DESORMES (Montelupone, Macerata, Marche, Italie, v. 1808 – Saint-Maur-des-Fossés, Seine [auj. Val-de-Marne], 20 avril 1887). Epouse à Paris 10e le 21 décembre 1887 Alphonsine Victorine PLOYARD (Paris, 28 avril 1837 – Paris 10e, 30 septembre 1903), artiste dramatique et lyrique.
Etudes musicales au Conservatoire de Paris ; élève d'Elwart pour l'harmonie. A composé plus de 200 chansons et romances, 500 morceaux de piano et orchestre, dont Sérénade de Mandolines, Venezia valse, En revenant de la Revue, Ma Mie, etc. Au théâtre, il a composé la musique d'un grand nombre de petites pièces : Donnez-vous la peine d'entrer, revue en 2 actes (Concert du XIXe siècle, janvier 1874) ; le Concert à Gonesse, opéra en 1 acte avec Durafour (Pépinière, 29 novembre 1874) ; les Diamants de Florinette, opérette en 1 acte avec Ordonneau (Pépinière, 20 mars 1875) ; Antonie et Cléopâtre, comédie en 1 acte avec Guenée (Palais-Royal, 17 octobre 1876) ; et une vingtaine d'opérettes représentées à l'Eldorado et dans d'autres concerts ; aux Folies-Bergère 37 ballets depuis 1883 ; les Réservistes à venir, la Seguédilla (1887) ; Dans l'inconnu (1888) ; Joujoux-Ballet, Flagrant délit (1889) ; Marine, le Roi s'ennuie (1890) ; Un atelier fin de siècle, les Perles (1891) ; Rêve d'Or, les Folies Parisiennes (1892) ; Fleur de Lotus, France et Russie, Emilienne aux Quatre z' arts (1893) ; Un duel après le Bal, les Demoiselles du XXe siècle, Chez le Directeur (1894) ; les Mines d'or (1895), etc. ; la Castillane (Toulouse, 1895) ; Surpris par l'Orage, pantomime avec Martinetti (Marseille, 1895) ; etc. Chef d'orchestre des Folies-Bergère depuis plusieurs années, Desormes a dirigé l'un des orchestres des Bals de l'Opéra pendant deux saisons (1895-1896). En 1887 il habitait 53 rue des Vinaigriers à Paris 10e ; en 1897, 21 avenue Alphonse-Denis à Hyères (Var).
DESPRÉAUX Guillaume (Guillaume ROSS dit). — Compositeur français (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, 20 septembre 1802 [3 complémentaire an X] – 15 rue Basse [auj. rue Raynouard], Paris 16e, 14 juin 1865), enterré au Père-Lachaise (3e division). Fils de Jean ROSS, musicien, directeur de spectacles au théâtre d'Anvers, et de Jeanne Louise BOISSEL. Epouse à Paris ancien 6e le 01 août 1833 Marie Clorinde HOTTEAUX (Paris, 16 mars 1808 – Paris, 01 septembre 1865).
Il remporta en 1827 le second grand Prix avec la cantate la Mort d'Orphée et l'année suivante le premier grand Prix de Rome avec la cantate Herminie. Il composa le Souper du mari (Opéra-Comique, 1833) ; la Dame d'honneur (octobre 1838).
DESTOUCHES André Cardinal. — Compositeur français (Paris, avril 1672 – Paris, 03 février 1749). Il eut un commencement de vie mouvementé : élève des jésuites, il accompagna au Siam le P. Tachard (1688). A son retour, devenu mousquetaire (1692), il fit le siège de Namur; il quitta l’armée en 1696 et se voua à la musique. D’abord simple amateur, il travailla avec Campra et obtint d’emblée, avec Issé (1697), un succès qui décida de sa carrière. Puis ce furent Amadis de Grèce (1699), Omphale (1701), le Carnaval et la Folie (1704), Callirhoé (1712), Télémaque (1714), les Elémens (1721) en collaboration avec Delalande; il est à noter que toutes ces pièces ont eu de nombreuses reprises, ce qui est une réussite rare pour un auteur lyrique. Destouches devint, en 1713, inspecteur général de l’Opéra ; c’est à lui qu’on doit le premier règlement de l’Académie royale de musique, dont certains articles sont encore en vigueur. Nommé directeur de l’Opéra en 1728, il prit sa retraite en 1730. Surintendant de la musique royale en 1718, il fut promu maître de la musique de la Chapelle en 1727. Destouches possède une invention mélodique personnelle, soutenue par un don harmonique réel, au service d’un sens dramatique très juste. Il est ainsi conduit à perfectionner le récit accompagné, qui deviendra l’arioso continu de Wagner. On trouve dans ses œuvres le germe de beaucoup d’innovations ultérieures; ainsi, la fameuse Vestale de Spontini (1807) est l’épanouissement de l’acte du Feu des Elémens (1721). Aussi faut‑il assigner à cet artiste un rang à part dans la série des compositeurs d’opéras qui s’étend de Lully à Rameau.
DEVIENNE François. — Compositeur français (Joinville, Haute-Marne, 31 janvier 1759 – Charenton-le-Pont, Seine [auj. Val-de-Marne], 05 septembre 1803). Basson à l’Opéra dès 1779, il fut nommé, en 1795, professeur de flûte au Conservatoire de Paris ; il composa de nombreuses œuvres pour les instruments à vent, dont il rénova la technique ; il est l’auteur du célèbre opéra-comique les Visitandines (livret de Louis-Benoît Picard, 1792), dont la vogue incroyable a duré jusqu’en 1852. Il est mort fou à Charenton.
DEZÈDE Alexandre (ou DESAIDES). — Compositeur français (Lyon ?, v. 1740 – Paris, 1792). Il reçut une éducation très soignée et apprit la composition musicale ; il s’associa ensuite avec l’acteur Monvel, et, pendant treize ans, ils donnèrent, à la Comédie‑Italienne : Julie (1772), les Trois Fermiers (1777), Blaise et Babet (1783, dont la vogue dura plus de vingt‑cinq ans), Alexis et Justine (1785), etc. A la Comédie‑Française, on joua Auguste et Théodore dont le succès dura quarante ans. Dezède, avec Grétry, a continué la tradition de l’opéra‑comique français.
DIAZ Eugène (Eugène Emile DIAZ DE LA PEÑA dit). — Compositeur français (Paris ancien 2e, 27 février 1837 – Colleville-sur-Mer, Calvados, 11 septembre 1901*). Fils de Narcisse Virgile DIAZ DE LA PEÑA (Bordeaux, Gironde, 20 août 1807 – Menton, 18 novembre 1876), peintre, et de Marie Emilie BICHARD (Laval, Mayenne, 1811 – Paris 9e, 16 juillet 1865). Epouse 1. à Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 10 janvier 1877 (divorce le 09 juillet 1896) Marie Nelly MALLET (Bordeaux, 17 novembre 1854 – ap. 1896). Epouse 2. à Suresnes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 12 mai 1898 Jeanne Marie Rose BERRY (La Rochelle, Charente-Maritime, 13 avril 1874 – ap. 1900), artiste peintre.
Étudie d'abord la peinture, puis la musique ; travaille avec Bizet, Guiraud, etc. Lauréat du prix de la Coupe du Roi de Thulé, il fait représenter cet opéra en 5 actes, poème de L. Gallet et Ed. Blau, à l'Académie nationale de musique (10 janvier 1873) ; il a donné encore au théâtre Benvenuto, drame lyrique en 4 actes, poème de Hirsch (Opéra-Comique, 03 décembre 1890). Auteur de nombreuses mélodies. Fait aussi de la peinture. En 1898, il habitait 83 rue de Neuilly à Suresnes. Il est décédé à soixante-quatre ans, domicilié 15 rue du Delta à Paris 9e.
DIET Edmond-Marie. — Compositeur français (33 rue Jacob, Paris ancien 10e [auj. 6e], 25 septembre 1854 – rue Jouffroy, Paris 9e, 30 octobre 1924), enterré au cimetière de Montmartre (10e division). Fils d'Arthur Stanislas DIET (Saint-Denis, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 05 avril 1827 – Paris 6e, 17 janvier 1890), architecte, et de Maria Léonie GILBERT (Dijon, Côte-d'Or, 06 octobre 1835 – Paris 6e, 06 décembre 1910). Epouse à Paris 16e le 21 janvier 1880 Denise Marie Jeanne ROCHET (Paris 16e, 14 juin 1857 – Paris 17e, 05 août 1922).
Il fit ses études sous la direction de Franck et de Guiraud, et s’orienta vers la musique de théâtre ; il a composé de nombreux opéras-comiques, opérettes, ballets et pantomimes représentés aux Menus-Plaisirs, aux Bouffes-Parisiens et à l’Athénée-Comique. Citons, parmi ses œuvres, les opéras-comiques Stratonice (1887), le Cousin Placide (1887), et les opérettes Mme Putiphar (1897), Madame la Présidente (1902).
Il a fait représenter : Stratonice, opéra-comique en 1 acte, avec Chardon (Menus-Plaisirs, 19 novembre 1887) ; le Cousin Placide, opéra-comique en 2 actes, avec Belville (Salle Kriegelstein, 17 décembre 1887, puis Liège, 1892) ; Scientia, ballet en 1 acte (Paradis-Latin, 1889) ; la Grève, pantomime en 2 actes (Galerie Vivienne) ; Masque rose, scène idylle, avec J. Rameau ; Fleur de Vertu, opérette en 3 actes avec E. Depré (Bouffes-Parisiens, 30 mai 1894) ; M. Ruy-Blas, monomime en 1 acte, avec Millanvoye et Eudel (Cercle funambulesque, 18 juin 1894) ; la Belle et la Bête, ballet en 2 actes, avec Richard O'Monroy (Folies-Bergère, 17 septembre 1895) ; l'Araignée d'Or, conte féerique en 2 tableaux, avec Jean Lorrain (Folies-Bergère, 07 mai 1896) ; Rêve de Noël, pantomime ballet en 3 tableaux avec J. Lorrain (Olympia, 04 décembre 1896), etc. Plusieurs mélodies et morceaux religieux. En préparation en 1897 : Daphnis et Chloé, idylle en 7 tableaux, avec Montoya, pour le Chat-Noir ; une opérette en 3 actes et 2 ballets. En 1897, il habitait 2 rue de Choiseul à Paris.
DIETSCH Pierre Louis Philippe. — Compositeur et chef d'orchestre français (Dijon, Côte-d'Or, 17 mars 1808 – Paris, 20 février 1865), enterré au cimetière de Montmartre (6e division). Il fut élève de Reicha au Conservatoire de Paris, maître de chapelle à Saint‑Eustache (1837‑1849), puis à la Madeleine (1850-1865), professeur à l’école Niedermeyer, où il compta Gabriel Fauré parmi ses élèves, et chef d’orchestre à l’Opéra (1860‑1863). Dietsch a écrit avant Richard Wagner, sur un livret de celui‑ci, une médiocre partition du Vaisseau fantôme, représenté sans succès à l’Opéra le 09 novembre 1842 sous la direction de Habeneck avec Dorus-Gras, MM. Canaplé, Marié, Prévost et Octave ; il a dirigé en 1861 les exécutions houleuses du Tannhäuser, chef‑d’œuvre qu’il était peu capable de sauver d’une défaite organisée d’avance. Il a écrit 25 messes et de nombreux motets sans grande valeur, et travesti en Ave Maria une chanson galante d’Arcadelt.
DIHAU Désiré. — Compositeur et basson français (1833–1909). => biographie
DOCHE Alexandre Pierre Joseph. — Compositeur français (Paris, 1799 – Saint-Pétersbourg, Russie, 1849). Fils de Joseph-Denis DOCHE, compositeur.
Il a continué dans la même voie que son père, et ses minces partitions d’opéras‑comiques n’ont pas plus d’intérêt. Il donna le Veuf du Malabar à l'Opéra-Comique, qui n'eut pas de succès.
DOCHE Joseph-Denis. — Compositeur français (Paris, 1766 – Soissons, Aisne, 1825). Père d'Alexandre DOCHE, compositeur.
Il a composé quelques messes, mais surtout des romances faciles et de petites partitions d’opéras-comiques, faibles de style et d’écriture. Il composa un grand nombre d'airs de vaudevilles et des opérettes. Fanchon la vielleuse, les romances de Santeuil et de Gentil-Bernard, l'opérette Point de bruit, furent très en vogue de leur temps.
DONIZETTI Gaetano. — Compositeur italien (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 08 avril 1848). Epouse en 1829 Virginia VASSELLI. Elève dans sa ville natale de Simone Mayr et ensuite, à Bologne, du P. Mattei, il fut, dans sa jeunesse, chanteur (basse), écrivit ses premières compositions pour instrument et fit représenter son premier opéra à Rome en 1822 (Zoraide di Granata). Il eut un certain succès et continua d’écrire pour le théâtre. Son premier opéra bouffe de quelque importance fut l’Ajo nell’imbarazzo (1824). Dès lors, il dut répondre avec une prodigieuse fertilité aux continuelles requêtes d’opéras nouveaux pour tous les théâtres d’Italie, et, puisqu’il ne se contentait pas de les écrire, mais en voulait suivre de près la préparation, surtout pour la nouvelle conception dramatique tout à fait personnelle qu’il imposait au drame lyrique et à l’opéra bouffe, il fut à la fois compositeur, maître de chant, répétiteur et directeur de ses spectacles. En 1827, il s’établit à Naples et écrivit 12 opéras en trois années. En 1829, il fut nommé directeur du théâtre royal de Naples, et, en 1834, maître de contrepoint au Conservatoire de cette ville. L’année suivante, il était appelé à Paris, où il fit représenter Marin Faliero sans grand succès. Toutefois, après avoir définitivement quitté Naples en 1838, il s’établit à Paris, où, s’étant accordé avec Scribe, il fit représenter : les Martyrs (Poliuto, 1840), le Duc d’Albe (en 1882 seulement), la Fille du régiment (1840), la Favorite (1840), Rita ou le Mari battu, Don Pasquale (1843) et Dom Sébastien du Portugal (1843). De Paris, il fit de brefs voyages en Italie (à Bologne, en 1842, il conduisit la première exécution du Stabat mater de Rossini, sur invitation de l’auteur) et se rendit souvent à Vienne (Linda di Chamounix, 1842; Maria di Rohan, 1843). En 1846, il fut interné à Ivry comme fou et, l’année suivante, on le transporta à Bergame. Il était membre de l’Institut. Il a écrit, entre autres, 28 cantates, 115 compositions de musique religieuse, 18 quatuors, 3 quintettes, 13 symphonies, beaucoup d’airs de chambre et de pièces de salon, des oratorios et 71 opéras. Sa production théâtrale est inégale, mais, dans ses meilleurs opéras, il introduit une puissance dramatique qui prépare le romantisme de Verdi, et, avec une belle aisance, il réussit la fusion du style sérieux et du style bouffe. L’Elisir d’amore (1832), Lucia di Lammermoor (1835), la Favorite (1840) et Don Pasquale (1843) sont entrés triomphalement dans le répertoire lyrique et jouissent aujourd’hui encore de la faveur populaire.
« Né à Bergame, mort dans la même ville, où il était retourné après les premières atteintes de la paralysie, le 8 avril 1848. Donizetti a été un des plus brillants représentants de l'école italienne. Sa facilité était prodigieuse. Il appartient au répertoire français, si l'on fait abstraction de traductions et de remaniements, par quelques ouvrages écrits pour Paris sur des livrets français. Ces ouvrages comptent parmi ses meilleurs et ce sont eux qui défendent encore le mieux sa mémoire à l'heure qu'il est. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
DORET Gustave (Gustave Charles Vincent MATHEY-DORET dit). — Compositeur et chef d'orchestre suisse (Aigle, canton de Vaud, Suisse romande, 20 septembre 1866 – Lausanne, 19 avril 1943). Fils de Paul Vincent Emmanuel MATHEY-DORET (Aigle, 1834 – Lausanne, 03 mars 1924), directeur et président de l'Helvétienne, société de chant, et de Marie Louise Sylvie GIRARD (20 janvier 1843 – Lausanne, 31 juillet 1921).
Elève de Joachim à Berlin, de Jules Massenet, Camille Saint-Saëns et Dubois à Paris, il débuta dans cette ville comme chef suppléant des Concerts d’Harcourt. Il a été directeur de la musique à l’Opéra-Comique en 1909. Ses œuvres principales sont : Fête des vignerons (1905) ; Aliénor, Tell, Davel (théâtre du Jorat) ; les Armaillis, le Nain du Hasli, la Tisseuse d’orties, drames lyriques, et des mélodies qui firent de lui, avec Jaques-Dalcroze, le fondateur d’un art populaire suisse romand. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 09 février 1913. En 1913, il habitait 34 rue Vineuse à Paris 16e.
(Musicien fécond et personnel, Gustave Doret, qui a passé une grande partie de son existence à Paris, écrivit plusieurs œuvres de théâtre, dont les Armaillis (1905) et la Tisseuse d’Orties (1926) ont été joués à l'Opéra-Comique. Collaborateur habituel de M. René Morax, il a composé de nombreuses partitions de musique de scène pour le Théâtre de Jorat à Mézières (canton de Vaud) et, deux fois (en 1905 et 1927) la partition de la fameuse Fête des Vignerons vaudois.)
« G. Doret est un des compositeurs les plus en vue qu'ait donnés la Suisse romande. C'est un oratorio, les Sept paroles du Christ, qui fit connaître son nom. Il a écrit depuis plusieurs ouvrages pour le théâtre. Les Armaillis sont le plus connu. Le Nain du Hasli a été joué à Genève ; Loys n'a jamais été mis à la scène. Un ouvrage plus important, la Tisseuse d'orties, a été reçu à l'Opéra-Comique et y attend son tour. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
DOURLEN Victor Charles Paul. — Compositeur français (Dunkerque, Nord, 03 novembre 1780 – 6 rue de l'Hôtel-de-Ville, Paris 17e, 08 janvier 1864). Fils d'Augustin Marie DOURLEN (Saint-Omer, Pas-de-Calais, 03 juin 1741 – Dunkerque, 07 février 1822), commerçant, et de Marie Joséphine Guislaine VAN RUYMBEKE (Menin, Flandre-Occidentale, Belgique, 22 juillet 1753 – Dunkerque, 05 août 1824). Epouse à Paris ancien 3e le 14 octobre 1819 Marie Sophie DROUILLARD (Dunkerque, 12 mai 1780 – Paris 17e, 21 juin 1866).
Il obtint le second grand prix de Rome en 1804, et le premier grand prix en 1805. Il a enseigné l’harmonie au Conservatoire de Paris, de 1812 à 1842. Quelques‑unes de ses œuvres pianistiques ont connu un grand succès : la Bataille de Marengo, Sonate militaire op. II (1801), le Concerto op. III, et la Sonate à quatre mains op. X. On lui doit quelques opéras et opéras-comiques. Il a publié aussi 1 Traité d’harmonie (1834), et 1 Traité d’accompagnement (1840).
DUBOIS Clément François Théodore. — Compositeur français (Rosnay, Marne, 24 août 1837* – 201 boulevard Pereire, Paris 17e, 11 juin 1924), enterré au cimetière de Montmartre (9e division). Fils de Nicolas DUBOIS (Rosnay, 18 novembre 1803 – ap. 1887), vannier, et de Céline CHARBONNIER (Vaudemanges, Marne, 18 février 1813 – Rosnay, 16 avril 1888), couturière. Epouse à Paris 8e le 19 août 1872 Adrienne Fortunée Augustine Jeanne DUVINAGE (Paris ancien 2e, 09 juillet 1843 – Paris 17e, 06 mars 1922), pianiste.
Fait ses études musicales au Conservatoire de Paris. Premiers prix d'harmonie, d'accompagnement, d'orgue (Classe Benoît), de contrepoint et de fugue. Premier grand prix de Rome (Classe d'Ambroise Thomas), en 1861, avec la cantate Atala. De Rome il envoie à l'Académie des Beaux-Arts deux Ouvertures et une Messe solennelle, exécutée à la Madeleine en 1870. De retour à Paris, il se livre à l'enseignement ; maître de chapelle à Sainte-Clotilde, puis à la Madeleine il devient organiste de cette église. En 1871, il succède à Elwart comme professeur d'harmonie au Conservatoire et, en 1891, à Delibes comme professeur de composition. Enfin à la mort d'Ambroise Thomas il devient directeur du Conservatoire (06 mai 1896). An théâtre, Th. Dubois a fait représenter : la Guzla de l'Emir, opéra-comique en 1 acte avec J. Barbier et M. Carré (Athénée, 30 avril 1873) ; le Pain bis, opéra-comique en 1 acte avec de Brunswick et de Beauplan (Opéra-Comique, 26 février 1869) ; la Farandole, ballet en 3 actes avec Ph. Gille, Mortier et Mérante (Opéra, 06 mars 1882) ; Aben-Hamet, opéra en 4 actes et 1 prologue, avec Détrovat et L. de Thémines (Italiens, 16 décembre 1884) ; Xavière, pièce lyrique en 3 actes avec Louis Gallet (Opéra-Comique, 26 novembre 1895). Les autres œuvres de Th. Dubois sont en nombre considérable ; pour plus de clarté nous les classons ci-après par catégorie :
Œuvres lyriques : les Sept Paroles du Christ, oratorio, soli, chœurs et orchestre (Première audition à Sainte-Clotilde, 1867) ; le Paradis perdu, drame-oratorio, soli, chœurs et orchestre (1er prix du concours musical de la Ville de paris, 1878 ; Concerts-Colonne 1878) ; l'Enlèvement de Proserpine, scène lyrique, soli, chœurs et orchestre (Société de Sain-Bris, 1879) ; Hylas, scène lyrique, soli, chœurs et orchestre (Conservatoire de Lille, 1893) ; Bergerette, pour solo, chœurs et orchestre (Conservatoire, 1894) ; les Vivants et les Morts, pour solo, chœurs et orchestre (Conservatoire populaire de Roubaix, 1893) ; Délivrance, cantate pour soli et chœurs avec accompagnement de piano (Société d'Assistance des aveugles, Paris, 1887) ; Valse mélancolique, solo et chœur de femmes avec orchestre ; Notre-Dame de la mer, drame oratorio avec Louis Gallet (Concerts Lamoureux, 1897).
Œuvres symphoniques : Ouverture de Concert en ré majeur (Conservatoire, 1865) ; Trois airs de ballet (Pasdeloup, 1872) ; Première suite d'orchestre (Concerts Colonne, 1874) ; Quatre petites pièces pour orchestre (Concerts Colonne, 1874) ; Trois petites pièces pour orchestre (Concerts Colonne, 1891) ; Marche héroïque de Jeanne d'Arc (Reims, Société Philharmonique, 1888) ; Fantaisie triomphale, pour orgue et orchestre (Chicago, 1889) ; deux Suites d'orchestre sur la Farandole (la 1re exécutée au Trocadéro, 1884) ; Hymne nuptial (Trocadéro, 1893) ; Méditation-Prière, pour cordes, hautbois, harpe et orgue (Trocadéro, 1890) ; Concerto-Capriccio pour piano, avec orchestre (Société nationale de musique, 1876) ; Mélodie religieuse, violon avec orchestre (New York, 1891) ; Deuxième suite d'orchestre (Villageoise) (Concerts Colonne, 1877) ; Ouverture symphonique eu ut majeur (Conservatoire, 1879) ; Ouverture de Frithioff, légende scandinave (Concerts Colonne, 1881) ; Troisième suite d'orchestre (Société nationale de musique, 1881).
Musique religieuse : Messe brève, en fa, 4 voix et orgue ; Messe brève, en mi bémol, 3 voix, orchestre et orgue ; Messe brève, en la, 3 voix et orgue ; Messe dans le style palestrinien, sans accompagnement ; Messe de requiem, soli, chœurs, orchestre et orgue ; Petite messe des morts, avec orgue ; Credo, Benedictus, ténor et orgue ; Noël, mélodie avec accompagnement de piano, violon et orgue, etc., et de nombreux motets avec soli et accompagnement d'orgue, de violon, d'orchestre, etc.
Chœurs sans accompagnement : le Pas d'armes, 4 voix d'hommes (imposé, Concours international de Reims, 1869) ; les Voix de la nature, 4 voix d'hommes (imposé, Concours international de Reims, 1875) ; Tarentelle, 4 voix d'hommes (imposé, Concours international de Genève, 1882) ; Après la moisson, 4 voix d'hommes (imposé, Concours international de Reims, 1892) ; le Drapeau français, 3 voix d'enfants (Concours des écoles de Paris, 1880) ; le Renard et la Cigogne, 2 voix d'enfants avec accompagnement de piano.
Orgue et harmonium : Nombreuses pièces et une Messe de mariage, pour grand orgue.
A ces compositions il faut ajouter un grand nombre de transcriptions des œuvres de Haendel, Mendelssohn, Wagner, Schumann, etc., une quantité de morceaux de chant, piano et plusieurs compositions de musique de chambre. Parmi les œuvres dramatiques non éditées nous citerons : la Prova di un' opera seria (envoi de Rome, 1863), et Circé, opéra en 3 actes, en collaboration avec Jules Barbier.
Théodore Dubois a remplacé Charles Gounod à l'Académie des Beaux-arts, en 1894. Chevalier (04 août 1883), officier (31 décembre 1895), puis commandeur (05 avril 1903) de la Légion d'honneur ; Officier de l'Instruction publique ; Officier de l'Ordre du Sauveur de Grèce.
En 1872, il habitait 36 rue de Bourgogne à Paris 7e.
affiche pour Aben-Hamet (1884) de Théodore Dubois, par Manuel Orazi
affiche pour la Farandole (1884) de Théodore Dubois, par Jules Chéret
DUFRESNE Alfred. — Compositeur français (1821–1863). => biographie
DUGAZON Gustave (Alexandre Louis Gustave GOURGAUD dit). — Compositeur français (Paris, 01 février 1781 – 74bis rue Saint-Lazare, Paris ancien 1er, 12 septembre 1829), enterré au Père-Lachaise (11e division). Fils de Jean Henry GOURGAUD dit DUGAZON (Marseille, Bouches-du-Rhône, 15 novembre 1746 – Sandillon, Loiret, 10 octobre 1809), acteur de la Comédie-Française, et de Louise Rosalie LEFEBVRE dite DUGAZON, cantatrice. Second grand prix de Rome en 1806. On lui doit des opéras et des ballets.
DUKAS Paul Abraham. — Compositeur et chef d'orchestre français (10 rue Coquillière, Paris 1er, 01 octobre 1865 – 84 rue du Ranelagh, Paris 16e, 17 mai 1935), incinéré au columbarium du Père-Lachaise. Fils de Jules Jacob DUKAS (Paris ancien 6e, 16 novembre 1828 – Saint-Cloud, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 09 décembre 1915), commissionnaire en grains et farines, et d'Eugénie GOMPERTZ (Paris ancien 6e, 23 décembre 1835 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 22 juin 1870), pianiste. Epouse à Saint-Cloud le 11 septembre 1916, Mazulée Dinah Suzanne PEREYRA (Paris 8e, 30 novembre 1883 – Paris 8e, 06 février 1947).
Elève, au Conservatoire, d’Ernest Guiraud, il obtint en 1888 le premier prix de contrepoint et de fugue et le second prix de Rome avec sa cantate Velléda. En 1892, il écrit 1 ouverture pour Polyeucte ; en 1896, 1 Symphonie en ut majeur ; en 1897, l’Apprenti sorcier, scherzo symphonique sur une ballade de Goethe. Puis ce furent successivement 1 Sonata (1902) et des Variations sur un thème de Rameau (1903) pour piano ; Ariane et Barbe‑Bleue, conte lyrique en 3 actes, sur un poème de Maurice Maeterlinck (Opéra‑Comique, 1907; Opéra, 1935) ; la Péri (1912), poème chorégraphique, d’après une légende orientale. Il faut y ajouter : Prélude élégiaque sur le nom de Haydn, la Plainte au loin du faune, pour piano; Sonnet de Ronsard, chant et piano ; Villanelle, cor et piano (1906) ; Alla gitana vocalisé ; ainsi que l’orchestration de plusieurs scènes de Frédégonde, opéra inachevé d’E. Guiraud (Opéra, 1895) ; des révisions des Indes galantes, de la Princesse de Navarre, des Fêtes de Ramire, de Nelée et Myrtis, de Zéphyr de Jean‑Philippe Rameau, et de plusieurs autres œuvres : de Beethoven, Couperin, Scarlatti. Professeur de la classe d’orchestre, puis de celle de composition au Conservatoire (1927) et à l’Ecole normale de musique, il a formé toute une école de compositeurs qui ont amplement profité de sa science et de sa vaste culture. Il a été chef d’orchestre à l’Opéra-Comique. A l’Institut, il succéda en 1934 à Alfred Bruneau peu avant d’être enlevé subitement par une crise cardiaque. Son œuvre de critique, d’une haute qualité et d’une pénétrante psychologie, comprend des chroniques à la Revue hebdomadaire et dans plusieurs autres périodiques (cf. les Ecrits de Paul Dukas sur la musique, 1948). Il fut nommé chevalier (22 juillet 1906) puis officier (07 août 1923) de la Légion d'honneur.
« M. Paul Dukas est un des plus brillants élèves de C. Franck. Très connu comme symphoniste par son Apprenti sorcier, qui a fait le tour de l'Europe, il a écrit en outre une symphonie en ut majeur et de la musique de chambre. Ariane et Barbe-Bleue est son ouvrage de début au théâtre. et jusqu'ici cet ouvrage est resté unique ; mais pour un coup d'essai, c'était un coup de maître, et d'emblée Dukas concentra sur lui l'attention. On peut attendre encore beaucoup de ce compositeur dans toute la force de l'âge. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
DUMAS Louis. — Compositeur français (1877–1952). => biographie
DUNI Egidio Romualdo. — Compositeur italien (Matera, Pouilles, Lucanie, 09 février 1709 – Paris, 11 juin 1775). Maître de chapelle à Bari, puis à la cour de Parme (1748), il fut appelé par Monnet, en 1757, à Paris, où il fit jouer le Peintre amoureux et son modèle au théâtre de la Foire ; le succès de cette pièce, dû en partie à l’exactitude de la musicalisation de la langue française par Duni, lui valut la collaboration du musicien La Ruette (1758) et de librettistes accrédités : Favart, Anseaume, Vadé ; enfin, en 1761, Duni devint directeur de la Comédie‑Italienne. Il laisse 20 opéras-comiques ou comédies à ariettes en français, et 12 opéras italiens.
DUPONT Gabriel Édouard Xavier. — Compositeur français (47bis rue Ecuyère, Caen, Calvados, 01 mars 1878 – 6 boulevard du Nord, Le Vésinet, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 02 août 1914), enterré au cimetière du Vésinet. Fils d'Achille Henry César DUPONT (Ribemont, Aisne, 03 novembre 1848 – Caen, Calvados, 21 février 1901), professeur de musique, et de Delphine Constance BRUNEL (Saint-Omer, Pas-de-Calais, 13 mars 1852 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 20 août 1931).
Second grand prix de Rome en 1901, il ne put se rendre à la villa Médicis mais se présenta néanmoins au concours Sanzogno. Il en fut le lauréat devant 137 candidats avec la Cabrera qui fut créée à Milan en 1905 par la Bellincioni. Il y révélait un réel talent musical et scénique qui s'affirma dans ses œuvres suivantes : la Glu (Nice 1910), la Farce du cuvier (Bruxelles 1912), Antar (Opéra 1921). Il mourut de tuberculose.
affiche pour la Glu (1910) de Gabriel Dupont, par Robert Dupont
affiche pour Antar (1921) de Gabriel Dupont, par Georges Rochegrosse
DUPRATO Jules Laurent Anacharsis. — Compositeur français (Nîmes, 7e section, Gard, 20 août 1827 – 64 rue de La Rochefoucauld [auj. rue Catherine-de-La-Rochefoucauld], Paris 9e, 10 mai 1892), enterré au cimetière de Montmartre (17e division, médaillon par Gabriel-Jules Thomas). Fils naturel de Césarine DUPRATO (Charvilles, Ardennes, 27 février 1795 – Paris 9e, 15 septembre 1872). Père de Jules Louis DUPRATO (Paris 9e, 05 février 1866 –). Epouse à Paris 9e le 19 juillet 1877 Emilie DUCRAY (Paris ancien 12e, 18 mars 1853 – Paris 9e, 24 février 1901).
Premier grand Prix de Rome en 1848 avec la cantate Damoclès, il devint professeur d’harmonie au Conservatoire en 1871, et a laissé des cantates, romances, opérettes. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 06 août 1886.
DUPREZ Gilbert-Louis. — Ténor et compositeur français (1806–1896). => biographie
DURAND Émile. — Compositeur français (1830–1903). => biographie
DUTACQ Amédée. — Compositeur français (1848–1929). => biographie
DUVERNOY Victor Alphonse. — Compositeur et pianiste français (Paris ancien 3e, 31 août 1842 – Paris 8e, 06 mars 1907), enterré au cimetière de Montmartre (32e division). Fils de Charles François DUVERNOY, baryton, et de Rose Agathe Clémence CHAPUIS. Epouse à Paris 9e le 05 avril 1881 Marianne VIARDOT (Paris ancien 2e, 15 mars 1854 – Les Choux, Loiret, 01 avril 1919) [soeur de la cantatrice Pauline VIARDOT].
Elève de Marmontel et de Bazin au Conservatoire de Paris, il y devint professeur de piano en 1886. Il écrivit de nombreux morceaux de genre pour piano, dont les célèbres Bagatelles, 1 concertstück, quelques œuvres symphoniques, 2 opéras, un ballet et d’autres pièces qui connurent un succès passager.
Etudes musicales au Conservatoire, premier prix de piano, en 1855 (classe Marmontel). Se livre à l'enseignement tout en s'occupant de composition et fonde avec Léonard, Stiehle, Trombetta et Jacquard, une Société de musique de chambre. Titulaire d'une classe de piano au Conservatoire. Parmi les œuvres nombreuses de Duvernoy il faut citer : la Tempête, poème symphonique, couronné par la Ville de Paris (Concerts Colonne) ; Sardanapale, opéra en 3 actes avec Pierre Berton (Concerts Lamoureux, puis, Lyon, 02 avril 1892) ; Cléopâtre, scène lyrique poème de Louis Gallet (Concerts Colonne) ; Hellé, opéra en 4 actes avec Nuitter et du Locle (Opéra, 24 avril 1896). Plusieurs pièces d'orchestre et une quantité de morceaux de piano. Duvernoy a été, pendant dix ans, critique musical de la République française. Chevalier de la Légion d'honneur (01 août 1891), Officier de publique. En 1897, il habitait 20 boulevard Malesherbes à Paris 8e, où il est décédé.
ELWART Antoine Aimable Élie. — Compositeur et pédagogue français (Paris ancien 3e, 19 novembre 1808 – Paris 18e, 14 octobre 1877). Fils d'Antoine ELWART, tailleur, et de Virginie Augusta CHARLEMAGNE (Bobigny, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 27 août 1774 –), mariés à Paris le 02 mars 1796. Epouse à Paris le 03 août 1833 Françoise Julie MARGUERET (Metz, Moselle, 08 mars 1801 – Paris 9e, 09 mai 1874).
Il fit ses études au Conservatoire avec Fétis et Lesueur, devint professeur adjoint de Reicha au même Conservatoire (1832), et obtint le 2e second prix en 1831 avec la cantate la Fuite de Bianca Capello, et en 1834 le premier grand Prix de Rome avec la cantate l'Entrée en loge. Il fut nommé par Cherubini professeur d’harmonie en 1840. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 05 août 1872. Il a laissé de nombreuses œuvres : de la musique de chambre, 25 mélodies, 3 messes, 4 oratorios, 3 opéras, et une quinzaine d’ouvrages théoriques concernant la composition musicale.
ERLANGER Camille. — Compositeur français (44 rue du Caire, Paris 2e, 25 mai 1863 – 9 rue Pergolèse, Paris 16e, 24 avril 1919) enterré au Père-Lachaise (96e division). Fils de Jacob ERLANGER (Gallingen, Allemagne, 08 avril 1834 – Vincennes, Seine [auj. Val-de-Marne], 10 janvier 1922), fabricant de fleurs artificielles, et de Babette ERLANGER (Gallingen, 03 juin 1838 – Paris 16e, 23 novembre 1918). Epouse à Paris 8e le 10 juillet 1902 (divorce le 06 mars 1912) Berthe Rebecca Alice Irène HILLEL-MANOACH (Paris 8e, 30 juin 1878 – Paris 16e, 21 mars 1920), scénariste et femme de lettres.
Grand prix de Rome en 1888, c'est durant son séjour à la villa Médicis qu'il composa sa première œuvre lyrique, Saint Julien l'Hospitalier, dont les extraits furent exécutés avec succès au concert. Par la suite plusieurs de ses ouvrages tinrent longtemps l'affiche à l'Opéra-Comique : Kermaria (1897), le Juif polonais (1900), Aphrodite (1906), la Sorcière (1912) et Forfaiture (1921). Il signa également le Fils de l'étoile (Opéra 1904), Bacchus triomphant (Bordeaux 1909), l'Aube rouge (Rouen 1912) et Hannele Mattern (Strasbourg 1949).
Etudes musicales au Conservatoire, premier grand prix de Rome, en 1888 (classe Delibes). A fait exécuter : Velleda, scène lyrique (Concerts Colonne, 1889) ; la Chasse fantastique, morceau symphonique (Institut, 1893) ; Saint Julien l'Hospitalier, légende dramatique en 3 actes et 7 tableaux avec M. Luguet, d'après Flaubert (fragment au Conservatoire, 1894 ; exécution intégrale, Conc.-Opéra, 1896) (la Chasse fantastique se trouve dans cette œuvre) ; Kermaria, drame lyrique en 3 actes avec Gheusi (Opéra-Comique, janvier 1897). En préparation en 1897 : Bar-Kokeba, drame musical en 3 actes et 4 tableaux avec Catulle Mendès ; la Glu, drame lyrique tiré du roman de Richepin. Il fut nommé chevalier (14 décembre 1900) puis officier (16 janvier 1914) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 37 rue Montholon à Paris ; en 1902, 91 rue de Berne à Paris 8e.
« Compositeur très estimé qui compte deux succès au théâtre lyrique : le Juif Polonais et Aphrodite. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
FALL Leo. — Compositeur et chef d'orchestre autrichien (Olmütz [auj. Olomouc], Autriche [auj. République tchèque], 02 février 1873 – Vienne, Autriche, 16 septembre 1925). Elève de Robert et Johann Fuchs au Conservatoire de Vienne, Fall fut chef d'orchestre de théâtre à Berlin, Hambourg et Cologne et dirigea pendant de longues années des opérettes avant de devenir lui-même un fécond auteur d’opérettes viennoises. Ses œuvres les plus connues sont : Der fidele Barrer (le Joyeux paysan, 1907), Die Dollarprinzessin (Princesses Dollar, 1907), Die geschiedene Frau (la Divorcée, 1908), Die Rose von Stambul (1916), Madame Pompadour (1922).
« Un des plus populaires parmi les représentants contemporains de l'opérette viennoise. Les opérettes de Fall, traduites en plusieurs langues, se jouent actuellement dans tous les pays du monde. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
FAURE Jean-Baptiste. — Baryton et compositeur (1830–1914). => biographie
FAURÉ Gabriel Urbain. — Compositeur et pianiste français (rue Major [auj. rue Gabriel-Péri], Pamiers, Ariège, 12 mai 1845 – Paris 16e, 04 novembre 1924), enterré au cimetière de Passy (15e division). Fils de Toussaint Honoré FAURÉ (Foix, Ariège, 08 octobre 1810 – Toulouse, Haute-Garonne, 25 juillet 1885), inspecteur de l'instruction primaire, et de Marie Antoinette Hélène LALÈNE (Gaillac-Toulza, Haute-Garonne, 08 janvier 1809 – 31 décembre 1887). Epouse à Paris 16e le 27 mars 1883 Marie FRÉMIET (Paris ancien 2e, 23 mai 1856 – Paris 16e, 13 mars 1926) [fille du sculpteur Emmanuel FRÉMIET] ; parents d'Emmanuel FAURÉ-FRÉMIET(Paris 17e, 29 décembre 1883 – Paris 5e, 06 novembre 1971), zoologiste.
Fait son éducation artistique à l'École de musique religieuse. Premiers prix de piano et d'harmonie en 1860 ; prix de composition en 1861. A publié pour chant, orgue, piano, orchestre, etc., une quantité de romances, mélodies, morceaux de musique religieuse, etc. A composé la musique de scène du Caligula d'Alexandre Dumas, du Shylock de Haraucourt (Odéon, 1889), du Voile du bonheur de Georges Clemenceau (Renaissance, 04 novembre 1901). En outre Fauré a fait représenter l'Organiste, 1 acte (Salle Duprez, 27 mars 1887). Maître de chapelle, puis organiste de la Madeleine (02 juin 1896). Professeur de composition, contrepoint et fugue, au Conservatoire (10 octobre 1896). Chevalier (12 juillet 1890), officier (05 avril 1903), commandeur (29 décembre 1910) puis grand officier (26 août 1920) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1909). En 1897, il habitait 154 boulevard Malesherbes à Paris.
affiche pour Pénélope (1913) de Gabriel Fauré, par Georges Rochegrosse
FÉVRIER Jules Henry. — Compositeur français (31 rue Boissy-d'Anglas, Paris 8e, 02 octobre 1875 – 3 rue de la Terrasse, Paris 17e, 06 juillet 1957) enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de Pierre Barthélemy Victor Jules FÉVRIER (Membrey, Haute-Saône, 04 septembre 1842 – Paris 17e, 23 janvier 1937), architecte, et d'Anaïs Adeline DESPAULX (Paris, 21 juin 1851 – Paris 17e, 10 juin 1923). Epouse 1. à Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], le 26 juillet 1899 Madeleine Pauline Marie LARIVE (Amiens, Somme, 14 août 1874 – Paris 15e, 23 juin 1930). Epouse 2. à Paris 17e le 08 juillet 1931 Emma FRÉMONT (Flers, Orne, 06 septembre 1891 – Paris 17e, 24 juillet 1984). Père de Jacques FÉVRIER, pianiste.
Il débuta avec des œuvres de musique de chambre et des mélodies, puis se consacra au théâtre, y apportant, outre ses dons personnels très marqués, une technique résolument wagnérienne. Il a successivement signé : le Roi aveugle (1906), Monna Vanna (1909), Carmosine (1913), Gismonda (1918), la Damnation de Blanchefeur (1921), l'Ile désenchantée (1925), Oletta (1927), la Femme nue (1929) et Sylvestre (1932). Il a été nommé officier de la Légion d'honneur.
affiche pour Monna Vanna (1909) d'Henry Février, par Gustave Fraipont
affiche pour Carmosine (1913) d'Henry Février, par Vikke van den Bergh
affiche pour Gismonda (1919) d'Henry Février, par Georges Rochegrosse
FIJAN André. — Compositeur français (1869–1958). => biographie
FLÉGIER Ange. — Compositeur et pianiste français (20 rue de la Paix, Marseille, Bouches-du-Rhône, 25 février 1846* – Marseille, 08 octobre 1927), enterré au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Fils de Louis Raymond FLÉGIER (Marseille, 23 janvier 1819 – Marseille, 20 janvier 1878), épicier, et de Thérèse Antoinette ASTOUIN (Marseille, 07 janvier 1825 – Marseille, 05 décembre 1889), commerçante. Epouse à Paris 18e le 10 décembre 1891 Marie Augustine Rosalie RICHARD (Saint-Denis, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 05 octobre 1850 – Paris 16e, 02 octobre 1930).
Etudes musicales au Conservatoire de Marseille, puis au Conservatoire de Paris (1866-1869), élève de Bazin, pour l'harmonie et d'Ambroise Thomas, pour la composition. Admis à concourir pour le prix de Rome, en 1869 ; classé troisième, une maladie l'empêche de concourir à nouveau l'année suivante. A fait représenter Fatma, opéra-comique en 1 acte, paroles de Voisin (Marseille, Grand-Théâtre, 08 avril 1875), puis dans les concerts symphoniques de Paris, Marseille, Angers, etc. : Fantaisie-ballet, divertissement chorégraphique en 1 acte ; Ossian, poème lyrique, soli, orchestre et chœurs ; Scènes antiques, suite d'orchestre en 5 parties ; Marche de gala ; Trio pour hautbois, clarinette et basson (dédié à Massenet), etc. Flégier a en outre composé une centaine de mélodies, poèmes et duos parmi lesquels : les Stances, le Cor, le Beau Rêve, le Rhône, les Larmes, l'Homme et la Mer, les Enfants et les Amoureux, Rêve de bonheur, Messidor, Nocturne, Soir d'Eté, etc. Il a publié un volume de pièces pour le piano. Officier d'Académie ; officier de l'Ordre de Charles III d'Espagne (1869) ; chevalier de la Légion d'honneur (19 juillet 1903). En 1891, il habitait 18 passage de l'Elysée-des-Beaux-Arts [auj. rue André-Antoine] à Paris 18e. En 1920, il habitait 32 rue des Vignes à Paris 16e, où il est décédé.
FLON Philippe. — Chef d'orchestre et compositeur français d'origine belge (1860–1923). => biographie
FLOTOW Friedrich Ferdinand Adolf VON. — Compositeur et chef d'orchestre allemand naturalisé français (Teutendorf, Mecklembourg, 26 avril 1812 – Darmstadt, 24 janvier 1883). Il fit ses études à Paris, où il remporta ses premiers succès. Sa renommée fut établie en Allemagne grâce à son opéra Alessandro Stradella (Hambourg, 1844). Son opéra romantico‑comique Martha (Vienne, 1847) jouit encore d’une grande popularité. Mais les autres œuvres théâtrales de Flotow, très jouées au XIXe siècle, ne se maintinrent pas au répertoire. Toutefois, leur charme parisien et leur mélodique douceur italienne ont exercé une influence durable sur l’esprit sentimental des Junkers de Mecklembourg. Les chœurs et les scènes bouffonnes en sont restés les passages les plus marquants (le Naufrage de la Méduse, 1839 ; l’Esclave de Camoëns, 1843 ; l’Ame en peine, 1846 ; la Veuve Grapin, 1859 ; Zilda, 1866 ; l’Ombre, 1870). Il fut membre de l’Institut.
FONTMICHEL Hippolyte DE (Hippolyte Honoré Joseph COURT DE FONTMICHEL dit). — Compositeur français (1bis place de la Loi, Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 20 mai 1799 – 3 rue Vivienne, Paris 2e, 19 octobre 1874). Fils de Joseph COURT DE FONTMICHEL (Grasse, Alpes-Maritimes, 03 mai 1766 – Grasse, 26 décembre 1841), capitaine d'infanterie, et de Marthe Françoise Marie Antoine COURT D'ESCLAPON (Saint-Vallier-de-Thiey, Alpes-Maritimes, 15 septembre 1779 – Saint-Vallier-de-Thiey, 13 août 1835). Epouse 1. à Beaucaire, Gard, le 17 février 1830 Albertine DE FORTON. Epouse 2. à Villeneuve-lès-Avignon, Gard, le 21 février 1841 Caroline Marie Antoinette DE ROYS DE LEDIGNAN-SAINT-MICHEL. Il obtint le second grand prix de Rome en 1822. On lui doit le Chevalier de Canolle, opéra-comique en trois actes (Opéra-Comique, 06 août 1836).
FOSSE Vincent. — Compositeur français (1855–1942). => biographie
FOURDRAIN Félix Alfred. — Compositeur et organiste français (35 rue Nollet, Paris 17e, 03 février 1880 – Paris 16e, 23 octobre 1923), enterré au cimetière de Montrouge. Fils de Jules Félix FOURDRAIN (Amiens, Somme, 20 décembre 1840 – Montrouge, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 11 juillet 1913), professeur de musique, et d'Henriette Emilie Pauline GAILLARD (Amiens, 04 avril 1846 – Montrouge, 24 octobre 1923), couturière, mariés à Amiens le 07 août 1867. Epouse 1. à Paris 14e le 20 février 1900 (divorce le 03 juillet 1915) Emma Marguerite Georgette MOTTAY (Montrouge, 03 mars 1882 – Paris 14e, 07 juin 1962), professeur de piano. Epouse 2. à Arcueil-Cachan, Seine [auj. Val-de-Marne], le 22 novembre 1915 Madeleine ARNOULD (Saint-Quentin, Aisne, 21 avril 1893 – Paris 17e, 24 avril 1993), soeur de René ARNOULD (1880–), chef d'orchestre.
C'est comme organiste de l'église Sainte-Elisabeth qu'il débuta dans la carrière musicale. Cependant le théâtre l'attirait et, mélodiste distingué, ayant le souci de la forme et des harmonisations savoureuses, il composa seize ouvrages lyriques dont un seul opéra. Il mourut le soir de la création de sa Griffe à l'Opéra-Comique.
FOURET Maurice. — Compositeur français (1888–1962). => biographie
FOURNIER Alix. — Compositeur français (1864–1897). => biographie
FRANCK César Auguste. — Compositeur et organiste liégeois, naturalisé français en 1873 (Liège, 10 décembre 1822 – Paris, 08 novembre 1890) enterré au cimetière de Montparnasse (26e division, médaillon par Rodin). Epouse à Paris 9e le 22 février 1848 Eugénie-Félicité-Caroline JAILLOT-DESMOUSSEAUX.
Cet artiste avait des origines germaniques. Son père, Nicolas-Joseph, issu dune famille déjà installée au milieu du XVe s. dans le pays de Moresnet (ancien duché de Limbourg), était venu, après les traités de Vienne, se fixer à Liège, où il avait épousé en 1820 une Rhénane d’Aix‑la‑Chapelle, Marie‑Barbe Frings. Modeste employé de banque, il rêvait la gloire du virtuose pour ses deux fils, César et Joseph, en les faisant inscrire au Conservatoire royal de Liège, alors dirigé par Daussoigne, neveu de Méhul. En 1835, ce père ambitieux émigre à Paris pour confier César à Reicha, qui lui enseigne le contrepoint, la fugue et l’initie à la composition; mais, Reicha étant mort en 1836, César, l’année suivante, entre au Conservatoire dans la classe de piano de Zimmermann et dans celle de Leborne pour la composition. Grand prix de piano en 1838, prix de fugue en 1840, prix d’orgue en 1841, il allait se présenter au concours de l’Institut quand il fut rappelé à Liège par son père ; Franck quitte le Conservatoire en 1842 pour entreprendre la carrière de virtuose ; mais il revient à Paris deux ans plus tard, pour s’y fixer définitivement comme professeur de piano. Il donne en 1845 la première audition de son oratorio Ruth, obtient l’orgue de chœur à Notre‑Dame‑de‑Lorette, et, en 1848, épouse dans cette église Félicité Demousseaux, descendante des Monvel et des Baptiste, acteurs fameux. De 1851 à 1858, Franck occupe la tribune de Saint‑Jean‑Saint‑François, puis passe à la nouvelle église Sainte‑Clotilde comme maître de chapelle ; en 1859, il inaugure, en qualité de titulaire, le grand orgue construit par Cavaillé‑Coll et devient en 1872 le successeur de son vieux maître François Benoist à la classe d’orgue du Conservatoire. L’année suivante, il obtenait sa naturalisation. Dès lors, Franck voua exclusivement sa vie à ses élèves, à son orgue et à la composition. Travailleur acharné, modeste mais confiant en soi, indépendant et désintéressé, intraitable sur ce qui touchait à l’honneur de son art, mais bon, indulgent et profondément croyant, Franck a semé sa route de chefs‑d’œuvre avec la sincérité du génie. Il chercha longtemps sa voie entre les fantaisies pour piano, la musique de chambre, la mélodie vocale, l’oratorio et les pièces d’orgue. On peut grouper ses principales œuvres dans l’ordre suivant : Musique vocale : 13 mélodies pour chant et piano (1842‑1888) ; 6 duos, chœurs à 2 voix égales (1888) ; messe à 3 voix (1859-1872) ; motets et offertoires (1858‑1872) ; Ruth, églogue biblique pour soli, ch. et orch. (1844‑1846) ; Rédemption, oratorio en 3 parties (1871‑1874) ; les Béatitudes, oratorio en 8 parties (1869‑1879) ; Rébecca, scène biblique (1881) ; Psyché, poème symphonique avec chœur (1887‑1888) ; Psaume CL (1888) ; la Procession, mélodie (1888) ; Hulda, opéra en 4 actes (1882‑1885) ; Ghisèle, drame lyrique en 4 actes (1888‑1890). Piano seul : 4 fantaisies (1844‑1845) ; Prélude, choral et fugue (1884), Prélude, aria et final (1886‑1887). Grand orgue : 6 pièces (1860‑1862) ; 3 pièces (1878) ; l’Organiste, 59 pièces (1889) ; 3 chorals (1890). Musique de chambre : 4 trios petit piano, vl., vlc. ; sonate pour piano et vl. (1886) ; quintette pour piano et quatuor à cordes (1878‑1879) ; quatuor à cordes en ré majeur (1886‑1888). Musique d'orchestre : les Eolides, poème symphonique (1876) ; le Chasseur maudit, poème symphonique (1882) ; les Djinns, poème symphonique pour piano et orch. (1884) ; Variations symphoniques pour piano et orch. (1885) ; Symphonie en ré mineur (1886‑1888).
GANNE Gustave Louis. — Compositeur et chef d'orchestre français (Buxières-la-Grue [auj. Buxières-les-Mines], Allier, 05 avril 1862* – 18 rue Brochant, Paris 17e, 13 juillet 1923), enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen (10e division). Fils d'Annet GANNE (Saint-Pierre-Roche, Puy-de-Dôme, 15 mai 1830 – Buxières-la-Grue, 04 mai 1869), maçon, et d'Anne Marie Joseph PRUDON (Périgny-sur-l'Ognon, Côte-d'Or, 12 février 1833 – Paris 17e, 16 octobre 1889). Epouse 1. à Paris 5e le 24 novembre 1890 (divorce le 21 septembre 1898) Marianne Emanuelle Justine STEMPOVSKI (Lviv, Russie [auj. Ukraine], 10 août 1873 – 1956). Epouse 2. à Paris 9e le 24 septembre 1901 (divorce le 21 novembre 1906) Jeanne Marie Rose MASSADOR (Sétif, Algérie française, 31 décembre 1875 – ap. 1919).
Il débuta comme chef d'orchestre aux Folies-Bergère pour lesquelles il composa des pantomimes et des ballets. En 1900, il est directeur musical du Casino de Royan ; en 1905, à l'Opéra de Monte-Carlo, il fonde les Concerts Ganne. Depuis 1895 il dirigeait chaque année les bals de l'Opéra à Paris et en 1910 fut nommé chef d'orchestre à l'Apollo. Compositeur, il a signé des marches militaires, dont la Marche lorraine, des ballets pour le Casino de Paris et plusieurs opérettes dont deux sont devenues célèbres : les Saltimbanques et Hans le joueur de flûte.
Études musicales au Conservatoire de Paris ; 1er prix d'harmonie, classe Théodore Dubois (1881), prix d'orgue, classe Franck (1882). Débute au théâtre par un ballet, la Source du Nil, 1 acte (Folies-Bergère, 1882) ; fait ensuite représenter sur la même scène plusieurs autres ballets ; Volapuck, 2 tableaux (1886) ; Fleurs et Plumes, 1 acte (1887) ; Merveilleuses et Gigolettes, 2 actes (1894) ; puis une pantomime, le Réveil d'une Parisienne (1894). Au Casino de Paris : l'Heureuse Rencontre, divertissement en 1 acte (1892) ; la Fin du monde, ballet en 1 acte (1893) ; Rabelais, opéra-comique en 4 actes avec Méténier et Dubut de Laforêt (25 octobre 1892) ; la Rue, pantomime en 1 acte (1894). Aux Menus-Plaisirs, les Colles des femmes, vaudeville-opérette avec Kéroul et Jaime (29 septembre 1893). Au Casino de Royan : l'Abeille et la Fleur, 1 acte (1895) ; Phryné, ballet en 3 actes avec Aug. Germain (1896). Ganne est l'auteur de plusieurs morceaux devenus très populaires ; le Père la Victoire (175 000 exemplaires vendus) ; la Czarine (325 000 exemplaires) ; Marche Lorraine, etc., il a composé la musique de Tout-Paris, vaudeville en 5 actes représenté au Châtelet en 1891. En 1897 il était chef d'orchestre des bals de l'Opéra, 1er chef d'orchestre du Casino municipal de Royan et habitait 15 avenue Trudaine à Paris. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 16 janvier 1914.
« M. L. Ganne est surtout célèbre dans le monde entier comme l'auteur de marches et danses célèbres (Marche lorraine, Bourrée d'Auvergne, la Czarine, mazurka, etc.). Il fit ses débuts au théâtre avec un Rabelais qui n'eut que peu de succès. Il a pris depuis sa revanche avec les Saltimbanques, une des opérettes les plus goûtées du répertoire contemporain. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
GARAUDÉ Alexis Adélaïde Gabriel DE. — Compositeur et musicologue français (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 21 mars 1779 – 43 rue Sainte-Anne, Paris ancien 2e, 30 mars 1852), enterré au cimetière de Montmartre (22e division). Fils d'Alexis DE GARAUDÉ (Bar-le-Duc, Meuse, 28 janvier 1725 – Nancy, 19 avril 1796), conseiller au parlement de Nancy, et d'Antoinette Félicité Françoise SAVARIN DE MARESTAN (– Nancy, 20 décembre 1817), mariés à Paris le 14 janvier 1771. Epouse à Nancy le 28 février 1799 Catherine Pétronille COUHEY (Neufchâteau, Vosges, 02 mars 1776 – Nancy, 25 juin 1833).
Elève de Cambini, Reicha, Crescentini et Garat, il devint chantre de la chapelle impériale (1808), puis royale, et fut nommé professeur de chant au Conservatoire (1816-1841). Il a laissé des ouvrages pédagogiques. Il fonda en 1810 un journal de musique, les Tablettes de Polymnie. Il composa aussi pour les instruments, et fit même un opéra : la Lyre enchantée, resté inédit. En 1841, il obtint le 2e second Prix de Rome.
GARCIA Manuel (Manuel del Pópulo Vicente RODRIGUEZ dit). — Ténor et compositeur espagnol (Séville, 22 janvier 1775 – Paris, 02 juin 1832). L'un des plus prestigieux ténors de l'école italienne de son temps. Il débute à Cadix comme compositeur de zarzuelas qu'il ne dédaigne pas d'interpréter lui-même. Il se rend ensuite à Madrid (1805), à Paris où, au Théâtre-Italien, il paraît le 11 février 1808 dans Griselda de Paer, à Londres en 1811, à Naples et Rome puis de nouveau à Paris de 1817 à 1823. Il chante toujours aux Italiens où on peut l'applaudir dans don Juan, ayant écrit pour ce rôle une version de ténor. Il fait d'ailleurs représenter ses œuvres à l'Opéra-Comique (le Prince d'occasion, les Deux Contrats de mariage), au Gymnase (la Meunière) et à l'Opéra (la Mort du Tasse, Florestan). En 1825, il part pour l'Amérique avec toute sa famille : avec elle il constitue l'essentiel de la troupe du Théâtre-Italien qu'il fonde à New York. En 1827 et 1828, ils sont à Mexico. Cependant il reparaît au Théâtre-Italien de Paris en 1829 et ouvre une école de chant qui connaît une très grande vogue. C'était un professeur très exigeant. Ceux qui eurent la volonté de le supporter réalisèrent de prestigieuses carrières : ses deux filles d'abord, la Malibran et Pauline Viardot, mais aussi Mme Méric-Lalande et Adolphe Nourrit.
GARNIER Ernest. — Compositeur français (1858–1932). => biographie
GASSE Ferdinand. — Compositeur et violoniste français (Naples, Italie, 08 avril 1780 – ap. 1840). Il obtint le second grand prix de Rome en 1804, et le deuxième premier grand prix en 1805. Violoniste à l'Opéra, on lui doit des opéras-comiques.
GASTINEL Léon Gustave Cyprien. — Compositeur français (Villers-les-Pots, Côte-d'Or, 15 août 1823* – Fresnes, Seine [auj. Val-de-Marne], 18 octobre 1906*). Fils de Claude GASTINEL (Auxonne, Côte-d'Or, 25 décembre 1787 – Pontailler-sur-Saône, Côte-d'Or, 25 mars 1857), pharmacien, et de Marie Joséphine DESTIGNY (Tournus, Saône-et-Loire, 16 avril 1782 – Pontailler-sur-Saône, 31 mai 1857). Epouse à Paris 6e le 02 janvier 1868 Marguerite Marie Désirée DEMAY (Paris ancien 14e, 17 février 1829 – Paris 6e, 07 avril 1907).
Premières études musicales à Dijon, puis au Conservatoire de Paris. 1er grand prix de Rome en 1846 avec la cantate Vélasquez, poème de Camille Doucet. Fait représenter au théâtre : le Miroir, opéra-comique en 1 acte avec Bayard et d'Avrigny (Opéra-Comique, 19 janvier 1853) ; l'Opéra aux Fétiches, opéra-comique avec Ludovic Halévy (Bouffes-Parisiens, 05 mai 1857) ; Titus et Bérénice, opéra-comique en 1 acte avec Ludovic Halévy (Bouffes-Parisiens, 12 mai 1860) ; le Buisson vert, opéra-comique en 1 acte avec M. Carré (Théâtre-Lyrique, 14 septembre 1861) ; le Rêve, ballet en 2 actes avec Ed. Blau (Opéra, 09 juin 1890) ; le Barde, opéra en 4 actes, poème et musique (Nice, mars 1896). Gastinel a composé plusieurs oratorios, messes solennelles, exécutées à Rome et à Paris, musique de chambre, musique symphonique et compositions orphéoniques. Ouvrages non représentés en 1897 : la Kermesse, opéra-comique en 3 actes ; Eutatès, opéra en 5 actes, poème et musique ; Ourania, légende dramatique en 3 actes, etc. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 16 août 1900. En 1897, il habitait 5 rue Michelet à Paris 6e.
affiche pour le Rêve (1890) de Léon Gastinel, par Théophile-Alexandre Steinlen
GAUBERT Philippe. — Compositeur français. => Chefs d'orchestre
GAUTIER Jean François Eugène. — Compositeur, violoniste et chef d'orchestre français (Chemin de Vanves, Vaugirard, Seine [auj. Paris 15e], 26 février 1822 – 56 rue de Rochechouart, Paris 9e, 01 avril 1878), enterré au Père-Lachaise (1re division). Fils de Jean Jacques GAUTIER (Aubigny, Calvados, 14 janvier 1781 – Paris ancien 4e, 24 janvier 1847), courrier de la malle, et d'Agathe Jeanne SERVIANT SIQUET (Lyon, 1790 – Paris ancien 2e, 13 juillet 1857), mariés à Paris ancien 10e le 19 octobre 1811.
Second grand prix de Rome en 1842, il fut premier violon à l'Opéra, puis second chef d'orchestre à l'Opéra-National [devenu Théâtre-Lyrique] (1847-1848) ; il y fit jouer, en société avec Pilati, un opéra de circonstance : les Barricades de 1848. Nommé professeur d'histoire de la musique au Conservatoire, il a publié : Un musicien en vacances, volume formé de la réunion de ses articles du Journal officiel (1873). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
GAUTIER Paul. — Compositeur français (1896–1990). => biographie
GAVEAUX Pierre. — Ténor et compositeur français (Béziers, Hérault, 09 octobre 1760 – Charenton-le-Pont, Seine [auj. Val-de-Marne], 05 février 1825), enterré au Père-Lachaise (11e division). Epouse Aglaé GAVAUDAN, cantatrice. Il fit une heureuse carrière de ténor à Bordeaux (où il étudia la composition avec Franz Beck), à Montpellier (1788), puis à Paris (1789) à l’Opéra‑Comique. Après quelques motets, il écrivit plus de 35 ouvrages dramatiques, dont Léonore ou l’Amour conjugal (1798, qui a fourni à Beethoven le sujet de son opéra Fidelio), un volume de canzonettes italiennes (1800) et des romances.
GÉDALGE André. — Compositeur et pédagogue français (13 rue Charlot, Paris ancien 7e, 27 décembre 1856 – Chessy, Seine-et-Marne, 05 février 1926), enterré dans le cimetière de Chessy. Fils de Jonas Elias GÉDALGE (Graz, Styrie, 24 mai 1812 – Paris 6e, 28 avril 1906), libraire, et de Clara ALEXANDRE (Remiremont, Vosges, 04 novembre 1831 – Paris 4e, 05 octobre 1905). Epouse à Paris 9e le 06 juillet 1887 Amélie Alexandrine D'OBIGNY DE FERRIÈRE (Paris 8e, 21 février 1865 – Saint-Egrève, Isère, 20 juin 1931), professeur de musique.
Employé de librairie jusqu'en 1884, il entre au Conservatoire cette année-là, y travaille avec Guiraud et obtient le second grand prix de Rome l'année suivante. Professeur de contrepoint et de fugue au Conservatoire de Paris (1905), il publia plusieurs ouvrages didactiques : Traité de la fugue (1901), l’Enseignement de la musique par l’éducation méthodique de l’oreille (1921-1923), et forma d’éminents élèves : Ibert, Milhaud, Honegger. Comme compositeur, on lui doit quelques ouvrages scéniques (Hélène, 1893), 4 symphonies, 1 concerto pour piano, 1 quatuor, 2 sonates (piano et violon) et des mélodies. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 01 février 1921.
Il a fait représenter le Petit Savoyard, pantomime en 4 actes avec M. Carré et Remond (Nouveautés, 10 mars 1891) et Pris au piège, opéra-comique en 1 acte (Opéra-Comique, 07 juin 1895). Lauréat du Prix Cressent, en 1895, avec Hélène, drame lyrique en 2 actes. Gédalge est l'auteur de Sita, féerie lyrique tirée du Ramayana ; il a composé deux Symphonies, un Quatuor à cordes, plusieurs suites d'orchestre, pièces de piano, etc. En 1897, il habitait 130 rue du Faubourg-Saint-Denis à Paris.
GEORGES Alexandre. — Compositeur et organiste français (1850–1938). => biographie
GEVAERT François Auguste, baron. — Compositeur et musicologue belge (Huise, près d’Audenarde, Flandre‑Orientale, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 1908). Il fait ses études au Conservatoire de Gand et obtient le prix de Rome en 1847. De 1859 à 1861, il vit à Paris, fait ensuite des séjours en Espagne, en Italie et en Allemagne, puis retourne à Paris, où il se livre à la composition d’opéras. En 1867, il est appelé à remplir le poste de répétiteur à l’Opéra. La guerre de 1870 le force à rentrer en Belgique, où, Fétis étant mort en 1871, il le remplace à la direction du Conservatoire de Bruxelles, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort. Il a laissé le souvenir d’un très grand directeur, non seulement par l’intelligence avec laquelle il a veillé à la supériorité de l’enseignement dans l’établissement dont il avait la responsabilité, mais encore par l’influence bienfaisante qu’il a exercée sur le développement de la vie musicale en Belgique, grâce au niveau esthétique qu’il avait su imprimer à ses concerts du Conservatoire. C’est à lui que le public belge doit sa première initiation aux grandes œuvres de J.‑S. Bach, de Händel et de plusieurs autres maîtres d’autrefois. Comme compositeur, Gevaert fait preuve dans ses opéras (Quentin Durward, le Diable au moulin, le Capitaine Henriot, etc.) [qui appartiennent, en majeure partie, au genre de l’opéra‑comique en vogue sous le second Empire] de plus de savoir‑faire que d’originalité. Ses autres œuvres, religieuses ou profanes (cantate Jacob van Artevelde, etc.), ne dépassent pas un niveau assez moyen. Ce qui restera surtout de lui, ce sont ses ouvrages pédagogiques et musicologiques, qui dénotent une intelligence pénétrante et une intuition scientifique de premier ordre. Ses principales œuvres sont : Nouveau Traité d’instrumentation (1885), Cours méthodique d’orchestration (1890), Traité d’harmonie (1905‑1907), Histoire et théorie de la musique de l’antiquité, 2 vol. (1875-1881), les Origines du chant liturgique de l’Eglise latine (1890), la Mélopée antique dans le chant de l’Eglise latine (1895), les Problèmes musicaux d’Aristote, 3 vol. (1899‑1902), avec Vollgraff.
GILLIER Jean-Claude dit le Jeune. — Compositeur français (Paris, 1667 – Paris, 30 mai 1737). Il fut élève de Jean Mignon à la maîtrise de Notre‑Dame; en 1693, il était contrebassiste à l’orchestre de la Comédie-Française, et écrivit pour cette scène la musique des comédies et divertissements de Regnard et de Dancourt : les Vendanges de Suresnes (1694), la Sérénade, le Moulin de Javelle, la Foire Saint‑Germain de Dancourt (1696), les Trois Cousines, plaisante comédie également de Dancourt (1700), le Mariage de la folie, intermède des Folies amoureuses de Regnard (1704), les Festes du Cours de Dancourt (1714). A partir de 1715, il fournit presque tout le répertoire du théâtre de la Foire, en particulier : la Pénélope moderne (1728), les Deux Suivantes (1730), les Désespérés (1732). Outre des airs à boire et des chansons, il a publié des Airs de la Comédie‑Française (1705).
GIORDANO Umberto. — Compositeur italien (Foggia, 27 août 1867 – Milan, 12 novembre 1948). Au sortir du Conservatoire de Naples, il présenta en 1888 au concours Sanzogno un opéra, Marina, qui fut fort remarqué. Appartenant à l'école vériste italienne, il obtint de très grands succès lyriques dans son pays. A l'étranger il s'est fait surtout connaître par ses émouvantes partitions d'André Chénier, Fedora, Siberia, Madame Sans-Gêne, et The Jest.
(Giordano n'a guère composé que pour la scène. Il débuta avec Marina qui attira sur lui l'attention de l'éditeur Sonzogno, et il acquit d'un coup la célébrité avec André Chénier (1896). Vinrent ensuite Fédora (1898), Sibéria (1904), Marcella (1907), le Mois de Marie (1910), puis Madame Sans-Gêne (1915), Giove a Pompei (1921), la Cene delle Beffe (1921) et Il Re (1929).)
« Un des compositeurs les plus estimés de l'Italie contemporaine. Un de ceux qui ont eu l'honneur d'être traduits et représentés à l'étranger. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
GIRARD Narcisse. — Compositeur, violoniste et chef d'orchestre français (Mantes, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 28 janvier 1797 – Paris, 16 janvier 1860). Il fut élève de Baillot. Il fut chef d’orchestre à l’Opéra-Comique de 1837 à 1846, puis à l’Opéra comme successeur de Habeneck (1846), professeur de violon au Conservatoire et directeur de la Société des concerts du Conservatoire (1847) ; il défendit les œuvres de Berlioz. Girard a écrit deux petits opéras-comiques : les Deux Voleurs et le Conseil des Dix, qui passèrent inaperçus.
GLINKA Mikhaïl Ivanovitch. — Compositeur russe (Novospaskoïé, province de Smolensk, 01 juin 1804 – Berlin, 15 février 1857). On lui doit deux opéras (la Vie pour le tsar, 1836, également connu sous le titre d’Ivan Soussanine, et Rouslan et Loudmila, 1842).
GLUCK Christoph Willibald, chevalier VON [prononcez Glouk]. — Compositeur allemand (Erasbach, près de Weidenwang, Haut-Palatinat, 02 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787). Son père était maître des eaux et forêts et jouissait d’une large aisance ; Gluck le suivit à Reichstadt, en Bohême (1717), puis à Böhmish‑Kamnitz (1722), enfin à Eisenberg, près de Komotau (1727), chez les princes de Lobkowitz. Il fut inscrit à l’université de Prague, mais on ne sait comment il apprit la musique. Décidé à ne pas adopter la profession de son père, Gluck vécut de la vie d’étudiant pauvre, chantant, jouant de l’orgue ou du violon; en 1734, il arrive à Vienne, qu’il quitte, à la suite de Melzi, en 1736, pour se rendre à Milan, où il étudie la fugue et la composition théâtrale avec Sammartini. En 1741, on joue son premier opéra, et le second est donné à Venise en 1742. Dès lors il compose et, en 1745, se rend à Londres, y rencontre Händel, et produit plusieurs œuvres dramatiques inspirées des événements qui agitaient l’Angleterre ; c’est en plein succès qu’il joue son fameux Concerto sur 26 verres accordés par l’eau de source (1746). De retour en Allemagne, il y passe environ deux ans, et y fait entendre (à Hambourg, Leipzig, Dresde) des œuvres nouvelles; il avait pris connaissance des partitions de Jomelli et, surtout, de Hasse, collaborant comme « chanteur » avec les Vestris, Noverre et la troupe des Mingotti, dont il devient bientôt le chef d’orchestre itinérant. Au début de 1749, après une assez longue maladie, il donne des concerts à Copenhague et fait représenter un opéra devant la Cour. A la fin de l’année, Gluck fait partie de la troupe Locatelli et donne à Prague un nouvel opéra, Esio. Enfin, en 1750, il épouse Marianne Pergin, âgée de dix‑huit ans. Après un voyage à Naples en 1752, il rentre à Vienne, où, grâce à sa réputation grandissante, il est mis en contact avec le monde de la cour impériale, pour laquelle il écrit plusieurs œuvres. Bientôt (1753‑1754) entre en scène le comte Durazzo, directeur des théâtres impériaux, fort amateur des vaudevilles français; Gluck va se diriger de ce côté, et aussi vers la danse et les chœurs (1755); à plus de quarante ans, il accède à la notoriété; riche de sa part d’héritage et des biens de sa femme, il se contente encore des maigres subsides impériaux. En 1756, il se trouve à Rome, triomphe d’une cabale montée contre lui, reçoit le titre de « Chevalier de l’Eperon d’or », puis s’intéresse, à Vienne, à une parodie de Favart en français, suivie d’autres opéras‑comiques venus des foires Saint‑Laurent et Saint‑Germain de Paris. Sans abandonner l’opéra italien, il s’attache aux scénarios parisiens, pour lesquels il écrit de nouveaux airs dans la forme française des ariettes (1756, 1758) et de nombreux opéras‑comiques sur des livrets de Favart, Anseaume, etc. Sa correspondance avec Favart, qui s’étend sur sept ans, montre qu’il s’était familiarisé avec la prosodie française. En 1761, le poète aventurier Calzabigi arrive à Vienne ayant, sur l’esthétique de l’opéra, des conceptions puisées en France, et qui correspondaient assez bien à celles de Gluck, d’Algarotti, de Métastase lui-même : éviction des airs inutiles, sobriété de la musique à l’égard de la poésie, importance de l’ouverture, rôle des chœurs, suppression du clavecin pour accompagner les récits, intégration du ballet à l’action. C’est une réforme profonde de l’opéra italien que Gluck amorce avec l’Orfeo de Calzabigi (1762). L’année suivante, Gluck est à Bologne, pendant que Durazzo tente de faire graver Orphée à Paris. Rentré à Vienne, Gluck y connaît un succès croissant, et sa réputation, son prestige ont franchi les frontières : en 1764‑1765, les journaux parisiens insèrent des airs du Chevalier, dont les textes, traduits, circulent en Allemagne et au Danemark. C’est en 1764 que Gluck arrive à Paris pour la première fois; il y révisa les épreuves d’Orphée, rencontra Favart et rentra à Vienne, par Francfort, fin avril ou début mai. Il y consacra presque tout son temps à l’étude de Rameau et de Lully. Bientôt, il se détachera de Métastase et de l’opéra italien pour se tourner vers Calzabigi et se rapprocher de l’opéra français. Le livret d’Alceste lui fournit l’occasion de réaliser ses vues nouvelles. L’œuvre, donnée en 1767, d’abord accueillie comme une « messe d’enterrement », fit ensuite recette; en 1769, Gluck conclut une association pour l’exploitation du théâtre de Vienne, qui devait se traduire par la ruine du compositeur et de sa femme (1770) ; heureusement, le Chevalier avait été appelé en 1769 à Parme, où il avait dirigé des représentations triomphales d’Orphée. C’est en 1769 aussi qu’il dut donner des leçons de musique à la future reine de France, Marie‑Antoinette ; elle prit, en avril 1770, le chemin de Paris, où elle devait devenir la protectrice de Gluck. A cette époque aussi, il va faire la connaissance du Français Gaud Lebland Du Roullet, auteur d’un livret d’Iphigénie en Aulide accepté par le musicien et que Dauvergne est sollicité de faire représenter à Paris, où il dirige l’Opéra (1772). C’est le début de la querelle ouverte à propos de Gluck : musique et langue françaises contre musique et langue italiennes (1772‑1773). C’est encore en 1772 que le musicographe anglais Burney se rendit à Vienne pour y rencontrer Gluck, qu’il jugea extraordinaire. Enfin, en novembre 1773, Gluck arrivait à Paris avec sa femme et sa nièce Marianne. Les répétitions d’Iphigénie donnèrent lieu à des scènes pittoresques et se prolongèrent jusqu’en avril 1774; la première fut accueillie avec enthousiasme et souleva les plus ardentes discussions; la rivalité s’établit presque aussitôt entre les partisans de Gluck, groupés autour de Marie‑Antoinette (qui allait être reine le mois suivant), et ceux de la musique italienne, que Piccinni devait bientôt représenter sous les auspices de la Du Barry. En août, Orphée, traduit en français par Moline, fut donné devant une salle comble et se maintint pendant 47 représentations. Ainsi se terminait la première des « cinq saisons » de Gluck à Paris. Les quatre autres voyages eurent lieu, en 1775 et 1779, à l’occasion d’Alceste (1776), d’Armide (1777), puis d’Iphigénie en Tauride (1779) – traité également par Piccinni – et d’Echo et Narcisse (1779). Entre‑temps, Gluck, se trouvant à Paris, y apprit la mort de sa nièce Marianne (1776), qu’il considérait comme sa fille. En dépit des cabales et de la présence de Piccinni, le plus vif succès avait accueilli en France les opéras du protégé de Marie‑Antoinette. Il n’en fut pas de même de la pastorale d’Echo et Narcisse, à laquelle le livret, très faible, valut un demi‑échec; Gluck, qui avait eu une petite attaque d’apoplexie en juillet 1779, s’éloignait de Paris, remis; mais après l’insuccès de son « opéra d’été », le Chevalier, qui avait songé (en 1775 et 1778) à se fixer en France, y renonce et se laisse aller à la francophobie. Il fut cependant en rapport avec l’administration de l’Opéra pour donner un Oreste (1780), mais ce projet n’aura pas de suite. Gluck écrivit sa dernière lettre autographe en mai 1781 ; il allait être paralysé du bras droit et se tint cependant au courant de ce qui se passait en France, par l’intermédiaire d’un secrétaire, donnant de ses nouvelles à ses amis, s’intéressant aussi à la vie musicale viennoise, et projetant encore en 1782, puis en 1783, de se rendre en France pour y donner les Danaïdes, que son élève Salieri écrivait sous sa dictée, et qui furent représentées à Paris (sans Gluck) en 1784. A ce moment, déjà, le maître se contentait de vivre dans le calme d’une maison située au sud de Vienne, où il décéda après avoir absorbé, contre l’avis du médecin, un peu d’alcool, cause de l’apoplexie finale.
« Né à Weidenwang, près Berching, en Franconie, le 2 juillet 1714, mort à Vienne le 15 novembre 1787. Gluck, né roturier, mais anobli plus tard avec le titre de chevalier, dut aux relations qu'il avait nouées à la cour de Vienne avec l'archiduchesse Marie-Antoinette de passer à Paris lorsque celle-ci fut devenue dauphine de France. C'est ainsi qu'après une activité prolongée mais assez obscure en Autriche dans le domaine de l'opéra italien, il eut la gloire de réformer le grand opéra français. Il avait essayé pareille réforme à Vienne déjà avec son Orphée, puis avec Alceste, mais n'avait pas trouvé dans la capitale autrichienne un terrain favorable. Orphée et Alceste ne triomphèrent qu'une fois traduits en français et adaptés à la scène française. De l'œuvre de Gluck, seuls ont survécu les ouvrages qu'il donna à Paris. C'est ainsi qu'il doit être considéré comme appartenant à l'histoire de l'opéra français. » (Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
GODARD Benjamin Louis Paul. — Compositeur français (40 rue de Cléry, Paris ancien 3e [auj. 2e], 18 août 1849 – Cannes, 10 janvier 1895*). Fils d'Auguste Toussaint GODARD (Paris ancien 9e, 14 juin 1803 – Paris 9e, 10 octobre 1877), juge au Tribunal de la Seine, et de Laure Sylvie Herminie DUVAL (Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais, 04 janvier 1819 – Paris 18e, 23 mars 1899). De sa liaison avec Catherine Louise KUNTZ-RÉVOIL (Bouxwiller, Bas-Rhin, 03 février 1843 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 07 juillet 1936), pianiste, est née Catherine Henriette RÉVOIL-GODARD (Paris 9e, 04 août 1875 – Neuilly-sur-Seine, 11 décembre 1971).
Il travailla le violon avec Vieuxtemps et fut, au Conservatoire de Paris, l’élève de Reber. Lauréat de l’Institut (prix Chartier) et de la Ville de Paris, il a publié un nombre considérable de pièces de piano et une centaine de mélodies, 2 concertos, 4 symphonies (la Symphonie‑Ballet, 1882 ; Symphonie gothique, 1883 ; Symphonie orientale, 1884 ; Symphonie légendaire, avec soli et chœurs, 1886), ainsi que les opéras Pedro de Zalamea (1884), Jocelyn (1888), rendu célèbre par sa berceuse, Dante et Béatrice (1890), Ruy Blas (1891), la Vivandière (1895), les Guelfes, et la musique pour Beaucoup de bruit pour rien. Admirablement doué, sa musique témoigne d’un instinct mélodique très sûr, mais non exempt de facilité. Il était, depuis 1887, professeur de la classe d’ensemble instrumental du Conservatoire de Paris. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 octobre 1889.
« Un compositeur remarquablement doué et très fécond, dont le tort fut peut-être de trop écrire. Son œuvre de théâtre ne représente qu'une petite partie de son œuvre totale. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
GODEFROID Dieudonné Joseph Guillaume Félix dit Félix-Dieudonné. — Compositeur et harpiste belge (Namur, 24 juillet 1818 – Villers‑sur‑Mer, Calvados, 1897). Frère du compositeur Jules-Joseph GODEFROID. Elève de Nadermann et de Théodore Labarre, il fit une brillante carrière de virtuose à travers l’Europe et le Proche-Orient. Il fit représenter avec succès la Harpe d’or au Théâtre‑Lyrique (1858), et a composé un nombre important d’œuvres pour harpe, dont la plus célèbre est la Danse des Sylphes, ainsi que de nombreux morceaux de salon pour piano.
GODEFROID Jules-Joseph. — Compositeur et harpiste belge (Namur, 1811 – Paris, 1840). Frère du compositeur Félix-Dieudonné GODEFROID. Fils d’un musicien liégeois établi à Boulogne‑sur‑Mer et fondateur de l’école de musique de cette ville, Godefroid travailla la harpe avec Nadermann et la composition avec Lesueur. Il fit représenter le Diadesté à l’Opéra‑Comique (1836) et la Chasse royale (Renaissance, 1839) ; la chute de cette œuvre l’aurait fait mourir de chagrin.
GOETZ Hermann. — Compositeur et organiste allemand (Königsberg, 17 décembre 1840 – Hottingen, près de Zurich, 03 décembre 1876). Il fut, à Berlin, élève de Hans von Bülow. Il fut longtemps organiste à Winterthur. Il a écrit nombre de compositions symphoniques, vocales et de musique de chambre, ainsi que deux opéras : la Mégère apprivoisée [Der Widerspenstigen Zähmung] (1874), un des meilleurs opéras‑comiques allemands de la seconde moitié du XIXe s., et Françoise de Rimini (1877). Parmi ses œuvres instrumentales, citons son Concerto pour violon.
GOSSEC (François Joseph GOSSÉ dit). — Compositeur et chef d'orchestre français (Vergnies, prov. de Hainaut, Belgique, 17 janvier 1734 – Passy, Seine [auj. Paris 16e], 16 février 1829), enterré au Père-Lachaise (13e division). Issu d’une famille paysanne, il fut enfant de chœur à la maîtrise de Notre‑Dame d’Anvers (1743‑1751), puis vint à Paris où, grâce à l’appui de Rameau, il entra au service du fermier général La Pouplinière. Succédant à Rameau et Stamitz, il y dirige l’orchestre et compose ses premières œuvres instrumentales. A la mort de son riche protecteur (1762), il prend pour huit ans la direction des spectacles du prince de Conti, à Chantilly, et s’essaie à l’opéra‑comique. A la même époque, il travaille, pour l’Opéra, à des arrangements et réorchestrations de partitions anciennes. Symphoniste avant tout, il fonde le Concert des amateurs (1770), qu’il abandonne pour réorganiser le Concert spirituel, avec Gaviniès et Leduc, de 1773 à 1777. Tout en formant des élèves pour le violon, l’harmonie et la composition, il est, en 1775, nommé maître de musique à l’Opéra, puis sous‑directeur en 1780, et, enfin, directeur en 1782. Deux ans plus tard, il est chargé de diriger l’Ecole royale de chant, qu’il transformera, avec Sarrette, en Conservatoire national. La même année (1795), il fait partie de l’Institut, nouvellement fondé. Dès lors, et jusqu’en 1815, il se consacre à l’enseignement, et sa production se ralentit. Compositeur fécond, fervent gluckiste, considéré comme le musicien de la Révolution, il a su se forger un langage personnel. Surclassé par certains de ses contemporains (Haydn, Gluck, Méhul), il manie toutefois avec aisance les masses chorales, et a contribué à développer la symphonie en France. Œuvres vocales : A. Musique religieuse : Messe des morts (1760), Messe des vivants (1813), 2 oratorios (la Nativité, 1775; l’Arche d’alliance, 1781), 3 Te Deum (1779, 1790, 1817), O Salutaris (1782), des motets. B. Hymnes révolutionnaires : Chant du 14‑Juillet (1790‑1791), A la liberté, A la nature, A l’Etre suprême, A l’humanité, A la victoire. Œuvres instrumentales : (On en compte plus de 100.) Six duos pour flûtes ou violons (1756), Six duos, pour 2 vl. (1765), Six trios (1766), Six sonates, pour 3 vl. et basse (1752), Six quatuors (1769), Six quatuors (1772), des sextuors, de nombreuses symphonies. Œuvres dramatiques : (Une vingtaine en partie terminées.) Les Pécheurs (1766), Toinon et Toinette (1767), Sabinus (1774), Alexis et Daphné (1775), Philémon et Baucis (1775), Mirsa (1779), Thésée (1782), Athalie (chœurs et musique de scène, 1785). Ouvrages pédagogiques : Principes élémentaires de musique... (1800), Solfèges (1802), Méthode de chant du Conservatoire de musique (1803), en collaboration ; Traité de l’harmonie (1791) et Principes de contrepoint... (1811).
GOUBLIER Gustave (Gustave CONIN dit). — Compositeur français (Paris, 15 janvier 1856 – 27 octobre 1926), enterré au Père-Lachaise (4e division). Père du compositeur Henri GOUBLIER. Compositeur, pianiste et chef d'orchestre de café-concert et de music-hall (Eldorado, Parisiana, Folies-Bergère), connu pour être l'auteur de la musique de chansons telles que : l’Angélus de la mer, le Credo du paysan, la Voix des chênes, la Croix du chemin. Il composait sur des paroles données, puis apprenait la musique aux interprètes passage de l’Industrie (aujourd'hui, rue Gustave-Goublier).
affiche pour Mam'zelle Boy-scout (1915) de Gustave Goublier, par Henri Gray
GOUBLIER Henri (Henri Jean GOUBLIER-CONIN dit). — Compositeur français (rue de Paradis, Paris 10e, 14 mars 1888* – Paris 17e, 23 mai 1951), enterré au Père-Lachaise (4e division). Fils du compositeur Gustave GOUBLIER. Epouse à Paris 10e le 16 novembre 1920 Hortense Henriette COUTEMPRÉ.
Il travailla au Conservatoire dans la classe de Xavier Leroux. Pour gagner sa vie, le voilà timbalier dans l’orchestre de la Gaîté-Lyrique. Il compose sa première opérette, Mam’zelle Vésuve, qui se crée au casino de Boulogne-sur-mer, et y est fraîchement accueillie. Rien ne décourage une vocation naissante, et la lecture d’un écho sur la bonne œuvre que présidait, pendant la guerre de 1914-1918, Gustave Charpentier retient son attention. Charpentier, depuis Louise, était resté fidèle aux petites cousettes de Paris. Il les appelait les « Mimi Pinson » et il leur fit façonner de petits rubans tricolores dont la vente alimentait les caisses de solidarité des poilus. Henri Goublier a trouvé le sujet d’une opérette. Il demande à Maurice Ordonneau d’en écrire le livret, ce qu’il fit avec Gally, et c’est ainsi que naquit la Cocarde de Mimi Pinson, opérette en 3 actes.
L’Apollo, qui rouvrait ses portes, accueillit l’ouvrage. Tout de suite le succès fut prodigieux. il est vrai qu’on trouvait à la fois dans cette cocarde tant d’émotion, de patriotisme et de bonne humeur qu’elle sut plaire à tous les publics. Pour tout dire, elle personnifia la France de 1915, et chaque Français se retrouvait un peu en elle. Il n’y avait pas un spectateur, à l’entracte, qui n’achetât sa petite cocarde. C’était une bonne oeuvre, et, sans doute, chacun pensait-il que, tout comme dans la pièce, ce morceau de ruban était aussi un porte-bonheur.
La presse de l’époque était enthousiaste. On pouvait lire dans le Figaro :
« Cette opérette nouvelle n’est pas seulement d’actualité : elle est de tous les temps.
« Les auteurs nous ont montré, non pas les poilus au front, mais les jeunes filles et les femmes offrant au pays les forces dont elles disposent : le dévouement et la tendresse consolatrice. La Cocarde de Mimi Pinson révèle un nouveau compositeur, Henri Goublier fils, qui a écrit une partition dont un grand nombre de numéros ont été bissés d’acclamations.
Enfin, l’Echo de Paris résumait l’intrigue de la pièce :
« C’est au milieu d’une atmosphère surchauffée par la présence dans la salle de nombreuses Mimi Pinson et de glorieux blessés que se sont déroulées les péripéties charmantes des amours d’un jeune officier blessé et d’une midinette devenue infirmière.... »
Depuis, quinze mille représentations n’ont pas épuisé la vogue de cette opérette qui est devenue un classique du répertoire.
GOUNOD Charles. — Compositeur français (1818–1893) => biographie
GRANDVAL (Marie Félicie Clémence DE REISET, comtesse de). — Compositrice française (Saint-Rémy-des-Monts, Sarthe, 21 janvier 1828 – Paris 8e, 15 janvier 1907), enterrée au cimetière de Montmartre (31e division). Fille de Léonard Jean Népomucène, baron de REISET (Delle, Territoire de Belfort, 27 septembre 1794 – Paris ancien 1er, 29 janvier 1857), officier des Hussards, et d'Anne Louise Adèle DU TEMPLE DE MEZIÈRES (1796-1853). Epouse à Paris le 12 mars 1851 Charles Grégoire Amable ENLART, vicomte de GRANVAL (Hesdin, Pas-de-Calais, 30 décembre 1813 – Fontainebleau, Seine-et-Marne, 22 août 1886), chef d'escadron d'état-major.
Étudie la composition musicale avec Saint-Saëns. Débute par une Messe et un Stabat (exécutés dans plusieurs églises) ; donne ensuite aux Italiens Piccolino, opéra d'après la pièce de Sardou ; la Pénitente (Opéra-Comique, 13 mai 1868) ; les Fiancés de Rosa (Théâtre-Lyrique) ; Mazeppa, opéra en 5 actes (Bordeaux, 1892), etc. Mme de Grandval a fait exécuter plusieurs œuvres symphoniques aux Concerts Pasdeloup et Colonne ; un de ses oratorios, la Fille de Jaïre, a obtenu le prix Rossini ; elle a composé en outre un grand nombre de mélodies et un drame sacré, Sainte Agnès, qui doit être joué prochainement ; elle a également écrit la partition du Bouclier de diamant, opéra fantastique, dont le livret est de MM. Adonis et Hartmann. En 1897, elle habitait 4 rue du Commandant-Rivière à Paris 8e, où elle est décédée.
GREGH Louis Charles Félix François. — Compositeur et éditeur de musique (Philippeville, Algérie française, 16 mars 1843 – Saint-Mesmes, Seine-et-Marne, 21 janvier 1915). Fils de Thomas Fidèle Stéphane Calcedonio Louis GREGH (Malte, Ile de Malte, 02 septembre 1816 – Paris 10e, 23 janvier 1884), inspecteur de police, et de Marguerite MIZZI (Malte, 09 juin 1814 – Paris 9e, 13 octobre 1892), couturière. Epouse 1. à Paris 2e le 14 décembre 1872 (divorce le 28 novembre 1911) Charlotte Elisa BONNARD (Paris ancien 6e, 14 mars 1853 – Paris 16e, 08 avril 1922) ; parents de Fernand Charles Félix GREGH (Paris 9e, 14 octobre 1873 – Paris 16e, 05 janvier 1960), homme de lettres [auteur du livret de Brocéliande]. Epouse 2. à Paris 14e le 10 août 1912 Marguerite Clémence Alphonsine MONCHOUX (Blois, Loir-et-Cher, 29 juin 1861 – Paris 10e, 16 décembre 1948).
Il a fait représenter : le Présomptif, opérette en 3 actes de Valabrègue et Mannequin (Renaissance, 06 juin 1884, jouée précédemment à Bruxelles) ; Arlette, comédie en 2 actes avec Beissier (Théâtre-d'Application, 20 décembre 1891) ; Patard, Patard et Cie, vaudeville-opérette en 5 actes avec Clairville et Sylvane (Folies-Dramatiques, 09 octobre 1893) ; Instantanée, pantomime en 2 actes avec Beissier et Boussenot (Théâtre-d'Application, 08 février 1894) ; le Capitaine Roland, opéra-comique en 2 actes avec A. Lafrique (Théâtre Mondain, 29 mars 1895) ; Arlette, ballet-pantomime avec Beissier (Olympia, 13 mars 1896), etc. En 1897, il habitait 40 boulevard Haussmann à Paris.
GRÉTRY André Ernest Modeste. — Compositeur français d'origine liégeoise (Liège, 08 février 1741 – l’Ermitage, Montmorency, Val-d'Oise, 24 septembre 1813*), enterré au Père-Lachaise (11e division). Fils d’un modeste musicien, François‑Pascal Grétry, violoniste à la collégiale Saint‑Martin, puis à celle de Saint‑Denis, à Liège, il fut assez naturellement élevé dans la musique. Tout jeune, il fut admis parmi les choraux de l’église Saint‑Denis et, dès 1753, devint « enfant de la Cigogne », institution remontant au XIVe s., qui offrait aux jeunes duodeni de cette collégiale la pension complète. Mais sans doute ne profita‑t‑il guère des leçons qu’il reçut à Saint‑Denis, non plus que des études particulières que son père lui ménagea. Ainsi qu’il l’affirme lui‑même, il découvrit la musique et apprit le chant en fréquentant le spectacle que donnaient à Liège des troupes de chanteurs et de comédiens italiens. Sa vocation musicale s’éveilla à leur contact; il travailla, seul d’abord, la composition, puis avec l’aide d’Henri Moreau, maître de musique de Saint‑Paul. Un homme de goût, le chanoine de Harlez, fit exécuter un soir, chez lui, une « symphonie » du jeune Grétry et décida le chapitre de la cathédrale à lui allouer une bourse de la Fondation Darchis, créée en 1699 pour permettre à de jeunes artistes liégeois d’aller parfaire leur formation à Rome. Grétry partit en 1759 ; on peut lire dans ses Mémoires le pittoresque récit de ce voyage. Mais à Rome comme à Liège se faisait sentir l’absence de tout enseignement musical organisé. Il eut un premier maître, un organiste, dont il tait le nom et qui ne lui apprit pas grand‑chose. Puis il fut l’élève de Casali, maître de chapelle de Saint‑Jean‑de‑Latran, qui lui fit recommencer ses études musicales. Après deux ans, Casali lui conseilla de passer l’examen à l’Accademia dei Filarmonici de Bologne ; il connut ainsi Martini, qui fut satisfait de son travail. Mais cet apprentissage théorique ne détourna nullement Grétry de son objectif initial : il admirait Piccinni et, surtout, Pergolèse, et composa, pour le carnaval romain de 1765, les Vendangeuses, dont la partition est perdue, mais qui recueillit un vif succès. Il écrivit aussi, à cette époque, des symphonies et quelques œuvres instrumentales, également perdues. Il quitta Rome en 1766 et s’installa quelque temps à Genève, où, pour la première fois, il entendit des opéras‑comiques chantés en français. Il fit la musique d’une comédie de Favart, Isabelle et Gertrude, où, déjà, il alliait au goût italien, aux inflexions pergolésiennes qu’il affectionnait, le souci d’une juste déclamation. Il partit ensuite pour Paris, persuadé qu’il pouvait y réussir aussi bien que les Philidor, les Duni, les Monsigny. Sa première œuvre, pourtant, les Mariages samnites, fut un désastre. Mais Grétry avait des amis qui l’encouragèrent à persévérer. Comme la musique de Rameau le rebutait, c’est au théâtre qu’il alla étudier la déclamation française. Dès 1769, il avait trouvé le secret d’un genre qui plût aux Français tout en ne sacrifiant rien de ce qu’il considérait comme l’idéal de la musique : un beau chant expressif, dont la courbe mélodique épouse justement l’accent des paroles, reléguait là où la « raison » les pouvait admettre les « roulades », les cadences et les ornements à l’italienne. L’Ingénu ou le Huron fut sa première réussite, suivie de beaucoup d’autres. La Révolution fut, pour notre musicien, une rupture, et le monde qu’il avait chanté et diverti disparut. Sans doute s’adapta‑t‑il à la vie nouvelle, mais des thèmes comme Denis le Tyran (1794), la Rosière républicaine (1794) ou le Despotisme monacal découvert par les sans‑culottes ne paraissent l’inspirer que médiocrement. Sa veine inventive se tarit. Désormais, le musicien se taira, et Grétry se fera penseur, philosophe et écrivain. Il avait publié en 1789 le premier volume de ses Mémoires. En 1797 paraissent les deux derniers volumes, plus philosophants, farcis de considérations sur la musique. En même temps, il écrivait ses interminables Réflexions d’un solitaire, à l’imitation des Rêveries de J.‑J. Rousseau, dont il avait acquis l’Ermitage. (Institut, 1795). Œuvres dramatiques : La majorité des œuvres de Grétry a été publiée par les soins de l’Académie royale de Belgique, en 49 volumes. Nous citons ci‑après les principales, dans leur ordre chronologique. Entre parenthèses, nous mentionnons le nom du librettiste : Lucile, 1769 (Marmontel) ; le Tableau parlant, 1769 (Anseaume) ; Sylvain, 1770 (Marmontel) ; les Deux Avares, 1770 (Falbaire) ; l’Amitié à l’épreuve, 1770 (Favart) ; Zémire et Azor, 1771 (Marmontel) ; l’Ami de la maison, 1771 (Marmontel) ; le Magnifique, 1773 (Sedaine) : la Rosière de Salency, 1774 (de Pezal) ; la Fausse Magie, 1775 (Marmontel) ; Céphale et Procris, 1773-1775 (Marmontel); les Mariages samnites, 2e version, 1776 (de Rozoy); le Jugement de Midas, 1778 (Hèle); l’Amant jaloux, 1778 (Hèle); les Evénements imprévus, 1779 (Hèle); Aucassin et Nicolette, 1779 (Sedaine); Andromaque, 1780 (Pitra) ; Colinette à la Cour, 1782 (Lourdet de Santerre) ; l’Embarras des richesses, 1782 (Lourdet de Santerre) ; la Caravane du Caire, 1783 (Morel) ; l’Epreuve villageoise, 1784 (Desforges) ; Richard Coeur de Lion, 1784 (Sedaine) ; Amphitryon, 1786 (Sedaine) ; Guillaume Tell, 1791 (Sedaine) ; Denis le Tyran, 1794 (Maréchal) ; la Rosière républicaine, 1794 (Sedaine). Œuvres instrumentales : On a retrouvé Sei quartetti..., op. 3 (Paris, s. d.); 1 symphonie et 1 concerto pour fl. et orch., tous deux manuscrits.
GRILLET Laurent. — Compositeur et chef d'orchestre français (Sancoins, Cher, 27 mai 1850 – 5 rue de Provence, Paris 9e, 05 novembre 1901), enterré au cimetière de Charolles (Saône-et-Loire). Fils de Jean GRILLET (Palinges, Saône-et-Loire, 28 juillet 1789 – Charolles, Saône-et-Loire, 16 octobre 1875), fermier et musicien ambulant, et de Jeannette GAUDIAU (Perrecy-les-Forges, Saône-et-Loire, 21 septembre 1821 – Charolles, 26 mars 1899), domestique.
Etudie le violon et l'harmonie avec son père, puis avec le violoncelliste Auguste Martin. Premier violon au Grand-Théâtre de Lyon (1872), il continue ses études d'harmonie sous la direction de E. Mangin ; puis, venu à Paris en 1874, il travaille le contrepoint et la fugue avec Emile Ratez, actuellement directeur du Conservatoire de Lille. Membre fondateur de l'Association artistique (1874-1881) ; sous-chef d'Olivier Métra, aux Folies-Bergère (1876) ; premier chef d'orchestre des Folies-Dramatiques (1881), de la Renaissance (1885), du Casino de la Villa des Fleurs, à Aix-les-Bains (saisons 1881-1884), du Casino de Cabourg (1887). Chef d'orchestre du Nouveau-Cirque depuis la création de cet établissement (février 1886) jusqu'à sa mort. Il a fait représenter : le Sabbat, ballet en 1 acte et 3 tableaux avec Marc-Leprevost (Folies-Bergère, 14 janvier 1880) ; Violettes et Troubadours, ballet en 1 acte avec Grévin (Folies-Bergère, 29 décembre 1880) ; Troupe hongroise, ballet en 1 acte avec Grévin (Palace-Théâtre, 06 février 1883) ; Une fête à Grenade, ballet en 1 acte avec Mariquita (Théâtre de l'Exposition, 01 juin 1889) ; En bonne fortune, pantomime en 2 actes avec Massiac (Cercle-Funambulesque, février 1891) ; Graciosa, opéra-comique en 3 actes avec Massiac (Menus-Plaisirs, 03 février 1892) ; les Éreintés de la Vie, fantaisie-pantomime avec Champsaur (Cirque Molier, 23 mai 1888). Grillet a composé la musique de toutes les pantomimes représentées au Nouveau-Cirque, la Grenouillère, la Foire de Séville, l'Île des Singes, Lulu, le Combat naval, le Roi Dagobert, Gribouille, Papa Chrysanthème, Pierrot Soldat, le Feu au moulin, etc. ; il a publié une quantité de morceaux pour chant, piano et orchestre. Membre fondateur de la Société des instruments anciens, créée dans un but de reconstitution purement artistique, pour faire entendre de la musique ancienne exécutée sur des instruments du temps, il y joue de la vielle dont les traditions lui ont été transmises par son père, qui fut le maître incontesté de cet instrument. Grillet a publié dans le Ménestrel, les Ancêtres du violon, étude historique et critique des instruments à archet qui ont précédé le violon et qui, considérablement augmentée, a paru en volume. En 1897, il habitait 22 rue Beaurepaire à Paris 10e.
GRISAR Albert. — Compositeur français d'origine belge (Anvers, 26 décembre 1808 – 16 rue de la Station, Asnières [auj. Asnières-sur-Seine], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 15 juin 1869). Il était d’origine française par sa mère, et allemande par son père. Il reçut ses premières leçons d’un musicien anversois, Joseph Janssens, ancien élève de Lesueur. S’étant rendu à Paris, Grisar eut Reicha comme professeur. Son premier opéra‑comique, la Folle, composé à vingt ans, fut représenté au théâtre de La Monnaie. Ce succès précoce en amena d’autres, notamment le Mariage impossible (1833), Sarah (1836), l’An mil (1837). La renommée de Grisar grandit après les représentations de Gilles ravisseur, opéra-comique (1848), et, surtout, de Bonsoir Monsieur Pantalon (1851). Il fut un compositeur fécond, dont l’invention mélodique était tour à tour fraîche, vive, langoureuse.
GRISART Charles Jean-Baptiste. — Compositeur français (Paris 11e, 23 septembre 1837 – Choisy-au-Bac, Oise, 05 mars 1904), enterré au cimetière du Montparnasse (6e division) et transféré à l'ossuaire du Père-Lachaise le 30 mai 1980. Fils de Jean Louis Victor GRISART (Paris ancien 11e, 28 juin 1797 – Paris 6e, 14 mai 1877) et d'Angélique Michelle ANTOINE (Paris ancien 4e, 22 mars 1807 – Paris 6e, 17 mars 1896), mariés à Paris le 28 septembre 1833. Epouse à Paris 8e le 26 août 1893 Hélène FÉRAUD (Constantine, Algérie française, 08 février 1871 – Nice, Alpes-Maritimes, 27 septembre 1853).
Auteur d'un grand nombre de morceaux de piano, transcriptions pour violon, adaptations symphoniques, messes, mélodies, etc. A fait représenter : Memnon, opéra-comique en 1 acte avec Cadol et Bocage (Folies-Bergère, 30 novembre 1871) ; la Quenouille de verre, opérette en 3 actes avec A. Millaud (Bouffes-Parisiens, 07 novembre 1873) ; les Trois Margot, opéra bouffe en 3 actes avec Bocage et Chabrillat (Bouffes-Parisiens, 06 janvier 1877) ; le Pont d'Avignon, opéra bouffe en 3 actes avec Liorat (Bouffes-Parisiens, 03 septembre 1878) ; le Petit Abbé, saynète musicale avec Bocage et Liorat (Vaudeville, 09 octobre 1879) ; les Poupées de l'Infante, opéra-comique en 3 actes avec Bocage et Liorat (Folies-Dramatiques, 09 avril 1881) ; le Bossu, opéra-comique en 4 actes avec Bocage et Liorat (Gaîté, 19 mars 1888) ; le Petit Bois, opérette en 1 acte avec Liorat (Bouffes-Parisiens, 07 mars 1893). En préparation en 1897 : Sa majesté Lulu, opérette en 3 actes, avec Liorat. En 1893, il habitait 20 rue de l'Odéon à Paris 6e.
GUIRAUD Ernest. — Compositeur français (1837–1892). => biographie
GUNSBOURG Raoul. — Compositeur et directeur de théâtre (1860–1955). => biographie
HAHN Reynaldo. — Compositeur et chef d'orchestre vénézuélien naturalisé français le 08 décembre 1907 (Caracas, Venezuela, 09 août 1875* – 7 rue Greffulhe, Paris 8e, 28 janvier 1947), enterré au Père-Lachaise (85e division). Fils de Karl HAHN (Hambourg, Allemagne, 10 mai 1822 – Saint-Cloud, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 16 juin 1897), et d'Elena Maria DE ECHENAGUCIA ELLIS (Curaçao, Caraïbes, 14 octobre 1831 – Paris 8e, 25 mars 1912).
Élève de Lavignac et Massenet au Conservatoire de Paris, il devait devenir, s'étant fait naturaliser, l'un des musiciens français les plus distingués. Intelligent, érudit, il fut un chef d'orchestre efficace et discret qui débuta au casino de Cannes en 1906. Par la suite il ne dirigea que les œuvres qu'il aimait. Compositeur, il écrivit des mélodies qu'il interprétait lui-même dans les salons, des chaconnes, des pavanes dans le style ancien. Au théâtre, l'Opéra-Comique présenta son Ile du rêve en 1898 et sa Carmélite en 1902. Il s'orienta ensuite vers l'opérette et signa de charmants ouvrages : Ciboulette qui triomphe toujours (1923), le Temps d'aimer (1926), Brummel (1931), Ô mon bel inconnu (1933). On lui doit encore un opéra, le Marchand de Venise (1935), des ballets, des musiques de scène. Il a reconstitué pour Don Juan l'orchestre original que dirigeait Mozart en 1787, et rétabli pour Mireille sa version première. Il fut un pertinent critique au Figaro et écrivit d'une plume élégante quelques ouvrages littéraires comme Du chant (1920), la Grande Sarah (souvenirs sur Sarah Bernhardt dont il était l'ami, 1930), l'Oreille au guet (1937) et Thèmes variés (1946). Il mourut directeur de l'Opéra de Paris, poste auquel il fut appelé dès la libération de la capitale (1945). Il fut nommé chevalier (16 janvier 1914), officier (13 août 1924) puis commandeur (02 janvier 1947) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1945).
A publié un grand nombre de mélodies et quelques morceaux de piano à deux et quatre mains. A composé la musique de scène le plusieurs pièces, notamment de l'Obstacle d'Alphonse Daudet (Gymnase, 27 décembre 1890). En préparation en 1897 : l'Île des rêves, idylle polynésienne en 3 actes, d'après Loti, avec Hartmann et A. Alexandre. En 1897, il habitait 6 rue du Cirque à Paris.
HALÉVY Fromental (Jacques Fromental LÉVY devenu le 28 septembre 1808 Fromental Elie HALÉVY dit). — Compositeur français (Paris, 26 mai 1799 [7 prairial an VII] – Nice, Alpes-Maritimes, 17 mars 1862*), enterré au cimetière Montmartre (3e division, avec sa statue par Francisque-Joseph Duret). Frère de Léon HALÉVY [père de Ludovic HALÉVY]. Epouse à Paris ancien 1er le 01 avril 1842 Léonie Hannah RODRIGUES-HENRIQUÈS (Paris ancien 2e, 31 janvier 1820 – Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 16 juillet 1884), parents de Geneviève HALÉVY [épouse Georges BIZET].
Elève de Berton et de Cherubini, deuxième second grand prix (1816), second grand prix (1817), puis premier grand prix de Rome (1819), professeur d’harmonie (1827), puis de composition (1833) au Conservatoire, chef de chant à l'Opéra (1830-1845), membre de l’Académie des beaux-arts (1836), il fut le maître de Gounod et de Bizet, qui épousera sa fille. Outre ses Leçons de lecture musicale et le Traité de contrepoint de Cherubini qu’on lui attribue, sa production est presque exclusivement théâtrale. Il avait un sens très aigu des effets dramatiques, et ses œuvres témoignent de la sûreté autant que de l’habileté avec lesquelles il en jouait. Il laisse une trentaine d’opéras et ballets, d’où se détachent d’éclatantes réussites, telles la Juive (1835) et la Reine de Chypre (1841). Il a écrit un certain nombre d’œuvres liturgiques, dont les psaumes CXV et CXVII, encore au répertoire de beaucoup de synagogues. Il fut nommé chevalier (11 novembre 1835), officier (30 avril 1845), puis commandeur (30 juillet 1858) de la Légion d'honneur. En 1841, il habitait 17 rue de La Rochefoucault.
« Un des plus grands maîtres de l'Opéra, l'égal de Meyerbeer. La Juive maintient sa haute situation au répertoire du Grand Opéra. Les autres œuvres de Halévy ont vu décroître leur vogue et tombent de plus en plus dans l'oubli. La fille de Halévy épousa Georges Bizet, un des plus brillants élèves de son père au Conservatoire de Paris. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
HALPHEN Fernand. — Compositeur français (1872–1917). => biographie
HARTOG Édouard DE (Eduard DE HARTOG dit). — Compositeur néerlandais (Amsterdam, 15 août 1825 – La Haye, 05 novembre 1909). Parmi ses œuvres, relevons les opéras le Mariage de don Lope (Théâtre-Lyrique, 1865) ; l'Amour mouillé aux Fantaisies-Parisiennes, qui fut bientôt retiré et porté à Bruxelles au théâtre du même nom, sous le titre de l’Amour et son hôte (1873), 3 poèmes symphoniques, plusieurs concertos pour piano, etc.
HÉROLD Ferdinand (Louis Joseph Ferdinand HEROLD dit). — Compositeur français (rue d'Argout [devenue le 21 février 1881 rue Herold (sa maison natale est au n° 10)], Paris [auj. 1er], 28 janvier 1791 – 6bis rue des Ternes, Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 19 janvier 1833) enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de François Joseph HEROLD (Seltz, Bas-Rhin, 18 mars 1755 – Paris ancien 3e, 30 août 1802), pianiste et compositeur, chef de chant à l'Opéra-Comique, et de Jeanne Gabrielle PASCAL (Paris, décembre 1771 – Paris 17e, 12 mars 1860). Epouse à Neuilly-sur-Seine le 15 novembre 1827 Adélaïde Elise ROLLET (Paris ancien 12e, 25 août 1806 – Paris 17e, 29 décembre 1861). Grand-père d'André-Ferdinand HEROLD, poète.
Il fut d’abord élève de son père, avant d’être celui de Méhul, de Catel et d’Adam. Premier grand prix de Rome en 1812, il se tourne d’emblée vers le théâtre. Ses fonctions successives d’accompagnateur, puis de chef de chœurs à l’Opéra-Italien (1824-1827), celles de chef de chant à l’Opéra (1827) contribuèrent à développer l’instinct dramatique très sûr et le sens de l’écriture vocale qui s’épanouissent dans ses œuvres maîtresses, dont certaines sont restées célèbres : Marie (1926), Zampa (1831) et le Pré-aux-Clercs (1832), qui atteignit sa millième représentation moins de trente-neuf ans après sa création. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 02 novembre 1828.
« Un des meilleurs compositeurs d'opéras-comiques du début du XIXe siècle. Son Pré-aux-Clercs, après une vogue très grande et très durable, tend à disparaître du répertoire en France, mais s'y maintient encore en Allemagne sous le titre Der Zweikampf (le Duel). Maladif, Hérold mourut jeune encore avant d'avoir pu donner toute sa mesure. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
HERVÉ (Louis Auguste Joseph Florimond RONGER dit). — Compositeur et organiste français (Houdain, Pas-de-Calais, 30 juin 1825* – 36 rue Poussin, Paris 16e, 03 novembre 1892), enterré au cimetière de Boulogne-Billancourt (6e division, tombe n° 313). Fils de Louis Auguste RONGER (Aubin-Saint-Vaast, Pas-de-Calais, 22 novembre 1779 – Saint-Quentin, Aisne, 27 novembre 1834), brigadier de gendarmerie, et de Marie Conception D'ARBILLA (Tolosa, Guipùzcoa, Espagne, 08 décembre 1795 – ap. 1834), chaisière à l'église Saint-Roch à Paris. Epouse à Paris ancien 12e le 22 août 1844 Louise Eugénie GROSEILLE (Gentilly, Seine [auj. Val-de-Marne], 30 décembre 1825 – Paris 6e, 31 décembre 1910), employée à Bicêtre. Se serait également marié à Londres le 11 avril 1880 avec Ella Ann RILEY (Nottingham, Midlands, Angleterre, 23 mars 1849 –), dont il eut deux fils : Louis (Londres, 10 septembre 1874 –) et Auguste (Folkestone, 20 août 1886 –).
Ce fut un personnage étonnant qui, renouant avec la tradition de la foire Saint-Germain, tint au théâtre tous les emplois : auteur, compositeur, chanteur, comédien, machiniste, chef d'orchestre, décorateur. Au besoin le tout dans une même soirée. Il étudia l'orgue à l'église Saint-Roch et la composition avec Auber. En 1840, il est organiste à l'hospice de Bicêtre et écrit une opérette, l'Ours et le Pacha, qu'il fait interpréter par des pensionnaires fous. En 1845, il est nommé organiste à Saint-Eustache. Parallèlement à ces activités religieuses il compose des vaudevilles pour les théâtres de la périphérie. En 1849, il devient chef d'orchestre à l'Odéon, puis au Palais-Royal. C'est pour cette dernière scène qu'il écrit les Folies dramatiques données en avant-première devant la cour aux Tuileries. Son succès lui permet d'obtenir le privilège d'un petit théâtre où il pouvait faire représenter des opérettes à deux personnages. Aussi ouvre-t-il le 21 octobre 1854 les Folies concertantes, huit mois avant l'inauguration des Bouffes-Parisiens d'Offenbach. En 1858, il exploite les Folies Marigny associé avec le mime Deburau. Des difficultés pécuniaires l'obligèrent à tenter sa chance à Marseille, puis à se faire engager comme second ténor par l'Opéra de Montpellier. Il part pour Le Caire, cette fois comme chef d'orchestre, mais y est abandonné par son imprésario. S'étant fait rapatrier, il reprend la baguette aux Délassements-Comiques et à l'Eldorado, scènes pour lesquelles il compose des ballets et des musiques de revues. C'est à cette époque qu'il s'oriente vers les grands théâtres d'opérettes parisiens. Il écrira pour eux des ouvrages insolites, un peu fous, mais aux qualités musicales excellentes, maniant la parodie avec aisance. Ces ouvrages devaient d'ailleurs faire courir tout Paris : les Chevaliers de la table ronde (1866), l’Œil crevé (1867), Chilpéric (1868) et le Petit Faust (1869). Invité à Londres en 1870, il y fera triompher ses ouvrages, et sera chef d'orchestre à l'Empire Theatre de 1886 à 1891. Après la guerre franco-allemande il devait encore signer quelques succès comme le Trône d'Écosse, Alice de Nevers, et surtout Mam'zelle Nitouche (1883), toujours considéré comme son chef-d'œuvre.
« Le véritable créateur du bouffe français. Musicien de peu de fond, mais doué d'un sens aigu de la grosse bouffonnerie musicale, qui lui a valu de nombreux succès. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
affiche pour les Turcs (1869) d'Hervé, par Jules Chéret
affiche pour Mam'zelle Nitouche (1883) d'Hervé, par Antonin-Marie Chatinière
HIGNARD Jean Louis Aristide. — Compositeur français (Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 20 mai 1822* – rue Saint-Louis, Vernon, Eure, 20 mars 1898). Fils de Jean Aristide HIGNARD (Nantes, 29 novembre 1793 – Blois, Loir-et-Cher, 21 juin 1866), commis négociant, et de Hortense VEDIE-HUART, mariés à Angers, Maine-et-Loire, le 24 janvier 1821. Epouse à Paris ancien 10e le 31 mai 1893 Louise Julienne MAHÉ (Hennebont, Morbihan, 06 juin 1838 – Vernon, Eure, 03 avril 1898).
Il entra au Conservatoire en 1845, et remporta le 2e second grand Prix de Rome en 1850 avec la cantate Emma et Eginhard. Hignard fit ses débuts à Nantes avec un opéra-comique intitulé le Visionnaire (1851), puis il a fait jouer à Paris le Colin-maillard et les Compagnons de la marjolaine, l'Auberge des Ardennes, au Théâtre-Lyrique ; aux Bouffes, M. de Chimpanzé, le Nouveau Pourceaugnac, etc.
HILLEMACHER Paul Joseph Wilhelm [Guillaume]. — Compositeur français (34 rue Lafayette, Paris ancien 3e [auj. 10e], 25 novembre 1852 – 52 avenue de Saint-Cloud, Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 11 août 1933), enterré au cimetière de Montmartre (25e division). Fils d'Eugène-Ernest HILLEMACHER (Paris, 13 octobre 1818 – Paris 10e, 03 mars 1887), peintre, et d'Antoinette Julie Isabelle OOSTERLINCK (Amsterdam, Pays-Bas, 25 décembre 1831 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 30 juillet 1919). Frère de Lucien HILLEMACHER. Epouse à Paris 17e le 17 janvier 1887 Marie Reine dite Inès LHOMME (Ver-lès-Chartres, Eure-et-Loire, 23 juillet 1852 – Versailles, 15 novembre 1940), 1re médaille de solfège au Conservatoire.
Grand prix de Rome en 1876. En 1897, il habitait 66 rue Ampère à Paris. Composés en collaboration étroite entre les deux frères, leurs ouvrages sont signés P. L. Hillemacher. On leur doit essentiellement des ouvrages lyriques ainsi que des pièces pianistiques et des mélodies. Ils ont fait représenter : Loreley, légende symphonique en 3 parties (prix de la ville de Paris, 1882) ; Saint-Mégrin, opéra en 4 actes avec Dubreuil et Eug. Adenis (Bruxelles, 03 mars 1886) ; Une aventure d'Arlequin, opéra-comique en 1 acte (Bruxelles, mars 1888) ; la Cinquantaine, petite suite d'orchestre (concerts Lamoureux) ; le Régiment qui passe, opéra-comique en 1 acte avec M. Hennequin (Royan, 11 septembre 1894) ; Héro et Léandre, musique de scène pour le poème de Haraucourt (Chat-Noir, 1893-94) ; le Drac, drame lyrique en 3 actes avec Gallet d'après G. Sand (Carlsrühe, 13 novembre 1896). En préparation en 1897 : Circé, drame lyrique en 3 actes avec Haraucourt. Il fut nommé chevalier (05 avril 1903) puis officier (24 décembre 1925) de la Légion d'honneur.
HILLEMACHER Lucien Joseph Édouard. — Compositeur français (34 rue Lafayette, Paris 10e, 10 juin 1860 – 7 rue Garancière, Paris 6e, 02 juin 1909), enterré au cimetière de Montmartre (25e division). Frère de Paul HILLEMACHER. Epouse à Paris 9e le 03 novembre 1885 Marie Jeanne MONBRO (Paris 8e, 25 mars 1867 – Paris 6e, 05 février 1952).
Frère de Paul Hillemacher avec qui il a composé ses œuvres. Grand prix de Rome en 1880. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 05 avril 1903. En 1897, il habitait 173 rue de Courcelles à Paris.
HIRCHMANN Henri (Henri Louis HIRSCHMANN dit). — Compositeur français (8 rue Allard, Saint-Mandé, Seine [auj. Val-de-Marne], 30 avril 1872 – 40 boulevard Gouvion-Saint-Cyr, Paris 17e, 03 novembre 1961), enterré au cimetière du Montparnasse (25e division). Fils de Raphaël HIRSCHMANN (Bischheim, Bas-Rhin, 07 avril 1837 – Paris 13e, 04 novembre 1911), négociant, et de Marguerite Adrienne Jenny MACAIRE (Herblay, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 10 décembre 1842 – Rueil [auj. Rueil-Malmaison], Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 28 juillet 1922), fabricante de perles. Epouse 1. à Saint-Mandé le 14 octobre 1895 Lucie VAN OVEN (Paris 3e, 24 janvier 1869 – Paris 9e, 31 octobre 1918). Epouse 2. à Paris 17e le 24 octobre 1960 Henriette Berthe Marguerite NOËL (Saint-Denis, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 25 février 1893 – Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, 27 septembre 1985).
Il devait s'assurer deux succès, et ceux-ci coup sur coup, avec la Petite Bohème aux Variétés (1905-1906) et avec les Hirondelles (1907) qui d'un coup d'aile passaient des bruxelloises Galeries-Saint-Hubert à la parisienne Gaîté-Lyrique. Mais son étoile pâlissait en 1911 avec ses Petites Etoiles. Par contre, la Petite Bohème profita largement de la sympathie universelle pour Mimi, Rodolphe, Musette et leur suite. Rien n'y manque. Mimi chante déjà (ou encore) : « Je m'appelle Mimi, de mon état je suis fleuriste », tandis que Rodolphe affirme : « Travailler dans les vers comme elle dans les roses », cela dans un de ces greniers où l'on est bien à vingt ans, avant de retrouver à l'Ermitage de Montmorency, l'escarpolette de tendres aveux : Florestan seul y manque pour la pousser en trois temps. Oeuvres : l'Amour à la Bastille, opéra-comique en 2 actes (Opéra-Comique) ; Lovelace, opéra en 4 actes (Théâtre-Lyrique) ; Néron, ballet avec choeurs en 3 actes (Olympia) ; la Petite Bohème, opéra-comique en 3 actes (Variétés) ; les Hirondelles, opéra-comique en 3 actes (Gaîté) ; Pierrot poète, ballet pantomime en 1 acte (Opéra de Genève) ; Rolande, drame musical en 4 actes (Théâtre municipal de Nice) ; Hernani, drame lyrique en 5 actes (Théâtre royal de Liège) ; Claironnette, ballet en 1 acte (Théâtre d'Aix-les-Bains) ; la Danseuse de Tanagra, drame lyrique en 4 actes (Opéra de Nice) ; la Petite Manon, opéra-comique en 4 actes et 5 tableaux (Théâtre royal de Gand) ; la Dame du pesage, opérette en 3 actes (Théâtre Michel) ; la Dame au domino, opérette en 3 actes (Gaîté-Lyrique) ; Roselinde, ballet (Opéra) ; la Feuille de Vigne (1907) ; la Vie joyeuse (1910) ; les Petites Etoiles (1911) ; les Deux Princesses (1914) ; Charmante Rosalie (Opéra-Comique, 1916). Il fut nommé chevalier (15 juillet 1909), officier (09 mai 1926), puis commandeur (22 octobre 1952) de la Légion d'honneur.
HOLMÈS (Augusta Mary Anne HOLMES puis). — Compositrice et pianiste irlandaise naturalisée française (sous le nom de Holmès) en 1871 (3 rue Neuve de Berri [auj. rue de Berri], Paris ancien 1er [auj. 8e], 16 décembre 1847 – Paris 17e, 28 janvier 1903), enterrée au cimetière Saint-Louis de Versailles (avec sculpture par Auguste Maillard). Fille de Charles William Scott Dalheith HOLMES (Youghall, comté de Kork, Irlande, 17 juillet 1797 – Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 19 décembre 1869), officier irlandais, et de Tryphena Anne Constance Augusta SHEARER (Hampshire, Angleterre, v. 1811 – Paris ancien 1er, 10 mai 1858). De sa liaison avec l'écrivain Catulle MENDÈS sont nés 5 enfants.
Elle s’est fait entendre à Paris comme pianiste dans les concerts. Produit sa première œuvre : une composition sur le psaume In Exitu, à la Société philharmonique (1873). L'année suivante elle fait représenter à l'Opéra populaire du Châtelet Héro et Léandre, symphonie en 1 acte ; puis : Andante pastoral (Concerts Pasdeloup, 1877) ; Lutèce (1879) ; les Argonautes (1880) ; les Sept Ivresses, poème symphonique (1883) ; Irlande, symphonie (1885) ; Ode triomphale, Patrie, primée au concours de musique du centenaire de 1789 (Palais de l'Industrie, 11 septembre 1889) ; la Montagne noire, drame lyrique en 4 actes, paroles et musique (Opéra, 08 février 1895). En outre Mme Holmès a publié, un grand nombre mélodies, dont quelques-unes sous le pseudonyme d'Hermann Zenla. En 1897, elle habitait 40 rue Juliette-Lamber à Paris 17e, où elle est décédée.
HONEGGER Arthur Oscar. — Compositeur et critique musical suisse (86 boulevard François-Premier, Le Havre, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 10 mars 1892 – Paris 9e, 27 novembre 1955), enterré au cimetière Saint-Vincent à Montmartre (8e division). Fils d'Arthur HONEGGER (1852 – 1922), employé de commerce, et de Julie ULRICH (1859 – 1922), mariés à Zurich, Suisse, le 11 mai 1891. Père de Jean-Claude Arthur HONEGGER (Paris 16e, 26 avril 1926 – Bangor, Morbihan, 01 décembre 2003). Epouse à Paris 17e le 10 mai 1926 Andrée Louise VAURABOURG (Toulouse, Haute-Garonne, 08 septembre 1894 – Saint-Maur-des-Fossés, Val-de-Marne, 18 juillet 1980), pianiste et professeur de contrepoint ; parents de Pascale Julia HONEGGER (Paris 16e, 11 août 1932 –).
A l'âge de dix ans il composait des petits opéras (texte et musique) sans avoir fait particulièrement d'études musicales. Il commença vraiment celles-ci en 1905 avec le maître de chapelle de Saint-Michel au Havre, et écrivit une Esmeralda sur le livret de Victor Hugo, qu'il ne devait d'ailleurs pas achever. Élève de Gédalge au conservatoire de Paris (1912) il travailla également avec Widor et d'Indy. Ce sont ses musiques de scène pour le Dit des jeux du monde de Paul Méral (1918) et les Mariés de la tour Eiffel de Cocteau (1921) qui l'imposèrent dans le monde musical. Il fit alors des tournées de chef d'orchestre dans les deux Amériques, en Allemagne et en Russie, tout en composant des pages symphoniques (Pacific 231) et des oratorios : le Roi David (1923), Judith (1925), Amphyon (1929), Sémiramis (1933), ces deux derniers sur des livrets de Paul Valéry. Avec Paul Claudel il signa Jeanne au bûcher (1935) et la Danse des morts (1936). Au théâtre on lui doit Antigone (Bruxelles 1927), l'Aiglon, en collaboration avec Jacques Ibert (1937) et trois opérettes : les Aventures du roi Pausole (1930), la Belle de Meudon (1931), les Petites Cardinal (1938, avec Jacques Ibert). Ce musicien solide, un des plus représentatifs du XXe siècle, écrivit d'autre part de nombreux articles pour le journal Comœdia et deux volumes de mémoires : Incantation des fossiles (Lausanne, 1948), Je suis compositeur (Zurich, 1952). Enfin il a enrichi plusieurs films de partitions attachantes, souvent émouvantes, entre autres les Misérables (1933), Crime et châtiment (1935), l'Équipage (1935), Mayerling (1935), Un ami viendra ce soir (1945). En 1926, il habitait 21 rue Duperré à Paris 9e.
HÜE Georges. — Compositeur français (1858–1948). => biographie
HUMPERDINCK Engelbert. — Compositeur et critique musical allemand (Siegburg-sur-le-Rhin, 01 septembre 1854 – Neustrelitz, 27 septembre 1921). Frère d’Adelheid HUMPERDINCK (épouse WETTE). Il fit ses études à Cologne et à Munich; successivement professeur aux Conservatoires de Barcelone (1885‑1887), de Francfort (1890) et de Berlin (1900‑1920), il avait été auparavant le collaborateur de Wagner à Bayreuth (1880‑1882) ; il fut aussi quelque temps critique musical de la Gazette de Francfort. Il a composé de la musique de scène pour Lysistrata, la Tempête, le Conte d’hiver, le Marchand de Venise, Comme il vous plaira, et l’Oiseau bleu, de la musique symphonique, 1 quatuor à cordes, des lieder, 2 opéras‑comiques, 2 féeries et 3 opéras, dont le plus célèbre, Hänsel und Gretel (Hänsel et Gretel, Weimar, 23 décembre 1893), doit son succès autant aux chansons populaires, qu’il utilise avec habileté, qu’à son langage orchestral, non exempt, toutefois, d’influences wagnériennes.
« Ami et disciple de Wagner, Humperdinck est un des rares musiciens qui aient réussi à se faire une place à côté du géant. Hænsel et Gretel, les Kœnigskinder comptent aujourd'hui parmi les plus fermes colonnes du répertoire, en Allemagne et en tous pays. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
IBERT Jacques François Antoine Marie. — Compositeur français (4 cité d'Hauteville, Paris 10e, 15 août 1890 – 30 avenue d'Eylau, Paris 16e, 05 février 1962), enterré au cimetière de Passy (12e division). Fils d'Antoine IBERT (Rosny-sur-Seine, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 23 septembre 1853 – Paris 9e, 06 février 1933), commissaire en marchandises, et de Marie Josèphe Claire Marguerite LARTIGUE (Paris 1er, 12 août 1863 – Les Andelys, Eure, 24 octobre 1934). Epouse à Paris 17e le 12 octobre 1919 Marie Rose VEBER (Paris 17e, 08 décembre 1893 – Paris, 04 décembre 1987), sculpteur.
Deuxième premier grand Prix de Rome en 1919, il devait échapper à toute école pour s'imposer par une expression personnelle de la musique s'appuyant sur la mélodie subtile, la sobriété des moyens et la clarté de l'orchestration. Directeur de la villa Médicis à Rome de 1936 à 1940 puis de 1946 à 1960, il s'y révéla un précieux ambassadeur de la culture française. Compositeur, il a laissé de nombreuses œuvres instrumentales et vocales, une musique de scène pour Un chapeau de paille d'Italie et plusieurs ouvrages lyriques : Angélique (1927), Persée et Andromède (1929), le Roi d'Yvetot (1930), Gonzague (1931), l'Aiglon (1937) et les Petites Cardinal (1938), ces deux derniers en collaboration avec Arthur Honegger. Il signa également des ballets et des musiques de films. Il a été administrateur de la Réunion des théâtres lyriques nationaux du 30 septembre 1955 au 13 avril 1956. Il fut nommé chevalier (09 juillet 1932), officier (29 juillet 1939), puis commandeur (24 août 1955) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1956).
INDY Vincent D' (Paul Marie Théodore Vincent, baron D'INDY dit). — Compositeur et organiste français (45 rue de Grenelle, Paris ancien 10e [auj. 15e], 27 mars 1851 – 7 avenue de Villars, Paris 7e, 02 décembre 1931), enterré au cimetière du Montparnasse (13e division). Fils d'Antonin D'INDY (Valence, Drôme, 19 octobre 1822 – Paris 7e, 10 mars 1904) et de Pauline Mathilde DE CHABROL TROUSOL (Paris ancien 10e, 03 octobre 1829 – Paris ancien 10e, 04 mai 1851). Epouse 1. à Boffres, Ardèche, le 11 août 1875 sa cousine Isabelle DE GUYON DE GEIS DE PAMPELONNE (Boffres, Ardèche, 10 septembre 1851 – Paris, 30 décembre 1905). Epouse 2. à Paris 6e le 18 octobre 1920 Caroline JANSON (Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 15 janvier 1888 – Saint-Raphaël, Var, 21 mai 1950), pianiste.
Élève de César Franck, pour la composition ; et du Conservatoire, classe d'orgue (1873-1875). Grand prix de composition musicale de la ville de Paris (1885). A fait représenter ou exécuter : Attendez-moi sous l'orme, opéra-comique en 1 acte avec Prevel et Bonnière (Opéra-Comique, 11 février 1882) ; le Chant de la cloche, légende dramatique en 1 prologue et 7 tableaux (grand prix de la ville de Paris, exécuté en février 1886 sous la direction de Lamoureux) ; Wallenstein, trilogie ; Sauge fleurie ; Symphonie sur un air montagnard français ; Jean Hunyade ; etc. ; Fervaal, drame musical en 3 actes et 1 prologue, poème et musique (fragments exécutés aux concerts de l'Opéra, novembre 1895) ; la Forêt enchantée, légende symphonique (Concerts Lamoureux, novembre 1896). Parmi les autres très nombreuses compositions de Vincent d'Indy : Ouverture pour Antoine et Cléopâtre ; la Chevauchée du Cid ; Karadec, musique de scène ; l'Art et le Peuple, chœur ; Cantate Domino ; Sainte-Marie-Magdeleine, cantate ; et de nombreuses pièces mélodies, suites, valses, etc., pour piano seul et avec accompagnement de violon, violoncelle, alto, orgue, ou de chant : soprano, baryton et chœurs. Chevalier de la Légion d'honneur ; inspecteur de l'enseignement musical de la ville de Paris. Président des Sociétés de concerts de Barcelone, du Havre, etc. Il fut nommé chevalier (05 janvier 1892), officier (23 juillet 1912), commandeur (31 juillet 1925), puis grand officier (11 janvier 1931) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 7 avenue de Villars à Paris, où il est décédé.
« Considéré à bon droit comme le meilleur élève de C. Franck. Fondateur de la Schola cantorum. Un musicien merveilleusement doué, d'une science prodigieuse, une haute et belle conscience artistique. Ecrit lui-même les poèmes de ses drames musicaux, à l'imitation de Wagner, dont il fut en France un des champions. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ISOUARD Jean Joachim Édouard Nicolas dit NICOLO. — Compositeur français (Zebbug, Malte, 18 mai 1773 – Paris, 23 mars 1818), enterré au Père-Lachaise (12e division). Il fut destiné au commerce par ses parents ; mais, passionné de musique, il trouva moyen, tant à Malte qu’à Palerme et à Naples, de travailler avec de bons maîtres comme Azopardi, Guglielmi et Sala. Il fit des essais plus ou moins heureux à Florence, à Livourne et à Malte. En 1799, il vint à Paris, où il fut patronné par R. Kreutzer ; en seize ans, il fit représenter plus de 30 pièces : son premier succès fut Michel‑Ange (1802), joué à Gand, à Bruxelles, à Hambourg; puis les Rendez‑vous bourgeois (1807), Cendrillon (1810), qui eut une vogue extraordinaire ; le Billet de loterie (1810), le Magicien sans magie (1811), Lully et Quinault (1812), enfin Joconde (1813), Jeannot et Colin (1814), ses deux meilleures œuvres. Malgré la redoutable concurrence de Boieldieu, Nicolo réussit à rester longtemps au premier plan à l’Opéra-Comique. On lui doit, en outre, messes, motets, cantates, duos, etc.
IVRY Paul, marquis DE RICHARD D'. — Compositeur français (1829–1903). => biographie
JACQUET H.-Maurice. — Compositeur et chef d'orchestre français (1886–1954). => biographie
JADIN Louis Emmanuel. — Compositeur et pianiste français (Versailles, 21 septembre 1768 – Paris, 11 avril 1853). Frère du compositeur Hyacinthe JADIN (Versailles, 27 avril 1776 – Paris, 27 septembre 1800). Page de la musique du roi sous Louis XVI, claveciniste au théâtre de Monsieur (1789-1792) ; il fit partie ensuite de la musique de la garde nationale, composa beaucoup pour elle et écrivit un grand nombre de chants patriotiques et de morceaux pour les fêtes nationales de la Révolution. Nommé professeur au Conservatoire en 1795, il fut en outre, chef d'orchestre du théâtre Molière. En 1814, la Restauration le fit gouverneur de la musique du roi ; il garda cette place jusqu'en 1830. Jadin jouait bien de plusieurs instruments, et passa pour l'un des meilleurs accompagnateurs de son temps. Ses œuvres sont considérables, assez bien écrites, mais sans originalité. Ses opéras, représentés au théâtre des Jeunes Artistes, Montansier, de Monsieur, des Amis de la Patrie, Favart, Feydeau, à l'Académie royale de musique, sont au nombre de trente-neuf (Amélie de Montfort, les Talismans, le Héros de la Durance ou Agricol Viala, le Coin du feu, l'Apothéose du jeune Barra, l'Heureux Stratagème, etc.). Parmi ses chants patriotiques on remarque : Ennemis des tyrans et Citoyens, levez-vous, chœurs avec orchestre. On compte encore de Jadin un grand nombre d'ouvrages de musique de chambre et plusieurs morceaux militaires.
JAQUES-DALCROZE Émile. — Compositeur et pédagogue suisse (Vienne, Autriche, 06 juillet 1865 – Genève, Suisse, 01 juillet 1950). Il travailla à Paris avec Marmontel, Delibes et Gabriel Fauré, fut également à Vienne l'élève de Bruckner et débuta comme chef d'orchestre en 1890 à l'Opéra d'Alger. Revenu à Genève il enseigne le solfège et l'harmonie au Conservatoire. Cependant il s'intéresse particulièrement aux enfants et invente pour eux la gymnastique rythmique unissant le mouvement à la musique. Il enseigne cette discipline à l'Institut Jaques-Dalcroze qu'il fonde à Genève en 1915. Se penchant sur le folklore helvétique il compose des chansons, des rondes enfantines et de remarquables partitions pour les fêtes nationales suisses. Le théâtre lui doit un drame lyrique, le Violon maudit, et plusieurs opéras-comiques dont le charmant Bonhomme jadis représenté à l'Opéra-Comique en 1906.
« Né le 6 juillet 1865 à Vienne (Autriche), de parents suisses. A fait la plus grande partie de sa carrière à Genève. Il dirige maintenant l'Institut de Hellerau (Dresde), créé par lui pour l'enseignement de la gymnastique rythmique. Compositeur très personnel et fécond, connu d'abord par ses chansons, puis par ses œuvres instrumentales, chargé par son canton d'origine de la composition du Festival Vaudois pour la célébration du centenaire du canton de Vaud en 1903, M. Jaques-Dalcroze a en outre donné plusieurs œuvres de théâtre, dont la plus connue est le Bonhomme Jadis. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
JONAS Émile. — Compositeur français (7 rue Saint-Merri, Paris ancien 7e [auj. 4e], 05 mars 1827 – 5 cité Médicis, Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 22 mai 1905*). Fils de Simon JONAS (v. 1793 – Paris ancien 5e, 23 juin 1843), commis négociant, et de Jeannette POHL. Frère de Charles Gustave JONAS (Paris ancien 5e, 17 mars 1825 –), dessinateur. Epouse à Marseille, Bouches-du-Rhône, le 05 août 1858 Sarah Léonie ALTARAS (Marseille, 03 août 1836 – Paris 9e, 03 janvier 1867).
Il se fit admettre, en 1841, au Conservatoire de musique, où il remporta le premier prix d'harmonie en 1847 (classe Lecouppey) et le second grand prix de Rome en 1849 (classe Carafa) avec la cantate Antonio. Huit ans plus tard, il était attaché à cet établissement comme professeur de solfège ; puis professeur de la classe d'harmonie pour les élèves militaires, en même temps chef de musique d'une des subdivisions de la garde nationale de Paris. Directeur de la musique de la synagogue du rite portugais, secrétaire du comité d'organisation des festivals militaires à l'Exposition universelle de 1867. Émile Jonas a composé pour le théâtre un assez grand nombre d'opérettes et d'opéras bouffes représentés d'abord aux Bouffes-Parisiens : le Duel de Benjamin, 1 acte (1855) ; la Parade, 1 acte (1856) ; le Roi boit ; les Petits Prodiges (1857) ; Job et son chien, 1 acte (1863) ; le Manoir des La Renardière, 1 acte (1864) ; Avant la noce, 1 acte (1865) ; puis les Deux Arlequins, 1 acte (Fantaisies-Parisiennes, 1865) ; Malborough s'en va-t-en guerre, avec Delibes, Bizet et Legouix (Athénée, 1867) ; le Canard à trois becs, 3 actes avec. J. Moineaux (Folies-Dramatiques, 06 février 1869) ; Désiré de Champigny, 1 acte (Bouffes-Parisiens, 1869) ; Javotte, 3 actes (Athénée, 1871 ; repris à Londres sous le titre de Cinderella) ; le Chignon d'or, 3 actes (Bruxelles, 1874) ; Bonne Aventure, opéra-comique en 3 actes avec Najac et Bocage (Renaissance, 03 novembre 1882) ; le Premier Baiser, opéra-comique en 3 actes de Najac et Toché (Nouveautés, 20 mars 1883), etc. Jonas a fait exécuter deux ouvertures au Conservatoire en 1851 et 1852 ; il a publié un recueil de chants hébraïques (1854). Deux opérettes Kelebella, et Miss Robinson, publiée dans le Journal des Demoiselles. Il fut nommé chevalier (30 juillet 1867), puis officier (20 décembre 1886) de la Légion d'honneur. En 1858, il habitait 44 rue Richer à Paris 9e ; en 1897, 28 rue de Trévise à Paris 9e.
JONCIÈRES Victorin DE (Félix Ludger DE JONCIÈRES, légitimé le 30 novembre 1848 ROSSIGNOL, dit). — Compositeur et critique musical français (3 rue Ventadour, Paris ancien 2e [auj. 1er], 12 avril 1839 – Paris 1er, 26 octobre 1903), enterré au cimetière de Montmartre (12e division, buste par Laurent Honoré Marqueste). Fils d'Auguste Félix ROSSIGNOL dit DE JONCIÈRES (Paris, 28 août 1811 – Saint-Cloud, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 16 janvier 1895), avocat, journaliste et critique musical [fils de François Augustin Jérôme ROSSIGNOL et d'Anne Louise LIÈGE DE JONCIÈRES, mariés le 30 novembre 1848], et de Françoise Victoire Hélène CAZEAUX (1816 – Paris ancien 2e, 25 avril 1839). Epouse à Paris 1er le 05 janvier 1869 Louise Jenny BERLINER (Strasbourg, Bas-Rhin, 04 novembre 1846 – Paris 1er, 03 novembre 1896). Parents de Léonce ROSSIGNOL DE JONCIÈRES (Dompierre-sur-Mer, Charente-Maritime, 14 février 1871 – Avignon, Vaucluse, 04 mars 1952), peintre, et d'André ROSSIGNOL DE JONCIÈRES (Marcy, Nièvre, 14 septembre 1872 – Paris 8e, 01 août 1920), journaliste.
Fait ses études au lycée Bonaparte ; cultive d'abord la peinture dans l'atelier de Picot, puis l'abandonne pour la musique. Après avoir écrit quelques compositions, notamment le Sicilien, opéra-comique d'après Molière, il entre au Conservatoire dans la classe d'Elwart qu'il quitte peu après à la suite de dissentiments que son attachement aux théories wagnériennes provoque entre lui et son professeur. Il a fait représenter : Hamlet, ouverture, entr'actes et musique de scène sur la tragédie de Shakespeare (Gaîté, 1862) ; Sardanapale, opéra en 3 actes avec H. Becque (Théâtre-Lyrique, 08 février 1867) ; le Dernier Jour de Pompéi, opéra en 4 actes avec Nuitter et Beaumont (Théâtre-Lyrique, 21 septembre 1869) ; Dimitri, opéra en 4 actes avec de Bornier et Silvestre (Théâtre-Lyrique, 05 mai 1876) ; la Reine Berthe, opéra en 2 actes avec J. Barbier (Opéra, 27 décembre 1878) ; le Chevalier Jean, drame lyrique en 4 actes avec Gallet et E. Blau (Opéra-Comique, 11 mars 1885) ; Lancelot, drame lyrique en 3 actes et 5 tableaux avec Gallet et E. Blau, reçu à l'Opéra. Joncières, qui rédige depuis 1871 le feuilleton musical de la Liberté, a en outre composé plusieurs symphonies, suites d'orchestre et morceaux divers. Il fut nommé chevalier (08 février 1877), puis officier (05 février 1897) de la Légion d'honneur. Officier de l'Instruction publique. Président de la Société des Compositeurs de musique. En 1897, il habitait 10 rue de Castiglione à Paris 1er, où il est décédé à soixante-quatre ans.
KÁLMÁN Emmerich (Imre KOPPSTEIN dit). — Compositeur hongrois (Siófolk, Hongrie, 24 octobre 1882 – Paris 16e, 30 octobre 1953). Compositeur de valses et d'opérettes. Ses œuvres marquantes, dans lesquelles il allie fort adroitement des mélodies et des rythmes hongrois à des valses viennoises, sont, dans l'ordre chronologique : Manœuvres d’automne ; Zigeunerprimas ; Princesse Czardas ; la Fée du Carnaval ; la Petite femme de Hollande ; la Bayadère ; Comtesse Maritza et la Violette de Montmartre. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1938.
KREUTZER Rodolphe. — Violoniste et compositeur français (Versailles, Yvelines, 16 novembre 1766 – Genève, Suisse, 06 juin 1831), enterré au cimetière des Rois à Genève, et cénotaphe au Père-Lachaise (13e division). Fils aîné de Jean Jacob KREUTZER (Breslau, Basse-Silésie, Pologne, 1731 – Versailles, 11 novembre 1784), musicien au Régiment suisse de la garde ordinaire du roi, et d’Elisabeth TRAPOL (1731 – Versailles, 18 janvier 1785). Frère de Jean Nicolas Auguste KREUTZER (Versailles, 03 septembre 1778 – Paris ancien 9e, 31 août 1832), violoniste et compositeur. Epouse à Versailles le 28 août 1788 Adélaïde Charlotte FOUCARD (Versailles, 31 décembre 1771 – Andrésy, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 17 juillet 1832).
Enfant prodige, il montra, dès l’âge de cinq ans, des dispositions surprenantes pour la musique. Elève d’A. Stamitz, il acquit rapidement une telle autorité qu’il fut nommé professeur au Conservatoire en 1795. Chef de l’école française de violon à cette époque, il exerça une influence qui se manifeste par la légion de grands violonistes qu’il a formés : ses fameuses Quarante Etudes et ses Concertos, matériaux pédagogiques irremplaçables, sont connus de tous. Kreutzer suivit parallèlement deux carrières distinctes : celle de virtuose et celle de dramaturge ; il débuta au Théâtre‑Italien par Jeanne d’Arc, dont le succès prépara le triomphe de Paul et Virginie et de Lodoïska, prémices d’une quarantaine de pièces, dont plusieurs connurent une vogue extraordinaire : Astyanax (1801), Aristippe (1808) qui fut joué jusqu’en 1830 (la centième eut lieu en 1822), l’Homme sans façon (1812), le Carnaval de Venise (1816), la Servante justifiée (1818), Clary (1820). Entré à l’Opéra en 1801, promu violon solo en 1803, Kreutzer en devint le chef d’orchestre en 1820. Membre de la chapelle du roi de 1783 à 1792, il fit partie de la chapelle des Tuileries en 1804, et fut maître de chapelle de la maison du roi de 1815 à 1827. Il passa en 1824 à la Direction générale de la musique de théâtre. Le 01 mai 1821, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. Cet artiste a occupé une place de premier plan dans la vie musicale de son temps. Ludwig van Beethoven lui avait dédié, en 1803, sa sonate pour violon en la majeur (op. 47).
LABARRE Théodore (Théodore-François-Joseph BERRY dit). — Harpiste et compositeur français (Paris, 05 mars 1805 – 33 rue Nollet, Paris 17e, 09 mars 1870), enterré au cimetière des Batignolles. Fils de Pierre Charles BERRY LABARRE et de Sophie GENEVELLY. Epouse à Paris ancien 2e le 23 mars 1839 Aglaë Caroline Antoinette LAMBERT (Paris 1816 – Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais, 02 juillet 1906).
Elève pour la harpe de Cousineau, Nadermann et Bochsa, d’Eler et Fétis pour l’écriture musicale et de Boieldieu pour la composition, il remporta, en 1823, le deuxième second grand prix de Rome. Après de nombreuses tournées en Europe, il fut nommé chef d’orchestre à l’Opéra‑Comique (1847‑1849), puis maître de la musique particulière de Napoléon III (1851) et, enfin, professeur de harpe au Conservatoire (1867). Labarre a composé de nombreuses fantaisies pour la harpe, sur des motifs d’opéras, diverses pièces de musique de chambre, une Méthode de harpe, et plusieurs opéras et ballets.
LACOMBE Louis. — Pianiste et compositeur français (1818–1884). => biographie
LACOME D'ESTALENX Paul-Jean-Jacques (Jean Jacques Clément Paul LACOME dit). — Compositeur français (Le Houga, Gers, 03 mars 1838 – Le Houga, 11 décembre 1920). Fils de Michel François Auguste LACOME (Le Houga, 01 mai 1795 – Le Houga, 09 mai 1859), propriétaire, et de Marie Anne Clémentine D'ESTALENX (Le Houga, 16 octobre 1801 – Le Houga, 22 mars 1860), directrice des Postes. Epouse à Laujuzan, Gers, le 02 mai 1882 Gabrielle Joséphine Léonie Rosalie MOCHEVILLE SAINT-JULIEN DE LAU-LUSIGNAN (Laujuzan, 13 avril 1855 – Le Houga, 22 janvier 1918) ; parents de Jacques Jules Louis Joseph LACOME D'ESTALENX (Le Houga, 20 février 1884 – Cerny-en-Laonnois, Aisne, 14 juillet 1917), et de Xavier Maurice Clément Marc LACOME D'ESTALENX (Le Houga, 06 septembre 1886 – Le Houga, 30 décembre 1971).
D'une famille de musiciens, étudie particulièrement la musique et vient à Paris en 1860, après avoir remporté un prix pour la composition d'une opérette dans un concours organisé par un journal. Il collabore à plusieurs revues littéraires et publie quelques travaux de critique, notamment la Musique en famille (1876). A fait représenter au théâtre : J' veux mon peignoir, opéra-comique en 1 acte avec Mancel (Tertulia, 11 mai 1872) ; En Espagne, opéra bouffe en 1 acte avec Mancel (Tertulia, 28 mai 1872) ; la Dot mal placée, opéra-comique en 3 actes avec Mancel (Athénée, 28 février 1873) ; le Mouton enragé, opérette en 1 acte avec Noriac et Jaime (Bouffes-Parisiens, 27 mai 1873) ; Amphitryon, opéra-comique en 1 acte avec Nuitter et Beaumont (Théâtre-Taitbout, 05 avril 1875) ; Jeanne, Jeannette et Jeanneton, opéra-comique en 3 actes avec Delacour et Clairville (Folies-Dramatiques, 27 octobre 1876) ; Pâques fleuries, opéra-comique en 3 actes avec Clairville et Delacour (Folies-Dramatiques, 21 octobre 1879) ; le Beau Nicolas, opéra-comique en 3 actes avec Vanloo et Leterrier (Folies-Dramatiques, 08 octobre 1880) ; la nuit de la Saint-Jean, opéra-comique en 1 acte avec Delacour et Lusignan (Opéra-Comique, 13 novembre 1882) ; Madame Boniface, opéra-comique en 3 actes avec E. Depré et Ch. Clairville (Bouffes-Parisiens, 20 octobre 1883) ; Myrtille, opéra-comique en 3 actes avec Erckmann-Chatrian et Drack (Gaîté, 27 mars 1885) ; les Saturnales, opéra-comique en 3 actes avec Valabrègue (Nouveautés, 26 septembre 1887) ; la Gardeuse d'oies, opérette en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Renaissance, 26 octobre 1888) ; Ma mie Rosette, opéra-comique en 3 actes avec Prével et Liorat (Folies-Dramatiques, 04 février 1890) ; Mademoiselle Asmodée, opéra-comique en 3 actes avec Ferrier et Clairville, musique de V. Roger (Renaissance, 24 novembre 1891) ; le Cadeau de Noces, opéra-comique en 4 actes avec Liorat, Stop et Fernand Hue (Bouffes-Parisiens, 20 janvier 1893) ; le Bain de Monsieur, opérette en 1 acte avec Pradels et Maurel (Eldorado, 12 septembre 1895), etc. En préparation : le Maréchal Chaudron, opéra-comique avec Rolle et Chivot, reçu à la Gaîté ; les Quatre Filles Aymon, 3 actes avec Liorat et Fonteny, musique de V. Roger, etc. Lacome a composé plus de 200 mélodies parmi lesquelles l'Estudiantina ; des suites d'orchestre, trios, quatuors, etc. Il a mis en musique les Contes de Perrault (1880). Chevalier de la Légion d'honneur (12 juillet 1891), chevalier de l'Ordre de Charles III ; officier de l'Instruction publique. En 1897, il habitait 30 avenue Trudaine à Paris 9e.
LAFONT Charles Philippe. — Violoniste et compositeur français (Paris, 01 décembre 1781 – Hiis, près de Tarbes, Hautes-Pyrénées, 23 août 1839), enterré au Père-Lachaise (12e division). Il voyagea avec son oncle le violoniste Bertheaume en Allemagne, ou il se fit entendre avec succès dès l’âge de onze ans. Revenu en France, il y trouva la technique nouvelle de Kreutzer ; il se mit à son école pendant deux ans et, prenant conseil de Rode, il porta à un haut degré le charme expressif du violon. Soliste de l’empereur de Russie (1808-1814) et de Louis XVIII à partir de 1815, Lafont rien fit pas moins des tournées dans toute l’Europe (en 1812, il se mesura avec Paganini à Milan), notamment avec Henri Herz. Il est l’auteur de 7 concertos et de pièces pour violon, de 200 romances, etc., et de deux ouvrages dramatiques : la Rivalité villageoise (sous un pseudonyme, 1799), et l'Ermitage.
LAGOANÈRE Oscar Louis Antoine Ferdinand DE. — Compositeur français (Bordeaux, section 1, Gironde, 25 août 1851 – 24 rue de Chazelles, Paris 17e, 23 mai 1918). Fils d'Oscar Michel Ange DE LAGOANÈRE (Metz, Moselle, 30 mars 1822 – Paris 10e, 22 décembre 1870), armateur à Bordeaux, et de Louisa MATZ (Bordeaux, 03 juin 1815 – ap. 1898), rentière, mariés à Bordeaux le 04 novembre 1848. Frère de Marguerite DE LAGOANÈRE (Bordeaux, 28 août 1852 – Paris 17e, 23 juin 1933), professeur de piano [épouse à Paris 9e le 27 décembre 1879 Charles Simon NICOSIA (Bordeaux, 22 juin 1857 – Paris 18e, 30 décembre 1889), violoniste]. Epouse à Asnière [auj. Asnières-sur-Seine], Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 27 août 1898 Augusta Marie Laure ARMANDI (Paris ancien 4e, 03 août 1855 – Paris 9e, 03 mars 1921), professeur de chant.
Études au lycée de Bordeaux ; études musicales au conservatoire ; piano (classe Marmontel) ; harmonie et accompagnement (classe Duprato et Savard). Reçu professeur aux écoles de la Ville de Paris en 1873. Débute comme pianiste-accompagnateur aux Bouffes-Parisiens, en 1871 ; y reste cinq ans ; passe au théâtre de la Renaissance comme accompagnateur et second chef d'orchestre, y reste quatre ans. Devient 1er chef d'orchestre aux Folies-Dramatiques, 2 ans ; puis à la Porte-Saint-Martin, cinq ans. Directeur des Menus-Plaisirs, en 1887 ; il prend la direction des Bouffes-Parisiens, en 1889, y monte Cendrillonnette, l'Enfant prodigue, Miss Helyett, etc.; revient aux Menus-Plaisirs, 1891-1893 ; entre à l'Olympia en 1891 comme chef d'orchestre et devient directeur de cet établissement le 01 février 1896. M. de Lagoanère a fait représenter : Il était une fois, 1 acte avec Jaime (Menus-Plaisirs, 1886) ; l'Étape d'un 27 jours, opérette en 1 acte (Folies-Marigny) ; Un ménage au violon, opérette en 1 acte avec Galipaux (Variétés) ; Fillette et Loup garou, opérette en 1 acte avec Dufrenoy (Horloge) ; les Deux Panthères, opérette en 1 acte (Bouffes-du-Nord). Il a composé la musique de scène de Macbeth, de Shakespeare, traduction de Richepin (Porte-Saint-Martin) ; du Voyage à travers l'impossible (Porte-Saint-Martin) ; de Carnot, drame (Ambigu) ; de nombreuses mélodies, valses, romances, etc. A l'Olympia il a composé la musique de plusieurs pantomimes et ballets : Olympia, le Coucher de la Mariée, la Folie de l'or, Bains de dames, Fêtes arlésiennes, etc. En 1897, il habitait 8 rue Caumartin à Paris 9e.
LAJARTE Théodore DE (Théodore Edouard DUFAURE DE LAJARTE dit). — Compositeur et musicographe français (Bordeaux, Gironde, 10 juillet 1826 – Paris 8e, 21 juin 1890), enterré au cimetière de Montmartre (7e division). Élève du Conservatoire, où il resta cinq ans dans la classe de Leborne (contrepoint, fugue et haute composition), il fit ses débuts dans l'art dramatique par le Secret de l'oncle Vincent, au Théâtre-Lyrique (1855). Ensuite, de Lajarte donna le Duel du Commandeur, Mam'zelle Pénélope (repris à l'Opéra-Comique), le Neveu de Gulliver, opéra-ballet en trois actes ; à l'Athénée, la Farce de maître Villon, une fantaisie en langue rabelaisienne, avec musique d'allure rétrospective ; à l'Opéra-Comique, M. de Floridor, un acte avec divertissement (1880). On lui doit encore beaucoup de morceaux pour les musiques militaires, entre autres une Messe militaire exécutée à Saint-Roch (1867) ; l'Orphéon de l'armée, six chœurs dédiés au maréchal Niel. Secrétaire du jury du fameux concours des musiques européennes (1807) ; auteur du Catalogue anecdotique et historique de la Bibliothèque musicale de l'Opéra, et d'un recueil d'Airs à danser depuis Lulli jusqu'à Méhul, de Lajarte a eu, le premier, l'idée de réduire au piano les Chefs-d'œuvre classiques de l'opéra français, et en a fait paraître au moins quatorze. Il s'occupa de la reconstitution musicale des anciens ballets : à l'Opéra-Comique (1877), le ballet archaïque, introduit dans Cendrillon à sa reprise ; le ballet des Indes galantes, de Rameau, au ministère de l'instruction publique (1878), un divertissement genre Directoire, à la présidence de la Chambre (1879). En 1883, de Lajarte a obtenu un franc succès à l'Opéra-Comique avec un ouvrage en deux actes : le Portrait. Il fut bibliothécaire de l'Opéra et de l'Opéra-Comique.
LALO Édouard. — Compositeur français (1823 – 1892). => biographie
LAMBERT Lucien. — Compositeur français (Paris 17e, 05 janvier 1861 – Porto, Portugal, 21 janvier 1945). Fils de Charles Lucien LAMBERT (La Nouvelle-Orléans, États-Unis, 14 août 1830 – Rio de Janeiro, Brésil, 1896), professeur de musique, et de Françoise Pierrette Louise Geneviève Émilie PONCET (Le Donjon, Allier, 27 juin 1836 – ap. 1885), mariés à Paris ancien 1er le 08 septembre 1855. Epouse à Paris 17e le 03 août 1885 Ève Victoire BORGHI (Turin, Italie, 27 décembre 1864 – Paris 19e, 04 août 1927) ; parents de Lucienne LAMBERT (Paris 17e, 07 janvier 1887 –).
Elève de Jules Massenet et de Théodore Dubois, il obtint le prix Rossini en 1883 avec sa cantate Prométhée enchaîné. Il a abordé tous les genres de composition, mais a particulièrement réussi dans la musique dramatique. Ses œuvres ont été représentées à l’Opéra et à l’Opéra-Comique : le Spahi (1896), la Marseillaise (1900), la Roussalka (1911).
Étudie le piano avec son père, l'harmonie avec Barbereau, le contrepoint et la fugue avec Th. Dubois, la composition avec Massenet. A composé Prométhée enchaîné, poème de C. Du Locle (prix Rossini, 1883), exécuté à la Société des concerts du Conservatoire ; Sire Olaf, musique de scène pour la légende dramatique de A. Alexandre (Lille, 1887 ; Paris, Lyrique, 1888) ; Brocéliande, opéra féerique de A. Alexandre (Rouen, 1893) ; le Spahi, drame lyrique en 3 actes, poème de Gallet et A. Alexandre (Prix de la Ville de Paris, 1896). Une Ouverture et un Poème symphonique exécutes aux concerts Lamoureux et Colonne. En préparation en 1897 : la Penticosa, drame lyrique en 2 actes avec Eug. et Ed. Adenis (reçu au Théâtre royal d'Anvers). En 1897, il habitait 201 boulevard Malesherbes à Paris 17e.
LA NUX Paul VÉRONGE DE. — Compositeur français (9 rue de la Coudre, Fontainebleau, Seine-et-Marne, 29 juin 1853 – 47 rue Jacob, Paris 6e, 05 juin 1928). Fils de Grégoire Marc Félix Rocheblanche VÉRONGE DE LA NUX (Saint-Denis, La Réunion, 13 février 1830 – Paris 8e, 11 octobre 1914), professeur de piano, et d'Anaïs DECOMBES (Nîmes, Gard, 01 juillet 1832 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 21 décembre 1917), mariés à Paris ancien 2e le 06 mars 1851.
Etudes musicales au Conservatoire, classe de F. Bazin pour la composition ; premier second grand prix de Rome en 1874 ; second premier grand prix en 1876. A fait représenter au théâtre Zaïre, opéra en 2 actes de Besson et Ed. Blau. En préparation en 1897 : les Labdacides, opéra. Auteur de nombreuses compositions pour concerts, piano, etc. Le 19 juillet 1862, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
LAPARRA Raoul. — Compositeur français (1876 – 1943). => biographie
LA TOMBELLE Fernand DE (Antoine Louis Joseph Gueyraud Fernand FOUANT DE LA TOMBELLE dit). — Compositeur français (22 rue de Tivoli [auj. rue d'Athènes], Paris ancien 1er [auj. 9e], 03 août 1854 – Château de Fayrac, Castelnaud-Fayrac [auj. Castelnaud-la-Chapelle], Dordogne, 13 août 1928), enterré au cimetière de Montparnasse (3e division). Fils d'Adolphe FOUANT, baron DE LA TOMBELLE (Marœil, Pas-de-Calais, 09 décembre 1817 – Château, Ampouillac, Haute-Garonne, 16 octobre 1873), docteur en droit, et de Jeanne Amélie Cécile Louise GUEYRAUD (Toulouse, Haute-Garonne, 13 novembre 1828 – Paris 16e, 01 juin 1898), mariés à Toulouse le 18 décembre 1852. Epouse à Paris 8e le 12 juillet 1880 (divorce le 24 avril 1911) Henriette Amédée DELACOUX DE MARIVAULT (Nice, Alpes-Maritimes, 30 décembre 1857 – Paris 17e, 27 septembre 1943), femme de lettres.
Il fut élève de Guilmant et de Théodore Dubois. Lauréat du Conservatoire, 1er prix de quatuor et de symphonie de la Société des compositeurs. Auteur de nombreuses compositions pour orgue, exécutées au Trocadéro et très répandues en Angleterre et en Amérique S'est intéressé surtout à la musique de chambre, ou symphonique ; sonates, trios, quatuors, à cordes ou avec piano, suites d'orchestre, etc. A composé aussi plusieurs scènes chorales et volumes de mélodies. A fait représenter au Théâtre Cluny, une fantaisie en 1 acte en collaboration avec Callias et Depré (02 mars 1892). Il a écrit surtout de la musique de chambre et de la musique d’église, des pièces d’orgue et des œuvres chorales : les Sept Paroles du Christ, et l’oratorio Crux, de style néo‑classique. En 1897, il habitait 6 rue Newton à Paris.
LAURENT DE RILLÉ François Anatole. — Compositeur français (2 rue du Châtelet, Orléans, Loiret, 30 novembre 1824 – Paris 9e, 26 août 1915). Fils d'Aquillar LAURENT DE RILLÉ (Tours, Indre-et-Loire, 26 décembre 1793 –), notaire royal, et de Cécile Marie RIPAULT (Paris, 30 mars 1804 – Paris 17e, 01 mars 1885), mariés à La Chapelle-Saint-Mesmin, Loiret, le 03 février 1824. Epouse à Paris 9e le 18 mars 1886 Marie Mathilde SCHEPERS (Liège, Belgique, 26 septembre 1849 – Paris 9e, 19 août 1906).
Etudie d'abord la peinture, puis la musique avec Comoghio, ensuite avec Elwart. A composé un grand nombre de chœurs orphéoniques : Noël, les Martyrs aux arènes, la Noce de village, les Buveurs, le Chant des travailleurs, la Saint-Hubert, Hymne à Sainte Cécile, le Pardon d'Auray, l'Océan, etc. A fait représenter au théâtre une quantité d'opérettes ; d'abord aux Folies-Nouvelles : Aimé pour lui-même, Bel-Boul, le Sire de Framboisy, Elle a des bottes, Trilby, le Jugement de Paris (1857) ; Achille à Scyros, le Moulin de Catherine, la Demoiselle la Hoche Tromblon (1858) ; le Sultan Mysapouf (1859), etc., puis Frasquita (Bouffes-Parisiens, 1859) ; Au fond du verre (Bade, 1859) ; le Petit Poucet, opéra bouffe en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Athénée, 08 octobre 1868) ; les Pattes blanches, opérette en 1 acte avec Constantin (Bouffes-Parisiens, 20 mai 1873) ; la Liqueur d'or, opéra-comique en 3 actes avec Liorat et Busnach (Menus-Plaisirs, 11 décembre 1873) ; Babiole, opéra-comique en 3 actes avec Clairville et Gastineau (Bouffes-Parisiens, 16 janvier 1878) ; la Princesse Marmotte, opéra en 3 actes avec Clairville, Gastineau et Busnach (Bruxelles, Galeries Saint-Hubert, 1880) ; la Leçon de Chant, opéra-comique en 1 acte avec Adenis (Lyrique-Vivienne, 21 juin 1891) ; le Crime de Musette, monomime (Parisiana, 1895), etc. En 1866, Laurent de Rillé a été nommé inspecteur général de l'enseignement du chant dans les Lycées et les Ecoles normales de France. Secrétaire, puis président des commissions musicales des expositions universelles de 1867, 1878 et 1889, il a composé la cantate officielle exécutée à l'Opéra-Comique le 15 août 1867. Président de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Président de la commission de surveillance de l'enseignement du chant dans le Département de la Seine. Il a été nommé chevalier (14 août 1865), puis officier (20 octobre 1878) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 1 rue Fontaine à Paris 9e où il est décédé à quatre-vingt-dix ans.
LAZZARI Sylvio (Josef Fortunat Sylvester [francisé en Joseph Fortuné Sylvestre] LAZZARI dit). — Compositeur autrichien naturalisé français le 01 juillet 1896 (Bozen, Tyrol méridional, Autriche, 30 décembre 1857 – Suresnes, Hauts-de-Seine, 10 juin 1944*), enterré dans le cimetière de Garches (Hauts-de-Seine). Fils de Fortunat LAZZARI et de Marie KIESER. Epouse 1. à Paris 9e le 21 janvier 1892 Berthe Pauline Fidelia Louise Marie HERMAN (Leeuw-Saint-Pierre, Belgique, 28 août 1865 – Garches, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 24 juin 1907). Epouse 2. à Plougasnou, Finistère, le 07 juillet 1913 Marie Joséphine SAVOYE (Paris 2e, 16 février 1872 –).
Autrichien de naissance il fit ses études à Vienne, où il fut profondément marqué par l'esthétique wagnérienne. Sa première œuvre, Armor, fut représentée à Prague en 1898. Cependant il vint à Paris en 1882 travailler avec Giraud et Gounod. Il subit alors l'influence des impressionnistes et il tenta dans ses partitions de réaliser une synthèse entre le style de Wagner et celui des contemporains français. Naturalisé français en 1896 il se fixe définitivement à Paris, y produisant des opéras qui révéleront un compositeur complet, sobre et d'une très belle émotion : la Lépreuse (1912), le Sauteriot (1918), la Tour de feu (1928). Il fut nommé chevalier (à titre étranger le 03 août 1894 et à titre français le 24 juillet 1931), puis officier (le 12 janvier 1932) de la Légion d'honneur.
(Sylvio Lazzari s'est attaché à la Bretagne comme à une seconde patrie. Né dans le Tyrol en 1857, il était venu de bonne heure à Paris, où il fut élève de Guiraud et de César Franck au Conservatoire. A côté de la Lépreuse (1912), on lui doit encore d'autres opéras : Armor (1898), l’Ensorcelé (1903), le Sauteriot (1920), la Tour de Feu (1928), de nombreuses compositions pour orchestre, de la musique de chambre et des lieder.)
LE BORNE Fernand Léonard Joseph Emmanuel. — Compositeur belge naturalisé français le 29 juillet 1889 (Charleroi, Hainaut, Belgique, 10 mars 1862 – Paris 8e, 15 février 1929), enterré au cimetière du Montparnasse (17e division). Fils de Léonard Martin Célestin LE BORNE (Fleurus, Hainaut, Belgique, 16 avril 1818 –) et d'Henriette Joséphine DELALIEUX.
Élève de Massenet, Saint-Saëns et César Franck. A composé plusieurs symphonies, suites d'orchestre, concertos, quatuors, sonates, morceaux de concerts, mélodies, motets, une Messe solennelle en la ; Daphnis et Chloé, drame pastoral (Bruxelles, 10 mai 1885) ; Mudarra, drame lyrique en 4 actes et 7 tableaux, poème de L. Tiercelin et Bonnemère, non encore représenté ; les Temps de guerre, tableaux symphoniques exécutés aux concerts de l'Opéra (janvier 1896) ; Hedda, légende symphonique en 3 actes, poème de P. Ferrier et Bocage (reçue à l'Opéra-Comique), etc. Critique musical au Monde Artiste. Le 13 janvier 1907, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 221 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris 8e, où il est décédé à soixante-six ans.
LEBORNE Aimé Ambroise Simon. — Compositeur belge naturalisé français (Bruxelles, département de la Dyle [auj. Belgique], 29 décembre 1797 – 10 rue de la Victoire, Paris 9e, 02 avril 1866), enterré au Père-Lachaise (8e division). Fils de Louis Simon LEBORNE (1776 –), peintre et artiste dramatique, et de Geneviève Eléonore TIRCOT, mariés à Paris le 23 décembre 1795. Epouse à Paris ancien 2e le 31 mai 1828 Marie Françoise Adélaïde LE FEBVRE.
Ayant terminé ses premières études à l’école de Versailles, il entra, en 1811, au Conservatoire de Paris, où il eut comme professeurs Berton et Cherubini. Second grand prix de Rome en 1818, premier grand prix en 1820, il fit représenter sur des scènes parisiennes un certain nombre d’opéras. Le Conservatoire de Paris se l’attacha comme professeur; il succéda à son beau‑père en qualité de bibliothécaire de l’Opéra. Leborne est l’auteur d’ouvrages scéniques : le Camp du drap d’or, représenté à l’Opéra-Comique en 1828 ; Cinq Ans d’entr’acte et Lequel. On lui doit la réédition, considérablement augmentée, du Traité d’harmonie de Catel. Le 01 janvier 1863, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
LE BOUCHER Maurice. — Compositeur français (1882–1964). => biographie
LEBRUN Louis Sébastien. — Compositeur et chanteur français (Paris, 10 décembre 1764 – Paris, 27 juin 1829), enterré au Père-Lachaise. Il entra dès l'âge de sept ans à la maîtrise de Notre-Dame, pour n'en sortir que douze ans après comme maître de chapelle de Saint-Germain l'Auxerrois. Doué d'une assez jolie voix de haute-contre (ténor), Lebrun débuta à l'Opéra en 1787, dans Œdipe à Colone. Non seulement ce début fut d'une faiblesse marquée, mais déplus, au bout de quelque temps, on reconnut que jamais cet artiste ne dépasserait la médiocrité. Lebrun essaya alors du théâtre Feydeau ; il ne réussit pas davantage. Il rentra finalement comme double à l'Opéra. Comme compositeur, assez mauvais musicien, mais ayant du charme dans la mélodie, il eut plus de bonheur. Des ouvrages nombreux qu'il donna sur diverses scènes, plusieurs réussirent à souhait, ce sont : l'Art d'aimer ou l'Amour au village (théâtre Montansier, 1780) ; l'Astronome (théâtre Feydeau, 1798) ; Marcellin (théâtre Feydeau, 1800) ; le Rossignol (opéra-comique en un acte, livret de Charles-Guillaume Etienne, représenté à l'Opéra le 23 avril 1816). Ce dernier ouvrage, qui a obtenu un succès qui s'est longtemps renouvelé, fut pour le flûtiste Tulou l'occasion d'une victoire éclatante sur son rival Drouet. En interprétant avec une admirable virtuosité et une finesse exceptionnelle de sentiment les airs de flûte destinés à imiter, ou plutôt à figurer le chant du rossignol, Tulou faisait éclater à chaque représentation la supériorité de son talent, et remportait chaque soir de véritables triomphes. Ajoutons qu'il fut pour beaucoup dans la longue réussite de cet opéra.
LECLAIR Jean-Marie dit l'Aîné. — Compositeur, violoniste et danseur français (Lyon, 10 mai 1797 – assassiné à Paris, 22 octobre 1764). Il fut d'abord danseur et maître de ballets avant de se livrer à la musique. Leclair exerça une heureuse influence sur l'école française, et fut l'un des premiers à employer la double corde, qu'il mit en vogue. On connaît de lui un certain nombre de morceaux de musique de chambre et une tragédie lyrique en cinq actes : Glaucus et Scylla, qui fut joué en 1747.
LECOCQ Charles Alexandre. — Compositeur français (rue Neuve-Sainte-Geneviève [auj. rue Tournefort], Paris ancien 12e [auj. 5e], 03 juin 1832 – 28 rue de Surène, Paris 8e, 24 octobre 1918), enterré au Père-Lachaise (89e division). Fils d'Auguste Louis LECOCQ (Paris, 24 avril 1788 – Paris 17e, 06 mars 1864), employé, et de Thérèse JULLIARD (Châlons-sur-Marne [auj. Châlons-en-Champagne], Saône-et-Loire, 02 février 1798 – Paris 9e, 29 mai 1873), mariés à Châlons-sur-Marne le 26 janvier 1819. Epouse à Argenteuil, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], le 12 avril 1876 (divorce le 31 août 1897) Zoé Marie Eléonore CINQUIN (Creil, Oise, 26 juillet 1847 –).
Études musicales au Conservatoire, élève de Bazin et d'Halévy ; 1er prix d'harmonie en 1850 ; 2e prix de fugue en 1852. Débute au théâtre par le Docteur Miracle, opérette reçue aux Bouffes-Parisiens au concours (1857) ; fait ensuite représenter le Baiser à la porte, et Litine et Valentin, opérettes en 1 acte avec de Lagnette (Champs-Élysées, 1864) ; les Ondines au Champagne, opérette en 1 acte (Folies-Marigny, 1865) ; le Myosotis, 1 acte avec Cham et Busnach (Palais-Royal, 02 mai 1866) ; le Cabaret du Ramponneau, opérette en 1 acte (Folies-Marigny, 11 octobre 1867) ; l'Amour et son carquois, opéra bouffe en 2 actes (Athénée, 30 janvier 1868) ; Fleur-de-Thé, opéra bouffe en 3 actes, avec Chivot et Duru (Athénée, 11 avril 1868) ; les Jumeaux de Bergame, opéra-comique en 1 acte avec Busnach (Athénée, 20 septembre 1868) ; Gandolfo, opérette en 1 acte avec Duru et Chivot (Bouffes-Parisiens, 16 janvier 1869) ; le Rajah de Mysore, opérette en 1 acte avec Duru et Chivot (Bouffes-Parisiens, 21 septembre 1869) ; le Beau Dunois, opéra bouffe en 1 acte avec Duru et Chivot (Variétés, 13 avril 1870) ; le Testament de M. de Crac, opérette en 1 acte avec Moineaux et Noriac (Bouffes-Parisiens, 23 octobre 1871) ; le Barbier de Trouville, opérette en 1 acte avec Jaime (Bouffes-Parisiens, 19 septembre 1871) ; Sauvons la caisse, opérette en 1 acte avec Laguette (Tertulia, 22 septembre 1871) ; les Cent Vierges, opéra bouffe en 3 actes avec Clairville, Chivot et Duru (Variétés, 13 mai 1872) ; la Fille de Madame Angot, opéra bouffe en 3 actes avec Clairville, Koning et Siraudin (Bruxelles, 04 décembre 1872 ; puis Folies-Dramatiques, 21 février 1873) ; Giroflé-Girofla, opéra-comique en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Bruxelles, 21 mars 1874 ; puis Renaissance, 11 novembre 1874) ; les Prés-Saint-Gervais, opérette en 3 actes avec Sardou et Gille (Variétés, 14 novembre 1874) ; le Pompon, opéra-comique en 3 actes avec Chivot et Duru (Folies-Dramatiques, 10 novembre 1875) ; la Petite Mariée, opéra bouffe en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Renaissance, 21 décembre 1875) ; Kosiki, opérette en 3 actes avec Busnach et Liorat (Renaissance, 18 octobre 1876) ; la Marjolaine, opérette en 3 actes avec Vanloo et Leterrier (Renaissance, 03 février 1877) ; le Petit Duc, opéra-comique en 3 actes avec Meilhac et Halévy (Renaissance, 25 janvier 1878) ; la Camargo, opéra-comique en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Renaissance, 20 novembre 1878) ; le Grand Casimir, vaudeville en 3 actes avec Prével et Saint-Albin (Variétés, 11 janvier 1879) ; la Petite Mademoiselle, opéra-comique en 3 actes avec Meilhac et Halévy (Renaissance, 12 avril 1879) ; la Jolie Persane, opéra-comique en 3 actes avec Leterrier et Vanloo (Renaissance, 28 octobre 1879) ; Janot, opéra-comique en 3 actes avec Meilhac et Halévy (Renaissance, 22 janvier 1881) ; la Roussotte, pièce en 3 actes et 1 prologue de Meilhac, Halévy et Millaud, musique avec Hervé et Boullard (Variétés, 26 janvier 1881) ; le Jour et la Nuit, opéra bouffe en 3 actes avec Vanloo et Leterrier (Nouveautés, 05 novembre 1881) ; le Cœur et la Main, opéra-comique en 3 actes avec Nuitter et Beaumont (Nouveautés, 19 octobre 1882) ; la Princesse des Canaries, opéra bouffe en 3 actes avec Chivot et Duru (Folies-Dramatiques, 09 février 1883) ; l'Oiseau bleu, opéra-comique en 3 actes avec Chivot et Duru (Nouveautés, 16 janvier 1884) ; la Vie Mondaine, opérette en 4 actes avec de Najac et P. Ferrier (Nouveautés , 13 février 1885) ; Plutus, opéra-comique en 2 actes avec Millaud et Jollivet (Opéra-Comique, 31 mars 1886) ; les Grenadiers de Mont-Cornette, opéra-comique en 3 actes avec Daunis, Delorme et Ed. Philippe (Bouffes-Parisiens, 04 janvier 1887) ; la Volière, opéra-comique en 3 actes avec Nuitter et Beaumont (Nouveautés, 12 février 1888) ; Ali-Baba, opéra-comique en 3 actes avec Vanloo et Busnach (Eden-Théâtre, 28 novembre 1889 ; joué précédemment à Bruxelles) ; l'Égyptienne, opéra-comique en 3 actes avec Chivot, Nuitter et Beaumont (Folies-Dramatiques, 08 novembre 1890) ; Nos Bons Chasseurs, vaudeville en 3 actes avec M. Carré et Bilhaud (Nouveau-Théâtre, 10 avril 1894) ; etc. En préparation en 1897 : Renza, 3 actes avec J. Barbier ; Cyrano de Bergerac, opérette en 3 actes avec Clairville ; Don Japhet, 3 actes avec M. Carré, etc. Lecocq a écrit en outre des mélodies, des chansonnettes et un recueil de compositions, Miettes musicales. Il fut nommé chevalier (10 janvier 1894), puis officier (11 janvier 1913) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 27 rue du Mont-Thabor à Paris 1er.
« Un des plus féconds compositeurs d'opérettes contemporain. Il a ramené le genre à la tradition de l'ancien opéra-comique, en lui donnant une tenue musicale plus élevée que ses prédécesseurs Hervé et Offenbach. Il n'a pas, par contre, leur énorme fantaisie. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
LEFÉBURE-WÉLY (Louis James Alfred LEFEBVRE dit). — Organiste et compositeur français (Paris, 13 novembre 1817 – Paris 18e, 31 décembre 1869), enterré au Père-Lachaise. Il fut nommé organiste de l'église Saint-Roch en 1832 et entra la même année au Conservatoire. Il y remporta le premier prix de fugue et de piano en 1835. En 1847, cet artiste quitta l'orgue de Saint-Roch pour celui de la Madeleine et se fit à cette époque une réputation populaire d'improvisateur. Médiocre et d un goût mal épuré sur le grand orgue, Lefébure-Wély avait en revanche un talent remarquable sur l'harmonium. On a de lui une centaine d'œuvres pour le piano, dont plusieurs ont obtenu un moment de vogue (les Cloches du monastère, etc.), plusieurs autres compositions pour l'orgue et les instruments, et même un opéra-comique les Recruteurs, qui a été donné en 1861.
LEFEBVRE Charles-Édouard. — Compositeur français (42 rue du Bac, Paris ancien 10e [auj. 7e], 19 juin 1843 – Aix-les-Bains, Savoie, 09 septembre 1917). Fils de Charles Victor Eugène LEFEBVRE (Paris ancien 4e, 16 octobre 1805 – Paris 7e, 17 mai 1882), peintre en histoire, et de Claire Rosalie Marie BRUGUIÈRE DE SORSUM (Montlivault, Loir-et-Cher, 18 août 1815 – Paris 8e, 12 août 1843), mariés à Paris le 05 septembre 1840. Epouse 1. à Paris 6e le 02 juillet 1866 Marie Anne Hippolyte OUDINÉ (Paris ancien 10e [auj. 6e], 17 septembre 1842 – Paris 7e, 03 mars 1879), fille d'Eugène André OUDINÉ (Paris, 01 janvier 1810 – Paris 6e, 11 avril 1887), sculpteur et médailleur, et d'Antoinette Jeanne VAUTHIER (Paris, 23 août 1813 – Paris, 06 février 1890). Epouse 2. à Eaux-Bonnes, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 05 septembre 1900 Marie Louise LEUDET (Paris 8e, 18 avril 1862 –). Père de Claire Marie Eugénie Adélaïde LEFEBVRE [1] (Etretat, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 26 juillet 1867 – Paris, 05 février 1870).
Études musicales au Conservatoire, Grand prix de Rome en 1870, avec la cantate : le Jugement de Dieu. Nombreuses compositions : Andante, pour orchestre (envoi de Rome) ; Judith, drame lyrique (fragments exécutés au Conservatoire, puis exécution intégrale aux concerts Pasdeloup, 1879) ; Ouverture dramatique (Concerts Colonne) ; Dalila, scène pour orchestre ; Symphonie en ré ; Lucrèce, opéra en 3 actes (non représenté) ; le Trésor, opéra-comique en 1 acte poème de Coppée (Angers, 1883 ; Bruxelles, 1884) ; Sérénade, pour orchestre ; Zaïre, opéra en 4 actes poème de Collin (Lille, 1887) ; Eloa, poème lyrique ; Melka, légende fantastique (Concerts Lamoureux) ; Djelma, opéra en 3 actes poème de Lomon (Opéra, 25 mai 1894) ; Sainte-Cécile, poème lyrique (Concerts de l'Opéra, février 1896) ; des chœurs, menuets, romances, andantino, nocturnes, quatuors, préludes, musique d'église et nombre de pièces pour piano et violon et violoncelle, alto, orgue, etc. En 1884, Lefebvre a obtenu le prix Chartier (Acad. des Beaux-Arts) pour ses œuvres de musique de chambre. Il fut nommé chevalier (26 juillet 1896), puis officier (05 avril 1903) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 37 avenue de Villiers de Paris.
LEFÈVRE-DÉRODÉ Ernest. — Compositeur français (1853–1913). => biographie
LEGOUIX Isidore-Édouard. — Compositeur français (1834–1916). => biographie
LEHÁR Franz. — Compositeur austro-hongrois (Komárno, Hongrie, 30 avril 1870 – Bas Ischl, 24 octobre 1948). Lehár était le fils d'un chef de musique militaire ; il étudia le violon et la théorie musicale au Conservatoire de Prague où il reçut les conseils de Dvorak. Il débuta à la scène en 1902, à Vienne avec Wiener Frauen. Mais son plus grand succès fut la Veuve joyeuse qui a été jouée dans toutes les langues et dans le monde entier. Il écrivit ensuite, dans la même veine, le Comte de Luxembourg, Amour tzigane et Frédéricke. Les ouvrages de sa dernière manière : Paganini, le Pays du sourire, sont beaucoup plus fades, mais très adroitement réalisés. Lehár a laissé encore des sonates, plusieurs poèmes symphoniques, des marches et des danses.
(Après ses études au Conservatoire de Prague, il fut d’abord musicien d’orchestre, puis chef d’orchestre militaire. La Veuve joyeuse (1905) décida de son orientation. Lehár devint le plus célèbre compositeur d’opérettes viennoises modernes.)
« Un des maîtres de l'opérette viennoise contemporaine, et celui qui compte à son actif les plus retentissants succès. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
LEMAIRE Jean Eugène Gaston. — Compositeur français (château d'Amblainvilliers, 3 rue de Paris, Verrières-le-Buisson, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 09 septembre 1864 – noyé près du quai de Boulogne, Boulogne-Billancourt, Seine [auj. Hauts-de-Seine], vers le 01 janvier 1928 [acte du 08 janvier 1928]). Fils de Louis Charles LEMAIRE (Paris ancien 1er, 27 février 1823 – Paris 18e, 11 avril 1883), rentier, et de Marie Louise Victorine RAINGO (Paris ancien 7e, 23 juin 1834 – Château de Belleface, Morgny, Eure, 15 janvier 1909), rentière, mariés à Paris ancien 7e le 26 août 1852. Epouse à Paris 16e le 14 juin 1897 (divorce le 06 juillet 1906) Louise Marguerite Jean LOUIS-GUÉRIN (Paris 10e, 30 juin 1872 – Paris 16e, 18 avril 1943).
Etudes musicales à l'Ecole Niedermeyer. Débute dans le journalisme comme critique musical à la Presse (1888). Publie ensuite quelques mélodies, valses, etc. et fait jouer En dansant la gavotte, scène Louis XV, chantée et dansée, poème de Dréville (Figaro et Hôtel de Ville, 1890). Depuis cette époque il a fait représenter dans les théâtres, cercles, casinos ou salons : Perrette et le pot au lait, pantomime en 1 acte avec J. Oudot (Galerie Vivienne, 11 février 1891) ; la Nuit d'Octobre, adaptation symphonique (Cercle des Mathurins, 1891) ; Conte de printemps, pantomime en 2 actes avec Lefébure et Ludessi (Bodinière, 18 mai 1892) ; la Belle Tunisienne, opérette en 1 acte avec Froyez (Etretat, 26 août 1892) ; la Lettre de Cachet, opéra-comique en 1 acte avec Oudot et Froyez ; les Maris de Juanita, opéra-comique en 1 acte avec M. Carré ; Pierrette directeur, ballet mêlé de vers, avec M. de Lihus ; Marquise pour rire, pantomime en 1 acte avec Max Maurey (Mathurins, 1892-95) ; Rose, conte lyrique en 4 parties, avec Maurice Richard (Théâtre des Poètes, 14 mars 1895) ; le Supplice de Jeannot, divertissement ; le Rêve de Manette, monomime ; Fleur d'Amour, pantomime japonaise ; la Leçon de Redowa, scène 1810, etc. (Salons, 1894-96).
Gaston Lemaire a publié de nombreux morceaux pour chant, piano, orchestre, etc. : Andante religioso ; deux Ave Maria ; l'Enfant Jésus ; Invocation à l'Eucharistie ; Marie et l'Eucharistie ; Air favori de Cléo de Mérode ; O Salutaris ; le Pain des Anges (cantique 1er comm.) ; Air de ballet (piano, flûte et mandoline) ; En rêvant ; Gavotte des Mathurins ; Jeffick, poème symphonique ; Marche nuptiale ; Bob-Walter, pochade serpentine, etc.
En préparation en 1897 : un opéra-comique avec Michel Carré. Officier d'Académie. En 1897, il habitait 69 avenue de la Grande-Armée à Paris 16e, où il était domicilié lors de son décès.
LENEPVEU Charles Ferdinand. — Compositeur français (34 rue de l'Ecole, Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 04 novembre 1840 – 22 rue de Verneuil, Paris 7e, 16 août 1910), enterré à Bonsecours (Seine-Maritime). Fils de Charles François LENEPVEU (Rouen, 01 mai 1810 – 02 novembre 1886), avocat, et de Marie Françoise Armande PETIT (Rouen, 19 juillet 1817 – 1908), mariés le 26 juillet 1837.
Commence l'étude du droit mais l'abandonne pour celle de la musique. Après avoir obtenu à Caen, un 1er prix pour une cantate (1861), il est admis en 1863 au Conservatoire, classe d'Ambroise Thomas, et remporte, en 1865, le Grand prix de Rome, avec la cantate Renaud et Armide, exécutée en 1866. Depuis son retour de Rome, Lenepveu a donné : le Florentin, opéra-comique en 3 actes de Saint-Georges, couronné au concours institué en 1869 par le ministère des Beaux-Arts et représenté à l'Opéra-Comique le 25 février 1874 ; Messe de Requiem, exécutée à la salle des concerts du Conservatoire ; Velléda, opéra en 4 actes, poème de Challamel et Chantepie, représenté pour la première fois le 04 juillet 1882 au Covent-Garden, de Londres, avec Adelina Patti comme principale interprète ; Méditation, poésie de Pierre Corneille ; Jeanne d'Arc, drame lyrique en 3 parties, poème de Paul Allard, exécuté pour la première fois dans la cathédrale de Rouen le 01 juin 1886 ; Ode triomphale à Jeanne d'Arc, poésie de Paul Allard ; Hymne funèbre et triomphal, poésie de Victor Hugo, exécuté pour la première fois à Rouen, le 14 juillet 1889 ; et de nombreuses mélodies, scènes lyriques, compositions religieuses, etc. Charles Lenepveu a été nommé membre de l'Académie des Beaux-arts, en remplacement d'Ambroise Thomas, le 1er mai 1896. Il fut nommé chevalier (13 juillet 1887), puis officier (14 décembre 1900) de la Légion d'honneur. Officier de l'Instruction publique ; Commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand. En 1897, il habitait 9 rue de Verneuil à Paris 7e.
LEONCAVALLO Ruggero. — Compositeur italien (Naples, 08 mars 1858 – Montecatini, près de Florence, 09 août 1919). Grand admirateur de Wagner, il rêva d'écrire une trilogie lyrique italienne dont il n'acheva que le premier volet, I Medici, représenté à Milan en 1893. Mais l'année précédente (1892) avait vu triompher son Paillasse qui devait décider de sa célébrité. Il resta donc fidèle à l'école vériste italienne, mais ses œuvres suivantes furent généralement moins appréciées : Chatterton (Rome, 1896), la Bohème (Venise, 1897), Zaza (Milan, 1900), Roland von Berlin (Berlin, 1904), Malbrough s'en va-t-en-guerre (Paris, 1910), I Zingari (Milan, 1912) et la Petite Reine des roses (Paris, 1913).
« Un des chefs de l'école vériste italienne. De ses œuvres déjà nombreuses, une surtout l'a fait connaître hors d'Italie, ce Paillasse robuste et vulgaire qu'on peut ne pas aimer, mais qui n'en révèle pas moins une force élémentaire avec laquelle il faut compter. Depuis Paillasse, Leoncavallo a suivi une veine plus légère avec la Bohème, Zaza, etc. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
LEROUX Xavier Henry Napoléon. — Compositeur français (Velletri, Etats romains, 11 octobre 1863 – 17 avenue Emile-Deschanel, Paris 7e, 02 février 1919), enterré au Père-Lachaise (96e division). Fils de Félix LEROUX (Lille, Nord, 24 mars 1833 – 14 rue de Turin, Paris 8e, 25 janvier 1894), compositeur [chevalier de la Légion d'honneur le 11 décembre 1874], et d'Orsola Maria Attilia BRENI (v. 1841 – 9 cité d'Hauteville, Paris 10e, 26 mars 1889), professeur de piano, mariés à Civitavecchia, Italie, le 29 août 1861. Epouse 1. à Paris 10e le 31 décembre 1886 (divorce le 23 novembre 1898) Rachel Pascaline RIBEYRE (Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 05 septembre 1866 – ap. 1916], professeur de piano. Epouse 2. Meyriane HÉGLON-LEROUX, cantatrice.
Grand prix de Rome en 1885 avec sa cantate Endymion, il se consacra essentiellement à la musique de théâtre, débutant avec des musiques de scène pour les Perses d'Eschyle, Pluton d'Aristophane et la Sorcière de Sardou. Sa première œuvre lyrique, Evangéline, fut créée à Bruxelles en 1895, puis se succédèrent de solides succès : Astarté (Opéra 1901), William Ratcliff (Nice 1906), la Reine Fiammette (1903), le Chemineau (1907), qui se fixèrent dans le répertoire de l'Opéra-Comique lequel accueillit encore son Carillonneur (1913) et ses Cadeaux de Noël (1915). Professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris, il fut un temps directeur de la revue Musica et fonda en 1907 le conservatoire privé Femina.
Études musicales au Conservatoire de Paris ; élève de Théodore Dubois et Jules Massenet : 1er prix d'harmonie et accessit de piano (1881), 1er prix de fugue, second grand prix (1884) et premier grand prix de Rome (1885). Principales œuvres jouées : Endymion, cantate, poème d'Augé de Lassus ; Cléopâtre, drame en 5 actes et 6 tableaux de Sardou et Moreau (Porte-Saint-Martin, 23 octobre 1890) ; Harald, ouverture dramatique (Concerts Lamoureux) ; William Ratcliff, 4 actes avec Louis de Gramont (3e tableau exécuté aux Concerts Colonne) ; Evangéline, drame lyrique avec Louis de Gramont, Hartmann et A. Alexandre (Bruxelles, Monnaie, décembre 1895) ; musique de scène des Perses, d'Eschyle (Odéon, 05 novembre 1896) ; une Messe, avec orchestre ; des motets, des mélodies : le Nil, Floraison, Chrysanthème, Pensée de printemps, etc. Ouvrages terminés et non représentés en 1897 : l'Épave, opéra avec Louis de Gramont ; Printemps parfumé, avec Louis de Gramont ; Vénus et Adonis, avec Louis de Gramont, etc. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 23 juillet 1901. En 1897, il habitait 17 rue Vivienne à Paris 2e.
LESUEUR Jean François. — Compositeur français (Le Plessiel, commune de Drucat, Somme, 15 février 1760 – Paris, 06 octobre 1837) enterré au Père-Lachaise (11e division). Père de Louise Eugénie Félicité LESUEUR, épouse du compositeur Xavier BOISSELOT.
Elevé d’abord à la maîtrise d’Abbeville, puis à celle d’Amiens, où il fit sa philosophie, il débuta par une carrière de musicien d’église, de 1777 à 1787, tour à tour maître de chapelle à Séez, à Dijon, à Tours, aux Saints‑Innocents et à Notre-Dame de Paris, où il instaura une musique à grand orchestre pour les principales solennités. En 1787, il se retira chez son ami, le chanoine Bochard de Champigny. Depuis longtemps, Sacchini l’engageait à écrire pour le théâtre; après la mort de son bienfaiteur, il fit jouer la Caverne (1793), Paul et Virginie (1794), Télémaque (1796), les Bardes (1804), un des plus beaux succès du théâtre lyrique : le Triomphe de Trajan (1807), dont la centième eut lieu en 1814. Inspecteur de l’enseignement au Conservatoire en 1795, directeur de la musique de la chapelle impériale (1804), membre de l’Institut (1813), professeur et compositeur au Conservatoire (1818), membre de plusieurs académies en France et à l’étranger, comblé d’honneurs, Lesueur a exercé par ses fonctions, ses œuvres, ses élèves (notamment Hector Berlioz et Charles Gounod), une grande influence sur le développement de la musique au XIXe s. Partisan de Gluck, sectateur de la théorie de l’imitation, il dit cependant : « La musique peut donner l’idée de toutes les situations, mais ce qui est surtout de son ressort, ce sont les sentiments. » Il a présenté ses idées dans une série d’Exposés d’une musique erre, imitative et particulière à chaque solennité (1787), où l’on trouve le germe de ce que Berlioz réalisera plus tard; on peut le considérer comme le théoricien du romantisme français. Il a écrit, en outre, 33 messes, des motets, 3 Te Deum, etc.
LETOREY Omer. — Compositeur français (Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire, 04 mai 1873 – 22 villa Marguerite, Issy-les-Moulineaux, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 21 mars 1938). Fils de Victor LETOREY (Chalon-sur-Saône, 22 février 1835 –), négociant, et de Claudine ROISOT (Couches, Saône-et-Loire, 17 janvier 1840 –), couturière, mariés à Arles, Bouches-du-Rhône, le 14 décembre 1865. Epouse à Paris 15e le 18 avril 1922 Julienne Catherine SALUS (Fayet, Aisne, 29 octobre 1885 –).
Elève de l’école Niedermeyer et du Conservatoire, second (1894) puis premier prix de Rome (1895), organiste, maître de chapelle, directeur de la musique de scène à la Comédie-Française (1913-1922) et chef des chœurs à l’Opéra, il a composé quelques opéras-comiques : Cléopâtre (1918), l’Œillet blanc (1930), le Sicilien ; 1 poème symphonique : Brand, d’après Ibsen, etc. On lui doit aussi une Etude sur le contrepoint chromatique. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 30 juillet 1935. En 1922, il habitait 3 square Théodore-Judlin à Paris 15e, où il était domicilié lors de son décès.
LETOREY Pierre Henri Ernest. — Compositeur français (Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 02 novembre 1867 – Concarneau, Finistère, 31 décembre 1947). Fils d'Alexandre Émile LETOREY (Rouen, 29 janvier 1840 – Paris 17e, 09 septembre 1927), architecte, et d'Henriette JARRE (Tulle, Corrèze, 06 novembre 1846 – Paris 17e, 24 février 1924), mariés à Bonsecours, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], le 12 juillet 1864. Epouse 1. à Paris 9e le 11 juillet 1907 (divorce le 29 juin 1916) Sophie Rachel EMMANUEL (Paris 10e, 14 décembre 1867 – ap. 1940), artiste lyrique. Epouse 2. à Paris 10e le 20 décembre 1926 Marguerite Laurence MONFORT (Concarneau, 24 avril 1891 – Lunel, Hérault, 29 octobre 1970), couturière.
Études musicales au Conservatoire, classe de Pessard, puis avec professeurs particuliers. Auteur de nombreux morceaux symphoniques au répertoire des casinos ; mélodies et scènes vocales et lyriques : Champagne, Jeanne d'Arc, les Oiseaux, etc., quantité de pièces de chant et quelques opérettes en un acte : Rosier de Nanterre, Nos Pioupious, non encore représentées. Letorey a dirigé l'orchestre de divers établissements : Athénée (1890) ; Alcazar d'hiver (1893) ; Eldorado (1894) ; Pépinière (1895), etc., et divers bals de la Ville de Paris. En 1897, il habitait 22 rue du Bois à Levallois-Perret.
LEVADÉ Charles Gaston. — Compositeur français (29 rue du Faubourg-Poissonnière, Paris 9e, 03 janvier 1869 – Cabourg, Calvados, 27 octobre 1948). Fils de Louis LEVADÉ (Paris ancien 2e, 24 février 1835 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 27 avril 1911), publiciste, et d'Hippolyte MABBOUX (Sallanches, Haute-Savoie, 28 janvier 1836 – Paris 17e, 11 juillet 1919), mariés à Paris ancien 4e le 21 février 1857. Frère de Georges Hippolyte LEVADÉ (Paris, 26 mai 1858 – Paris 17e, 17 octobre 1916), peintre. Epouse 1. à Paris 8e le 23 juillet 1902 (divorce le 04 août 1909) Marguerite Laure Cécile PIAGGIO (Paris 8e, 15 février 1882 – Paris 16e, 19 décembre 1961). Epouse 2. à Paris 16e le 04 août 1919 Anne Marie FAIVRE (Cabourg, 18 août 1888 – Cabourg, 03 décembre 1970).
Elève de Jules Massenet au Conservatoire, grand prix de Rome en 1899 avec sa cantate Callirhoé, il a écrit de nombreuses mélodies (les Vieilles de chez nous), le Psaume CXIII pour solistes, orchestre et chœurs, 1 pantomime (Cœur de Margot, 1895), 1 opéra de chambre (l’Amour d’Héliodora, 1903), 1 opéra (les Hérétiques, 1905), 2 opéras-comiques (la Rôtisserie de la reine Pédauque, 1920 ; la Peau de chagrin, 1929) et diverses transcriptions.
Etudes musicales au Conservatoire ; 1re médaille de solfège (1884) ; accessit d'harmonie (1888) ; 1er prix d'accompagnement au piano (1890) ; 1er second Grand prix de Rome (1893), élève de Massenet. Il a composé plusieurs mélodies chantées dans les concerts Erard, Pleyel, etc. ; de nombreux morceaux de musique religieuse, de chant et de piano ; une pantomime, Cœurs de Magots, avec Krauss (Bodinière, 28 janvier 1895) ; des suites d'orchestre et des pièces pour piano, violon, violoncelle. Chœurs mixtes et chœurs pour voix de femme, etc. En 1897, il habitait 8 rue de Vintimille à Paris.
LÉVY Maurice Michel dit Michel-Maurice. — Compositeur, pianiste et chef d’orchestre français (Ville‑d’Avray, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 28 juin 1883* – 4 rue de la Chine, Paris 20e, 24 janvier 1965*), incinéré au columbarium du Père-Lachaise. Fils d'Israël Bernard LÉVY (Mutzig, Bas-Rhin, 12 mai 1847 – Paris 18e, 10 janvier 1917), négociant, et d'Angèle Eugénie CAEN (Paris ancien 7e, 02 juin 1859 – Le Perreux [auj. Le Perreux-sur-Marne], Seine [auj. Val-de-Marne], février 1942). Frère d'André LÉVY dit André ARNYVELDE (Paris 9e, 29 novembre 1881 – Compiègne, Oise, 20 février 1942), homme de lettres. Epouse à Paris 18e le 11 juillet 1939* Louise Emélie GAULLIER dite Louise MARION (Paris 10e, 08 janvier 1887* – Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, 20 octobre 1968), artiste dramatique [divorcée de Joseph NEUMANN, journaliste].
Il fut élève de Leroux, Lavignac et Ch. René au Conservatoire de Paris. Prix de Rome, il a composé un opéra‑comique inspiré de Verhaeren : le Cloître (1927), et de nombreuses mélodies, un ballet : Trois Pantin de bois, créé à l’Opéra-Comique. Il fut chef d’orchestre à l’Opéra-Comique. Mais il a surtout exercé ses talents au music‑hall, où il a produit vers les années 20, sous le pseudonyme de Bétove, un numéro de pastiches et de parodies musicales appréciées et qui, au dire des témoins, atteignait une sorte de perfection. Tous ses effets étaient fondés sur une science profonde de l'art musical, excluant toute excentricité.
En 1939, il habitait 58 rue Caulaincourt à Paris 18e. Il est décédé à quatre-vingt-un ans, domicilié 89 boulevard Bineau à Neuilly-sur-Seine.
LIMNANDER Armand (Armand Marie Ghislain LIMNANDER DE NIEUWENHOVE dit). — Compositeur belge (Gand, 22 mai 1814 – château de Moignanville, Buno-Bonnevaux, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 15 août 1892). Il fonda à Mahnes la Réunion lyrique, pour laquelle il écrivit un grand nombre de chœurs : les Gueux de mer, le Départ de pasteurs, etc., dont la plupart eurent du succès. Après avoir étudié la composition avec Fétis, Limnander se fixa à Paris, où il fit représenter à l'Opéra-Comique les Monténégrins (1849), qui réussirent complètement. Les autres ouvrages qu'il donna par la suite obtinrent moins de succès.
LIPPACHER Clément. — Compositeur français (Haguenau, Bas-Rhin, 23 novembre 1850 – Strasbourg, Bas-Rhin, 10 octobre 1934). Fils de Joseph Dominique LIPPACHER (Haguenau, 06 novembre 1810 –), boulanger, et de Marguerite SCHMITT (Haguenau, 20 octobre 1810 –), mariés à Haguenau le 12 juillet 1837.
Premières études musicales à Strasbourg, prix d'harmonie et d'orgue. Organiste de l'église Sainte-Eugénie, à Paris. A fait représenter : les Papillons, ballet en 2 actes avec Holtzer, musique avec Pugno (1882) ; la Vente de M. X... (1883) ; la Pension de Me Laicque, avec Mengal (1886) ; Viviane, ballet-féerie en 5 actes de Gondinet, musique avec Pugno (Eden-Théâtre, 28 octobre 1886), etc. Lippacher a composé la musique de scène du Christ et du Noël d'Alsace, de Grandmougin (1892) ; de nombreuses suites d'orchestre, mélodies, et divers morceaux d'orgue et de piano. En 1897, il habitait 13 rue du Conservatoire à Paris.
LUIGINI Alexandre Clément Léon Joseph. — Compositeur et chef d'orchestre français (13 rue d'Algérie, Lyon 1er, Rhône, 09 mars 1850 – 32 boulevard Haussmann, Paris 9e, 29 juillet 1906), enterré au cimetière d'Orlianas (Rhône). Fils de Joseph Ferdinand Pierre LUIGINI (Modene, Emilie-Romagne, Italie, 16 juin 1822 – Paris 17e, 09 juillet 1898), professeur de musique et chef d'orchestre, et de Joséphine RENAUD (Lyon, 25 décembre 1818 – Lyon, 01 juillet 1887), professeur de musique, mariés à Lyon le 14 septembre 1842. Epouse 1. à Lyon 1er le 17 août 1869 Marie Jeanne MÉRA (Lyon, 26 octobre 1841 – Orlianas, Rhône, 18 septembre 1882). Epouse 2. à Paris 9e le 02 décembre 1886 Caroline Blanche Jeanne SIVORI (Lyon, 18 mai 1862 – Lyon, 11 septembre 1906), artiste lyrique. Père de Ferdinand Jean Charles Alexandre LUIGINI [1] (Orlianas, 05 mai 1870 – Paris 8e, 31 janvier 1943), peintre et graveur ; et de Caroline Joséphine Marie Rose LUIGINI [1] (Lyon, 02 novembre 1873 – 05 juillet 1968), harpiste [épouse à Paris 15e le 02 juillet 1902 Victor TARDIEU (Orlianas, 30 avril 1870 – Hanoi, Viêt-Nam, 12 juin 1937), peintre].
Il fut l’élève de Jules Massenet au Conservatoire de Paris ; excellent chef d’orchestre, il débuta en 1877 au Grand-Théâtre de Lyon, fonda les Concerts du Conservatoire de cette ville, et passa, en octobre 1897, à l’Opéra-Comique de Paris, où il devint directeur de la musique (1904-1906). On lui doit 2 opéras-comiques et plusieurs ballets.
Études musicales au Conservatoire de Paris ; harmonie, classe Savard ; violon, classe Massart (prix, 1869). Violon solo, puis 1er chef d'orchestre au Grand Théâtre de Lyon. Fondateur des Concerts du Conservatoire de Lyon. A fait représenter au Grand Théâtre de Lyon : le Rêve de Nicette, ballet avec Dalia et Vincent (20 février 1870) ; Ange et Démon, ballet en 3 actes avec Dalia et Alessandri (13 janvier 1875) ; les Caprices de Margot, opéra-comique en 1 acte (06 avril 1877) ; la Reine des fleurs, ballet en 1 acte avec Lamy (20 novembre 1879) ; les Noces d'Ivanowna, ballet en 1 acte avec Ruby (02 décembre 1883) ; Fleurs et Papillons, ballet en 1 acte avec Ruby (07 décembre 1885) ; le Bivouac, ballet (09 février 1889) ; les Écharpes, ballet en 1 acte avec Natta (15 octobre 1891) ; le Meunier, ballet en 1 acte avec Natta (25 janvier 1892) ; Arlequin écolier, ballet en 1 acte avec Natta (04 avril 1894) ; à Montpellier : Bayon d'or, ballet en 1 acte avec Roux (18 avril 1891) ; Rose et Papillon, ballet en 1 acte avec Roux (19 février 1891) ; à Toulouse : Danritha, ballet en 1 acte (25 mars 1894). A. Luigini a composé plusieurs œuvres : Ballet égyptien ; la Voix des cloches ; Ballet russe ; Aubade ; Carnaval turc ; Marche solennelle ; Marche de l'Emir, etc. Trois quatuors classiques pour instruments à cordes ; Gloria Victis, cantate patriotique (Lyon, 1887), etc., il est l'auteur de la musique de Faublas, opéra-comique en 3 actes de Cadol et Duval (Théâtre Cluny, 25 octobre 1881). Le 26 janvier 1901, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 32 rue de la République à Lyon.
LULLY Jean-Baptiste (Gian-Battista LULLI francisé en). — Compositeur italien naturalisé français en 1661 (Florence, 28 novembre 1632 – Paris, 22 mars 1687). Epouse à Paris (église Saint-Eustache) en juillet 1661 Madeleine LAMBERT, fille du chanteur Michel LAMBERT, avec qui il eut 6 enfants dont Louis, Jean-Baptiste et Jean-Louis DE LULLI. Il fut conduit à Paris par le chevalier de Guise, qui le présenta à Mlle de Montpensier, désireuse d'avoir près d'elle un petit Italien. La princesse le reçut et le plaça dans ses cuisines comme marmiton ! Lully avait alors treize ans ; il n'était pas encore bon musicien, mais, passionné pour cet art, il employait ses loisirs à jouer sur un mauvais violon. Le hasard voulut qu'un jour le comte de Nogent l'entendit ; frappé de ses dispositions, il en parla à la princesse et obtint qu'on lui donnât des maîtres. Dès lors, l'enfant échangea sa situation culinaire contre celle d'élève des sieurs Métru, Gigault et Roberdet, organistes de Saint-Nicolas des Champs. Peu de temps après, il était admis parmi les musiciens ordinaires de Mlle de Montpensier. Cette histoire, son jeune talent, l'originalité des airs qu'il composait, attirèrent bientôt sur lui l'attention générale. Malheureusement, dans les airs qu'il jouait, il s'en trouva un qui était loin de célébrer les louanges de la princesse. Lully fut immédiatement chassé, mais ne perdit pas courage. Grâce à ses talents, il parvint à entrer dans la grande bande des violons du roi ; sut plaire à ce monarque tellement, qu'à l'âge de dix-neuf ans (1652), il se vit nommé par lui inspecteur général de ses violons, avec une nouvelle bande d'élite, dite petits violons, placée sous sa direction. Ce fut pour ces petits violons, devenus bientôt les meilleurs de France, que Lulli écrivit ses symphonies, sortes d'ouvertures entremêlées d'airs de danse. Il se mit ensuite à composer des ballets, des mascarades, où le roi lui-même figurait. Parmi ces divertissements, on cite l'Alcidione, le Ballet des Arts, l'Amour déguisé, etc., comme étant les plus remarquables. Puis il composa la musique des pièces de Molière : la Princesse d'Élide, l'Amour médecin, le Bourgeois gentilhomme, Monsieur de Pourceaugnac, etc., et dansa lui-même, au début, dans plusieurs de ces divertissements. La faveur de Lully auprès de Louis XIV fut portée au comble par le succès toujours renaissant de sa musique. Le roi ne voulant pas en entendre d'autre, Lully ne négligea aucune occasion de produire dans tous les genres. On ne saurait énumérer ici les grâces, gratifications, brevets, etc., de toutes sortes qu'il obtint de ce monarque. Il alla même jusqu'à lui arracher l'autorisation d'établir à Paris une Académie royale de musique, autrement dit, un théâtre d'opéra, malgré les lettres patentes qui concédaient ce privilège à Perrin et à ses successeurs (1672). A cette date commence pour Lully l'ère de ses plus glorieux succès. Son activité tint du prodige. Seul, on le vit être à la fois directeur, administrateur, maître de musique et de ballets, régisseur, metteur en scène, décorateur et machiniste de son théâtre ; de plus, il eut à former lui-même chanteurs, danseurs et musiciens ; enfin, au milieu de ces travaux accablants, il sut trouver encore le temps et la force d'écrire dix-neuf opéras (presque tous des chefs-d’œuvre) et de les représenter dans une période de quinze années ! Lully, d'ailleurs, trouva en Philippe Quinault, son poète, un puissant secours. Quinault faisait plusieurs canevas, les présentait au choix du roi, et de suite le compositeur se mettait à l’œuvre, avant même que le poète eût terminé ses vers. Les opéras de Lully furent joués pendant près d'un siècle. Les plus célèbres sont Alceste, Thésée, joué le dernier en 1778 ; Proserpine, Orphée, Amadis, Armide, etc. Dans sa musique religieuse, on remarque un Veni Creator, un Miserere, un De profundis, un Te Deum, etc. Lully porta le litre de surintendant de la musique du roi. Chez ce grand artiste, malheureusement, la noblesse du caractère ne répondit pas à l'élévation du génie. Lully, servile et bas avec les grands, devenait despote, insolent et brutal avec ceux qui ne pouvaient lui résister. D'une jalousie haineuse contre tout talent pouvant lui porter ombrage, il se montra ingrat envers ses meilleurs amis. Cambert, Bernier, Lalouette, Molière, La Fontaine, et un grand nombre d'autres moins connus avec lesquels il agit indignement, sont là pour l'attester.
MAGNARD Lucien Denis Gabriel dit Albéric. — Compositeur français (12 rue des Rosiers [auj. rue du Chevalier-de-La-Barre], Paris 18e, 09 juin 1865 – manoir des Fontaines, près de Baron, Oise, 03 septembre 1914), enterré au cimetière de Passy (1re division). Fils de François MAGNARD (Bruxelles, Belgique, 11 février 1837 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 18 novembre 1894), rédacteur en chef du Figaro, et d'Emilie Gabrielle BAUDUER (Paris ancien 5e, 27 mai 1837 – Paris 18e, 02 avril 1869), mariés à Paris 2e le 25 août 1863. Epouse à Paris 20e le 15 février 1896 Julia Maria CRÉTON (Vincennes, Seine [auj. Val-de-Marne], 06 avril 1873 – ap. 1931) ; parents d'Ève MAGNARD (Paris 16e, 02 mars 1901 – Paris 14e, 05 novembre 1980), et d'Ondine MAGNARD (Paris 16e, 11 avril 1904 – Le Kremlin-Bicêtre, Seine [auj. Val-de-Marne], 21 avril 1968), peintre.
Fils du rédacteur en chef du Figaro, il entra au Conservatoire de Paris dans les classes de Théodore Dubois et Massenet. Il travailla ensuite quatre ans avec Vincent d'Indy et s'installa dans un petit manoir des environs de Senlis où, loin des intrigues et des querelles, il médita sur les grands classiques, composa des partitions qu'il faisait éditer à ses frais et qu'il ne cherchait pas à faire exécuter, ignora farouchement tout ce qui n'était pas la musique. En dehors de quelques pages symphoniques on lui doit trois ouvrages lyriques d'une très haute tenue : Yolande représentée à la Monnaie en 1892, Bérénice que créa l'Opéra-Comique en 1911, et Guercœur que l'Opéra révéla en 1931. Il trouva la mort au début de la Grande Guerre, alors qu'il tentait d'interdire aux Allemands de pénétrer dans sa propriété.
MAILLART Louis dit Aimé. — Compositeur français (rue des Etuves, Montpellier, Hérault, 24 mars 1817 – rue Saint-Martin, Moulins, Allier, 18 mai 1871), enterré au cimetière de Montmartre (5e division). Fils d'Auguste Bernard Michel MAILLART (Amiens, Somme, 19 février 1777 – 1857), artiste dramatique puis négociant, et de Didionette PERAUT (Fayl-Billot, Haute-Marne, 23 novembre 1783 – v. 1854), mariés le 30 avril 1800. Frère d'Adolphe MAILLART (Metz, Moselle, 09 décembre 1810 – Paris 10e, 07 mars 1891), acteur.
Il fut élève d’Halévy au Conservatoire de Paris (1833). Il y obtint le premier prix de fugue en 1838 ; le premier grand prix de Rome lui fut décerné en 1841 avec sa cantate Lionel Foscari. On a donné de lui, à Paris, plusieurs œuvres lyriques qui ont été favorablement accueillis : Gastibelza (Opéra national, 1817), le Moulin des tilleuls (Opéra national, 1849) ; la Croix de Marie (Opéra‑Comique, 1852 ; les Dragons de Villars, qui, avec Gastibelza, sont les plus renommés (Théâtre-Lyrique, 1856) ; les Pêcheurs de Catane (Théâtre-Lyrique, 1860) ; Lara (Opéra-Comique, 1864). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 06 août 1860. En 1871, il habitait 3 rue de Moscou à Paris 8e.
« Une seule œuvre, entre plusieurs qu'il a données, a rendu ce compositeur célèbre : les Dragons de Villars. Cet opéra-comique demeure au répertoire en France et en Allemagne, où il jouit d'une grande vogue sous le titre : Das Glöckchen des Eremiten. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
MAINGUENEAU Louis. — Compositeur et organiste français (1884–1950). => biographie
MALHERBE Charles. — Musicographe et compositeur français (1853–1911). => biographie
MALHERBE Edmond Paul Henri. — Compositeur français (8 rue Linné, Paris 5e, 21 août 1870 – Corbeil-Essonnes, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 07 mars 1963), enterré au Père-Lachaise (20e division). Fils d'Edmond Alfred MALHERBE (Elbeuf, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 03 juin 1831 – Paris 5e, 06 février 1900), employé, et de Marie Eugénie Pauline BEURTEAUX (Paris ancien 1er, 15 août 1847 – Brunoy, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 04 septembre 1925), mariés à Paris ancien 2e le 23 octobre 1866. Epouse à Paris 6e le 16 septembre 1907 Eveline Marie Claudine RAUDNITZ (Paris 16e, 09 janvier 1885 – Brunoy, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 12 décembre 1959). Parents de Paul Louis Edmond MALHERBE (Paris 14e, 29 juillet 1915 – Paris 13e, 14 décembre 1968), artiste peintre.
Premier Second grand prix de Rome en 1898 avec la cantate Radegonde, puis deuxième Premier grand prix en 1899 avec la cantate Callirhoé. On lui doit le Jugement de Pâris, symphonie (Opéra, 27 octobre 1905) ; Madame Pierre, drame lyrique en quatre actes (Château-d'Eau, 05 juin 1912).
MARCELLES Paul (Marcel Paul Roger FOURNIER dit). — Compositeur français (14 rue de Berlin, Paris 9e, 16 novembre 1863 – Saint-Jean-Cap-Ferrat, Alpes-Maritimes, 25 mai 1947). Fils de Lucien FOURNIER (Paris ancien 2e, 22 décembre 1833 – Paris 9e, 07 janvier 1890), domestique, et de Jeanne Marie Louise DELATTRE (Bruxelles, Belgique, v. 1834 – Paris 9e, 06 août 1870), mariés le 16 août 1856. Epouse à Paris 16e le 31 mai 1897 Eugénie Madeleine Marthe DESFOSSÉS (L'Isle-Adam, Val-d'Oise, 29 juillet 1877 – Saint-Jean-Cap-Ferrat, 23 décembre 1958).
Elève de l'École Centrale des arts et manufactures. Élève, pour la musique, de Gédalge. Il a fait représenter Pierrette Doctoresse, pantomime en 1 acte avec Gaston Guérin (Cercle Mathurins, 1891) ; Ludus pro patria, pantomime en 1 acte avec Gerbault et Artus (Bodinière) ; Veuve Prosper, successeur, opérette en 3 actes avec Vély et Alévy (Déjazet) ; Une bonne soirée, opérette en 1 acte avec Vély et Alévy (Ambigu, 1894) ; Zut, pantomime en 1 acte (Cercle Funambulesque). Paul Marcelles a composé la musique de plusieurs revues : Paris-Forain, de Redelsperger ; Paris-Trianon, de Vély et Alévy ; les Dessous de l'année, de Clairville et Vély (Nouveau-Théâtre). En préparation en 1897 : les Travaux d'Hercule, opérette en 3 actes avec Vély et Alévy ; Hors Cadre, opérette en 1 acte avec Clairville et Guérin, etc. En 1897, il habitait 13 rue de Turin à Paris 8e.
MARÉCHAL Charles Henri. — Compositeur français (8 passage du Jeu de Boules, Paris ancien 6e, 22 janvier 1842 – Paris 17e, 12 mai 1924) enterré au Père-Lachaise (1re division). Fils d'Amédée Antoine Marie MARÉCHAL (Paris, 29 novembre 1814 – Charenton-le-Pont, Seine [auj. Val-de-Marne], 30 mai 1895), chef du matériel des Folies-Dramatiques, et de Caroline Victoire Nicole DANNEAU (1821 – Paris 17e, 27 janvier 1902), mariés à Paris ancien 2e le 01 mars 1841. Epouse à Paris 6e le 27 avril 1878 Jeanne SCELLIER DE GISORS (Paris ancien 10e, 07 mars 1852 – Paris 17e, 11 juin 1915) ; parents de Caroline Henriette Suzanne MARÉCHAL (Bellevue, Meudon, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 12 août 1880 – Paris 13e, 03 novembre 1901).
Il entra au Conservatoire en 1866. En 1870, il remporta le premier grand prix de Rome en même temps que Ch. Lefebvre, avec la cantate le Jugement de Dieu. Il débuta par un oratorio, la Nativité, puis se voua plus particulièrement à la scène : les Amoureux de Catherine (Opéra-Comique, 1876), la Taverne des Trabans (Opéra-Comique, 1881), Calendal (1894), Ping-Sing (1895), le Lac des aulnes, ballet (1907), etc. On lui doit encore des scènes chorales, des mélodies, des pièces de piano, et 3 livres de souvenirs : Rome (1904), Paris (1907), Lettres et souvenirs, 1870‑1874 (1920). Il est également l'auteur des deux jolis morceaux intercalés dans l'Ami Fritz, de MM. Erckmann et Chatrian.
Études musicales au Conservatoire ; grand prix de Rome en 1870. Débute au théâtre par les Amoureux de Catherine, opéra-comique en 1 acte de J. Barbier, d'après Erckmann-Chatrian (Opéra-Comique, 08 mai 1876) ; donne ensuite la Taverne des Trabans, opéra-comique en 3 acte, avec J. Barbier (Opéra-Comique, 31 décembre 1881) ; l'Étoile, opéra-comique en 1 acte de P. Collin (Théâtre-d'Application, 31 mai 1889) ; Deïdamie, opéra en 2 actes d'Édouard Noël (Opéra, 15 septembre 1893) ; Calendal, opéra en 4 actes de Perrier et Mistral (Rouen, 21 décembre 1894). Maréchal a composé la musique de scène de l'Ami Fritz (Comédie-Française, 1876) ; des Rantzau (Comédie-Française, 1882) ; de Smilis (Comédie-Française, 1884) ; de Crime et Châtiment (Odéon, 1888). Il a fait exécuter au Conservatoire, en 1876, la Nativité, poème sacré de Cicile ; aux Concerts Colonne : les Vivants et les Morts, strophes de Ph. Gille (1886), le Miracle de Naïm, drame sacré de Paul Collin (1891). Au concours musical de Rouen : la Légende de Jumièges, poème de Noël (26 juillet 1896). Il a composé une quantité de mélodies, morceaux pour piano, chant et orchestre, plusieurs chœurs pour l'enfance, quelques morceaux de musique religieuse : Ave Maria, Agnus Dei, Kyrie, Notre Père, O Salutaris, etc., et deux opéras : Daphnis et Chloé et Ping-Sing, non représentés en 1897. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 31 décembre 1897. En 1897, il habitait 11 bis rue Viète à Paris 17e, où il est décédé à quatre-vingt-deux ans.
MARIOTTE Antoine. — Compositeur français (1875–1944). => biographie
MARTINI (Johann Paul Aegidius [en français Jean Paul Égide] SCHWARTZENDORF dit). — Compositeur français d'origine allemande (Freistadt, Haut-Palatinat, 31 août 1741 – 2 rue de la Paix, Paris ancien 1er, 14 février 1816). Enterré au Père-Lachaise. Epouse (divorce le 06 juin 1794) Marguerite CAMELOT (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 15 novembre 1743 – Nancy, 30 septembre 1826) ; parents de quatre enfants.
Il se fixe à Nancy en 1760, puis à Paris en 1764. Il s’occupe d’abord de musique militaire, puis aborde le théâtre. Il fait représenter à l’Opéra-Comique : l’Amoureux de quinze ans (1771), le Fermier (1772), Henri IV (1774), le Droit du seigneur (1783), les Accordées de village (1797), Annette et Lubin (1800). De 1795 à 1802, il exerce les fonctions d’inspecteur des études au Conservatoire, puis devient intendant de la musique royale en 1815. Il écrit alors de nombreuses partitions de musique de chambre et d’œuvres religieuses : psaumes, messes solennelles et 1 Requiem. Il est, en outre, l’auteur de la célèbre romance Plaisir d’amour.
MARTY Georges Eugène. — Compositeur et chef d'orchestre français (83 rue du Faubourg-Saint-Martin, Paris 10e, 16 mai 1860 – 11 rue Pigalle, Paris 9e, 11 octobre 1908), enterré au cimetière des Batignolles (11e division). Fils de Pierre Jean-Baptiste MARTY (Castres, Tarn-et-Garonne, 03 janvier 1822 – Paris 9e, 25 février 1905), artiste, et d'Henriette LURION (Longeville-lès-Metz, Moselle, 05 février 1836 – ap. 1908), lingère, mariés à Paris ancien 5e le 12 octobre 1854. Epouse à Paris 9e le 10 août 1895 Séraphine Louise Marie DE WULF (Bruxelles, Belgique, 19 juin 1869 – Bruxelles, 25 mai 1950), artiste lyrique. Parents de Georgette Henriette MARTY (Paris 17e, 06 janvier 1896 – Paris 17e, 16 décembre 1900).
Entre au Conservatoire en 1872 ; 1re médaille de solfège (1875) ; 1er prix d'harmonie (1878) ; mention pour Rome en 1879 avec la cantate Médée, puis second grand prix en 1880 avec la cantate la Reine Flore et enfin premier grand prix de Rome à l'unanimité en 1882 avec la cantate Edith. Deux fois lauréat des concours de la Ville de Paris. A fait exécuter : Édith, cantate du prix de Rome (Concerts Colonne, 1882) ; Ballade d'hiver (Concerts Pasdeloup, 1885) ; Ouverture de Balthazar, Matinée de Printemps (Concerts Lamoureux, 1887-88) ; Lysic, pantomime en 1 acte avec E. Larcher (Cercle funambulesque, 1888) ; le Duc de Ferrare, drame lyrique avec P. Milliet (fragments, Concerts de l'Opéra, 1896). Georges Marty a composé en outre plusieurs suites d'orchestre, quantité de morceaux de piano à deux et quatre mains, des mélodies, chœurs, etc. ; Merlin enchanté, poème dramatique d'E. Moreau ; le Duc de Ferrare, drame lyrique en 3 actes avec P. Milliet, etc. En préparation en 1897 : la Grande Mademoiselle, opéra-comique en 3 actes avec Dubut de Laforest. Officier d'Académie, professeur de la classe d'ensemble vocal au Conservatoire, chef de chant à l'Opéra ; chef des chœurs et chef d'orchestre des Concerts de l'Opéra (saison 1895-1896) ; chef d'orchestre à l'Opéra-Comique (débuts le 11 mars 1900). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 16 août 1900. En 1897, il habitait 106 rue Jouffroy à Paris.
MARTZ Aristide. — Compositeur français (1879–1942). => biographie
MASCAGNI Pietro. — Compositeur italien (Livourne, 07 décembre 1863 – Hôtel Plaza, Rome, 02 août 1945). D'abord inhumé dans le cimetière monumental del Verano de Rome, en 1951 sa dépouille fut transportée au cimetière de la Miséricorde à Livourne. Fils de Domenico MASCAGNI (– Livourne, 12 août 1899), boulanger. Epouse le 03 février 1889 Lina CARBOGNANI (– ap. 1926). Parents de de Domenico "Mimi" MASCAGNI (04 février 1889 – ap. 1935) ; de Dino MASCAGNI (03 janvier 1891 – ap. 1917) ; d'Emy MASCAGNI (1892 – ap. 1938).
Elève de Ponchielli à Milan, il était un obscur chef de musique municipale dans une petite ville de l’Italie méridionale, quand il remporta le concours Sonzogno avec son opéra en 1 acte, Cavalleria rusticana (Rome, 1910), qui connut un succès mondial. Le sujet est tiré d’un conte du grand romancier réaliste sicilien Giovanni Verga. La musique a comme point de départ le réalisme de Carmen et l’exploitation de certaines trouvailles extérieures du drame wagnérien, dans un climat de passion brûlante. Mascagni devint ainsi le chef de file du « vérisme » italien, mais il ne retrouva plus la veine éclatante de son premier succès. Après la réussite de l’idylle l’Amico Fritz (1891), seul Iris (1898) s’impose à la considération, par la sérieuse application de sa recherche harmonique. De Guglielmo Ratcliff (1895), on rappelle l’intermède orchestral, et de le Maschere (comédie lyrique en 1 prologue et 3 actes, livret de Luigi Illica, Théâtre Costanzi de Rome, 17 janvier 1901), la belle ouverture. Autres opéras : I Rantzau (1892), Amica (1905, en français, pour Monte-Carlo), Isabeau (1911), Parisina (1913), Lodoletta (1917), Il Piccolo Marat (1921), Nerone (1935).
version française de Cavalleria rusticana (Chevalerie rustique) (1892) de Pietro Mascagni
MASSÉ Félix Marie dit Victor. — Compositeur français (17 rue du Marché, Lorient, Morbihan, 07 mars 1822* – 26 rue Laval [devenue en 1887 rue Victor-Massé], Paris 9e, 05 juillet 1884), enterré au cimetière de Montmartre (26e division). Fils de Michel MASSÉ (Landerneau, Finistère, 25 mai 1785 –), cloutié, et de Jeanne Marie LE MEUT (Auray, Morbihan, 07 mars 1801 – Maisons-sur-Seine [auj. Maisons-Laffitte], Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 11 octobre 1852), mariés à Lorient le 18 octobre 1821. Epouse à Paris ancien 2e le 21 octobre 1854 Zoé Zélie MAYER (Lyon, Rhône, 12 janvier 1816 – Paris 9e, 03 juillet 1885) ; parents de Zoé Jeanne Marie MASSÉ (Paris ancien 1er, 11 janvier 1848 – Paris 17e, 28 mai 1910) [épouse à Paris 9e le 07 août 1871 le librettiste Philippe GILLE].
Il entra au Conservatoire en 1834, fut élève de Zimmermann et de Halévy, et y obtint les premiers prix de piano (1838), d'harmonie et d'accompagnement (1840), de contrepoint et fugue (1843). Le premier grand prix de Rome lui fut décerné en 1844. A son retour, il se fit remarquer par des mélodies sur les Orientales de Victor Hugo, et débuta au théâtre avec la Chanteuse voilée (1832), un acte qui fut bien accueilli à l'Opéra-Comique. Galatée (ou Galathée) suivit de près (livret de Jules Barbier et Michel Carré, création le 14 avril 1852), au même théâtre; puis vinrent les Noces de Jeannette (1853), la Fiancée du diable (1854), Miss Fauvette et les Saisons (1855), toujours à l'Opéra-Comique. Au Théâtre-Lyrique : la Reine Topaze (1856) ; le Cousin de Marivaux, au théâtre de Bade (1857) ; les Chaises à porteurs (Opéra-Comique, 1858) ; la Fée Carabosse (théâtre Lyrique, 1859) ; la Mule de Pédro (Opéra, 1863) ; Fior d'Aliza (Opéra-Comique, 1866) ; le Fils du brigadier (Opéra-Comique, 1867) enfin, Paul et Virginie (Théâtre-Lyrique, 1876). Dans cette série, la Chanteuse voilée, les Noces de Jeannette, Galatée, la Reine Topaze et Paul et Virginie sont comptés comme les meilleurs. Massé a encore publié des recueils de Chants bretons, du Soir, d'Autrefois, qui contiennent de jolies mélodies. Le genre de Massé est le demi-caractère. Son œuvre, sans être sérieux, n'est pas absolument léger ; la clarté le distingue, et, si l'originalité n'y domine pas, au moins est-il toujours d'une bonne facture et d'une grande entente scénique. Il fut nommé chevalier (14 juin 1856), puis officier (08 février 1877) de la Légion d'honneur. Chef des chœurs à l'Opéra depuis 1860, professeur de composition au Conservatoire (1866-1880), il fut élu membre de l’Institut en 1871.
affiche pour Paul et Virginie (1876) de Victor Massé, par Edward Ancourt
MASSENET Jules. — Compositeur français (1842–1912). => biographie
MÉHUL Étienne Nicolas. — Compositeur français (Givet, Ardennes, 22 juin 1763 – 26 rue de Montholon, Paris, 18 octobre 1817), enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de Jean-François MÉHUL (Mazerulles, Meurthe-et-Moselle, 15 janvier 1729 – Givet, 27 avril 1806) et de Marie Cécile KEULY (Givet, 1735 – Givet, 17 janvier 1812), mariés à Givet le 11 août 1761. Père adoptif de Louis Joseph DAUSSOIGNE-MÉHUL (Givet, 10 juin 1790 – Liège, Belgique, 10 mars 1875), compositeur. Epouse à Paris le 30 novembre 1800 Marie Madeleine Joséphine GASTALDY (Avignon, Vaucluse, 15 août 1776 – Lyon 1er, Rhône, 19 mai 1857).
Organiste à dix ans, Méhul fut envoyé à Paris (1778), où il eut la révélation de l’Iphigénie en Tauride de Gluck (1779). Gluck l’engagea à écrire pour le théâtre. De 1790 à 1807, Méhul a composé 25 opéras ou opéras-comiques, dont quelques-uns en collaboration. Pendant la Révolution, il a écrit des œuvres patriotiques diverses, dont le célèbre Chant du départ (1794) ; plus tard, un Chant lyrique pour l’inauguration d’une statue de Napoléon à l’Institut (1811). A la fondation du Conservatoire (1794), Méhul a été l’un des quatre « inspecteurs » de l’enseignement. Il fut membre de l’Institut (1795) et chevalier de la Légion d'honneur (1804).
Méhul est l’un des musiciens qui ont à la fois prolongé le XVIIIe siècle et ouvert la voie aux artistes originaux du début du XIXe. Combinant le style dramatique de Gluck et le charme mélodique italien, il a cherché constamment à se renouveler. Le succès durable de Joseph (repris à l’Opéra-Comique jusque dans le premier tiers du XXe siècle) est justifié par la noblesse de la mélodie, la vigueur de la déclamation et l’ampleur des ensembles. Les ouvertures de Méhul ont un intérêt qui dépasse celui de la plupart des ouvertures contemporaines; elles annoncent celles de Weber et le poème symphonique. Celle du Jeune Henri est encore jouée au concert. Beethoven a estimé Méhul, dont la symphonie en mi mineur a des points de contact avec la 5e symphonie, sans qu’on puisse décider laquelle des deux a pu inspirer l’autre.
« Un des plus grands musiciens français, l'auteur du Chant du départ qui, avant la Marseillaise, enflammait les armées de la République. De toutes les œuvres d’Etienne-Nicolas Méhul, Joseph est la plus parfaite ; c'est aussi la plus célèbre et celle qui s'est le mieux maintenue au répertoire, mais à l'étranger plus encore qu'en France. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
MEMBRÉE Edmond [MEMBRÉ]. — Compositeur français (2 place du Neuf Bourg, Valenciennes, Nord, 14 novembre 1820 – Domont, Val-d'Oise, 10 septembre 1882). Enterré au Père-Lachaise (31e division) en septembre 1882, puis au cimetière Montmartre (21e division) en juillet 1899. Fils de Jean-Baptiste Philippe Joseph MEMBRÉ (Valenciennes, Nord, 28 juin 1795 – 1836), menuisier, et de Sophie Marceline Françoise Joseph PAMELARD (Denain, Nord, 02 avril 1792 – Paris ancien 11e, 26 janvier 1858). Epouse à Paris 10e le 16 novembre 1865 Catherine Clémence POTTY (Bordeaux, Gironde, 05 septembre 1844 – Paris 9e, 06 avril 1912), professeur de piano. Parents de Jeanne MEMBRÉ (Paris 9e, 12 mars 1867 – Paris 8e, 14 février 1898), professeur de piano ; Marguerite MEMBRÉ (Paris 9e, 05 juin 1872 – Boulogne-Billancourt, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 03 juin 1934).
Il fut envoyé à Paris en 1834 aux frais de sa ville natale pour perfectionner son éducation musicale, entra au Conservatoire ; puis se livra à l'enseignement et à la composition. Une mélodie : Page, écuyer, capitaine, qui fut populaire, attirant sur lui l'attention, Membrée voulut s'essayer au théâtre. Après avoir longtemps attendu, il parvint à faire représenter en 1874, à l'Opéra, l'Esclave, qui était reçu à ce théâtre depuis 1852, et à l'Opéra populaire (Châtelet), les Parias. Membrée a eu en outre deux petits ouvrages représentés, l'un à l'Opéra le 20 avril 1857, François Villon (opéra en 1 acte, livret de Got, dédié à Emile Marie) ; le second, la Fille de l'orfèvre, à Bade (1863). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 04 août 1875.
MERMET Charles Auguste. — Compositeur français (5 rue de l'Ecuyer, Bruxelles, Belgique, 05 janvier 1810 – 2 impasse Mazagran, Paris 10e, 03 juillet 1889), enterré au Père-Lachaise (36e division). Fils du baron Auguste MERMET (Belfort, 02 août 1775 – Montpellier, Hérault, 13 septembre 1820) et de la comtesse Elisabeth Marie Jeanne Guillemine D'AFFAYTADI DE GHISTELLES (Bruxelles, 07 juillet 1788 – Linne, Belgique, 06 décembre 1882) , mariés à Bruxelles le 09 janvier 1809.
Il a donné à l'Opéra le Roi David (l846), Roland à Roncevaux (1864) et Jeanne d'Arc (1876), ouvrages plus que médiocres. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 14 août 1865. En 1865, il habitait 34 boulevard de Italiens à Paris 9e.
MESSAGER André. — Compositeur et chef d'orchestre français (1853–1929). => biographie
MÉTRA Jules Louis Hyacinthe Olivier. — Compositeur français (5 rue Pavée-d'Andouilles, Reims, Marne, 02 juin 1830 – Paris 9e, 22 octobre 1889). Fils de Jean-Baptiste MÉTRA (Lyon, Rhône, 02 novembre 1795 – Châtillon-sur-Seine, Côte-d'Or, 29 mars 1872), artiste dramatique, et non reconnu de Rosine Marie LANGLADE (v. 1801 – ap. 1830), artiste dramatique. Epouse à Paris 17e le 17 août 1872 Henriette Caroline CHARTON (Montmartre, 25 septembre 1845 – Paris 17e, 20 juin 1910), artiste dramatique.
Il s'est livré presque exclusivement à la composition de la musique de danse. Parmi ses valses les plus populaires on compte le Tour du monde, la Vague, les Roses, etc. Il est, en outre, l'auteur de quelques opérettes données aux Folies-Bergère et d'un ballet intitulé Yedda, représenté à l'Opéra en 1879. Il a dirigé l'orchestre des Bals de l'Opéra.
MEYERBEER Giacomo (Jakob Liebmann BEER dit). — Compositeur allemand (Tasdorf, Prusse, 05 septembre 1791 – 2 rue Montaigne, Paris 8e, 02 mai 1864), enterré dans le cimetière juif de Berlin. Fils de Jacob Berg BEER (Francfort-sur-le-Main, Prusse, 10 juin 1769 – Berlin, 27 octobre 1825), banquier, et d'Henriette Amalie MEYER LIEPMANN WUFF (Berlin, 10 février 1787 – Berlin, 27 juin 1854), mariés à Berlin le 04 septembre 1786. Epouse à Berlin le 25 mai 1826 Minna MOSSON (Berlin, 08 avril 1804 – Wiesbaden, Prusse, 28 juin 1886).
Fils d’un riche banquier berlinois, Meyerbeer se montra de bonne heure doué pour la musique. Ses principaux maîtres ont été Clementi, Zelter et l’abbé Vogler. Sur les conseils de Salieri, il alla compléter sa formation en Italie et composa dans le style italien une série d’opéras (1817-1824). Mais c’est à Paris, à partir de 1826, qu’il a trouvé sa voie dans l’opéra romantique français, sorte de mélodrame historique en musique, où Meyerbeer a su s’adapter à la déclamation dramatique française tout en restant allemand par l’harmonie et l’orchestration et italien par la mélodie. En 1842, il s’établit à Berlin, où Frédéric‑Guillaume IV l’avait nommé directeur général de la musique, mais il continua à remporter ses grands succès à Paris.
La vogue immense et le décri de Meyerbeer correspondent à peu près au triomphe et à la décadence du mélodrame romantique, dont ses opéras sont une sorte de réplique musicale. Tantôt grandiloquent, tantôt fade et inconsistant, Meyerbeer a pourtant réussi des mélodies d’une ligne élégante (entrée de Vasco, au 4e acte de l’Africaine) ou des scènes dramatiques vigoureuses (duo du 4e acte des Huguenots). Il n’a aucune profondeur tragique, mais un sens très sûr de l’effet scénique, de la déclamation dramatique et de l’emploi des timbres de l’orchestre, où il est nettement supérieur à la plupart des auteurs d’opéras à succès de son époque et, surtout, aux Italiens. Le style composite des opéras de Meyerbeer et leur écriture vocale favorable aux chanteurs leur ont assuré partout un succès durable jusqu’en 1914. Mais la critique n’a jamais été unanime à son égard. Il a été fort malmené, notamment par Richard Wagner et Robert Schumann. En revanche, Hector Berlioz et Camille Saint-Saëns ont fait son éloge, surtout à propos de la partition des Huguenots.
Il fut nommé chevalier (15 janvier 1832), officier (09 août 1837), puis commandeur (03 mai 1849) de la Légion d'honneur.
« Le créateur d'un nouveau style de grand opéra français et le musicien de théâtre le plus populaire en France pendant une cinquantaine d'années. Meyerbeer avait été l'élève du célèbre abbé Vogler, et le condisciple de C. M. von Weber. » (Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
MILHAUD Darius. — Compositeur français (3 place Saint-Ferréol, Marseille, Bouches-du-Rhône, 04 septembre 1892 – Genève, Suisse, 24 juin 1974). Enterré dans le cimetière Saint-Pierre, carré israélite, à Aix-en-Provence. Fils de Gad Gabriel MILHAUD (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 01 septembre 1853 – Aix-en-Provence, 1942), négociant en amandes, banquier, et de Sophie ALLATINI (Marseille, 07 avril 1868 – Aix-en-Provence, 1943), contralto, mariés à Marseille le 30 août 1887. Epouse à Aix-en-Provence le 02 mars 1925 Madeleine MILHAUD (Paris 9e, 22 mars 1902 – Paris 18e, 17 janvier 2008), comédienne. Parents de Daniel MILHAUD (Paris, 09 février 1930 – Pietrasanta, Italie, 05 octobre 2014), artiste peintre, sculpteur.
Il se destine d’abord au violon, fait du quatuor, et poursuit ses études secondaires complètes au lycée d’Aix. Il entre au Conservatoire national de Paris en 1909, y travaille avec Dukas (orchestre), Xavier Leroux (harmonie), Gédalge (contrepoint), Widor (composition), et étudie la direction d’orchestre avec Vincent d’Indy. Il renonce au concours de Rome. Membre du « groupe des Six », il est professeur au Mill’s College (Californie) depuis 1939, fonction qu’il partage avec son poste de titulaire d’une classe de composition au Conservatoire national de Paris depuis 1945. Milhaud est un lyrique méditerranéen utilisant tous les procédés de langage actuellement connus, mais ennemi de tout système. Sa production est l’une des plus considérables de l’histoire de la musique : en 1957, elle dépassait 350 numéros d’opus. Elle touche aux genres les plus différents et s’y manifeste avec la même fécondité : opéra, oratorio, ballet, mélodie, quatuor à cordes, symphonie, sonate, musique de scène et de film. On ne peut donc qu’opérer un choix dans le catalogue de celui qui est le plus grand lyrique français de son époque. Il fut nommé chevalier (13 juillet 1933), officier (14 mars 1947), commandeur (01 juillet 1958), puis grand officier (26 août 1965) de la Légion d'honneur. [Acad. des beaux-arts, 1972]. OPÉRAS. ‑ La Brebis égarée (1910), Protée (1914), l’Orestie (1913‑1924), les Malheurs d’Orphée (1924), Esther de Carpentras (1925 ; Opéra-Comique 1938), le Pauvre Matelot (1926), la Sagesse (1935); Médée (1939), trilogie sud‑américaine comprenant : Christophe Colomb (1928), Maximilien et Bolivar (1935‑1936, représenté à l’Opéra en 1950). MÉLODIES. ‑ Ces œuvres, nombreuses, sont sur des poèmes de Chalupt, Latil, Claudel, Ronsard, Gide, Cocteau, ainsi que sur des textes de chants juifs populaires et traditionnels. PIANO. ‑ Suite (1913), Printemps (1915), Études avec orchestre (1923), le Carnaval d’Aix (1926), Automne (1932), Saudades do Brazil, Scaramouche, Bal à La Nouvelle‑Orléans, etc. ORCHESTRE. ‑ 7 symphonies. BALLETS. ‑ L’Homme et son désir, le Bœuf sur le toit (1920), la Création du monde (1923), Salade (1924), le Train bleu, les Songes, les Cloches. MUSIQUE DE CHAMBRE. ‑ Nombre de sonates pour différentes combinaisons instrumentales, trios à cordes et à vent, 18 quatuors à cordes, 5 quintettes. ŒUVRES LITTÉRAIRES. Etudes, Notes sur Erik Satie, Notes sans musique (souvenirs). Entretiens avec Claude Rostand. Notons encore des œuvres de musique pour le film et la scène. Milhaud a employé la polytonalité depuis le début de sa carrière, pensant, dès sa jeunesse, qu’un accord polytonal est plus subtil dans la douceur, plus violent dans la force. Mais il ne cherche pas à rompre avec l’univers tonal : dans ses œuvres les plus complexes au point de vue polytonal, le poids de la tonalité s’affirme toujours avec force; il cherche seulement à multiplier et à raffiner ses moyens d’expression. Ce souci se manifeste également dans le domaine orchestral : recherche de groupements d’instruments inaccoutumés, utilisation extrême des ressources de la batterie, dont il fait un véritable orchestre de percussion aux effets les plus subtils et les plus violents dans le domaine du timbre comme dans celui du rythme.
MISSA Edmond-Jean-Louis. — Compositeur français (27 rue Vesle, Reims, Marne, 12 juin 1861 – 2 rue du Helder, Paris 9e, 29 janvier 1910), enterré à Reims. Fils d'Eugène Edmond MISSA (Reims, 01 décembre 1839 – Marseille, Bouches-du-Rhône, 15 décembre 1882), représentant de commerce, et de Marie Louise DUVAL (Reims, 13 décembre 1842 – Paris 6e, 19 octobre 1897), professeur de musique [remariée avec Joseph Georges BRETONNEAU dit Georges BRET (Langeais, Indre-et-Loire, 26 août 1862 – Saint-Ouen, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 28 octobre 1930), artiste lyrique], mariés à Reims le 27 août 1860. Epouse à Paris 6e le 26 avril 1892 Jeanne Paule Julie BARBANT (Paris 6e, 06 janvier 1876 – Paris 6e, 23 février 1943). Parents d'Edmond Émile Georges MISSA (Paris 4e, 16 mai 1893 – Paris 20e, 18 avril 1970), épicier-mercier.
Elève de Jules Massenet, prix de Rome (1881), il a écrit de nombreux opéras (le Chevalier timide, Lydia, Lucas et Lucette [opéra-comique, livret de Paul Gravollet, 1905]), des opérettes (la Belle Sophie), des romances, des pièces de piano et de la musique symphonique.
Études musicales au Conservatoire, prix de fugue, mention honorable au concours du prix de Rome (1881, élève de Massenet). Prix Cressent. A fait représenter Juge et Partie, opéra-comique en 2 actes d'Adenis (Opéra-Comique, 17 novembre 1886) ; Lydia, opéra-comique en 1 acte de Lyden et Smoni (Dieppe, 26 juillet 1887) ; le Chevalier timide, opéra-comique en 1 acte de Busnach (Menus-Plaisirs, 01 septembre 1887) ; la Belle Sophie, opérette en 3 actes de Burani et Adonis (Menus-Plaisirs, 11 avril 1888) ; Doctoresse, pantomime en 1 acte de Hugounet et Villeneuve (Bouffes-Parisiens, 17 décembre 1890) ; la Princesse Nangara, opérette en 3 actes avec Battaille (Reims, 12 mars 1892) ; Mariage galant, opéra-comique en 1 acte de Boucheron et Oswald, musique avec Pietrapertosa (Menus-Plaisirs, 03 décembre 1892) ; Tararaboum-revue, revue en 4 actes de Ferrier et Delilia (Menus-Plaisirs, 30 décembre 1892) ; l'Hôte, pantomime en 3 actes avec M. Carré et Hugounet (Casino de Paris, 23 mai 1893) ; Dinah, comédie lyrique en 4 actes de M. Carré et Choudens (Comédie-Parisienne, 28 juin 94) ; Ninon de Lenclos, opéra-comique en 4 actes de Lénéka et Bernède (Opéra-Comique, 19 février 1895) ; le Dernier des Marigny, revue en 4 actes avec M. Carré et Colias (Folies-Marigny, 22 janvier 1896) ; les Deux Peuples, 1 acte avec Roger Milès (Olympia, 30 septembre 1896). En préparation en 1897 : la Peur, drame mimé en 2 actes ; Rosel, drame lyrique en 3 actes ; Lulli, opéra-comique en 3 actes ; la Pitchounette, 3 actes ; les Demi-Vierges, 4 actes ; le Grand Gueux, 4 actes ; Muguette, opéra en 5 actes avec M. Carré et Hartmann (pour l'Opéra-Comique), etc. Missa est l'auteur d'un grand nombre de mélodies romances, chœurs ; morceaux pour piano, orchestre, etc. En 1897, il habitait 8 rue Castex à Paris.
MONDONVILLE Jean-Joseph CASSANÉA DE. — Violoniste et compositeur français (Narbonne, Aude, décembre 1711 [baptisé le 25 décembre 1711] – Belleville, Seine [auj. dans Paris], 08 octobre 1772). Fils de Joseph CASSANÉA DE MONDONVILLE (Bordeaux, Gironde, 23 décembre 1676 – ap. 1715), musicien, et de Thérèse CASTAGNER (Narbonne, 15 novembre 1678 – Narbonne, 22 avril 1716), mariés à Narbonne le 12 août 1704. Frère aîné de Jean CASSANÉA DE MONDONVILLE dit le Jeune (Narbonne, 13 avril 1716 –), compositeur. Epouse à Paris le 26 juillet 1747 Anne-Jeanne BOUCON (Paris, 12 octobre 1708 – Paris, 07 février 1780), claveciniste. Grand-père de Charles Jean Justin DE MONDONVILLE, baryton de l'Opéra-Comique.
Il se fit connaître par des motets, différentes pièces de musique de chambre et par des opéras, dont les plus renommés sont le Carnaval du Parnasse (1749) ; Titon et Aurore (1753) et Daphnis et Alcimadure en patois languedocien (1754). Très intrigant et vivement protégé à la cour, Mondonville eut en Mme de Pompadour un soutien puissant. À l'époque de la guerre des Bouffons (1753), la favorite s'étant prononcée pour la musique française, ce fut Mondonville qui fut choisi pour en être le champion. Pour soutenir ce combat, il écrivit Titon et Aurore. On ne sait trop ce qui se serait passé si toutes les précautions n'avaient été prises à l'avance pour assurer la victoire à la musique française. Le jour de la première représentation, tout le parterre fut occupé par les gendarmes de la maison du roi, défenseurs des Français ; de telle sorte qu'il ne resta plus pour le coin de la reine, tenant pour les Bouffons, que les corridors du théâtre. Dans de pareilles conditions, la victoire était vraiment trop facile. Pourtant les Bouffons furent renvoyés le lendemain.
MONPOU François Louis Hippolyte. — Compositeur français (Paris, 12 janvier 1804 – Orléans, Loiret, 10 août 1841). Enterré au Père-Lachaise (58e division). Fils de François Hyppolite MONPOU (v. 1772 – Paris ancien 10e, 29 juillet 1828), tapissier, et de Marie Jeanne Françoise MILLET (Paris, v. 1782 – Sceaux, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 31 octobre 1834), mariés en juin 1801. Epouse Pauline Aspasie OSCHENS (Paris, 15 juin 1802 – Bourg-la-Reine, 30 mars 1868). Parents d'Anna Angélique MONPOU (Paris, 24 décembre 1823 – ap. 1885).
Il fut élève de Choron et demeura longtemps dans son école comme accompagnateur-répétiteur. Après la fermeture de l'école de Choron, Monpou, dont l'éducation musicale était peu solide, se livra à la composition des romances et obtint, avec elles, un succès de popularité très accentué. L'Andalouse, Sara la baigneuse, le Fou de Tolède, etc., ont été chantées partout. Plus tard, il se risqua à la scène et aborda l'Opéra‑Comique avec les Deux Reines (1835), petit acte où se trouve l'air connu : Adieu, mon beau navire. Le succès en fut considérable. Il donna ensuite le Luthier de Vienne (1836) ; Piquillo (opéra-comique, livret d’Alexandre Dumas et de Gérard de Nerval, créé Salle Favart le 31 octobre 1837) ; Un Conte d'autrefois et le Planteur (1839) ; enfin la Chaste Suzanne, à la Renaissance, vers la fin de la même année.
MONSIGNY Pierre Alexandre. — Compositeur français (Fauquembergues, Pas-de-Calais, 17 octobre 1729 – 188 rue du Faubourg-Saint-Martin, Paris, 14 janvier 1817). Enterré au Père-Lachaise. Fils de Nicolas MONSIGNY (Desvres, Pas-de-Calais, 26 janvier 1697 – Saint-Omer, 16 avril 1758), régisseur, et de Marie-Antoinette DUFRESNE (Fauquembergues, 28 décembre 1703 –), mariés à Fauquembergues le 07 février 1730. Epouse à Paris le 07 janvier 1784 Amélie Françoise Marie Adélaïde CHAPELON DE VILLEMAGNE (Narbonne, Aude, 06 novembre 1754 – Saint-Cloud, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 27 novembre 1829). Parents d'Antoine Louis Marie Henri de MONSIGNY (Paris, 26 octobre 1787 – 1853) ; d'Adèle Marie Geneviève MONSIGNY (Saint-Cloud, 03 janvier 1789 – Saint-Cloud [auj. La Celle-Saint-Cloud], Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 30 mai 1865) ; d'Alexandre Marie Joseph de MONSIGNY (Paris, 17 septembre 1791 – La Chapelle-Gauthier, Seine-et-Marne, 23 juillet 1853), percepteur des contributions directes.
Parallèlement à ses études classiques chez les jésuites de Saint‑Omer, il apprend le violon. A la mort de son père, il doit subvenir aux besoins de sa famille, et travaille, dès 1749, dans les bureaux du receveur général du clergé, à Paris. En 1758, après cinq mois d’études musicales avec Gianotti, il écrit pour le Théâtre de la Foire, compose 12 partitions (plusieurs avec Sedaine) qui le conduisent au faîte de la notoriété, puis, après 1777, s’enferme dans un silence total. Entre‑temps, il achète la charge de maître d’hôtel du duc d’Orléans (1768), devient administrateur de ses domaines, puis inspecteur général des canaux (1785). La Révolution le ruine. L’Opéra‑Comique lui verse en 1798 une pension de 2 400 livres. En 1800, il succède à Piccinni comme inspecteur des études au Conservatoire, mais son poste est supprimé en 1802. Chevalier de la Légion d’honneur (1804), il est élu à l’Institut (1813) à la mort de Grétry. On lui doit : 11 opéras‑comiques (les Aveux indiscrets, 1759; le Maître en droit, 1760; le Cadi dupé et On ne s’avise jamais de tout, 1761 ; le Roi et le Fermier, 1762 ; Rose et Colas, 1764 ; l’Ile sonnante, 1768 ; le Déserteur, 1769 ; le Faucon, 1772 ; la Belle Arsène, 1775; Félix ou l’Enfant trouvé, 1777), 1 ballet héroïque (Aline, reine de Golconde, 1766), 2 pièces refusées à l’Opéra (Philémon et Baucis, et Pagamin de Monègue), 1 opéra-comique inédit, récemment retrouvé (Robin et Marion), et quelques pages de la Rosière de Salency de Favart. Considéré comme l’un des créateurs de l’opéra-comique français, Monsigny, qui pratique l’harmonie plus par instinct que par science, se distingue par une grande facilité mélodique et un sens évident du théâtre. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1804.
MONTAUBRY Édouard. — Compositeur et chef d'orchestre français (1824 – 1883). => biographie
MONTAUBRY Édouard fils. — Chanteur et compositeur français (1855 – 1930). => biographie
MONTAUBRY Félix. — Ténor et compositeur français (1826 – 1898). => biographie
MONTFORT Alexandre (Alexandre DEMONFORT dit). — Compositeur français (Paris ancien 5e, 19 mai 1803 [29 floréal an XI] – 83 rue Neuve-des-Petits-Champs [auj. rue des Petits-Champs], Paris ancien 1er, 12 février 1856), enterré au cimetière de Montmartre (25e division). Fils d'Alphonse Louis DEMONTFORT (Paris, 18 novembre 1775 – Paris ancien 10e, 16 mai 1833), marchand de curiosités, et d'Anne Antoinette DUBOIS (Clichy-la-Garenne, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 17 janvier 1783 – Paris 7e, 26 septembre 1870), couturière, mariés à Paris ancien 11e le 17 septembre 1808. Frère d'Antoine Alexandre MONTFORT (Paris ancien 3e, 03 avril 1802 – Paris 1er, 28 septembre 1884), artiste peintre. Epouse à Paris le 15 janvier 1843 Marie Louise Alexandrine DACHEUX (Paris, 11 janvier 1823 – Paris 9e, 16 août 1896), nièce de François Louis CROSNIER, directeur de l'Opéra-Comique.
En 1829 il obtint le 2e second Prix avec la cantate Cléopâtre, et en 1830 le 2e premier grand Prix de Rome avec la cantate la Mort de Sardanapale. On lui doit un ballet : la Chatte métamorphosée en femme (Opéra, 16 octobre 1837), des mélodies, des pièces pour piano, et des opéras-comiques : Polichinelle (20 juin 1839), la Jeunesse de Charles-Quint (01 décembre 1841), la Sainte-Cécile (19 septembre 1844), la Charbonnière (13 octobre 1845), l'Ombre d'Argentine (28 avril 1853), Deucalion et Pyrrha (08 octobre 1855).
MOREL Auguste François. — Compositeur et critique musical français (Marseille, Bouches-du-Rhône, 26 novembre 1809 – 15 rue Laval [auj. rue Victor-Massé], Paris 9e, 23 avril 1881). Fils de Joseph Marie Louis MOREL (Siccieu-Saint-Julien-et-Carisieu, 11 octobre 1762 – Marseille, 23 novembre 1843), commissionnaire chargeur, et Claire Françoise ARNOUX (Marseille, 01 novembre 1778 – Marseille, 01 juin 1869).
Il fit tout seul son éducation musicale. Il avait plus de vingt‑cinq ans, lorsque, parvenu enfin à vaincre l'obstination de sa famille, il put se livrer entièrement à l'art. Apprécié d'abord par ses romances, puis par sa musique de chambre (couronnée à deux reprises par l'Institut) et aussi par sa musique symphonique, Morel a de plus abordé le théâtre. En 1860, le Grand Théâtre de Marseille donna avec succès son Jugement de Dieu. Directeur du Conservatoire de Marseille de 1852 à 1873, il s'est efforcé de développer l'ensemble de l'enseignement dans cet établissement. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 04 août 1863.
MOUSSORGSKI Modest Petrovitch. — Compositeur russe (Karevo, gouvernement de Pskov, 21 mars 1839 [02 avril dans le calendrier grégorien] – Saint‑Pétersbourg, 16 mars 1881 [28 mars dans le calendrier grégorien]). Enterré dans le cimetière Tikhvine du monastère Saint-Alexandre-Nevski de Saint-Pétersbourg. Fils de Peter MOUSSORGSKI (Karevo, v. 1798 – Saint-Pétersbourg, 1853) et de Julia CHIRIKOVA (1808 – Saint-Pétersbourg, 17 mars 1865), mariés en 1828.
ŒUVRES VOCALES. ‑ A. 62 mélodies, dont les 3 grands cycles : la Chambre d’enfants (1868-1870), Sans soleil (1874), Chants et danses de la mort (1875). ‑ B. Des œuvres chorales : Œdipe (1858) ; le Roi Saül (1863) ; la Défaite de Sennachérib (1867) ; Josué Navine (1877-1878) ; 4 chœurs d’hommes (1880). ŒUVRES INSTRUMENTALES. ‑ A. Une vingtaine de pièces de piano, dont l’Intermezzo (1861) et les Tableaux d’une exposition (1874). ‑ B. Musique symphonique : 2 scherzos (1858) ; Alla marcia notturna (1861) ; Intermezzo in modo classico (1867, transcription de l’Intermezzo pour piano) ; Une nuit sur le mont Chauve (poème symphonique, 1867, mais il est à noter que la version originale de Moussorgski n’a jamais été retrouvée). ŒUVRES DRAMATIQUES. ‑ Des ébauches pour le Libyen, d’après Salammbô de Flaubert (1864) ; le Mariage d’après Gogol (1868 ; seul, le 1er acte a été entièrement rédigé) ; Boris Godounov (1re version : 1868‑1870, 2e version : 1870‑1872) ; ébauches pour Mlada, opéra‑ballet (1871) ; Khovanchtchina (1872-1881, inachevé) ; la Foire de Sorotchintzi, comédie musicale d’après Gogol (1874‑1881, inachevée).
MOUZIN Édouard. — Compositeur français (1822 – 1894). => biographie
MOZART Johannes Chrysosthomus Wolfgang Theophilus dit Wolfgang Amadeus. — Compositeur autrichien (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 05 décembre 1791). On lui doit les opéras : Die Schuldigkeit des ersten Gebotes KV 35 (1767), Apollo et Hyacinthus KV 38 (1767), la Finta Semplice KV 51 (1768), Bastien et Bastienne KV 50 (1768), Mithridate, re di Ponto KV 87 (1770), Ascanio in Alba KV 111 (1771), Il Sognio di Scipione KV 126 (1772), Lucio Silla KV 135 (1772), la Finta Giardiniera KV 196 (1774), Il Re pastore KV 208 (1775), les Petits Riens (ballet) KV 299b (1778), Thamos KV 345 (1779), Zaide KV 344 (1779), Idomeneo KV 366 (1781), Die Entführung aus dem Serail KV 384 (1782), l’Oca del Cairo, KV 422 (1783), lo Sposo deluso KV 430 (1783), Der Schauspieldirektor KV 486 (1786), le Nozze di Figaro KV 492 (1786), Don Giovanni KV 527 (1787), Cosi fan tutte KV 588 (1790), Die Zauberflöte KV 620 (1791), la Clemenzia di Tito KV 621 (1791).
« Le plus grand musicien qu'ait donné l'Autriche. Seule sa prodigieuse fécondité a pu déprécier son œuvre en y mettant trop de choses hâtives et d'occasion. Mais dans sa production, l'œuvre de théâtre ressort avec éclat et suffirait à elle seule à assurer à son auteur l'immortalité. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
version française de l'Oca del Cairo (l'Oie du Caire) de Mozart (vers 1868), dessin de Stop
NARGEOT Pierre Julien. — Violoniste, compositeur et chef d'orchestre français (Paris ancien 4e [auj. 1er], 14 janvier 1799 [25 nivôse an VII] – 9 rue de la Tour, Paris 16e, 30 août 1891). Fils de Denis François NARGEOT et de Marie Anne CIOR, mariés à Paris le 02 novembre 1793. Frère de Jean Denis NARGEOT (Paris, 29 novembre 1795 – Paris 3e, 30 janvier 1871), graveur. Epouse à Paris ancien 2e le 28 décembre 1824 Justine Reine Charlotte JADIN (Paris ancien 2e, 02 avril 1807 – Paris 16e, 17 octobre 1892). Parents de Louise Marguerite NARGEOT (Paris ancien 2e, 03 avril 1836 – Paris 16e, 08 octobre 1904).
Il fut musicien dans les orchestres de l’Opéra-Comique (alto), du Théâtre-Italien, puis de l’Opéra (alto puis violon, 31 janvier 1826-01 septembre 1839), et enfin chef d'orchestre du Théâtre des Variétés. Il obtint le 2e second grand Prix de Rome en 1828 avec la cantate Herminie. On lui doit des opérettes (Dans le pétrin ; les Ouvrières de qualité).
NEY Napoléon Joseph, 2e prince de la Moskowa. — Compositeur et musicographe français (59 rue Saint-Lazare, Paris ancien 2e, 08 mai 1803 [18 floréal an XI] – 6 rue de la Varrerie, Saint‑Germain‑en‑Laye, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 25 juillet 1857). Fils aîné du maréchal Michel NEY (Sarrelouis, Lorraine [auj. en Allemagne], 10 janvier 1769 – Paris ancien 12e, 07 décembre 1815), maréchal d'Empire, et d'Aglaé Louise AUGUIE DE LASCANS (Paris, 24 mars 1782 – Paris ancien 8e, 02 juillet 1854), mariés à Thiverval-Grignon, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], le 05 août 1802. Epouse à Paris le 26 janvier en 1828 Albine Etiennette Marguerite LAFFITTE (Paris ancien 2e, 12 mai 1805 – Paris 9e, 09 février 1881), fille du banquier Jacques LAFFITTE. Parents d'Albine Marie Napoléone Eglé NEY DE LA MOSKOWA (Paris ancien 2e 18 octobre 1832 – Cannes, Alpes-Maritimes, 30 mars 1890), et de Michel Napoléon Laffitte Aloys NEY DE LA MOSKOWA (Paris ancien 2e, 06 février 1837 – Paris ancien 12e, 19 mai 1852).
Homme politique et général de brigade, il servit en Algérie, devint sénateur (1852) et général (1853). Il s’intéressa à la musique, pour laquelle il semble avoir été fort doué, et qu’il cultiva toute sa vie. On connaît, entre autres compositions de lui, 1 messe (1831) et 2 opéras-comiques : le Cent‑Suisse (Opéra-Comique, 1840) et Yvonne (Opéra-Comique, 1855). Il fonda en 1843 la Société de musique vocale, religieuse et classique, qui exécuta sous sa direction, dans son palais, des œuvres des XVIe et XVIIe s. Ces œuvres furent ensuite publiées par ses soins en 11 volumes, dont Grove a recensé le contenu dans son dictionnaire. Archéologue distingué, il contribua à faire connaître en France les maîtres des seizième et dix‑septième siècles.
NIBELLE Adolphe André. — Compositeur français (Gien, Loiret, 09 octobre 1825 – 200 rue du Faubourg Saint-Denis, Paris 10e, 17 mars 1895). Fils d'André NIBELLE (Poilly-lez-Gien, 07 mai 1796 – Gien, 15 avril 1881), greffier, et de Clara HODEAU (Gien, 25 juin 1807 – Gien, 29 avril 1881).
Il fut admis au Conservatoire en 1841 ; y remporta les premiers prix d'harmonie (1850) et étudia la composition avec Halévy. Nibelle a donné quelques opérettes : le Loup‑Garou, les Quatre Cents Femmes d'Ali-Baba, etc, et écrit plusieurs mélodies : les Heures musicales, Chants des aïeux, etc.
NICOLAÏ Otto (Carl Otto EHRENFRIED dit). — Compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand (Königsberg, [auj. Kaliningrad], Prusse orientale [auj. Russie], 09 juin 1810 – Berlin, Prusse [auj. Allemagne], 11 mai 1849). Fils de Carl Ernst Daniel NICOLAÏ (Allemagne, v. 1795 – Allemagne, v. 1857), pianiste, et de Christiane Wilhelmine LAUBER (Allemagne, v. 1782 – Allemagne, v. 1754).
Après avoir fait ses études à Berlin et à Rome, il devint en 1839 chef d’orchestre à l’Opéra de Vienne, ville où il fonda les Concerts philharmoniques. Un an après, il partit pour Trieste et y donna Enrico II, qui fut bientôt suivi de il Templario (Turin, 1840) ; d'Odoardo e Gildippa et de il Proscritto (Milan, 1841). Ensuite il reprit sa place à Vienne. Il fut nommé chef d'orchestre à Berlin à partir de 1847. C’est là que fut donné, pour la première fois, huit semaines avant sa mort, l’opéra les Joyeuses Commères de Windsor (1849), chef-d’œuvre qui l’a rendu immortel et qui a totalement éclipsé toutes ses autres compositions. Ses Mémoires et les Lettres à son père (1924) méritent encore d’être lus.
NIEDERMEYER Louis (baron Louis Abraham de NIEDERMEYER dit). — Compositeur suisse naturalisé français (Nyon, Suisse, 27 avril 1802 – Paris 2e, 14 mars 1861). Enterré au cimetière de Montmartre (9e division). Fils de Michel Georges de NIEDERMEYER (Nyon, 20 décembre 1767 – Nyon, 03 décembre 1829), directeur de la Manufacture de porcelaine de Nyon et organiste du temple de Nyon, et de Charlotte Louise de BAYLON (Nyon, 12 juin 1780 – Paris ancien 7e, 1844), ménagère, mariés à Nyon en 1800. Epouse à Paris le 26 octobre 1831 Jeanne Charlotte Suzanne des VIGNES DE GIVRINS (Nyon, 01 janvier 1803 – Paris ancien 7e, 04 juillet 1854). Parents de Suzanne Eulalie de NIEDERMEYER (Nyon, 15 octobre 1832 – Provins, Seine-et-Marne, 28 septembre 1897), pianiste ; de Caroline Mathilde de NIEDERMEYER (Maisons-Laffitte, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 01 janvier 1837 – Paris 17e 24 mai 1890), pianiste, organiste, compositrice ; d'Alfred de NIEDERMEYER (Maisons-Laffitte, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 07 septembre 1838 – Paris 9e, 10 mai 1904), agent de change.
Elève de Moscheles à Vienne, de Fioravanti à Rome et de Zingarelli à Naples (où il devint l’ami intime de Rossini), il vint en 1825 à Paris, où sa romance le Lac sur les vers de Lamartine l’avait déjà rendu célèbre. Encouragé par Rossini, il fit représenter à l’Opéra Stradella (1837), Marie Stuart (1844) et la Fronde (1853), qui eut peu de succès. Après cet échec, Niedermeyer renonça au théâtre et, quoique né protestant, se consacra entièrement à la musique d’église catholique ; il releva l’école de musique religieuse fondée autrefois par Choron (école Niedermeyer), et composa plusieurs messes et de nombreux motets. En collaboration avec d’Ortigue, il publia une Méthode d’accompagnement du plain‑chant (1855) et fonda, en 1857, un journal de musique religieuse, la Maîtrise, qui a servi efficacement la cause de la musique sacrée.
NOUGUÈS Jean André Charles. — Compositeur français (138 rue Sainte-Catherine, Bordeaux, 2e section, Gironde, 26 avril 1875 – 12 rue Boileau, Paris 6e, 28 août 1932), enterré à Bordeaux. Fils d'André Adrien NOUGUÈS (Agen, Lot-et-Garonne, 27 avril 1836 – Bordeaux, 27 novembre 1911), négociant, et de Marie Rosalie Elisabeth Camille MÉNARD (Bordeaux, 2e section, 06 septembre 1844 – Paris 14e, 31 mai 1919), mariés à Bordeaux, 1re section, le 12 août 1868. Epouse 1. à Bordeaux, 2e section, le 25 mai 1898 (divorce le 03 avril 1901) Madeleine Joséphine CAPDEVILLE (Bordeaux, 2e section, 13 mai 1873 – Bordeaux, 25 mai 1947). Epouse 2. à Paris 17e le 06 février 1911 (divorce le 30 juin 1915) Amélie Marie Augusta Suzanne MABILLEAU (Castelnaudary, Aude, 22 août 1889 – Paris 16e, 08 juillet 1987) ; parents de Simone Louise Léopoldine NOUGUÈS (Paris 17e, 04 janvier 1912 – Ollioules, Var, 30 avril 2006).
On lui doit : Januha, opéra (1897) ; Thamyris, opéra (1904) ; la Mort de Tintagiles, opéra d’après l’œuvre de Maurice Maeterlinck, créé au Théâtre des Mathurins (1905) ; le Désir, la Chimère, l’Amour, pantomime (1906) ; Quo vadis ?, opéra d’après l’œuvre de Henryk Sienkiewicz, créé à l’Opéra de Nice (1909) ; Chiquito, opéra créé à l’Opéra-Comique (1909) ; l’Auberge rouge, opéra (1910) ; la Vendetta, opéra (1911) ; l’Aiglon, opéra (1912) ; la Danseuse de Pompeï, ballet (1912) ; les Frères Danilo, opéra en 2 actes (1912/1913) écrit pour la collection « le Théâtre chez soi » de Pathé frères ; Narcisse, ballet (1913) ; l’Eclaircie, opéra (1914). Le 25 janvier 1912, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
« Il a débuté au théâtre avec la Mort de Tintagilles, en collaboration avec Maurice Maeterlinck. C'est Quo vadis ? qui lui a valu la grande réputation mondiale. Plus de 3000 représentations de cette œuvre ont été données dans le monde entier. M. Jean Nouguès est encore en pleine activité productrice et n'a pas dit son dernier mot. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
OFFENBACH Jacques (Jacob EBERST dit). — Compositeur allemand naturalisé français en 1860 (Cologne, Prusse [auj. Rhénanie-du-Nord-Westphalie], 20 juin 1819 – Paris 9e, 05 octobre 1880), enterré au cimetière de Montmartre (9e division). Fils d'Isaac Ben-Juda EBERST (Offenbach-sur-le-Main, Hesse, Allemagne, 26 octobre 1779 – Cologne, 26 avril 1850), chantre, et de Marianne Myriam RINDSKOPF (13 décembre 1785 – Cologne, 17 novembre 1840), mariés à Deutz [auj. Cologne] en 1805. Epouse à Paris ancien 2e le 13 août 1844 Marie Manuela Herminie DE ALCAÏN (Bordeaux, section 1, Gironde, 11 juillet 1826 – Paris 9e, 19 avril 1887).
Fils d’un chantre israélite de Cologne, originaire d’Offenbach près de Francfort (auteur d’un livre de prières chantées pour la jeunesse juive), il vint fort jeune à Paris (1842) et entra au Conservatoire dans la classe de violoncelle de Vaslin. Il fut baptisé le 08 août 1844 à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Violoncelliste de l’Opéra-Comique, il se fit connaître par ses compositions sur les Fables de La Fontaine (le Corbeau, la Cigale et la Fourmi), qui lui valurent d’être engagé comme chef d’orchestre de la Comédie-Française en 1847 ; c’est à ce titre qu’il composa la Chanson de Fortunio pour les représentations du Chandelier d’A. de Musset. Quelques années plus tard, il obtint le privilège directorial d’un théâtre d’opérettes et de pantomimes, qu’il ouvrit en 1855 sous le nom de Bouffes-Parisiens et qu’il exploita successivement à la salle Lacazes, puis au théâtre Comte (passage Choiseul). C’est là que furent créées un grand nombre de ses opérettes célèbres. Ayant abandonné ses fonctions en 1866, il fit jouer ses œuvres sur les scènes des Variétés, du Palais-Royal, de la Renaissance, des Folies-Dramatiques, où elles connurent de brillants succès jusqu’en 1872, date à laquelle il prit la direction du théâtre de la Gaîté, qu’il céda en 1876 à Vizentini. Il écrivit pour cette scène une féerie, le Voyage dans la lune. Sauf de très rares voyages, dont un en Amérique, Offenbach ne quitta guère Paris et la fin de sa vie fut assombrie par des attaques de goutte très douloureuses. Avant ses débuts au théâtre, Offenbach avait publié quelques duos et morceaux pour violoncelle, ainsi que des romances ; mais, dès 1855, sa production est exclusivement consacrée au théâtre. Il ne réussit guère, cependant, sur les scènes officielles : son ballet le Papillon se solde, à l’Opéra, par un échec retentissant (1860) ; il n’obtient aucun succès à l’Opéra-Comique avec Barkouf (1860), Robinson Crusoé (1867), Vert-Vert (1869) et Fantasio (1872) ; il ne triomphera sur ce théâtre qu’après sa mort, avec les Contes d’Hoffmann, achevés par E. Guiraud (1881). C’est toutefois dans l’opérette qu’Offenbach excelle. Il apporte dans ce genre une verve, une cocasserie, une truculence et une abondante facilité de moyens comiques qui justifient le succès dont ses œuvres ont joui et jouissent encore auprès du public. Sa musique reflète l’ambiance décadente du Second Empire, dont elle nous propose une savoureuse caricature lorsqu’elle ne pousse pas à la charge ; à l’humour souvent délicat qui caractérise l’opérette française, Offenbach ajoute une pointe acerbe qui l’oriente vers une autre catégorie du comique : le burlesque. Parmi les 102 opérettes qu’il nous a laissées et dont la plupart ne comportent qu’un acte, citons les plus célèbres : les Deux Aveugles (1855), le Violoneux (1855), Ba-ta-clan (1855), Croquefer (1857), le Mariage aux lanternes (1857), Orphée aux Enfers (1858), les Bavards (1862), la Belle Hélène (1864), Barbe-Bleue (opéra bouffe en 3 actes et 4 tableaux ; Variétés, 05 février 1866), la Vie parisienne (1866), la Grande-Duchesse de Gérolstein (1867), la Périchole (1868), le Château de Toto (1869), la Princesse de Trébizonde (1869), les Brigands (1869), Pomme d’Api (1873), le Docteur Ox (1877), la Jolie Parfumeuse (1873), la Foire Saint-Laurent (1877), la Fille du tambour-major (opéra-comique en 3 actes, livret d’Henri Chivot et Alfred Duru, créé à Paris, au Théâtre des Folies-Dramatiques, le 13 décembre 1879), Madame Favart (1879), Belle Lurette (1880), Mademoiselle Moucheron (posthume, 1881). Il a résumé les souvenirs de sa tournée en Amérique dans un opuscule : Notes d’un musicien en voyage (1877). L. Schmidt, Stern et Zamara ont tiré 3 opérettes de ses fragments inédits, et Monte-Carlo a représenté en 1907 un opéra posthume : Myriame et Daphné. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 13 août 1861. Il est décédé à soixante-et-un ans en son domicile, 8 boulevard des Capucines à Paris 9e.
affiche pour le Château à Toto (1868) de Jacques Offenbach, par Jules Chéret
ONSLOW André George Louis. — Compositeur français (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, 27 juillet 1784 – Clermont-Ferrand, 03 octobre 1853). Inhumé dans le cimetière des Carmes à Clermont-Ferrand. Second fils de lord Edward ONSLOW (Londres, Angleterre, 09 avril 1758 – 18 octobre 1829), et de dame Marie Rosalie de BOURDEILLES (Brioude, Haute-Loire, 07 mars 1761 – Clermont-Ferrand, 20 janvier 1842). Epouse en 1808 Charlotte Françoise Delphine de FONTANGES (13 août 1790 – Clermont-Ferrand, 06 mai 1879). Parents d'Arthur ONSLOW (Mirefleurs, Puy-de-Dôme, 03 juin 1809 – Clermont-Ferrand, 2 octobre 1882) ; de Jeanne Françoise Georgine ONSLOW (Clermont-Ferrand, 16 juillet 1810 – Paris 1er ancien, 06 mai 1854) ; d'Henriette ONSLOW (Clermont-Ferrand, 12 août 1814 – Clermont-Ferrand, 18 mars 1883).
Il reçut l'éducation d'un riche gentilhomme et n'apprit la musique qu'en amateur. Cet art, d'ailleurs, le laissait froid. Un jour, ce que n'avaient pu faire ni Beethoven ni Mozart, l'ouverture de Stratonice, de Méhul, l'accomplit. Ce fut une révélation ; Onslow devint fou de la musique et n'eut point de cesse qu'il n'en ait écrit. Il jouait passablement du violoncelle ; il fit de la musique de chambre, et quelques conseils de Reicha achevèrent de lui donner les notions suffisantes. Son nom se répandit. Il écrivit des symphonies qui furent jouées au Conservatoire. Son œuvre, qui comprend soixante et dix ouvrages : quatuor, quintettes, etc., est aujourd'hui tombé dans l'oubli. Il succéda à Cherubini à l’Académie des beaux-arts, en 1842. Auteur apprécié d’œuvres instrumentales, il exerça une réelle influence sur le développement de la musique de chambre, peu répandue en France à cette époque. Il a publié 34 quintettes et 36 quatuors pour cordes, ainsi qu’une grande quantité de trios, sonates et airs variés, et 3 symphonies pour grand orchestre. Moins heureux au théâtre, il a fait représenter salle Feydeau 3 ouvrages, vite oubliés : l’Alcade de Vega (1824), le Colporteur (1827) et le Duc de Guise (1837).
ORTOLAN Eugène. — Compositeur et diplomate français (103 rue de la Harpe, Paris ancien 11e, 01 avril 1824 – 3 rue Soufflot, Paris 5e, 11 mai 1891), enterré au cimetière de Montparnasse (3e division). Fils de Joseph Louis Elzéar ORTOLAN (Toulon, Var, 21 août 1802 – Paris, 27 mars 1873), professeur à la faculté de droit, et de Camille Caroline Eugénie DEFRENE DE MONTONNERRE (Ile de France [auj. Ile Maurice], colonie française, v. 1798 – Paris 5e, 25 mai 1881), mariés à Paris ancien 4e le 12 mai 1829. Epouse à Paris 9e le 04 septembre 1886 Marie Egérie DUFEU (Marseille, Bouches-du-Rhône, 27 février 1841 – ap. 1891).
Il obtint le second grand Prix de Rome en 1845 avec la cantate Imogine. Il a donné au Théâtre-Lyrique, en 1855, Lisette, et aux Bouffes-Parisiens, la Momie de Roscow en 1857. Il a fait encore exécuter à Versailles, en 1867, un oratorio intitulé Tobie. Il fut nommé chevalier (09 août 1864), puis officier (12 juillet 1880) de la Légion d'honneur.
PACINI Antonio. — Compositeur et éditeur de musique italien (1778–1866). => biographie
PAËR Ferdinand (Francisco Fernando PAR francisé en). — Compositeur italien naturalisé français le 20 février 1817 (Parme, Italie, 01 juin 1771 – 89 rue de Richelieu, Paris, 03 mai 1839), enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de Giulio PAR (– 1887), corniste. Epouse à Parme le 01 avril 1797 Joseph Douvidille Françoise Marie RICCARDI (Parme, 1778 – Rome, 1845), cantatrice, parents de Sophie Richarda Alphonsine PAËR (Palerme, 1801 – Paris ancien 3e, 22 septembre 1833), artiste lyrique.
Elève du violoniste Ghiretti, il fit représenter en 1791, à Venise, son premier opéra : Circé, et en 1792, à Parme : l’Astuzia amorosa. Chef d’orchestre à Venise (1791‑1797), il succède en 1802 à Naumann comme maître de chapelle de la cour de Dresde ; il devient Chef de la musique personnelle de Napoléon Ier (1807-1812), il dirigea ensuite l’orchestre du Théâtre‑Italien (1812-1827) ; membre de l’Académie en 1831, directeur de la musique de la chambre royale en 1832, il enseigna également au Conservatoire. Outre quelques pièces instrumentales, on lui doit 2 oratorios, 1 Passion, des cantates et 43 opéras, dont le Maître de chapelle (1824) semble avoir seul survécu. Son œuvre dramatique comprend, notamment, une Eleonora dont le sujet est le même que celui de Fidelio. Le style de Paer s’apparente à celui du Singspiel et de l’opéra bouffe. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.
« Après avoir écrit de nombreux opéras italiens, Paer se voua à l'opéra-comique français, et c'est dans ce genre qu'il a remporté ses plus brillants succès. Détail curieux : le Maître de Chapelle, seule pièce de lui qui soit restée au répertoire, est une parodie de l'opéra italien. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
PALADILHE Émile. — Compositeur français (Montpellier, Hérault, 03 juin 1844* – Paris 2e, 06 janvier 1926), enterré à Seine-Port, Seine-et-Marne. Fils de Jacques Isidore Alcide PALADILHE (Fontès, Hérault, 10 novembre 1814 – Montpellier, 29 janvier 1877), docteur en médecine, et de Félicité CALON (Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 16 mars 1820 – Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, 29 janvier 1907), mariés à Montpellier le 28 janvier 1839. Epouse à Paris 2e le 16 avril 1887 Jeanne Elisabeth Georgina LEFEBVRE DESVALLIÈRES (Paris 2e, 27 mai 1867* – Seine-Port, 24 juillet 1936), soeur de Maurice Desvallières.
Admis très jeune au Conservatoire de Paris, il y fait ses études sons la direction de Marmontel, Benoist et Halévy ; second prix de piano en 1856 ; premiers prix de d'orgue et de piano en 1857 ; premier Grand prix de Rome, en 1860, avec la cantate Ivan IV, exécutée à l'Opéra en décembre de la même année. Pendant son séjour à Rome, Paladilhe a envoyé a l'Académie des Beaux-Arts, un opéra-bouffe italien, une Messe solennelle, une Ouverture et une Symphonie en mi bémol. De retour à Paris il a publié plusieurs mélodies, notamment Mandolinata, Premières Pensées, Mélodies écossaises, etc., des morceaux de musique religieuse, etc. Au théâtre il a fait représenter : le Passant, opéra-comique en 1 acte avec Coppée (Opéra-Comique, 24 avril 1872) ; l'Amour africain, opéra-comique en 2 actes avec Legouvé (Opéra-Comique, 08 mai 1875) ; Suzanne, opéra-comique en 3 actes avec Cormon et Lockroy (Opéra-Comique, 30 décembre 1878) ; Diana, opéra-comique en 3 actes avec J. Normand et H. Régnier (Opéra-Comique, 23 février 1885) ; Patrie !, opéra en 5 actes avec Sardou et Gallet (Opéra, 20 décembre 1886) ; les Saintes Maries de la mer, drame lyrique avec Gallet (Montpellier, 1892). En préparation en 1897 : Dalila, drame lyrique avec Gallet, d'après O. Feuillet ; Vanina, drame lyrique avec Gallet, etc. Paladilhe a composé une Messe de Saint-François-d'Assise, exécutée à l'église Saint-Eustache, le 27 novembre 1896. membre de l'Académie des Beaux-arts, depuis le 02 juillet 1892, en remplacement d'Ernest Guiraud. Il fut nommé chevalier (18 janvier 1881), puis officier (05 février 1897) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 14 rue Saint-Marc à Paris 2e, où il est décédé.
« Prix de Rome, puis finalement membre de l'Institut en remplacement de Guiraud, Paladilhe n'est pas un compositeur fécond. A côté de quelques opéras-comiques, il a donné un unique grand opéra, Patrie !, dans le style Halévy-Meyerbeer. Cette œuvre brillante et pompeuse soutient bien la comparaison avec les meilleures du genre, et se maintient au répertoire. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
PANSERON Auguste Mathieu. — Compositeur français (rue de la Mortellerie [auj. rue de l'Hôtel-de-Ville], Paris, 26 avril 1795 [7 floréal an III] – 21 rue d'Hauteville, Paris ancien 3e, 29 juillet 1859), enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de Pierre Louis PANSERON (Paris, 25 septembre 1749 – Paris, 28 mars 1819), organiste, et de Marie Françoise LALOUET (Malicorne, Maine, 04 septembre 1760 – Paris, 22 novembre 1828), mariés à Paris le 22 juin 1789. Epouse à Paris ancien 1er le 05 janvier 1831 Jeanne Augustine Anthelmie DEMANCHE (Paris ancien 1er, 04 mars 1814 – Paris 6e, 21 juillet 1904). Parents de Louise Francine PANSERON (Paris, 05 mars 1834 – Paris 7e, 16 octobre 1911), et de Lucie Augustine Félicie PANSERON (Paris, 11 octobre 1837 – Paris 7e, 16 juillet 1909)
Il entra au Conservatoire en 1801, y obtint successivement les premiers prix de solfège, d'harmonie et de composition, et remporta le premier grand prix de Rome en 1813 avec la cantate Herminie. Après de longs voyages en Europe, il revint à Paris en 1818, et fut nommé professeur de chant au Conservatoire en 1824. Panseron a donné à la scène deux petits opéras-comiques, de style léger : la Grille du parc (théâtre Feydeau, 1820) et l'Ecole de Rome (Odéon, 1827), mais c'est surtout à ses romances : Malvina, Au revoir, Louise, J'attends encore, la Fête de la Madone, etc., et à ses ouvrages didactiques : A B C musical, Solfège d'artiste, Solfège de pianiste, etc., Méthode de vocalisation, Traité de l’harmonie pratique et des modulations (1855), etc., qu'il doit sa réputation. Le 27 avril 1845, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
PARAY Paul. — Chef d'orchestre et compositeur français (1886–1979). => biographie
PARÈS Philippe Charles Gabriel. — Chef d'orchestre et compositeur français (48 rue du Faubourg-du-Temple, Paris 11e, 28 novembre 1860 – 86 rue de Varennes, Paris 7e, 02 janvier 1934), enterré au cimetière du Montparnasse (18e division). Fils de Philippe PARÈS (Bourges, Cher, 12 mars 1830 – Toulon, Var, 20 mars 1887), clarinettiste de la musique de la Garde de Paris (devenue Garde Républicaine), et de Marie Victorine LELAURAIN (Autrecourt, Ardennes, 06 janvier 1837 – Paris 15e, 23 décembre 1918). Epouse à Chevilly, Loiret, le 28 juillet 1900 Reine Germaine AUGÉ (Paris 3e, 06 janvier 1875 – Paris 7e, 02 novembre 1952). Parents du compositeur Philippe PARÈS.
Né dans une famille de musiciens, il fut élève au Conservatoire de Paris et eut pour maître Théodore Dubois. Passé, après concours, chef des Equipages de la Flotte de Toulon, il devint, après ces remarquables débuts, chef de la musique de la Garde Républicaine de 1893 à 1910. Il a composé le Secret de Maître Cornille, opéra-comique. Il fut nommé chevalier (12 juillet 1906), puis officier (13 juillet 1928) de la Légion d'honneur.
PARÈS Philippe Gabriel Hippolyte Emmanuel. — Compositeur français (12 boulevard Henri IV, Paris 4e, 03 mai 1901 – 27 rue du Faubourg-Saint-Jacques, Paris 14e, 01 février 1979). Fils du chef d'orchestre Gabriel PARÈS. Epouse à Paris 6e le 10 mars 1923 Geneviève Marie Marguerite PILLET (Paris 6e, 19 juillet 1901 – Les Arcs, Var, 19 janvier 1986). On lui doit des opérettes écrites en collaboration avec Georges Van Parys (Lulu, 1927 ; la Petite dame du train bleu, 1927 ; l'Eau à la bouche, 1928 ; Louis XIV, 1929 ; le Coeur y est, 1930 ; Couss-Couss, 1931), ainsi que des musiques de film (la Route est belle, 1929 ; le Million, 1931).
PARIS Claude Joseph. — Compositeur français (Lyon, Rhône, 06 mars 1801 [15 ventôse an IX] – 30 rue du Château-d'Eau, Paris 10e, 25 juillet 1866). Fils d'Armand François PARIS (1767 –) et de Françoise JACQUAUD (1778 –), mariés à Lyon le 18 juillet 1799. Epouse à Paris ancien 9e le 13 août 1831 Célestine LEROUVILLOIS (Nogent-sur-Seine, Aube, 11 novembre 1810 – Paris 9e, 20 février 1899). Parents d'Arnaud Émile PARIS (Paris ancien 2e, 18 mai 1832 – Paris 11e, 24 novembre 1871), et de César Édouard PARIS (Paris ancien 6e, 04 mai 1834 –).
Il obtint le second grand prix de Rome en 1825 avec la cantate Ariane à Naxos, et le premier grand prix en 1826 avec la cantate Herminie. On lui doit plusieurs ouvrages lyriques.
PASCAL Prosper Auguste. — Compositeur français (30 rue Vieille Monnaie [auj. rue Leynaud], Lyon, Rhône, 09 janvier 1823 – 51 Grande Rue, Charenton-Saint-Maurice [auj. Saint-Maurice], Seine [auj. Val-de-Marne], 02 septembre 1880). Fils de François PASCAL (Saint-Étienne, 13 juillet 1788 – ap. 1825), négociant, et de Louise Françoise Régis BADIN (Vienne, Isère, 10 avril 1787 – ap. 1825), mariés à Vienne, Isère, le 27 novembre 1815.
Il a donné les ouvrages suivants au théâtre : le Roman de la rose (Théâtre-Lyrique, 1854) ; la Nuit aux gondoles (Théâtre-Lyrique, 1864) ; le Cabaret des Amours (Opéra‑Comique, 1862). Il est l'auteur de la traduction française de l'Enlèvement au sérail, donné au Théâtre-Lyrique en 1859, et a participé comme critique musical à la création du Ménestrel, du Courrier du Dimanche, etc. Il est décédé dans un asile d'aliénés.
PÉNAVAIRE Jean Grégoire. — Compositeur et chef d'orchestre français (Lesparre, Gironde, 15 septembre 1838 – 4 rue du Sergent-Hoff, Paris 17e, 14 septembre 1906), enterré au Père-Lachaise (82e division). Fils de Bernard PÉNAVAIRE (Montréal, Aude, 18 juillet 1804 – ap. 1844), cordonnier, et de Marie Pétronille GOUILLAUD (Lesparre, Gironde, 08 décembre 1818 – ap. 1844), mariés à Lesparre le 27 juin 1837.
Elève de Fétis et d’Elwart, chef d’orchestre au théâtre de Nantes, il a écrit de la musique symphonique, quelques pièces vocales, 4 opéras-comiques et 1 ballet : les Folies d’Espagne.
Etudes musicales sous la direction de Millon, Sivori, Morel, Elwart et Fétis. Chef d'orchestre au théâtre d'Anvers ; 1er violon aux Italiens et aux Concerts Pasdeloup. A écrit un grand nombre d'œuvres pour orchestre, chant, piano, violon, etc. : la Vision des croisés ; Torquata Tasso ; Miguel Cervantès ; Symphonie en ut mineur ; Recueil de vingt mélodies ; Vieilles chansons sur de nouveaux airs ; Romanzetto ; Concerto en la, etc. Il a fait représenter Chanson de mai, opéra-comique (Cercle des Familles, décembre 1872) ; Ninette et Ninon, opéra-comique en 1 acte avec Langlé et Mme Lesguillon (Athénée-Lyrique, 25 avril 1873) ; la Folie espagnole, ballet (1874) ; le Contrat, opéra-comique (Théâtre de Spa, septembre 1890), etc. En portefeuille en 1897 : Monseigneur Scapin, opéra-comique en 1 acte ; le Chevalier d'Aubertin, 3 actes ; la Fée de Mérindol, 3 actes, etc. En 1897, il habitait 21 rue Notre-Dame-de-Lorette à Paris.
PERGOLÈSE Jean-Baptiste (Giovan Battista PERGOLESI, en français). — Compositeur de l'école napolitaine (Jesi, près d'Ancône, dans les Marches, 04 janvier 1710 – Pouzzoles, près de Naples, 16 mars 1736). En 1733, il écrivit un opéra sérieux Il Prigionier superbo (librettiste inconnu), contenant les intermèdes de la Serva padrona (la Servante maîtresse) [sur des vers de Federico]. Cette Servante maîtresse eut une influence notable sur la naissance et sur le développement de l’opéra-comique français quand les « Bouffons » inaugurèrent leurs représentations à Paris, en 1752, avec cette œuvre.
PESSARD Émile Louis Fortuné. — Compositeur français (40 place du Théâtre, Montmartre, Seine [auj. Paris 18e], 28 mai 1843 – 26 rue Richer, Paris 9e, 10 février 1917), enterré au Père-Lachaise (62e division). Fils d'Hector Louis Albert PESSARD (Ascq, Nord, 26 octobre 1815 – Paris 18e, 24 février 1890), employé des douanes, et de Jeanne Barbe Delphine ROIFFÉ (Bruxelles, Belgique, 1814 – Paris 9e, mars 1890), mariés à Paris le 02 février 1836. Frère d'Hector Louis François PESSARD (Lille, Nord, 22 août 1836 – Paris 9e, 21 juillet 1895), journaliste. Epouse à Paris 9e le 23 mars 1889 Marie Jeanne PRÉCLOUX (Gisors, Eure, 15 février 1863 – Mazingarbe, Pas-de-Calais, 27 septembre 1933).
Études musicales au Conservatoire ; élève de Bazin pour l'harmonie et l'accompagnement, de Laurent pour le piano, de Benoist pour l'orgue et de Carafa pour la composition : 1er prix d'harmonie en 1862 ; 1er grand prix de Rome en 1866, avec la cantate Dalila, exécutée à l'Opéra le 21 février 1867. Inspecteur du chant dans les écoles de la ville de Paris (1878-1880). Professeur d'harmonie au Conservatoire, en remplacement de Savart (1881). Directeur de l'enseignement musical dans les maisons d'éducation de la Légion d'honneur. Émile Pessard a fait représenter au théâtre la Cruche cassée, opéra-comique en 1 acte de Lucas et Abraham (Opéra-Comique, 21 février 1870) ; le Char, opéra-comique en 1 acte de Paul Arène et Alphonse Daudet (Opéra-Comique, 18 janvier 1878) ; le Capitaine Fracasse, opéra-comique en 3 actes de Mendès (Lyrique, 02 juillet 1878) ; Tabarin, opéra en 2 actes de Ferrier (Opéra, 12 janvier 1885) ; Tartarin sur les Alpes, 4 actes et 13 tableaux de Bocage et de Courcy, d'après Alphonse Daudet (Gaîté, 17 novembre 1888) ; Don Quichotte, opéra-comique en 1 acte de Deschamps (Menus-Plaisirs, 04 juillet 1889) ; les Folies amoureuses, opéra-comique en 3 actes de Lénéka et Matrat, d'après Regnard (Opéra-Comique, 15 avril 1891) ; Une Nuit de Noël, drame en 5 actes de Maurice Lefevre et Roddaz, musique de scène (Ambigu, 19 août 1893) ; Mam'zelle Carabin, opérette en 3 actes de F. Carré (Bouffes-Parisiens, 03 novembre 1893) ; le Muet, opérette mimée en 1 acte avec Galipaux (Bodinière, 26 mars 1894) ; etc. En outre, il a publié plus de dix volumes de mélodies, morceaux pour piano, instruments, etc. Il a composé des messes, plusieurs suites d'orchestre, un trio pour piano, violon et violoncelle, etc. Depuis 1891, Émile Pessard fait la critique musicale à l'Évènement. Il fut nommé officier de l'Instruction publique, et chevalier (15 juin 1879), puis officier (01 janvier 1894) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 26 rue Richer à Paris.
« Elève de Bazin et de Carafa, Grand Prix de Rome, il a donné au théâtre plusieurs ouvrages dont aucun n'a fait très longue carrière, à part Mam’zelle Carabin, une très amusante opérette qui a connu les représentations nombreuses et a fait recette un peu partout. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
PFEIFFER Georges Jean. — Pianiste et compositeur français (9 rue Satory, Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 12 décembre 1835 – 80 rue Taitbout, Paris 9e, 14 février 1908), enterré au cimetière de Suresnes (Hauts-de-Seine). Fils de François Emile PFEIFFER (Paris, 24 février 1795 – Paris 9e, 04 décembre 1880), facteur de piano, et de Clara Virginie ROBILLON (Versailles, 12 avril 1814 – Paris 16e, 10 décembre 1904), pianiste, mariés à Versailles le 28 décembre 1833. Epouse à Paris 16e le 06 octobre 1864 Marie Thérèse Wilhelmine LEMOINE (Paris ancien 2e, 06 novembre 1843 – Versailles, 07 juin 1909). Parents de Suzanne Marie Émilie PFEIFFER (Suresnes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 28 juillet 1865 – 1916) ; de Marguerite Marie Claire Frédérique PFEIFFER (Paris 9e, 29 juin 1867 – Fontenet, Charente-Maritime, 21 décembre 1958) ; de Geneviève Fanny Julie PFEIFFER (Suresnes, 12 août 1869 – ap. 1898).
Lauréat de l'Institut Chartier pour la musique de chambre. Mention honorable au concours Rossini ; études et concertos adoptés par les Conservatoires français et étrangers. Auteur de nombreuses mélodies et de plusieurs morceaux pour orchestre, piano, etc. A fait représenter au théâtre : l'Enclume, opéra-comique en 1 acte de P. Barbier (Opéra-Comique, 23 juin 1884). En répétition : le Légataire universel, opéra-comique en 3 actes de J. Adenis et Bonnemère, d'après Regnard (à l'Opéra-Comique). En préparation en 1897 : Jacqueline, drame lyrique en 2 actes avec J. et Ed. Adenis. Vice-président de la Société des compositeurs de musique ; vice-président du syndicat de la protection artistique et littéraire. Critique musical du Voltaire. Le 02 janvier 1904, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 40 rue Condorcet à Paris.
PHILIDOR François-André DANICAN-. — Compositeur français (Dreux, Eure-et-Loir, 07 septembre 1726* – Londres, Angleterre, 24 août 1795). Fils d'André DANICAN PHILIDOR (v. 1652 – Dreux, 11 août 1730), garde de la bibliothèque de musique du Roi, et d'Elisabeth LEROY, demoiselle de la musique du Roi, mariés à Saint-Germain-en-Laye le 11 septembre 1719. Epouse à Paris le 13 février 1760 Angélique Elisabeth RICHER (Versailles, Yvelines, 14 septembre 1741 – Paris ancien 3e, 15 septembre 1809) ; parents de sept enfants.
Il entre tout enfant à la chapelle du roi, à Versailles. Il travaille ensuite la composition avec Campra, mais avant même d’être connu comme compositeur, il est considéré comme le premier joueur d’échecs du monde. A vingt‑deux ans, il entreprend un voyage en Hollande et en Allemagne, où il écrit son Analyse du jeu des échecs (1748). Dès lors, il passe presque chaque année plusieurs mois en Angleterre, où il se produit comme joueur d’échecs dans un club qui finit par lui verser une pension. Durant ces années, il compose peu, mais son goût et son style se forment. Afin d’obtenir la charge de maître de la chapelle du roi, il fait exécuter au Concert spirituel un grand motet, Lauda Jerusalem (1755), que la reine n’apprécie pas. Il se tourne vers le théâtre et, dès 1759, sa réputation de compositeur lyrique égale celle de joueur d’échecs. A la fin de sa vie, il séjourne souvent à Londres et s’adonne surtout au jeu d’échecs. Il s’enthousiasme pour la Révolution, mais perd plusieurs de ses pensions, et se heurte à de graves soucis pécuniaires. Porté sur les listes d’émigrés alors qu’il est en Angleterre, il ne peut regagner la France. Parmi ses nombreux opéras-comiques (une trentaine), citons : Blaise le Savetier et l’Huître et les plaideurs (1759), le Quiproquo et le Soldat magicien (1760), le Jardinier et son seigneur et le Maréchal‑ferrant (1761), Sancho Pança dans son île (1762), le Bûcheron ou les Trois Souhaits (1763), le Sorcier (1764), Tom Jones (1765), le Jardinier de Sidon (1768), l’Amant déguisé (1769), la Nouvelle Ecole des lemmes (1770), le Bon Fils et Zémire et Mélide (1773), les Femmes vengées (1775), le Puits d’amour... (1779), l’Amitié au village (1785), la Belle Esclave (1787), le Mari comme il les faudrait tous (1788). On lui doit aussi quelques tragédies lyriques : Ernelinde (1767), Persée (1780), Thémistocle (1785), 1 oratorio profane unique au XVIIIe s. : Carmen saeculare (1779) sur le texte d’Horace, 1 Requiem (1766), 1 Te Deum (1786), 1 Ode anglaise (1788), l’Art de la modulation (quatuor pour hautbois, violon et basse), des ariettes. Plus harmoniste que mélodiste, s’attachant au pittoresque, il a toutefois fait œuvre de précurseur par son sens dramatique et le rôle expressif de son orchestre.
PHILIPOT Jules. — Compositeur français (1824–1897). => biographie
PICCINNI Luigi [Louis Pierre Flavien]. — Compositeur italien (Naples, 22 décembre 1764 – Passy, Seine [auj. Paris 16e], 31 juillet 1827). Fils du compositeur Niccolò PICCINNI et de Vincenza SIBILLA. Epouse à Paris le 03 octobre 1808 Marie Anne Josèphe MOSSER (Besançon, Doubs, 31 janvier 1784 – Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 12 mars 1846). Parents de Jules Roch Louis PICCINNI (Paris, 31 août 1809 – ap. 1864).
Il suivit son père dans ses déplacements à Paris et à Naples, et fut quelque temps maître de chapelle de la cour de Stockholm. Il se fixa à Paris en 1801, et fit représenter à l’Opéra‑Comique : le Sigisbée ou le Fat puni (1804), l’Aînée et la cadette (1808), Amour et mauvaise tête (1808), Avis aux jaloux (1809). Il renonça au théâtre après la représentation d’Hippomène et Atalante à l’Opéra (1810).
PICCINNI Niccolò [Vite Nicolas Marcelin Antoine Jacques]. — Compositeur italien (Bari, Etats-Napolitains, 16 janvier 1728 – 68 Grande rue, Passy, Seine [auj. Paris 16e], 08 mai 1800 [18 floréal an VIII]). Enterré dans le cimetière de Passy. Epouse à Naples le 25 juillet 1756 Vincenza SIBILLA (07 juin 1742 – Paris ancien 4e, 01 mai 1801), chanteuse d'opéra. Parents de 7 enfants dont le compositeur Luigi PICCINNI ; grand-père du compositeur Louis Alexandre PICCINNI (Paris, 1779 – Paris, 1850). Il fut, au Conservatoire Sant’Onofrio de Naples, l’élève de Léo et Durante (1742), et donna en 1754, au théâtre des Fiorentini, son premier opéra bouffe : le Donne dispettose, auquel succéda une longue série d’opéras sérieux ou bouffes, dont 131 titres sont aujourd’hui connus. Sur l’invitation de la reine Marie‑Antoinette, qui lui assure un logement et une pension, il vient à Paris en 1776 et compose quelques ouvrages dramatiques sur des textes de Quinault, remaniés par Marmontel. Roland obtient en 1778 un succès qui dresse d’emblée contre lui les partisans de Gluck. On lui confie alors la direction de la troupe italienne qui joue en alternance avec la troupe française à l’Opéra, ce qui lui permet de faire représenter ses ouvrages italiens, le Finte Gemelle, Cecchina, Il Vago disprezzalo. Tandis qu’on chante Phaon à la Cour (Choisy, 1778), il fait jouer le Fat méprisé à la Comédie‑Italienne (1779) et Atys à l’Opéra (1780). Mis en concurrence avec Gluck par la direction de l’Opéra, qui demande aux deux compositeurs Iphigénie en Tauride, Piccinni n’obtient, en 1781, qu’un accueil très réservé. Après le départ de Gluck pour Vienne, un nouveau rival surgit en la personne de Sacchini, qu’il domine nettement avec Adèle de Ponthieu (1781), Didon (1783), le Dormeur éveillé et le Faux Lord (1783). Cependant, Lucette (1784), Diane et Endymion (1784), Pénélope (1785) et le Mensonge officieux (1787) furent accueillis avec assez de froideur. Depuis 1784, il était professeur à l’Ecole royale de chant et de déclamation. La Révolution lui fit perdre tous ses emplois, et il revint à Naples, où le mariage d’une de ses filles avec un Français républicain lui valut les disgrâces de la Cour. Il reprit en 1798 le chemin de Paris, où la Révolution lui avait fait perdre également ses biens, bénéficia de l’octroi d’une pension modeste et fut nommé inspecteur au Conservatoire peu de temps avant sa mort. Hormis ses œuvres théâtrales, on lui doit quelques oratorios et de la musique religieuse. Homme affable, sans rancune à l’égard de ses rivaux, il laisse une œuvre empreinte de charme et d’élégance où domine un sens très sûr des situations dramatiques. Son nom a été parfois écrit en France PICCINI.
PIERNÉ Henri Constant Gabriel. — Compositeur et chef d'orchestre français (rue de la Glacière, Metz, Moselle, 16 août 1863 – Ploujean, Finistère, 17 juillet 1937), enterré au Père-Lachaise (13e division). Fils de Jean-Baptiste PIERNÉ (Metz, Moselle, 03 juin 1821 – Au Pétitou, Pont-du-Casse, Lot-et-Garonne, 08 septembre 1894), artiste lyrique, et de Marie Hortense SOUTEYRANT (Montpellier, Hérault, 24 août 1827 – Paris 6e, 26 octobre 1898), professeur de chant, mariés à Montpellier le 02 juin 1847. Cousin du compositeur Paul PIERNÉ. Epouse à Paris 6e le 17 mai 1890 Louise Marie BERGON (Paris 6e, 25 novembre 1870 – Paris 6e, 01 décembre 1967), professeur.
Études musicales au Conservatoire ; 1er prix de piano en 1879 (classe Marmontel) ; 1er prix de fugue et contrepoint (1881) ; 1er prix d'orgue en 1882 (classe César Franck) ; 1er grand prix de Rome même année (classe Massenet). A composé la musique de : le Collier de perles, pantomime en 2 actes, poème de Mendès (Spa, août 1891 ; puis Casino de Paris, 1891) ; les Joyeuses Commères de Paris, fantaisie de Mendès et Courteline (Nouveau-Théâtre, 1892) ; Bouton d'or, fantaisie lyrique en 4 actes de M. Carré (Nouveau-Théâtre, 03 janvier 1893) ; le Docteur Blanc, mimodrame en 5 actes de Mendès (Menus-Plaisirs, 05 avril 1893) ; Yanthis, pièce en 4 actes de J. Lorrain (Odéon, 18 février 1894) ; Izeïl, drame en 4 actes de Silvestre et Morand (Renaissance, 24 janvier 1894) ; la Princesse lointaine, pièce en 4 actes et en vers de Rostand (Renaissance, 05 avril 1895) ; Salomé, pantomime lyrique de Silvestre et Meltzner (Comédie-Parisienne, 04 mars 1895) ; la Coupe enchantée, opéra-comique en 2 actes de Matrat (Royan, 24 août 1895) ; etc. En préparation en 1897 : Lizarda, 3 actes avec Silvestre (pour l'Opéra-Comique) ; Vendée, opéra en 3 actes avec Ad. Brisson et Folley (reçu au Grand Théâtre de Lyon) ; Don Luis, 3 actes avec Beaumont, etc. M. Pierné a composé en outre un grand nombre de mélodies, morceaux d'orchestre, etc. Il a fait exécuter aux concerts de l'Opéra, Nuit de Noël, 1870, épisode lyrique (janvier 1896). Il est organiste du grand orgue de l'église Sainte-Clotilde, où il a succédé à César Franck. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1924). En 1897, il habitait 14 rue Monsieur-le-Prince à Paris.
PIERNÉ Paul Marie Joseph. — Compositeur français (rue de la Cathédrale, Metz, Moselle, 30 juin 1874 – 74 rue d'Assas, Paris 6e, 24 mars 1952), enterré au Père-Lachaise (58e division). Fils de François Charles PIERNÉ (Metz, 04 novembre 1848 – Paris 5e, 26 novembre 1917), professeur de musique, et de Lucie Joséphine TROISOEUFS DIT JULIEN (Metz, 18 février 1853 – Paris 5e, 06 juin 1906), musicienne, mariés à Metz le 02 mai 1873. Cousin du compositeur Gabriel PIERNÉ. Epouse à Paris 6e le 10 juin 1907 Hélène Françoise Clotilde LACARNOY (Paris 14e, 13 juillet 1883 –) ; parents de Jacques François Charles PIERNÉ (Paris 6e, 12 mai 1910 – Paris 6e, 14 avril 1957), employé au Crédit National, et de Colette Lucie Clotilde PIERNÉ (Paris 6e, 23 novembre 1917 – Tournai, Belgique, 30 mars 2011).
Premier second prix de Rome en 1904 avec la cantate Medora, après avoir reçu une mention en 1903 avec la cantate Alyssa. Il fut organiste de l’église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris, et a laissé 2 opéras, 1 ballet, 2 symphonies, 1 messe, des mélodies et des poèmes symphoniques. Le 27 décembre 1923, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
PILATI (Aimé Auguste PILATE dit Auguste). — Compositeur français (Bouchain, Nord, 29 septembre 1810 – 40 rue Bichat, Paris 10e, 01 août 1877). Fils d'Antoine André Édouard PILATE (Douai, Nord, 30 novembre 1780 – Douai, 05 mars 1817), médecin, et d'Aimée Laurentine Josèphe LOQUIN (Douai, 26 mars 1779 – Douai, 06 juin 1849).
Il s'est adonné spécialement à l'opérette, aux saynètes, pour les petits théâtres et les cafés-concerts. Il a écrit cependant quelques ouvrages plus relevés : les Barricades, avec E. Gauthier, et les Étoiles (Théâtre-Lyrique, 1848‑1854) ; le Naufrage de la Méduse, avec Grisar et Flotow (Renaissance, 1839) ; le Roi du Danube (Londres, 1837), etc. Pilati a été chef d'orchestre des théâtres de la Porte‑Saint‑Martin et Beaumarchais, et a composé beaucoup de musique pour les drames, les pantomimes, etc.
PIZZETTI Ildebrando. — Compositeur italien (Parme, 20 septembre 1880 – Rome, 1968). Inhumé dans le cimetière de la Villetta à Parme. Élève du Conservatoire de Parme, il s'intéressa au chant grégorien et à la polyphonie vocale. Nommé professeur à Rome en 1907, il fit la connaissance de Gabriele d'Annunzio qui lui fournit deux de ses livrets : Fedra (1915) et la Figlia di Jorio (1954). Directeur du Conservatoire de Florence en 1917, il devint celui du Conservatoire de Milan en 1923 et fut chargé de la chaire de composition à l'académie Sainte-Cécile en 1936. Il est l'auteur de onze opéras de très haute tenue où il prolonge le vérisme italien et ses traditions mélodramatiques dans une écriture châtiée où le chant s'inspire souvent du grégorien. Ainsi Debora e Joele (1922), Fra Gherardo (1928), l'Orseolo (1935), Meurtre dans la cathédrale (1959) et Clitemnestre (1965).
PLANQUETTE Jean Julien Robert. — Compositeur et pianiste français (39 rue de La Rochefoucault, Paris 9e, 31 juillet 1848 – 145 boulevard Pereire, Paris 17e, 28 janvier 1903), enterré au Père-Lachaise (93e division). Fils de Jules Adrien Victor PLANQUETTE (Caen, Calvados, 12 juillet 1824 – Asnières [auj. Asnières-sur-Seine], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 22 juin 1879), sculpteur, et d'Elisa Marie SOULET (Yvrac, Gironde, 31 octobre 1822 – Merville-Franceville-Plage, Calvados, 09 janvier 1887), mariés à Paris le 16 juillet 1846. Epouse à Merville-Franceville-Plage le 20 août 1892 Anne BERTHELOT (Givry, Saône-et-Loire, 11 octobre 1841 – Paris 10e, 04 mars 1903).
Dès sa sortie du Conservatoire de Paris il composa des chansons, des romances, et se rendit célèbre avec le Régiment de Sambre-et-Meuse que toutes les musiques militaires adoptèrent. Il a signé une vingtaine d'opéras-comiques dont plusieurs connurent un durable succès : les Cloches de Corneville (1877), Rip (1884), Surcouf (1887), le Capitaine Thérèse (1901).
Etudes musicales au Conservatoire ; 1er prix de solfège, 2e prix de piano ; élève de Duprato pour la composition. Débute par des chansons et des saynètes pour les cafés-concerts et met en musique plusieurs monologues. Aborde le théâtre avec Paille d'avoine, opérette en 1 acte avec Jaime, Rozale et Lemonnier (Délassements, 12 mars 1874) ; et donne ensuite les Cloches de Corneville, opéra-comique en 3 actes de Clairville et Gabet (Folies-Dramatiques, 19 avril 1877) ; Babel-Revue, revue en 4 actes de Burani et Ed. Philippe, musique avec Okolowicz (Athénée, 10 janvier 1879) ; le Chevalier Gaston, opéra-comique en 1 acte de Véron (Monte-Carlo, 1879) ; les Voltigeurs de la 32e, opéra-comique en 3 actes de Gondinet et Duval (Renaissance, 07 janvier 1880) ; la Cantinière, 3 actes de Burani et Ribeyre (Nouveautés, 26 octobre 1880) ; Rip, opéra-comique de Meilhac, Gille et Farnie (Folies-Dramatiques, 11 novembre 1884) ; la Crémaillère, 3 actes de Burani et A. Brasseur (Nouveautés, 28 novembre 1885) ; la Princesse Colombine, opérette en 3 actes de M. Ordonneau et André (Nouveautés, 07 décembre 1886) ; Surcouf, opéra-comique de Chivot et Duru (Folies-Dramatiques, 06 octobre 1887) ; la Cocarde tricolore, opéra-comique de Cogniard, remanié par Ordonneau (Folies-Dramatiques, 12 février 1892) ; le Talisman, opéra-comique en 3 actes de d'Ennery et Burani (Gaîté, 20 janvier 1893) ; Panurge, 4 actes de Meilhac et Saint-Albin (Gaîté, 22 novembre 1895). En préparation en 1897 : Floréal, opéra-comique avec Silvestre et Burani. En outre, Planquette a publié un recueil de chansons militaires : Refrains du Régiment. Le 25 juillet 1898, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 11 rue de Calais à Paris.
PLANTADE Charles Henri. — Compositeur français (rue de Bourgogne, Pontoise, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 19 octobre 1764 – 8 boulevard Montmartre, Paris ancien 2e, 18 décembre 1839). Enterré au Père-Lachaise (8e division). Fils de Pierre Charles PLANTADE, valet de chambre du Cardinal de Choiseul, et de Françoise Nicole GONTIER (Paris, v. 1737 – Paris ancien 12e, 01 février 1816), mariés à Paris le 08 janvier 1764. Epouse à Paris le 03 août 1786 Louise Marguerite BATAILLE (v. 1756 – Paris ancien 2e, 03 mai 1828). Parents de Charles François PLANTADE (Paris, 14 avril 1787 – Paris 9e, 24 mai 1870), compositeur, et d'Alexandre PLANTADE (Paris, 01 septembre 1791 – 16 mai 1870), receveur des contributions.
Il se fit d’abord connaître pour ses romances, et en a publié une vingtaine de recueils. Te bien aimer, ma chère Zélie, une de ces petites pièces, eut, en 1791, un succès populaire inouï. Professeur de chant au Conservatoire en 1802, Plantade, qui avait été le maître de chant de Mlle Hortense de Beauharnais, quitta le Conservatoire pour devenir maître de chapelle de Louis‑Napoléon, roi de Hollande, puis directeur de la scène à l’Opéra jusqu’en 1815, il devint l’année suivante maître de musique de la chapelle royale, poste qu’il conserva jusqu’à la fin du règne de Charles X. Il reprit après la Restauration son emploi au Conservatoire jusqu'en 1828. Plantade écrivit aussi quelques petits opéras‑comiques qui reçurent un bon accueil : Zoé, ou la Pauvre Petite, Palma, ou le Voyage en Grèce, le Mari de circonstance, etc.
POISE Jean Alexandre Ferdinand. — Compositeur français (Nîmes, Gard, 03 juin 1828 – 25 rue Fontaine, Paris 9e, 13 mai 1892), enterré au Père-Lachaise (64e division). Fils de Jean POISE (Beaucaire, Gard, 06 février 1794 – Nîmes, 06 novembre 1871), notaire royal, et de Marguerite Alexandrine PERILLIER (Nîmes, 20 mai 1790 – Bouillargues, Gard, 09 septembre 1849), mariés à Nîmes le 18 décembre 1817. Epouse à Paris 9e le 08 novembre 1891 Maria Antonia Giudetta PESSINA (Milan, Italie, 11 février 1819 – Paris 9e, 19 septembre 1900).
Il entra au Conservatoire en 1850 et étudia la composition avec Adolphe Adam, puis avec Zimmerman. Il obtint en 1852 le second prix de Rome avec la cantate le Retour de Virginie. Il se consacra dès lors à l’opérette et à l’opéra-comique et écrivit des œuvres d’une inspiration charmante. Il a donné au Théâtre-Lyrique, Bonsoir, voisin (1853), et les Charmeurs (1855) ; à l'Opéra-Comique, les Absents, Dom Pedro (1858), le Jardinier galant (1861), le Corricolo (1868), les Trois Souhaits (1873), les Surprises de l'Amour (1877) et l'Amour médecin (1880). Le premier et les deux derniers de ces ouvrages ont obtenu de francs succès. Poise a encore donné aux Bouffes‑Parisiens le Thé de Polichinelle (1856), et à l'Athénée, les Deux Billets (1870). On lui doit encore une cantate officielle (les Moissonneurs, 1866), de gracieuses mélodies, et Joli Gilles, représenté à l'Opéra‑Comique. Le 30 décembre 1881, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
« Il est l'auteur d'une douzaine d'opéras-comiques et d'opérettes, dont plusieurs ont fait une belle carrière. Les plus connus, outre le petit ouvrage Bonsoir, voisin !, sont Joli Gilles et l’Amour mouillé. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
POISOT Charles Émile. — Musicographe et compositeur français (12 rue Jean B., Dijon, Côte-d'Or, 07 juillet 1822 – 4 rue Buffon, Dijon, 17 mars 1904*). Fils de François Marie Nicolas POISOT (Cussey-les-Forges, Côte-d'Or, 15 août 1780 – Dijon, 07 avril 1871), négociant et Anne Cloé ANDRÉ (Dijon, 26 octobre 1797 – Dijon, 12 août 1831), mariés à Dijon le 10 février 1819. Epouse à Dijon le 25 septembre 1843 Désirée Françoise Marie ARNOLLET (Dijon, 22 septembre 1822 – Chenôve, Côte-d'Or, 19 novembre 1901). Parents de Charles François Maurice POISOT (Dijon, 29 octobre 1846 – Dijon, 25 novembre 1923), avocat.
Il entra au Conservatoire en 1844, dans la classe d'Halévy, et y étudia la composition. Il fut élève de Stamaty et de Thalberg. Il donna, à l'Opéra‑Comique, le Paysan, en 1850, et composa plusieurs autres opéras qui n'ont pas été représentés ; des opéras de salon, de la musique d’église, un Requiem, de la musique de chambre et diverses mélodies. Comme écrivain, il a publié des traités d’harmonie et de contrepoint. On lui doit un Essai sur les musiciens bourguignons du neuvième au dix‑neuvième siècle (1854), une Histoire de la musique en France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, etc. Poisot a fondé à Dijon en 1868 le Conservatoire de musique qu'il a dirigé pendant trois ans ; une société de musique religieuse et classique qui a donné de très beaux résultats ; enfin, cette ville lui est encore redevable de la statue de Jean-Philippe Rameau qu'elle possède aujourd'hui.
PONCHIELLI Amilcare. — Compositeur italien (Paderno Fasolaro, près de Crémone, 31 août 1834 – Milan, 16 janvier 1886). Epouse à Milan le 16 mai 1874 Teresina BRAMBILLA (Cassano d'Adda, Italie, 15 avril 1845 – Vercelli, Italie, 01 juillet 1921, soprano ; parents d'Annibale PONCHIELLI (15 août 1877 –), critique musical et compositeur, et de Giovanni PONCHIELLI (07 février 1881 –).
Il fut élève au Conservatoire de Milan (1843-1854). Son père était organiste ; il lui succéda dans ce métier en sortant du Conservatoire, et sera maître de chapelle de la cathédrale de Bergame. Mais attiré par le théâtre, il donnait en 1856 son premier opéra, I Promessi Sposi à Crémone, suivi en 1861 de la Savoiarda. Il ne connut de vrai succès qu'à la reprise des Promessi Sposi à Milan en 1872. En 1874 il faisait représenter à Milan I Lituani et le 8 avril 1876 son chef-d’œuvre, la Gioconda, sur un livret de Boito. On devait encore créer à la Scala deux de ses opéras, Il Figliuol prodigo (1880) et Marion Delorme (1885), mais ceux-ci n'arrivèrent pas à s'imposer. Il fut le meilleur des compositeurs d’opéras qui pouvaient se réclamer de Verdi. Ponchielli occupa longtemps le poste de professeur de composition au Conservatoire de Milan (il eut pour élève le jeune Giacomo Puccini).
« Amilcare Ponchielli est le compositeur italien le plus en vue de la période qui relie Verdi aux « véristes ». Il a donné en Italie de nombreux ouvrages très appréciés. Le seul qui ait été traduit en plusieurs langues et ait atteint une réputation européenne est Gioconda. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
PONIATOWSKI Joseph Michel Xavier François Jean, prince. — Compositeur polonais (Rome, Italie, 20 février 1816 – Chislehurst, près de Londres, Angleterre, 03 juillet 1873). Fils de Stanislaw PONIATOWSKI (Varsovie, Pologne, 23 novembre 1754 – Florence, Italie, 13 février 1833), diplomate, militaire et de Cassandra LUCI (Rome, 1785 – Florence, 1863). Neveu de Józef [Joseph], prince PONIATOWSKI, maréchal de France (Vienne, 1763 – Leipzig, 1813), et petit‑neveu de STANISLAS II, dernier roi de Pologne. Epouse en 1834 Mathilde PEROTTI (1814 – 10 février 1875). Parents de Stanislas Auguste Frédéric Joseph Télémaque PONIATOWSKI (Florence, 09 novembre 1835 – Paris, 06 janvier 1906).
Il a écrit pour la scène plusieurs ouvrages : Giovanni da Procida (Florence 1838), Don Desiderio (Pise, 1839), Bonifazio dei Geremei (Rome, 1844), Malek‑Adel (Gênes, 1846), Esmeralda (Livourne, 1847), Pierre de Médicis (Paris, 1860), la Contessina (Paris, 1863), Gelmina (Londres, 1872), Ruy Blas et I Lambertazzi, sont les plus saillants. Il est mort près de Londres où il avait suivi Napoléon III en exil.
PONS Charles. — Compositeur français (1870–1957). => biographie
POTIER Henri Hippolyte. — Compositeur français (2 rue d'Ambroise, Paris 2e, 10 février 1816 – 16 rue de la Grange-Batelière, Paris 9e, 09 octobre 1878). Enterré au Père-Lachaise (4e division). Fils de Charles Gabriel POTIER (Paris, 23 mai 1774 – Fontenay-sous-Bois, Seine [auj. Val-de-Marne], 19 mai 1838), comédien, et de Madeleine Jeanne BLANDAIN (Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], v. 1788 – Paris 11e, 29 octobre 1866). Epouse 1. à Paris le 26 avril 1837 Marie Ambroisine de CUSSY dite Minette (Paris ancien 1er, 29 octobre 1817 – Paris 9e, 21 septembre 1870), chanteuse lyrique. Parents de François Louis Ernest POTIER (Montmartre, Paris, 24 août 1838 – Paris 10e, 06 mars 1914). Epouse 2. à Paris 9e le 16 décembre 1872 Marguerite DEJEAN (Metz, Moselle, 28 février 1810 – Paris 16e, 18 janvier 1888).
Il fut admis au Conservatoire en 1827 et obtint, en 1831, un premier prix de piano. Il a donné avec succès : à l'Opéra‑Comique, le Caquet du couvent (1846) et il Signor Pascariello (1848) ; à l'Opéra, le ballet Aelia et Mysis, ou l'Attelane (1850) et divers petits ouvrages. Chef de chant à l'Opéra de 1870 à 1856, Potier, depuis longtemps professeur suppléant au Conservatoire, avait été nommé titulaire d'une classe de chant en 1875.
POULENC Francis. — Compositeur et pianiste français (2 rue Cambacérès, Paris 8e, 07 janvier 1899 – 5 rue de Médicis, Paris 6e, 30 janvier 1963), enterré au Père-Lachaise (4e division). Fils d'Émile POULENC (Paris ancien 7e, 05 juillet 1855 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 15 juillet 1917), négociant, fabricant de produits chimiques, et Jenny Zoé ROYER (Paris 3e, 20 juin 1864 – Paris 16e, 07 juin 1915), mariés à Paris ancien 3e le 01 mars 1885.
Elève de Ricardo Viñès (piano) et de Ch. Kœchlin (composition, orchestration), il appartint au groupe des « Six ». Ayant subi l’influence principalement de Chabrier, de Debussy, de Ravel et de Stravinsky, il a contribué, plus qu’aucun autre compositeur de sa génération, à un retour à une musique de charme, tout aussi éloignée du modernisme agressif que de la scolastique. Il occupe une place à part dans ce que l’on appelle le néo‑classicisme. Grâce à de naturels dons mélodiques, il a excellé dans la musique vocale et de théâtre. Il a publié une vingtaine de recueils de mélodies sur des poèmes de Ronsard, Moréas (Airs chantés), Apollinaire (Bestiaire, Banalités), Cocteau, Max Jacob, Eluard (Tel jour telle nuit, le Travail du Peintre), Aragon, Louise de Vilmorin (Fiançailles pour rire), etc., des cantates et œuvres chorales (Sept Chansons, Sécheresses, Figure humaine), ainsi que des compositions religieuses a cappella ou avec orchestre : Messe (1937), Litanies à la Vierge noire, Quatre motets pour un temps de pénitence, Stabat Mater (1951). Il a écrit pour le théâtre 3 ballets : les Biches (1924), Aubade (1929), les Animaux modèles (1942); 2 opéras : les Mamelles de Tirésias, d’après Apollinaire (1947), Dialogue des Carmélites, d’après Bernanos (1957), la Voix humaine (1958). Parmi ses œuvres instrumentales, citons des pièces pour piano, des sonates pour divers instruments (violon et piano, violoncelle et piano, flûte et piano, trios et sextuor pour instruments à vent), des concertos pour piano et pour 2 pianos, pour clavecin (Concert champêtre, 1929), pour orgue (1940). Il fut nommé chevalier (25 décembre 1945), puis officier (01 septembre 1953) de la Légion d'honneur.
PRÉVOST Eugène. — Compositeur français (1809–1872). => biographie
PUCCINI Giacomo. — Compositeur italien (Lucques, Italie, 22 décembre 1858 – Bruxelles, 29 novembre 1924). Enterré dans sa villa de Torre del Lago Puccini, commune de Viarregio. Fils de Michele PUCCINI (Lucques, 27 novembre 1813 – Lucques, 23 janvier 1864), compositeur de musique sacrée, et d'Albina Magibina MAGI (Lucques, 02 novembre 1830 – Lucques, 17 juillet 1884). Epouse à Viareggio, Italie, le 03 janvier 1904 Elvira BONTURI (Lucques, 13 juin 1860 – Milan, 09 juillet 1930). Parents d'Antonio PUCCINI (Monza, 23 décembre 1886 – Lucques, 21 février 1946).
Il fit ses études à l’Institut musical Pacini de Lucques et au Conservatoire de Milan. Il aborda d’emblée le genre de l’opéra et remporta deux succès consécutifs à Milan avec le Villi (1884) et Edgar (1889). Vinrent ensuite les œuvres qui assurèrent sa renommée mondiale : Manon Lescaut (Turin, 1893), la Bohème (Turin, 1896, et Paris, 1900), la Tosca, inspirée du drame de Victorien Sardou (Rome, 1900, et Paris, 1903), Madame Butterfly (Milan, 1904). Une tendance nouvelle se fait jour dans les œuvres ultérieures : la Fille du Far-West (la Fanciulla del West) (New York, 1910), la Rondine (Monte-Carlo, 1917) et le Triptyque (Il Trittico) (New York, 1918, et Rome, 1919), composé de 3 pièces en 1 acte : la Houppelande (Il Tabarro), Soeur Angelica (Suor Angelica), Gianni Schicchi. La dernière partition de Puccini, Turandot, restée inachevée, fut terminée par Alfano et représentée en 1924 à la Scala de Milan. Toutes ces œuvres témoignent d’un instinct très sûr du théâtre, d’un usage constant d’effets qui portent sur le public et d’un langage au lyrisme exacerbé. Eminent représentant du vérisme italien, Puccini a également écrit, en dehors de ses opéras, 1 Messe solennelle, 1 Capriccio sinfonico, 2 menuets pour orchestre à cordes et de la musique de chambre.
PUGET Loïsa. — Compositrice française (1810–1889). => biographie
PUGET Paul. — Compositeur français (1848–1917). => biographie
PUGNO Stéphane Raoul. — Pianiste et compositeur français (32 rue de la Gaîté, Montrouge, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 23 juin 1852 – Hôtel Métropole, Moscou, lors d'une tournée de concerts, 03 janvier 1914). Enterré à Gargenville (Yvelines). Fils de Stéphane PUGNO (v. 1819 –), compositeur de musique et de mère non dénommée. Epouse à Paris 9e le 12 août 1897 Marie FISCHER (Clichy, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 26 septembre 1862 – ap. 1914). Parents de Joséphine Madeleine Renée PUGNO (Saint-Maur-des-Fossés, Seine [auj. Val-de-Marne), 08 septembre 1885 – Saint-Pons-de-Thomières, Hérault, 14 juin 1947), professeur de piano.
Etudes musicales au Conservatoire, 1er prix de piano (1866) ; 1ers prix d'harmonie et de solfège (1867) ; prix de fugue et 1er prix d'orgue (1869). Organiste et maître de chapelle pendant vingt ans, professeur au Conservatoire. Il a composé quantité de morceaux de piano, chant, etc. Au théâtre et dans les concerts il a donné : la Résurrection de Lazare, oratorio de Grandmougin et Favin (Concerts Pasdeloup, 11 avril 1879) ; la Fée Cocotte, féerie en 3 actes de Marot et Philippe, musique avec Bourgeois (Palace-Théâtre, 26 janvier 1881) ; Ninetta, opéra-comique en 3 actes de Bisson et Hennequin (Renaissance, 26 décembre 1882) ; Viviane, ballet-féerie en 5 actes de Gondinet, musique avec Lippacher (Eden-Théâtre, 28 octobre 1886) ; le Sosie, opéra bouffe en 3 actes de Valabrègue et Kéroul (Bouffes-Parisiens, 08 octobre 1887) ; le Valet de cœur, opérette en 3 actes de Ferrier et Clairville (Bouffes-Parisiens , 19 avril 1888) ; le Retour d'Ulysse, opéra bouffe en 3 actes de F. Carré (Bouffes-Parisiens, 01 février 1889) ; la Vocation de Marius, vaudeville en 4 actes de F. Carré et Debelly (Nouveautés, 29 mars 1890) ; la Petite Poucette, vaudeville-opérette en 3 actes de M. Ordonneau et Hennequin (Renaissance, 07 mars 1891) ; la Danseuse de corde, pantomime en 3 actes de Scholl et Roques (Casino de Paris, 05 février 1892) ; Pour le Drapeau, mimodrame en 3 actes de H. Amic (Ambigu, 18 février 1895). En préparation en 1897 : Mélusine, avec Armand Silvestre ; les Pauvres Gens, drame lyrique en 3 actes avec Henri Cain. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 27 juillet 1897. En 1897, il habitait 67 rue Rochechouart à Paris.
affiche pour Viviane (1886) de Raoul Pugno et Clément Lippacher, par Jules Chéret
RABUTEAU Alfred. — Pianiste, violoniste et compositeur français (1843–1916). => biographie
RADOUX Charles Jean Édouard Firmin Paul. — Compositeur belge (Liège, 30 juillet 1877 – Liège, 30 avril 1952). Fils de Jean Théodore RADOUX, compositeur, et de Marguerite Louise DEGRELLE. Epouse 1. à Liège le 04 avril 1907 Berthe Marie Joséphine MARCOTTY (Angleur, Belgique, 28 décembre 1872 – 1942). Epouse 2. à Liège le 13 août 1942 Jeanne Marie Henriette DELBASTAILLE (Liège, 11 avril 1891 – ap. 1942), professeur puis conservateur du musée Grétry.
Il fit ses études au Conservatoire de sa ville natale, il fut premier lauréat du concours de Rome en 1907, enseigna l’harmonie au Conservatoire de Liège, se vit attribuer le poste d’inspecteur des écoles de musique belges et fut nommé conservateur du musée Grétry, à Liège. En tête de sa production musicale s’inscrivent l’opéra Oudelette (la Monnaie, 1912), 1 symphonie (la Chanson d’Halewyn), Visions d’Italie, des chœurs, des pièces instrumentales et vocales, de la musique folklorique.
RADOUX Jean Théodore. — Compositeur belge (Liège, 09 novembre 1835 – Liège, 20 mars 1911). Fils de Jean Baptiste RADOUX (Liège, v. 1791 – Liège, 10 février 1864), armurier, et de Marguerite Joséphine BOVY (Liège, 02 décembre 1792 – Liège, 01 novembre 1873). Epouse le 17 septembre 1872 à Schhaarbeek, Marguerite Louise DEGRELLE (Saint-Jean-Ten-Noode, 10 juillet 1840 – Liège, 11 avril 1912). Parents de 4 enfants dont le compositeur Charles RADOUX.
Il suivit les cours du Conservatoire de Liège, alors dirigé par Daussoigne‑Méhul, y fut nommé professeur de basson en 1856 et se perfectionna dans l’étude de la composition. Le premier grand prix de Rome de Bruxelles lui fut attribué en 1859, avec la cantate le Juif errant et, à la mort d’Etienne Soubre, il dirigea le Conservatoire de Liège. Radoux a fait exécuter le Festin de Balthazar, tableau symphonique (Liège, 1861), l'Art et la Liberté, pour harmonie et chœurs (Verviers), et a écrit pour le théâtre le Béarnais, opéra-comique (Liège, 1868), la Coupe enchantée (Bruxelles, 1871), André Doria ; il est l’auteur des poèmes lyriques Caïn, Patria, et du poème symphonique Godefroy de Bouillon. Quantité d’œuvres chorales, de cantates, de mélodies et de chœurs orphéoniques s’ajoutent à sa production, et il faut citer aussi le livre qu’il a écrit sur Henri Vieuxtemps, sa vie et ses œuvres (1861).
RAMEAU Jean-Philippe. — Compositeur français (rue Saint-Michel, Dijon, Côte-d'Or, 25 septembre 1683 – rue des Bons-Enfants, Paris, 12 septembre 1764), enterré à Saint-Eustache. Fils de Jean RAMEAU (Dijon, 26 avril 1638 – Dijon, 12 décembre 1714), organiste, et de Claude DEMARTINÉCOURT (Dijon, 04 avril 1651 – Dijon, 27 juillet 1697), mariés à Dijon le 06 avril 1671. Epouse à Paris le 25 février 1726 Marie Louise MANGOT (Paris, 25 janvier 1707 – Andrésy, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 21 mars 1785), musicienne, danseuse et chanteuse.
Fils de l’organiste de Notre‑Dame de Dijon, il apprit la musique en travaillant avec son père, qui l’envoya en Italie en 1701. Il n’alla pas plus loin que Milan et revint en France. Il fit un premier séjour à Clermont‑Ferrand à partir de 1702; venu à Paris en 1705, il devint organiste des jésuites de la rue Saint‑Jacques et des pères de la Merci. En 1706, il publie son premier livre de pièces de clavecin; il retourne en 1708 à Dijon, où il remplace son père à Notre-Dame. Après un bref passage à Lyon (1714), il revient à Clermont, où il écrit son fameux Traité de l’harmonie, et regagne Paris en 1723 ; il n’y est plus un inconnu, car son traité a excité la curiosité. Piron lui demande d’arranger des vaudevilles pour l’Endriague, féerie burlesque donnée à la foire Saint‑Germain en 1723. En 1724, son 2e livre de pièces de clavecin assoit sa renommée ; entre temps, il compose l’air célèbre des Sannages pour une présentation de Caraïbes au Théâtre‑Italien. On le trouve organiste à Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie en 1732 et au Collège des jésuites en 1736; il jouit à ce moment d’une solide réputation de professeur, et sa méthode d’accompagnement lui attire de nombreux élèves. Il finit par connaître, dans le cercle de La Pouplinière, l’abbé Pellegrin, qui lui fournit le livret d’Hippolyte et Aricie, tragédie lyrique en 5 actes et 1 prologue, jouée à l’Opéra en 1733. Ce ne fut d’abord qu’un demi‑succès : Rameau avait contre lui les lullystes et tous ceux que sa réelle valeur offusquait. Les Indes galantes, qui furent plus tard un des plus grands succès de l’Opéra, réussirent un peu mieux (1735), ainsi que Castor et Pollux (1737). Toutefois, Dardanus (1739) excita une curiosité telle que les places furent retenues huit jours d’avance. Sur ces entre faites, le maître avait publié sa Génération harmonique, et ouvert chez lui une école de composition. Désormais, il est bien en vue ; on en trouve la preuve dans les reprises d’Hippolyte et Aricie en 1742 et 1743, des Indes galantes (1743) et des parodies de ces pièces jouées à la Foire ce qui constituait alors une des consécrations du succès. Et cet homme, si peu courtisan, va enfin devenir un musicien officiel : il est nommé « compositeur de musique de la Chambre » en 1745. Platée le premier « opéra‑comique » créé sur une scène française, n’eut beaucoup de faveur ni à la cour de Versailles (1745) ni à l’Opéra (1749), et Zoroastre (1749) fut accueilli avec réserve. Cependant, les auditeurs sans parti pris reconnaissaient en Rameau un grand maître ; il était à ce moment le représentant qualifié de la musique française. Aussi, quand éclata la querelle des Bouffons (1752‑1754), fut‑il pris à partie par les italianisants. Il défendit la musique française, et, comme les soi‑disant théoriciens assaillants faisaient porter l’assaut principal sur le monologue d’Armide de Lully, il en fit une magistrale apologie dans ses Observations sur notre instinct pour la musique (1754) ; il la reproduisit dans son précieux Code de musique pratique) et pulvérisa la misérable argumentation de J.‑J. Rousseau. A partir de ce moment, il n’écrivit guère que de petites pièces pour la Cour. Son avant‑dernier opéra, les Paladins, n’eut que quelques représentations. Toutefois, les reprises des Indes galantes (1751), de Castor et Pollux (1754, en pleine guerre des Bouffons), de Dardanus (1760) furent des triomphes pour l’illustre compositeur. Il laissa aux musiciens le témoignage de son expérience dans son Code de musique pratique (1760). En 1764, le roi l’anoblissait, en lui conférant aussi le cordon de Saint‑Michel. Quelques mois après, Rameau s’apprêtait à monter son dernier opéra, Abaris ou les Boréades, quand il mourut. On ne connaît rien de la vie intime de ce grand maître ; il n’a fait de confidences à personne ; ce qu’il y a de sûr, c’est que la musique a été l’unique passion de toute sa vie ; le mot de Piron semble le définir parfaitement : « Toute son âme et tout son esprit étaient dans son clavecin ; quand il l’avait fermé, il n’y avait plus personne au logis. »
« Un des plus grands maîtres de l'opéra français. Après avoir été longtemps délaissées, ses œuvres jouissent aujourd'hui d'un regain de vogue, et Hippolyte et Aricie a déjà été repris à l'Académie nationale de musique. D'autres opéras de Rameau suivront sans doute avant longtemps. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
RAVEL Joseph Maurice. — Compositeur français (12 rue du Quai, Ciboure, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 07 mars 1875 – 12 rue Boileau, Paris 16e, 28 décembre 1937), enterré au cimetière de Levallois-Perret. Fils de Pierre Joseph RAVEL (Versoix, Suisse, 19 septembre 1832 – Levallois-Perret, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 13 octobre 1908), ingénieur, et de Marie DELOUART (Ciboure, 24 mars 1840 – Levallois-Perret, 05 janvier 1917), mariés à Paris le 03 avril 1873.
Elève du Conservatoire de Paris (1889), il y suit les leçons d’Anthiome, Ch. W. de Bériot, Pessard, Gédalge et Fauré. Après un second grand prix de Rome, obtenu d’emblée en 1901, il essuie deux échecs aux concours suivants et, quand il se présente pour la dernière fois, en 1905, il n’est pas admis à monter en loge. C’est alors que s’ouvre la période la plus féconde de son activité. Elevé à Paris, il y vivra habituellement jusqu’à la guerre de 1914, où il s’engage. En 1920, il s’installe à Montfort‑l’Amaury ; mais l’intérêt croissant que suscitent ses œuvres l’oblige à de fréquents voyages dans toute l’Europe et, en 1928, aux Etats‑Unis. Vers 1933, il éprouve les premiers symptômes d’une affection cérébrale qui, sans altérer son intelligence, entraîne des troubles du langage et de la motricité (apraxie). Il succombera à la suite d’une opération tentée en désespoir de cause. Musicien‑né, voué dès l’enfance à la musique, le compositeur, en Ravel, s’est formé sans peine aux disciplines académiques. En un certain sens, le métier est tout pour lui, parce qu’il l’inspire en lui dictant ses choix. Ses fins semblent toujours déduites de ses moyens, en sorte que sa maîtrise éclate également dans les différents genres qu’il a cultivés, bien qu’elle ait trouvé son expression la plus décidée et la plus originale dans l’ordre de la musique instrumentale. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1920.
Œuvres vocales : A. Une quarantaine de mélodies; 22 publiées séparément, le reste en recueils : Schéhérazade pour chant et orchestre (Tristan Klingsor, 1903), Histoires naturelles (J. Renard, 1906), Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé pour chant et instruments (1913), Chansons madécasses pour chant et instruments (Parny, 1925‑1926), Don Quichotte à Dulcinée (P. Morand, 1932); à quoi s’ajoutent 3 recueils de mélodies harmonisées : Cinq Mélodies populaires grecques (1907), Quatre Chants populaires (1910), Deux Mélodies hébraïques (1914). B. Chœur mixte a cappella : Trois Chansons (M. Ravel, 1915).
Œuvres instrumentales : A. Piano quelque 35 pièces, dont la Habanera pour 2 pianos (1895), Menuet antique (1895), Pavane pour une infante défunte (1899), Jeux d’eau (1901), Sonatine (1905), Miroirs (5 pièces) [1905], Ma Mère l’Oye, 5 pièces enfantines pour piano à 4 mains (1908), Gaspard de la nuit, 3 poèmes (1908), Valses nobles et sentimentales (1911), le Tombeau de Couperin, suite de 6 pièces (1917); et 2 concertos pour piano et orch. (1931), le second pour la main gauche seule. ‑ B. Musique de chambre : quatuor à cordes, en fa (1902‑1903), Introduction et allegro pour harpe avec accompagnement de fl., orch. et quatuor à cordes (1905‑1906), trio en la pour piano, vl. et vlc. (1914), 2 sonates : l’une pour vl. et vlc. (1920‑1922), l’autre pour vl. et piano (1927), et 1 rhapsodie de concert pour vl. et piano luthéal : Tzigane (1924). ‑ C. Musique symphonique : Rhapsodie espagnole pour orch. (1907), la Valse (1919-1920), Boléro (1928).
Œuvres dramatiques : A. Théâtre lyrique : l’Heure espagnole, comédie musicale en 1 acte (Franc‑Nohain, 1907), l’Enfant et les Sortilèges, fantaisie lyrique en 2 parties (Colette, 1920‑1925). ‑ B. Ballets : Daphnis et Chloé, symphonie chorégraphique en 3 parties (M. Fokine, 1909‑1912), Ma Mère l’Oye, version remaniée et orchestrée de l’original pour piano à 4 mains (1912).
« Bien qu'ayant échoué au Prix de Rome, ce compositeur n'en a pas moins fait une belle carrière, et l'on peut encore espérer beaucoup de lui. L'Heure espagnole est le seul ouvrage dramatique de Ravel qui ait vu jusqu'ici les feux de la rampe. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
RAVERA Nicolo Teresio. — Compositeur italien (Alessandria, Piémont, 24 février 1851 – 1929). Ayant étudié au Conservatoire de Milan (premiers prix de piano, d'orgue et de composition), il voyagea, surtout en Amérique, comme concertiste de piano. Il écrivit de la musique de piano, des mélodies vocales et des opéras, dont plusieurs furent créés à Paris : Une folle journée (1888), Lucette et Colin (1888), le Divorce de Pierrot (1892), la Mare au diable (1895), Pierrette somnambule (1900), le Sosie de Bridoye (1902).
Débute par un petit opéra-comique : Lucette et Colin, en collaboration avec Bryon (salle Herz, 06 mai 1888) ; donne ensuite Fiamma, opéra en 4 actes (Théâtre municipal d'Alexandrie, octobre 1890) ; le Divorce de Pierrot, opéra-comique en 1 acte avec Lénéka et Gandrey (Hôtel Continental, 18 avril 1892) ; la Mare au diable, opéra-comique en 3 actes avec Lénéka, d'après George Sand (Lyrique-Vivienne, 04 avril 1895), etc. En préparation en 1897 : Estelle, drame lyrique en 3 actes avec Louis Gallet. En 1897, il habitait 12 rue de Hambourg à Paris.
REBEL François. — Compositeur français (Paris, 19 juin 1701 – Paris, 07 novembre 1775). Fils de Jean Ferry REBEL. Epouse 1. le 22 ou 23 juillet 1733 Anne-Auguste de VALJOLLY (01 janvier 1718 – Paris, 19 juin 1737) [fille de Françoise PRÉVOST (1680 – Paris, décembre 1741), danseuse]. Parents d'Alexandre Camille REBEL (juin 1735 –) ; de Louise Henriette REBEL (Paris, 12 septembre 1736 – ap. 1779). Epouse 2. Anne Jeanne Léonarde LA MARTINIÈRE (Paris, 20 mai 1707 – ap. 1779).
Il entra comme violon dans l’orchestre de l’Opéra en 1714, à l’âge de treize ans ; en 1723, il fait un voyage en Allemagne et en Bohême. En 1726, il se produit au Concert spirituel avec succès dans des duos de violon : son partenaire était Francœur, à qui il s’attacha par les liens d’une amitié inaltérable. De 1739 à 1753, il occupa le poste d’inspecteur général de l’Opéra, il en devint directeur avec Francœur en 1754 ; il ne tarde pas à arriver au faîte des honneurs : surintendant de la musique du roi en 1749, il est anobli en 1760 et reçoit le cordon de Saint-Michel en 1761. De 1757 à 1767, Francœur et lui, ayant pris à leur compte l’entreprise de l’Opéra, montèrent avec magnificence plus de 30 pièces, dont Dardanus, les Indes galantes, Castor et Pollux, Hippolyte et Aricie, sans compter les œuvres composées en collaboration avec Francœur, dont Pyrame et Thisbé (1726), Tharsis et Zélie (1728), le Prince de Noisy (1760), etc. ; c’est pourquoi, en 1772, le roi lui demanda de reprendre le poste d’administrateur général de l’Opéra, qu’il quitta quelques mois avant sa mort. Il est aussi l’auteur d’un Te Deum et d’un De profundis, exécutés avec succès au Concert spirituel.
REBEL Jean Ferry. — Compositeur français (Paris, 17 avril 1666 – Paris, 02 janvier 1747). Epouse le 13 août 1697 Claude Catherine COUTY (– av. 1733). Parents de 6 enfants dont le compositeur François REBEL. Il eut pour maîtres son père et Lully. Son recueil de 1712-1713, composé en réalité en 1695, le place, à la suite de Couperin, parmi les premiers compositeurs français de sonates. Entré vers 1700 à l’Opéra, accompagnateur du petit chœur à partir de 1712, il en devint chef d’orchestre vers 1717, au moment même où on le chargeait de « faire concerter » la célèbre compagnie des 24 violons, à laquelle il appartenait depuis 1705. Avec l’appui de son beau-frère Delalande, il obtint la survivance, par moitié, de la charge de compositeur de la Chambre; il était en outre symphoniste de la Chapelle. Il n’est pas toujours facile de le distinguer de son fils François et il n’est pas sûr que ce soit le père qui ait remplacé Mouret à la tête du Concert spirituel. L’opéra Ulysse, représenté en 1703, ne fut guère prisé. Mais les symphonies chorégraphiques ‑ dont l’interprète attitrée était Françoise Prévost, future belle-mère de François Rebel ‑ obtinrent un succès durable et des plus marquants. Les œuvres instrumentales comprennent : Pièces pour le violon (1705), Caprice (1711), Boutade (1712), 2 recueils de sonates (1712‑1713), les Caractères de la danse (1715), Terpsichore (1720), Fantaisie (1719), les Plaisirs champêtres (1734), les Eléments (1737).
REBER Napoléon Henri. — Compositeur français (363 rue Henriette, Mulhouse, Haut-Rhin, 21 octobre 1807 – 51 rue de la Boétie, Paris 8e, 24 novembre 1880), enterré au Père-Lachaise (55e division). Fils d'Henri WEBER (Mulhouse, 15 juillet 1770 – Mulhouse, 16 décembre 1829), négociant, et d'Elisabeth WEISSBECK Mulhouse, 02 mai 1773 – Mulhouse, 10 décembre 1819), mariés à Mulhouse le 11 juin 1792.
Il entra au Conservatoire de Paris en 1828, y fut élève de Reicha et y travailla la composition avec Lesueur. Dès 1835, il s'était déjà fait connaître avantageusement comme compositeur de musique instrumentale, lorsqu'il se produisit au théâtre. Il donna à l'Opéra‑Comique : la Nuit de Noël (1848) ; le Père Gaillard (1852) ; les Papillotes de M. Benoist (1853) ; les Dames Capitaines (1857) ; à l'Opéra : le Diable amoureux, ballet (1840), et deux autres ouvrages non représentés : Naïm et Roland. Reber nommé au Conservatoire professeur d'harmonie en 1851, de composition en 1862, a fait entendre dans cet établissement un choix de ses oeuvres dans les années 1870. Son style distingué, sa facture irréprochable rappellent un peu, quant à la forme et à la nature des idées, l'allure de Haydn. Il était membre de l'Académie des beaux-arts depuis 1853. Reber a de plus publié 33 mélodies dont quelques-unes : le Voile de la châtelaine, la Captive, etc., ont eu du succès. On lui doit encore 4 symphonies, de la musique de chambre et des chœurs. Son célèbre Traité d’harmonie (1862) a été longtemps apprécié. Il fut nommé chevalier (1864), puis officier (01 août 1870) de la Légion d'honneur.
REICHA Antoine Joseph (Antonin Josef REJCHA, en français). — Compositeur français originaire de Bohême (Prague, 26 février 1770 – Paris ancien 2e, 28 mai 1836), naturalisé français en 1829, enterré au Père-Lachaise (7e division). Neveu du violoncelliste et compositeur Joseph REICHA (Klattau, Bohême, 1746 – Bonn, 1795). Epouse à Paris ancien 2e le 15 octobre 1818 Virginie ENAUST (Paris, 06 octobre 1793 – Paris 6e, 27 octobre 1877). Parents d'Antoinette REICHA (Paris, 29 août 1819 – Paris 6e, 10 juin 1892) ; de Mathilde Sophie REICHA (Paris, 13 avril 1825 – Sèvres, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 14 juillet 1870).
Son oncle Joseph le fit entrer comme flûtiste à l’orchestre du prince‑électeur, où il eut l’occasion de connaître Beethoven, alors altiste de cet orchestre. Il se rend en 1794 à Hambourg, où il écrit son premier opéra : Oubaldi ou les Français en Egypte. Il séjourne ensuite à Paris (1799‑1802) ; il s'y fit avantageusement connaître par une symphonie ; puis séjourna à Vienne (1802‑1808), où il prend conseil de Haydn, se lie avec Albrechtsberger et Salieri, avant de revenir à Paris en 1808, qui accueille assez froidement ses œuvres lyriques : Cagliostro (avec Dourlens, Opéra-Comique, 1810), Nathalie (Opéra, 1816) et Sapho (Opéra, 1822). Cependant, le succès remporté par l’exécution de 6 des 26 Grands Quintettes pour instruments à vent le fait nommer en 1818 professeur de contrepoint et de fugue au Conservatoire de Paris (alors École royale de musique et de déclamation) pour succéder à Méhul. Naturalisé Français en 1829, il est élu membre de l’Institut en 1835, au fauteuil de Boieldieu. Il a laissé de très nombreuses compositions, mais son nom reste attaché à la pédagogie et à la théorie musicales. En tant que professeur, il a formé d’illustres élèves, parmi lesquels on relève les noms de : Liszt, Elwart, Hector Berlioz, César Franck et Charles Gounod. Sa culture, sa technique et sa science se sont affirmées en des ouvrages de haute valeur : Etudes ou théories pour le piano‑forte, dirigées d’une manière nouvelle (1800), Traité de mélodie abstraction faite de ses rapports avec l’harmonie (1814), Cours de composition musicale ou traité complet et raisonné d’harmonie pratique (1818), Traité de haute composition musicale (1824‑1826), l’Art du compositeur dramatique ou Cours complet de composition vocale (1833), Petit Traité d’harmonie pratique (sans date).
RENAUD Albert Félix Joseph. — Compositeur français (58 rue du Cherche-Midi, Paris ancien 11e [auj. 6e], 06 juillet 1851 – 49 boulevard du Château, Levallois-Perret, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 28 mai 1924), enterré au cimetière du Montparnasse (11e division). Fils de Victor Félix RENAUD (Paris ancien 9e, 13 novembre 1822 – Paris 6e, 02 juin 1872), maître de chapelle, et de Rose Elisabeth LACOMBE (Manzac-sur-Vern, Dordogne, 25 février 1823 – Paris 17e, 05 février 1891), mariés à Paris ancien 10e le 31 octobre 1850. Epouse à Paris le 02 juin 1885 Georgina Joséphine Augustine BERTIN (Châteauroux, Indre, 06 février 1851 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 07 novembre 1938).
Études musicales sous la direction de César Franck et Léo Delibes ; ex-organiste du grand orgue de Saint-François-Xavier, auteur de nombreuses mélodies, morceaux pour piano, orgue, orchestre, etc., et d'une Messe solennelle, pour soli, chœur à 4 voix, deux orgues et orchestres, exécutée en 1891. A fait représenter au théâtre : Aladin, féerie en 4 actes d'E. Depré (Lyrique Vivienne, 18 janvier 1891) ; A la Houzarde, opéra-comique de J. Lemaire et d'Hurcourt (Bruxelles, Alcazar, 21 mai 1891) ; Rokneddin, ballet-pantomime en 3 actes de M. Carré et Fourcade (Eden-Théâtre, 07 avril 1892) ; Sleeper Awakened (le Dormeur éveillé), pièce-ballet en 3 actes de Sir Augustus Harris (Londres, Palace-Theatre, 10 décembre 1892) ; Don Quichotte, pièce lyrique en 4 actes et 20 tableaux de Sardou et Nuitter (Châtelet, 09 février 1895). Ouvrages terminés ou en préparation en 1897 : l'Éventail, ballet en 3 actes avec Van Dyck et de Roddaz ; Candide, opéra-comique en 3 actes et 6 tableaux de Nuitter et Beaumont ; le Roi Midas, pièce lyrique et fantastique en 3 actes et 8 tableaux d'Augé de Lassus ; le Soleil de minuit, opéra-comique en 3actes de Nuitter et Beaumont ; le Danseur d'Antibes, ballet en 2 actes et 3 tableaux d'Augé de Lassus ; Yoli ou le Pays des âmes, ballet en 3 actes de Paul Milliet ; le Cœur sanglant, drame en 4 actes de L. Tiercelin ; l'Abbé de Vieilleville, opéra-comique en 1 acte de Ch. de Batz et R. Kemp ; le Roi de Camargue, drame lyrique en 4 actes et 7 tableaux de Jean Aicard, Roger Milès et Générès, etc. Albert Renaud collabore à la Patrie comme critique musical. Le 22 juillet 1905, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 7 cité du Retiro à Paris.
RENAUD DE VILBAC Alphonse Zoé Charles (Alphonse Zoé Charles RENAUD DE VILBACK dit). — Organiste et compositeur français (rue Saint-Guilhem, Montpellier, Hérault, 03 juin 1829 – Ixelles, Belgique, 19 mars 1884). Fils d'Alphonse Ernest Bernard Maximilien RENAUD DE VILBACK (Montpellier, 08 avril 1788 – Paris, 02 février 1854), militaire, et de Jeanne Augusta Joséphine CHAROLOIS (Montpellier, 15 mars 1806 – Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 22 février 1886), mariés à Montpellier le 01 octobre 1828.
Il se rendit à Paris en 1841 et, sur la demande d'Halévy, entra dans sa classe de composition au Conservatoire. Élève en même temps de Benoist, en 1843, il remporta le premier prix d'orgue en 1844. Le second premier grand Prix de Rome lui fut décerné la même année avec la cantate le Renégat de Tanger. De retour à Paris, il se livra à l'enseignement et fut nommé en 1856 organiste de Saint‑Eugène. En 1857 il s'essaya au théâtre avec Au clair de la lune, petit opéra qui fut représenté aux Bouffes‑Parisiens ; puis avec Almanzor, au Théâtre-Lyrique, en 1858. Renaud de Vilbac, qui a produit plusieurs oeuvres de piano, parmi lesquelles on remarque Deux Rondos, les Impressions d'Italie, Rondo espagnol, etc., improvise sur l'orgue avec une grande facilité. Son style, léger et peu fait pour l'église, est celui d'un virtuose brillant. Il excelle dans le maniement chatoyant des timbres si variés de l'orgue moderne.
REY Étienne. — Compositeur français (1832-1923). => biographie
REY Jean-Baptiste. — Compositeur français (1734-1810). => biographie
REYER Ernest (Louis Étienne Ernest REY dit). — Compositeur français (31 rue de Rome, Marseille, Bouches-du-Rhône, 01 décembre 1823 – Le Lavandou, Var, 15 janvier 1909*), enterré au cimetière Saint-Pierre à Marseille. Fils d'Aimé Augustin Étienne REY (Marseille, 13 septembre 1791 –), notaire, et de Marie Françoise Elisabeth Claire FARRENC (Marseille, 19 novembre 1798 –), mariés à Marseille le 30 novembre 1822.
Entre dès l'âge de six ans à l'école communale de musique, de Marseille, dirigée par Barsotti ; deux fois lauréat du prix de solfège. Placé à seize ans dans les bureaux de l'administration des finances à Alger, il continue ses études musicales et compose à l'occasion de la visite du duc d'Aumale, une Messe solennelle, exécutée devant les princes ; il publie ensuite quelques romances et vient à Paris en 1848, auprès de sa tante, Louise Farrenc qui dirige ses études. Le 05 avril 1850 il fait exécuter au Théâtre-Italien, le Sélam, ode symphonique avec chœurs, sur un poème de Théophile Gautier ; quatre ans plus tard, le 20 mai 1854, il donne au Théâtre-Lyrique Maître Wolfram, opéra-comique en 1 acte, poème de Méry. Depuis cette époque il a fait représenter : Sacountala, ballet-pantomime en 2 actes de Théophile Gautier (Opéra, 14 juillet 1858) ; la Statue, opéra-comique en 3 actes de Barbier et Carré (Théâtre-Lyrique, 11 avril 1861 ; repris à l'Opéra-Comique, 20 avril 1878) ; Erostrate, opéra en 2 actes de Méry, Carré et Pacini (Bade, 21 août 1862 ; repris modifié à l'Opéra, 16 octobre 1871) ; Sigurd, opéra en 4 actes de Du Locle et A. Blau (Bruxelles, Monnaie, 07 janvier 1884 ; repris à l'Opéra, 12 juin 1885) ; Salammbô, opéra en 5 actes de Du Locle (Bruxelles, Monnaie, 10 février 1890 ; puis Rouen, théâtre des Arts, 23 novembre 1890 ; repris à l'Opéra, 16 mai 1892). En outre, Ernest Reyer a composé une Cantate exécutée à l'Opéra ; un hymne : l'Union des Arts, exécuté à Marseille, en 1862, pour l'inauguration d'une société d'artistes ; la Madeleine an désert, scène dramatique (Concerts Pasdeloup, 22 mars 1874) ; plusieurs morceaux de musique religieuse : Salva regina, Ave Maria, O Salutaris hostia, etc.; et quelques chœurs à 4 voix d'hommes : l'Hymne du Rhin, le Chant du paysan, Chœur des buveurs, Chœur des assiégés, etc. Reyer a collaboré comme critique musical d'abord à la Presse, puis à la Revue Française, au Courrier de Paris et enfin au Journal des Débats, où il a succédé à Berlioz. Membre de l'Académie des Beaux-arts en remplacement de Félicien David (11 novembre 1876). Bibliothécaire de l'Opéra. Chevalier de l'Ordre de l'Aigle rouge, de Prusse (1862), etc. Il fut nommé chevalier (15 août 1862), officier (29 décembre 1885), commandeur (31 décembre 1891), grand officier (10 août 1899), puis grand croix (22 juillet 1906) de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 24 rue de la Tour-d'Auvergne à Paris.
« Il est mort dans sa propriété du Lavandou, près de Toulon. Ce musicien, qui devait parvenir au faîte des honneurs, débuta tard comme compositeur, ayant commencé la vie comme fonctionnaire. Il composait lentement et ne fut jamais complètement maître de la technique de son art ; aussi a-t-il produit relativement peu, bien qu'étant parvenu à un âge avancé. Mais son œuvre est marquée au cachet de son tempérament très personnel et occupe avec raison une place en vue au répertoire du grand opéra français. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
RICCI Federico. — Compositeur italien (Naples, 22 octobre 1809 – Conegliano, 10 décembre 1877). Frère du compositeur Luigi RICCI (Naples, 08 juillet 1805 – mort fou à Prague, 31 décembre 1859). Comme son frère Luigi, il fit ses études musicales au Conservatoire de Saint‑Sébastien sous la direction de Zingarelli ; mais, quoique plus jeune, il quitta cet établissement en même temps que son aîné. Il Colonello, en collaboration avec son frère, fut le premier ouvrage qu'il donna à la scène. (Voir l’article sur Luigi Ricci). Seul, il est l’auteur de 15 opéras ; il donna avec succès la Prigione d'Edimburgo (Trieste, 1837), uno Duello sotto Richelieu (Milan, 1839), Michel‑Angelo (Florence, 1841), Corrado d'Altamura (Milan, 1841), 1 Due Ritratti (Venise, 1850). Il occupa des charges importantes à l’étranger ; il fut en particulier invité à Saint‑Pétersbourg comme directeur des théâtres impériaux (1853). Le succès de Crispino e la Comare ayant mis en faveur en France le nom des frères Ricci, Federico écrivit pour la scène française une Folie à Rome (Fantaisies‑Parisiennes, 1869), le Docteur Rose (Bouffes‑Parisiens, 1872), une Fête à Venise (Athénée, 1871), ouvrages médiocres qui n'eurent pas de succès. Federico Ricci a composé aussi pour l'église et a publié un grand nombre de mélodies.
RICHEPIN Tiarko. — Compositeur français (1884–1973). => biographie
RIFAUT Victor Louis Etienne. — Compositeur français (Paris, 10 janvier 1899 – 10 boulevard de la Seine, Orléans, Loiret, 02 mars 1838), enterré au cimetière de Montmartre (32e division). Fils d'Etienne Pierre RIFAUT (Orléans, 29 mai 1771 – Choisy-le-Roi, Seine [auj. Val-de-Marne], 01 avril 1851), contrebasse de l'Opéra, et de Félicité Rosalie GILBERT (Soissons, Aisne, 07 juillet 1774 – Choisy-le-Roi, 27 octobre 1849), mariés à Paris ancien 10e le 10 novembre 1798. Epouse à Paris ancien 2e le 30 août 1826 Jeanne Emélie BELLOSTE dame RIFAUT, cantatrice de l'Opéra-Comique. Parents de Caroline RIFAUT (Batignolles-Monceau, Seine [auj. Paris 17e], 10 décembre 1830 – ap. 1906), professeur de piano ; et de Pierre Gabriel Edmond RIFAUT (Paris ancien 2e, 25 novembre 1832 – Antibes, Alpes-Maritimes, 13 mai 1917), gendarme.
Il obtint le second grand prix de Rome en 1820 avec la cantate Diane et Endymion, et le premier grand prix en 1821. On lui doit André ou la Sentinelle perdue (Opéra-Comique, 09 décembre 1834). Il fut chef de chant à l'Opéra-Comique.
RIMSKI-KORSAKOV Nikolaï Andreïevitch. — Compositeur russe (Tikhvine, gouvernement de Novgorod, 18 mars 1844 – Lioubensk, près de Saint-Pétersbourg, 21 juin 1908). Enterré dans le cimetière de Saint-Pétersbourg. Fils d'Andreï Petrovitch RIMSKI-KORSAKOV (Tikhvine, 07 août 1783 – 19 mars 1863) et de Sofia Vasilievna SKARYATINA (15 septembre 1802 – 30 août 1880). Epouse à Pargolovo le 30 juin 1872 Nadejda Nicolaievna PURGOLD (19 octobre 1848 – 24 mai 1919). Parents de sept enfants.
En 1889, à l’occasion de l’Exposition universelle, il fait un séjour à Paris et fréquente Edouard Colonne, Jules Massenet, Ambroise Thomas, André Messager. On lui doit des opéra : la Pscovitaine (Ivan le Terrible) [1868‑1872], la Nuit de mai (1878), Snegourotchka (1880‑1881), Mlada (1889-1890), la Nuit de Noël (1894‑1895), Sadko (1894‑1896), Mozart et Salieri (1897), Véra Cheloga (1898), la Fiancée du tsar (1898), Tsar Saltan (1899‑1900), Servilia (1900‑1901), Kastchéï l’Immortel (1901‑1902), Pane Voïévode (1902‑1903), Kitège (opéra en 4 actes et 6 tableaux, 1903‑1904, créé au Théâtre Mariinski à Saint-Pétersbourg du 07 au 20 février 1907, livret de Vladimir I. Bielski ; en 1929, une réduction pour piano et chant en français, traduction d’A. Komarov, a été éditée), le Coq d’or (1906‑1907).
ROCHEBLAVE Antoine. — Compositeur français (1829–1882). => biographie
RODOLPHE Jean-Joseph (Jean-Joseph RUDOLPH dit). — Corniste et compositeur français (Strasbourg, 14 octobre 1730 – 17 rue Jean-Jacques-Rousseau, Paris ancien 3e, 18 août 1812). Fils de Théodore Pierre RODOLPHE et de Marie Anne SCHEWEN DE MANNIN ou SCHWENDEMANN. Epouse à Paris le 23 mai 1769 Magdalena Salomé SRAUSINE ou STRAUSS (Strasbourg, Bas-Rhin, 16 avril 1738 – ap. 1769).
Après avoir reçu de son père les premières leçons de musique, de violon et de cor dès l’âge de sept ans, il fut élève de Leclair à Paris. Attaché, en 1754, à la chapelle du duc de Parme, il travailla avec Traetta, puis reçut à Stuttgart les conseils de Jomelli (1761) ; il fit dans cette ville ses premiers essais de composition avec les ballets Médée et Jason, Psyché, etc., et vint à Paris en 1763, s’y fixa et s’y fit entendre sur le cor, au Concert spirituel, en 1764, avec un succès incroyable. En 1767, il entra dans la musique du prince de Conti et devint ensuite cor solo de l’Opéra (1769), après avoir figuré au nombre des violonistes. Il fit partie de la chapelle royale en 1770. Ce fut lui qui proposa au ministre Amelot la création d'une école de musique, projet qui fut réalisé plus tard par M. de Breteuil sous le nom d’Ecole royale de musique (le futur Conservatoire) en 1784. Lors de cette fondation il y fut nommé professeur d'harmonie et écrivit pour la nouvelle école les fameux solfèges auxquels son nom demeure attaché, qui furent longtemps un ouvrage de base pour l’enseignement, quoiqu'ils ne soient pas des meilleurs. En 1799, Rodolphe fut nommé professeur de solfège au Conservatoire. Il se retira en 1802. Il s’est fait apprécier aussi comme auteur de concertos et de pièces pour son instrument, ainsi que d’opéras‑comiques et de ballets. Rodolphe a donné à la Comédie italienne deux ouvrages médiocres : Mariage par capitulation et l'Aveugle de Palmyre, qui n'eurent pas de succès.
ROGER Victor. — Compositeur français (maison Brujas, impasse Brujas, Montpellier, Hérault, 21 juillet 1853 – Paris 8e, 02 décembre 1903), enterré à Montpellier. Fils de François Victor ROGER (Montpellier, 07 juin 1811 – Montpellier, 15 novembre 1901), professeur de musique, et d'Elisa Pauline Claire ROGER (Montpellier, 25 mai 1825 – Montpellier, 29 novembre 1859), mariés à Montpellier le 29 mai 1843. Epouse à Chatou, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], le 19 novembre 1886 Eva Émilie Marie DAVIN (Marseille, Bouches-du-Rhône, 01 février 1864 – Paris 9e, 11 septembre 1953). Parents d'André Victor Charles ROGER (Paris 1er, 26 novembre 1893 – Versailles, Yvelines, 03 septembre 1978), directeur du Comptoir des Briquettes de Lignite.
Etudes musicales à l'Ecole Niedermeyer. Débute par des opérettes et des chansons à l'Eldorado, puis fait représenter le 18 août 1883, au Casino de Trouville, une opérette : Mademoiselle Irma, 1 acte avec Fabrice Carré, jouée par Judic, Grivot et Christian. Donne ensuite : Joséphine vendue par ses sœurs, opérette bouffe en 3 actes avec Ferrier et F. Carré (Bouffes-Parisiens, 20 mars 1886) ; Oscarine, opérette en 3 actes avec Nuitter et Guinon (Bouffes-Parisiens, 15 octobre 1888) ; Cendrillonnette, opérette en 4 actes de Ferrier, musique avec Serpette (Bouffes-Parisiens, 24 janvier 1890) ; le Fétiche, opérette en 3 actes de Ferrier et Clairville (Menus-Plaisirs, 13 mars 1890) ; Sansonnet, opérette en 3 actes avec Ferrier (Nouveautés, 26 novembre 1890) ; les Douze Femmes de Japhet, vaudeville en 3 actes avec Mars et Desvallières (Renaissance, 16 décembre 1890) ; le Coq, opérette en 3 actes avec Ferrier et Depré (Menus-Plaisirs, 30 octobre 1891) ; Mademoiselle Asmodie, opéra-comique en 3 actes de Ferrier et Clairville, musique avec Lacome (Renaissance, 24 novembre 1891) ; les 28 jours de Clairette, opérette en 4 actes avec Raymond et Mars (Folies-Dramatiques, 03 mai 1892) ; Caterinette, Pierre et Paul, opérettes en 1 acte avec Mars (Lunéville, 17 juillet 1893) ; Clary-Clara, opérette en 3 actes avec Raymond et Mars (Folies-Dramatiques, 20 mars 1894) ; Nicol-Nick, opérette en 4 actes avec Raymond et Mars (Folies-Dramatiques, 23 janvier 1895) ; la Dot de Brigitte, opérette en 3 actes avec Ferrier et Mars, musique avec Serpette (Bouffes-Parisiens, 06 mai 1895) ; le Voyage de Corbillon, vaudeville-opérette en 4 actes avec Mars (Cluny, 30 janvier 1896) ; Chez le Couturier, ballet-pantomime en 2 tableaux avec Flers et J. Lemaire (Folies-Bergère, 23 mai 1896) ; Sa majesté l'Amour, opérette en 3 actes avec Hennequin et Mars (Eldorado, 24 décembre 1896) ; etc. En préparation en 1897 : les Quatre Filles Aymon, opérette en 4 actes avec Liorat et Fonteny, musique avec Lacome ; Adélaïde, opérette en 3 actes avec Mars et Desvallières, etc. Victor Roger collabore à la France, comme critique musical. Le 14 décembre 1900, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 28 rue du Mont-Thabor à Paris ; en 1901, 5 rue Richepanse [auj. rue du Chevalier-de-Saint-Georges] à Paris 8e, où il est décédé à cinquante ans.
« Auteur de plusieurs œuvres légères, dont quelques-unes ont atteint la grande vogue. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
affiche pour les Fêtards (1897) de Victor Roger, par Jean de Paleologu dit Pal
ROLL Pierre Gaspard. — Compositeur et contrebassiste français (Saint-Maixent, Deux-Sèvres, 05 octobre 1787 – 47 rue de Trévise, Paris ancien 2e [auj. 9e], 20 février 1851), enterré au cimetière de Montmartre (33e division). Fils de Gaspard Joseph ROLL, traiteur, et de Marie Anne DUCHESNE, mariés à L'Isle-Jourdain, Vienne, le 20 novembre 1786. Epouse 1. à Paris le 17 janvier 1821 Catherine Sophie LAIR (Paris, 16 décembre 1771 – Paris ancien 12e, 17 août 1835). Epouse 2. à Poitiers, Vienne, le 14 juillet 1844 Henriette TROUSSEAU (Poitiers, 23 mai 1820 – Paris 18e, 27 avril 1888). Il obtint le premier second grand prix de Rome en 1813 avec la cantate Herminie, et le premier grand prix en 1814 avec la cantate Atala. Il écrivit Ogier le Danois, grand opéra destiné à l'Opéra (non représenté), et l'Ecole de Rome, opéra-comique écrit avec Auguste Panseron (Odéon, 04 novembre 1826).
ROSENLECKER Georges Louis. — Compositeur français (75 rue du Marais, Le Havre, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 09 octobre 1849 – château de Bourdainville, Bourdainville, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 21 mars 1928). Fils de Jean Gottlieb ROSENLECKER (Lahr, duché de Bade, 1809 – Bourdainville, 22 juillet 1891), négociant, et de Caroline BRINGEON (Le Havre, 25 mai 1825 – château de Bourdainville, Bourdainville, 15 décembre 1870), mariés à Paris ancien 1er le 09 mars 1848. Epouse à Paris 9e le 07 janvier 1875 Anne Marie Françoise TABARIES-PERRIN (Trévoux, Ain, 13 mai 1848 – Paris 17e, 12 mars 1915).
Premières études d'harmonie avec A. Donnay, organiste de Notre-Dame, au Havre, puis élève de César Franck pour la fugue, la composition et l'orchestration. Auteur de nombreuses compositions pour chant, piano, etc. A fait représenter la Légende de l'Ondine, drame lyrique en 3 actes et 5 tableaux, poème de Jean de Villeurs (Théâtre Royal de Liège, 29 avril 1886 ; exécuté avant aux Concerts de l'Association artistique d'Angers, 1882). En préparation en 1897 : Satanita, opéra-comique en 3 actes, poème d'Armand Silvestre. Rosenlecker a été l'organisateur et le secrétaire du Comité qui fit en 1890 du Théâtre de Rouen, un Théâtre-Lyrique où furent représentés, devant des abonnés parisiens, plusieurs œuvres inédites en France, dont Samson et Dalila. En 1897, il habitait 28 avenue du Trocadéro à Paris.
ROSENTHAL Emmanuel dit Manuel. — Compositeur et chef d'orchestre français (123 boulevard de Port-Royal, Paris 14e, 18 juin 1904 – Paris 13e, 05 juin 2003). Enterré au Père-Lachaise (87e division). Fils de Burech ROSENTHAL (Safed, Syrie, 03 novembre 1878 – Paris 20e, 16 novembre 1918), chauffeur, et d'Anna EPSTEÏN (v. 1870 – ap. 1929). Epouse 1. à Puteaux, Seine, le 22 juin 1929 (divorce le 19 juin 1952) Lucie Louise TROUSSIER (Belfort, Territoire de Belfort, 16 mars 1900 – Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne, 25 novembre 1983). Epouse 2. à Paris 15e le 23 octobre 1952 Claudine Michelle PILLARD (Bourron-Marlotte, Seine-et-Marne, 30 mars 1913 – Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Yvelines, 25 novembre 2016).
Il fut élève de Boucherit, Huré et Ravel. Comme chef d’orchestre, il s’est particulièrement attaché à promouvoir les nouveautés de la musique contemporaine. Il a dirigé l’Orchestre national de la Radiodiffusion française de 1935 à 1939 et de 1944 à 1946, puis, aux Etats‑Unis, l’orchestre de Seattle. Ses compositions font valoir un don d’imagier musical servi par une rare entente des timbres instrumentaux. Elles se partagent entre la musique symphonique : les Petits Métiers (1932), Jeanne d’Arc (1936), Æsopi convivium (1948), Symphonie en « ut » (1949) ; le théâtre : Rayon des soieries (Opéra‑Comique, 1930) et la Poule noire (1937), opéras bouffes ; enfin et surtout, la musique d’inspiration religieuse : Saint François d’Assise, oratorio (1939), Cantate pour le temps de la Nativité (1944), Messe (1953), les Femmes au tombeau (1956).
affiche pour Rayon des soieries (1930) de Manuel Rosenthal, par Maurice Dufrène
ROSSINI Gioacchino ou Gioachino. — Compositeur italien (Pesaro, Etats de l'Eglise [auj. Marche, Italie], 29 février 1792 – 2 avenue Ingres, Paris 16e, 13 novembre 1868), son tombeau est au Père-Lachaise (4e division), mais sa dépouille repose à Florence depuis 1887. Fils de Giuseppe Antonio ROSSINI (Ravenne, Italie, 1764 – Bologne, Italie, 29 avril 1839), inspecteur de boucheries, et d'Anna GUIDARNI (Urbino, Italie, 26 juillet 1771 – Bologne, 21 février 1827), soprano, mariés à Pesaro, Italie, le 26 septembre 1791. Epouse 1. à Naples le 15 mars 1822 Isabella COLBRAN (Madrid, Espagne, 02 février 1785 – Castenaso, Italie, 07 octobre 1845), soprano ; 2. à Paris le 16 août 1846 Olympe PÉLISSIER (Paris, 09 mai 1799 – Paris 16e, 22 mars 1878).
Son père jouait du cor, sa mère était soprano. Il apprit rapidement le piano et se rendit à Bologne, où il fut, en 1807, l’élève de Tesei (chant) et de l’abbé Mattei (composition). Il débuta au théâtre en 1810, à Venise, avec une farce : la Cambiale di matrimonio, bientôt suivie de 3 ouvrages similaires : l’Equivoco stravagante (Bologne, 1811), l’Inganno felice (Venise, 1812), Il Cambio della valigia (1812). C’est à Ferrare, en 1812, qu’il fit représenter son premier opéra sérieux, Ciro in Babilonia, tandis que Venise accueillait encore 3 opérettes : la Scala di seta, l’Occasione fa il ladro (1812) et il Signor Bruschino o Il Figlio per azzardo (1813). La représentation de Tancredi, en 1813, à Venise, consacra la jeune renommée de Rossini ; l’Italiana in Algeri, qui la suivit de peu, remporta un succès identique: l’Italie entière acclama celui qu’elle considérait comme son plus grand compositeur d’opéras et que le Barbier de Séville devait porter en 1816, à Rome, au faîte de la gloire. Pendant près de dix ans, Rossini fut le maître incontesté du théâtre lyrique en Italie; de 1815 à 1823, en vertu d’un contrat avec l’imprésario Barbaja, qui régentait Naples, Vienne et Milan, il écrivit chaque année 2 opéras nouveaux, dont la nomenclature coïncide avec celle de ses succès : Aureliano in Palmira (Milan, 1814), Il Turco in Italia (Milan, 1814 ; Paris, 1820), Sigismondo (Venise, 1815), Elisabetta (Naples, 1815; Paris, 1822), Torvaldo e Dorliska (1816), Il Barbiere di Siviglia (Rome, 1816; Paris, 1819), la Gazzetta (Naples, 1816), Otello (Naples, 1816; Paris, 1821), la Cenerentola (Rome, 1817 ; Paris, 1822), la Gazza ladra (Milan, 1817; Paris, 1821), Armida (Naples, 1817), Adelaïde di Borgogna (Rome, 1818), Adina o Il Califfo di Bagdad (1818), Mosè in Egitto (Naples, 1818; Paris, 1822), Ricciardo e Zoraïde (Naples, 1818), Ermione (Naples, 1819), Eduardo e Cristina (Venise, 1819), la Donna del lago (Naples, 1819), Bianca e Faliero (Milan, 1820), Maometto II (Naples, 1820), Matilda di Ciabrano (Rome, 1821 ; Paris, 1829), Zelmira (Naples, 1822), Semiramide (Venise, 1823 ; Paris, 1825). Très affecté par l’accueil réservé que reçut cette dernière œuvre, Rossini quitta l’Italie pour Londres, où cinq mois de concerts et de leçons particulières lui rapportèrent plus de dix mille livres. Il vint ensuite à Paris, écrivit à l’occasion du sacre de Charles X Un viaggio a Reims (1825), et arrangea pour l’Opéra Maometto II et Mosè, qui devinrent le Siège de Corinthe (1826) et Moïse (1827). Il transforma de même Un viaggio a Reims, qui prit le titre de Comte Ory. Entre‑temps, il avait assumé momentanément la direction du Théâtre‑Italien, avant d’être nommé intendant de la musique royale et inspecteur général du chant, postes qu’il conserva jusqu’à la révolution de Juillet. Il écrivit encore Guillaume Tell (1829), et cessa brusquement de composer pour le théâtre. Il ne revint à son art que pour écrire le Stabat Mater (1832‑1841), quelques pièces pour l’église et des cantates. En 1836, il retourna en Italie, et séjourna successivement à Milan et Bologne, puis à Florence (1848). Mais, en 1853, il revint en France et se fixa définitivement à Paris. Il a légué la plus grande partie de ses biens à la Ville de Paris (dont la villa où il est mort, 5 avenue Ingres dans le 16e) pour assurer la fondation d’une maison hospitalière destinée aux vieux musiciens. En dehors des œuvres précitées, il a laissé des chœurs, des pièces vocales pour l’enseignement, des marches militaires et des pièces de piano dotées de titres humoristiques. La grâce et la vivacité de son inspiration entrent pour une bonne part dans le succès légitime fait à ses œuvres; mais on doit reconnaître que Rossini construisait habilement les scènes, menait avec esprit les ensembles et le dialogue; il usait en outre avec finesse d’une palette orchestrale très riche et très nuancée. Son style alerte, son enjouement étaient le fruit d’un art et d’une science accomplis, mis au service du plaisir des auditeurs. Art sans profondeur, peut-être, mais à coup sûr plein de vie et de charme, teinté parfois d’un humour délicat. Le 12 août 1864, il fut nommé grand officier de la Légion d'honneur.
« Après une brillante carrière en Italie, il triompha en France avec le Barbier de Séville et Guillaume Tell. Cette dernière pièce, donnée en 1829, fut son dernier effort ; il se reposa, depuis, sur ses lauriers. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ROUSSEAU Marcel Auguste Louis dit SAMUEL-ROUSSEAU. — Compositeur français (80 rue Vaneau, Paris 7e, 18 août 1882 – 52 rue de Clichy, Paris 9e, 11 juin 1955), enterré au cimetière du Montparnasse (10e division). Fils du compositeur Samuel ROUSSEAU. Epouse à Paris 9e le 04 mars 1907 Augustine Hortense BOIZOT (Paris 10e, 03 février 1881 – Paris 9e, 19 novembre 1961). De sa liaison avec Irène Marcelle PLICQUE (Paris 11e, 09 mai 1901 – Paris 17e, 19 décembre 2001) mariée avec Guy Marcel BOUDON est née Eveline Paule BOUDON (Paris 13e, 25 janvier 1929 – Paris 17e, 16 octobre 2018), compositrice.
Il fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1905 le second premier prix de Rome avec sa cantate Maïa. Longtemps professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris, vice‑président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, directeur de l’Opéra (1941‑1944), il a principalement composé pour le théâtre. Ses opéras‑comiques : Tarass Boulba (1919), le Hulla (1923), le Bon Roi Dagobert (1927) ; ses drames lyriques : le Roi Arthur (prix Rossini 1903), Kerkeb, danseuse berbère (1951) ; ses ballets : Promenade dans Rome (1936), Entre deux rondes (1940) ; ses musiques de scène pour Esther, Princesse d’Israël (1912), Bérénice ; ses études pour piano, ses mélodies et ses Variations pastorales pour harpe et orchestre témoignent d’une invention mélodique facile et charmante, exempte de vulgarité, qui l’apparente aux meilleurs maîtres du style léger. Il fut nommé chevalier (13 octobre 1927), puis officier (09 avril 1952) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1947).
ROUSSEAU Samuel Alexandre. — Compositeur français (Neuve-Maison, Aisne, 11 juin 1853 – 22 rue Bergère, Paris 5e, 01 octobre 1904), enterré au cimetière du Montparnasse (10e division). Fils de Joseph Alexandre ROUSSEAU (Neuve-Maison, 21 septembre 1827 – Paris 14e, 06 septembre 1915), menuisier, et de Marie Anne Rose DESSON (Neuve-Maison, 30 janvier 1828 – Paris 6e, 12 octobre 1867), couturière, mariés à Neuve-Maison le 24 novembre 1852. Frère de Gabriel Hector ROUSSEAU (Neuve-Maison, 11 juillet 1854 – Paris 15e, 22 avril 1918), facteur d'orgues. Epouse 1. à Paris 6e le 08 novembre 1881 Napoléone Jeanne Eva Haydée LAMBERT DES CILLEULS (Paris ancien 1er, 25 juin 1856 – Paris 16e, 23 décembre 1901) [soeur de Napoléon LAMBERT DES CILLEULS, basse à l'Opéra] ; parents du compositeur SAMUEL-ROUSSEAU. Epouse 2. à Paris 5e le 18 février 1903 Camille Louise CHÂTEAU (Paris 6e, 31 mai 1872 – Paris 9e, 06 mai 1951).
Études musicales au Conservatoire, 1er prix d'orgue en 1877. 2e second prix de Rome en 1876 avec la cantate Judith, 2e premier Grand prix de Rome en 1878 avec la cantate La fille de Jephté. Prix Cressent (1878). Prix de la Ville de Paris (1891). Il devint maître de chapelle de Sainte-Clotilde. Auteur de nombreux morceaux de musique religieuse, notamment d'une Messe solennelle ; de quantité de mélodies, etc. A fait représenter au théâtre : Dianorah, opéra-comique en 1 acte, poème de Chantepie (Opéra-Comique, 28 décembre 1879) ; Mérowig, drame lyrique en 3 actes, poème de Montorgueil (Grand-Théâtre, 12 décembre 1892) ; la Cloche du Rhin, représentée à l’Opéra en 1898. En préparation en 1897 : Nunziata, drame lyrique, poème de Gheusi et Montorgueil. Le 16 août 1900, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 53 boulevard Saint-Martin à Paris.
ROUSSEAU Jean-Jacques. — Philosophe et compositeur de langue française (Genève, 28 juin 1712 – Ermenonville, près de Senlis, 03 juillet 1778). Inhumé dans l’île des peupliers du parc à fabriques [auj. Ermenonville, Oise]. Fils d'Isaac ROUSSEAU (Genève, décembre 1672 – Nyon, Suisse, 09 mai 1747) et de Suzanne BERNARD (Genève, 06 février 1673 – Genève, 07 juillet 1712), mariés à Genève le 02 juin 1704. Epouse à Bourgoin-Jallieu le 30 août 1766 Thérèse LEVASSEUR (Orléans, Loiret, 1721 – Le Plessis Belleville, Oise, 1801). Père de cinq enfants. Il apprit la musique seul et d'une façon fort incomplète, en l'enseignant. Mais, comme il était doué d'un joli sentiment mélodique, sa musique malgré ses nombreux défauts est plutôt en progrès qu'en retard sur celle de son temps. Il est l’auteur d'un nouveau système de notation musicale exposé dans sa Dissertation sur la musique moderne (1743) ; ce système ne réussit pas, mais a été repris depuis et amendé par Galin. Rousseau s'essaya dans la composition dramatique avec les Muses galantes, opéra-ballet, répété d'abord chez le fermier général La Pouplinière en 1745, et donné plus tard sans succès à l'Opéra en 1747. Le Devin du village fut plus heureux en 1752. Non seulement ce petit ouvrage tint la scène de l'Opéra pendant plus de soixante ans, et fut toujours favorablement accueilli, mais il fut encore joué avec le même succès dans presque tous les théâtres de France. Les autres compositions de Rousseau sont : Pygmalion, scène lyrique ; des Fragments de Daphnis et Chloé et un recueil d'une centaine de romances intitulé les Consolations des misères de ma vie. Rousseau prit une part active à la Guerre des Bouffons, et publia divers pamphlets, lettres, etc., anonymes ou non, en faveur de la musique italienne. Il alla même jusqu'à prétendre, dans sa Lettre sur la musique française (1753), que les Français n'avaient pas de musique, et ne pouvaient en avoir. Cependant, après les opéras de Gluck, il revint de son erreur, et en fit publiquement l'aveu.
SAINT-SAËNS Charles Camille. — Compositeur, pianiste et organiste français (3 rue du Jardinet, Paris ancien 11e [auj. 6e], 09 octobre 1835* – hôtel de l'Oasis, Alger, Algérie française, 16 décembre 1921*), enterré au cimetière du Montparnasse (13e division). Fils de Victor Jacques Joseph SAINT-SAËNS (Rouxmesnil-Bouteilles, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 19 mars 1798 – Paris, 20 décembre 1835), fonctionnaire au ministère de l'Intérieur, et de Françoise Clémence COLLIN (Wassy, Haute-Marne, 27 mars 1809 – Paris 6e, 18 décembre 1888), mariés à Paris ancien 11e le 24 novembre 1834. Epouse au Cateau-Cambrésis, Nord, le 03 février 1875 Marie Laure TRUFFOT (Paris ancien 10e, 16 avril 1855 – Bordeaux, Gironde, 30 janvier 1950) ; parents d'André SAINT-SAËNS (Paris 8e, 06 novembre 1875 – Paris 6e, 28 mai 1878), et de Jean François SAINT-SAËNS (Paris 6e, 13 décembre 1877 – Reims, 07 juillet 1878).
Commence l'étude du piano dès l'âge de deux ans et demi ; à cinq ans il déchiffre sans faute une partition de Grétry. A sept ans il devient l'élève de Stamati, pour le piano ; Maleden est son professeur de composition. Il suit pendant un an la classe d'Halévy, au Conservatoire. Admis comme élève du cours d'orgue de Benoît, il remporte le second prix de cet instrument en 1849 et le 1er prix en 1851. En 1852 il se présente au concours du prix de Rome, ne réussit pas et ne se représente plus. Nommé organiste de Saint-Méry en 185, organiste de la Madeleine en 1858 ; professeur de piano à l'École Niedermeyer, Saint-Saëns a fait exécuter à seize ans sa première grande composition Symphonie en mi bémol par l'orchestre de la Société de Sainte-Cécile (1851), puis quelques années plus tard, la Symphonie en fa, par la Société Sainte-Cécile, de Bordeaux (1856). Pour plus de clarté nous classerons l'œuvre considérable de Saint-Saëns comme suit :
Œuvres dramatiques et lyriques. — la Princesse jaune, opéra-comique en 1 acte de L. Gallet (Opéra-Comique, 18 juin 1872) ; le Timbre d'Argent, drame lyrique en 4 actes de J. Barbier et M. Carré (Théâtre-Lyrique, 23 février 1877) ; Samson et Dalila, opéra en 4 actes de F. Lemaire (Weimar, Théâtre Grand-ducal, 02 décembre 1877 ; Rouen, Théâtre des Arts, 03 mars 1890 ; Paris, Opéra, 23 novembre 1892) ; Etienne-Marcel, opéra en 1 acte de L. Gallet (Lyon, Grand-Théâtre, 08 février 1879 ; Belgique, puis Paris, Opéra-populaire, 24 octobre 1884) ; Henry VIII, opéra en 4 actes de Détroyat et A. Silvestre (Opéra, 05 mars 1883) ; Proserpine, drame lyrique en 4 actes de Vaquerie et L. Gallet (Opéra-Comique, 16 mars 1887) ; Ascanio, opéra en 5 actes de L. Gallet (Opéra, 21 mars 1890) ; Phryné, opéra-comique en 2 actes d'Augé de Lassus (Opéra-Comique, 24 mai 1893) ; Frédégonde, drame lyrique en 5 actes de L. Gallet, partition laissée inachevée par Guiraud (Opéra, 18 décembre 1895) ; Javotte, ballet en 2 actes de Croze (Bruxelles, Monnaie et Lyon Grand-Théâtre, novembre 1896). Les Noces de Prométhée, cantate couronnée au concours international de Paris (Cirque des Champs-Élysées, 01 septembre 1867) ; le Déluge, poème biblique (Concerts du Châtelet, 05 mars 1876) ; la Lyre et la Harpe, ode commandée pour le festival triennal de Birmingham (Birmingham, 28 août 1879 ; Paris, Concert populaires, 11 janvier 1880) ; Antigone, musique de scène (Comédie-Française).
Œuvres symphoniques. — Symphonie en mi bémol (orchestre de la Société de Sainte-Cécile, 1851) ; Symphonie en fa (Société Sainte-Cécile, de Bordeaux, 1856) ; Occident et Orient (exécutés à la distribution des récompenses de l'Exposition universelle de 1878) ; le Rouet d'Omphale ; Marche héroïque ; Phaéton ; Danse macabre ; Suite pour orchestre ; la Jeunesse d'Hercule ; 2e symphonie en la mineur ; Suite algérienne ; Une nuit à Lisbonne ; la Iota aragonese ; scène d'Horace, d'après Corneille ; 3e Symphonie en ut mineur ; Pallas-Athénée, etc.
Musique religieuse. — Motets au Saint-Sacrement : Ave Verum, en si m., en ré et en mi b ; O Salutaris, en la, en si b et en la b ; Tantum Ergo, en mi b ; Veni Creator, en ut. Motets à la Vierge : Ave Maria, en la, en sol, en mi et en si b ; Inviolata, en ré et en fa ; Sub Tuum, en fa m. ; Messe solennelle (soli chœur et orchestre) ; Messe de Requiem ; Bénédiction nuptiale (grand orgue), etc.
Morceaux de concert, avec orchestre. — Tarentelle (flûte et clarinette) ; Introduction et Rondo (violon) ; 4 Concertos pour piano : ré majeur, sol mineur, ut mineur, mi bémol ; 3 Concertos pour violon : la majeur, ut majeur, si mineur ; Concerto pour violoncelle en la mineur ; Romance, pour violoncelle ou cor ; Romance pour violon en ut majeur ; morceau de concert, pour violon ; Marche militaire française ; Africa, etc.
Mélodies, duos, trios (chant avec accompagnement de piano). — Alla riva del Tebro ; l'Attente ; Au cimetière ; la Brise ; la Chasse des Burgraves ; Clair de Lune ; la Cloche ; Étoile du matin ; le Lac ; la Mort d'Ophélie ; le Matin ; Soirée en mer ; Sérénade ; le Sommeil des fleurs ; Tristesse ; Vogue, vogue la Galère ; la Splendeur vide ; Sérénité ; Sabre en main ; la Solitaire, etc.
Divers. — Méditation ; Prière ; Barcarolle (harmonium) ; 3 Rapsodies ; Rapsodie bretonne ; Mélodies persanes ; les Soldats de Gédéon (double chœur à 4 voix d'hommes) ; Rêverie du soir ; Hymne à Victor Hugo ; les Marins de Kermor (chœur) ; les Titans (chœur) ; la Fiancée du Timbalier ; Havanaise ; Sarabande et Rigaudon ; Souvenirs d'Ismaïlia, etc.
En outre Saint-Saëns a composé un nombre considérable de Gavottes, Mazurkas, Romances, Sonates, Menuets, Valses, Berceuses, etc., et surtout des morceaux de piano : Études, thèmes, concertos, préludes, sonates, etc., à deux mains, à quatre mains, pour deux pianos, pour piano et violon, etc., etc. Il a transcrit pour piano un grand nombre de compositions de Bach, plusieurs quatuors de Beethoven, la valse et la kermesse de Faust, le menuet d'Orphée, la marche religieuse de Lohengrin (piano, violon et orgue), etc. Il a restauré la partition du Malade imaginaire, de Marc-Antoine Charpentier. D'autre part, Saint-Saëns a exposé et défendu ses théories musicales dans divers écrits. Protestant contre l'assimilation faite de ses idées avec celles de Wagner, il a combattu les tendances wagnériennes de ses confrères de la presse musicale et à cet effet il a publié une étude d'esthétique : Matérialisme et Musique (1882). Il a publié en outre : Harmonie et mélodie (1885) ; Notes sur les décors de théâtre dans l'antiquité romaine (1886) ; Rimes familières, etc. ; de passage à Alger en 1892, il y a fait représenter le 17 mars une petite comédie en un acte : la Crampe de l'écrivain. A l'occasion du cinquantenaire de son premier concert, Saint-Saëns a donné, le 02 juin 1896, salle Pleyel, un grand concert au bénéfice de l'Association des artistes musiciens. On lui doit encore la musique du film muet l'Assassinat du duc de Guise (1908). Elu membre de l'Académie des Beaux-arts, en remplacement de Reber, le 19 février 1881. Membre de l'Académie de Beaux-Arts, de Bruxelles (14 janvier 1885). Chevalier de la légion d'honneur le 14 août 1868 puis Officier le 13 juillet 1884 puis Commandeur le 30 juillet 1894 puis Grand officier le 16 août 1900 et enfin Grand croix le 11 janvier 1913. En 1875, il habitait 168 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris 8e ; en 1877, 14 rue Monsieur-le-Prince à Paris 6e ; en 1897, 4 place de la Madeleine à Paris 8e.
« Né à Paris le 9 octobre 1835, Camille Saint-Saëns s'y fit remarquer de bonne heure par sa précocité. Presque octogénaire aujourd'hui, le maître français a eu une carrière d'autant plus longue qu'elle commença fort tôt, et sa période de grande production appartient déjà à une autre génération. Camille Saint-Saëns s'est distingué dans tous les genres, et ce n'est pas au théâtre qu'il a remporté ses succès les plus éclatants et les plus nombreux. Pourtant, certains de ses ouvrages dramatiques, principalement Samson et Dalila, figurent en très bonne place au répertoire des théâtres de musique. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
SALIERI Antonio. — Compositeur autrichien (Legnago, Vérone, 18 août 1750 – Vienne, Autriche, 07 mai 1825). Enterré dans le cimetière central de Vienne. Fils d'Antonio SALIERI (1702 – 1764), riche négociant, et d'Anna Maria SCACCHI (1722 – 1763). Epouse à Vienne, Autriche, le 10 octobre 1775 Thérésia (Eva Maria) HELFERSTORFER (22 avril 1754 – 1807). Parents de quatre enfants.
Fils d’un riche négociant, il apprend d’abord la musique chez son frère Francesco, élève de Tartini, puis à Venise chez Gassmann, compositeur impérial, qui l’emmène à Vienne (1766). Son premier opéra : le Donne letterate (les Précieuses ridicules), sur un livret de Métastase, est applaudi par Gluck et Calzabigi et représenté avec grand succès au Burgtheater. Salieri devient successivement compositeur appointé (1774), maître de chapelle impérial (1788) et directeur de l’Opéra (1790). Au cours d’un voyage en Italie (1778-1780), il écrit pour les opéras de Milan, Venise et Rome. En 1786, son Singspiel Prima la musica e poi le parole est donné à Schoenbrunn avec l’Impresario de Mozart. Gluck le désigne comme son suppléant à l’Opéra de Paris, où il crée avec succès ses Danaïdes, sur un livret de Moline (1784). Son opéra bouffe La Grotta di Trofonio est peut‑être son chef‑d’œuvre dans le genre (1785). Durant le deuxième séjour à Paris (1786‑1787), c’est l’échec des Horaces et le triomphe de Tarare (sur un livret de Beaumarchais que Da Ponte adaptera en italien) et de la cantate le Jugement dernier, au Concert spirituel. Ses derniers opéras (1801‑1804) se heurtent à l’incompréhension : les goûts ont changé. Le cinquantenaire de son activité musicale à Vienne est fêté, en 1816, par un concert de compositions de ses élèves; Schubert y contribue par une cantate. Vice‑président de la Tonkünstler‑Sozietät, Salieri dirige la plupart de ses concerts et participe activement à la fondation du Conservatoire de Vienne (1817). En 1824, Salieri prend sa retraite en conservant intégralement son traitement, signe de l’estime dont il jouissait. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
SALOMON Hector. — Compositeur français (7 place d'Armes, Strasbourg, Bas-Rhin, 29 mai 1838 – 31 rue de la Victoire, Paris 9e, 29 mars 1906), enterré au Père-Lachaise (7e division). Fils de Lehmann Joseph SALOMON (Ribeauvillé, Haut-Rhin, 07 juillet 1801 – Paris ancien 7e, 04 mars 1849), teinturier, et de Guiguitte GODECHAUD (Lunéville, Meurthe-et-Moselle, 18 janvier 1800 – Paris ancien 7e, septembre 1854), brodeuse, mariés à Lunéville le 10 février 1829.
Il entra au Conservatoire en 1850 et y obtint plusieurs récompenses. Accompagnateur aux Bouffes‑Parisiens en 1856, au Théâtre-Lyrique en 1860, second chef des chœurs à l'Opéra en 1870, Salomon a fait représenter plusieurs ouvrages : Fascination (Bouffes‑Parisiens, 1856) ; les Dragées de Suzette (Théâtre-Lyrique, 1866) et l'Aumônier du régiment (Théâtre-Lyrique, 1877). Il a publié un recueil de vingt mélodies.
SALVAYRE Gervais Bernard Gaston. — Compositeur français (23 place Lucas, Toulouse, Haute-Garonne, 24 juin 1847 – Ramonville-Saint-Ague, Haute-Garonne, 17 mai 1916). Fils de Pascal Basile SALVAYRE (Toulouse, 26 septembre 1816 – Toulouse, 01 janvier 1900), cordonnier, et de Marguerite BORIES (Toulouse, 16 septembre 1822 – Toulouse, 13 février 1886), mariés à Toulouse le 06 juin 1845. Frère de Jacques Pascal SALVAYRE (Toulouse, 09 mars 1850 – Toulouse, 06 avril 1872), élève au Conservatoire de Paris. Epouse à Paris 5e le 29 mars 1883 Claire Marcelle HOUSSART (Louhans, Saône-et-Loire, 08 septembre 1858 – Paris 8e, 03 juin 1905).
Premières études musicales à la maîtrise de la cathédrale, puis au Conservatoire de Toulouse (1er prix de violoncelle : Classe Garreau) ; ensuite au Conservatoire de Paris : élève de Benoît, pour l'orgue (1er prix en 1868) ; de Bazin, pour la fugue et de Thomas pour la composition. 1er Grand prix de Rome, en 1872, avec la cantate Calypso. Envoie de Rome un Stabat mater, exécuté an Conservatoire. A fait représenter au théâtre : le Bravo, opéra-comique en 4 actes de Blavet (Théâtre-Lyrique, 18 avril 1877) ; le Fandango, ballet en 1 acte de Meilhac, Halévy et Mérante (Opéra, 26 novembre 1877) ; Richard III, opéra en 4 actes de Blavet (Saint-Pétersbourg, décembre 1883) ; Egmont, drame lyrique en 4 actes de Millaud et Alb. Wolff (Opéra-Comique, 06 décembre 1886) ; la Dame de Monsoreau, opéra en 5 actes de Dumas et Maquet (Opéra, 30 janvier 1888). En préparation en 1897 : Myrto, comédie lyrique en 3 actes de Louis Gallet ; Salah-Ed-Din, opéra en 4 actes de Bocage et P. Ferrier ; Beaucoup de bruit pour rien, de L. Gallet, d'après Shakespeare ; etc. Salvayre a fait exécuter aux Concerts du Conservatoire, aux Concerts Lamoureux et Colonne, d'importants ouvrages symphoniques. Il a publié un grand nombre de mélodies et de pièces détachées. Critique musical au Gil Blas. Le 13 juillet 1880, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 39 rue de Saint-Pétersbourg à Paris.
SCHWARTZ Isaïe. — Compositeur français (1833–1902). => biographie
SELLENICK Adolphe. — Chef d'orchestre et compositeur français (1826–1893). => biographie
SEMET Théophile Aimé Émile. — Compositeur français (7 rue du Pont-Neuf, Lille, Nord, 06 septembre 1824* – 26 rue Meslay, Paris 3e, 16 avril 1888), enterré au cimetière de Créteil. Fils de Théophile Nicolas SEMET (Douai, Nord, 30 avril 1797 – Lille, 16 avril 1855), employé à la Recette générale, et de Catherine Emilie LEBAILLY (Elbeuf, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 25 novembre 1800 – Lille, 28 avril 1827), mariés à Lille le 23 août 1823. Epouse à Paris ancien 2e le 06 novembre 1854 Eugénie JACQUET (Paris ancien 1er, 08 mars 1832 – Créteil, Seine [auj. Val-de-Marne], 29 juin 1884) ; parents de Jeanne Adèle SEMET (Paris ancien 2e, 22 septembre 1855 – Paris, 11 avril 1907), professeur de musique.
Il fut admis au Conservatoire en 1845 ; puis, ses études terminées, se livra à l'enseignement et occupa l'emploi de timbalier à l'Opéra. Semet fit son premier essai au théâtre avec les airs de vaudeville qu'il composa pour une pièce des Variétés intitulée la Petite Fadette, tirée du roman de George Sand (1850). Ensuite il donna au Théâtre-Lyrique : les Nuits d'Espagne, qui obtinrent un grand succès (1857) ; la Demoiselle d'honneur, qui fut moins heureuse, à la fin de la même année ; Gil Blas, avec lequel il se releva brillamment (1860) ; Ondine, ouvrage faible qui n'eut que quelques représentations. A l'Opéra‑Comique il donna une nouvelle Petite Fadette, qui n'avait que le fond du sujet de commun avec la première (1869) ; puis, jusqu’en 1880, il n'a rien fait représenter au théâtre. Le 09 août 1870, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
SERPETTE Henri Charles Antoine Gaston. — Compositeur français (rue des Irlandais, Nantes, 4e canton, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 04 novembre 1846* – Paris 9e, 04 novembre 1904), enterré au cimetière de Sainte-Marie-sur-Mer (Loire-Atlantique). Fils d'Henri Charles René SERPETTE (Louvencourt, Somme, 09 février 1821 – Nantes, 6e canton, 15 mai 1887), négociant, et d'Amélie Marie Aimée THOMAS (Pornic, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 05 janvier 1823 – Paris 6e, 24 juin 1883), mariés à Nantes, 5e canton, le 04 février 1846.
Fait de sérieuses études littéraires, suit les cours de droit et se fait recevoir avocat. Entre au Conservatoire (classe d'Ambroise Thomas), en 1868 ; 1er grand prix de Rome, en 1871 avec la cantate Jeanne d'Arc, exécutée à l'Opéra le 24 novembre de la même année. De retour d'Italie il débute au théâtre par la Branche cassée, opéra bouffe en 3 actes de Jaime et Noriac (Bouffes-Parisiens, 23 juin 1874). Depuis il a fait représenter : le Manoir du Pic Tordu, vaudeville en 3 actes de Crémieux, Nuitter, Saint-Albin et Mortier (Variétés, 28 mai 1875) ; le Moulin du Vert Galant, opérette en 1 acte de Bernard et Grangé (Bouffes-Parisiens, 12 avril 1876) ; la Petite Muette, opéra-comique en 3 actes de Ferrier (Bouffes-Parisiens, 04 octobre 1877) ; la Nuit de Saint-Germain, opéra-comique en 3 actes de Hirsch et Saint-Arroman (Bruxelles, Fantaisies-Parisiennes, 20 mars 1880) ; Madame le Diable, féerie-opérette en 1 acte de Meilhac et Mortier (Renaissance, 05 avril 1882) ; la Princesse, comédie-opérette de Toché (Variétés, 22 octobre 1882) ; Steeple-Chase, opérette en 1 acte de P. Decourcelle (Saint-Gratien, 22 juillet 1883) ; Tige de lotus, opéra-comique en 1 acte de Toché (Contrexéville, 26 juillet 1883) ; Insomnie, opéra-comique en 1 acte de Mayrena et Cohen (Deauville, 17 août 1883) ; Fanfreluche, opéra-comique en 3 actes de Burani, Hirsch et Saint-Arroman (Renaissance, 16 décembre 1883) ; Mademoiselle Réséda, opérette en 1 acte de J. Prével (Renaissance, 02 février 1884) ; le Château de Tire-Larigot, opérette-fant. en 3 actes et 10 tableaux de Blum et Toché (Nouveautés, 30 octobre 1884) ; le Petit Chaperon rouge, opérette en 3 actes de Blum et Toché (Nouveautés, 10 octobrer 1885) ; le Singe d'une nuit d'été, opérette en 1 acte de Noël (Bouffes-Parisiens, 01 septembre 1886) ; Adam et Ève, opérette-fant. en 3 actes de Blum et Toché (Nouveautés, 06 octobre 1886) ; la Gamine de Paris, opérette en 3 actes de Leterrier et Vanloo (Bouffes-Parisiens, 30 mars 1887) ; la Lycéenne, 3 actes de Feydeau (Nouveautés, 23 décembre 1887) ; Cendrillonnette, opérette en 4 actes de Ferrier, musique avec Victor Roger (Bouffes-Parisiens, 24 janvier 1890) ; la Demoiselle du Téléphone, vaudeville en 3 actes de Desvallières, Mars et Sylvane (Nouveautés, 26 janvier 1891) ; Me-na-ka, opérette en 1 acte de P. Ferrier (Nouveautés, 02 mai 1892) ; la Bonne de chez Duval, vaudeville-opérette en 3 actes de Raymond et Mars (Nouveautés, 06 octobre 1892) ; Cousin-Cousine, opérette en 3 actes de Kéroul et Ordonneau (Folies-Dramatiques, 23 décembre 1893) ; Chiquita, opérette en 1 acte de Clairville (Nouveautés, 04 février 1895) ; la Dot de Brigitte, opérette en 3 actes de Ferrier et Mars, musique avec Victor Roger (Bouffes-Parisiens, 06 mai 1895) ; le Carnet du Diable, f.-opérette de Blum et Ferrier (Variétés, 23 octobre 1895) ; le Capitole, opérette en 3 actes de Ferrier et Clairville (Nouveautés, 05 décembre 1895) ; le Carillon, opérette-féerie en 4 actes de Blum et Ferrier (Variétés, 07 novembre 1896). Serpette a donné des articles de critique musicale dans plusieurs journaux. Le 31 décembre 1897, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 4 rue de Londres à Paris 9e, où il est décédé à cinquante-huit ans.
SÉVERAC Déodat DE. — Compositeur français (Saint-Félix-de-Caraman [devenu en 1921 Saint-Félix-Lauragais], Haute-Garonne, 20 juillet 1872 – Céret, Pyrénées-Orientales, 24 mars 1921), enterré au cimetière de Saint-Félix-Lauragais. Fils de Gilbert DE SÉVERAC (Saint-Sulpice-sur-Lèze, Haute-Garonne, 18 août 1834 – Saint-Félix-Lauragais, 17 novembre 1897), artiste peintre, et d'Aglaé GUIRAUD DE LA FLEURASSIÉ (La Fleurassié, Lagardiole, Tarn, 03 août 1845 – Auriac-sur-Vendinelle, Haute-Garonne, 04 août 1936). Epouse à Béziers, Hérault, le 20 mai 1913 Henriette TARDIEU (Castelnaudary, Aude, 23 octobre 1884 – Céret, 24 décembre 1977) ; parents de Magali de SÉVERAC (Béziers, 04 janvier 1913 – Céret, 05 novembre 1973), médaille de la Résistance.
Fils du peintre Gilbert de Séverac, il aimait la terre et les paysans ; aussi ses œuvres, toujours poétiques et raffinées, s'inspirent-elles sans cesse du folklore. Pour le théâtre il composa le Cœur du moulin, un charmant ouvrage que l'Opéra-Comique monta en 1903, le Mirage (1905), Héliogabale (1910), la Fille de la terre (1921) et les Antibel qui ne furent jamais représentés. Il vivait retiré dans le Roussillon. Le 25 septembre 1920, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
SILVER Charles. — Compositeur français (257 rue Saint-Martin, Paris 3e, 16 avril 1868 – 2 rue Ambroise, Paris 10e, 10 octobre 1949), enterré au cimetière du Montparnasse (25e division). Fils d'Isidore SILVER (Varsovie, Pologne, 04 juin 1839 – Paris 10e, 10 février 1904), sculpteur et voyageur de commerce, et de Sara MAYER (Paris ancien 7e, 07 juillet 1847 – Paris 16e, 12 janvier 1919), mariés à Paris 4e le 03 novembre 1864. Epouse à Paris 9e le 03 septembre 1900* Georgette BRÉJEAN-GRAVIÈRE, cantatrice.
Prix de Rome en 1891, il fut nommé professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris. Il a laissé 4 opéras, 1 ballet, 1 oratorio (Tobia, 1902), de la musique symphonique, Au jardin du Paradis, suite d’orchestre pour le conte d’Andersen, des chœurs et des mélodies.
Études musicales au Conservatoire, classes Dubois et Massenet ; 2e second prix de Rome en 1890 avec la cantate Cléopâtre ; premier Grand prix de Rome en 1891, avec la cantate l'Interdit, exécutée à l'Institut. A composé la musique de l'Escarpolette, 1 acte de Laya (Bodinière) ; du Conte du Bohémien, fantaisie de J. Lorrain (Théâtre Minuscule, 02 décembre 1895) ; de la Belle au Bois dormant, opéra-féerie en 3 actes et 1 prologue de Carré et Collin (non représenté). Est l'auteur d'une ouverture dramatique : Bérénice, exécutée aux Concerts Lamoureux, d'une suite symphonique en 4 parties : Poème Carnavalesque, exécutée aux Concerts de l'Opéra, d'une suite pour orchestre : le Ballet de la Reine, de plusieurs mélodies et d'un oratorio : Tobie, poème de P. Collin. Le 16 février 1926, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 10 cité d'Hauteville à Paris.
SIVRY Charles de. — Compositeur et pianiste français (1848–1900). => biographie
SIZES Eugène. — Baryton et compositeur français (1872–1946). => biographie
SPONTINI Gaspare. — Compositeur italien (Maiolati, Ancône, 14 novembre 1774 – Maiolati, 24 janvier 1851). Epouse à Paris le 03 août 1811 Marie Catherine Céleste ERARD (1790 – Paris 16e, 01 octobre 1878), fille de Jean‑Baptiste ERARD (1750 – 1826), facteur de pianos.
Il commença ses études à Monsanvito et Jesi ; en 1793, il entra au Conservatoire des Turchini à Naples, où il travailla sous la direction de Sala et de Tritto. Il s’enfuit en 1795, on ne sait pour quelle raison. De 1796 à 1802, il donna à Rome, Naples (où il fréquenta Cimarosa), Florence, Venise, Palerme, plusieurs « farces » qui eurent du succès. En 1803, il s’embarqua pour Marseille et, peu après, s’établit à Paris. Au cours des années suivantes, il fit représenter, avec des succès divers, quelques opéras bouffes et un opéra sérieux (Milton), mais, surtout, il se familiarisa avec les œuvres de Gluck et des romantiques. Il fut nommé, par l’impératrice Joséphine, compositeur de la Chambre et soutenu par celle-ci, en 1807, lorsqu’il présenta son opéra la Vestale à l’Académie impériale de musique, où il remporta un triomphe. Le grand style dramatique de Spontini se trouve déjà réalisé : constructions puissantes, airs et récitatifs en haut relief, orchestration colorée. Le succès de Ferdinand Cortez date de 1809. L’année suivante, Spontini fut nommé directeur de l’Opéra-Italien, mais il dut quitter ce poste, à cause de déficits financiers, en 1812. En 1811, il avait épousé Céleste Erard, fille de Jean‑Baptiste. Après la Restauration, Spontini eut de nouveau le privilège de l’Opéra‑Italien, qu’il céda bientôt à la Catalani. Louis XVIII le fit compositeur de la Cour. Il écrivit alors plusieurs opéras en hommage au nouveau régime : Pélage ou le Roi et la Paix (1814), les Dieux rivaux, en collaboration avec Persuis, Berton et Kreutzer (1816), la « Bacchanale » pour les Danaïdes de Salieri (1817). Olympie, le troisième de ses grands opéras, représenté en 1819, fut accueilli froidement. En 1820, Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse, fit venir Spontini à Berlin avec les fonctions de compositeur et directeur général de la musique de la Cour. Spontini fit son entrée avec une magnifique représentation d’Olympie, dirigée par lui-même. Son succès s’affirma avec Lalla Rookh (1821), transformée en Nurmahal oder das Rosenfest von Kashmir (1822), Alcindor, autre sujet oriental (1825) et Agnès von Hohenstaufen (1829, remaniée en 1837). En 1839, Spontini se rendit en Italie et intervint activement auprès du pape, des souverains, des musiciens, pour une réforme radicale de la musique sacrée. Cependant, l’hostilité croissante des nationalistes prussiens, le caractère intransigeant de Spontini, les discussions qu’il eut avec Rellstab et d’autres, pendant dix ans, une accusation de lèse-majesté formulée contre lui obligèrent finalement Spontini à abandonner le théâtre et son poste, lors de la représentation de Don Juan (1841). Il retourna à Paris, où il avait été élu en 1838 membre de l’Institut de France, mais, accablé physiquement et moralement, il se rendit en 1850 à Maiolati, son pays natal, où il fut accueilli triomphalement par ses concitoyens; cependant, il ne put raffermir sa santé chancelante, et mourut bientôt, assisté par sa femme et ses amis. Outre Milton, Nurmahal, Agnès, qui ont eu des rééditions modernes, beaucoup de documents et lettres de Spontini sont conservés dans les bibliothèques de Paris, Jesi et Maiolati. Il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 mai 1818.
« Il eut un temps de grande vogue à Paris, où il jouissait de la protection de Napoléon. Appelé à Berlin, il y fut en butte à de très violentes cabales et malgré la protection du roi et de la cour, il dut finir par se retirer sous les huées. Traitement injuste, qu'explique toutefois son caractère peu commode et sa maladresse. Ce fut néanmoins un grand compositeur de théâtre et ses œuvres, du reste peu nombreuses, se distinguent par une majesté, un sens de la pompe et de la grandeur très caractéristiques. La Vestale est celle de ces œuvres qui a le plus contribué à sauver son nom de l'oubli. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
STRAUS Oscar (Oscar Nathan STRAUSS dit). — Compositeur et chef d'orchestre autrichien naturalisé français le 03 septembre 1939 (Vienne, Autriche, 06 mars 1870 – Bad Ischl, 11 janvier 1954). Enterré dans le cimetière communal de Bas Ischl. Fils de Ludwig STRAUSS, financier et de Gabrielle STERN. Epouse 1. à Vienne le 25 avril 1895 Hélène Oder Nelly NEUMANN dite Nelly IRMEN (Vienne, 15 mai 1872 – ap. 1895), violoniste. Parents de Louis STRAUS (1895 –) ; de Léo STRAUS (1897 – Auschwitz, Pologne, octobre 1944), musicien, librettiste ; de Katharina STRAUS (1898 –). Epouse 2. en 1908 Clara SINGER (Vienne, 21 janvier 1886 – 1967), cantatrice. Parents d'Erwin STRAUS (1910 – 1966), compositeur.
Fils d'un financier, il étudia la composition à Berlin avec Max Bruch. Chef d'orchestre à Brünn en 1895, puis à Vienne en 1904, c'est cependant à Berlin qu'il présenta ses premières opérettes. Il en composera une trentaine dont les quatre plus célèbres furent représentées en France : Rêve de valse (1907), le Soldat de chocolat (1908), la Teresina (1925) et Trois Valses (1937). Il écrivit également la partition de Mariette sur un livret de Sacha Guitry en 1928. Obligé de s'expatrier en 1939 il vécut à Paris, New York, Hollywood et, la guerre finie, se fixa à Bad Ischl. Il signa d'autre part quelques musiques de films. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1939.
« Le célèbre auteur de Rêve de Valse est né à Vienne le 6 avril 1870. Après de solides études musicales, il commença la carrière de chef d'orchestre en diverses villes, puis à l’ « Ueberbrettl » de E. von Wolzogen, à Berlin. Après diverses compositions pour cette scène, il se lança dans l'opérette avec le succès que l'on sait. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
STRAUSS Johann II. — Compositeur et chef d'orchestre autrichien (Vienne, 25 octobre 1825 – Vienne, 03 juin 1899). Il rivalisa d’abord avec son père, en constituant son propre orchestre (1844), avant de lui succéder. Ce compositeur fécond fut gracieux et séduisant. Ses valses (plus de 400) lui ont acquis une célébrité universelle et durable. Les plus connues sont le Beau Danube bleu, Sang viennois, la Vie d’artiste, Histoires de la forêt viennoise, Roses du Sud, etc. Il a fait des tournées dans toute l’Europe et en Amérique. En 1863, il abandonna son orchestre et se consacra à l’opérette. Il a remporté dans ce domaine de grands succès, rivalisant avec Offenbach et Lecocq. Il dirigea l’orchestre des bals de l’Opéra en 1877 avec Olivier Métra. Parmi ses œuvres représentées au théâtre An der Wien (1871‑1897), il faut citer surtout la Chauve‑Souris (1874), Cagliostro (1875), le Fichu de la reine (1880), le Baron tzigane (1885).
affiche pour la Reine Indigo (1875) de Johann II Strauss, par Jules Chéret
affiche pour la Tzigane (1877) de Johann II Strauss, par Jules Chéret
affiche pour la Chauve-Souris (Die Fledermaus) (1904) de Johann II Strauss, par Georges Dola
STRAUSS Richard. — Compositeur et chef d'orchestre allemand (Munich, 11 juin 1864 – Partenkirchen, Alpes bavaroises, 08 septembre 1949). Fils de Franz Joseph STRAUSS (Parkstein Markt, 26 février 1822 – Munich, 31 mai 1905), corniste et musicien de la chambre royale, et de Joséphine PSCHORR (Munich, 10 avril 1838 – Munich, 18 mai 1910), mariés à Munich le 29 mars 1861. Epouse à Marquartstein le 10 septembre 1894 Pauline DE AHNA (Ingolstadt, 04 février 1863 – Garmisch-Partenkirchen, 13 mai 1950), soprano. Parents de Franz STRAUSS (Munich, 12 avril 1897 – Garmisch-Partenkirchen 14 novembre 1980), juriste.
Il mène de front ses études secondaires et ses études musicales. Il travaille le piano avec Tombo, le violon avec Benno Walter, l’harmonie, le contrepoint, la fugue et la composition avec F. W. Meyer, la direction d’orchestre avec Hans von Bülow. Grâce à ce dernier, il est nommé directeur de l’orchestre de Meiningen en 1885. Troisième chef d’orchestre de l’Opéra de Munich en 1886, il devient maître de chapelle adjoint de la cour de Weimar, aux côtés de Lassen, en 1889. Entre‑temps il a pu assister à la première de Parsifal à Bayreuth (1882) et l’impression qu’il en éprouve oriente ses facultés créatrices vers la « musique de l’avenir », tendance qui se développera sous l’influence de son amitié avec Alex. Ritter, à partir de 1885, et qui se fera sentir dans ses premières œuvres symphoniques importantes : Aus Italien (1886) et Don Juan (1889); il reviendra maintes fois à Bayreuth, et participera aux répétitions comme assistant musical en 1889 et 1891 ; il dirigera les représentations de Tannhäuser (1894) et de Parsifal (1933 et 1934) au cours des festivals. Chef d’orchestre de la cour de Munich (1894) et de l’Opéra de la cour de Berlin, où il succéda à Weingartner (1898), puis directeur général de la musique (1908) et professeur de composition à l’Ecole supérieure de musique de Berlin (1917‑1920), il est appelé à diriger l’Opéra de Vienne (1919‑1924) aux côtés de Franz Schalk, tout en conservant une part de son activité professorale à Berlin. En dehors de ces fonctions officielles, il effectue de nombreux voyages à l’étranger : c’est en Egypte, en Grèce et en Italie (1891-1893) qu’il compose Guntram; de 1897 à 1900, il est invité comme compositeur et chef d’orchestre dans les principales villes d’Europe : Liège, Milan, Moscou, Londres, Paris (chef d’orchestre à l’Opéra, débuts le 14 mai 1914), Amsterdam, Barcelone, Zürich et Madrid l’accueillent triomphalement. Dès lors, sa carrière internationale se poursuit sans relâche et sa renommée ne cesse de grandir à l’étranger. La première représentation de Salomé, à Dresde, déchaîne, en 1905, de violentes polémiques et marque l’avènement d’en style plus personnel, qui s’affirmera dan les œuvres ultérieures; Richard Strauss se tourne délibérément vers la musique dramatique, et c’est au théâtre lyrique qu’il se consacre désormais, à de très rares exceptions près. Il reviendra toutefois vers la fin de sa vie à la musique instrumentale. Résidant en Suisse, près du lac Léman, depuis la dernière guerre, il avait reparu à Londres en 1947, pour diriger un festival de ses œuvres, ce qui lui valut un suprême triomphe. Il avait regagné sa propriété de Garmisch quelques semaines avant sa mort. Principales œuvres : Poèmes symphoniques : Aus italien (1886), Don Juan (1889), Macbeth (1890), Mort et Transfiguration (1890), Till Eulenspiegel (1895), Ainsi parlait Zarathoustra (1896), Don Quichotte (1898), la Vie d’un héros (1899), Symphonie domestique (1904), Symphonie alpestre (1915). Ouvrages lyriques : Guntram (1894), Feuersnot (1901), Salomé (1905), Elektra (1908), le Chevalier à la rose (1910), Ariane à Naxos (1912), la Femme sans ombre (1917), Intermezzo (1923), Hélène d’Egypte (1927), Arabella (1932), la Femme silencieuse (1935), Jour de paix (1936), Daphné (1937), l’Amour de Danaé (1940), Capriccio (1941).
« Le célèbre compositeur bavarois est né à Munich le 11 juin 1864. Ses œuvres de théâtre sont peu nombreuses, mais toutes de grande importance. La première qui retint l'attention est Salomé, sur le poème d'Oscar Wilde ; puis vinrent Elektra, Rosenkavalier et Ariadne à Naxos. Seules les trois premières ont été traduites en français. Ce qui empêche la diffusion des œuvres de R. Strauss, c'est leur extrême difficulté ; ce sont aussi les exigences du compositeur en ce qui concerne l'orchestre et... les droits d'auteur. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
STREET Georges (Georges Ernest Auguste DE KLINDWORTH dit). — Compositeur (Hambourg, Allemagne, 21 janvier 1854 – 5 rue Ballu, Paris 9e, 31 janvier 1908), enterré au Père-Lachaise (81e division). Fils d'Agnès DE KLINDWORTH (Brème, Allemagne, 19 octobre 1825 – Paris 9e, 27 septembre 1906).
Études musicales à Paris, avec Bizet et Berthold Dameke. Débute par quelques petites opérettes à l'Eldorado, à la Scala et à l'Alcazar : l'Amour en livrée ; le Charmeur ; la Fillette de Plouhinec, etc. Fait ensuite représenter : Scaramouche, ballet en 2 actes de Maurice Lefevre et Vuagnieux, musique avec Messager (Nouveau-Théâtre, 17 octobre 1891) ; les Deux Réservistes, 1 acte de Meyan et Carré (Nouveau-Théâtre, 22 octobre 1891) ; Fidès, drame mimé en 1 acte de Roger-Milès et Rossi (Opéra-Comique, 28 février 1894) ; Mignonnette, opérette en 3 actes de G. Duval (Nouveautés, 03 octobre 1896). Street a collaboré pendant huit ans au Matin, comme critique musical, et ensuite à l'Eclair. En 1897, il habitait 39 rue Joubert à Paris.
SUPPÉ Franz von (Francesco Cavaliere SUPPÉ-DANIELI dit). — Compositeur et chef d'orchestre autrichien d'origine belge (Spalato, Dalmatie, 18 avril 1819 – Vienne, Autriche, 21 mai 1895). Enterré dans le cimetière Zentrafriedhof de Vienne. Fils de Peter Julius de SUPPÉ (1796 – 1835), fonctionnaire, et de Maria Katharina JANDOWSKI (1787 – 1875). Epouse 1. en 1841 (divorce en 1852) Thérèsia Franziska MERVILLE (1816 – Vienne, Autriche, 23 mai 1865). Epouse 2. le 18 juillet 1866 Rosine Sophie STRASSER (Regensburg, 29 avril 1841 – Vienne, 15 mars 1926).
Chef d'orchestre aux théâtres Josephstadt, an der Wien, puis Leopoldstadt de Vienne, il écrivit pour ces trois scènes de nombreux vaudevilles, puis des opérettes, une trentaine environ, toutes de verve et de jeunesse, faisant songer à Offenbach ou à Johann Strauss. Parmi elles la Dame de pique (1864), Cavalerie légère (1866), Fatanitza (1876), Boccace, la plus célèbre (1879) et Donna Juanita (1880).
« Un des rois de l'opérette viennoise. Auteur de tout un répertoire dont quelques pièces ont été traduites et jouissent de la vogue dans le monde entier. De ces dernières, Boccace est incontestablement la plus populaire. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
TAGLIAFICO Joseph Dieudonné. — Compositeur français (1821-1900). => biographie
TCHAÏKOVSKI Piotr Ilitch. — Compositeur russe (Kamsko-Votkinsk, ancien gouvernement de Viatka, 07 mai 1840 – Saint-Pétersbourg, 06 novembre 1893). Enterré dans le cimetière Tkhvine de Saint-Pétersbourg. Fils d'Ilia Petrovitch devenu Piotr Fiodorovitch TCHAÏKOVSKI (Glazov, Russie, 31 juillet 1795 – Saint-Pétersbourg, 21 janvier 1880) et d'Alexandra Andreievna D'ASSIER (Saint-Pétersbourg, 11 août 1812 – Saint-Pétersbourg, 25 juin 1854). Epouse à Moscou le 18 juillet 1877 Antonina Ivanovna MILIOUKOVA.
On lui doit des opéras (Eugène Onéguine, 1879 ; la Dame de pique, 1890), des symphonies, des ballets (Casse-Noisette ; le Lac des cygnes, 1895), des concertos.
TERRASSE Claude Antoine. — Compositeur et organiste français (rue de Bordeaux, L'Arbresle, Rhône, 27 janvier 1867* – 47 rue La Fontaine, Paris 16e, 30 juin 1923), enterré au cimetière Montmartre (30e division). Fils de Claude Marie TERRASSE (Vindry, Saint-Loup, Rhône, 21 mai 1831 – L'Arbresle, 18 mai 1899), ouvrier en soie, et de Philiberte DAMIRON (Lacenas, Rhône, 19 août 1833 – Villefranche-sur-Saône, Rhône, 01 mars 1907), dévideuse en soie, mariés à Villefranche-sur-Saône le 11 avril 1853. Epouse au Grand-Lemps, Isère, le 24 septembre 1890 Andrée Marie Théodorine BONNARD (Paris 9e, 13 décembre 1872 – Paris 9e, 12 septembre 1923), soeur du peintre Pierre Eugène Frédéric BONNARD (Fontenay-aux-Roses, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 03 octobre 1867 – Le Cannet, Alpes-Maritimes, 23 janvier 1947). Parents de Marcel Henri TERRASSE (Noisy-le-Grand, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 18 septembre 1897 – Noisy-le-Grand, Seine-et-Oise [auj. Seine-Saint-Denis], 17 septembre 1898) ; de Juliette Eugénie TERRASSE (Paris 9e, 13 avril 1899 – La Celle-Saint-Cloud, Yvelines, 17 janvier 1996).
Organiste à Auteuil, à Arcachon, enfin à l'église de la Trinité, il n'aborda le théâtre qu'en 1896 lorsque Lugné-Poe lui confia la musique de scène d'Ubu roi d'Alfred Jarry. Intelligent et spirituel, il devait enrichir le répertoire lyrique français de joyeuses opérettes, pleines de grâce et d'humour. Ce seront successivement : la Petite Femme de Loth (1900), les Travaux d'Hercule (1901), Chonchette (1902), le Sire de Vergy (1903), Monsieur de La Palisse (1904), Pâris ou le Bon juge (1906), le Coq d'Inde et l'Ingénu libertin (1907), le Mariage de Télémaque que l'Opéra-Comique monta en 1910, Pantagruel (1911), Alice des P.T.T. (1912), Cartouche (1912), l'Amour patriote (1913) et le Cochon qui sommeille (1918). Le 01 février 1921, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
« Ce compositeur, d'un génie si français, est né à L'Arbresle en 1867. Il est de la lignée d'Offenbach et figure aujourd'hui le presqu'unique représentant d'une musique de théâtre franchement comique. Claude Terrasse a déjà donné de nombreuses partitions : la Petite femme de Loth, la Fiancée du scaphandrier, le Sire de Vergy, M. de la Palisse, les Travaux d'Hercule, le Mariage de Télémaque, Cartouche, etc. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
THOMAS Charles Louis Ambroise. — Compositeur français (Metz, section 3, Moselle, 05 août 1811* – 2 rue du Conservatoire, Paris 9e, 12 février 1896*), enterré au cimetière de Montmartre (28e division). Fils de Jean Baptiste Martin THOMAS (Metz, 15 avril 1770 – Metz, 03 septembre 1823), musicien, et de Jeanne Marie WILLAUME (Metz, 20 novembre 1780 – Paris 9e, 11 avril 1866), professeur de piano et de chant, mariés à Metz le 20 avril 1800. Epouse à Argenteuil, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 03 octobre 1878 Jeanne Marie Elvire REMAURY (Réalmont, Tarn, 07 janvier 1827 – Paris 17e, 24 juillet 1910), professeur de piano.
Fils d'un professeur de musique de Metz, qui commença ses études musicales, Ambroise Thomas fut admis au Conservatoire de Paris en 1828. Premier prix de piano en 1829 et d'harmonie en 1830, il remporta le premier grand prix de Rome en 1832 avec la cantate Hermann et Ketty après avoir reçu une mention honorable l'année précédente avec la cantate La Fuite de Bianca Capello. Son début dans l'art dramatique se fit avec la Double Echelle, joli opéra-comique en un acte qui fut joué le 27 août 1837. Le Perruquier de la Régence lui succéda (Opéra‑Comique, 1838) ; puis vinrent tour à tour le ballet la Gipsy (Opéra, 1839); le Panier fleuri (Opéra‑Comique, 1839); Caroline (Opéra‑Comique, 1840) ; le Comte de Carmagnola (Opéra, 1841); le Guérillero (Opéra, 1842); Angélique et Médor (Opéra‑Comique, 1843); Mina ou le Ménage à trois (Opéra-Comique, 1843) ; Betty, ballet (Opéra, 1846); le Caid (Opéra‑Comique, 1849) ; le Songe d'une nuit d'été (Opéra‑Comique, 1850); Raymond ou le Secret de la reine (Opéra‑Comique, 1851); la Tonelli (Opéra-Comique, 1853); la Cour de Célimène (Opéra‑Comique, 1855); Psyché (Opéra‑Comique, 1857) ; le Carnaval de Venise (Opéra‑Comique, 1857); le Roman d'Elvire (Opéra‑Comique, 1860) ; Mignon (Opéra‑Comique, 1866) ; Hamlet (Opéra, 1868) ; Gilles et Gillotin (Opéra‑Comique, 1874) ; Françoise de Rimini (Opéra, 1882). Ces ouvrages ne sont pas tous d'égale beauté, mais ils sont au moins tous remarquables par certaines idées, par l'esprit, par le style et par la facture. Quant à ceux qui s'appellent le Caïd, Psyché, Mignon, Hamlet, Gilles et Gillotin, etc., l'avenir leur réserve particulièrement de longues et fructueuses reprises. A ces opéras il faut ajouter deux cantates : la première, composée pour l'inauguration de la statue de Lesueur à Abbeville ; la seconde, Hommage à Boieldieu, pour le centenaire de ce compositeur à Rouen. Dans l’œuvre général d’Ambroise Thomas, il faut citer encore un grand nombre de chœurs orphéoniques : le Tyrol, la Vapeur, les Traîneaux, l'Atlantique, les Archers de Bouvines, etc., qui sont les plus populaires. Thomas, qui était depuis 1856 professeur de composition au Conservatoire, a succédé à Auber dans la direction de cet établissement en 1871. On lui doit plusieurs progrès dans le régime général des études et la suppression de quelques abus. Il fut nommé chevalier (1845), officier (1858), commandeur (1868), grand officier (18 janvier 1881), puis grand-croix (15 mai 1894) de la Légion d'honneur.
« L'auteur de Mignon a dirigé pendant de longues années le Conservatoire de Paris. De ses ouvrages pour le théâtre, un petit nombre ont seuls survécu. Aucun n'a approché de la vogue de Mignon, pièce qui a battu tous les records de l'Opéra-Comique. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
partition de Psyché (1878) d'Ambroise Thomas, dessin d'Antonin-Marie Chatinière
affiche pour Françoise de Rimini (1882) d'Ambroise Thomas, par Jules Chéret
affiche pour la Tempête (1889) d'Ambroise Thomas, par Bellenger
THOMÉ François Luc Joseph dit Francis. — Pianiste et compositeur français (Port-Louis, île Maurice, 18 octobre 1850 – Paris 9e, 16 novembre 1909), enterré au cimetière de Montmartre (21e division, monument par Landowski et Nénot). Fils de Félix THOMÉ et de Mary ROBINSON (Port-Louis, 1820 – Paris 9e, 21 février 1894). Frère d'Eugénie THOMÉ (Port-Louis, 26 mars 1838 – Paris 9e, 05 décembre 1886) [épouse à Paris 1er le 30 mai 1861 Eugène Adolphe LEBRUN (Missy, Calvados, 09 février 1833 – Paris 9e, 13 juin 1906), artiste musicien]. Epouse à Paris 5e le 16 décembre 1875 Thécla Marie STANKOWITCH, princesse GHIKA (Paris ancien 2e, 05 mars 1849 – Paris 9e, 25 décembre 1930), fille de Grégoire STANKOWITCH et d'Anna Caroline DE LAGRANGE (Paris, 24 juillet 1825 – Paris 9e, 23 avril 1905), cantatrice et compositrice.
Vient fort jeune à Paris ; admis au Conservatoire en 1866, classe Marmontel pour le piano, classe Duprato pour l'harmonie, il remporte, en 1869, le second prix d'harmonie, et, en 1870, le 1er prix de fugue. Se livre à l'enseignement et à la critique musicale. A composé la musique de Djemmah, ballet en 2 actes de Détroyat et Pluque, et Folie parisienne, ballet-pantomime en 2 actes d'Agoust (Eden-Théâtre, 18 février 1886) ; le Papillon, ballet-pantomime de Legrand et Larcher (Lyrique, 23 décembre 1888) ; Barbe-Bleuette, fantaisie-opérette en 1 acte (Hôtel Continental, 28 février 1889) ; l'Infidèle, comédie en 1 acte et en vers de Porto-Riche (Vaudeville, 11 mai 1890) ; Roméo et Juliette, drame en 5 actes de G. Lefèvre, d'après Shakespeare (Odéon, 30 octobre 1890) ; l'Enfant Jésus, mystère en 4 actes de Grandmougin (Bodinière, 14 décembre 1891) ; Une soirée chez M. le Sous-Préfet, 1 acte de Galipaux (Bodinière, 01 février 1893) ; Vieil Air, jeune chanson, à-propos en 1 acte de Lénéka (Lyrique-Vivienne, 19 décembre 1893) ; le Trottin, pantomime en 1 acte avec Eudel et Millanvoye ; A l'Automne, 1 acte avec Saphs (Salle Duprez, 15 janvier 1895) ; Mademoiselle Pygmalion, pantomime en 3 actes de M. Carré et J. Hubert (Cercle Funambulesque, 14 mai 1895) ; etc. Francis Thomé est l'auteur d'une quantité de mélodies, romances, etc. Il a fait exécuter une ode symphonique : Hymne à la nuit. Le 14 janvier 1902, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 60 rue Condorcet à Paris, où il est décédé à cinquante-neuf ans.
THYS Alphonse. — Compositeur français (Paris ancien 4e, 08 mars 1807 – 14 rue Lehut, Bois-Guillaume [auj. Bihorel], Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 01 août 1879), enterré au cimetière de Montmartre (10e division). Fils de Pierre Joseph THYS (Lapugnoy, Pas-de-Calais, 05 mai 1771 – Paris ancien 5e, 31 janvier 1859), et de Marie Louise ELOY (Versailles, Yvelines, 11 mars 1786 – Paris ancien 4e [auj. 1er], 03 février 1838). Epouse 1. à Batignolles-Monceaux, Seine [auj. dans Paris 17e], le 27 mai 1834 Zoé Honorine Joséphine GAUGÉ (Paris ancien 3e, 23 avril 1810 – Paris 9e, 02 mars 1860), artiste musicienne ; parents de la compositrice Pauline THYS. Epouse 2. à Paris 8e le 22 juin 1861 Henriette Félicité Antoinette SIRCOT (Paris ancien 2e, 03 avril 1816 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 24 février 1893).
Il obtint le premier grand Prix de Rome en 1833 avec la cantate le Contrebandier espagnol. Il donna quelques ouvrages à l'Opéra-Comique et composa les timbres d'un grand nombre de vaudevilles.
THYS Pauline Marie Elisa. — Compositrice française (Paris ancien 11e, 23 octobre 1835 – Ixelles, Belgique, 05 septembre 1909). Fille du compositeur Alphonse THYS. Epouse 1. à Paris 9e le 11 juin 1860 (divorce à Paris 18e le 26 octobre 1885) Charles SEBAULT (Paris ancien 4e, 10 février 1826 – Paris 18e, 04 juin 1887), médecin. Epouse 2. à Paris 16e le 06 octobre 1886 Charles François Alexandre MARQUE DU COIN (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 29 mai 1826 – Paris 16e, 29 mars 1906), militaire.
Elle se fit connaître d'abord par des chansonnettes et des romances, et dans la suite aborda le théâtre avec la Pomme de Turquie, aux Bouffes-Parisiens (1857) ; elle donna ensuite le Pays de Cocagne, au Théâtre-Lyrique (1865), et le Cabaret du Pot cassé, à l'Alcazar de Bruxelles (1878). Mme Lebault-Thys, qui a écrit généralement les poèmes de ses opérettes, a aussi publié quelques romans.
TOMASI Henri Fredien. — Compositeur et chef d'orchestre français (17 rue Bleue, Marseille, Bouches-du-Rhône, 17 août 1901 – 24 rue Victor-Massé, Paris 9e, 13 janvier 1971). Enterré dans le cimetière de Saint-Véran (Hautes-Alpes), ses cendres ont été transférées en 2001 dans le cimetière de Penta-di-Casinca en Corse. Fils de Xavier TOMASI (Penta-di-Casinca, Corse, 30 mars 1876 – Gémenos, Bouches-du-Rhône, 04 mai 1959), et de Joséphine Marie Apollonie VINCENSINI (Marseille, 05 juin 1879 – ap. 1942), tailleuse, mariés à Marseille le 20 juin 1901. Epouse en 1929 Odette Madeleine CAMP (Marseille, 19 mars 1909 – Louveciennes, Yvelines, 04 août 1979) ; parents de Claude TOMASI (1944 –).
1er second prix de Rome en 1927 avec la cantate Coriolan, il débuta comme chef d'orchestre au poste colonial de la Radio française (1932), fut chef d'orchestre à l'Opéra de Monte-Carlo de 1946 à 1950 et fit une carrière de chef itinérant en France comme à l'étranger. S'il a composé des œuvres symphoniques et de musique de chambre, il s'intéressa surtout au ballet. Mais on lui doit d'excellents ouvrages lyriques : l'Atlantide (Mulhouse 1951), Don Juan de Manara (Munich 1954), Sampiero Corso (Bordeaux 1956), le Triomphe de Jeanne (Rouen 1956), Princesse Pauline (Opéra-Comique 1962), le Silence de la mer et l'Elixir du révérend père Gaucher (Toulouse 1964), Ulysse (Mulhouse 1965). C'était un musicien au langage clair et chaleureux, élégamment orchestré avec beaucoup de poésie.
TOULMOUCHE Frédéric Michel. — Compositeur français (Nantes, 4e section, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 03 août 1850 – 5 rue d'Amboise, Paris 2e, 23 février 1909), enterré au cimetière parisien de La Chapelle (1re division). Fils d'Auguste TOULMOUCHE (Nantes, 12 janvier 1796 – Paris 10e, 22 octobre 1872), et de Rosalie Alphonsine MARLÉ (Paris 6e, 27 mars 1821 – Nanterre, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 01 juin 1889). Epouse à Saint-Cloud, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 05 mars 1894 Marie Louise Antoinette DUREAU (Toulon, Var, 10 avril 1858 – Paris 12e, 14 février 1926).
Elève de Victor Massé. Débute au théâtre par une opérette en 1 acte, Ah ! le bon billet, de Bureau et Jattiot (Renaissance, 06 décembre 1882) ; donne ensuite : le Moûtier de Saint-Guignolet, opéra-comique en 3 actes de Bisson, Jattiot et Bureau (Bruxelles, Galeries Saint-Hubert, 05 mai 1885) ; la Veillée des noces, opéra-comique en 3 actes de Bisson, Jattiot et Bureau (Menus-Plaisirs, 27 novembre 1888) ; l'Ame de la Patrie, opéra en 1 acte de Bonnemère (Saint-Brieuc, 09 juillet 1892) ; Mademoiselle ma femme, opérette en 3 actes d'Ordonneau et Pradels (Menus-Plaisirs, 05 mai 1893) ; la Perle du Cantal, opérette en 3 actes d'Ordonneau (Folies-Dramatiques, 02 mars 1895) ; la Saint-Valentin, opérette en 3 actes d'Ordonneau et Beissier (Bouffes-Parisiens, 28 mars 1895) ; les Deux Tentations, bouffonnerie en 1 acte de Pradels et Frappa (Nouveau-Théâtre, 19 novembre 1895) ; le Lézard, opérette en 1 acte de Busnach et Liorat (Scala, 1896) ; Tante Agnès, opérette en 2 actes de Boucheron (Olympia, 27 octobre 1896). En 1897, il habitait 4 rue du Faubourg-Montmartre à Paris.
TOURTE Francis. — Compositeur et librettiste français (1816–1891). => biographie
TRIAL Jean-Claude. — Compositeur et violoniste français (Avignon, Vaucluse, 13 décembre 1732 – rue Saint-Nicaise, Paris, 23 juin 1771), enterré dans l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris. Fils de Jean-François TRIAL et de Marie Barbe HITIER. Frère du ténor Antoine TRIAL ; de Pierre François TRIAL ; de Jeanne Marie TRIAL (Avignon, 17 mars 1745 –) [épouse le 07 décembre 1763 Jean Pierre DUPORT (Paris, 27 novembre 1741 – Berlin, Allemagne, 31 décembre 1818), violoncelliste]. Epouse à Paris le 09 avril 1769 Antoinette Nicole CAUBET.
Maître de chapelle à la cathédrale de Vaison, puis violoniste au théâtre de Montpellier, il vint à Paris et il se lia avec Rameau qui perfectionna son harmonie. D'abord violoniste à l'Hôtel de Bourgogne, il devint chef d'orchestre à la chapelle du prince de Conti qui le fit nommer, en 1767, directeur de l'Académie royale de musique, associé à Montan Berton. Il a composé des motets, des pages pour violon, des ouvertures pour les vaudevilles de l'Hôtel de Bourgogne, la musique pour la Chercheuse d'esprit de Favart et des ouvrages lyriques : Sylvie (1765), Théonis (1767), la Fête de Flore (1770).
UGALDE Delphine. — Cantatrice et compositrice française (1828–1910). => biographie
VARNEY Pierre Joseph Alphonse. — Chef d'orchestre et compositeur français (Paris, 01 décembre 1811 – 38 boulevard Saint-Germain, Paris 5e, 07 février 1879), enterré au cimetière Montmartre (10e division). Fils de Louis VARNEY. Epouse Jeanne Aimée ANDRY (La Nouvelle-Orléans, Louisiane, États-Unis, 13 janvier 1818 – Paris 9e, 15 mars 1899) ; parents du compositeur Louis VARNEY.
Musicien érudit, d'une belle autorité, il débuta au pupitre à Gand avant de diriger à La Haye, à Rouen et enfin au Théâtre-Lyrique de Paris (1851). En 1854, il est chef au Grand-Théâtre de Bordeaux, revient à Paris en 1858 pour diriger aux Bouffes-Parisiens le répertoire Offenbach dont il crée Orphée aux Enfers, et reparaît à Bordeaux en 1865 pour y prendre la direction des Concerts Sainte-Cécile. Compositeur, il signa la musique de scène du Chevalier de Maison-Rouge d'Alexandre Dumas, partition où l'on trouve le chœur des Girondins qui fut adopté comme chant révolutionnaire en 1848. On lui doit également quelques œuvres lyriques comme la Ferme de Kilmoor (1852), l'Opéra au camp (1854), le Moulin joli (1866).
VARNEY Louis Marie. — Compositeur français (La Nouvelle-Orléans, Louisiane, États-Unis, 30 mai 1844 – Paris 9e, 20 août 1908), enterré au cimetière Montmartre (10e division). Fils du compositeur Alphonse VARNEY. Epouse à Bordeaux, Gironde, le 31 janvier 1867 Claire DE BIAROTTE (Paris ancien 1er, 27 juillet 1843 – Paris 9e, 25 avril 1913), artiste lyrique. Parents de Jean Paul VARNEY (Bordeaux, section 2, 30 septembre 1868 – Paris 9e, 07 juin 1904), chansonnier ; de Marie VARNEY (Rome, Italie, 14 décembre 1872 – Paris 18e, 21 décembre 1941) ; de Nina VARNEY (– ap. 1922), artiste lyrique.
Il composa une quarantaine d'opérettes et d'opéras-comiques dont certains ont connu une vogue durable : les Mousquetaires au couvent (1880), Fanfan la Tulipe (1882), les Petits Mousquetaires (1885), le Papa de Francine (1896), les Demoiselles de Saint-Cyr (1900) et le Chien du régiment (1902).
Élève de son père. A composé la musique de : Il Signor Pulcinella, opéra-comique en 4 actes de Beauvallet et Leprévost (Athénée, 1876) ; Babel-Revue, revue en 3 actes de Burani et Ed. Philippe (Athénée, 10 janvier 1879) ; les Mousquetaires au couvent, opéra bouffe en 3 actes de Ferrier et Prével (Bouffes-Parisiens, 16 mars 1880) ; Coquelicot, opéra-comique en 3 actes de Silvestre, d'après les frères Cogniard (Bouffes-Parisiens, 02 mars 1882) ; Fanfan la Tulipe, opéra-comique en 3 actes de Ferrier et Prével (Folies-Dramatiques, 21 octobre 1882) ; Babolin, opéra-comique en 3 actes de Ferrier et Prével (Nouveautés, 19 mars 1884) ; les Petits Mousquetaires, opéra-comique en 3 actes de Ferrier et Prével (Folies-Dramatiques, 05 mars 1885) ; l'Amour mouillé, opéra-comique en 3 actes de Prével et Liorat (Nouveautés, 25 janvier 1887) ; Dix jours aux Pyrénées, 3 actes et 6 tableaux de Ferrier (Gaîté, 22 novembre 1887) ; Divorcée, opérette en 1 acte de Toché (Cabourg, 11 août 1888) ; la Japonaise, comédie-vaudeville en 4 actes de Najac et Millaud (Variétés, 23 novembre 1888) ; la Vénus d'Arles, opéra-comique en 3 actes de Ferrier et Liorat (Nouveautés, 30 janvier 1889) ; Riquet à la houppe, 3 actes et 20 tableaux de Ferrier et Clairville (Folies-Dramatiques, 20 avril 1889) ; la Fée aux Chèvres, 3 actes et 4 tableaux de Ferrier et Vanloo (Gaîté, 18 décembre 1890) ; la Fille de Fanchon la Vielleuse, opéra-comique en 3 actes de Liorat, Busnach, Prével et Fonteny (Folies-Dramatiques, 03 novembre 1891) ; la Femme de Narcisse, opérette en 3 actes de Fabrice Carré (Renaissance, 14 avril 1892) ; le Brillant Achille, vaudeville-opérette en 3 actes de Clairville et Beissier (Renaissance, 21 octobre 1892) ; Miss Robinson, opérette en 3 actes de Ferrier (Folies-Dramatiques, 17 décembre 1892) ; Cliquette, vaudeville-opérette de Clairville père et Busnach (Folies-Dramatiques, 11 juillet 1893) ; les Forains, opérette en 3 actes de Boucheron et Mars (Bouffes-Parisiens, 09 février 1894) ; la Fille de Paillasse, opéra-comique en 3 actes de Liorat et Leloir (Folies-Dramatiques, 20 avril 1894) ; la Princesse Idéa, ballet en 1 acte d'A. Moreau et Mariquita (Folies-Bergère, 27 mars 1895) ; les Petites Brebis, opérette en 2 actes de Liorat (Cluny, 05 juin 1895) ; Mam'zelle Bémol, vaudeville-opérette en 4 actes de Delilia et Raymond (Cluny, 07 septembre 1895) ; la Belle Épicière, opérette en 3 actes de P. Decourcelle et Kéroul (Bouffes-Parisiens, 16 novembre 1895) ; la Falote, opérette en 3 actes de Liorat et Ordonneau (Folies-Dramatiques, 16 avril 1896) ; le Papa de Francine, opérette en 4 actes de Cottens et Gavault (Cluny, 05 novembre 1896). En préparation en 1897 : Manette Lescaut, opérette en 3 actes de Liorat. Le 14 novembre 1900, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 9 rue Choron à Paris 9e ; en 1900, 58 rue Laffitte à Paris 9e, où il est décédé à soixante-quatre ans.
« Auteur de 38 opérettes représentées pour la plupart à Paris. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
affiche pour le Papa de Francine (1896) de Louis Varney
affiche pour les Demoiselles des Saint-Cyriens (1898) de Louis Varney, par Jacques Wély
affiche pour le Fiancé de Thylda (1900) de Louis Varney, par René Péan
VASSEUR Léon Félix Augustin Joseph. — Compositeur et organiste français (rue d'Arras, Bapaume, Pas-de-Calais, 28 mai 1844* – 33 rue du Château, Asnières [auj. Asnières-sur-Seine], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 25 juillet 1917), enterré au cimetière de Bapaume. Fils d'Augustin VASSEUR (Favreuil, Pas-de-Calais, 29 avril 1821 – Bapaume, 23 septembre 1860), quincaillier, et de Flore Augustine CARPENTIER (Bapaume, 01 juillet 1819 – Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 25 avril 1879), marchande, mariés à Bapaume le 19 juillet 1843. Frère de Jules Léon Joseph VASSEUR (Bapaume, 02 novembre 1847 – Versailles, 11 janvier 1900), organiste [épouse à Versailles le 05 février 1869 Marie Stéphanie SCHMITT (Ensisheim, Haut-Rhin, 26 décembre 1845 – ap. 1911), professeur de musique]. Epouse 1. à Asnières le 20 janvier 1870 Marie Thérèse DUPUIS ; 2. à Versailles le 19 septembre 1889 Juliette Edith BRAVARD ; 3. à Saint-Pierre-lès-Nemours, Seine-et-Marne, le 07 septembre 1891 Marie Louise Caroline CHOISELAT ; 4. à Asnières le 16 mars 1916 Ernestine CAVIER.
Étudie d'abord la musique sous la direction de son père, puis à l'École Niedermeyer. Organiste de Saint-Symphorien, à Versailles, en 1863, il devient en 1870, organiste de la cathédrale de cette ville. En 1879, il fonde dans la salle Taitbout, le Nouveau-Lyrique, puis il devient le chef d'orchestre des Folies-Bergère et des concerts de Paris (1882). Vasseur a d'abord écrit un Office divin pour orgue et une Méthode d'orgue-harmonium, puis il a fait représenter : Un fi, deux fi, trois figurants, vaudeville en 1 acte de Jaime (Alcazar, 01 avril 1872) ; la Timbale d'Argent, opérette en 3 actes de Jaime et Noriac (Bouffes-Parisiens, 09 avril 1872) ; Mon mouchoir, opérette en 1 acte de Jaime (Bouffes-Parisiens, 09 mai 1872) ; la Petite Reine, opéra bouffe en 3 actes de Noriac et Jaime (Bouffes-Parisiens, 09 janvier 1873) ; le Grelot, opérette en 1 acte de Bernard et Grangé (Bouffes-Parisiens, 20 mai 1873) ; le Roi d'Yvetot, opéra bouffe en 3 actes de Chabrillat et Kémery (Bruxelles, 25 octobre 1873) ; les Parisiennes, opéra bouffe en 3 actes de J. Moineaux, Blum et Koning (Bouffes-Parisiens, 31 mars 1874) ; la Famille Trouillat, opérette en 3 actes de Blum et Crémieux (Renaissance, 10 septembre 1874) ; la Blanchisseuse de Berg-op-Zoom, opéra-comique en 3 actes de Chivot et Duru (Folies-Dramatiques, 27 janvier 1875) ; la Cruche cassée, opéra-comique en 3 actes de Noriac et Moineaux (Taitbout, 27 octobre 1875) ; la Sorrentine, opérette en 3 actes de Noriac et Moineaux (Bouffes-Parisiens, 24 mars 1877) ; l'Opoponax, opérette en 1 acte de Busnach et Nuitter (Bouffes-Parisiens, 02 mai 1877) ; le Droit du Seigneur, opéra-comique en 3 actes de Burani et Boucheron (Fantaisies-Parisiennes, 13 décembre 1878) ; le Billet de Logement, opéra-comique en 3 actes de Burani et Boucheron (Fantaisies-Parisiennes, 15 novembre 1879) ; le Petit Parisien, opéra-comique en 3 actes de Burani et Boucheron (Folies-Dramatiques, 16 janvier 1882) ; Royal Amour, opérette en 1 acte de Trogoff et Lagrange (Alcazar, 10 novembre 1884) ; le Mariage au tambour, opéra-comique en 3 actes de Burani, d'après A. Dumas, de Leuven et Brunswick (Châtelet, 04 avril 1885) ; la Brasserie, ballet en 1 acte de Narrey (Eden-Théâtre, 18 septembre 1886) ; Madame Cartouche, opérette en 3 actes de Busnach et Decourcelle (Folies-Dramatiques, 17 octobre 1886) ; Ninon, opéra-comique en 3 actes de Blavet, Burani et André (Nouveautés, 23 mars 1887) ; Mam'zelle Crénom, opérette en 3 actes de Jaime et Duval (Bouffes-Parisiens, 19 janvier 1888) ; le Prince Soleil, 5 actes de Raymond et Burani (Châtelet, 11 juillet 1889) ; Paris-Attraction, revue en 3 actes de Burani, Clerc et Lemonnier (Nouveautés, 15 novembre 1889) ; le Voyage de Suzette, 5 actes et 11 tableaux de Duru et Chivot (Gaîté, 20 janvier 1890) ; la Famille Vénus, opérette en 3 actes de Clairville et Bénédite, musique avec J. Vasseur (Renaissance, 02 mai 1891) ; le Pays de l'Or, 3 actes de Vanloo et Chivot (Gaîté, 26 janvier 1892) ; le Commandant Laripète, opéra bouffe en 3 actes de Silvestre et Valabrègue (Palais-Royal, 03 mars 1892) ; la Prétentaine, 4 actes de Ferrier et Bénédite (Nouveau-Théâtre, 10 octobre 1893). En préparation en 1897 : l'Anneau de Salomon, 5 actes ; la Pension Tonchard, 4 actes ; Aspasie, 4 actes ; Mariette, 1 acte ; la Petite Pologne, 4 actes ; la Foire aux Amours, 3 actes ; le Prince Bambou, 3 actes. En 1897, il habitait 1 rue Lallier à Paris.
« Il a écrit, pour les Bouffes-Parisiens surtout, une vingtaine d'opérettes dont plusieurs ont connu le succès. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
VAUCORBEIL Auguste (Auguste Emmanuel VEAUCORBEILLE dit). — Compositeur et directeur de théâtre français (13 rue des Charrettes, Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 15 décembre 1821 – 59 rue de Ponthieu, Paris 8e, 02 novembre 1884), enterré au cimetière de Montmartre (25e division). Fils de Louis Bazile VEAUCORBEILLE dit FERVILLE (Rochefort, Charente-Inférieure [auj. Charente-Maritime], 28 février 1784 – Paris 19e, 14 août 1864), comédien, et de Julie Esther LÉONARD (Niort, Deux-Sèvres, 13 décembre 1786 – Paris 2e, 28 mai 1870), artiste dramatique. Epouse à Paris 9e le 25 octobre 1874 Anna ou Hannah STERNBERG (Bruxelles, Belgique, v. 1846 – Paris 8e, 25 juin 1898), cantatrice.
Il fut élève de Marmontel, Dourlen et Cherubini au Conservatoire de Paris, il se rendit célèbre par la publication de quelques romances, sonates pour piano et violon et quatuors à cordes. Puis Vaucorbeil donna, à l'Opéra‑Comique en 1863, Bataille d'amour, opéra-comique ; puis il fit exécuter, à la Société des concerts, la Mort de Diane et des fragments de son opéra, Mahomet (inédit). Professeur d’ensemble vocal au Conservatoire (1871), commissaire du Gouvernement pour les théâtres subventionnés de Paris (1872), il fut, quelque temps après, élu président de la Société des compositeurs, fonction qu'il a ensuite résignée. Enfin, le 5 juillet 1879, il fut nommé directeur de l'Opéra, en remplacement de Halanzier. Ses nouvelles fonctions durèrent cinq années, au cours desquelles il monta notamment Aïda, le Tribut de Zamora, Françoise de Rimini, Sapho, Henri VIII. On lui doit en outre 1 poème symphonique (l’Inde), des pièces de piano et des chants religieux. Chevalier de la légion d'honneur le 05 septembre 1877 puis officier le 13 juillet 1881.
VERDI Giuseppe. — Compositeur italien (Le Roncole di Busseto, province de Parme, 10 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901). Fils de l’aubergiste des Roncole (hameau dépendant de Busseto), adjoint au maire, mais illettré. Après avoir commencé des études avec Fr. Provesi, organiste de Busseto, il fut envoyé par Antoine Barezzi à Milan. Il tenta d’y entrer au Conservatoire. Mais il avait dépassé l’âge de l’admission et à l’examen il fut renvoyé. Il continua alors ses études avec V. Lavigna, retourna ensuite à Busseto comme maître de chapelle, se maria en 1836 avec Margherita Barezzi (morte en 1840) fille de son protecteur Antonio Barezzi, et, après un premier essai d’opéra (Rocester), se rendit en 1838 à Milan, où il obtint un vrai succès avec son premier opéra : Oberto, conte di S. Bonifacio (Scala, 1839), qui lui ouvrit la carrière théâtrale. Son deuxième opéra, l’opéra-comique un Giorno di regno, fut aussi son premier échec, mais il l’avait écrit dans la période la plus triste de sa vie : il venait de perdre presque en même temps sa femme et ses deux enfants. Il abandonna alors le théâtre comique, pour s’adonner complètement au mélodrame. Et sa foudroyante carrière commença. Il voulait le succès artistique et l’argent ; il se les procura par tous les moyens : imitation de Bellini, exploitation du moment historique et politique, choix d’arguments fortement dramatiques, capables d’émouvoir un public populaire. Mais on ne peut méconnaître, même dans les opéras de cette première période, de Nabucco à Attila (1842-1846), la beauté des pages les plus connues de Nabucco, I Lombardi et Ernani, ni le sens dramatique et populaire dont il fit toujours preuve dans l’agencement des scènes de ses livrets. Lorsqu’il eut atteint le succès désiré, le mécontentement de soi-même le saisit. Tandis que sa renommée se répand à l’étranger, et qu’il épouse à Paris en 1859 Giuseppina Strepponi (morte en 1897), une des premières interprètes de ses opéras (1859), il révise aussi sa production. Les opéras de cette période de transition, de Macbeth à Stiffelio (1847-1850), témoignent de ses efforts pour approcher la tragédie en musique; il surveille mieux ses moyens, visant surtout à caractériser le plus exactement possible les personnages. Il inaugure ainsi la période de sa maturité, avec des essais hardis, pour son temps : Rigoletto (1851), dont l’argument, extrait du Roi s’amuse de Hugo, était considéré comme dangereux et révolutionnaire, et la Traviata (1853), le premier opéra avec des personnages de la vie contemporaine (ceux de la Dame aux camélias de Dumas). Il essaie le grand opéra avec les Vêpres siciliennes (Paris, 1855). Il recherche la vérité et la réalité musicales dans un Ballo in maschera (Rome, 1859) ; il parvient aux accents dramatiques et aux contrastes violents du comique et du tragique dans la Forza del destino (Saint-Pétersbourg, 1862). Sa production se ralentit et gagne en profondeur. Mais il n’avait pas encore rencontré le poète dont il avait besoin : jusqu’ici, il avait mis en musique des textes d’intérêt secondaire, pourvu que le drame lui fournît des situations puissamment dramatiques : Il Trovatore (« le Trouvère ») [1853] est le plus parfait exemple de livret inconcevable par son absurdité, malgré les pages d’une réelle valeur dont l’artiste a su l’habiller et qui ont encore aujourd’hui prise sur le grand public. La collaboration, d’abord orageuse, mais ensuite parfaite, avec le poète et musicien Arrigo Boito, celle également avec Ghislanzoni aboutiront aux derniers chefs-d’œuvre de Verdi. En effet, Verdi démontre après Don Carlos (1867), qu’il a bien étudié le théâtre de Meyerbeer ; mais il introduit également, avec le personnage du roi Philippe, une introspection musicale encore inédite dans le domaine du drame lyrique et qui apportera des éléments à Moussorgski ; après Aïda (Le Caire, 1871), le chef-d’œuvre de l’opéra spectaculaire italien, mais en même temps l’opéra le plus surprenant de l’histoire du mélodrame par son indéniable couleur locale, non imitée avec des moyens extérieurs, mais inventée, comme le disait Verdi, créée par pur effort d’imagination, par élan intérieur, on arrive aux deux derniers chefs-d’œuvre : Otello (Scala, 1886) et Falstaff (Scala, 1893), tous les deux inspirés du théâtre de Shakespeare et tous les deux réécrits pour Verdi par Arrigo Boito. Otello est un drame lyrique qui tient encore au mélodrame, par la puissance, la justesse de son récitatif et de son arioso toujours coulés dans les vieilles formules mélodramatiques. Falstaff, comédie lyrique, constitue le chef-d’œuvre de l’opéra-comique italien. La production théâtrale de Verdi (et Verdi est surtout musicien de théâtre) marque une continuelle ascension ; cependant la faveur du public, constante aujourd’hui encore, s’est toujours reportée sur les opéras les moins parfaits. Phénomène de goût qui démontre que, si une bonne partie du succès de Verdi est due à la situation politique – Verdi étant reconnu comme le représentant du mouvement nationaliste italien –, sa vraie réussite a dépendu de causes moins contingentes et moins extérieures. Verdi se dresse, en effet, comme l’héritier de la tradition théâtrale italienne ; peut-être même l’enchaîna-t-il, entraînant le goût du public vers des formes dont la vulgarité n’avait pas été atteinte par ses prédécesseurs italiens et étrangers. Ce fut en effet lui qui enracina dans le théâtre lyrique le goût du mélodrame romantique, rendant plus difficile le retour à la tragédie et à la comédie en musique (Otello et Falstaff). Son manque de culture et ses affirmations dans ce sens, comme ses erreurs de jugement, apparaissent fréquemment dans ses lettres. Mais il avait un culte inébranlable de l’art du chant; la générosité, la sincérité et la puissance de son inspiration faillirent lui faire croire qu’il était dans le vrai en estimant que le théâtre lyrique devait vivre uniquement des manifestations vocales de ses personnages, et que la seule vraie expression musicale était le mélodrame. En dépit de ces considérations, personne avant lui n’était parvenu à camper des personnages lyriques aussi débordants de vitalité musicale. La puissance de ses créations réussit, en effet, presque toujours à faire oublier la fausseté de la vie purement mélodramatique des personnages et les défauts de son orchestre. Mais il n’était pas fermé aux manifestations d’autrui. L’agilité avec laquelle, déjà vieux, il sut renouveler sa palette mélodramatique et enrichir ses moyens d’expression témoigne de sa richesse intérieure. Musicien religieux suivant la pente de son génie, Verdi, dans son Requiem dédié à la mémoire du poète Alessandro Manzoni, a exprimé avec une puissance pathétique les sentiments de l’âme chrétienne partagée entre la douleur et la crainte, l’espérance et l’amour. Un Stabat Mater, un grandiose Te Deum, des Laudes à la Vierge et 2 Ave Maria « a cappella » datent de 1898, trois ans avant la mort du maître. Verdi a dirigé l’orchestre de l’Opéra de Paris le 22 mars 1880.
VIARDOT Pauline (Michelle Ferdinande Pauline GARCIA, dame). — Cantatrice et compositrice française (Paris ancien 2e, 18 juillet 1821 – Paris 7e, 18 mai 1910). Enterrée au cimetière de Montmartre (28e division). Fille du ténor Manuel GARCIA, sœur de la MALIBRAN, cantatrice. Epouse le 18 avril 1840 Charles Louis VIARDOT (Dijon, Côte-d'Or, 31 juillet 1800 – Paris 9e, 05 mai 1883), directeur de théâtre. Parents de Louise Pauline Marie VIARDOT (Paris ancien 2e, 14 décembre 1841 – Heidelberg, Allemagne, 17 janvier 1918), compositrice , cantatrice, pianiste ; de Claudie Pauline Marie VIARDOT (Paris, 21 mai 1852 – Evreux, Eure, 17 novembre 1914) ; de Maria Anne VIARDOT (Paris ancien 2e, 15 mars 1854 – Les Choux, Loiret, 01 avril 1919), chanteuse lyrique, peintre [épouse le 05 avril 1881 à Paris 9e Victor Alphonse DUVERNOY, compositeur] ; de Paul Louis Joachim VIARDOT (Vaudoy-en-Brie, Seine-et-Marne, 20 juillet 1857 – Alger, Algérie, 11 décembre 1941), compositeur de musique, violoniste.
On doit à cette célèbre cantatrice des mélodies et des oeuvres lyriques : Trop de femmes, opérette, 1867 ; l'Ogre, 1868 ; le Dernier sorcier, opéra de chambre, 1869 ; le Miroir, 1869 ; Cendrillon, opérette dont elle fit le livret, 1904.
VIDAL Paul Antonin. — Compositeur et chef d'orchestre français (Toulouse, Haute-Garonne, 16 février 1863 – 36 rue Ballu, Paris 9e, 09 avril 1931), enterré au cimetière des Batignolles (26e division). Fils de Raymond VIDAL (Issel, Aude, 24 août 1817 – Toulouse, 17 juin 1885), artiste peintre, et de Catherine AURIOL (Issel, 27 juin 1828 – Toulouse, 15 février 1898), mariés à Issel le 26 novembre 1844. Frère de Bernard Joseph VIDAL (Toulouse, 15 novembre 1859 – Paris 9e, 18 décembre 1924), compositeur. Epouse à Paris 9e le 13 août 1902 Céline Désirée DENIS (Paris 12e, 20 février 1859 – Paris 17e, 02 novembre 1931).
Études musicales au Conservatoire de Paris ; 2e second grand prix de Rome en 1881 avec la cantate Judith ; 1er Grand prix de Rome en 1883 avec la cantate le Gladiateur, il entra à l'Opéra en 1889 et y fut successivement chef des chœurs, chef de chant et chef d'orchestre, montant pour la première fois au pupitre le 31 janvier 1894 pour diriger Gwendoline. Il y fut le créateur de l'Étoile, l'Étranger, Monna Vanna, le Miracle. En 1914, il fut nommé directeur de la musique à l'Opéra-Comique. Professeur d'harmonie et de composition au Conservatoire de Paris, il a fondé les Concerts de l'Opéra avec Georges Marty en 1895. Compositeur, il a signé une opérette, Eros (1892), des ballets et d'importants ouvrages lyriques : Guernica (1895), la Burgonde (1898), Narsès (1908). Il termina l'orchestration de la Vivandière. Il fut nommé chevalier (20 janvier 1899), puis officier (07 septembre 1927) de la Légion d'honneur.
Auteur d'un grand nombre de compositions : l'Amour dans les Enfers ; la Nativité, poème de Boucher ; Chant de Noël, solo et chœur ; la Chanson des Fées (le Baiser, de Banville) ; Chanson de l'Arquebusier, poème de Bornier ; le Gladiateur, scène lyrique ; Ave Maria, en mi (3 voix de femmes) ; Cantique ; quelques duos, chœurs et quelques mélodies sur des poèmes de Sully-Prudhomme, Hugo, Gheusi, Bilhaud, Th. Gautier, etc. A fait représenter au théâtre : Pierrot Assassin, pantomime en 1 acte avec P. Margueritte (Théâtre-Libre, 23 mars 1888) ; Colombine abandonnée, pantomime en 1 acte avec P. Margueritte et Beissier (Cercle funambulesque, 15 mai 1888) ; la Révérence, pantomime en 1 acte avec Lecorbeiller (Bouffes-Parisiens, 17 décembre 1890) ; Eros, fantaisie lyrique de Noriac, Jaime et Bouchor (Bouffes-Parisiens, 22 avril 1892) ; la Maladetta, ballet en 2 actes de Gailhard et Hansen (Opéra, 24 février 1893) ; le Mariage d'Yvette, opérette en 1 acte avec Sutra (Bodinière, 27 mai 1893) ; la Dévotion à Saint-André, 1 acte avec Vicaire (Lyrique-Vivienne, 25 février 1894) ; Guernica, drame lyrique en 3 actes de Gailhard et Gheusi (Opéra-Comique, 07 juin 1895). En préparation en 1897 : la Belle au Bois dormant, conte féerique en 1 acte et en vers, avec V. Margueritte ; Gauthier d'Aquitaine, drame lyrique, etc. En 1897, il habitait 40 rue des Martyrs à Paris 9e.
VILLEBICHOT Auguste DE (François Auguste QUANTIN dit). — Compositeur français (Dijon, Côte-d’Or, 30 septembre 1825 – Paris 8e, 11 octobre 1898). Fils de Pierre Claude Auguste QUANTIN (Til-Chatel, Côte-d'Or, 17 mai 1798 – Dijon, 29 février 1872), négociant, et d'Eugénie Marie DEVILLEBICHOT (Talant, Côte-d'Or, 08 août 1803 – Le Pecq, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 25 juin 1890), mariés à Dijon le 22 novembre 1824. Epouse à Paris 10e le 14 février 1874 Célina Adèle COSYN (Amiens, Somme, 14 février 1839 – Lyon, Rhône, 29 octobre 1918), couturière.
Il fut élève de Maleden et devint chef d'orchestre des cafés‑concerts de l'Alcazar, des Ambassadeurs, etc. Il a écrit pour ces établissements des saynètes, des opérettes, etc., en nombre considérable : Marjolaine, la Tour du Nord, les Hidalgos de Paris, le Bailli de Croquetendron, la Grève de femmes, etc. Au théâtre Déjazet, il a donné un opéra bouffe en trois actes : Nabuco, qui a obtenu du succès. Il a publié en 1848 une brochure sur l'état de l'enseignement musical en France et sur les réformes à y apporter. Le style de cet article est d'une légèreté amusante qui ne manque pas de saveur.
VIZENTINI Louis Albert. — Chef d'orchestre et compositeur français (Paris ancien 2e, 09 novembre 1841 – 34 rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10e, 20 octobre 1906). Inhumé dans le cimetière de l'Ouest à Boulogne-Billancourt. Fils d'Augustin VIZENTINI (Saint-Quentin, Aisne, 18 octobre 1811 – Sens, Yonne, 03 août 1890), qui fut directeur du théâtre de la Monnaie et metteur en scène, et d'Estelle Constance Caroline LECLERC (Gaillon, Eure, 15 janvier 1815 – Sens, 05 janvier 1885). Epouse 1. à Paris 10e, le 19 février 1870 Marie Isoline PRADAL (Bordeaux, Gironde, 28 septembre 1847 – ap. 1994), divorcés le 07 juin 1894. Epouse 2. à Paris 10e, le 06 juin 1895 Marie Louise HENRY dite Alice LODY (Montmartre, Paris 18e, 26 mai 1859 – Paris 20e, 13 octobre 1920), comédienne. Parents de Madeleine Faustine Louise HENRY dite VIZENTINI (Saint-Pétersbourg, 05 décembre 1884 – 02 juillet 1973), pianiste ; de Pierre José HENRY dit VIZENTINI (Saint-Pétersbourg, Russie, 05 avril 1886 – Paris 15e, 16 juin 1944), artiste lyrique.
Il débuta comme chef d'orchestre en 1870 à la Porte-Saint-Martin. En 1873 Offenbach l'appela auprès de lui à la Gaîté, théâtre dont il devait bientôt prendre la direction pour tenter d'y ressusciter le Théâtre-Lyrique disparu pendant la Commune. Il y dirigea les créations de Paul et Virginie, Dimitri, le Timbre d'argent, la Clé d'or, les Erynnies. En 1879, il accepta la direction des théâtres impériaux de Russie qu'il anima pendant dix ans. Rentré en France, il fut administrateur des Variétés et des Folies-Dramatiques, directeur du Grand Théâtre de Lyon (où il créa en 1897 les Maîtres chanteurs de Nuremberg), enfin directeur de la scène à l'Opéra-Comique où il fut un précieux collaborateur d'Albert Carré. Comme compositeur, on lui doit notamment des cantates, de la musique de scène, et cinq opérettes : la Tsigane (Folies-Marigny, 1865) ; le Moulin ténébreux (Bouffes-Parisiens, 1869) ; la Plantation Thomassin (Vichy, 1894) ; la Gaudriole (Aix-les-Bains, 1897) ; Deux amants transis.
VOGEL Charles Louis Adolphe. — Compositeur français (Place du Lion d'Or, Lille, Nord, 17 mai 1805 [27 floréal an 13] – 21 rue Lemercier, Paris 17e, 1892). Enterré au cimetière de Montmartre (24e division). Fils de Charles Christophe VOGEL (Maastrich, Meuse-Inférieure [auj. Pays-Bas], 07 février 1770 – Lille, 26 février 1862), artiste [fils du compositeur Johann Christoph VOGEL], et de Justine Marie Catherine CONWAY (Bergues, Nord, 01 mars 1784 – Lille, 14 juin 1853). Epouse à Paris le 11 mars 1834 (divorce le 02 février 1844) Gabrielle Louise Adelaïde GUILLEMIN (Lyon, Rhône, 15 juillet 1815 – Paris 18e, 06 octobre 1878), pianiste.
Il commença ses études musicales dans cette ville et vint les achever à Paris au Conservatoire. En 1830, un chant patriotique, intitulé les Trois Couleurs, qu'il écrivit en une nuit après la révolution de Juillet ; ses romances : Ma Frégate, le Kabyle, Tobie, etc., et surtout l'Ange déchu, qui fut populaire et traduit dans toutes les langues, lui firent une réputation européenne. En fait de théâtre, Adolphe Vogel donna aux Nouveautés, en 1831, le Podestat, petit acte qui fut repris à l'Opéra‑Comique en 1833 ; à la Renaissance, le Jugement denier, oratorio, avec décors et costumes. Le Siège de Leyde, opéra, qui eut un grand succès au théâtre de La Haye, en 1847 ; la Moissonneuse, au Théâtre-Lyrique, en 1853 ; Rompons ! aux Bouffes‑Parisiens, en 1857 ; le Nid de cigogne, à Bade, en 1858 ; Gredin de Pigoche ! aux Folies‑Marigny, en 1866 ; la Filleule du roi, à la Renaissance, en 1875. Outre ces ouvrages, Adolphe Vogel a composé de la musique de chambre, des mélodies, des chants religieux, des pièces orchestrales, des symphonies, quatuor, quintettes, chœurs, morceaux d'église, etc.
VOGEL Johann Christoph (en français Jean-Christophe). — Compositeur allemand (Nuremberg, 18 mars 1756 – Paris, 26 juin 1788). Grand-père du compositeur Adolphe VOGEL. Admirateur passionné des opéras de Gluck, il chercha à imiter son style et écrivit sous cette constante préoccupation la Toison d'or, dont il n'obtint la représentation à l'Opéra qu'en 1786. Cet ouvrage fut accueilli avec faveur et devait encourager son auteur. Malheureusement, Vogel s'adonnait aux excès de toute nature, et sa production était lente. Il fut emporté par une fièvre maligne avant l'exécution de son second ouvrage : Démophon. L'ouverture, page des plus remarquables, en fut jouée d'abord au Concert de la Loge Olympique en 1789. Son succès fut tel, que l'on remit au théâtre la Toison d'or, sous le titre nouveau de Médée à Colchos, et Démophon fut donné en entier la même année. Ces deux opéras sont d’incontestables chefs-d’œuvre, qui obtinrent un succès triomphal ; l’ouverture de Démophon est une page géniale. On l'exécuta souvent dans les concerts et dans les cérémonies publiques, entre autres au Champ de Mars en 1791, aux funérailles des officiers tués à Nancy, etc. Vogel fut, en outre, l'auteur de symphonies, concertos, quatuor, duos, etc., pour les instruments. Les symphonies et concertos qui nous sont parvenus témoignent de dons exceptionnels et font regretter vivement la mort prématurée de Vogel, expliquée, peut-être, par une vie fort déréglée.
WAGNER Wilhelm Richard. — Compositeur allemand (3 rue Brühl, Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1883). Fils de Carl Friedrich WAGNER (1770 – 1813), greffier, et de Johanna Rosine PAETZ (1774 – 1848). Epouse 1. à Königsberg le 24 novembre 1836 (divorce en octobre 1868) Minna PLANER (Oederan, Allemagne, 05 septembre 1809 – Dresde, Saxe, 25 janvier 1866), actrice. Epouse 2. le 25 août 1870 Francesca Gaetana Cosima VON LISZT (Bellagio, Italie, 24 décembre 1837 – Bayreuth, Allemagne, 01 avril 1930), fille du compositeur Franz LISZT. Parents d'Isolde Josepha Ludovika WAGNER (Munich, 10 avril 1865 – Munich, 07 février 1919) ; d'Eva Maria WAGNER (Trinschen, 17 février 1767 – Bayreuth, 26 mai 1942) ; de Siegfried Helferich Richard WAGNER (Tribschen bei Luzern, 06 juin 1869 – Bayreuth, 04 août 1930).
En 1814, la famille Wagner s’installa à Dresde, où Wagner commença ses études quelques années plus tard sur les bancs de la Kreuzschule. De retour à Leipzig (1827), il parfait sa culture générale, ébauche quelques compositions et, tout en poursuivant ses études supérieures de philosophie, il travaille l’harmonie et le contrepoint avec Weinlig, le cantor de Leipzig. Maître de sa technique, il écrit ses premières œuvres : 1 Fantaisie, 1 Polonaise, 2 sonates pour le piano, 1 symphonie, 7 compositions pour le Faust de Goethe, et tente d’aborder le théâtre avec les Noces (inachevé) et les Fées. Chef de chant à Würzburg (1833), puis chef d’orchestre à Magdeburg (1834-1836), où il s’éprend de la jeune cantatrice Minna Planer, qu’il épouse (1836), il compose et fait représenter en cette ville une œuvre inspirée de Shakespeare, la Défense d’aimer, dont l’échec se confirme après deux représentations. La fermeture du théâtre l’entraîne vers Leipzig, Königsberg (1837) et Riga. Il quitte cette dernière ville en janvier 1839, pour se rendre à Paris, via Londres. Les déceptions qu’il éprouve et la misère qui l’accable orientent son activité vers des travaux lucratifs : transcriptions de grands opéras en vogue et articles pour la Gazette musicale, tâches dont il s’évade en composant Rienzi et le Vaisseau fantôme (1840). Il rentre à Dresde en 1842 pour monter Rienzi, dont le succès lui vaut d’être nommé maître de chapelle de la cour royale de Saxe (1843). La représentation du Vaisseau fantôme n’obtient qu’un accueil poli ; celle de Tannhäuser (1845) est un échec. Ces déboires successifs incitent Wagner à se rallier dès 1848 au mouvement révolutionnaire naissant. Il se lie avec Röckel et Bakounine, et participe au soulèvement de Dresde (1849). Le triomphe de la réaction, le mandat d’amener décerné contre lui obligent Wagner à fuir sa patrie et à se réfugier à Zürich. C’est là qu’il rédige ses écrits théoriques : l’Art et la Révolution, l’Œuvre d’art de l’avenir, Opéra et drame. Sur les conseils de Liszt, qui vient de monter Lohengrin à Weimar (1850), il entreprend l’ébauche de l’Anneau du Nibelung, qu’il achèvera seulement une vingtaine d’années plus tard. La passion amoureuse qu’il éprouve pour Mathilde Wesendonck, femme d’un industriel de Zurich, l’oblige, en 1858, à quitter cette ville pour Venise, où il achève, sous l’empire des sentiments qui l’animent, Tristan et Isolde, dont l’idée première remonte à 1854. Pendant quelques années, Wagner lutte encore pour imposer son œuvre. L’échec de Tannhäuser, à Paris, en 1861, l’affecte profondément; il parcourt néanmoins les villes d’Europe qui lui restent ouvertes, dirigeant au concert des fragments de ses œuvres. En 1864, criblé de dettes, il quitte Vienne, où il s’était fixé, se réfugie quelque temps en Suisse et, de là, gagne Stuttgart, où, en 1864, l’envoyé du roi de Bavière se présente à lui, l’invitant à se rendre sans tarder auprès de son maître. Grâce à la faveur royale, Tannhäuser, le Vaisseau fantôme et Tristan et Isolde sont représentés à Munich, mais la cabale parvient, une fois encore, à exiler le maître. A Tribschen, où l’amitié de Louis II lui reste fidèle, la fille de Liszt, Cosima, vient le rejoindre et l’épouse le 25 août 1870, après avoir obtenu le divorce d’avec son mari, Hans von Bülow. Il eut de Cosima trois enfants illégitimes, avant le divorce de celle-ci : Isolde, Eva et Siegfried. Là s’écoulent six années de bonheur, durant lesquelles s’achèvent Siegfried, le Crépuscule des dieux et les Maîtres chanteurs. Là aussi s’élaborent les plans du théâtre de Bayreuth, petite ville de Bavière, où Wagner s’installe définitivement en 1872. L’inauguration des festivals de la « Colline verte » a lieu en 1876, en présence de l’empereur Guillaume Ier, du roi Louis II et de l’élite du monde entier. C’est le début d’un triomphe que vient couronner, six ans plus tard, la création de Parsifal (1882). Quelques mois après, la mort foudroie Wagner à Venise, alors qu’il travaillait à la rédaction d’un essai philosophique ; ses cendres, ramenées à Bayreuth, reposent dans le jardin de la villa Wahnfried, sous une dalle de marbre où se recueillent chaque année les pèlerins du Festival, dont ses petits-fils Wieland et Wolfgang furent les pieux et fidèles animateurs.
« Le créateur du drame lyrique moderne en Allemagne. Après une longue résistance, due à des causes souvent extra-musicales, le répertoire de Wagner, traduit en français, s'est implanté victorieusement à l'Opéra de Paris. Son dernier ouvrage, jusqu'en 1913 privilège exclusif du théâtre construit par Wagner à Bayreuth, a été donné à Paris dès les premiers jours de 1914. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
WEBER Carl Maria Friedrich Ernst, baron VON. — Compositeur allemand (Eutin, près de Lübeck, duché d’Oldenbourg, 18 novembre 1786 – Londres, 05 juin 1826). Fils de Franz Anton Von WEBER (Zem im Wiesental, Allemagne, 26 septembre 1734 – Manheim, Allemagne, 16 avril 1812), maître de chapelle, et de Genovefa BRENNER (Oberdorf im Allgäu, 02 janvier 1764 – Salzburg, 13 mars 1798), chanteuse lyrique. Epouse à Prague le 04 novembre 1817 Carolina Elisabeth Antonia BRANDT (Bonn, Allemagne, 19 décembre 1792 – Dresde, 23 février 1852), chanteuse lyrique.
Typique représentant du premier romantisme allemand, il fut infirme comme Byron, phtisique comme Chopin, mais doué d’une telle force dramatique qu’il ne s’abandonna jamais à la mollesse de l’élégie. Son père, d’abord officier, puis violoniste et contrebassiste et directeur d’entreprises théâtrales, voulait faire de son fils un pianiste prodige, mais il le soumit à une vie errante et son éducation musicale fut morcelée. A dix ans, il est, à Salzbourg, élève de Michael Haydn. A treize ans, il publie pour piano 6 Fughettes, puis 1 messe, et compose 1 opéra-comique (Puissance de l’amour et du vin), détruit dans un incendie. Il recueille des succès de pianiste, tout en étudiant, à Vienne et à Munich, avec Valesi et Kalcher. Il travaille la lithographie avec Senefelder. Il sera également doué pour la littérature, écrira un roman, fera de la critique, mais, parmi tous ces dons, il saura trouver un centre d’équilibre en les subordonnant à la musique. En 1800, il compose un deuxième ouvrage dramatique, la Fille des bois, et en donne un troisième à Augsbourg en 1803, Peter Schmoll et ses voisins. En 1804, à Vienne, il poursuit ses études avec l’abbé Vogler, qui lui procure un poste de chef au théâtre de Breslau. Sa vie se partagera dès lors entre la direction d’orchestre et la composition. Il a dix-huit ans et commence un quatrième opéra, Rubezahl (demeuré fragmentaire). En 1806, il est appelé en Silésie par le duc Eugène de Wurtemberg. Celui-ci, obligé par l’invasion napoléonienne de dissoudre sa chapelle privée, le recommande à son frère Louis, à Stuttgart, comme secrétaire. Période agitée, où Weber multiplie les imprudences, se fait accuser d’escroquerie, va en prison et se fait reconduire à la frontière en laissant 42 créanciers: mais Silvana était terminée (1810). Suivent trois années errantes, à Mannheim, à Darmstadt (où il retravaille avec Vogler et a pour condisciple Meyerbeer). Il compose Abu‑Hassan, opéra en un acte, entreprend des tournées de concerts et devient chef d’orchestre au Théâtre-Allemand de Prague (1813). Il y rencontre une cantatrice, Caroline Brandt, qu’il épousera en 1817. Auparavant, il se rend à Berlin et se mêle au groupe des poètes anti‑napoléoniens : de là ses fameux Chants de guerre. En 1816, le roi de Saxe lui donne la direction du Nouveau-Théâtre de Dresde. Il s’y heurte à l’opposition d’un clan italien, ce qui l’incite à créer, avec Der Freischütz (1821), puis Euryanthe (1823, sur un livret de W. de Chézy), un opéra national purement allemand. C’est son apogée. Il connaît le bonheur domestique, et les succès d’orchestre avec des ouvertures (notamment la Jubel‑Ouverture) et des pièces romantiques comme l’Invitation à la valse. Au théâtre, la même année que le Freischütz, il a donné Preciosa. En 1824, le théâtre de Covent Garden, à Londres, lui commande un opéra féerie, Oberon, qu’il ira diriger lui-même après un rapide passage à Paris. Miné par la phtisie, épuisé par les concerts qu’il s’était engagé à donner, il meurt la veille du jour qu’il s’était fixé pour retourner auprès des siens. En 1844, le gouvernement de Dresde fit revenir ses restes, et Wagner célébra patriotiquement ce retour.
« Le premier romantique musical, dont le Freischütz fut le point de départ de l'évolution du drame lyrique qui devait aboutir à Wagner. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
WECKERLIN Jean-Baptiste Théodore. — Compositeur et musicologue français (Guebwiller, Haut-Rhin, 09 novembre 1821 – Guebwiller, 20 mai 1910). Fils de Jean-Baptiste WECKERLIN (Guebwiller, 21 mars 1779 – Guebwiller, 01 janvier 1856), chimiste, et de Marie Ursule ROTH (Issenheim, Haut-Rhin, 01 février 1796 – Guebwiller, 19 octobre 1856). Epouse à Paris ancien 2e le 30 janvier 1856 Fanny Marie Cinti DAMOREAU (Paris ancien 2e, 17 août 1834 – Paris 16e, 20 décembre 1906), artiste lyrique, fille du ténor Charles Vincent DAMOREAU et de la cantatrice Laure CINTI-DAMOREAU.
Études musicales au Conservatoire de Paris, élève de la classe de composition d'Halévy (1845-1849) ; n'a pas concouru pour le prix de Rome. En 1847, il fait jouer au Conservatoire, Roland, grande scène historique et six ans après il donne au Théâtre-Lyrique, l'Organiste, opéra-comique en 1 acte (17 mai 1853) ; puis, plus tard : Après Fontenoy, 1 acte ; le Sicilien, de Molière, opéra en 2 actes a été répété 32 fois à l'Opéra-Comique et n'a pas été joué par suite de l'incendie du théâtre ; le Marché des Fées, opéra-comique en 4 actes avec Clairville n'a pas été représenté non plus. Weckerlin est l'auteur de plusieurs pièces en 1 actes : les Revenants bretons ; Tout est bien qui finit bien, etc. qui ont été publiées. Il a fait représenter au théâtre de Colmar trois opéras-comiques en dialecte alsacien ; en outre il a composé plusieurs odes-symphonies et oratorios : les Poèmes de la mer ; l'Inde ; la Naissance du Christ, etc. ; il a publié quelques volumes : Échos du temps passé, série d'airs anciens du XIIe au XVIIIe siècle ; Chants et chansons populaires ; Chansons populaires de l'Alsace ; Échos d'Angleterre ; Album de Grand' maman, etc. et une quantité de mélodies ; enfin il a donné la transcription de la musique du Bourgeois gentilhomme de Lully (Gaîté, 1876). Fondateur de la Société Sainte-Cécile, qui donna pendant plusieurs années des concerts de musique classique, Weckerlin a succédé à Félicien David comme bibliothécaire du Conservatoire. Le 05 août 1884, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 8 rue Rougemont à Paris 9e.
WENZEL Léopold Vincent François. — Compositeur naturalisé français en 1883 (Naples, Italie, 23 janvier 1847 – 56 rue de Nanterre, Asnières-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 21 août 1925). Fils de Nicolas WENZEL, professeur de piano, et de Maria Grazia LIMONCELLO. Epouse à Marseille, Bouches-du-Rhône, le 23 janvier 1872 Louise Joséphine Stéphanie STELLINO (Londres, Angleterre, 21 juin 1848 – Neuilly-sur-Marne, Seine-et-Oise [auj. Seine-Saint-Denis], 11 avril 1935), artiste dramatique.
Études musicales au Conservatoire de San-Pietro Majella qu'il quitte à l'âge de 13 ans. Utilisant ses connaissances sur le violon il donne des concerts à Athènes, en Turquie, en Égypte, puis vient en France et entre dans l'orchestra de Métra, à l'Élysée-Montmartre (1866). Après la guerre de 1870, il devient chef d'orchestre de l'Alcazar de Marseille, puis de l'Alcazar de Paris. Naturalisé français en 1883, Wenzel s'est établi à Londres, où il dirige l'orchestre de l'Empire-Theatre depuis 1889. Au théâtre il a fait représenter : le Chevalier Mignon, opérette en 3 actes de Clairville père et fils et Depré (Bouffes-Parisiens, 23 octobre 1884) ; la Cour d'Amour, ballet en 3 actes de Balbiani (Eden-Théâtre, octobre 1884) ; Blondes Ivresses, ballet en 4 actes de Balbiani (Eden-Théâtre, 16 juin 1887) ; le Dragon de la Reine, opéra-comique en 3 actes de Decourcelle et Beauvallet (Bruxelles, Alhambra, 25 mars 1888) ; à l'Empire-Theatre de Londres, dix ballets : Rêve de fortune ; Cécile ; la Poupée ; Orphée ; Brighton ; Nisita ; Versailles ; Tour de Ville ; Cathrina ; la Fille que j'ai laissée derrière moi (1889-1893) ; l'Élève du Conservatoire, opérette en 3 actes de Burani et Kéroul (Menus-Plaisirs, 27 octobre 1894) ; Monte-Cristo, ballet (Londres, Empire, novembre 1896), etc. En outre Wenzel est l'auteur d'un grand nombre de mélodies : Gédéah ; l'Indienne ; la Napolitaine ; Veux-tu ? ; Harmonie ; Hymne à l'aurore, etc., et dans un genre tout différent : la Tonkinoise ; la Nuit aux baisers ; le Petit Vin de Bordeaux ; le P'tit Bleu. Officier d'Académie. En 1897, il habitait 122 Shaftesbury-avenue à Londres.
WIDOR Charles Marie Jean Albert. — Compositeur et organiste français (19 rue Sala, Lyon 2e, Rhône, 21 février 1844 – 3 rue de Belloy, Paris 16e, 12 mars 1937), enterré dans la crypte de l'église Saint-Sulpice à Paris. Fils de François Charles WIDOR (Rouffach, Haut-Rhin, 28 mai 1811 – Lyon 2e, Rhône, 06 avril 1899), organiste, et de Françoise Elisabeth PEIRON (Annonay, Ardèche, 20 décembre 1817 –), mariés à Lyon le 27 avril 1842. Epouse à Charchigné, Mayenne, Mathilde Marie Anne Elisabeth DE MONTESQUIOU-FEZENSAC (Lorient, Morbihan, 29 juillet 1883 – Combelle, Madaillan, Lot-et-Garonne, 11 septembre 1860).
Commence ses études musicales à Lyon, les continue à Bruxelles sous la direction de Lemmens (orgue) et Fétis (composition), puis revient à Lyon où il était déjà titulaire, depuis 1860, de l'orgue de Saint-François. Organiste de Saint-Sulpice à Paris, depuis 1869. Professeur d'orgue au Conservatoire en remplacement de César Franck, puis professeur de composition, contrepoint et fugue (octobre 1896). Widor a publié un grand nombre d'œuvres très diverses : symphonies, cantates, mélodies, sonates, concertos pour piano, violon, violoncelle, orgue et orchestre : la Nuit de Walpurgis ; Airs de ballet ; Quintette en ré mineur (2 violons, alto, basse et piano) ; Sérénade en si bémol ; huit symphonies (pour grand orgue) ; deux symphonies (orchestre) ; Prélude, Andante et Final, Trio en si bémol (piano, violon et violoncelle) ; Scènes de bal (piano) ; l'Orientale, Scherzo ; Dans les bois (5 pièces pour piano) ; Suite polonaise (piano) ; Pages intimes (piano) ; Nuit de Sabbat (orchestre) ; Carnaval (12 pièces piano) ; marche nuptiale (orchestre), etc. ; et diverses compositions de musique religieuse : Messe (2 ch. et 2 orgues) ; Psaume (ch., orchestre et orgue) ; O Salutaris (baryton) ; Ave Maria, en sol et en mi bémol ; deux motets à 5 voix (Tantum ergo et Regina Cæli) ; O Salutaris (ténor avec violoncelle et orgue). Au théâtre, il a donné : la Korrigane, ballet en 2 actes de Coppée et Mérante (Opéra, 01 décembre 1880) ; Conte d'Avril, comédie en 4 actes et en vers de Dorchain, d'après Shakespeare (Odéon, musique de scène, 22 septembre 1885) ; les Jacobites, drame en 5 actes de Coppée (Odéon, musique de scène, 21 novembre 1885) ; Maître Ambros, drame lyrique en 4 actes de Coppée et Dorchain (Opéra-Comique, 06 mai 1896) ; Jeanne d'Arc, pantomime en 3 actes de Dorchain (Hippodrome, 25 juin 1890). En préparation en 1897 : Nerto, opéra en 4 actes et 6 tableaux de Ginisty et Gramont ; les Pêcheurs de Saint-Jean, opéra de Henri Cain. Widor a rédigé la critique musicale à l'Estafette. Il fut nommé chevalier (01 août 1892), officier (12 août 1922), commandeur (03 février 1929), puis grand officier (17 juin 1933) de la Légion d'honneur. Membre de l'Académie des Beaux-arts (1910 ; secrétaire perpétuel, 1914). En 1897, il habitait 3 rue de l'Abbaye à Paris.
partition de la Korrigane (1880) de Charles-Marie Widor, par E. Buval
affiche pour les Pêcheurs de Saint-Jean (1906) de Charles-Marie Widor, par Fernand-Louis Gottlob
WISSMER Pierre. — Compositeur français d'origine suisse (Genève, 30 octobre 1915 – Valcros, Var, 04 novembre 1992). Fils d'Alexandre Louis WISSMER (Genève, 02 février 1883 – Genève, 13 décembre 1963) et de Xénia KOWARSKY (v. 1885 – Genève, 29 juin 1973). Epouse en 1948 Laure-Anne ETIENNE (Luxembourg, Luxembourg, 07 décembre 1923 – Le Chesnay, Yvelines, 01 mai 1992), pianiste.
Pierre Wissmer fit ses études musicales dans sa ville natale, puis à Paris (Conservatoire, Schola Cantorum et Ecole Normale) où il vécut. Il y fut élève de Roger-Ducasse, Daniel Lesur, Ch. Münch et P. Maillard‑Verger. Wissmer se réclame de l’esthétique « Jeune France », tout en marquant ses œuvres de son indéniable personnalité. Sa production embrasse la plupart des genres musicaux : le Beau Dimanche, ballet ; Marion ou la Belle au tricorne, opéra-comique, son premier ouvrage de théâtre ; Capitaine Bruno, opéra ; 2 concertos de piano, 2 concertos de violon ; Mouvement pour cordes ; Divertissement sur un choral, pour orchestre de chambre ; 2 symphonies ; Naïades, pour solistes, chœur et orchestre ; la Mandrellina, ouverture ; 2 quatuors à cordes ; Sérénade pour trio d’anches ; des sonates, sonatines, mélodies ; musique radiophonique et de film, etc. Il fut sous‑directeur de la Schola cantorum (1957).
WOLFF Albert Louis. — Chef d'orchestre et compositeur français (28 rue Fabert, Paris 7e, 19 janvier 1884 – Suresnes, Hauts-de-Seine, 20 février 1970). Fils de Joseph François WOLFF (Susteren, Limburg, Hollande, 07 octobre 1844 –), maître d'hôtel puis employé de banque, et de Rosalie Marie Thérèse COLLIN (Meillac, Ille-et-Vilaine, 05 octobre 1850 –), couturière, mariés à Paris 10e le 10 juillet 1875. Epouse 1. à Paris 9e le 16 juillet 1904 (divorce le 23 janvier 1934) Stéphanie Girardine NIEUWMEYER (Bruxelles, Belgique, 18 août 1877 – Paris 15e, 08 mai 1950), artiste lyrique puis artiste dramatique. Epouse 2. à Paris 16e le 26 mai 1939 Simone Berthe BALLARD (Sannois, Val-d'Oise, 26 mars 1895 – Six-Fours-les-Plages, Var, 08 octobre 1978), artiste lyrique. Père de Stéphane Joseph WOLFF [1] (Paris 9e, 29 novembre 1904* – Avignon, Vaucluse, 24 décembre 1980), musicographe [épouse en 3e noces à Asnières le 08 février 1957 la cantatrice Simone COUDERC].
Travailleur, actif, sportif et cependant fort sensible, il fit ses études au Conservatoire de Paris dans les classes de Xavier Leroux et de Paul Vidal. Tout en étant coureur cycliste, il débuta comme organiste à Saint-Thomas-d'Aquin et comme accompagnateur du conservatoire Femina. En 1908, il entre salle Favart comme chef de chant. Nommé chef d'orchestre en 1911 il dirigea la tournée que l'Opéra-Comique effectua cette même année à Buenos Aires où il créa Louise, la Reine Fiammette et Pelléas et Mélisande. Ce fut un grand chef de théâtre, ayant le souci de l'interprétation expressive et de l'accompagnement nuancé. Il assura 32 créations salle Favart ainsi qu'une vingtaine de reprises importantes. Il eut à cœur, à l'étranger, de ne diriger que des œuvres françaises. Ainsi Louise et le Roi d'Ys au Metropolitan, Pelléas et Mélisande à Londres, le Jongleur de Notre-Dame, l'Heure espagnole à Buenos Aires, Ariane et Barbe-Bleue et Samson et Dalila en Italie. Il dirigea aussi en Suisse, en Belgique, en Allemagne, dans les pays scandinaves, en Lituanie et en Grèce. Il mena également une carrière internationale de chef de concert. Compositeur, il a signé trois ouvrages lyriques : le Marchand de masques (Nice, 1914), l'Oiseau bleu (New York, 1919) et Sœur Béatrice (Nice, 1948). Mobilisé en 1914 comme brancardier, il fut volontaire pour entrer dans l'aviation et fut officier pilote de 1915 à 1919 ; Croix de Guerre.
WOLF-FERRARI Ermanno. — Compositeur italien (Venise, 12 janvier 1876 – Venise, 21 janvier 1948). Epouse Wilhelmine FUNK (08 mai 1894 – 28 mai 1970). C'est à la suite d'un voyage à Bayreuth qu'il s'orienta vers la musique, mais il ne subit cependant pas l'influence wagnérienne. Il travailla à l'Akademie der Tonkunst à Munich, mais c'est à Venise que furent créées ses premières œuvres : un oratorio en 1899 et une féerie, Cendrillon en 1900. Directeur du lycée musical Benedetto Marcello à Venise de 1902 à 1910, il voyagea beaucoup en Italie et aux États-Unis avant de se fixer à Munich. Il renouvela l'opera buffa italien en signant de spirituelles partitions sur des livrets tirés d'œuvres de Goldoni, les Quatre Rustres par exemple. Mais on lui doit également de charmants opéras-comiques comme le Secret de Suzanne (Munich, 1909), l'Amour médecin (Dresde, 1913) et un opéra se rapprochant de l'école vériste italienne : les Joyaux de la madone (Berlin 1911). En 1939 il fut nommé professeur de composition au Mozarteum de Salzbourg.
(Compositeur né d'un père allemand et d'une mère italienne. Elève de Rheinberger à Munich, Wolf-Ferrari dirigea, de 1902 à 1907, le lycée Benedetto Marcello à Venise.
Auteur de nombreuses compositions chorales ou orchestrales, ainsi que de musique de chambre, il a écrit une dizaine de partitions de théâtre où il renouvelle souvent la veine de Rossini et la grâce de Mozart.)
WORMSER André Adolphe Toussaint. — Compositeur français (6 rue des Jeûneurs, Paris ancien 3e [auj. 2e], 01 novembre 1851 – Paris 17e, 04 novembre 1926), enterré au cimetière Montmartre (3e division). Fils d'Albert Abraham WORMSER (Saint-Mihiel, Meuse, 19 octobre 1809 – Paris 17e, 18 septembre 1822), fabricant de lingerie, et de Julie ISAAC (Verdun, Meuse, 17 mai 1813 – Paris 17e, 31 janvier 1893), mariés à Paris ancien 5e le 23 décembre 1834.
Études musicales au Conservatoire : 1er prix de piano en 1872, 1er grand prix de Rome en 1875 avec sa cantate Clytemnestre. Auteur de plusieurs œuvres symphoniques : Lupercales ; Suite Tsigane, etc. A fait représenter : Adèle de Ponthieu, opéra-comique en 3 actes avec M. Carré (Aix-les-Bains, 10 septembre 1887) ; l'Enfant prodigue, pantomime en 3 actes avec M. Carré (Cercle funambulesque, puis Bouffes-Parisiens, 21 juin 1890) ; le Dragon vert, fantaisie exotique avec M. Carré (Nouveau-Théâtre, 21 février 1895) ; le Rêve du tambour, pantomime en 1 acte avec M. Carré (Cercle funambulesque, 29 mars 1895) ; l'Idéal, saynète mimée (Londres, Palace Theatre, juillet 1896) ; Rivoli, opéra-comique en 3 actes avec Burani (Folies-Dramatiques, 30 octobre 1896). En préparation en 1897 : l'Étoile, ballet avec Aderer et Roddaz (à l'Opéra) ; les Chouans, drame lyrique d'après Balzac. Le 12 janvier 1900, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1897, il habitait 83 rue Demours à Paris 17e, où il est décédé, célibataire, à soixante-quatorze ans.
YVAIN Maurice. — Compositeur français (7 rue Saint-Sauveur, Paris 2e, 12 février 1891 – Suresnes, Hauts-de-Seine, 28 juillet 1965*). Enterré au cimetière de Saint-Cloud. Fils d'Hector Félix Olivier YVAIN (Bernaville, Somme, 28 avril 1868 – Lugrin, Haute-Savoie, 26 juillet 1932), artiste musicien, et d'Alcidia Hélène Zoé COCQUEREL (Bourbourg, Nord, 05 juillet 1867 – ap. 1894), modiste, légitimé par leur mariage à Paris 18e le 06 juin 1894. Epouse 1. à Avranches, Manche, le 26 octobre 1914 (divorce le 09 février 1920) Jeanne COLOMBÉRON (Paris 10e, 17 janvier 1885 – Paris 16e, 07 avril 1980), artiste dramatique ; 2. à Antibes, Alpes-Maritimes, le 04 juillet 1924 (divorce le 25 novembre 1931) Ana Maria Lina RUIZ Y MILLARÈS (Barcelone, Espagne, 24 mai 1884 – ap. 1931) ; 3. à Bry-sur-Marne, Seine [auj. Val-de-Marne], le 03 mars 1935 (divorce le 24 mars 1947) Gabrielle RISTORI, cantatrice ; 4. à Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 01 juillet 1947 (divorce le 22 janvier 1959) Marina HOTINE, cantatrice ; 5. à Chouzy-sur-Cher, Loir-et-Cher, le 17 juin 1959 Hélène Mauricette ACHOUR (Marseille, Bouches-du-Rhône, 06 mars 1926 – Suresnes, 10 mai 1972).
Il composa des chansons, de la musique de danse, et, après sa démobilisation, nombre d'opérettes à succès : Ta bouche (1922), Là-Haut (1923), Pas sur la bouche (1925), Bouche à bouche (1925), Elle est à vous (1929), Chanson gitane (1946), le Corsaire noir (1958) par exemple. L'Opéra de Paris a présenté son ballet Blanche-Neige en 1951.
ZANDONAI Riccardo. — Compositeur italien (Sacco di Rovereto, 30 mai 1883 – Pesaro, 05 juin 1944). Fils de Luigi Antonio ZANDONAI (1855 – 17 avril 1926) et de Carolina TODESCHI (1853 – 1930). Epouse Tarquinia TARQUINI (Sienne, 26 novembre 1882 – Milan, 25 février 1976). Parents de Tarquinia Jolanda ZANDONAI (1929 – 2019).
Élève de Mascagni à Pesaro, il fut considéré dès ses premières compositions comme un bon successeur de Puccini. De fait, certaines de ses partitions sont, avec émotion, du plus beau vérisme italien : Conchita ou la Femme et le pantin (1911), Francesca da Rimini (1914), Juliette et Roméo (1922), le Cavalier d'Ekebu (1928), Saint Julien l'Hospitalier (1928).
ZIMMERMAN Pierre. — Compositeur et pianiste français (1785–1853). => biographie
[Merci à Mr Olivier Puaux pour ses recherches généalogiques et son aide précieuse.]