Alfred DUFRESNE
Jacques-Marie-Alfrede DUFRESNE dit Alfred DUFRESNE
compositeur français
(7 rue du Poirier, Orléans, Loiret, 26 novembre 1821* – Paris 3e, 04 mars 1863*)
Fils de Pierre-Gabriel-Salomon DUFRESNE (Pithiviers, Loiret, 16 mars 1786 – Orléans, 26 décembre 1853*), avocat, avoué à la cour d’Orléans, et de Sophie Céline JULLIEN-DESBORDES (Paris, 27 décembre 1797 – Orléans, 20 mai 1884*), mariés.
Epouse à Paris ancien 7e le 18 novembre 1858* Marie Aglaé Clotilde GILLE (Paris ancien 8e, 30 avril 1840* – Paris 13e, 31 mai 1906*), sœur de Philippe GILLE, librettiste, remariée avec Jules Anselme JAVAUX (Paris ancien 1er, 01 juin 1856* – ap. 1906), journaliste.
Elève de Fromental Halévy au Conservatoire de Paris, il s'essaya à la composition musicale en publiant quelques romances qui furent favorablement accueillies, et aborda ensuite l'opéra-comique. Il a fait exécuter, sur la petite scène des Bouffes-Parisiens, trois opérettes : Venant de Pontoise, Maître Bâton et l'Hôtel de la poste. Le Théâtre-Lyrique a également représenté de ce compositeur, qu'une longue et douloureuse maladie de poitrine enleva fort jeune aux arts, un opéra-comique ayant pour titre les Valets de Gascogne. Alfred Dufresne, qui avait eu beaucoup de peine à faire accepter ses ouvrages et s'était épuisé à lutter contre les difficultés inséparables d'un début au théâtre, a laissé plusieurs œuvres inédites, dont quelques-unes allaient voir le jour lorsqu'il mourut : deux actes complètement achevés pour le Théâtre-Lyrique, et le Divorce au village, en un acte, destiné à l’Opéra-Comique.
En 1858 il habitait 11 rue de Grammont [auj. rue de Gramont] à Paris. Il est décédé en 1863 à quarante-et-un ans en son domicile, 10 rue Molay à Paris 3e. Il est enterré au cimetière de Montmartre (9e division).
œuvres lyriques
Venant de Pontoise, opérette en 1 acte, livret d'Eugène Mestépès (Bouffes-Parisiens, 18 février 1856) => fiche technique Maître Bâton, opérette en 1 acte, livret d'Eugène Bercioux (Bouffes-Parisiens, 31 mars 1858) => fiche technique Monsieur et Madame Robinson, opérette-bouffe en 1 acte, livret d'Eugène Furpille, musique d'Alfred Dufresne [sous le pseudonyme de Quesnel] (Théâtre Deburau, 30 août 1858) les Valets de Gascogne, opéra-comique en 1 acte, livret de Philippe Gille (Théâtre-Lyrique, 02 juin 1860) => fiche technique l’Hôtel de la Poste, opérette en 1 acte, livret de Philippe Gille (Bouffes-Parisiens, 15 novembre 1860, avec Mlles Beaudoin, Taffanel, M. Armand Potel) "On a remarqué dans ce petit ouvrage, écrit avec facilité et franchise, une chanson bien tournée : Je suis postillon de la malle, un quartette et une ballade : Page Isolin." (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
mélodies
Chants intimes (les), recueil de mélodies et romances : Aubade ; Viens sous la ramée ; Amel ; Cantique de Sainte Magdeleine ; Envolez-vous, rêverie [poésie de G. de Penmarch => partition] ; Elle va venir ; la Mansarde ; Chanson bachique. Soirées d’automne, recueil de 12 mélodies (1852) Sommeil des fleurs (le), poésie de G. de Penmarch (1853) Sous la tonnelle, poésie de G. de Penmarch (1854) => partition |
Encore une perte pour l'art musical ! M. Alfred Dufresne, compositeur de musique, vient de mourir à l'âge de quarante et un ans. Il avait fait représenter au Théâtre-Lyrique les Valets de Gascogne, et aux Bouffes-Parisiens, Maître Bâton, Venant de Pontoise, et l'Hôtel de la Poste. Il a doté, en outre, nos salons de compositions très estimées, et de mélodies dont quelques-unes ont été publiées par le Ménestrel. Les obsèques de M. Dufresne ont eu lieu vendredi dernier en présence d'un nombreux concours d'artistes et d'amis qui associaient leurs regrets profonds au deuil de la famille. (le Ménestrel, dimanche 08 mars 1863)
Une foule nombreuse et profondément sympathique accompagnait vendredi dernier, à sa dernière demeure, un artiste de talent, un homme de cœur, Alfred Dufresne. Mourir à 41 ans, quand on a un tout jeune fils, une jeune femme qu'on chérit, une carrière à moitié parcourue, de douces espérances pour l'avenir, cela est bien cruel. Mais Dufresne était de ces artistes consciencieux qui peuvent se dire au moins qu'ils ne meurent pas tout entiers. Son œuvre malheureusement inachevée, lui assure un rang honorable dans le genre de l'opéra-comique. Il a d'abord éveillé l'attention du monde musical en publiant un charmant recueil de mélodies intitulé Soirées d'automne, parmi lesquelles on aimait surtout la Chanson de Fortunio. Puis il a abordé le théâtre avec un véritable succès. Les Bouffes‑Parisiens lui doivent trois opérettes fort applaudies : Venant de Pontoise, Maître Bâton, l'Hôtel de la poste. Enfin il a donné au Théâtre-Lyrique, une jolie pièce en un acte, les Valets de Gascogne, dont les paroles étaient de son beau-frère, M. Ph. Gille. J'ai toujours conservé la plus heureuse impression de cette musique claire, facile, mélodique, pleine de franchise et d'une gaîté de bonne compagnie. Quand j'ai connu Dufresne, il était déjà atteint de l'affection de poitrine à laquelle il vient de succomber. A ses souffrances physiques sont venues, hélas ! s'ajouter plus d'une fois les tourments, les angoisses et les amertumes qui remplissent la vie du compositeur. Il laisse deux pièces reçues au Théâtre-Lyrique et à l'Opéra‑Comique. (Th. Imbert, l’Univers musical, 12 mars 1863)
Un compositeur aimable, Alfred Dufresne, vient de s’éteindre, presque à l’entrée de cette carrière décevante et cruelle de la composition musicale ! En de longues années de lutte, il n’avait pu faire voir la jour qu’à un très petit nombre d’ouvrages, dont le plus heureux a été représenté au Théâtre-Lyrique. Les Valets de Gascogne, tel est le titre de cet opéra. On y remarquait une franchise de bon aloi et un juste sentiment scénique. On le sait, la musique est une marâtre qui nourrit longtemps ses enfants d’amertume ; Dufresne en a pris sa dure part, et il ne lui reste que les sympathiques regrets de ceux qui l’ont connu et estimé. (la Revue-Programme, 19 mars 1863)
|