Joseph Auguste CHARLOT
Joseph Auguste CHARLOT
compositeur français
(Nancy, Meurthe [auj. Meurthe-et-Moselle], 21 janvier 1827* – Sèvres, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 29 juillet 1871*)
Fils de François Marie Jean Baptiste CHARLOT (Bruxelles, Belgique, v. 1783 – Paris 10e, 27 mars 1864*), rentier, et de Marie Sophie CELLIER (– 1854/1864), mariés à Paris ancien 5e le 06 juillet 1822*.
Epouse à Paris ancien 3e le 04 mai 1854* Louise Augustine PELLIER (Paris ancien 2e, 16 décembre 1825 – Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 09 avril 1894).
Parents de Jules Charles Maurice CHARLOT (Paris ancien 3e, 06 janvier 1859* – Paris 17e, 04 avril 1917*), journaliste puis directeur de théâtre ; épouse 1. le 04 mai 1880 (divorce le 11 avril 1908) Jeanne Sargine BATTU (Paris ancien 7e [auj. 3e], 14 avril 1858* – Paris 10e, 19 octobre 1934*) ; épouse 2. à Paris 17e le 30 septembre 1915* Aimée Françoise CRELIER (Paris 5e, 01 août 1870* –), artiste dramatique ; père d’Eugène André Maurice CHARLOT [1] [époux d’Angèle GRIL, soprano].
Elève au Conservatoire de Paris, il y obtint des prix en solfège (accessit, 1837 ; premier prix, 1838), en piano (accessit, 1838 ; second prix de piano, 1839 ; premier prix, 1841) ; en harmonie et accompagnement (second prix, 1841 ; premier prix, 1842), et des prix de Rome : mention honorable en 1846, 2e second grand prix en 1847, et premier grand prix de Rome en 1850 avec la cantate Emma et Eginhard. Il fut accompagnateur puis chef de chant à l’Opéra-Comique de 1856 à 1862. Du 28 octobre 1866 à sa mort, il fut chef de chant de la Société des Concerts du Conservatoire, en remplacement d’Eugène Vauthrot. On lui doit des mélodies et des réductions pour piano d’œuvres lyriques (le Housard de Berchini d’Adam ; le Pardon de Ploërmel de Meyerbeer ; Lalla-Roukh de David ; l’Ours et le Pacha de Bazin ; etc.).
En 1854, il habitait 44 rue d’Enghien à Paris 3e [auj. 10e]. Il est décédé en 1871 à quarante-quatre ans en son domicile, 43 rue des Grès à Sèvres.
Répétiteurs à l'Opéra-Comique. Hamerel, un premier prix de piano du Conservatoire — pas rondelet, celui-là, mais plein de talent tout de même. Il a remplacé le musicien-écuyer Charlot, qui était gendre de Pellier, le maître de manège. (Jules Prével, le Figaro, 17 janvier 1875)
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Musicien très instruit, très distingué, qui donna l’une des preuves les plus éclatantes de la situation lamentable dans laquelle les administrations lyriques mettent en France les jeunes artistes, même ceux qui donnent le plus d’espoir et qui semblent appelés à parcourir la carrière la plus brillante. Il est difficile, en effet, d’obtenir de plus nombreux et de plus brillants succès d’école que n’en avait remportés Charlot. Entré au Conservatoire de fort bonne heure, d’abord dans la classe de Zimmerman, puis dans celle de Carafa, il se voyait décerner en 1838, à peine âgé de onze ans, un premier prix de solfège et un accessit de piano ; l’année suivante, on lui donnait le second prix de piano ; en 1841, il enlevait le premier prix pour cet instrument, en même temps qu’un second prix d’harmonie et accompagnement, et en 1842 il remportait le premier prix d’harmonie. En 1846, concourant à l’Institut, il obtenait une mention honorable, se faisait décerner le second prix au concours suivant, et enfin couronnait sa carrière d’élève, en 1850, par le premier grand prix de Rome. Après de tels succès, on eût pu croire que Charlot parviendrait rapidement au théâtre, ou du moins qu’on mettrait à l’essai ses jeunes talents, en lui permettant de les produire en public. Il n’en fut rien ; le jeune artiste eut beau, comme tant d’autres, courir après un poème pendant nombre d’années, il en put jamais l’obtenir, et dut enfin renoncer à l’espoir qu’il avait si longtemps caressé. Devenu accompagnateur, puis chef du chant à l’Opéra-Comique, ce qui aurait dû lui faciliter la route, il fut obligé de s’en tenir à cette situation indigne de lui, mais qui du moins lui assurait l’existence. Charlot a publié quelques compositions de peu d’importance, quelques mélodies vocales, des chœurs orphéoniques, et il en a laissé un assez grand nombre en manuscrit. Son nom figure modestement sur quelques partitions dont il avait exécuté la réduction au piano. Cet artiste fort estimable est mort à Sèvres, au mois de juillet 1871. L’éditeur M. Hartmann a publié, depuis sa mort, un recueil de Dix mélodies dues à la plume de ce musicien distingué ; on peut signaler particulièrement dans ce recueil, de tout point intéressant, la pièce intitulée le Géant, écrite sur des vers de Victor Hugo, et qui est d’une inspiration large, mâle et puissante. (François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens, suppl. d’Arthur Pougin, 1878-1880)
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