Adolphe SELLENICK

 

 

 

Adolphe Valentin SELLENIK dit Adolphe SELLENICK

 

chef d'orchestre et compositeur français

(Libourne, Gironde, 03 septembre 1826* – Les Andelys, Eure, 25 septembre 1893*)

 

Fils de Joseph SELLENIK (Petau-en-Stirie, Autriche, 07 mai 1787 – Paris 7e, 25 juin 1869), musicien gagiste au 1er régiment de Chasseurs à cheval, et de Marie Anne CHRISTMANN (Erstein, Bas-Rhin, 24 juillet 1798 – Paris 15e, 17 juin 1873), mariés à Erstein le 06 juin 1822.

Frère de Georges Joseph SELLENIK (Erstein, 22 avril 1819 – Paris ancien 10e, 22 décembre 1857), musicien.

Epouse à Paris 8e le 04 septembre 1886* Louise Agathe ASPE DIT FLEURIMONT (La Villette, Seine [auj. Paris 19e], 12 septembre 1834* – Paris 8e, 11 juin 1892*) [épouse 1. à Paris ancien 2e le 04 septembre 1852* (divorce le 28 octobre 1885) Louis Alfred ARONA (Paris ancien 1er, 25 mai 1828 –), tailleur].

 

 

Fils d'un chef de musique militaire alsacien d'origine styrienne en garnison à Libourne lors de sa naissance, il apprit de bonne heure à jouer de divers instruments, entre autres du violon et du cor. Il fut d'abord premier chef d'orchestre d’opéra au Théâtre de Strasbourg, sous la direction de Halanzier, de 1849 à 1854. De 1854 à 1870, il fut chef de musique au 2e régiment de voltigeurs de la garde impériale, où il sut se faire par son talent une brillante renommée, il fit en cette qualité la campagne d'Italie et celle de 1870. En 1871, il fut nommé chef de musique de la 2e légion de la Garde républicaine. Nommé titulaire, à la fusion des deux légions, il est resté en 1873 à la tête de la musique de la Garde républicaine, succédant ainsi à Paulus, poste qu’il dirigea jusqu’au 28 octobre 1884, date à laquelle il a été mis à la retraite. Il se fit remarquer comme compositeur de musique militaire, et sa Marche indienne est restée populaire. Il avait également fait représenter en 1860 à l'ancien Théâtre-Lyrique un opéra-comique en deux actes : Crispin rival de son maître, tiré de la célèbre comédie de Lesage. Le 11 janvier 1876, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur.

En 1876, il habitait 72 rue de Rome à Paris 8e. Il est décédé en 1893 à soixante-sept ans, en son domicile, rue du Buet, section du Grand-Andely, aux Andelys, ville où l'on inaugura le 20 mai 1907 un monument élevé en son honneur. Il est enterré au cimetière des Andelys.

 

 

 

œuvres lyriques

 

les Diamants de la diva, opéra-comique en 2 actes, livret d'Henri Meilhac (Théâtre de Strasbourg, entre 1849 et 1854)

Crispin rival de son maître, opéra-comique en 2 actes, livret de Samuel Henri Berthoud (Théâtre-Lyrique, 01 septembre 1860) => détails

le Florentin, opéra-comique en 3 actes (1860)

le Fou Chopine, opéra-comique en 1 acte, livret d'Erckmann-Chatrian (Renaissance, 29 septembre 1883) => fiche technique

le Turc malgré lui, opéra-comique en 1 acte (1885)

D'une pierre deux coups, opéra-comique en 1 acte

 

mélodies

 

Dis-moi ! quel est ton pays ?, chant alsacien, paroles d’Erckmann-Chatrian => fiche technique

 

 

 

 

Né d’une famille originaire de la Styrie. Fils de musicien, il joua du violon dès l'âge de six ans. Elève de Hœrter pour l'harmonie et le contrepoint, il commença par être premier violon, puis fut premier cornet à pistons au théâtre de Strasbourg. Sous la direction de M. Halanzier, il passa chef d'orchestre. Il avait alors vingt-deux ans. Sur la demande du colonel de Marolles, il devint par la suite chef de musique du 2e voltigeurs de la garde, position qu'il occupa jusqu'à la chute de l'Empire. C'est durant cette période que grandit rapidement la réputation de M. Sellenick. Les Parisiens purent apprécier aux Tuileries et au Palais-Royal les motifs gracieux de ses nombreuses mélodies. Lorsqu'il paraissait, il était toujours acclamé par la foule. En 1859, il fit la campagne d'Italie et se comporta vaillamment. Prisonnier de guerre en 1870, il fut, après la reddition de Metz, interné dans une ville allemande. En rentrant de captivité il devint chef de musique de la 2e légion de la garde républicaine. Il organisa en 1872, au bénéfice des orphelins de l'Alsace-Lorraine, un festival qui obtint une pleine réussite aux Italiens. A la retraite de Paulus, chef de musique de la 1re légion, les deux musiques militaires fusionnèrent, et M. Sellenick resta seul à la tête de cette phalange d'élite, composée de soixante-quinze exécutants. Accueillie partout avec enthousiasme, elle prêta son concours à Londres, en 1879, à une fête de bienfaisance donnée au profit de l'hôpital français. Ce fut à l'occasion de cette solennité que M. Sellenick improvisa en quelques heures sa symphonie de la Marche indienne, qui lui valut de la part du prince de Galles une bague montée d'un saphir. En 1880, sur l'ordre du ministre de la Guerre, M. Sellenick composa la Marche des drapeaux, qui servit au défilé des délégations pour la remise des drapeaux du 14 juillet à Longchamp. En 1881, à la fête alsacienne de l'arbre de Noël, la musique militaire fit entendre à l'Hippodrome la Retraite tartare, qui provoqua les plus vifs applaudissements. Lorsqu'il prit sa retraite au mois de décembre 1884, M. Sellenick se retira aux Andelys. Il est l'auteur d'un grand nombre de compositions, symphonies, marches, fantaisies, parmi lesquelles nous citerons : le Rêve de l'Helvétie ; les Fiancés ; le Château Gaillard ; le Braconnier ; Frais Sourire ; le Farfadet ; la Bavarde ; la Polka villageoise ; Triolet ; les Roses d'or ; Radepont ; Souvenir des Vosges ; la Fête des chasseurs ; Marengotte. On a encore de lui un chant alsacien : Dis-moi, quel est ton pays ? sur les paroles d'Erckmann-Chatrian, qui eut pour interprètes MM. Boudouresque, Auguez et Dubulle, de l'Opéra. Il a fait représenter en outre les opéras-comiques suivants : Crispin rival de son maître, deux actes (Théâtre-Lyrique, 1860) ; les Diamants de la diva, deux actes ; le Florentin, trois actes ; le Fou Chopine, un acte (Renaissance,1883) ; le Turc malgré lui, un acte ; D'une pierre deux coups, un acte. M. Sellenick est chevalier de la Légion d'honneur depuis le 11 janvier 1876. Il est décoré de plusieurs ordres et de la médaille militaire.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 2e supplément, 1888)

 

 

 

 

 

    

 

Marche indienne

(Adolphe Sellenick)

Musique de la Garde Républicaine

Odéon 33045, enr. à Paris vers 1910

 

 

    

 

Marche des Cosaques

(Adolphe Sellenick)

Orchestre Pathé frères

Pathé saphir 90 tours n° 6192, enr. vers 1910

 

 

 

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