Auguste BAZILLE
Auguste Bazille, photo atelier Nadar [BNF]
Auguste Ernest BAZILLE dit Auguste BAZILLE
compositeur français
(Paris ancien 5e, 27 mai 1828* – Colombes [auj. Bois-Colombes], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 18 avril 1891*)
Fils d’Auguste François BAZILLE (– 1854/1890), ciseleur, et de Célestine Marie PALANQUE (Paris, 19 avril 1804 – Colombes, 14 avril 1890*), mariés à Paris le 20 novembre 1820.
Epouse à Paris 10e le 05 mai 1863* Jenny Augustine DORIGNY (Fontainebleau, Seine-et-Marne, 08 juin 1844* – Paris 18e, 11 avril 1906), fille de Jean Henri Louis DORIGNY (Paris ancien 6e, 13 mars 1818 – ap. 1863), peintre sur porcelaine puis représentant de commerce, et d’Angélique Adèle ARNOULD (Paris, 28 octobre 1820 – ap. 1863).
Parents d’Adèle Félicie Jeanne BAZILLE (Paris 10e, 28 février 1864* – Asnières-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 24 août 1941*) [épouse d’Eugène Charles Paul VAVASSEUR (Paris 10e, 25 avril 1863* – Clichy, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 06 février 1949*), artiste peintre] ; et d’Henri Victor Émile BAZILLE (Colombes, 25 mars 1870* – Paris 5e, 30 juillet 1909*), artiste dramatique et pianiste qui obtint au Conservatoire de Paris une 3e médaille (1885), puis une 2e médaille (1886) de solfège [épouse à Paris 10e le 26 juin 1899* Henriette Alphonsine GYANINY].
Il a fait son éducation musicale au Conservatoire de Paris, où il fut admis dès ses plus jeunes années, et où il remporta les récompenses suivantes : en solfège (second prix, 1840 ; premier prix, 1841), en harmonie et accompagnement (accessit, 1842 ; second prix, 1843 ; premier prix, 1845) ; en orgue (second prix, 1845 ; premier prix, 1847) ; en contrepoint et fugue (premier prix, 1846). Ayant pris part, en 1848, au concours de l’Institut, il obtint le premier second grand prix de composition musicale (grand prix de Rome) avec la cantate Damoclès. Peu de temps après il entrait à l’Opéra-Comique en qualité d’accompagnateur, puis il y devint chef de chant (en poste en 1862). Il fut également organiste du grand orgue à l’église Sainte-Elisabeth puis à celle de Saint-François. Il fut professeur d’accompagnement au piano au Conservatoire, du 01 octobre 1878 à sa mort. Il a écrit un certain nombre de couplets pour les scènes de vaudeville, et il a publié quelques mélodies vocales. On lui doit la réduction au piano d’un grand nombre de partitions.
En 1863, il habitait 118 rue du Faubourg-Poissonnière à Paris 10e. En 1890, il habitait 14 rue Mollet [auj. rue Mertens] à Colombes, où il est décédé en 1891 à soixante-deux ans. Il est enterré à Bois-Colombes.
œuvres lyriques
la Poularde de Caux, opérette en 1 acte, livret d'Adolphe de Leuven et Victor Prilleux, musique avec Louis Clapisson, F.-A. Gevaert, E. Gautier, F. Poise et S. Mangeant (Palais-Royal, 17 mai 1861) => partition |
Opéra-Comique. Premier répétiteur et maître de chant. Auguste Bazille, pianiste-organiste, premier prix du Conservatoire en 1847 : il avait dix-neuf ans. C'est un excellent musicien, simple et mélodiste. Un des premiers organistes de Paris, il n'a pas d'ambition et reste attaché à sa chère paroisse de Sainte-Elisabeth, où il fit sa première communion et où il s'est marié sous les auspices du même curé. Auber faisait le plus grand cas de lui, lui confiait ses partitions à monter et ses orchestres à revoir. Harmoniste consommé, M. Bazille corrigeait parfois les distractions du maître qui, sommeillant volontiers comme le bon Homère, se trompait souvent de portée. Ambroise Thomas put aussi apprécier ce précieux auxiliaire pour les études de Mignon et de Gille et Gillotin. Bon père, bon fils, bon parent, Bazille soutient, par son travail, sa famille et celle de sa femme, et c'est un professeur recherché. Compositeur inédit, il n'a encore publié que les réductions au piano des meilleures œuvres du répertoire et des morceaux pour orgue. (Jules Prével, le Figaro, 17 janvier 1875)
M. Auguste Bazille, chef de chant à l’Opéra-Comique depuis quarante ans, professeur d’accompagnement de piano au Conservatoire, organiste à sainte-Elisabeth et à Sainte-Clotilde, est mort avant-hier matin après une douloureuse maladie. M. Bazille était un musicien distingué ; il avait monté la plupart des ouvrages d’Auber, d’Adam, de Gounod, d’Ambroise Thomas, de Delibes, etc. Depuis que la maladie l’avait obligé à interrompre ses leçons à l’Opéra-Comique, M. Auguste Bazille était suppléé par M. Piffaretti. (le Temps, 20 avril 1891)
(Les obsèques de Bizet) L'orchestre des Concerts Pasdeloup, au grand complet, avait tenu à dire un dernier adieu au Maître ; avec les artistes de l'Opéra-Comique, il s'était chargé de la partie musicale de la funèbre cérémonie. A. Bazille, au grand orgue, avait préludé par une improvisation sur les Pêcheurs de perles ; l'orchestre avait ensuite exécuté Patrie, la belle ouverture, dernière œuvre symphonique ; puis, Duchesne et Bouhy chantaient, des larmes dans la voix, le Pie Jesu adapté par Guiraud sur la musique du duo des Pêcheurs de perles, et l'émotion des assistants était à son comble. La cérémonie s'acheva lentement ; les chants des prêtres alternaient avec les mille voix gémissantes de l'orchestre, avec les voix émues des chanteurs ; Lhérie chanta l'Agnus Dei, l'orchestre fit ensuite entendre l'Andante qui forme la seconde partie du prélude de l'Arlésienne, puis l'Adagietto. Pendant l'absoute, Bazille improvisait sur l'orgue une grande fantaisie sur les motifs de Carmen. (Charles Pigot, Georges Bizet et son œuvre, 1912)
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