Philippe FLON
Philippe Flon en 1916
Philippe Antoine FLON dit Philippe FLON
chef d'orchestre et compositeur belge naturalisé français en 1915
(Bruxelles, Belgique, 21 février 1860 – Lyon 5e, 18 mars 1923*)
Fils de Jacques FLON (Bruxelles, 15 février 1829 – Knocke-le-Zoute, 03 août 1905), artiste musicien, et de Jeanne SPITTOLS (Bruxelles, 23 juillet 1821 – ap. 1859), professeur au Conservatoire de Bruxelles, mariés à Bruxelles le 22 mai 1854.
Epouse le 04 avril 1881 Pauline BOTMAN (Bruxelles, 02 septembre 1859 – Bruxelles, février 1932) ; parents de Paul Jacques Philippe FLON (Bruxelles, 17 septembre 1883 – ap. 1939), timbalier (1906) et second chef d’orchestre (1908) au Grand-Théâtre de Lyon sous la direction de son père, puis chef d'orchestre de l'Opéra Municipal du Havre et du Casino de Trouville [épouse à Le Havre, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], le 08 juin 1912* Thérèse Hélène Marie BELLOC (Graville-Sainte-Honorine, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 17 juin 1890* –)].
Il fut pianiste, organiste, chef d’orchestre et compositeur. En 1884, il est pianiste-accompagnateur à la Monnaie de Bruxelles ; de 1885 à 1890, il y est second chef d’orchestre et chef des chœurs ; de 1891 à 1901, il y est premier chef d’orchestre et y dirige le 12 janvier 1891 la première de Siegfried de Richard Wagner, le 21 mars 1894 celle de Tristan et Isolde de Wagner, le 26 novembre 1894 celle de la Navarraise de Jules Massenet, le 13 février 1895 celle de Paillasse de Ruggero Leoncavallo, le 12 mars 1897 la création de Fervaal de Vincent d’Indy, le 31 octobre 1898 la première de l’Or du Rhin de Wagner, le 25 octobre 1900 celle de la Bohème de Giacomo Puccini, le 24 décembre 1901 celle du Crépuscule des dieux de Wagner. Parallèlement, il dirige au Théâtre des Arts de Rouen (première en France le 23 novembre 1890 de Salammbô d’Ernest Reyer, première le 07 février 1891 de Lohengrin de Wagner), au Covent Garden de Londres (création le 20 juin 1894 de la Navarraise de Massenet, première le 17 janvier 1901 du Roi d’Ys d’Edouard Lalo). De 1900 à 1903, il fait des tournées au Etats-Unis (New York, Philadelphie, San Francisco, Boston, Pittsburg, Chicago, Kansas City, Cincinnati, Buffalo, Nashville) et au Canada (Montréal, Toronto). De 1905 à 1909, il est premier chef d’orchestre au Grand-Théâtre de Lyon (création des Girondins de Fernand Le Borne le 25 mars 1905), et de 1907 à 1909, il est co-directeur de ce théâtre. Hors saison, il dirige également à Grenoble, Rouen, Saint-Etienne, Bayonne. Durant la saison 1910-1911, il dirige à l’Opéra San Carlos de Lisbonne, et durant celle de 1911-1912 à l’Opéra khédivial du Caire. La saison d’été 1912, il dirige au Havre et à Nancy. De l’hiver 1912 à 1914, il est chef d’orchestre à l’Opéra de Nice l’hiver (la Tétralogie de Wagner en 1914) et au Casino des Fleurs d’Aix-les-Bains l’été. De 1916 à 1918, il dirige au Théâtre des Célestins à Lyon. En tant que compositeur, on lui doit entre autres un opéra-comique, des ballets, et un tableau symphonique Patrie, créé à Rouen en 1891.
Atteint de neurasthénie aiguë depuis 1920, il fut placé en maison de santé, 71 rue des Grandes Terres à Lyon 5e, où il est décédé en 1923 à soixante-trois ans ; il était alors domicilié 7 rue des Archers à Lyon 2e. Il est enterré au cimetière de la Guillotière à Lyon.
œuvres lyriques
le Panache blanc, opéra-comique en 1 acte, livret d'Albert Carré et Audebert (Monnaie de Bruxelles, 15 février 1884 avec Mmes Legault, Bégond, MM. Delaquerrière, Soulacroix, Chappuis, Guérin, Blondeau) Acté la Bacchante, livret de Paul Collin Myosotis, ballet en 1 acte (Monnaie de Bruxelles, 11 décembre 1886) Riquet, ballet en 2 actes, livret de Luc Malpertuis (Grand-Théâtre de Lyon, 30 janvier 1906) => partition
mélodies
Ode à Albert Ier et à Elisabeth de Belgique, poésie d'Emmanuel Ducros (Monte-Carlo, 1914) Rêve de mère grand', poésie d'Emmanuel Ducros (1915) => partition |
Flon. C’est le second chef d'orchestre. Second ! que de modestie renferme ce qualificatif, — au théâtre. Combien il faut de philosophie pour accepter un tel rang, dans un monde où chacun veut être au premier. A-t-on consulté un tableau de troupe ? A-t-on lu sans effroi ces formidables noms d'emploi : directeur de la scène — fort premier ténor — régisseur général — grand coryphée — chef d'accessoires ? La deuxième basse ou le second ténor, se trouvant humilié, s'empresse de faire connaitre au public qu'il est digne d'occuper une place meilleure, et nous voyons alors cette appellation barbare : second ténor des premiers. Eh bien ! Flon est le second chef, tout simplement. Il est jeune, vivant, et le chanteur se sent a l'aise lorsqu'il se trouve au pupitre. Il ajoute à ces fonctions celle de chef des chœurs — premier chef, cette fois. Il fait répéter les choristes, et pendant la représentation — s'il ne conduit pas — les soutient, les stimule, masqué par un portant. Avec son visage apollonien, le duvet blond et vierge qui ombrage son menton, sa lèvre féminine qui semble avoir tous les appétits — il est bien à sa place, pour diriger les dames du chœur... et le cœur des dames.
(Jacques Isnardon, le Théâtre de la Monnaie, 1890)
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Discographie
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Le matin extrait de Peer Gynt de Grieg Orchestre dir. Philippe Flon Pathé saphir 90 tours n° 7147-1, enr. à Paris vers 1912
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La mort d'Ase extrait de Peer Gynt de Grieg Orchestre dir. Philippe Flon Pathé saphir 90 tours n° 7147-2, réédité sur 80 tours n° 6402, enr. à Paris vers 1912
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Dans le hall du Roi de la Montagne extrait de Peer Gynt de Grieg Orchestre dir. Philippe Flon Pathé saphir 90 tours n° 7147-4, réédité sur 80 tours n° 6460, enr. à Paris vers 1912
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Mazurka de Coppélia de Delibes Orchestre dir. Philippe Flon Pathé saphir 80 tours n° 6162, matrice 7148, enr. à Paris vers 1912
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Ouverture du Roi l'a dit de Delibes Orchestre dir. Philippe Flon Pathé saphir 80 tours n° 6429, matrice 5031, enr. à Paris vers 1912
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