Samuël DAVID
Samuël David en 1890 par V. Mocquet [BNF]
Samuel DAVID dit Samuël DAVID
compositeur français
(6 rue Vendôme, Paris ancien 6e, 12 novembre 1836* – Paris 9e, 03 octobre 1895*)
Fils d’Isaac DAVID (Paris, 1787 – Paris 3e, 27 avril 1864*), rabbin, et de Nanette SCHMOLLE (Paris, 1794 – Paris ancien 6e, 09 février 1854*), mariés à Paris en 1819.
Elève au Conservatoire de Paris de François Bazin et Fromental Halévy, il y obtint en 1850 le premier prix de solfège ; en harmonie et accompagnement un 2e accessit en 1851, un second prix en 1853 et le premier prix en 1854 ; en contrepoint et fugue le premier prix en 1855. En 1856, il fut nommé chef du chant au Théâtre-Lyrique. En 1858, il obtint le premier grand prix de Rome avec la cantate Jephta. Il a laissé l’Art de jouer en mesure, des chœurs, des mélodies vocales, de quatre symphonies dont il a réalisé les réductions pour piano, des opéras-comiques (Absalon, I Maccabei, etc.), des opérettes (Mademoiselle Sylvia, Un caprice de Ninon, etc.), une grande œuvre chorale avec orchestre (le Génie de la terre). Nommé en 1872 directeur de la musique des temples consistoriaux israélites de Paris, Samuël David a composé un recueil de chants liturgiques, intitulé Musique religieuse ancienne et moderne (1895).
En 1865, il habitait 19 rue de Provence à Paris 9e, où il est décédé, célibataire, en 1895 à cinquante-huit ans. Le 06 octobre 1895, il a été enterré au cimetière du Montparnasse, et transféré le 12 septembre 1967 à l’ossuaire du Père-Lachaise.
œuvres lyriques
la Peau de l’ours, opérette en 1 acte (Folies-Nouvelles, 1858) « Le livret de ce petit ouvrage était imité de celui de l'opéra-comique de Duni, les Deux Chasseurs et la Laitière, représenté cent ans auparavant. » (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903) les Chevaliers du poignard, opéra-comique en 2 actes (1864, non représenté) Mademoiselle Sylvia, opéra-comique en 1 acte, livret de Narcisse Fournier (Opéra-Comique, 17 avril 1868) => fiche technique Tu l’as voulu !, opérette en 1 acte, livret d’Emile Abraham et Jules Prével (Bouffes-Parisiens, 12 septembre 1869 avec Mlle Bonelli (Aricie), MM. Lanjallais (Boussignol), Charles de Beer (Pudibon), Edouard Georges (Laurensky)) => partition « Le sujet est la mésaventure d'un George Dandin quelconque. Une musique facilement écrite a donné quelque intérêt à cette bluette. » (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872) le Bien d’autrui, opérette en 1 acte, livret d’Alphonse Lemonnier et F. Oswald (Délassements-Comiques, 23 octobre 1869, avec Mlle Sichel (Mariette), MM. Georges Rose (Georges), Rey (Jean)) => partition Un caprice de Ninon, opérette (1874) la Fée des bruyères, opéra-comique en 3 actes, livret de Jules Adenis (Bruxelles, Fantaisies-Parisiennes, 27 février 1878, avec Mlle Marguerite d'Aulnay, MM. Henri Géraizer, Ginot ; Paris, théâtre du Château-d'Eau, 07 juillet 1880, avec Mlles Nau, Cottin, MM. Chavelli, Gustave Leroy, Durat, Saint-Jean) « L'idée de cette pièce est sénile. Une jeune veuve, tour à tour fée et duchesse, tantôt au milieu de la société de son rang, tantôt parmi des brigands, comme la jeune reine des Diamants de la couronne ; un paysan poltron, comme Dickson de la Dame blanche ; une lettre qui amène un dénouement subit et imprévu, ce qui a remplacé, au XVIIIe siècle, le deus ex machina des opéras du XVIIe, tel est le poème livré au musicien ; il en a tiré tout le parti possible, comme on pouvait s'y attendre de la part d'un compositeur expérimenté. On a remarqué l'ouverture, pièce instrumentale importante ; le duo de Suzanne et de Saturnin et l'air de baryton : Madame, à vos genoux. Cet ouvrage, assez mal accueilli à Bruxelles, a rencontré à Paris plus de sympathie. » (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880) le Triomphe de la Paix, ode-symphonie (Théâtre-Lyrique, 1878) I Maccabei, opéra italien en 4 actes Absalon, opéra-comique en 1 acte la Gageure, opéra-comique en 3 actes (non représenté) Une dragonnade, opéra-comique en 1 acte (non représenté) l’Éducation d’un prince, opéra-comique en 1 acte (non représenté) les Changeurs, opéra-comique en 1 acte (non représenté)
mélodies
A Conchita, poésie d’Alexandre Dumas fils Chantez encore, sérénade Gué (le), poésie d'Edouard Pailleron Si j'étais le Seigneur Sonnet, poésie d’Alexandre Dumas fils Soutien (le) Souvenir (le) |
Il entra au Conservatoire en 1850 et remporta, dans l'espace de huit ans, les premiers prix de solfège, d'harmonie, d'accompagnement, de contre-point, de fugue et le grand prix de Rome. Il est auteur de quatre grandes symphonies. Il a donné, à la salle Favart, Mademoiselle Sylvia, opéra-comique en un acte, dont le libretto est de M. Narcisse Fournier (17 avril 1868), et depuis, à différents théâtres, plusieurs opérettes en un acte : Tu l'as voulu ! (Bouffes-Parisiens) ; le Bien d'autrui (Nouveautés) ; la Peau de l'ours ; les Français à Mexico. On lui doit un grand nombre de chœurs, de mélodies, dont une est restée célèbre : A Conchita, paroles d'Alexandre Dumas fils. M. Samuel David occupe l'emploi de directeur général de la musique des temples consistoriaux Israélites de Paris ; il est secrétaire-rapporteur de la Société des compositeurs de musique français. (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1er supplément, 1878)
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Il fit de brillantes études au Conservatoire de Paris. Après avoir obtenu en 1850 un premier prix de solfège, il entra dans la classe d'harmonie et accompagnement de M. Bazin, y remporta un second prix en 1853, le premier en 1854, puis, l'année suivante, étant devenu élève d'Halévy, se vit décerner le premier prix de fugue. Devenu en 1856 chef du chant au Théâtre-Lyrique, M. Samuël David concourut en 1858 à l'Institut, et remporta le premier grand prix de Rome ; la cantate qu'il avait mise en musique avait pour titre Jephté, et pour auteur M. Emile Cicile. La même année, le jeune artiste sortait vainqueur d'un autre concours, et obtenait une médaille d'or pour une cantate intitulée le Génie de la terre, destinée au grand festival orphéonique international de 1859, et qui fut exécutée par une masse de 6,000 orphéonistes. A sou retour de Rome, en 1861, M. Samuël David entra comme professeur au collège Sainte-Barbe, et entreprit la rédaction d'un ouvrage théorique et pratique : l’Art de jouer en mesure, qui fut publié l'année suivante. En même temps il cherchait à se faire jouer à l'Opéra-Comique, mais, comme tous les jeunes compositeurs, voyait les obstacles accumulés sur son chemin. Cependant, le décret de 1864 relatif à la liberté des théâtres semblait devoir ouvrir aux musiciens de nouveaux débouchés. En effet, M. Samuël David fit recevoir au théâtre Saint-Germain (aujourd'hui théâtre Cluny) un opéra-comique en 2 actes, les Chevaliers du poignard, qui fut mis aussitôt en répétitions et qui allait être joué lorsque la direction fit faillite. Il se rabattit alors sur quelques petits théâtres, où il donna trois ou quatre opérettes sans conséquence. L'Opéra-Comique ayant enfin consenti à lui jouer un ouvrage, M. David mit en musique un livret qui lui avait été confié par M. Narcisse Fournier, et qui n'était autre qu'une ancienne comédie en un acte de cet écrivain, jouée naguère sous le titre de Tiridate. Tiridate devint Mademoiselle Sylvia, qui fut représentée le 17 avril 1868. Malgré le bon accueil fait par le public à sa partition, M. David ne put réussir à se faire jouer de nouveau, et il avait un acte reçu et en répétitions au théâtre Ventadour, Un Caprice de Ninon, lorsque ce théâtre, dans lequel M. Bagier voulait réunir l'opéra français à l'opéra italien, vint à fermer inopinément (1874). M. David, qui a été nommé en 1872 à la direction générale de la musique des temples israélites de Paris, a en portefeuille plusieurs autres ouvrages lyriques : 1° la Fée des Bruyères, opéra-comique en 3 actes sur un livret de Scribe ; 2° la Gageure, opéra-comique en 3 actes ; 3° les Chevaliers du poignard, opéra-comique en 2 actes ; 4° I Maccabei, grand opéra italien en 4 actes ; 5° Une Dragonnade, opéra-comique en un acte ; 6° l'Éducation d'un prince, opéra-comique en un acte ; 7° Absalon, opéra-comique en un acte ; 8° les Changeurs, opéra-comique en un acte. Cet artiste distingué a publié un assez grand nombre de compositions, parmi lesquelles il faut citer surtout quatre symphonies (réduction pour le piano chez Leduc, éditeur), des chœurs, des mélodies vocales : le Gué, Si j'étais le Seigneur, A Conchita, Sonnet, le Soutien, Chantez encore, le Souvenir, etc. Son premier ouvrage dramatique a été représenté avant son départ pour Rome ; c’était une opérette en un acte, intitulée la Peau de l'ours, dont le livret était imité de celui des Deux Chasseurs et la Laitière, et qui fut donnée au petit théâtre des Folies-Nouvelles, en 1857 ou 1858. (François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens, suppl. d’Arthur Pougin, 1878-1880)
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Un honnête homme, un brave artiste, un bon et loyal camarade, le compositeur Samuel David, qui fut un des derniers élèves d'Halévy, est mort jeudi dernier, à l'âge de 58 ans. Né à Paris le 19 novembre 1836, il avait fait au Conservatoire de brillantes études, et après avoir obtenu les premiers prix d'harmonie et de fugue, remportait d'emblée le grand prix de Rome à son premier concours, en 1858. Très instruit, très laborieux, David manquait malheureusement d'imagination, ce qui l'empêcha de réussir au théâtre, que d'ailleurs il ne put aborder que rarement. Il a donné successivement : la Peau de l'ours, opérette en un acte (Folies-Nouvelles, 1858) ; Mademoiselle Sylvia, un acte (Opéra-Comique, 1868) ; Tu l’as voulu !, un acte (Bouffes-Parisiens, 1869) ; le Triomphe de la Paix, ode-symphonie qui avait obtenu une première mention honorable au concours de la Ville de Paris (Théâtre-Lyrique, 1878) ; la Fée des Bruyères, 3 actes (Château-d'Eau, 1880) ; puis encore quelques opérettes, sans conséquence. A son retour de Rome, David était entré comme professeur au collège de Sainte-Barbe, et depuis trente ans il était directeur de la musique dans les temples israélites de Paris, fonctions qu'il occupait d'une façon vraiment distinguée. On lui doit un bon ouvrage théorique et pratique sur l'Art de jouer en mesure, des recueils d'hymnes, une série de quatre symphonies dont il a donné une réduction au piano, des chœurs, un assez grand nombre de mélodies vocales et diverses autres compositions. Il laisse plusieurs opéras inédits : les Chevaliers du poignard, Une Dragonnade, la Gageure, l'Education d'un prince, les Changeurs, etc. Tous ceux qui ont connu Samuel David, qui ont pu apprécier sa bonté, sa modestie, ses hautes qualités morales, conserveront de lui le meilleur souvenir et lui donneront un regret. (Arthur Pougin, le Ménestrel, 06 octobre 1895)
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