Émile DURAND

 

Emile Durand en 1860, photo Etienne Carjat [BNF]

 

 

Émile DURAND

 

professeur et compositeur français

(Saint‑Brieuc, Côtes-du-Nord [auj. Côtes-d’Armor], 16 février 1830* – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 07 mai 1903*)

 

Fils de Louis Auguste Marie DURAND (Saint-Brieuc, 29 mars 1799 – Vanves, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 10 novembre 1872), professeur de musique puis aubergiste [fils de Louis Joseph DURAND, aubergiste], et de Zéphirine Aimée Pauline VALLÉE (Saint-Brieuc, 05 août 1810 – ap. 1872), mariés à Saint-Brieuc le 09 janvier 1826*.

Frère de Ludovic Eugène DURAND (Saint-Brieuc, 11 février 1832* – Saint-Mandé, Seine [auj. Val-de-Marne], 06 octobre 1905*), sculpteur, à qui l’on doit un buste en marbre d’Adelina Patti en 1869 (Covent Garden), et un médaillon en pierre pour la tombe de son frère.

Epouse à Paris ancien 2e le 25 juillet 1857* Louise Stéphanie BOIELDIEU (Paris ancien 4e, 30 janvier 1840* – Paris 16e, 04 mars 1924*), pianiste, fille d’Adrien BOIELDIEU, compositeur, et de Fanny DEFOURNEAUX, artiste dramatique.

Parents de Louis Maurice DURAND (Paris ancien 2e, 07 octobre 1858* – ap. 1920), militaire ; d’Amédée Stéphane DURAND (Paris 9e, 27 juillet 1860* – Paris 17e, 17 mai 1914*), caissier au Gaz de Paris ; de Gaston DURAND (Paris 9e, 31 août 1864* – Paris 6e, 16 novembre 1949*), gérant ; de Francis Albert DURAND (Paris 10e, 05 mai 1873* – Paris 15e, 10 juillet 1933*) commandant d’armée.

 

 

Il fit de bonnes études au Conservatoire et obtint, en 1847 un premier prix de solfège (classe d’Alkan), en 1850 un accessit d’harmonie et accompagnement, et un premier prix l’année suivante (classe de François Bazin), et en 1853 (classe de Fromental Halévy pour la composition), le second prix de Rome à l'Institut avec la cantate le Rocher d’Appenzell. Il se livra ensuite à l'enseignement et devint, au Conservatoire de Paris, professeur de solfège le 01 avril 1866 (il avait déjà été nommé répétiteur de solfège le 05 décembre 1850), puis d'harmonie et accompagnement le 01 octobre 1871 ; il démissionna le 24 janvier 1883. Il a composé de nombreuses mélodies parmi lesquelles Comme à vingt ans et le Biniou (chantées par Jules Lefort) dont le succès à l’époque fut considérable, et qui sont devenues populaires, un opéra-comique en un acte l'Elixir de Cornélius (1868), une pochade musicale l'Astronome du Pont-Neuf (1869), et de nombreux ouvrages d’enseignement de grande valeur : un Traité d'harmonie, qui a pris place dans l'enseignement du Conservatoire, un Traité de composition musicale, des solfèges, traité d’accompagnement, traité de composition.

En 1857, il habitait 2 rue Basse-du-Rempart à Paris ; en 1873, 90 rue du Faubourg-Poissonnière à Paris 10e. Il est décédé en 1903 à soixante-treize ans en son domicile, 18 avenue Philippe Le Boucher à Neuilly-sur-Seine. Il est enterré au cimetière de Montmartre (32e division).

 

=> Traité complet d'harmonie théorique et pratique, par Emile Durand

=> Réalisations des leçons du cours d'harmonie, par Emile Durand

 

 

 

oeuvres lyriques

 

l’Elixir de Cornélius, opéra-comique en 1 acte, livret d’Henri Meilhac et Arthur Delavigne (Fantaisies-Parisiennes, 03 février 1868, avec Mmes Labarre (Frédérique), Decroix (Lysbeth), MM. H. Bonnet (Frantz), Derval (le Docteur Cornélius)) => partition

« La donnée de la pièce est ultra-originale. Le docteur Cornelius possède un élixir au moyen duquel les âmes changent de corps. Un militaire, qui aime Frédérique, la nièce du docteur, exploite sa manie, et se fait passer pour avoir été fille jadis et séduite par Frédérique, alors qu'elle était garçon. Il demande, après cinq cents ans de distance, la réparation, et Cornelius consent au mariage. La partition offre de jolies mélodies, écrites avec facilité et harmonisées avec goût. L'air chanté par Cornelius, la chanson militaire et la sérénade ont été applaudis. » (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)

l’Astronome du Pont-Neuf, pochade musicale en 1 acte, livret de Jules Moinaux (Variétés, 18 février 1869, avec MM. Dupuis, Grenier)

« C'est une pièce à deux personnages. La scène se passe sur le terre-plein du pont Neuf, devant la statue de Henri IV. Un individu, que l'auteur a appelé Babylone, pour ne pas être reconnu d'un quidam du nom de Maléclos, dont il courtise la femme, prend le chapeau et le carrick de l'astronome ambulant et se met à montrer la lune aux passants. Un colloque s'engage, et tous deux s'aperçoivent qu'ils sont, en ménage, aussi trompés qu'on peut l'être. Le dialogue est si lourd, les coq-à-l'âne si peu spirituels, que le jeu des acteurs Dupuis et Grenier a seul pu rendre cette pièce supportable. Mais la musique en est jolie, gaie et bien écrite. Le compositeur a profité de l'occasion que le sujet lui offrait pour faire preuve d'habileté en faisant exécuter dans l'ouverture, par les violons, une polka, pendant que les cors jouent l'air populaire : Au clair de la lune. Cet arrangement est d'un effet gracieux. Le motif de l'air revient encore dans les couplets de Babylone, et est partout bien traité. Je signalerai encore une valse chantée. Le reste est de la musique de quadrille ; le sujet ne comportait guère autre chose. » (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872)

 

mélodies

 

A bas les almanachs !, chansonnette, paroles de Ch. M. Delange (1857) => partition

Biniou (le), chanson bretonne, poésie d’Hippolyte Guérin (1856) => partition

Bombarde (la), légende bretonne, paroles de Théodore Botrel

Cancans du lavoir (les), chansonnette, paroles de Théodore Botrel

Chanteclair, chanson patriotique, paroles de Canivet

Chantons la vigne !, chanson, paroles d'Octave Pradels (1891) => partition

Chants d'Armorique, poésies de Brizeux

Cidre en fleur !, chanson, paroles de Félix Franck (1900) => partition

Cœur de chêne, légende bretonne, paroles de Théodore Botrel

Comme à vingt ans, poésie d'Emile Barateau (1858) => partition

Duchesse Anne (la), chœur, paroles de Théodore Botrel

Fleur d'Ajonc, paroles de Théodore Botrel

Fumée d'Ajonc, paroles de Théodore Botrel

Loups-garous (les), paroles de Théodore Botrel

Printemps de Bretagne, paroles de Théodore Botrel

Prunes (les), poésie d’Alphonse Daudet

Rapprochons les distances, chanson, paroles d’Elisa Fleury

Trois cavaliers

Vieux grigou (le), paroles de Théodore Botrel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la Bombarde (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

 

les Cancans du lavoir (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

Coeur de chêne (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

 

 

la Duchesse Anne (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

Fumée d'ajonc (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

 

les Loups-garous (par. Théodore Botrel / mus. Emile Durand)

 

 

 

 

 

 

 

 

Printemps de Bretagne (par. Th. Botrel / mus. E. Durand)

 

Rapprochons les distances (par. Elisa Fleury / mus. Emile Durand)

 

 

 

le Vieux grigou (par. Th. Botrel / mus. E. Durand)

 

 

 

 

 

 

Lauréat de l'Institut, ancien professeur au Conservatoire, auteur de plusieurs ouvrages didactiques en usage dans les Conservatoires de France et de l'étranger.

Après avoir fait au Conservatoire de fortes études couronnées de succès, sous la direction de MM. Alkan, Bazin et Halévy, M. E. Durand fut attaché à cet établissement en qualité de professeur de solfège d'abord, puis d'harmonie. L'une et l'autre de ces classes ont formé un grand nombre de sujets distingués, parmi lesquels on compte une bonne partie des jeunes compositeurs les plus renommés de nos jours.

Menant de front les leçons et la composition, il a publié un certain nombre de mélodies, duos, chœurs, etc. Sa mélodie Comme à vingt ans, et sa chanson bretonne, le Biniou, ont été de grands succès durables. Il avait aussi abordé le théâtre, en 1868, par l'Elixir de Cornélius, opéra-comique en un acte, qu'il avait composé sur un livret de Meilhac et Arthur Delavigne. Le public et la presse firent un excellent accueil à ce petit ouvrage qui semblait en promettre d'autres ; mais, absorbé par le professorat et les travaux pédagogiques qui lui étaient demandés, M. Emile Durand négligea forcément la composition dramatique.

Il a publié : un Traité complet d'harmonie, un Traité d'accompagnement, un Abrégé de Traité d'harmonie, une Théorie musicale complète, un Solfège élémentaire, un Solfège à deux voix (ces deux derniers adoptés par les écoles de la Ville de Paris), un Solfège mélodique pour l'étude des clés d'ut, de sol et de fa ; enfin, un Traité de transposition au piano.

Actuellement et tout en mettant la dernière main à un Traité de composition musicale, M. Durand continue ses précieuses leçons aux élèves qui désirent profiter de sa longue expérience.

(Annuaire des Artistes, 1899)

 

 

 

 

 

Il reçut de son père, amateur distingué, les premiers éléments de solfège ; puis, après un séjour de trois ans à Montpellier, où il eut des succès de chant à la chapelle des Pénitents blancs, il entra, en 1845, au Conservatoire de Paris. Il y obtint : en 1847, dans la classe de solfège d'Alkan, un premier prix ; en 1851, dans la classe d'harmonie de Bazin, un autre premier prix, et, en 1851, dans la classe de composition d'Halévy, le second grand prix de Rome.

Dès 1850, avant même qu'il eut obtenu le premier prix d'harmonie, Auber lui avait confié la direction d'une classe de solfège qu’il conserva, comme titulaire, jusqu'en 1871, y affirmant, par les résultats, l'excellence de sa méthode.

En 1868, M. Emile Durand avait fait représenter, au théâtre des Fantaisies-Parisiennes, l'Elixir de Cornélius, opéra-comique en 1 acte, livret de Meilhac et Arthur Delavigne ; en 1869, il donna, aux Variétés, l'Astronome du Pont-Neuf, pochade musicale en 1 acte, livret de J. Moinaux. En 1870, il avait en répétition, sur le théâtre d'Ems, un acte de Chivot et Duru, dont la représentation devait être donnée le 18 juillet ; mais la déclaration de guerre à l'Allemagne, le 15 de ce mois, empêcha naturellement la représentation de cet ouvrage et décida peut-être son auteur à suivre une autre voie.

En effet, nommé, en 1871, professeur d'harmonie au Conservatoire, en remplacement de son ancien maître Bazin, M. Emile Durand se consacra, dès lors, plus particulièrement au professorat ; il a formé des élèves tels que MM. Planté, Gabriel Marie, Samuel Rousseau, G. Pierné, L. Hillemacher, Paul Vidal, Camille Erlanger, etc , qui font le plus grand honneur à son enseignement.

En 1883, il quittait cette classe et publiait successivement une suite d'ouvrages didactiques, dont l'usage est bientôt devenu classique. On cite notamment : Traité d'Harmonie (2 vol. 1881) ; Solfège élémentaire (1 vol. 1883) ; Traité d'accompagnement (1 vol. 1884) ; Solfège à deux voix (1 vol. 1885) ; Solfège à clefs d'ut (1 vol. 1887) ; Traité de transposition (1 vol. 1888) ; Abrégé d'harmonie (2 vol. 1892) ; Théorie musicale (1 vol. 1893) ; Traité de composition (1 vol. 1899), ouvrage important qui combla une lacune sur la matière.

On connaît, en outre, de M. Emile Durand, de nombreuses compositions : chœurs, mélodies, romances et chansons, dont plusieurs sont devenues très populaires, tels : Chants d'Armorique, sur des poésies de Brizeux ; Comme à vingt ans ; le Biniou ; Trois cavaliers ; les Prunes (cette dernière composition sur les vers bien connus d'Alphonse Daudet) et plusieurs chansons bretonnes composées sur des vers de Théodore Botrel : Fleur d'Ajonc, la Bombarde, Printemps de Bretagne, les Cancans du lavoir, Cœur de chêne, etc.

M. Emile Durand est membre de la plupart des Sociétés armoricaines de Paris : « la Pomme », « le Dîner Celtique », « la Société artistique de l'Ouest », etc.

(C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, v. 1900)

 

 

 

 

 

    

 

le Biniou

chanson bretonne (par. Hippolyte Guérin / mus. Emile Durand)

André Maréchal de l'Eldorado, piano et hautbois

Pathé saphir 90 tours n° 873, enr. en 1898

 

 

         

 

le Biniou

chanson bretonne (par. Hippolyte Guérin / mus. Emile Durand)

Albert Vaguet et Orchestre

Pathé saphir 90 tours n° 4675, réédité sur 80 tours n° 3064, enr. en 1906/1908

 

 

    

 

le Biniou

chanson bretonne (par. Hippolyte Guérin / mus. Emile Durand)

Alexis Boyer et Orchestre

Disque Pour Gramophone 232.193, réédité sur K 291, enr. en 1907

 

 

    

 

le Biniou

chanson bretonne (par. Hippolyte Guérin / mus. Emile Durand)

Albert Alvarez et Orchestre

Pathé saphir 90 tours n° 1626, enr. en 1908

 

 

 

 

    

 

tombe d'Emile Durand au cimetière de Montmartre, avec médaillon en pierre le représentant, réalisé par son frère Ludovic [photos ALF, 2022]

 

 

 

 

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