ŒUVRES LYRIQUES FRANÇAISES
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
A
AG - ALC - AMB - AMP - ANT - ARL - AT
À BON CHAT, BON RAT
Opérette en un acte, livret d'Alfred Séguin, musique de Camille Michel, représentée aux Délassements-Comiques le 26 janvier 1860. L'auteur de la musique de cette bluette, après avoir été pendant plusieurs années commis chez un éditeur de musique, s'était fait comédien, et, sous son seul prénom de Camille, avait paru d'abord sur le gentil théâtre des Folies-Nouvelles, puis sur la scène des Délassements-Comiques. Il mourut fou, quelques années plus tard.
À CLICHY
Opéra-comique en un acte et en prose, livret d’Adolphe Dennery et Eugène Grangé, musique d’Adolphe Adam, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 24 décembre 1854, avec Augustin Ribes, Auguste Legrand, Leroy.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 4 en 1854, 72 en 1855, 13 en 1856.
« Un poète et un musicien se rencontrent à Clichy, et y cimentent une amitié qu'un retour de la fortune doit rendre durable. La partition renferme deux airs, un duo et un trio. Cette pièce a été jouée par Ribes, Legrand et Leroy, et a promptement disparu de l'affiche sans laisser aucun souvenir musical qui vaille la peine d'être mentionné. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Une pochade sans importance, et qui avait été improvisée pour servir de lever de rideau au Muletier de Tolède. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
À DEUX PAS DU BONHEUR
Proverbe lyrique en un acte, livret de Mme Roger de Beauvoir (Mlle Doze), musique de Félix Godefroid, le harpiste fameux, représenté dans un concert à la salle Herz, en 1856.
À DIX-NEUF ANS
Opérette en trois actes, livret de Jean Bastia, musique de Pascal Bastia. Création au Théâtre Daunou le 24 mars 1933 avec Mlles Eliane de Creus (Suzy), Lily Monnet (baronne de Bakalan), Huguette Grégory (Lucy) ; MM. Jean Bastia (Pluchet), Jean Brochard (De la Pimprenette), Jean Sablon (Numa Smith), Reda Caire (Louis Dupont).
"Très aimable fantaisie qui n'a d'autre prétention que d'amuser. La baronne de Bakalan veut marier sa nièce Suzy, mais il s'agit d'éviter la banale présentation ; c'est donc à la suite d'un accident supposé d'auto, que le jeune prétendu entrera en scène. Mais il en vient deux de la même manière Numa Smith et Louis Dupont. Lequel est le vrai ? C'est ce que le spectateur se demande. En réalité, Suzy sera la proie d'un troisième larron. L'auteur, Jean Bastia, avait lui-même pris soin d'incarner un rôle de chansonnier, ce qui lui allait naturellement à merveille ; les décors étaient de M. Georges Bastia qui avait imaginé un verger de théâtre fort agréable ; et M. Pascal Bastia avait, de son côté, composé la musique. Elle est fine, entraînante et légère, rythmée sur le modèle des biguines et des blues aussi bien que de la valse ; on y trouve de charmantes romances : Parce que je t'aime, et un adroit quatuor Au couvent de Bagnères." (Larousse Mensuel Illustré, 1933)
À L’AIMABLE SABINE
Spectacle lyrique en deux actes et cinq tableaux, livret de Léopold Marchand, musique de Louis Beydts.
Première représentation à Paris, théâtre Marigny, le 25 avril 1947, décors et costumes de Jacques Despierre, mise en scène de Simone Volterra, avec Germaine Roger (Sybille), Gabrielle Ristori (Olympe), Jacques Jansen (Maurice) et Paul Villé (David), sous la direction de Marcel Cariven.
À L’AMÉRICAINE
Opérette en un acte, musique de Francis Chassaigne, représentée à l’Eldorado en 1877.
À L’ÉPREUVE
Opéra-comique en un acte, livret de Louis Tiercelin, musique de Louis Barras, représenté au Casino de Saint-Malo le 03 septembre 1895.
À L'IMPOSSIBLE
Fantaisie en un acte, paroles de C. Alphand, musique d’Ed. Mathé, représentée au théâtre des Mathurins le 17 avril 1903.
À LA BELLE BERGÈRE
Opérette en trois actes et quatre tableaux, livret de Georges Dolley et Franc-Nohain, musique de Mireille. Création au Théâtre des Capucines le 08 avril 1933 avec Mmes Hélène Perdrière (Gisèle de Brindefeuille), Christiane Dor (Dudule), Lucienne Parizet (Blanche) ; MM. Le Gallo (Tapiquet), Claude Dauphin (Nicolas), Edmond Roze (M. Bougre), Bertic (Tonnerre).
"Le magasin de la Belle bergère est tenu par une jeune fille, Gisèle, sous la surveillance de l'oncle Bougre. Mais il n'y vient pas plus de clients que de visiteurs au musée Brindefeuille, conservé par l'oncle Tapiquet. Du moins celui-ci vend-il de temps à autre quelque objet « emprunté » aux collections. Mais surtout il a l'idée de louer le musée comme garçonnière au vendeur Nicolas. Il faut que Nicolas s'endorme avec sa complice dans le lit de la Du Barry, pour que nous le retrouvions le lendemain surpris par une cérémonie officielle. Il n'empêche. Nicolas abandonnera sa conquête pour sa patronne Gisèle et cela finira par un mariage. Mlle Mireille a écrit quelques chansons à succès, mais elle manque un peu trop de métier, pour composer une opérette." (Larousse Mensuel Illustré, 1933)
À LA BELLE ÉTOILE
Opérette en un acte, livret de G. Maillard, musique de Vaillard, représentée à Rennes le 01 février 1887. L’auteur de la musique occupait les fonctions de deuxième chef d’orchestre au théâtre de l’Opéra-Comique.
À LA BONNE FRANQUETTE
Opérette en un acte, livret de Houssot, musique de Paul Henrion, représentée au Théâtre des Nouveautés le 06 octobre 1871.
À LA BRETONNE
Opérette en un acte, livret de Mme Lionel de Chabrillan, musique d’Oray, représentée aux Folies-Marigny le 08 août 1868.
À LA FRONTIÈRE
Ode-cantate avec solo et chœurs, paroles de Jules Frey, musique de Charles Gounod. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 08 août 1870 avec pour interprète principal, le baryton Devoyod.
À LA MER
Opéra bouffe en un acte, livret de G. du Bosch, musique de Lionel Vercken, représenté au théâtre des Galeries Saint-Hubert, à Bruxelles, le 11 mars 1871.
« L'action se passe dans une station de bains de mer. Un notaire de province y va rechercher sa femme poursuivie par un jeune galant. On a remarqué dans ce petit ouvrage élégamment et habilement écrit les couplets de la baigneuse, un joli duo et un télégramme chanté. Joué par Juteau, Calvin, Fraisant, Mmes Paola Marié et Roland. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
À LA PÊCHE
Opérette en un acte, livret d’Octave Pradels et Georges Moynet, musique de Georges Fragerolle, représentée à l’Eden-Concert le 07 août 1894.
À QUELLE HEURE S’AMUSE-T-ON ?
Opérette en un acte, livret de Guichard, musique d’Herpin, représentée au Concert-Européen le 2 février 1883.
À QUI LA POMME ?
Opérette-bouffe en un acte, musique de Solié fils, représentée à Nantes en février 1885.
À QUI LA TROMPE ?
Opérette en un acte, musique de Raoul Pugno, représentée à Asnières le 13 décembre 1877.
À QUOI RÊVENT LES JEUNES FILLES ?
Opéra-comique en un acte et deux tableaux, livret de Franc-Nohain d'après Alfred de Musset, musique de Hector Fraggi.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 04 juin 1935 ; décors de Raymond Deshays ; costumes de la maison Mathieu et Solatgès d'après les maquettes de Jean Souverbie ; mise en scène de Joseph Ancelin.
Mmes Renée GILLY (Ninon), Odette ERTAUD (Ninette) ; MM. Louis ARNOULT (Silvio), Jean VIEUILLE (Laërte) ; Chef d'orchestre : Elle COHEN.
2e représentation le 08 juin 1935 sous la direction d'Elie Cohen avec les créateurs.
3 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
"Découpé adroitement dans la comédie de Musset, le livret a offert au musicien l'occasion d'écrire une partition très aimable, séduisante et qui laisse les voix à leur plan ; il les mêle aussi en duos et quatuors d'une agréable venue." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
À TROMPEUR, TROMPEUR ET DEMI ou LES TORTS DU SENTIMENT
Comédie en un acte et en prose, mêlée d'ariettes, livret du chevalier Louis-Edme Billardon de Sauvigny, musique de Nicolas Dezède. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 03 mai 1780.
ABARIS ou LES BORÉADES
Tragédie lyrique, musique de Jean-Philippe Rameau, écrite vers l'année 1762, Sur les trente-six ouvrages dramatiques composés par le célèbre musicien dijonnais, quatre seulement ne furent pas représentés : Samson, dont Voltaire avait fait le livret ; Linus ; le Procureur dupé, et Abaris.
ABDERKAN
Opéra en trois actes, livret d'Andrieux, musique de Boieldieu, représenté à Saint-Pétersbourg en 1806.
« On sait qu'après son mariage inconsidéré avec la danseuse Clotilde Malfleuroy, Boieldieu prit le parti de s'expatrier pour quelque temps. Il accepta le titre de maître de chapelle de l'empereur Alexandre. Ce fut à Saint-Pétersbourg qu'il écrivit la musique d'Abderkan, sur un livret d'Andrieux, ancien auteur du théâtre Favart. Cet ouvrage n'eut pas de succès. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ABEL
Tragédie lyrique en trois actes, livret d’Hoffman, musique de Rodolphe Kreutzer, représenté au Théâtre de l’Opéra (salle Montansier) le 23 mars 1810, décors de Protain fils, avec MM. Lainé (Caïn), Nourrit (Abel), Dérivis (Adam) ; Mlles Maillard (Eve) et Hymm (Méala).
Reprise au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 17 mars 1823, réduite en deux actes, sous le titre de la Mort d'Abel.
« Cet ouvrage, qui a obtenu à son apparition un beau succès, n'a pas été repris. Il renferme cependant des mélodies pathétiques et véritablement inspirées. Ces sortes de compositions, à vrai dire, tiennent plus du genre de l'oratorio que de celui de l'opéra. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Le poème de Gesner avait inspiré à l'abbé Aubert un drame en 3 actes et en vers, représenté en 1765. Legouvé reprit ce sujet de la Mort d'Abel, en 1792, et le traita fort habilement. Hoffmann crut trouver dans cette tragédie, qui avait obtenu beaucoup de succès, la matière d'un opéra : son livret parut ennuyeux, et il l'est en effet.
Le duo de l'introduction fut très applaudi ; Castil-Blaze a fait remarquer avec raison que la phrase capitale de ce morceau est empruntée au premier duo des Noces de Figaro.
Comme dans la Mort d'Adam, il y avait une gloire du peintre Degotti. La lutte qui s'engagea entre les auteurs de ces deux opéras pour être représentés l'un avant l'autre, a inspiré la parodie d'Adam Montauciel, à qui la gloire ?
Reprise en mars 1823 sous le titre de la Mort d'Abel et en 2 actes seulement. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ABENCÉRAGE (L')
Opéra en deux actes, livret de Mme Colet, née Révoil, musique de Colet ; représenté, au mois d'avril 1837, au théâtre de l'hôtel Castellane. On pouvait attendre des époux collaborateurs des œuvres distinguées, car tous deux avaient beaucoup de talent. La partition de l'Abencérage renferme de fort belles scènes traitées avec science et développées dans un bon style. Elle a été interprétée par le comte de Lucotte, le vicomte Bordesoulle, le baron Christophe, amateur distingué et doué d'une belle voix de basse, Junca et Mme Valkin.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ABENCÉRAGES (LES) ou L'ÉTENDARD DE GRENADE
Opéra en trois actes, livret d’Etienne de Jouy, d’après Gonzalve de Cordoue, nouvelle de Florian, musique de Luigi Cherubini, représenté à l'Opéra (salle Montansier), le 06 avril 1813, divertissements de Pierre Gardel, décors de Jean-Baptiste Isabey, costumes de François-Guillaume Ménageot, avec Mmes Branchu (Noraïme), J. Armand (Égilone), MM. Louis Nourrit (Almanzor), Louis Dérivis (Alémar), Lavigne (Gonzalve de Cordoue), Laforest (Kaled), sous la direction de Louis-Luc Loiseau de Persuis.
« Quoique cet ouvrage ne soit point resté au répertoire, des fragments ont obtenu un succès durable. L'ouverture, la belle scène d'Almanzor : Suspendez à ces murs mes armes, ma bannière, dans laquelle on a souvent applaudi l'excellent professeur Delsarte ; les deux airs : Enfin, j'ai vu naître l'aurore, et Poursuis tes belles destinées, sont au nombre des œuvres musicales classiques. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra n'obtint qu'un succès d'estime, malgré son ouverture, ses beaux chœurs et plusieurs airs remarquables, entre autres ceux d'Almanzor : Enfin j'ai vu naître l'aurore et les Adieux à la patrie, modèles de style pathétique.
Après quinze ou vingt représentations, on le réduisit à 2 actes.
Dans le ballet, Albert joua de la guitare en dansant. Depuis les ballets de cour, cet instrument n'avait point reparu sur le théâtre. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ABEN-HAMET
Grand opéra en un prologue et quatre actes, livret de Léonce Détroyat, musique de Théodore Dubois.
Audition privée chez Détroyat le 25 mai 1882.
Première représentation à Paris, Théâtre-Italien, le 16 décembre 1884, dans une version italienne d’A. de Lauzières-Thémines, avec MM. Victor Maurel (Aben-Hamet), Edouard de Reszké (le duc de Santa-Fe), Tauffenberger (Lautrec), Paroli (un muezzin), Soto (un officier espagnol ; un muletier), Caldi (un bohémien), Mlles Emma Calvé (Bianca), Janvier (Alfaima), Lablache (Zulema), M. Meynadier (une jeune fille). Chef d’orchestre : M. Conti. Mise en scène de M. Soto.
Représentation en français à Liège, le 12 mars 1885 ; à Paris (représentation privée) le 11 décembre 1889 ; à Anvers, le 01 avril 1892 ; à Rennes, le 09 février 1897.
« La musique de cet ouvrage avait été écrite sur un livret français de M. Détroyat ; lorsque M. Victor Maurel, le chanteur bien connu, voulut rendre au public parisien le Théâtre-Italien disparu depuis plusieurs années et qu'il installa ce théâtre dans la salle construite naguère sur la place du Châtelet pour le Théâtre-Lyrique, disparu aussi depuis lors, il eut connaissance de la partition de M. Théodore Dubois et exprima le désir de monter Aben-Hamet. Il fallut alors faire traduire le poème en italien ; M. de Thémines fut chargé de ce travail, l'ouvrage fut mis en répétitions et bientôt put être offert au public, qui l'accueillit avec une évidente et véritable sympathie.
C'est du roman célèbre de Chateaubriand, le Dernier des Abencérages, que M. Détroyat a tiré l'épisode émouvant qui forme le fond du drame par lui mis en scène. Le fils de Boabdil, Aben-Hamet, se rend à Grenade pour soulever les Maures contre les Espagnols, leurs vainqueurs ; il quitte donc Carthage en y laissant, avec sa mère Zuléma, la jeune et belle Alfaïma, dont il doit devenir l'époux. Mais voici qu'à peine arrivé à Grenade, il s'éprend de la fille du gouverneur, le duc de Santa-Fé, qui lui fait tout oublier à la fois, sa fiancée, sa mère et sa vengeance. Comme le temps s'écoule et qu'elles sont inquiètes, les deux femmes ont pris le parti, elles aussi, de venir à Grenade. On voit donc, sous des déguisements de bohémiennes, Zuléma et Alfaïma s'introduire dans le palais ducal, où elles constatent la trahison d'Aben-Hamet. Celui-ci, découvert, a honte bientôt de sa conduite ; il se réveille, fomente l'émeute contre le duc, se met à la tête des siens, mais, grièvement blessé dans le combat, il vient mourir au pied du mont Padul, là précisément où son père Boabdil avait rendu le dernier soupir. C'est ainsi que finit le dernier des Abencérages.
Ce livret ne manque ni d'ampleur, ni de poésie, ni de situations dramatiques, et il était bien fait pour inspirer un musicien, bien qu'il trahit de-ci de-là quelque gaucherie et quelque inexpérience. M. Théodore Dubois en a tiré très bon parti, et sa partition, à qui l'on peut reprocher peut-être un peu de froideur dans la forme, n'en est pas moins intéressante sous bien des rapports. Tout le prologue, dont l'action se passe à Carthage, est d'une heureuse couleur et d'un joli sentiment poétique ; on y peut signaler l'arioso d'Alfaïma engageant son fiancé à se rendre à Grenade, l'intéressant cantabile d'Aben-Hamet : Fatal mestizia arcana, et son trio avec les deux femmes. Au premier acte, le salut qu'il adresse à Grenade en y pénétrant est d'un grand style et d'une belle venue. Mais ce qu'il faut louer par-dessus tout, c'est le duo absolument exquis des deux femmes à leur arrivée : A Granata insiem..., qui est une véritable perle et qui a enchanté le public. Bien d'autres pages encore seraient à citer, mais j'en ai dit assez pour faire comprendre la valeur et la portée de cette œuvre intéressante, qui était chantée et jouée d'une façon remarquable. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ABÎME DE LA MALADETTA (L')
Opéra en trois actes, livret d'Edouard Duprez et Gustave Oppelt, musique de Gilbert Louis Duprez, création au Grand Théâtre de Bruxelles le 19 novembre 1851. => fiche technique
ABOU-HASSAN
[Abu Hassan]
Singspiel allemand en un acte, livret de Franz Karl Hiemer d’après un conte des Mille et une nuits : le Dormeur éveillé, musique de Carl Maria von Weber.
Première au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 11 mai 1859 dans une version française de Nuitter et Beaumont, avec Mmes Marie Marimon (Fatime), Adélaïde Vadé (Hadoudja), Caroline Vadé, MM. Meillet (Hassan), Emile Wartel (Omar), Bellecour.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 21 en 1859.
« Cet opéra, l'un des premiers ouvrages dramatiques du célèbre musicien, fut écrit à Darmstadt, en 1810 pour le Théâtre du grand-duc et créé à l’Hoftheater de Munich le 04 juin 1811. Il est toujours fort intéressant de suivre un homme de génie dans les phases successives que parcourt son esprit ; mais on doit constater les inégalités étranges de cette œuvre originale. Le chœur des créanciers d'Abou-Hassan, le duo qu'il chante avec Fatime, la Polonaise en ut majeur que celle-ci exécute, l'air d'Hassan, et l'ouverture, sont des morceaux dans lesquels on pressent l'auteur de Freischütz et d'Oberon, à travers les harmonies confuses, non encore assouplies, et un style heurté qui semblent au premier abord offrir plus de défauts que de qualités. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Weber n'était âgé que de vingt-quatre ans, lorsqu'en 1810 il fit représenter Abou-Hassan sur le théâtre du grand-duc de Darmstadt. Il avait déjà donné Peter Schmoll, la Force de l'amour et du vin, Sylvana et autres compositions pleines de sève juvénile. — Le sujet d'Abou-Hassan, autrement du Dormeur éveillé, est tiré des Mille et une Nuits. Il a été traité bien des fois à la scène lyrique, notamment par Marmontel et Piccinni (Comédie-Italienne, 1784), et par Mlle C. Duval et M. Leprévost (Opéra-Comique, 1848). — Meillet, Wartel et Mlle Marimon se partageaient les rôles de l'opéra-comique de Weber au Théâtre-Lyrique. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ABSALON
Opérette en un acte, musique de Campisiano, représentée aux Folies-Bergère en 1875.
ABSENT (L’)
Pièce en quatre actes de Georges Mitchell, musique de scène de Fernand Le Borne, représentée à l’Odéon en décembre 1903.
ABSENTS (LES)
Opéra-comique en un acte, livret d’Alphonse Daudet, musique de Ferdinand Poise. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 26 octobre 1864, avec Mmes Caroline Girard (Suzette), Revilly (Brigitte), MM. Capoul (Eustache), Sainte-Foy (Léonard), Nathan (Brechemain).
Première à la Monnaie de Bruxelles le 21 septembre 1866 avec Mmes Estagel (la Cousine), Viette (la Tante), MM. Barbet (Eustache), Chappuis (le Jardinier).
ABUFAR ou LA FAMILLE ARABE
Opéra en trois actes, poème de Laverpillère et Sarrasin de Montferrier, musique de Léopold Aimon, représenté sur le Grand-Théâtre de Marseille en 1852. Cet ouvrage était écrit alors depuis plus de trente ans, car ses auteurs l'avaient présenté, le 02 juillet 1821, à l'Opéra où il avait été refusé.
ACAJOU
Opéra-comique en deux actes, livret de Charles Simon Favart, musique de vaudevilles, avec accompagnement de Jean-Baptiste Moulinghen. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 19 juillet 1773.
ACANTE ET CYDIPPE
Pastorale héroïque en six scènes, en vers libres, paroles de Boutillier, musique de Giraud, représentée chez Bignon, prévôt des marchands, le 2 juillet 1766.
ACANTHE ET CÉPHISE ou LA SYMPATHIE
Pastorale héroïque en trois actes, composée à l'occasion de la naissance du duc de Bourgogne, livret de Marmontel, musique de Jean-Philippe Rameau, représentée par l'Académie royale de musique le 19 novembre 1751.
« Le chanteur Jélyotte, qui n'avait pas moins de succès dans le monde qu'au théâtre, comme on peut le voir dans les Mémoires de Mme d'Epinay, joua le rôle d'Acanthe, tandis que Vestris et sa fille figurèrent dans les divertissements. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Pastorale héroïque représentée à l'Opéra le jeudi 18 novembre (livret), ou 19 novembre 1751.
Cette pastorale fut composée à l'occasion de la naissance du duc de Bourgogne ; elle est précédée d'une ouverture dans laquelle Rameau « a essayé de peindre, autant qu'il est possible à la musique, les vœux de la nation et les réjouissances publiques à la nouvelle de la naissance du prince. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ACCORDÉE DE VILLAGE (L')
Opéra-comique, livret de Paul Steck et Henry de Chennevières, musique de Paul Steck [Paul Albert Dugas dit] (Troyes, Aube, 27 mai 1866 - Paris 16e, 08 juillet 1924).
ACCORDÉES DE VILLAGE (LES)
Opéra-comique en trois actes, paroles traduites de la Cosa rara, musique de V. Martini, représenté au théâtre Montansier le 3 novembre 1797.
ACHANTE ET SCYLLIS
Opérette en un acte, musique d’Emile Vois, représentée à la Salle Duprez en février 1873.
ACHILLE
Cantate pour ténor et orchestre d’Ernest Boulanger (grand prix de Rome, 1835).
ACHILLE À SCYROS
Opérette en un acte, bouffonnerie mise en musique par Laurent de Rillé, représentée aux Folies-Nouvelles en septembre 1857.
ACHILLE CHEZ CHIRON
Opérette en un acte, livret d’Amédée de Jallais et Vulpian, musique de Frédéric Barbier, représentée aux Folies-Marigny le 14 octobre 1864.
ACHILLE ET DÉIDAMIE
Tragédie-opéra en un prologue et cinq actes, poème d’Antoine Danchet (1671-1748), musique d’André Campra, représentée à l'Académie royale de musique le 24 février 1735, avec Mlles Le Maure (Déidamie), Antier (Thétis), Fel, Monville, MM. Chassé (Achille), Dun, Tribou, Jélyotte. Ballet : Mlles Mariette, Camargo, MM. D. Dumoulin, Dupré.
« Le prologue est consacré à une fête donnée à Quinault et à Lulli, qui, les premiers, avaient fait d'Achille un personnage d'opéra. Danchet et Campra étaient dans un âge avancé lorsqu'ils donnèrent cette pièce. Ce qui fit dire plaisamment à Roy le poète : « Achille et Déidamie ! peste ! ce ne sont pas là des jeux d'enfants ! » La chute de cet opéra suggéra à l'abbé Desfontaines les observations suivantes : « Tous les Achilles chantants ont eu un destin aussi malheureux, qu'a été brillant le sort de ce même Achille, quand il s'en est tenu à déclamer. Le premier sortit en partie des cendres de Lulli, recueillies par Colasse ; mais on les trouva bien refroidies entre les mains de ce dernier musicien, qui avait ajouté trois actes de sa façon. Celasse ne se découragea point, et, croyant réussir mieux de son chef, environ trente-cinq ans après, sa muse plus mûrie, soutenue d'un poète sage et grave, fit paraître Achille dans la compagnie de Polyxène et de Pyrrhus. Cet opéra n'eut que trois ou quatre représentations, et le malheureux Achille se replongea dans son tombeau. On l'en a vu ressortir cette année sous de meilleurs auspices ; mais, comme s'il y avait une fatalité attachée à ce sujet, Achille, amant de Déidamie, n'a point été plus heureux qu'Achille amant de Polyxène. J'en conclus qu'Achille, enfant, et Achille, père et vieux, ne sont pas dans leur point de vue, et qu'il n'y en a qu'un seul à peindre, qui est celui que Racine a mis sur la scène. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Huit représentations.
Campra fit entendre sur le théâtre des cors de chasse dans Achille et Déidamie. Cette innovation fut à bon droit remarquée.
Parodies : de Riccoboni fils et Romagnési, et de Carolet (Samsonet et Bellamie). »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ACHILLE ET POLYXÈNE
Tragédie lyrique en cinq actes, poème de Campistron, représentée à l’Académie royale de musique le 07 novembre 1687, avec Duménil (Achille), Beaumavielle (Priam), Marthe le Rochois (Polyxène).
« Le sujet de cette pièce a été traité sur la scène française par plusieurs auteurs, entre autres par Alex. Hardi et Benserade. La musique fut composée par Lulli et Colasse. Elle eut quelques succès, quoi qu'en ait dit l'abbé Desfontaines, que nous avons cité dans Achille et Déidamie de Campra ; car cet opéra fut repris le 11 octobre 1712. Deux artistes qui ont laissé un nom dans les annales du théâtre s'y firent remarquer : Mlle Poussin, dans le rôle de Vénus, et Mlle Antier, dans celui de Junon. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Lully, qui mourut à Paris le 22 mars 1687, n'a écrit que l'ouverture et le premier acte de cette partition. Cc fut son élève Colasse qui la termina.
Repris en 1712, cet opéra n'a jamais obtenu de succès. On connaît les jolis couplets satiriques que le chevalier de Saint-Gilles publia dans sa Muse mousquetaire sous le titre suivant :
Abrégé de l'opéra d'Achille.
Sur l'air : Réveillez-vous, belle endormie.
Or, écoutez la noble histoire
De l'opéra de Campistron :
Je vais assurer sa mémoire
Par une immortelle chanson.
Agamemnon outrage Achille
Qui dit qu'il s'en repentira ;
Il se promène dans une île ;
Vénus lui donne l'Opéra.
Patrocle meurt. Hector l'assomme.
Certes, ce fut mal à propos,
Car on voyait dans ce jeune homme
Tous les sentiments d'un héros.
Achille, en son humeur bourrue,
Chasse Vénus très brusquement ;
Il s'embarque, il combat, il tue
Hector descend au monument.
Le roi Priam, sa bru, sa fille,
On tous trois le cœur bien serré ;
Polyxène est assez gentille,
Achille la trouve à son gré.
C'en est fait, le héros l'adore,
Arcas en va dire deux mots ;
Briséis croit qu'on l'aime encore ;
Achille lui tourne le dos.
Cette princesse m'embarrasse ;
Où couchera-t-elle ce soir ?
Chez Agamemnon, plus de place ;
Achille ne la veut plus voir.
Briséis s'est fort alarmée,
Junon lui montre les enfers.
Les diables font de la fumée ;
La clarté revient dans les airs.
Au premier bruit de quelque trêve,
Les villageois s'en vont dansant.
Avant que le traité s'achève
Ils voudraient labourer le champ.
Polyxène veut bien se rendre,
Andromaque a beau raisonner,
Et les almanachs de Cassandre
N’ont rien qui puisse l'étonner.
Tous les beaux conseils qu'on lui donne
Ne sont bons que pour l'enflammer ;
Un cœur que le péril étonne
N'est, ma foi ! pas digne d'aimer.
Priam reçoit dans sa famille
L'invincible enfant de Thétis ;
Trop heureux de donner sa fille
Au fier vainqueur d'Hector, son fils.
Un changement si favorable
Flatte aujourd'hui ses bons désirs.
Aurait-il cru son cœur capable
De ressentir quelques plaisirs ?
Vous que votre sort intéresse,
Dans cet événement heureux,
Peuples, montrez votre allégresse
Par les ébats les plus pompeux.
Polyxène semble interdite
Devant son époux prétendu ;
On ne sait ce qu'elle médite ;
Achille en est tout confondu.
Oh ! parlez donc, beauté charmante,
M'aimerez-vous de bonne foi ?
Monsieur, je suis obéissante
Mon papa vous répond pour moi.
Bref, Pâris assassine Achille ;
Polyxène le voit frapper ;
Du même trait elle s'enfile...
La toile tombe, on va souper.
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ACHMET ET ALMANZINE
Opéra-comique en trois actes, livret d’Alain-René Lesage, Louis Fuzelier et d’Orneval, révisé par Louis Anseaume, musique de vaudevilles, représenté au Théâtre de la Cour à Fontainebleau le 25 octobre 1776.
ACIS ET GALATÉE
Opéra en deux actes de Marc-Antoine Charpentier, représenté à la Comédie-Française en 1678. L’intrigue est tirée de la légende du cyclope Polyphème, amoureux de la jeune nymphe Galatée, qui lui préfère le berger Acis.
ACIS ET GALATÉE
Opéra pastoral héroïque en un prologue et trois actes, livret de J. G. Campistron (1656-1723), musique de Jean-Baptiste Lully, représentée au château d'Anet, devant le Dauphin, le 06 septembre 1686, et à l'Opéra (1re salle du Palais-Royal) le 17 septembre 1686 sous la direction de Lully. La musique eut du succès, et l'ouvrage fut repris huit fois, jusqu'en 1752.
« Cette pastorale, une des bonnes partitions de Lully, fut représentée d'abord au château d'Anet, dans une fête que le duc de Vendôme offrit au Dauphin, le 6 septembre 1686. Dans son Histoire de l'Opéra, le secrétaire de Lully nous apprend que cet opéra-ballet fut joué tous les soirs à Anet du 6 au 13 septembre.
Marthe le Rochois, Duménil et Dun chantaient fort bien cet ouvrage, qui fut repris en 1702, 1704, 1718, 1725, 1734, 1744 et 1752. Le rôle de Polyphème fut composé pour la basse-taille La Forest ; mais ce chanteur s'y montra si mauvais, qu'on dut renoncer à le mettre en évidence.
Parodie de Favart sous le nom de Tircis et Doristée (1752). »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ACIS ET GALATÉE
Opéra en un acte, livret de Moline, musique de Lépine, représenté au théâtre des Beaujolais le 04 décembre 1786.
ACIS ET GALATÉE
Cantate, paroles d’Eugène Adenis, musique d’Antonin Marmontel (1874).
ACTÉON
Opéra, musique de Marc-Antoine Charpentier (1634-1702). Charpentier avait été l'élève de Carissimi. On ne connaît plus de lui que sa musique d'église. Il a été organiste de la Sainte-Chapelle du palais pendant de longues années.
ACTÉON
Opéra-comique en un acte, livret d'Eugène Scribe, musique d'Esprit Auber. Création à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 23 janvier 1836, avec Mmes Damoreau-Cinti (Lucrezia), Camoin (Angela), Pradher (Stéphano) ; MM. Giovanni Inchindi (le Prince Aldobrandi), Alphonse Révial (Léoni).
« Cette partition, quoique inférieure à d'autres plus populaires du même maître, renferme plusieurs morceaux fort élégants et remarquables à divers titres, entre autres l'air : Il est des époux complaisants ; la romance : Jeunes beautés, charmantes damoiselles, et le quatuor : Le destin comble mes vœux. Mme Damoreau excitait l'enthousiasme général lorsqu’elle chantait la Sicilienne, qui est un chef-d’œuvre de grâce et de finesse dans ce petit acte. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ACTÉON ET LE CENTAURE CHIRON
Fantaisie lyrico-mythologique, livret d'Adolphe de Leuven, d'après l'ancien vaudeville de Duvert, Théaulon et de Leuven, musique de Francis Chassaigne, jouée au Théâtre du Palais-Royal le 24 janvier 1878. Mlle Jane Hading a fait applaudir une agréable romance dans ce petit ouvrage. => livret
ACTEUR OMNIBUS (L’)
Fantaisie lyrique en un acte, livret de Jules Perrin et Jules Pacra, musique de Frédéric Barbier, représentée à l’Eldorado le 12 mars 1870. => fiche technique
ADAM ET ÈVE
Opérette fantastique en trois actes, livret d’Ernest Blum et Raoul Toché, musique de Gaston Serpette, représenté aux Nouveautés le 06 octobre 1886, avec Mmes Théo, Lantelme, Decroza, Germaine, Varennes, Devilliers, Mithoir, Estradère, Georgina, Marcelle, MM. J. Brasseur, Berthelier, Albert Brasseur, Lauret, Blanche, Dubois, Prosper, Gschickt, Mazuel, Legrain.
« Pièce étrange et difficilement compréhensible, dans laquelle on retrouve, au cours des siècles, la lutte du bon et du mauvais génie, et dont le premier acte se passe au paradis terrestre, le second dans la Rome antique, le troisième dans l'Espagne de la Renaissance, et le dernier de nos jours à Caudebec, sur les bords de la Seine. La musique, sans très grande valeur, est pourtant supérieure aux paroles, quoique écrite un peu à la diable par un musicien d'ailleurs fort distingué qui a le tort de gaspiller son talent dans un genre indigne de lui : les couplets d'Asmodée : On prétend que Satan ne vaut pas le diable, ceux d'Ève : Auguste, Auguste, tu n'es pas juste, et le finale du second acte ont été applaudis et méritaient de l'être. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ADÉLAÏDE ET MIRVAL ou LA VENGEANCE PATERNELLE
Opéra-comique en trois actes, livret de Joseph Patrat, musique d’Emmanuel Trial. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 06 juin 1791. (Non imprimé.)
ADÈLE DE PONTHIEU
Tragédie lyrique en trois actes, livret de Razins de Saint-Marc, musique de Benjamin de Laborde et Pierre Montan Berton, représentée au Théâtre de l'Opéra le 01 décembre 1772. => fiche technique
ADÈLE DE PONTHIEU
Tragédie lyrique en cinq actes, livret de Razins de Saint-Marc, musique nouvelle de Piccinni, représentée au Théâtre de l'Opéra le 27 octobre 1781, avec MM. Larrivée (comte de Ponthieu), Moreau (Alphonse d'Est), Legros (Raymond) ; Mlle Laguerre (Adèle).
« Ce sujet chevaleresque, quoique très goûté des littérateurs à cause sans doute de sa ressemblance avec le Tancrède de Voltaire, ne réussit point aux compositeurs qui le traitèrent. Reprise le 27 octobre 1781, en cinq actes, avec une nouvelle musique de Piccinni, puis réduite à trois actes, cette tragédie ne se releva point. Le compositeur ne trouva que de froides inspirations lorsqu'à deux fois différentes il traita ce poème. »
(Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
« Cet opéra fut réduit en 3 actes comme dans le principe, et n'obtint pas de succès. Il fut donné dans la nouvelle salle, construite eu quatre-vingt-six jours par Lenoir, sur le boulevard, tout près de la porte Saint-Martin. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ADÈLE DE PONTHIEU
Opéra-comique en trois actes, livret de Michel Carré fils, musique d’André Wormser, représenté à Aix-les-Bains le 10 septembre 1887.
ADÈLE ET DIDIER
Comédie mêlée d’ariettes en un acte, livret de Maximilien Boutillier, musique de Prosper-Didier Deshayes. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 05 novembre 1790.
ADÈLE ET DORSAN
Comédie en trois actes, mêlée d'ariettes, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 27 avril 1795 (8 floréal an III).
« Pièce intéressante, dans laquelle une pauvre fille, sur le point d'être abandonnée par son séducteur, sait triompher d'une rivale redoutée et toucher le cœur du père de son amant. Le personnage d'Adèle a inspiré à Dalayrac des mélodies heureuses et expressives. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ADÈLE ET FULBERT
Opéra-comique en un acte, musique de Darondeau, représenté à l’Ambigu-Comique le 07 mai 1800.
ADIEUX (LES)
Drame lyrique en un acte, livret et musique de Marcel Landowski. Création à l'Opéra-Comique le 07 octobre 1960. => fiche technique
ADIEUX AU PUBLIC (LES)
Intermède mêlé de couplets, livret d’Eugène Scribe, musique anonyme. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 19 décembre 1822 au bénéfice de Mme Gavaudan.
ADIEUX D'UN SOLDAT (LES)
Scène lyrique en prose (dans le genre du Pygmalion de Jean-Jacques Rousseau), paroles anonymes, musique d'Albanèse, représentée vers 1785.
ADIEUX DE THALIE (LES)
Compliment de clôture en trois actes, livret de Pierre-Antoine-Augustin de Piis et Louis-Pierre-Pantaléon Resnier, musique de Levasseur l’aîné. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 04 avril 1778.
ADJAH
Opéra, musique de Charles Dibbern, représenté à Amsterdam, sur le théâtre néerlandais, le 29 mars 1901.
ADOLPHE ET CLARA ou LES DEUX PRISONNIERS
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 10 février 1799 (22 pluviôse an VII), avec Mme Saint-Aubin (Clara), MM. Elleviou (Adolphe), Chenard (M. de Limbourg), Dozainville (Gaspard).
Donné à l'Opéra de Paris le 27 septembre 1815 pour la représentation de retraite de Mme Huet, et le 19 avril 1819 lors d'une représentation au bénéfice de Mlle Clotilde.
« Cet ouvrage a fourni son contingent au répertoire des mélodies populaires. D'un époux chéri la tendresse est une jolie romance, dont le refrain tient plus du vaudeville que de l'opéra-comique :
Hommes cruels, sans loyauté,
Ah ! que vous nous causez d'alarmes !
Car le meilleur, en vérité,
Ne vaut pas une de nos larmes.
Nous devons citer aussi les couplets : Prenons d'abord l'air bien méchant, dont les vaudevillistes se sont emparés, et le rondeau de Clara : Jeunes filles qu'on marie.
La sensibilité et la vérité d'expression sont les qualités qui ont valu à l'opéra-comique d'Adolphe et Clara un long succès. La pièce de Marsollier était intéressante, et la musique de Dalayrac, en lui donnant encore plus d'attraits, n'en ralentissait pas la marche. Le public de cette époque, encore peu musicien, appréciait beaucoup cette discrétion du compositeur. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ADRIEN
Opéra en trois actes, paroles d'Hoffmann, musique de Méhul. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre de la République et des Arts] (salle Montansier) le 04 juin 1799 (16 prairial an VII), avec MM. Lainé (Adrien), Lays (Flaminius), Moreau (Rutile), Chéron et plus tard Adrien (Cosroès), Rousseau (Pharnaspe); Mlle Maillard (Sabine), Mme Chéron (Émirène).
« Le poème reproduit à peu près l'Adriano de Métastase. La musique est digne du génie de Méhul. Les chœurs sont admirables ; le style général de l'ouvrage est noble et soutenu ; le récitatif, écrit à la manière de Gluck, est toujours parfaitement approprié aux situations. Malheureusement, ces situations n'étaient guère en harmonie avec les idées républicaines de l'époque. Les répétitions de l'opéra d'Adrien avaient commencé dès l'année 1792 ; la Commune de Paris les fit cesser, sous prétexte que le poème était écrit dans des principes royalistes ; on allégua même que les chevaux qui devaient traîner le char d'Adrien avaient appartenu à Marie-Antoinette. Le peintre David, consulté, répondit que la Commune de Paris brûlerait l'Opéra plutôt que d'y voir triompher des rois. Au bout de sept années, ces préventions n'avaient pas encore disparu, et l'opéra d'Adrien eut de la peine à se soutenir, malgré les grandes beautés qu'il renfermait. Cette pièce, suspendue après la quatrième représentation, par ordre du gouvernement, fut reprise le 4 février 1800, et, avec des changements, le 26 décembre 1801. Elle n'eut en tout que vingt représentations. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Il paraît que cet ouvrage fut composé dès l'année 1792, car le livret, emprunté à l'Adriano de Métastase et intitulé Adrien, empereur de Rome, porte ce millésime.
Le triomphe d'un empereur effraya le Directoire qui défendit de jouer Adrien, après la quatrième représentation.
Repris en 1801, cet opéra ne fut donné que deux fois.
Interprètes en 1801 : MM. Lainé (Adrien), Dufresne (Flaminius), Moreau (Rutile), Adrien (Cosroès), Rousseau (Pharnaspe); Mlle Maillard (Sabine), Mme Henry (Émirène).
Méhul plaça l'ouverture d'Horatius Coclès en tête de cet opéra.
Parodie : Rien ou peu de chose. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ADRIENNE LECOUVREUR
[Adriana Lecouvreur]
Drame lyrique italien en quatre actes, livret d’Arturo Colautti, d’après Adrienne Lecouvreur, comédie-drame d'Eugène Scribe et Ernest Legouvé (Théâtre-Français, avril 1849), musique de Francesco Cilea, représenté avec un très grand succès au Théâtre-Lyrique de Milan, le 06 novembre 1902. Cet ouvrage, qui a fait rapidement le tour des théâtres d'Italie, était joué par MM. Caruso, de Luca, Sottolana, Giordani, et Mmes Angelica Pandolfini, Ghibaudo, Camponelli et Giussani. Version française de Paul Milliet vers 1903.
« Personnages : ADRIENNE LECOUVREUR (soprano lyrico-dramatique) — LA PRINCESSE DE BOUILLON (mezzo-soprano dramatique) — MAURICE, comte de Saxe (ténor lyrique) — LE PRINCE DE BOUILLON (basse) — MICHONNET (baryton) — L'ABBÉ DE CHAZEUIL (ténor) — LE MAJORDOME (ténor) — QUATRE PETITS ROLES ET CHŒUR.
La scène se passe à Paris, en 1730.
Cet opéra met en scène une des plus célèbres actrices françaises de la première moitié du XVIIIe siècle, Adrienne Lecouvreur, qui est amoureuse d'un homme qu'elle a pris d'abord pour un simple officier, mais qui n'est autre que le Comte Maurice de Saxe. L'amour est le ressort essentiel d'une action plus lyrique que véritablement dramatique.
Au 1er acte, la Princesse de Bouillon, qui a des visées sur le Comte, fait inviter celui-ci à un souper chez la Duclos. Mais le Prince de Bouillon, amant de la Duclos, soupçonnant une trahison de sa maîtresse, décide, pour surprendre celle-ci, d'inviter Adrienne Lecouvreur à ce repas.
Au 2e acte, Adrienne découvre la véritable identité de celui qu'elle aime. La Princesse de Bouillon va chercher par tous les moyens à écarter cette rivale.
Au 3e acte, au cours d'un bal chez le Prince de Bouillon, l'animosité ne fait que grandir encore entre les deux femmes. Quand le rideau tombe, l'atmosphère est lourde de menaces.
Au 4e acte, Adrienne, très affectée, parle de quitter la scène; elle songe même au suicide. On lui apporte un bouquet de violettes, de la part de Maurice, pense-t-elle. Quand elle en respire l'odeur, elle pâlit : les fleurs étaient empoisonnées. Adrienne meurt dans les bras de Maurice, accouru entre-temps : la Princesse s'est cruellement vengée.
La première d'Adrienne Lecouvreur fut donnée au Teatro lirico de Milan, le 26 novembre 1902, sous la direction de Campanini, avec Caruso dans le rôle de Maurice et la Pandolfini dans celui d'Adrienne. »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
AFRAJA
Opéra-comique en trois actes, livret de M. de Najac, musique d'Albert Grisar ; ouvrage posthume et inédit.
AFRICAIN (L')
Opéra en cinq actes, paroles et musique d'André Simiot, représenté sur le théâtre de Tivoli en février 1872. Il fallait que le musicien fût doué d'un certain courage et d'un irrésistible désir de faire représenter son œuvre pour en confier l'exécution à l'orchestre, aux choristes et aux Donne de Tivoli. On a remarqué un air chanté par Badiali et quelques scènes traitées avec intelligence. L'Africain a été joué plus tard au théâtre des Nouveautés dans de meilleures conditions.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
AFRICAINE (L’)
Opéra en cinq actes, livret d'Eugène Scribe, musique de Giacomo Meyerbeer.
Personnages : Don Pedro, président du Conseil royal du Portugal (basse) ; Don Diego, amiral (basse) ; Inès, sa fille (soprano) ; Vasco de Gama, officier de la Marine portugaise (ténor) ; Don Alvaro, conseiller (ténor) ; Nelusko, esclave (baryton) ; Sélika, esclave (soprano) ; le grand prêtre de Brahma (basse) ; Anna, confidente d’Inès (mezzo-soprano) ; le grand Inquisiteur (basse) ; officiers, prêtres, Indiens, soldats, etc.
L’action se déroule à Lisbonne, sur un bateau en mer, et aux Indes, au début du XVIe siècle.
Créé à Paris, à l'Académie Impériale de Musique (salle Le Peletier) le vendredi 28 avril 1865 ; mise en scène de Georges Colleuille ; chorégraphie de Louis Mérante ; décors d'Auguste Rubé et Philippe Chaperon (actes I et II), Charles Cambon et Joseph Thierry (actes III et IV), Jean-Baptiste Lavastre et Edouard Despléchin (acte V) ; costumes de Paul Lormier et Alfred Albert.
Mme Marie CASTELMARY-SAXE [SASSE] (Sélika), Marie BATTU (Inès), LEVIEILLY (Anna).
MM. NAUDIN - débuts - (Vasco de Gama), Jean-Baptiste FAURE (Nélusko), BELVAL (don Pedro), WAROT (don Alvar), CASTELMARY (l'Amiral don Diego), DAVID (le Grand Inquisiteur), Louis-Henri OBIN (le Grand Prêtre de Brahma), CLÉOPHAS (un Huissier), KŒNIG (un Prêtre), GRISY, AIMÈS, MERMAND, TISSÈRE, FLEURY, Jean-Baptiste PORTEHAUT, FRÉRET, MÉCHELAÈRE (les Matelots), VIDAL, NOIR, DELAHAYE, GEORGET, MOURET (les Evêques).
Ballet du 4e acte dansé par Mlles MARQUET, Fioretti, Parent, Pilatte, Mérante, Montaubry, Morando, Stoïkoff ; MM. CORNET, Millot, Pluque, Lefebvre.
Chef d'orchestre : Georges HAINL
Les 50e et 100e représentations à l’Opéra eurent lieu respectivement, avec les créateurs, les 01 septembre 1865 et 09 mars 1866.
146e représentation [4e acte] lors d'un Gala, le 04 juin 1867 :
Mmes SASS (Sélika), LEVIELLI (Inès).
MM. WAROT (Vasco de Gama), FAURE (Nélusko), GASPARD (le Grand-Bramine), KŒNIG (un Prêtre).
Première fois au Palais Garnier le 17 décembre 1877 (226e représentation) ; mise en scène d'Adolphe Mayer ; chorégraphie de Louis Mérante ; décors d'Antoine Lavastre et Eugène Carpezat (acte I), Emile Daran (acte II), Jean-Baptiste Lavastre (acte III), Auguste Rubé et Philippe Chaperon (acte IV), Jean-Louis Chéret (acte V) ; costumes d'Eugène Lacoste.
Mme Gabrielle KRAUSS (Sélika), DARAM (Inès), LONATI (Anna).
MM. SALOMON (Vasco de Gama), LASSALLE (Nélusko), Auguste-Acanthe BOUDOURESQUE (don Pedro), LAURENT (don Alvar), Eugène BATAILLE (l'Amiral don Diego), MENU (Grand Inquisiteur), GASPARD (Grand Brahmine), MERMAND (un Huissier), Etienne SAPIN (un Indien), HAYET, SOYER, MONTVAILLANT, LAFFITTE, LEJEUNE, GARET, VALLET (les Matelots), FRERET, BOUSSAGNOL, AUGUEZ, JOLIVET (les Evêques).
Ballet du 4e acte dansé par Mlles MERANTE et SANLAVILLE.
Chef d'orchestre : Charles LAMOUREUX (débuts)
Décors de Lavastre aîné et Carpezat (1er acte), Daran (2e acte), J. B. Lavastre (3e acte), Rubé et Chaperon (4e acte), Chéret (5e acte) — Costumes de Eugène Lacoste.
L'incendie du magasin de décors, le 6 janvier 1894, ayant détruit ceux de l’Africaine, l'ouvrage cessa d'être représenté pour n'être repris qu'en 1902.
Principales représentations au Palais Garnier :
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300e le 22.12.1879 |
Reprise 23.07.1883 318e |
400e fêtée à 07.01.1888 (398e) |
Reprise 28.02.1902 472e |
Sélilka |
KRAUSS |
DUFRANE |
ADINI |
J. MARCY |
Inès |
F. DUVERNOY |
LUREAU |
LUREAU |
DEREIMS |
Anna |
SOUBRE |
MIRANE |
NASTORG |
MATHIEU |
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Vasco |
VILLARET |
DEREIMS |
DE RESZKE |
AFFRE |
Nélusko |
AUGUEZ |
LASSALLE |
BÉRARDI |
NOTÉ |
don Pèdro |
BOUDOURESQUE |
BOUDOURESQUE |
PLANÇON |
CHAMBON |
don Alvar |
LAURENT |
LAURENT |
TEQUI |
LAFFITTE |
Amiral |
BONNEFOY |
PLANÇON |
BATAILLE |
BAER |
Inquisiteur |
MENU |
DUBULLE |
CREPEAUX |
PATY |
Brahmine |
BATAILLE |
GASPARD |
BALLARD |
A. GRESSE |
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Ballet |
PARENT MERANTE |
BUSSY MERCEDES |
BERNAY ROUMIER |
REGNIER VIOLLAT |
Chef d’orchestre |
DE MONTJAU |
E. ALTES |
VIANESI |
TAFFANEL |
484e et dernière représentation à l'Opéra le 08 novembre 1902, avec les interprètes de la reprise de 1902, sauf : Mmes Lucienne BREVAL (Sélika), DE NOCE (Inès), M. DENOYE (le Grand Inquisiteur).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Sélika : Mmes Marie BATTU (1867), HISSON (1872), FRANCHINO (1872), MAUDUIT (1873), DE RESZKE (1878), DE STUCKLE (1879), MONTALBA (1880), DUVIVIER (1883), Hélène RICHARD (1886), LITVINNE (1889), Nina PACK (1890), FIERENS (1890).
Inès : Mmes LEVIELLI (1866), Fidès DEVRIES (1872), DE VERE (1881), HAMANN (1883), D'ERVILLY (1885), BOSMAN (1890), MARCY (1892), LOVENTZ (1892).
Vasco : MM. WAROT (1865), MORERE (1867), Léon ACHARD (1873), VERGNET (1878), MIERZWINSKY (1879), JOURDAIN (1880), ESCALAIS (1885), GAYARRE (1886), COSSIRA (1888), MURATET (1888), DUC (1890), IBOS (1892), GIBERT (1893), G. DUBOIS (1902).
Nélusko : MM. Eugène CARON (1865), DUMESTRE (1866), GASPARD (1867), DAVID (1867), DEVOYOD (1867), PONSARD (1867), ROUDIL (1872), COUTURIER (1877), MELCHISSEDEC (1883), Maurice RENAUD (1891), DUFRICHE (1892), BARTET (1893).
don Pèdro : MM. DAVID (1866), PONSARD (1872), BERARDI (1877), GIRAUDET (1880), DUBULLE (1883), HOURDIN (1884), Léon GRESSE (1886).
484 représentations à l’Opéra dont 259 au Palais Garnier au 31.12.1961.
Abandonnée par l'Opéra, l'Africaine fut reprise à Paris, sur d'autres scènes lyriques, en particulier à la Gaîté, le 11 février 1910, avec Mmes LITVINNE (Sélika), CHAMBELLAN (Inès), MM. AFFRE (Vasco), NOTÉ (Nélusko), SYLVAIN (don Pèdro). SARDET (don Alvar), ALBERTY (l'Amiral), sous la direction de A. AMALOU.
Sa dernière apparition parisienne eut lieu, également à la Gaîté-Lyrique, en janvier 1918 avec Mmes COMES (Sebka), Berthe LOWELLY (Inès), MM. CAZENAVE (Vasco), Raymond BOULOGNE (Nélusko), A. HUBERTY (don Pèdro), L. MARIE (don Alvar), sous la direction de G. BERGALONE.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 30 novembre 1865 avec Mmes Erembert (Sélika), Victorine Moreau (Inès), MM. Morère (Vasco de Gama), Monnier (Nélusko), Vidal (don Pedro), Barbot (don Alvar), Depoitier (le Grand Inquisiteur), Ferraud (le Grand Brahmine).
Au cours de l'année 1885, l'Africaine fut créée successivement au Covent Garden de Londres (22 juillet), à l'Opéra de Berlin (18 novembre), au Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles (30 novembre) et à l'Opéra de New York (01 décembre).
Résumé.
Vasco de Gama est aimé de Sélika, une pseudo-Africaine qui est en réalité une reine hindoue capturée sur la côte d'Afrique. La fiancée de Vasco, Inès, se voit contrainte d'épouser Don Pedro, lequel périt dans une tempête au cours d'une expédition où il cherchait à ravir la gloire conquise par Vasco de Gama. Croyant Inès morte elle aussi, Vasco jure fidélité à Sélika. Mais celle-ci se sacrifie pour rendre Vasco à Inès, et va chercher la mort à l'ombre enivrante du mancenillier...
L'action se passe au XVe siècle, à Lisbonne et en Afrique.
ACTE I. — Salle du Conseil de l'Amirauté, à Lisbonne.
Inès, fille de Don Diego, attend des nouvelles de son fiancé, Vasco de Gama, parti avec Barthélémy Diaz à la conquête de terres nouvelles. Don Diego lui annonce que le roi a exprimé le désir de la voir épouser Don Pedro, mais elle s'y refuse. Et quand son père lui dit encore le naufrage du navire de Diaz, non loin du Camp des tempêtes, et la disparition de Vasco de Gama, elle s'éloigne, désolée.
Le Conseil tient ensuite séance. Don Pedro insiste pour que la tentative d'ouvrir la route maritime des Indes soit poursuivie. Le Grand-Inquisiteur, en particulier, s'y oppose. Don Alvar conseille alors d'entendre Vasco de Gama, lequel, rescapé du naufrage, vient d'arriver à Lisbonne. Vasco, introduit dans la salle, affirme sa certitude du succès, si l'on veut bien lui confier le commandement d'une nouvelle flotte. Il ramène avec lui deux captifs : Sélika et Nélusko, des Hindous de Madagascar, capturés sur la côte d'Afrique (d'où le nom d'Africaine donné à Sélika). Le Conseil refuse d'entrer dans les vues de l'explorateur. Vasco véhémentement proteste, et on le jette aux fers !
ACTE II. — Un sombre cachot.
Vasco retrouve en captivité Sélika qui l'aime, et Nélusko qui lui voue une haine mortelle. Sélika empêche Nélusko de porter la main sur Vasco endormi. Lorsque celui-ci se réveille, elle lui indique le chemin à suivre pour atteindre l'île où elle était reine, le « pays aimé des dieux ».
Arrivent Don Pedro, Inès, sa suivante Anna, et Don Alvar. Inès apporte à Vasco la nouvelle de sa grâce, qu'elle a obtenue du roi en acceptant d'épouser Don Pedro. Vasco apprend encore que Don Pedro s'est vu confier le commandement d'une expédition pour laquelle il utilisera ses propres plans ! Nélusko s'offre à servir de guide à Don Pedro, dans l'intention bien établie d'anéantir l'entreprise. Vasco, qui a outragé Sélika en l'offrant comme esclave à Inès, est bien décidé à partir, lui aussi, et à devancer Don Pedro sur la route des Indes, afin de défendre sa gloire.
ACTE III. — En mer, à bord du vaisseau de Don Pedro.
Inès, Sélika et Don Alvar voyagent ensemble sur le navire de Don Pedro, Vainement, Don Alvar conseille à Don Pedro de se méfier de Nélusko ; le Portugais n'en tient nul compte, et Nélusko peut, en toute quiétude, se livrer à la joie maligne de conduire l'un après l'autre sur des récifs connus de lui les navires de l'escadre [Ballade de Nélusko : Adamastro, roi des vagues profondes...].
Un mystérieux navire est en vue : c'est celui de Vasco, qui, bientôt, aborde dans un canot pour avertir Don Pedro des dangers qu'il court. Pour toute réponse, Don Pedro fait enchaîner Vasco au maître-mat. Il va même ordonner sa mise à mort, quand une effroyable tempête éclate. Le navire se brise sur un récif. Des naturels envahissent l'épave et en massacrent la plupart des occupants, ou les emmènent en captivité. Ils reconnaissent toutefois Sélika, et l'acclament comme leur souveraine.
ACTE IV. — Une place, devant le temple hindou.
Une foule bigarrée se rassemble pour assister au couronnement de Sélika, laquelle apparaît bientôt, somptueusement parée, avec une nombreuse suite. Le Grand-Prêtre (b) exhorte le peuple à l'obéissance, puis tous entrent dans le temple.
Vasco, qui a échappé au massacre, s'avance alors, admirant la contrée [Air de Vasco de Gama : O Paradis...]. Comme les indigènes s'apprêtent à lui faire un mauvais parti, Sélika le prend sous sa protection, en déclarant qu'il est son époux, ce qui le rend inviolable pour les Hindous. Vasco, croyant qu'Inès est morte, se laisse aller à aimer Sélika [Duo]. Quand, vers la fin de l'acte, la voix d'Inès s'élève dans le lointain, Vasco croit l'entendre seulement dans un rêve.
ACTE V.
1er TABLEAU : Dans les jardins royaux.
Inès vient apprendre à Sélika que Vasco demeurera fidèle à ses serments ; elle-même se sacrifiera.
Mais Sélika, pressentant que le cœur de Vasco demeurera, malgré tout, attaché à Inès, ordonne à Nélusko de les faire embarquer tous deux à destination de leur pays. Négligeant intentionnellement l'avis de Nélusko, « l'Africaine » ira voir s'éloigner celui qu'elle adore, en cherchant l'ivresse mortelle que verse l'ombre du mancenillier.
2e TABLEAU : Un virage, à l'ombre des
mancenilliers.
[Introduction Orchestrale : Cantabile des cordes à l'unisson.]
Désespérée, les yeux perdus dans la direction où disparaît le navire de Vasco et d'Inès, Sélika appelle une fois encore le bien-aimé, puis succombe, extasiée, sous l'arbre aux vénéneuses senteurs.
Impuissant, Nélusko recueillie son dernier soupir, et se donne ensuite la mort.
« Le livret de l'Africaine fut proposé au célèbre compositeur en même temps que celui du Prophète, c'est-à-dire en 1840. Ce dernier eut la préférence ; néanmoins, Meyerbeer travailla simultanément à la musique des deux ouvrages, et, en 1849, peu de jours après la première représentation de l'opéra du Prophète, la partition de l'Africaine était entièrement écrite, d'après l'assertion de M. Fétis, qui jouissait de l'intimité et de l'entière confiance du maître. Le livret laissait beaucoup à désirer, et Scribe fut invité à le retoucher. Qu'était-il donc alors, puisque les améliorations l'ont laissé aussi pitoyable que nous le connaissons ? Ce fut en 1852 que le nouveau manuscrit fut livré à Meyerbeer. Il y conforma sa partition, et son travail fut entièrement achevé en 1860. Tout compte fait, la gestation de l'Africaine dura vingt ans, et son éclosion sembla coûter la vie de son auteur, car le grand compositeur mourut, au milieu des préparatifs de l'exécution, le lundi 2 mai 1864, le lendemain du jour où la copie de sa partition venait d'être achevée dans sa maison même de la rue Montaigne et sous ses yeux. Vasco de Gama est le héros du livret ; triste héros ! Depuis deux ans qu'il est parti pour explorer le nouveau monde, Inès, sa fiancée, lui garde un fidèle souvenir. Elle espère le revoir ; mais don Diego, son père, cédant aux ordres du roi, lui ordonne de renoncer à son amour et d'accepter pour époux le président du conseil, l'ambitieux et traître don Pedro. D'ailleurs, celui-ci montre sur une liste funèbre le nom de Vasco de Gama parmi ceux des marins engloutis dans un récent naufrage. Le conseil s'assemble, et qui paraît devant lui ? Vasco lui-même échappé à la tempête. Cependant, plein de confiance dans le succès d'une nouvelle entreprise, il expose ses projets, et, pour convaincre les membres du conseil, il demande qu'on introduise deux esclaves qu'il a amenés.
Il n'y a qu'un instant, Scribe nous disait que Vasco était le seul survivant du naufrage ; maintenant voilà deux esclaves qui, au lieu de profiter de la circonstance pour reconquérir leur liberté, suivent docilement leur maître à la nage, et jusque dans la salle du conseil.
Deux esclaves, qui sont d'une race inconnue,
Sur le marché des noirs avaient frappé ma vue
En Afrique. Ils sont là.
Des peuples ignorés ils prouvent l'existence.
Sous le soleil d'Afrique ils n'ont pas pris naissance,
Ni dans ce nouveau monde aux Espagnols soumis.
Voyez-les.
Ainsi s'exprime le navigateur sans penser qu'il se met en contradiction avec le titre même de l'opéra. Comment ! Sélika, cette belle esclave qui s'appelle l'Africaine, n'est pas née en Afrique ? Le genre dramatique comporte bien des licences, mais celle-là passe la mesure.
Tout en appartenant à une race inconnue, Sélika et Nélusko ne parlent pas moins couramment la même langue que les membres du conseil, et Sélika serait assez disposée à revendiquer son titre de fille d'Eve, si son farouche compagnon ne l'invitait au silence, en lui rappelant qu'elle est reine quoique esclave :
Pour être dans les fers, n'es-tu plus souveraine ?
Par les dieux que notre île adore, par Brahma,
Ne trahis pas ton peuple, ô reine Sélika !
Don Pedro use de son influence pour faire repousser par le conseil la demande de Vasco. Celui-ci s'emporte, cite l'exemple de Christophe Colomb, insulte le tribunal et s'écrie :
Si la gloire de ma patrie
Par vous est lâchement trahie,
Tribunal aveugle et jaloux,
La honte un jour retombera sur vous.
Des vers si plats, proposés à la musique de Meyerbeer, méritent.... la prison. Aussi le grand inquisiteur y fait conduire immédiatement l'orgueilleux et peu poétique Vasco de Gama. Malgré les fautes du livret, et grâce à la musique, ce premier acte a de la grandeur et de l'intérêt. C'est le meilleur de l'opéra.
Au second acte, Vasco est endormi dans sa prison. Sélika veille auprès de son maître, pour lequel elle a conçu une violente passion. Nélusko, cédant à un accès de jalousie, veut poignarder Vasco. Sélika arrête son bras, et s'acquitte ainsi envers son bienfaiteur autant par amour que par reconnaissance. Elle ne fait pas mystère de ses sentiments :
De sa souffrance
Je me sens mourir.
Puisse le calme revenir
Dans ton cœur agité, toi qui, voyant mes larmes,
Pour m'acheter vendis tout, jusques à tes armes.
Voilà qui est bien mal écrit en français. Quand on est académicien, on devrait avoir plus de souci de sa gloire.
Il y a une carte de géographie accrochée au mur de la prison, et la sauvagesse Sélika paraît l'avoir étudiée à fond. Elle démontre au navigateur portugais qu'il n'est qu'un ignorant, qu'il doit suivre telle route et arriver à une grande ire. Vasco, touché de la leçon de géographie plus encore que des charmes de l'institutrice, jure à Sélika un amour éternel. Il est surpris au milieu de sa déclaration par la visite d'Inès qui, pour le sauver, a consenti à épouser le président du conseil ; ce qui est d'une invraisemblance choquante. Vasco s'aperçoit qu'Inès est jalouse de Sélika. Que fait-il pour calmer ses soupçons ? Il a la bassesse de la lui céder à titre d'esclave ainsi que Nélusko. Voilà un héros d'opéra à la façon de M. Scribe.
Le troisième acte se passe sur le fameux vaisseau dont la construction a retardé de plusieurs mois la première représentation de l'ouvrage. Don Pedro, accompagné d'Inès, commande l'expédition ; mais, en réalité, il suit les conseils de Nélusko qui, pour assouvir sa soif de vengeance, fait faire de fausses manœuvres, et envoie le navire se briser contre les écueils. Vasco a frété un bâtiment à ses frais ; il a suivi Don Pedro ; effrayé du péril qui menace son rival, il l'aborde et l'en informe. Don Pedro méconnaît le sentiment qui le fait agir, et ordonne que Vasco soit attaché au grand mât et fusillé. Au moment où il donne cet ordre, le vaisseau se brise sur des rochers, et une troupe de sauvages l'envahit aussitôt. D'où viennent ces sauvages ? Comment ont-ils pu arriver jusqu'au bâtiment sans qu'on se soit douté de leur présence ? C'est ce qu'on ne s'est pas mis en peine d'expliquer.
Sélika a repris, dans le quatrième acte, les attributs de sa royauté insulaire. Tous les prisonniers, au nombre desquels se trouvent Vasco de Gama, vont être égorgés. Pour sauver un amant aussi lâche qu'infidèle, Sélika imagine de déclarer qu'il est son époux. Pour le prouver, tous deux accomplissent les cérémonies en usage chez ces peuplades barbares. Non seulement Vasco s'y soumet ; il renchérit encore sur ses protestations d'amour du second acte :
Vers toi, mon idole,
Tout mon cœur s'envole,
Et pour toi j'immole
Ma gloire à venir.
D'amour frémissante
Mon âme est brûlante,
L'espoir et l'attente
Me font tressaillir.
Les vers ne sont pas meilleurs, ni les serments plus sincères. La voix d'Inès se fait entendre, et les feux de Vasco changent de direction pour la quatrième fois.
Quant à la pauvre Sélika, il ne lui reste plus qu'à mourir. Comme Didon, une vraie Africaine au moins celle-là, elle ne se perce pas le sein d'un glaive sur un bûcher, en maudissant le perfide Troyen qui l'abandonne ; elle choisit un genre de mort plus bizarre et aussi impossible que les circonstances qui ont amené ce tragique dénouement. Elle ordonne à Nélusko de favoriser le départ d'Inès et de Vasco. Dès qu'elle voit le navire gagner la pleine mer, elle se couche sous un mancenillier, et, s'abandonnant à son désespoir amoureux, elle meurt. Le fidèle et incompris Nélusko accourt pour recueillir le dernier soupir de sa souveraine adorée. A son tour, il aspire à longs traits les fleurs du mancenillier et subit le même sort. L'ombrage de cet arbre est-il donc mortel ? M. Scribe a dit oui, les naturalistes disent non. Si l'analyse que nous venons de faire du livret de l'Africaine démontre les défauts les plus saillants de la conception littéraire de la pièce, que serait-ce donc si on relevait les pensées ridicules émises par chaque personnage, et les expressions grotesques, et les fautes de français ?
Meyerbeer plus qu'un autre intervenait dans la composition du livret. Il donnait des indications, demandait des scènes, des changements, des mots même appropriés à ses pensées musicales. Il n'était pas toujours heureux ; car le sens littéraire n'était pas chez lui très exercé ; cependant c'est à cette volonté indépendante et ferme que nous devons la magnifique scène de la conjuration, des Huguenots, le duo du quatrième acte, composés sur la demande du musicien par M. Emile Deschamps au défaut de Scribe. En général, la solidarité du poète et du musicien ne saurait être déclinée par ce dernier. C'était l'avis de Weber, qui s'exprimait ainsi dans une de ses lettres : « Un compositeur est responsable du sujet qu'il traite : vous ne vous imaginez peut-être pas qu'on mette un libretto dans la main d'un compositeur, comme dans celle d'un enfant l'on met une pomme. »
Une fois ces réserves faites, il ne nous reste plus qu'à admirer ce merveilleux effet des deux forces de l'art : le rythme et l'harmonie mélodieuse. La nature des idées nous reporte plus volontiers à l'époque des Huguenots qu'à celle du Prophète ; mais le style est devenu d'une clarté suprême sous la plume exercée de l'infatigable maître, et, sous ce rapport, le même fait se remarque entre les Huguenots et l'Africaine qu’entre le Don Juan de Mozart et sa Flûte enchantée. Dans les premiers ouvrages, plus de force dramatique, plus de souffle inspiré ; dans ceux de la dernière heure, un exercice plus magistral de la faculté d'écrire, une expression immédiate et limpide de la pensée, la perfection de la forme en un mot. Les preuves de cette thèse nous entraîneraient trop loin. Le lecteur bénévole suppléera par l'étude de la partition à ce que nous ne pouvons qu'indiquer ici.
Personne n'a gardé plus constamment que M. Fétis une foi robuste dans le génie de Meyerbeer et n'a plus contribué que lui à consolider sa gloire. Ce fut à lui que la famille du compositeur s'adressa pour diriger l'étude du chef-d’œuvre et présider à son exécution. Le vieil athlète musical se voua pendant de longs mois à cette tâche ardue avec une activité que son amitié pour l'illustre maître et ses quatre-vingts ans rendaient admirable et touchante. Le principal interprète choisi par Meyerbeer, le ténor Naudin, a failli compromettre le succès de l'Africaine par son jeu insuffisant, son accent étranger, sa déclamation ridicule.
Le ténor Villaret remplaça Naudin vers la fin de 1866, et le rôle de Vasco y gagna. Son caractère, mal dessiné par Scribe, l'empêche de devenir meilleur.
Si nous voulions signaler les beautés musicales que renferme cette belle partition, il nous faudrait presque tout citer. Nous devons nous borner à rappeler les morceaux principaux. Dans le premier acte, la romance d'Inès : Adieu, mon doux rivage, gracieusement accompagnée par la flûte et le hautbois ; le grand finale, qui renferme cinq scènes développées, et dont l'effet puissant peut être comparé à celui de la bénédiction des poignards dans les Huguenots. L'air du sommeil, qui ouvre le second acte : Sur mes genoux, fils du soleil, est ravissant. C'est une berceuse originale, pleine d'abandon, et cependant entrecoupée d'accents très dramatiques. L'air de Faure : Fille des rois, à toi l'hommage, a bien le caractère sombre qui convient à ce sauvage fanatique. Le finale de ce second acte est sans exemple au théâtre. C'est un septuor vocal sans accompagnement, dont l'effet est aussi neuf qu'imprévu. Dans l'acte du vaisseau, on ne remarque que trois morceaux : le gracieux chœur de femmes : Le rapide et léger navire ; la prière : O grand saint Dominique, et la ballade chantée par Faure : Adamastor, roi des vagues profondes, qui est bien supérieure au Piff paf des Huguenots, et au chant analogue dans le Prophète : Aussi nombreux que les étoiles.
La grande marche indienne, qui accompagne la cérémonie du couronnement de Sélika, ouvre le quatrième acte. Par l'originalité du rythme, la disposition des masses instrumentales, le goût avec lequel sont groupées les diverses sonorités de l'orchestre, cette marche indienne est le chef-d’œuvre de Meyerbeer, et ne le cède en rien à l'effet de l'ouverture si admirable de Struensée. Nous passons rapidement sur l'air de Vasco : Paradis sorti du sein de l'onde ; les phrases mélodiques en sont ravissantes ; mais la situation du héros au milieu des sauvages, les paroles qu'il leur adresse : « Eh ! par pitié pour ma mémoire, laissez-moi la vie ; me priver de la gloire d'avoir découvert votre île ! Vous ne le voudrez pas ! » tout cela est ridicule. L'oreille est charmée ; mais le sourire est sur les lèvres. Nous arrivons au grand duo : ici, tout est admirable, enivrant, suave. La passion tendre, l'extase de l'amour, ont rarement été exprimées avec cette force. On a eu tort de le comparer au duo du quatrième acte des Huguenots. Il n'y a d'analogie que dans les phrases : Nuit d'ivresse, et Tu l'as dit : oui, tu m'aimes ! Tout le reste est aussi dramatique que le duo de l'Africaine l'est peu. Au début du cinquième acte, l'arioso chanté par Mlle Battu : Fleurs nouvelles, arbres nouveaux, a été supprimé, ainsi qu'un tiers de la partition originale. Les parties supprimées ne sont pas moins bien traitées et moins intéressantes que les morceaux conservés. L'impossibilité de faire durer une représentation sept ou huit heures a fait consommer ce sacrifice. La grande scène du mancenillier est annoncée par le fameux prélude à l'unisson qui électrise la salle. Cette phrase vigoureuse est dite par les violons, altos, violoncelles, clarinettes et bassons. La nature de l'effet produit tient plus à la sonorité et à la bonne exécution qu'à l'invention mélodique ; il en résulte une sensation plutôt acoustique que musicale. Sélika chante, pendant ce dernier tableau, des mélodies tour à tour suaves, véhémentes, pleines de caresses et de passion. L'orchestration dialogue admirablement avec cette sauvagesse qui veut mourir non de désespoir, mais d'amour. Cette situation imaginée par les auteurs est si forcée que le spectateur est peu ému. Pourquoi n'avoir pas simplement donné à Sélika abandonnée les sentiments de douleur, d'égarement, de passion désespérée des Didon, des Sapho, des Ariane ? Meyerbeer n'aurait pas été moins puissant, moins inspiré, et cette dernière scène, traitée par lui, aurait certainement fait pâlir les quinze ou vingt opéras consacrés à peindre une douleur toujours sympathique, parce qu'elle est naturelle et légitime.
Le public préférera probablement Robert et les Huguenots, peut-être même le Prophète à l'Africaine ; mais cette dernière partition offre aux musiciens une telle abondance de richesses rythmiques, de combinaisons harmoniques et instrumentales, qu'elle sera à leurs yeux le monument le plus impérissable de la gloire de Meyerbeer. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Scribe et Meyerbeer s'étaient proposé de revoir et de modifier ce grand ouvrage : la mort les enleva l'un et l'autre avant la mise à l'étude de l'Africaine. Elle surprit l'auteur de Robert et des Huguenots à Paris, le 2 mai 1864. — C’est F.-J. Fétis qui a présidé aux répétitions du dernier opéra de Meyerbeer.
Centième représentation : le 9 mars 1866. Cent représentations en moins d'une année, c'est là un fait à enregistrer dans les annales de l'Opéra. Qu'on se garde surtout d'en conclure que l'Africaine est le chef-d'œuvre de Meyerbeer. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
« Principaux personnages : Vasco de Gama ; Nélusko, hindou de Madagascar ; Sélika, reine hindoue de Madagascar ; Inès, fiancée de Vasco, puis femme de Don Pedro ; Don Pedro, grand de Portugal.
L'action se passe, aux deux premiers actes, à Lisbonne ; au troisième en mer, au large de Madagascar ; aux deux derniers, à Madagascar. Début du XVIe siècle.
Oyez, lecteurs, une bien étrange histoire. C'est celle de la conquête de Madagascar et de la route des Indes par Vasco de Gama, telle que l'écrivit pour Meyerbeer Eugène Scribe, de l'Académie française. Mais qu'il soit d'emblée entendu que ni la vérité historique, ni la vraisemblance, ni le simple bon sens n'ont rien à y voir.
Le premier acte met en scène ce que M. Etienne Destranges appelle pittoresquement « la discussion du budget de la marine à la Chambre portugaise », en un temps où il n'y avait pas de Chambre portugaise. Diaz a péri en cherchant à doubler le Cap des Tempêtes. On l'ignore encore en Portugal, mais un membre de l'expédition, Vasco de Gama, vient d'en apporter la nouvelle et tout à l'heure il va se présenter devant le conseil pour dire sa certitude du succès si l'on veut bien lui confier le commandement d'une expédition nouvelle. Vasco est parti depuis deux ans, laissant au pays une fiancée, Inès, fille de don Diègue. Il ramène avec lui deux captifs, des Hindous de Madagascar capturés sur la côte d'Afrique, d'où ce nom usurpé d'Africaine donné à Sélika. En son pays Sélika était reine. Elle est esclave aujourd'hui, mais tandis que son compagnon de captivité Nélusko ne respire que la vengeance, la noble femme a laissé dans son cœur pénétrer l'amour, l'amour pour celui qui fut son ravisseur et qui l'a traitée en maître.
Le conseil refuse à Vasco le vaisseau qu'il réclame, et comme il proteste, on le met dans les fers. C'est dans sa prison que nous le retrouvons au second acte. Il partage sa captivité avec Sélika et Nélusko. Ce dernier veut frapper dans son sommeil Vasco qu'il exècre, mais Sélika veille et sauve le Portugais. Elle lui donne, en outre, une savoureuse leçon de géographie, lui montrant sur la carte la place qu'occupe l'île de Madagascar !
Inès vient voir Vasco dans sa prison, accompagnée de Don Pedro. Le navigateur apprend du même coup que le roi lui fait grâce et lui rend la liberté, qu'Inès a acheté ce bienfait du prix de sa main en acceptant don Pedro pour époux, enfin que don Pedro vient de se voir confier le commandement d'une expédition aux Indes par le Cap des Tempêtes, pour laquelle il utilisera sans façon les documents de son rival. Sélika, qui a tout entendu et qui comprend le portugais aussi bien que la lecture des cartes, est dévorée de jalousie lorsqu'elle apprend l'amour de Vasco pour Inès. Vasco, qui ignore le doux penchant de sa captive, outrage celle-ci sans le vouloir en l'offrant en cadeau, ainsi que Nélusko, à Inès et à son époux. Le confiant Pedro accepte innocemment les services de Nélusko, qui s'offre comme pilote dans le seul but d'anéantir l'expédition. Pedro, Inès et les deux captifs voyageront de conserve. Mais ils seront précédés sur la route des Indes par Vasco, qui sitôt libre réalise tout ce qu'il possède et achète un vaisseau afin de défendre sa gloire dont on veut le frustrer.
Le troisième acte se passe en mer, à bord du vaisseau de don Pedro. Le Cap des Tempêtes est doublé et l'on vogue maintenant vers le nord. Tout fait prévoir un heureux succès, mais Nélusko rit dans sa barbe et conduit le navire vers les récifs qui défendent l'approche de Madagascar. A l'horizon, bien loin, on distingue depuis quelques jours une mystérieuse voile blanche, — le vaisseau de Vasco.
Et voici que fond la tempête. Voyant le danger couru par le vaisseau amiral, Vasco saute dans un canot et vient avertir Pedro de changer sa course. Sa noble initiative est payée par l'insulte et finalement Pedro fait enchaîner son bienfaiteur et veut le faire mettre à mort. Il n'en a pas le temps : le navire touche un récif, des naturels l'envahissent et tout l'équipage est emmené en captivité pour être livré aux plus terrifiants supplices. Sélika, reconnue, est acclamée comme une souveraine. C'est elle aujourd'hui qui est reine, et Inès passe au rang de captive.
L'acte suivant est celui du couronnement de Sélika. Le dévouement de Nélusko pour sa souveraine est aveugle. Est-ce de l'amour ? Non, sans doute, il n'oserait. La plupart des Portugais ont été massacrés. Vasco, Inès vivent encore, mais Vasco croit qu'Inès a péri. Une scène bien touchante est celle où Vasco supplie les moricauds de le laisser rejoindre son vaisseau, afin que la Société de Géographie ne perde pas le bénéfice de ses découvertes. Le croirait-on ? Ces raisons laissent froids les naturels de Madagascar, qui s'apprêtent à abattre l'explorateur comme s'il s'agissait d'un mortel ordinaire. Mais Sélika veille. Elle déclare que Vasco est son époux, ce qui le rend inviolable et sacré pour les Hindous. Le Portugais finit par s'apercevoir que la reine l'aime — il y a mis le temps — et comme il croit Inès morte, il n'hésite pas à l'aimer à son tour. Mais à la fin de l'acte, il s'aperçoit que son ex-adorée vit encore. Il n'en sera pas moins fidèle à ses serments, sans réussir toutefois à calmer la jalousie dans le cœur de la pseudo-africaine.
Comment sortir d'une situation si délicate ? Sélika sera sublime jusqu'au bout. Elle rendra Vasco à sa patrie et à la Société de Géographie ; elle renverra avec lui Inès, sa rivale ; puis elle se rendra sous le mancenillier dont l'ombre verse l'ivresse et la mort. Là, elle s'endormira pour toujours en regardant s'éloigner celui qu'elle adore. C'est là que Nélusko et son peuple recueilleront son dernier soupir. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« Paroles de Scribe, musique de Meyerbeer — des complices de longue date qui avaient déjà sur la conscience les maléfices de Robert le Diable, les massacres de la Saint-Barthélemy dans les Huguenots, et ceux des anabaptistes dans le Prophète.
L'Africaine — exécutée pour la première fois à Paris sur la scène de l'Académie impériale de Musique le 28 avril 1865 — a été représentée après la mort de Meyerbeer. Le compositeur ne cessait de retoucher cette œuvre, commencée en même temps que le Prophète, c'est-à-dire depuis cinq lustres ! Il ne pouvait se décider à la livrer au public, n'étant jamais entièrement satisfait de son travail. Si bien qu'on trouve à la Bibliothèque de l'Opéra « quatre » partitions différentes de l'ouvrage, et complètement orchestrées... c'est d'ailleurs le seul qui ait atteint, en moins d'un an, la centième représentation. Il a été créé par Faure et Marie Sass, le livret nous l'apprend, et il contient quatre pages de distribution détaillée, le livret ! C'est celui d'un opéra géographique dédié à Vasco de Gama ; parmi les nobles étrangers qu'il met en mouvement, s'agitent principalement des « Hindous de Madagascar », et comme une partie de l'action se déroule dans ce pays et qu'il faut à l'explorateur le temps d'y arriver, une petite note, coulée discrètement dans les programmes, insinue qu'entre le 3e et le 4e acte un entracte de vingt minutes est nécessaire pour la plantation du décor : cela se passe à grand spectacle... nous allons tâcher de nous y retrouver.
***
La Cour de Portugal est réunie. Elle est beaucoup moins gaie que ne l'ont prétendu les auteurs de le Jour et la Nuit. Le Grand Inquisiteur y promène sa silhouette mal réputée ; il émet des idées étroites. La nouvelle du décès d'un explorateur, Bernard Diaz, péri en mer, est assez fraîchement accueillie. Mais la petite Inès, fille de Dom Diégo, pleure sur le trépas de Vasco de Gama, porté par erreur — ces agences ! — sur la liste des disparus.
Dom Pedro voit d'un mauvais œil le chagrin de la jeune fille, dont la main lui a été promise... Il devine anguille sous roche... Or, justement, la roche a laissé s'échapper l'anguille : Vasco de Gama n'est pas mort. Il vient l'affirmer lui-même, en pleine discussion du « budget de la marine ». Et, à la manière de Christophe Colomb, il voudrait faire partager aux brillants seigneurs qui l'entourent sa conviction et cette ardeur qui l'entraînent vers l'inconnu : un monde est là, qu'il se fait fort de découvrir, et il produit ses témoins, deux captifs hindous, Nélusko et Sélika. Mais nul n'est prophète en son pays. Ces messieurs de l'Inquisition sont réfractaires au progrès ; et le gouvernement s'empresse de refuser au navigateur la subvention sollicitée. Bien plus, on s'oppose à toute expédition nouvelle : la flotte est consignée dans le port. Vasco de Gama essaye vainement d'une interpellation suprême, regrettable par le choix des termes — et se voit aussitôt incarcéré dans le cachot que l'on réserve aux voyageurs récalcitrants.
Ce cachot, comme toutes les prisons entre cour et jardin, devient immédiatement un foyer d'intrigues où les femmes vont entrer en scène. C'est d'abord l'esclave Sélika, importée d'Afrique. Elle pénètre auprès de son maître endormi et révèle les sentiments qui l'animent à son sujet. Native de Madagascar, elle est de sang royal — de nos jours, elle se produirait sur de moins austères tréteaux. — Cette ancêtre de Ranavalo, qui a de bons principes, commence par protéger Gama contre les coups expéditifs de Nélusko, son serviteur, farouche partisan de l'autonomie, et, à ce titre, ennemi de la gent exploratrice. En matière de fanatisme, c'est un cousin lyrique du parpaillot « Marcel » des Huguenots. Mais, non contente de lui avoir sauvé la vie, Sélika réveille Vasco pour lui indiquer le chemin du cap de Bonne-Espérance. Et, comme en matière de géographie, elle est aussi forte sur la carte du Tendre que sur celle des mers et des continents noirs, elle compte bien arriver, par « Reconnaissance », à « Amour »...
Mais elle a compté sans Inès, qui vient enfin d'obtenir la grâce de celui qu'elle aime et accourt le lui annoncer. Vasco de Gama ne sait comment lui exprimer sa gratitude, et il ne trouve rien de mieux que de lui faire hommage de ses deux captifs, ainsi qu'avaient coutume d'en user les Chevaliers Errants, dans le Cycle de la Table Ronde. Cependant, Inès a payé bien cher la délivrance du prisonnier : dom Pedro, profitant de ce que son rival avait disparu de la circulation, vient d'épouser la jeune fille en la persuadant que son amoureux, infidèle, s'était épris de l'étrangère. C'est en faveur de ce mariage que le souverain consentit à l'élargissement de Vasco, désormais inoffensif... d'autant plus que Pedro, décidément machiavélique, a trouvé moyen de se faire nommer président du Conseil, et, à ce titre, s'est confié la mission de découvrir les Indes — en mettant à profit les plans de l'explorateur ; Nélusko, qui a son idée, se propose comme guide. Et, naturellement, Inès et Sélika font partie de l'expédition... Quant à Vasco de Gama, il a mystérieusement quitté le port, cinglant de son côté vers l'aventure, mais sûr de la bonne route que lui a révélée l'Africaine.
Sur mer, Nélusko va conduire à sa perte l'équipage, confiant en ses qualités de pilote — comme dans du Jules Verne... Il guette la tempête aux approches du terrible cap, et précipitera le navire sur les récifs. Vasco n'est pas loin. Le vaisseau qu'il a pu fréter précédait celui de Pedro. Mais il connaît les passes, et comprenant le péril couru par son compétiteur, il n'hésite point à mettre une embarcation à flot pour venir l'avertir du danger et, si possible, sauver Inès. Aveuglé par la jalousie, don Pedro ne veut rien entendre ; il ordonne que l'on s'empare de Gama et il l'envoie, les fers aux pieds, à fond de cale... Tout à coup, le navire touche un écueil ; Nélusko a réussi ! Des naturels surgissent ; ils massacrent une partie des envahisseurs et emmènent les autres en captivité. Seul, Vasco sera protégé, car Sélika, devenue reine, l'a désigné pour son époux... Et l'inconstant abandonnerait tout souvenir d'amour et toute idée de gloire dans cette ambiance grisante de tropicale volupté... si la voix d'Inès, marchant au supplice, ne venait l'arracher brusquement à son nouveau rêve... Après quelques imprécations à la Didon, Sélika finit par se résigner. Elle sacrifiera son bonheur aux destinées triomphantes de l'Européen. C'est elle-même qui assure son embarquement ; elle lui rend sa fiancée... Bientôt, à l'horizon, disparaît une voile symbolisant l'adieu d'Inès et de Vasco de Gama... et, poétiquement, la petite Africaine s'endort dans cette exaltation mortelle, mais suave, que sécrète le mancenillier. »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
Tragédie burlesque, mêlée de prose et de couplets, paroles et musique de M. Hervé, représentée aux Folies-Nouvelles en mai 1856.
AGAMEMNON
Tragédie d'Eschyle, adaptée en français par Henri de Bornier, musique grecque reconstituée par Charles de Sivry ; représentée à l'Opéra de Paris (des extraits) le 26 janvier 1886. => fiche technique
AGAR
Scène biblique, livret de Paul Collin, musique de Georges Jean Pfeiffer, représenté en mars 1875.
AGATHE ET LISMORE ou LA DUPE DE LUI-MÊME
Opéra-comique en un acte, paroles anonymes, musique de Solié, représenté au théâtre Montansier le 19 mars 1803.
ÂGE D’OR (L’)
Pièce féerique en trois actes et neuf tableaux de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, musique de Louis Varney, représentée au Théâtre des Variétés le 01 mai 1905, avec Mmes Marie Magnier, Tariol-Baugé, Eve Lavallière, Jeanne Saulier, Ginette, MM. Albert Brasseur, Prince, Paul Fugère, Claudius, Dambrine, Vauthier, Emile Petit, Carpentier.
AGENCE CROOK AND Cie (L’)
Vaudeville-opérette en quatre actes, paroles de Maurice Ordonneau, musique de Victor Roger, représenté au théâtre des Folies-Dramatiques le 28 janvier 1898.
AGENCE EST AU TROISIÈME (L’)
Opérette en un acte, livret d’Amédée de Jallais et Louis Péricaud, musique d'Herpin, représentée au concert de la Scala le 10 avril 1885.
AGENCE LÉA (L')
Fantaisie d'actualité en un acte, paroles de Miguel Zamacoïs, musique de Rodolphe Berger, Justin Clérice et Édouard Mathé, représentée au théâtre des Capucines le 31 janvier 1902.
AGENCE RABOURDIN (L')
Opérette en un acte, livret de Georges Dorfeuil, musique de Firmin Bernicat. Création à l'Eldorado le 17 décembre 1878. => partition et livret
ÂGES (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, livret de Fuzelier, musique de Campra. Création au Théâtre de l'Opéra (1re Salle du Palais-Royal) le 09 octobre 1718.
Interprètes : Lemire, Dubourg, Muraire, Cochereau, Mantienne, Thévenard, Guesdon, Dun père et Dun fils; Mlles Tulou, Poussin, Antier.
Ballet : Dupré, Dumoulin, Ferrand, Dangeville et Laval ; Mlles Prévost, Guyot, Dupré, Brunel, Châteauvieux et Leroy.
Reprise à l'Opéra en 1724.
AGIS
Parodie en un acte et en prose d'Agis, tragédie de Joseph-François Laignelot (1779), livret de Jean-François-Thomas Goulard, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 02 août 1782.
AGNEAU DE CHLOÉ (L')
Pastorale en un acte, livret de Clairville, musique d'Edouard Montaubry, créée au Théâtre-Lyrique le 09 juin 1858. => fiche technique
AGNÈS DE CHÂTILLON ou LE SIÈGE DE SAINT-JEAN-D'ACRE
Opéra-héroïque en trois actes, paroles de Planterre, musique de Loise, représenté au théâtre Louvois vers 1792.
AGNÈS ET FÉLIX ou LES DEUX ESPIÈGLES
Opéra-comique en deux actes, paroles de Demoustier, musique de Devienne, représenté à Feydeau le 24 août 1795. Les deux jeunes gens voulurent se marier malgré la volonté de leurs parents. On les surprend ensemble. Le père de Félix, qui est juge, met son fils en prison. Agnès se déguise en garçon, gagne le guichetier qui en fait une sentinelle. Les deux espiègles trouvent moyen d'enfermer le juge et le geôlier, de s'évader et de se faire pardonner. La musique est d'une insignifiance complète.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AGNÈS ET OLIVIER
Opéra-comique en trois actes, livret de Jacques-Marie Boutet de Monvel, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 10 octobre 1791.
AGNÈS SOREL
Opéra en trois actes, musique de De Peellaert, représenté à Bruxelles en 1823.
AGRÉMENTS CHAMPÊTRES (LES)
Divertissement, musique de Chauvon, musicien ordinaire de la musique du roi vers 1740 ; il a publié cet ouvrage.
AGRICOL VIALA ou LE JEUNE HÉROS DE LA DURANCE
Fait historique, paroles de Philippon de la Madeleine, musique de Jadin, représenté sur le théâtre des Amis de la Patrie (salle Louvois) le 01 juillet 1794.
AGRICOL VIALA ou LE HÉROS DE TREIZE ANS
Opéra-comique en un acte, en prose, livret de François-Xavier Audouin, musique de Bernardo Porta. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 01 juillet 1794. (Non imprimé.)
AGRICOL VIALA ou LE HÉROS DE LA DURANCE
Opéra-comique en un acte et en prose, livret de Claude-François Fillette-Loraux, musique d'Henri Montan Berton, représenté sur le théâtre Feydeau le 09 octobre 1794. (Non imprimé.)
AH ! C'T' INDIEN !
Opérette bouffe en un acte, livret de Céhem et Ghédé, musique de Firmin Bernicat. Création aux Folies-Bergère en 1874. => fiche technique
AH ! DES BÊTISES
Revue en quatre actes, livret d’Amédée de Jallais, musique nouvelle d’Eugène Déjazet, représentée aux Délassements-Comiques le 12 mars 1874.
AH ! LE BON BILLET
Opérette en un acte, livret de Bureau et Jattiot, musique de Toulmouche, représentée à la Renaissance le 06 décembre 1882.
AHASVÉRUS
Scène lyrique et dramatique, poème de Augé de Lassus, musique de Henri Hirchmann, couronnée par l'Académie des beaux-arts au concours Rossini et exécutée au Conservatoire le 26 novembre 1893.
« On connaît l'histoire, au plutôt la légende d'Ahasvérus, sur laquelle M. de Lassus a construit un poème bien coupé pour la musique et qui offrait d'heureux contrastes au compositeur. M. Hirchmann était un jeune artiste de vingt ans, élève de M. Massenet, qui a écrit sur ce livret une partition fort intéressante et, chose assez rare aujourd'hui, parfaitement musicale. M. Hirchmann, en effet, n'est ennemi ni du rythme ni de la tonalité ; il ne module que lorsque cela lui paraît nécessaire ; enfin, il a des idées et il n’hésite pas à s'en servir d'une façon normale. Le public est si bien déshabitué de tout cela depuis quelques années que sa surprise a été grande et qu'il a fait une véritable fête à l’auteur d'une œuvre sage, bien conduite, construite avec habileté et digne d'un réel intérêt. Il y a de la force et une certaine puissance dans la partition d'Ahasvérus, il y a aussi de l'élégance et de la grâce, il y a enfin, lorsqu'il le faut, du sentiment et de l'émotion. Le plan est généralement solide, l'instrumentation suffisamment travaillée, la partie chorale sonore et colorée. Tout le second tableau est très scénique, très vivant, et le chœur final est plein de chaleur. Le prélude instrumental du troisième est absolument charmant et d'une couleur exquise, le chœur féminin est plein de grâce, et le duo d'Ahasvérus et de Marie est solidement construit ; le chœur des soldats, au quatrième tableau, a de l'éclat et de la vigueur ; le passage de la caravane, au cinquième, est bien venu et d'un bon effet ; enfin, au sixième, le chœur des femmes : Vers toi le ciel m'adresse, accompagné con sordini, est plein de charme et de douceur, et son joli chant de violons, auquel vient bientôt s'ajouter la harpe, lui donne une couleur délicieuse. Il y a bien dans tout cela parfois un peu d'inexpérience ; on souhaiterait sans doute une prosodie musicale plus fidèle à la prosodie poétique, plus accentuée surtout, mais la somme des qualités l'emporte singulièrement sur celle des défauts, et cette œuvre a été, on peut l'affirmer, un excellent début pour un tout jeune compositeur. Elle était chantée par Mlle Éléonore Blanc, MM. Scaramberg et Auguez. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
AÏDA
[Aida]
Opéra en quatre actes et sept tableaux, argument de Mariette Bey, mis en prose par Camille Du Locle dont Antonio Ghislanzoni a tiré le livret italien en vers, musique de Giuseppe Verdi.
Personnages : Aïda, esclave éthiopienne d’Amnéris (soprano) ; Radamès, capitaine de la garde égyptienne (ténor) ; Amnéris, fille du roi d’Egypte (mezzo-soprano) ; Ramphis, grand-prêtre égyptien (basse) ; Amonasro, roi d’Ethiopie, père d’Aïda (baryton) ; le Roi d’Egypte (basse) ; un messager (ténor) ; des prêtres, des soldats, des esclaves éthiopiens, des prisonniers, des égyptiens, etc.
L’action se passe à Memphis et à Thèbes, à l’époque des pharaons.
Cet ouvrage fut commandé par le Vice-roi d'Egypte, Ismail Pacha, pour être créé le 24 décembre 1871, soir de l'inauguration du nouveau théâtre du Caire. Il le fut en effet à cette date, mais dans la traduction italienne d’Antonio Ghislanzoni.
Sa première représentation dans une version française eut lieu à la Monnaie de Bruxelles. Cette version française n’était pas la version originale mais la traduction par Camille Du Locle et Charles Nuitter du livret italien.
A Paris, Verdi ayant d'abord refusé que son œuvre fut montée par l'Opéra, c'est l'éphémère Théâtre Lyrique Ventadour (Théâtre italien) qui présenta le premier la version française de l'ouvrage le 22 avril 1876.
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LE CAIRE (création) 24.12.1871 |
MILAN Scala 07.02.1872 |
PARIS Italiens 22.04.1876 |
LONDRES Covent Garden 22.06.1876 |
Aïda |
Antonietta POZZONI |
Teresa STOLZ |
Teresa STOLZ |
Adelina PATTI |
Amnéris |
Eleonora GROSSI |
WALDMANN |
WALDMANN |
GINDELE |
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Radamès |
Pietro MONGINI |
FANCELLI |
MASINI |
NICOLINI |
Amonasro |
Francesco STALLER |
PANDOLFINI |
PANDOLFINI |
GRAZIANI |
Ramfis |
MEDINI |
MAINI |
|
|
le Roi |
COSTA |
PAVOLERI |
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Un Messager |
BOTTARDI |
VISTARINI |
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Chef d’orchestre |
Giovanni BOTTESINI |
G. VERDI |
G. VERDI |
BEVIGNANI |
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BRUXELLES Monnaie 15.01.1877 |
PARIS Ventadour 01.08.1878 |
NEW YORK Metropolitan 12.11.1886 |
Aïda |
FURSCH-MADIER |
Émilie AMBRE |
HERBERT-FORSTER |
Amnéris |
BERNARDI |
BERNARDI |
M. BRANDT |
Une Prêtresse |
BLUM |
|
|
Radamès |
TOURNIÉ |
NOUVELLI |
C. ZOBEL |
Amonasro |
DEVOYOD |
AUBERT |
ROBINSON |
le Roi | DAUPHIN | ||
Ramfis | MONTFORT | ||
Chef d’orchestre |
J. DUPONT |
LUIGINI |
A. SEIDL |
Première fois à l’Opéra (Palais Garnier) le 22 mars 1880, dans la version française de Du Locle et Nuitter ; mise en scène de Régnier et Adolphe Mayer ; décors d'Emile Daran (1er tableau de l'acte I), Auguste Rubé et Philippe Chaperon (2e tableau de l'acte I, 2e tableau de l'acte IV), Jean-Baptiste Lavastre (acte II), Jean-Louis Chéret (acte III), Antoine Lavastre et Eugène Carpezat (1er tableau de l'acte IV) ; costumes d'Eugène Lacoste.
Mmes KRAUSS (Aïda), Rosine BLOCH (Amnéris), HOWE (la Grande Prêtresse).
MM. SELLIER (Radamès), MAUREL (Amonasro), Auguste-Acanthe BOUDOURESQUE (Ramphis), MENU (le Roi), Etienne SAPIN (le Messager).
Ballet du 2e acte réglé par Louis MERANTE, dansé par Mlles Léa PIRON, Anna MERANTE et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Giuseppe VERDI
Décors de Daran (1er tableau), Rubé et Chaperon (2e et 7e tableaux), J. B. Lavastre (3e et 4e tableaux), Chéret (5e tableau), Lavastre aîné et Carpezat (8e tableau).
Costumes de Eugène Lacoste, avec le concours de M. Maspéro, égyptologue.
Les trompettes de Sax furent spécialement conçues et réalisées en vue de cette première représentation à l'Opéra.
N. B. — Le 15 octobre 1881, la salle du Palais Garnier fut pour la première fois éclairée électriquement. On jouait AÏDA.
Principales représentations au Palais Garnier :
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18.10.1884 100e |
16.03.1887 108e |
23.09.1895 171e |
16.03.1901*
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15.10.1903 [2e acte : 3e et 4e tableaux]
|
23.03.1904** 233e et 28.03.1904** 234e |
06.11.1908***
|
21.12.1908 249e |
28.07.1909
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Aïda |
KRAUSS |
KRAUSS |
BREVAL |
Louise GRANDJEAN |
BREVAL |
BORGO (débuts) |
Alice BARON |
BORGO |
Jane MARIGNAN |
Amnéris |
H. RICHARD |
H. RICHARD |
HEGLON |
Berthe SOYER |
FLAHAUT |
ARBELL (débuts) |
CHARBONNEL |
PASSAMA |
Marianne FLAHAUT |
Prêtresse |
VAUTIER |
PLOUX |
AGUSSOL |
AGUSSOL |
|
AGUSSOL |
AGUSSOL |
AGUSSOL |
LAUTE-BRUN |
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|
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Radamès |
SELLIER |
J. DE RESZKE |
ALVAREZ |
ROUSSELIÈRE |
ALVAREZ |
AFFRE |
ALVAREZ |
ESCALAÏS |
ALTCHEVSKY |
Amonasro |
MELCHISSEDEC |
MELCHISSEDEC |
RENAUD |
Jean NOTÉ |
Jean NOTÉ |
Jean NOTÉ |
Dihn GILLY |
NOTÉ |
Dinh GILLY |
Ramphis |
BOUDOURESQUE |
L. GRESSE |
L. GRESSE |
CHAMBON |
CHAMBON |
CHAMBON |
PATY |
D’ASSY |
PATY |
le Roi |
DUBULLE |
DUBULLE |
DUBULLE |
DELPOUGET |
GRESSE |
A. GRESSE |
LEQUIEN |
PATY |
CERDAN |
un Messager |
Etienne SAPIN |
Etienne SAPIN |
GALLOIS |
GALLOIS |
|
GALLOIS |
LE RIGUER |
LE RIGUER |
REVOL |
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|
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|
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Ballet |
SANLAVILLE |
ROUMIER |
CHABOT |
G. COUAT |
|
VIOLLAT |
G. COUAT |
G. COUAT |
G. COUAT |
Chef d’orchestre |
E. ALTES |
E. ALTES |
P. VIDAL |
|
|
|
P. VIDAL |
P. VIDAL |
P. VIDAL |
* Danse : Mlles G. COUAT, MEUNIER, BILLON, BARBIER, CARRELET, SOUBRIER, MOURET, PARENT, MESTAIS, L. COUAT, BOOS, S. MANTE, DOCKES.
** Danse : Mlles G. COUAT, MEUNIER, BILLON, MOURET, PARENT, MESTAIS, L. COUAT, BOOS, S. MANTE, DOCKES, BOUISSAVIN, SOUPLET.
*** Danse : Mlles G. COUAT, MEUNIER, BILLON, DE MOREIRA, H. LAUGIER, COCHIN, LOZERON, SCHWARZ, B. MARIE, DOCKES, GUILLEMIN, BRÉMONT, MOURET
Il est intéressant de signaler ici les représentations d'Aïda données au théâtre du Châtelet, par la troupe du Metropolitan de New York à partir du 21 mai 1910 :
Mmes Emmy DESTINN (Aida), Louise HOMER (Amnéris).
MM. Enrico CARUSO (Radamès), Pasquale AMATO (Amonasro), Andrès de SEGUROLA (Ramphis), ROSSI (le Roi).
Chef d’orchestre : Arturo TOSCANINI
|
19.07.1911
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10.02.1913 300e |
04.03.1917 316e |
28.02.1925 400e |
12.06.1929 416e (en italien) |
12.06.1933 457e |
25.11.1933* 441e |
Aïda |
Rose FÉART |
M. COMES |
BOURDON |
CROS |
Anna ROSELLE |
CIGNA |
Germaine HOERNER |
Amnéris |
LAPEYRETTE |
LAPEYRETTE |
CHARNY |
M. CARON |
Georgette CARO |
I. POPOVA |
Jeanne MANCEAU |
Prêtresse |
|
LAUTE-BRUN |
LAUTE-BRUN |
Andrée MARILLIET |
Andrée MARILLIET |
Andrée MARILLIET |
Andrée MARILLIET |
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|
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|
|
Radamès |
FONTAINE |
MAJERSKY |
Paul FRANZ |
DUTREIX |
LUCCIONI |
LUCCIONI |
|
Amonasro |
NOTÉ |
DUCLOS |
NOTÉ |
LANTERI |
FORMICHI |
CAMBON |
|
Ramphis |
PATY |
A. GRESSE |
A. HUBERTY |
MAHIEUX |
A. HUBERTY |
MÉDUS |
|
Le Roi |
LEQUIEN |
CERDAN |
A. GRESSE |
NARÇON |
NARÇON |
NARÇON |
|
un Messager |
|
REVOL |
L. DUFRANNE |
MADLEN |
MADLEN |
MADLEN |
|
|
|
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|
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Ballet |
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MEUNIER |
BARBIER |
SIMONI |
HUGHETTI |
SIMONI |
|
Chef d’orchestre |
|
P. VIDAL |
A. VIGNA |
G. GROVLEZ |
H. BÜSSER |
M. CORDONE |
François RÜHLMANN |
* Au 2e acte, 2e tableau : Danse : Mlles SIMONI, CÉBRON, BINOIS, SARABELLE. Mlles Parme, Subra, Thuillant, Binder, Lopez, Colliard.
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09.01.1939* 485e |
17.01.1940** 500e |
23.04.1945 540e |
02.01.1948
|
12.04.1952 600e |
21.04.1952
|
25.05.1952*** 572e |
07.02.1955
|
12.12.1959
|
22.01.1961 656e |
Aïda |
HOERNER |
VOLFER |
HOERNER |
Jeanne SEGALA |
HOERNER |
HOERNER |
Constantina ARAUJO |
Suzanne SARROCA |
Suzanne SARROCA |
|
Amnéris |
ANDURAN |
ANDURAN |
LEFORT |
Inès CHABAL |
BOUVIER |
BOUVIER | Denise SCHARLEY |
Rita GORR |
Rita GORR |
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Grande Prêtresse |
DONIAU-BLANC |
|
DONIAU-BLANC |
DESMOUTIERS |
DESMOUTIERS |
G. DESMOUTIERS |
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BROUDEUR |
||
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|
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Radamès |
LUCCIONI |
KRIFF |
LUCCIONI |
René VERDIERE |
LUCCIONI |
|
Raoul JOBIN |
Raoul JOBIN |
Flaviano LABO |
Gustave BOTIAUX |
Amonasro |
BECKMANS |
CAMBON |
NOUGARO |
René BIANCO |
René BIANCO |
René BIANCO |
René BIANCO |
René BIANCO |
René BIANCO |
|
Ramphis |
MEDUS |
A. HUBERTY |
MEDUS |
MEDUS |
Pierre SAVIGNOL |
HUC-SANTANA |
Pierre SAVIGNOL |
Pierre SAVIGNOL |
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Le Roi |
PERNET |
DUTOIT |
FROUMENTY |
ETCHEVERRY |
Pierre FROUMENTY |
ETCHEVERRY |
Pierre FROUMENTY |
Pierre FROUMENTY |
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un Messager |
DESHAYES |
DELORME |
DESHAYES |
C. ROUQUETTY |
C. ROUQUETTY |
C. ROUQUETTY |
|
C. ROUQUETTY |
||
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|
|
|
|
|
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Ballet |
DYNALIX |
|
VAUSSARD |
GERODEZ |
GERODEZ |
GERODEZ |
|
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Chef d’orchestre |
FOURESTIER |
RÜHLMANN |
FOURESTIER |
FOURESTIER |
G. SEBASTIAN |
André CLUYTENS |
FOURESTIER |
FOURESTIER |
* Reprise : mise en scène de Pierre Chereau ; décors et costumes d'après les maquettes de Jean Souverbie, décors exécutés par Georges Mouveau (1er et 6e tableaux), Maurice Moulène (5e), Emile Bertin (2e et 7e), Deshayes (3e et 4e). Les trompettes de Sax furent à cette occasion remplacées par des trompettes plus modernes, à trois pistons, réalisées par Couesnon. La chorégraphie du ballet fut réglée par Albert Aveline.
« De beaux décors d'un style égyptien très pur, des costumes aux teintes harmonieuses, une mise en scène somptueuse et colorée, qui se déploie particulièrement dans la finale du deuxième acte, témoignent du soin que l'on a apporté à cette reprise, qui a obtenu un très vif succès. » (Larousse Mensuel Illustré, février 1939)
** En janvier 1940 la durée des spectacles ayant été réduite par ordre de la Défense passive, la 500e d'Aïda à l’Opéra eut lieu sans fastes et avec des coupures, intéressant en particulier les interventions de la Grande Prêtresse et celles du corps de ballet.
*** (Production de 1939). Danses : Mlles GERODEZ, SIANINA, DELEPLANQUE, DEVANEL. Mlles Collement, Million, Bertheas, Grimoin, Perrot, Serval, Naud, Assemat, Maximy, Vauchelle, Bizet, Clerambault, Manal, Montbazon, Bertagnol, Audoynaud, Depalle, Pregre, Delaubier, Foret, Delini, Souard, Garry, Davry, Sioza.
Interdit fin 1956, par la Direction des Arts et Lettres, au moment de l'opération aéronavale de Port-Saïd, l'ouvrage fut repris à l’Opéra le 12 janvier 1958 (636e représentation) avec :
Mmes CAMART, puis SARROCA à partir du 2e acte (Aïda), GORR (Amnéris), DESMOUTIERS (Grande Prêtresse).
MM. Paul FINEL (Radamès), BIANCO (Amonasro), SERKOYAN (Ramphis), VAILLANT (le Roi), ROUQUETTY (le Messager).
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER
Autres interprètes dans les principaux rôles à l'Opéra :
Aïda : Mmes MONTALBA (1880), ADINI (1887), DUFRANE (1887), FIERENS (1890), LAFARGUE (1895), GRANDJEAN (1895), PICARD (1897), CHARLES (1899), DEMOUGEOT (1903), BARON (1908), LITVINNE (1908), FEART (1908), MERENTIE (1908), MARIGNAN (1909), Aurora MARCIA (1910), DAUMAS (1912), LESENNE (1912), KOUSNIETZOFF (1913), Carmen MELIS (1916), GOZATEGUI (1917), LUBIN (1917), ALLIX (1918), MUZIO (1920), Maria LLACER (1922), JAKOWLEFF (1925), Xenia BELMAS (1926), BONAVIA (1926), TIRARD (1927), PAPE (1927), ROSELLE (1929), RETHBERG (1930), DAVID (1931), Marjorie LAWRENCE (1933), VERNET (1935), LUCAZEAU (1945), YOSIF (1947), SEGALA (1948), Selma KAYE (1948), RINELLA (1950), ARAUJO (1953), MONMART (1954), TEBALDI (1959).
Amnéris : Mmes Andréa BARBOT (1881), ENGALLY (1882), FIGUET (1883), MARET (1887), RATTNAY-DUMENY (1888), LANDI (1888), MOUNIER (1889), VIDAL (1889), DURAND-ULBACH (1890), DOMENECH (1890), DESCHAMPS-JEHIN (1892), DUFRANE (1895), FLAHAUT (1898), B. SOYER (1899), ARBELL (1904), MARGYLL (1906), PAQUOT D'ASSY (1908), CHARBONNEL (1908), CALVET (1911), BONNET-BARON (1913), CHARNEY (1917), BOREL (1917), DAUMAS (1917), GUERRINI (1917), Yvonne COURSO (1918), ROYER (1918), TODOROVA (1921), SADOWEN (1922), MONTFORT (1923), MATZENAUER (1924), FROZIER-MAROT (1926), CARO (1926), TESSANDRA (1933), MANCEAU (1933), BACHILLAT (1935), ALMONA (1935), SCHENNEBERG (1940), MISTRAL (1942), Marjorie LAWRENCE (1946), CHABAL (1947), HARSHAW (1948), COUDERC (1949), Y. PONS (1949), DISNEY (1950), SCITIARLEY (1952), DELVAUX (1955), LIPTON (1958), BUMBRY (1960).
Radamès : MM. DEREIMS (1882), CAYLUS (1885), MURATET (1887), DEVILLIERS (1887), COSSIRA (1888), DUC (1890), ENGEL (1892), AFFRE (1895), COURTOIS (1897), HANS (198), ROUSSELIERE (1901), SCAREMBERG (1906), GAUTIER (1908), ALTCHEWSKY (1909), MURATORE (1909), ALBANI (1910), GILION (1911), FONTAINE (1911), MAGNERE (1911), CAZENAVE (1912), GRANAL (1913), A. BASSI (1913), LAFITTE (1915), ELIA (1917), SULLIVAN (1917), CARRERE (1918), FONTANES (1918), DARMEL (1918), GOFFIN (1921), VERDIER (1921), DE EGUILEOR (1922), CANALTA (1922), BERGAMASCHI (1923), Eric AUDOUIN (1923), PERRET (1924), DE LAFUENTE (1925), THILL (1925), MORINI (1920), LAZZARO (1929), LAURI-VOLPI (1929), LINDI (1930), KAISIN (1931), MAISON (1935), SAINT-CRICQ (1935), NIEQUECAUR (1940), MEGRET (1943), VERDIERE (1947), TYGESEN (1947), VITOU (1948), GENIN (1949), BURDINO (1949), GALLI A. (1950), JOBIN (1951), PENNO (1954), CAMPAGNANO (1954), OUZOUNOV (1958), LABO (1959).
Amonasro : MM. Jean LASSALLE (1881), BERARDI (1887), DUFRICHE (1892), BARTET (1897), RIDDEZ (1902), DINH-GILLY (1904), TEISSIE (1909), ROSELLY (1912), ROOSEN (1913), LESTELLY (1916), STABILE (1917), ROUARD (1920), CARBELLY (1923), SEVEILHAC (1924), MAURAN (1924), KAKTINS (1925), DOUBROWSKY (1926), FRANCI (1926), BROWNLEE (1930), ENDREZE (1931), SINGHER (1933), FOREST (1933), Louis RICHARD (1935), BORTHAYRE (1951), ROTHMULLER (1952), E. BLANC (1954).
656 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Résumé
L'action se déroule à Memphis et à Thèbes, à l'époque des Pharaons.
Le général Radamès, aimé d'Amnéris, fille du Pharaon, aime Aïda, une esclave éthiopienne. Revenant vainqueur, il est obligé d'accepter en récompense, la main d'Amnéris. Aïda qui a retrouvé son père Amonasro, parmi les prisonniers éthiopiens, est contrainte par lui de dérober à Radamès un important secret militaire. Radamès est arrêté et condamné à périr emmuré dans la crypte du temple d'Isis. Alors qu'il se croit seul, il retrouve Aïda venue pour mourir avec lui.
L'action se passe à Memphis et à Thèbes, à l'époque de la puissance des Pharaons.
ACTE I.
1er TABLEAU : Une salle du palais royal à Memphis.
Ramphis, le grand-prêtre d'Isis, apprend à Radamès, jeune général égyptien, que le choix du chef destiné à conduire l'armée qui combattra les Ethiopiens a été fait. Radamès souhaite vivement être l'élu ; il aime Aïda, une esclave d'Amnéris dont il ignore la naissance, et en est payé de retour [Air de Radamès : Celeste Aida... / O céleste Aïda...].
Amnéris, fille du Pharaon, aime Radamès et tâche de surprendre dans le regard du jeune homme ses sentiments à l'égard d'Aïda. Le Roi survient avec sa suite. Comme un messager apporte la nouvelle que l'armée éthiopienne a de nouveau franchi la frontière de l'Egypte, il fait proclamer que le choix d'Isis s'est porté sur Radamès, lequel reçoit des mains d'Amnéris les insignes du commandement. Tous lui font cortège jusqu'au temple où il revêtira l'armure sacrée, sauf Aïda qui reste en arrière, déchirée dans ses sentiments, car elle est Ethiopienne, fille du roi Amonasro [Air d’Aïda : Ritorna vincitor... / Vers nous reviens vainqueur...].
2e TABLEAU : Le temple d'Isis.
Cérémonie mystique avec danses, au cours de laquelle Radamès reçoit les armes qui doivent lui assurer la victoire.
ACTE II.
1er TABLEAU : Dans l'appartement d'Amnéris.
La fille du roi, entourée de ses femmes qui cherchent à la divertir par des chants et des danses, songe à Radamès. Soupçonnant les sentiments d'Aïda à l'égard du jeune général, elle met la jeune esclave à l'épreuve en lui annonçant, tout d'abord la mort de Radamès, et en démentant ensuite cette nouvelle. La douleur, puis la joie d'Aïda ne lui laissent subsister aucun doute. Blessée dans sa passion et sa dignité, elle se promet bien de triompher de cette misérable rivale [Duo Amnéris-Aïda : Trema ! in cor ti lessi... / Ah ! tremble, esclave !...].
Une musique guerrière annonce l'arrivée de l'armée égyptienne victorieuse.
2e TABLEAU : Aux portes de Thèbes.
C'est la célèbre scène de l'entrée triomphale de l'armée qui a vaincu celle d'Amonasro, roi d'Ethiopie [Marche dite « des Trompettes »]. Amnéris remet elle-même la couronne au vainqueur. A la demande de Radamès, le Roi accorde la liberté aux captifs, sauf à Aïda et à son père Amonasro, qui s'est trouvé parmi eux, mais n'a pas révélé sa qualité de roi.
Le Roi offre ensuite la main de sa fille au vainqueur, qui ne peut refuser. Amnéris triomphe ainsi aisément de sa rivale, cependant que Radamès requiert l'aide divine dans son amour indéfectible pour Aïda.
ACTE III.
1er TABLEAU : Un site au nord du Nil.
Amnéris, conduite par Ramphis, vient prier au temple d'Isis avant l'hymen qui se prépare. Aïda y vient, elle aussi, le cœur anxieux, pour revoir une fois encore Radamès [Romance d’Aïda, dite « Air du Nil » : Oh ! patria mia !... / O mon pays !...]. Son père la surprend et exige qu'elle arrache au général égyptien l'indication de la route que prendra l'armée pour repousser une seconde attaque éthiopienne qui se prépare. Caché dans l'ombre, Amonasro entendra la conversation des amants. Aïda croit corriger sa trahison en proposant à Radamès de fuir avec elle. Mais Amnéris a surpris le coupable entretien et donne l'alarme. Amonasro est tué. Aïda parvient à s'enfuir et Radamès est fait prisonnier.
ACTE IV.
1er TABLEAU : Une salle du palais.
Amnéris est attristée de la trahison de Radamès, dont la condamnation à mort n'est pas douteuse. Cependant si, renonçant à Aïda, il revenait à elle, la fille du Pharaon pourrait encore le sauver... Radamès préfère la mort et descend dans la crypte où il sera muré vivant.
2e TABLEAU.
La scène est divisée en deux étages : la partie supérieure où une cérémonie funèbre est célébrée, à laquelle Amnéris prend part en voiles de deuil ; l'inférieure, qui est le caveau sombre où Radamès attend solitairement la mort. Seul, il ne l'est toutefois pas, car, connaissant la sentence, Aïda y est descendue avant lui, et c'est tendrement enlacés que les deux amants exhalent leurs derniers soupirs [Duo final : O terra, addio... / Adieu séjour de deuil et de misère...].
« Le khédive Ismaïl-Pacha avait demandé au compositeur, dès le mois d'août 1870, un opéra pour inaugurer le nouveau théâtre du Caire. L'ouverture de ce théâtre eut lieu en novembre 1871, et Aïda, comme je viens de le dire, y a été représenté le mois suivant avec une pompe extraordinaire. S'il faut en croire la presse, le vice-roi aurait offert à M. Verdi 150,000 fr. d'honoraires pour son opéra et aurait fait ouvrir par le surintendant Draneth-Bey un crédit de 50,000 fr. pour les frais de la mise en scène. M. Vassali, conservateur du musée de Boulak, aurait fourni la donnée du poème et l'aurait même écrit en prose. M. Camille du Locle l'aurait mis en vers, et M. Ghislanzoni l'aurait enfin traduit en vers italiens à l'usage de M. Verdi. Quant à M. Mariette-Bey, le savant égyptologue, son rôle a été fort important. Saisissant cette occasion d'appliquer ses connaissances archéologiques, il a restauré les éléments de la vie égyptienne au temps des Pharaons ; reconstruit l'ancienne Thèbes, Memphis, le temple de Ptah, dessiné les costumes et réglé l'appareil scénique. C'est au milieu de ces circonstances exceptionnelles que le nouvel opéra de M. Verdi s'est produit. En voici le sujet. Le roi d'Egypte est en guerre avec son voisin le roi d'Ethiopie, Amonasro. La fille de ce roi a été faite prisonnière et est devenue l'esclave d'Amnéris, fille du Pharaon. Toutes deux brûlent de la même flamme pour un capitaine des gardes nommé Radamès. Lorsque le grand prêtre Ramfis annonce que les Ethiopiens s'avancent sur Thèbes, Radamès est désigné par le roi pour marcher contre eux. Il aime Aïda, la fille d'Amonasro, et il ignore que c'est son père qu'il va combattre. Les prêtresses de Ptah chantent des hymnes religieux et on exécute des danses sacrées pour le succès de la guerre sainte. Amnéris reçoit la confidence de l'amour d'Aïda et conçoit contre elle une haine que la pauvre esclave est impuissante à conjurer. Radamès revient vainqueur, on lui décerne les honneurs du triomphe. Le roi Amonasro fait partie des prisonniers éthiopiens. Le Pharaon a récompensé la valeur de Radamès en lui accordant la main de sa fille. Amonasro conjure Aïda d'obtenir de son amant le secret des opérations militaires qui se préparent encore contre leurs compatriotes. Reconquérir ses Etats, délivrer sa fille d'une odieuse captivité, lui faire épouser Radamès, tel est son dessein. Le capitaine arrive ; il se laisse séduire et révèle ce qu'Amonasro veut savoir. Mais Amnéris qui veille surprend Radamès, les prêtres l'arrêtent et les gardes s'emparent d'Aïda et de son père. Pendant le jugement des coupables, Amnéris, qui s'est efforcée en vain de sauver Radamès, s'abandonne au plus grand désespoir. C'est ici que M. Verdi a dû, à mon avis, intervenir dans la composition du scenario, tant il semble préparé pour les effets de musique dramatique à outrance qu'il affectionne. La scène est divisée en deux parties superposées : dans la partie supérieure, le temple ; au-dessous, un souterrain où les deux amants sont enfermés, et pendant que les hymnes retentissent dans le temple, pendant que des prêtres scellent la pierre qui ferme le souterrain, Radamès et Aïda chantent le duo final, l'affranchissement de la vie par la mort et leurs amours éternelles dans les régions célestes vers lesquelles s'élèvent leurs derniers regards. On ne peut nier qu'il y ait une certaine grandeur dans les péripéties de ce poème. Mais n'a-t-on pas abusé de la couleur locale et de l'érudition archéologique ? et puis, n'a-t-on pas atteint les dernières limites de l'invraisemblance en faisant chanter un duo d'amour dans les entrailles de la terre ? Cet opéra a eu pour interprètes, au Caire, Steller, Costa, Medini, Mongini, Mmes Possoni-Anastasi et Grossi. Il a été accueilli avec enthousiasme. Lorsqu'il a été représenté à la Scala de Milan, le 7 février 1872, M. Verdi a été rappelé trente-deux fois sur la scène. Cédant à un entraînement systématique et national, les familles milanaises ont chargé les artistes d'offrir au maître parmesan un sceptre en ivoire et une étoile en diamants, avec le nom d'Aïda en rubis et celui de Verdi en pierres précieuses. Les interprètes étaient Fancelli, Pandolfini, Maini, Mmes Teresina Stolz et Waldmann. Pantaleoni remplaça Pandolfini aux représentations suivantes.
Une petite symphonie fuguée et exécutée pianissimo sert de prélude. Le travail harmonique en est aussi remarquable que l'effet d'expression en est bien rendu. Cette forme scolastique se retrouve encore dans la scène d'introduction, entre Ramfis et Radamès. La romanza de Radamès : Céleste Aïda, est fort gracieuse. Les accords plaqués à l'aigu qui raccompagnent produisent un joli effet. Je ne sais pourquoi le compositeur a compris, d'une façon si mélancolique et si morbide les rêves d'ambition, de gloire et d'amour fortuné du jeune capitaine. Comment ? Radamès voit déjà son amante Aïda couronnée reine par la valeur de son bras :
Il tue bel ciels vorrei ridarti,
Le dolci brezze del patrio suol,
Un regal serto sul crin posarti,
Ergerti un trono vicino al sol,
et il termine sa romance dans un langoureux pianissimo.
Dans la Favorite, il y a une situation analogue. L'air : Oui, ta voix m'inspire, rend avec plus de vérité les sentiments qui animent Fernand. Le chant de guerre : Su ! del Nilo al sacro lido, est d'une facture grandiose et d'une sonorité puissante. Aïda exprime les angoisses que lui cause cette guerre, qui peut être aussi fatale à son père qu'à son amant, et les notes syncopées qu'elle fait entendre sur le motif chanté par Radamès : Per chi piango ? Per chi prego ? Qual poter m'avvince a lui ! forment un des beaux passages de l'opéra. La douleur et l'ardeur guerrière s'y unissent sans se confondre. Cette page seule suffirait à révéler un compositeur dramatique de premier ordre, si M. Verdi ne nous avait pas habitués à des effets semblables dans beaucoup d'autres ouvrages. La scène de désespoir d'Aïda lui a fourni l'occasion d'écrire un air très pathétique. C'est un morceau capital dont le texte a été magistralement interprété par le musicien. Je ne puis m'empêcher de le citer en entier. On sera heureux de constater qu'il y a encore des poètes lyriques dans ce monde.
Ritorna vincitor ! E dal mio labbro
Usci l'empia parola ! — Vincitore
Del padre moi… di lui che impugna l'armi
Per me... per ridonar mi
Una patria, una reggia ! E il nome illustre
Che qui celar mi a forza — Vincitore
De' miei fratelli... ond' io lo vegga, tinto
Del sangue amato, trionfar nel plauso
Dell' Egizie coorti! E dietro il carro,
Un Re…, moi padre… di catene avvinto !
L'insana parola
O Numi sperdete !
Al seno d'un padre
La figlia rendete ;
Struggete le squadre
Dei nostri oppressor !
Sventurata ! che dissi ? E l'amor mio?
Dunque scordar poss'io
Questo fervido amor che, oppressa e schiava,
Come raggio di sol qui mi leava?
Imprechero la morte
A Radamès.... a lui che amo pur tanto!
Ah! non fu in terra mal
Da più crudeli angoscie un core affranto.
I sacri nomi di padre... di amante
Nè profferir poss'io, nè ricordar...
Per l'un... per l’altro... confusa, tremante...
Io piangere vorrei... Vorrei pregar.
Ma la mia prece in bestemmia si muta...
Delitto è il pianto a me... colpa il sospir...
In notte cupa la mente è perduta...
E nell'ansia crudel vorrei morir.
Numi, pietà — del mio soffrir!
Speme non v'ha — pel mio dolor...
Amor fatal — tremendo amor
Spezzami il cor — sammi morir!
Toute la musique écrite pour le deuxième tableau de cet acte a un caractère incontestable d'originalité. M. Verdi a fait usage des tonalités anciennes et introduit plusieurs progressions particulières aux modes du chant grégorien. On a prétendu qu'il avait reproduit, dans les motifs des danses sacrées, des mélodies indigènes. Cela est possible. Plusieurs de ces chants africains, transmis par la tradition, remontent à une haute antiquité et par conséquent ont beaucoup d'analogie avec plusieurs de nos plains-chants. Mais le compositeur les a accompagnés d'une harmonie excellente et souvent d'un contrepoint très habile, de telle sorte qu'ils n'offensent pas l'oreille et ne forment pas une disparate dans l'œuvre artistique. Toute cette scène dans le temple de Vulcain à Memphis est extrêmement belle.
Le chœur de femmes qui ouvre le deuxième acte, précédé d'accords de harpe d'une tonalité un peu étrange, est assez joli. La phrase d'Amnéris : Ah ! vieni, amor mio, m’inebbria, sert de rentrée à la reprise de ce chœur et le termine ensuite d'une manière originale. Pendant que les esclaves continuent à parer leur maîtresse pour la fête triomphale, on exécute une danse mauresque. Le compositeur a harmonisé, avec beaucoup d'habileté, la mélodie bizarre qu'il a choisie ; il y a un passage de tierces et sixtes consécutives sur le sol pédale, qui rappelle l'organum du moyen âge, la diaphonie et les jeux de mutation de l'orgue. Dans les Troyens (v. ce mot), Berlioz avait aussi imaginé d'harmoniser de prétendus airs carthaginois, mais sans succès. Ici M. Verdi est parvenu à rendre tolérables ces mélodies vraiment barbaresques. Lorsque Aïda fait son entrée en portant la couronne, et qu'Amnéris, pressentant en elle une rivale, va lui arracher par la ruse le secret fatal, l'orchestre fait entendre le motif du prélude. Cette pensée est heureuse parce que, en effet, toute la force du drame est concentrée dans la scène qui va suivre. Dans la première partie de ce beau duo, entre l'esclave, fille du roi éthiopien, et la fille du Pharaon, chaque phrase mélodique est parlante. Les accords qui en accompagnent le début
Fu la sorte dell’ armi a' tuoi funesta,
Povera Aida !
témoignent assez de la résolution qu'a prise M. Verdi, d'en finir avec la réputation d'harmoniste négligent que certains critiques ont cherché à lui faire. Je ne crains pas d'affirmer que, depuis la publication de la Messe solennelle de Rossini, qui a été un événement pour les musiciens instruits, il n'a rien été fait, à ma connaissance, de plus remarquable que la partition d'Aïda, surtout sous le rapport du travail harmonique. Le cantabile d'Amnéris est caressant et de nature à tromper la malheureuse captive. La passion de celle-ci se révèle malgré elle dans une phrase pleine d'élan : Amore, amore ! L'adagio : Ah ! pietà ti prenda del mio dolor, n'a qu'une phrase de huit mesures ; mais elle est pathétique. Amnéris triomphe de sa rivale avec une suprême insolence et sur les notes du chœur qui demande, dans la coulisse, la mort du roi vaincu, lance une phrase pleine de haine et d'orgueil, et abandonne Aïda à son désespoir. Dans la deuxième partie de ce duo, M. Verdi a accumulé les modulations et les altérations, de telle sorte qu'il n'y a plus de tonalité principale ; l'effet dramatique seul est produit ; quant au discours musical, ses complications font sans doute beaucoup d'honneur à l'art d'écrire du maître, mais elles ne parviennent pas à dissimuler la vulgarité des idées. Je ne parle que du dernier mouvement : Ah ! pietà ! Che più mi resta ? Tout le reste m'a semblé fort remarquable. Les accents douloureux d'Aïda sur les mots : Numi, pietà ! qui se perdent derrière la scène, rappellent l'effet vocal produit dans une situation toute différente par Gilda dans Rigoletto. Le finale du deuxième acte d'Aïda est non seulement le plus grand effort du compositeur, mais c'est une des conceptions les plus grandioses de l'art musical contemporain. L'importance de la mise en scène, la magnificence du spectacle, la diversité des intérêts des personnages, l'action forte du drame, tout d'ailleurs contribuait à soutenir à une hauteur inaccoutumée l'inspiration du compositeur. Je n'ai pas entendu l'opéra, puisqu'au moment où j'écris ces lignes il n'a pas encore été représenté à Paris ; mais je ne crois pas me tromper en annonçant, d'après la lecture attentive de la partition, que ce finale fixera l'attention du public et restera gravé dans la mémoire de ceux qui l'auront entendu comme une ouvre sinon parfaite, du moins puissante et semée çà et là de beautés de premier ordre. Le chœur triomphal : Gloria all’ Egitto, est sonore et conduit magistralement ; la fanfare de la troupe égyptienne est bien caractérisée et offre une modulation d'un brillant effet de la bémol en si naturel, ou plus correctement en ut bémol ; car cette fois l'auteur a bien voulu recourir à l'effet enharmonique et ne pas charger sa musique de bémols et de doubles bémols, ce qui rend souvent difficile l'exécution de quelques passages qu'une notation moins prétentieuse simplifierait beaucoup. Le ballabile en ut mineur ne me plaît pas ; c'est encore, sans doute, un motif indigène dont l'auteur a voulu tirer parti ; il est fort désagréable à entendre. Quelle manie singulière, sous prétexte de couleur locale, d'entacher d'un réalisme douteux une œuvre servie par une langue artistique tellement perfectionnée, que des faits historiques ou imaginaires y sont exprimés et développés avec plus de force et d'intérêt qu'ils ne l'ont été dans le siècle même de leur existence ! Quelle aberration de croire augmenter l'effet de la composition idéale, en y introduisant de petits ponts-neufs qui tirent plutôt leur origine d'un cabaret de fellahs modernes que de la cour de Sésostris ! Il y aurait bien des choses à dire sur cette manière d'entendre l'esthétique musicale. La reconnaissance du roi Amonasro par sa fille ; les supplications des captifs, la sympathie du peuple en leur faveur, les imprécations des prêtres qui, au nom des dieux de l'Egypte, sollicitent leur mort ; les passions diverses qui agitent Radamès, Aïda, Amnéris ; la majesté du Pharaon, l'espoir de la vengeance que nourrit le roi captif, tout cela est peint avec force et un grand effet d'ensemble. Au point de vue technique, l'idée principale chantée par Amonasro : Ma tu, re, tu signore possente, est excellente. L'harmonie un peu compliquée et modulante qui l'accompagne ajoute au caractère d'une simple prière des pensées secrètes, et exprime l'espérance non avouée du chef éthiopien de reconquérir sa liberté et ses Etats. Ce motif, en fa, sert de sujet à de magnifiques développements. Lorsque le roi a donné à son lieutenant la main de sa fille Amnéris, le finale prend une autre forme et rentre dans les données ordinaires. Cette forme est certainement fort belle ; c'est celle dont M. Verdi a fait usage dans la plupart de ses opéras, et avec un grand succès dans Ernani. Cette mélopée large et dramatique, sur un rythme formé de sixains ou de doubles triolets, est due primitivement à Rossini, ne l'oublions jamais. Donizetti y a ajouté un grand perfectionnement dans le sextuor de Lucie. Mercadante l'a employée souvent, et enfin M. Verdi l'a faite sienne, en lui donnant encore plus d'accent et de nerf ; la dernière partie : Ah ! qual speme omai più restami ? termine dignement, par un cri de douleur, ce magnifique finale.
Dans les deux derniers actes, le sentiment dramatique l'emporte de beaucoup sur l'inspiration musicale. On y remarque aussi des efforts excessifs pour imaginer de nouveaux effets d'harmonie, et ces tentatives n'ont pas été toutes justifiées par le succès. L'introduction du troisième acte est d'une monotonie étrange. Je ne crois pas que l'accord parfait de sol majeur, gardé pendant plus de cinquante mesures dans un mouvement andante, fût nécessaire pour exprimer un clair de lune sur la rive du Nil ; la prière d'Aïda : O cieli azzurri, o dolci aure native, est fort mélancolique et accompagnée avec une grande délicatesse. On y remarque une réminiscence du Miserere du Trovatore ; la phrase : O patria mia, mai più ti rivedrò ! rappelle celle qui est si connue : Non ti scordar, non ti scordar di me. Le duo d'Aïda et d'Amonasro est et restera un des beaux duos scéniques du répertoire italien. La situation est pleine de force et d'angoisse ; elle est de celles où M. Verdi se complaît ; c'est son élément. Il était difficile d'amener Aïda à faire concourir au dessein de son père l'amour que le jeune chef égyptien ressent pour elle. Les différents mouvements de la musique, sa chaleureuse puissance, ses expressions variées et habilement ménagées rendent en peu de temps presque plausible la soumission de la jeune fille aux injonctions et aux prières d'Amonasro, et excusable une détermination dont elle ne prévoit pas les conséquences ; rendre la couronne à son père, revoir sa patrie, échapper à un ignominieux esclavage, empêcher son amant de devenir l'époux d'Amnéris, sa rivale, telles sont les pensées qui l'assaillent pendant ce duo, et elles sont bien capables de troubler un moment sa raison. Amonasro chante avec animation et douceur ces phrases charmantes :
Rivedrai le foresteim balsamate,
Le fresche valli, i nostri templi d'or !
Sposa felice a lui che amasti tanto,
Tripudii immensi ivi potrai gioir !...
La description du carnage de ses sujets, du meurtre des membres de sa famille, l'évocation de l'ombre de la mère d'Aïda sont rendues avec des procédés de rythme et d'harmonie très remarquables ; le crescendo, pendant lequel Aïda, domptée par la malédiction paternelle, se traîne aux pieds d'Amonasro, est puissamment conduit et s'arrête subitement pour faire place à un pianissimo sur ces paroles : O patria ! quanto mi costi ! Dans le duetto et la scène finale du troisième acte, le compositeur maintient le spectateur à la hauteur de cette terrible situation. On y distingue trois mélodies de caractères différents, peu originales cependant. Elles tirent leur principal mérite de leur appropriation aux paroles du livret. C'est d'abord le début du duetto, lorsque Radamès accourt au rendez-vous : Pur ti riveggo, mia dolce Aida, phrase répétée à l'unisson, à la fin ; ensuite la phrase que chante Aïda, pour persuader à son amant de fuir :
Fuggiam gli ardori inospiti
Di queste lande ignude ;
et l'ensemble qui précède l'allegro. La pensée exprimée par Radamès est fort belle : « Abandonner ma patrie, les autels de nos dieux ! Comment pourrais-je sans honte me rappeler sur la terre étrangère le ciel sous lequel nos amours ont pris naissance ? »
Il ciel de' nostri amori,
Come scordar potrem ?
Et cependant, ils se disposent tous trois à fuir, lorsqu'Amnéris, guidée par sa jalousie, se présente avec Ramfis et des gardes. La fin de l'acte est amenée rapidement, et l'absence de développement dans ce finale le rend plus émouvant.
Le premier tableau du quatrième acte a pour objet de représenter Amnéris faisant des efforts désespérés pour sauver celui qu'elle aime et qu'elle a livré à la justice des prêtres. Une mélodie pleine de charme, qu'on a entendue dans le premier duo d'Amnéris et de Radamès, revient à cet instant suprême et contribue à bien caractériser le mobile qui fait agir cette femme et le ressentiment de son amour méprisé qui précipite le dénouement. Je ne signalerai dans ce morceau que le passage de l'andante en mi bémol mineur, chanté par Amnéris : Già i sacerdoti adunansi, répété par le ténor en fa dièse ; il est d'une expression profonde et juste. La scène qui doit produire le plus d'effet au théâtre est celle du jugement. Les prêtres invoquent l'esprit de la divinité sur une espèce de plain-chant fort laid ; mais l'interrogatoire qui a lieu dans une salle souterraine et dont on peut suivre néanmoins les péripéties est saisissant ; les cris : Radamès, Radamès, discolpati ! Egli tace... Traditor, proférés par des voix tonnantes trois lois à un demi-ton ascendant, sont encore rendus plus émouvants par les plaintes, les cris de désespoir et le jeu de scène d'Amnéris : Oh ! chi lo salva ? s'écrie-t-elle :
Numi, pietà del mio straziato core...
Egli è innocente, lo salvate, o numi!
Disperato, tremendo è il mio dolore!
La situation d'Amnéris a trop de ressemblance avec celle de Leonora dans il Trovatore, pour que l'auteur ait pu facilement éviter les réminiscences. On en trouve des traces dans le chant du soprano entrecoupé par des sanglots. Les quarts de soupir jouent ici leur rôle ordinaire, non seulement comme dans il Trovatore, mais comme dans presque tous les opéras du maître. L'effet produit sera-t-il aussi grand que celui du Miserere ? je ne le crois pas, et en voici la raison : au chœur des moines, au glas funèbre, et aux lamentables accents de Léonore, se joignait une cantilène charmante du ténor ; ici, le ténor garde le silence : Egli tace ; l'effet se trouve réduit à deux éléments, au chœur souterrain et à la voix d'Amnéris. Il est vrai de remarquer que le silence de Radamès dans un pareil moment a une grande éloquence dramatique. La catastrophe finale est l'objet du dernier tableau, et le drame s'achève dans un pianissimo qui est une manière inaccoutumée de terminer un opéra. Ce tableau est fort court ; on comprend que, dans le souterrain où les deux amants sont ensevelis tout vivants, leurs adieux à la vie ne peuvent être longs. Ils se prolongent même au delà de toute vraisemblance. La phrase plaintive : O terra, addio, qu'ils redisent alternativement est belle, surtout lorsqu'à l'accompagnement viennent s'ajouter des trémolos à l'aigu. Le chœur chanté dans la partie supérieure du temple par les prêtres et les prêtresses a la rudesse sauvage que cet étrange dénouement comporte. La mélodie n'en est rien moins qu'harmonieuse. Pour exprimer ces paroles : Immenso Fthà, noi t’invochiam, M. Verdi a multiplié les inflexions enharmoniques sur une quinte formant pédale. Nul doute que la musique sacrée des anciens Egyptiens ne fût loin de ressembler à la nôtre ; mais il ne faut pas, sous prétexte de rechercher la couleur locale, le pittoresque, l'archaïsme des formes, substituer des effets désordonnés d'acoustique aux ressources de la composition idéale, telles que les maîtres les ont employées jusqu'à présent. D'ailleurs, ces fragments, plutôt fantaisistes qu'archéologiques, ne sont guère à leur place dans l'ensemble d'un ouvrage dont toutes les parties, prises en détail, accusent la civilisation la plus avancée. La partition d'Aïda est l'œuvre musicale la plus sérieuse qui ait été faite sous l'influence des nouvelles théories musicales. M. Verdi aurait-il pu se dispenser d'y subordonner son inspiration ? Je suis de cet avis ; car ce qu'il y a de plus beau dans son ouvrage lui appartient en propre, tandis que les parties secondaires et d'un mérite contesté ont été le produit de l'effort, du système, de la complexité des phénomènes psychologiques de l'école néo-allemande et de théories qu'il avait le droit de considérer comme non avenues. A quoi bon s'occuper de ce qui n'est pas viable ? Tout doit vivre dans l'art, parce que tout effort du génie doit nous rapprocher du beau idéal, de la vérité immuable, parfaite, de l'essence même de la vie, sans défaillances, sans ombres, de la beauté éternelle ; tout ce qui est ténèbres nous en éloigne ou nous en dérobe la contemplation. La recherche de cette peinture au pastel, de ces lignes indécises, cette dissimulation pour ne pas dire cet oubli de la base fondamentale, de ce sentiment de la nature, inséparable de la tradition qui l'a amélioré en l'épurant toujours, ce dédain des règles du goût, de ce goût qui, d'après l'heureuse expression de Chateaubriand, est le bon sens du génie, sont autant de causes qui énervent l'œuvre d'art et la privent des conditions de la vie. Malgré ces observations, qui se rapportent à plusieurs passages de l'Aïda de M. Verdi ; il est certain que, grâce à son talent, à la force de son imagination et à sa science musicale, comme aussi à la langue même technique dont les maîtres ses devanciers lui ont légué les secrets, il a pu donner à ses personnages un caractère, des passions, une élévation de sentiments qu'on ne pourrait leur attribuer si l'on s'en tenait à la réalité de la légende égyptienne ; absolument comme Racine a agrandi, par ses beaux vers et ses belles pensées, le personnage de Phèdre en lui prêtant la noblesse des sentiments, la délicatesse du langage, jusqu'à cette profonde horreur d'elle-même qui lui méritent un intérêt si puissant, auquel jamais la femme de Thésée n'aurait pu prétendre. A mon avis, Aïda est l'ouvrage le plus remarquable qui ait été composé pendant ces quatre dernières années, et je regrette qu'il ne l'ait pas été par un Français. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
« Cet opéra fut représenté au Théâtre-Italien le samedi 22 avril 1876. Ce chef-d’œuvre de la dernière manière du maître a obtenu à Paris le grand succès que j'avais annoncé en 1872, après avoir lu la partition dont j'ai donné une analyse développée. En faisant connaître cet ouvrage au public français, M. Escudier a rendu un service signalé dont tous les dilettantes lui ont été reconnaissants. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
« Il fut représenté pour la première fois au théâtre de l'Opéra de Paris le 22 mars 1880 avec des paroles françaises de MM. C. du Locle et Ch. Nuitter. L'exécution a été bien inférieure à celle qui a eu lieu au Théâtre-Italien en 1876, sous la direction intelligente et trop peu favorisée de M. Escudier, qui avait su réunir Mmes Teresina Stolz, Maria Waldmann, MM. Masini et Pandolfini, et réaliser une mise en scène moins somptueuse, assurément, mais préférable sous divers rapports. On a ajouté un divertissement au deuxième acte. M. Verdi a dirigé en personne les premières représentations. Distribution : Radamès, M. Sellier ; Amonasro, M. Maurel ; Ramphis, M. Boudouresque ; le Pharaon, M. Menu ; Aïda, Mme Krauss ; Amnéris, Mlle Bloch ; prêtresse de Phtah, Mlle Jenny Howe. Cet ouvrage a été traduit en langue russe et représenté à l'Opéra-National, à Saint-Pétersbourg, en janvier 1879 et chanté par Mme Albani et Mlle Krutikoff. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
« Principaux personnages : Aïda, esclave éthiopienne, fille d'Amonasro ; Amnéris, fille de Pharaon ; Rhadamès, général égyptien ; Ramphis, grand prêtre d'Isis ; Amonasro, roi d'Ethiopie ; Pharaon.
L'action se passe à Memphis et à Thèbes, à l'époque de la puissance des Pharaons.
L'Éthiopie a envahi l’Egypte. Une armée va être envoyée contre son roi Amonasro. Isis a désigné le chef à qui elle doit être confiée. Cette désignation est tenue encore secrète ; on saura bientôt que l'élu est Rhadamès, un jeune et brillant général. Or, Rhadamès est aimé de la fille de Pharaon, Amnéris, mais cet amour n'est pas payé de retour. Rhadamès est épris d'une esclave d'Amnéris, Aïda, dont il ignore la naissance, mais qui n'est autre que la propre fille d'Amonasro. A la fin du premier tableau, Rhadamès part à la tête des armées de l'Egypte, et Aïda expose le combat qui se livre en son cœur — assez semblable à celui qui déchire le cœur de Chimène dans le Cid — entre son amour pour Rhadamès et sa piété filiale. Pour qui faire des vœux ? Pour son amant, ou pour son père ?
Dans un court second tableau, dont le principal but est de prétexter un ballet, Rhadamès reçoit, dans la crypte du temple d'Isis, l'armure sacrée qui doit lui assurer la victoire.
Au second acte nous apprenons que Rhadamès revient victorieux, amenant à sa suite de nombreux prisonniers. Au nombre de ceux-ci figure, mais incognito, Amonasro en personne. Amnéris se réjouit du retour de celui qu'elle aime, mais sa joie n'est pas sans mélange. Elle soupçonne Rhadamès d'en aimer une autre et que cette autre pourrait bien être Aïda. Interrogeant celle-ci avec adresse elle parvient à lui arracher son secret, et, outragée dans sa passion et dans sa dignité, elle se jure de triompher : entre l'esclave et la fille de Pharaon, Rhadamès ne saurait hésiter.
Second tableau : l'entrée triomphale de l'armée victorieuse. Sur la demande de Rhadamès lui-même, Pharaon fait don de la vie aux captifs. Puis il offre la main de sa fille au vainqueur, qui ne peut refuser, mais est fort contrarié.
Au troisième acte, dans un charmant site au bord du Nil, Amnéris vient avant l'hymen prier au temple d'Isis. Aïda arrive ensuite : elle a rendez-vous en ce lieu avec Rhadamès ; mais auparavant son père lui arrache la promesse d'obtenir du général l'indication de la route que prendra l'armée égyptienne pour repousser une seconde invasion éthiopienne qui se prépare. Caché dans l'ombre, le farouche barbare entendra la conversation des amants. A contre cœur, Aïda fait ce que son père a exigé d'elle, mais elle croit corriger cette trahison en obtenant de Rhadamès qu'il consente à fuir avec elle. Malheureusement ce coupable entretien a été surpris par Amnéris. Amonasro est tué, Aïda parvient à s'enfuir, mais Rhadamès est fait prisonnier. Sa sentence n'est pas douteuse : ce sera la mort.
Quatrième acte, premier tableau : On va juger Rhadamès. Amnéris, comprenant que dans sa fureur elle a elle-même envoyé au supplice celui qu'elle aime, exhale son désespoir. Si Rhadamès voulait dire le mot qu'elle attend, elle parviendrait peut-être encore à le sauver. Mais il n'aime qu'Aïda et préfère la mort à la vie sans elle. La sentence est donc prononcée : Rhadamès sera muré vivant dans la crypte du temple d'Isis.
Le deuxième tableau montre la scène divisée en deux étages. Dans la moitié supérieure, qui représente le temple d'Isis, une scène religieuse funèbre est célébrée, à laquelle prend part Amnéris en voile de veuve.
Dans la crypte sombre, au-dessous, Rhadamès attend la mort. Il se croit seul, mais il ne l'est pas. Connaissant la sentence, Aïda s'est cachée dans le souterrain avant qu'on y descende son amant. Ils mourront ensemble et exhalent leurs derniers souffles en un sublime duo d'amour. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« La « céleste » Aïda est doublement princesse de sang royal. Non seulement en vertu de l'imagination des librettistes, mais de par les librettistes eux-mêmes. Le vice-roi d'Egypte avait voulu pour l'inauguration du théâtre du Caire, gratifier son peuple d'une œuvre due à sa propre inspiration : c'est-à-dire qu'il en confia la rédaction à son secrétaire et ami, Mariette-Bey, l'égyptologue connu... Mariette conçut en effet la donnée première du poème — il chargea de l'écrire en vers M. Camille du Locle, qui s'en est d'ailleurs souvenu lorsqu'il adapta « Salammbô » — et s'adjoignit comme collaborateur M. Charles Nuitter, un librettiste de talent, auquel nous devons quelques bonnes opérettes.
Du Locle a publié la curieuse correspondance qu'il engagea sur ce sujet avec Mariette-Bey. Il en ressort que la part de l'érudit dans la mise au point d' « Aïda » consista surtout à donner au travail entrepris la couleur locale voulue... Le vice-roi désirait un ouvrage essentiellement égyptien : « décors copiés sur nature, costumes dessinés d'après les bas-reliefs antiques, sur les indications du savant Maspéro, etc... » et il fallait de même dans le scénario proprement dit « une phraséologie spéciale, un tour d'idées, une note de pittoresque général et particulier que pouvait seule donner la pratique des choses d'Egypte... »
Le résultat désiré ne fut qu'assez péniblement atteint et le choix du compositeur souleva des difficultés. Après avoir songé à Wagner et à Gounod, on fit appel à Verdi. — La guerre de 1870 n'avait pas peu contribué aux hésitations et au retard. C'est au Caire qu'eut lieu la première représentation d'Aïda, le 24 décembre 1871. L'auteur de Rigoletto, de la Traviata et du Trouvère la fit donner, pour la seconde fois, d'abord à Milan, le 8 février 1872 ; elle eut un long succès en Italie. Et c'est aussi le Théâtre Italien qui en assura la création à Paris le 22 avril 1876. On avait dépensé 120.000 francs pour monter l'ouvrage — les dix premières en rapportèrent 187.000. Enfin l'Opéra, sous la direction de Vaucorbeil, l'accueillit en mars 1880 — Verdi conduisait lui-même l'orchestre.
***
Sous le règne des Pharaons, l'Egypte se prépare à repousser une invasion éthiopienne. L'armée, réunie à Memphis, vient d'élire un chef : Rhadamès, désigné par tous comme le futur gendre de Pharaon ; Rhadamès est effectivement aimé de la princesse Amnéris — mais son propre cœur est captif de la belle esclave Aïda, qui est fille d'Amonasro, roi d'Ethiopie, contre lequel il va combattre.
Dans la crypte du temple d'Isis, Rhadamès est revêtu, en grande cérémonie, de l'armure consacrée — au port de laquelle est subordonnée la protection de la déesse.
En effet, Rhadamès est revenu vainqueur. Il a fait prisonnier le monarque envahisseur. Amnéris partagerait la joie générale si elle n'avait deviné l'amour du jeune officier pour sa rivale Aïda. Elle questionne avidement celle-ci, n'a pas de difficulté à lui faire avouer ses sentiments, et jure de se venger.
Retour des troupes victorieuses. A l'occasion de son triomphe, Rhadamès demande et obtient la grâce des vaincus. Mais Pharaon lui accorde en même temps la main de sa fille — qu'il n'avait point sollicitée.
Sur les rives du Nil nocturne, Amnéris est allée prier avant ses noces dans le temple, voisin du fleuve. Aïda vient rôder : elle attend Rhadamès. Mais son père, Amonasro, imprudemment remis en liberté, surgit tout à coup à ses yeux, lui reproche comme un parjure sa tendresse pour le chef des ennemis de la patrie et menace de la renier, si elle ne profite pas de son ascendant sur cet homme pour lui arracher le secret des futures opérations militaires. Puis il s'embusque dans les ténèbres, et il attend le résultat de l'entrevue... Rhadamès ne tarde point à paraître. Aïda, tout d'abord, essaye de se sacrifier en lui conseillant d'accepter l'hymen d'Amnéris. L'amoureux se récrie. Elle lui demande alors de s'enfuir avec elle, et, comme il accepte, n'a plus de scrupules à obtenir de lui l'indication d'une route sûre — celle que doit prendre l'armée égyptienne... Amonasro se montre alors, il offre à Rhadamès d'épouser sa fille — et sa cause... Mais Amnéris, cachée jusque-là dans le temple, a surpris la conspiration... elle donne l'alarme : le roi d'Ethiopie est massacré ; convaincu de trahison, Rhadamès est chargé de chaînes — Aïda réussit à s'enfuir.
Amnéris est partagée entre la haine et la passion... Elle tentera tout pour conquérir le cœur de Rhadamès et le sauver du trépas où son accusation l'a envoyé... L'amant d'Aïda demeure inflexible ; la fille de Pharaon l'abandonne farouchement à son sort : il doit être enterré vivant.
Au temple d'Isis, une cérémonie funèbre se déroule : ce sont les tragiques obsèques du condamné. Ecroulée sur les dalles en voiles de deuil, Amnéris implore la pitié des dieux de l'Egypte pour sa victime... au-dessous, dans l'ombre de la crypte qui doit lui servir de tombeau, Rhadamès demeure stoïque, faisant du fond du cœur des vœux pour le bonheur d'Aïda... lorsque la jeune fille se dresse soudain devant lui ; elle s'était cachée dans le caveau fatal et veut y partager sa mort... On mure lentement la pierre du souterrain sur les amoureux enlacés. »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
AÏEULE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges, musique d'Adrien Boieldieu. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 17 août 1841 avec Gustave Roger (Hector).
On y remarque des mélodies agréables, une harmonie élégante. Cette partition, une des premières de M. Adrien Boieldieu, était déjà digne d'être signée d'un nom qui rappelait de glorieux souvenirs. Roger chantait en fausset une partie de son rôle ; il représentait tour à tour un jeune homme et une ingénue.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AIGLE (L’)
Epopée lyrique en trois parties et dix tableaux, livret de Henri Cain et Louis Payen, musique de Jean Nouguès, représentée à Rouen, Théâtre des Arts, le 01 février 1912.
« Théâtre Lyrique de la Gaîté : première représentation de l'Aigle.
Ces dix tableaux, qui offrent une sorte de raccourci de la vie de Napoléon, ont été brillamment exécutés par les frères Isola. C'est comme un vaste panorama où défilent, devant les yeux amusés et ravis des spectateurs, les principaux épisodes si souvent reproduits par la gravure. La mise en scène est animée, pittoresque, très vivante. On voit, tour à tour, la terrasse des Feuillants, où nous assistons, en 1794, à une rencontre de Bonaparte et de Joséphine ; puis, nous retrouvons le général dans sa mansarde avec son fidèle Junot ; ensuite, c'est une soirée à Frascati, qui nous vaut un aimable divertissement chorégraphique. Le quatrième tableau nous présente un bivouac à Marengo, avec les joyeuses chansons de troupiers, et, après, viennent les somptueux spectacles où s'évoque l'existence de l'empereur au milieu de sa Cour, entouré de dignitaires aux luxueux costumes.
Le tableau célèbre de David, le Sacre de Napoléon, est reproduit avec fidélité, et je n'ai pas besoin d'ajouter qu'il récolte de vibrantes acclamations...
Mais les événements se précipitent : c'est le divorce d'avec Joséphine, la désastreuse campagne de Russie, la défaite, la retraite, et, enfin, le triste dénouement de Sainte-Hélène.
Pour accompagner ces divers tableaux, M. Nouguès s'est habilement servi des refrains populaires de l'époque, et, à divers endroits, sa Muse lui a inspiré des chants bien rythmés, entonnés avec vigueur, soit par la belle voix de Mme Fiérens, qui fait merveille dans un rôle de vivandière, soit par des choristes pleins de zèle, et aux poumons solides, dont l'effet fut irrésistible, et qui provoquèrent de chaleureux bis dans l'auditoire.
A M. Albers était échue la tâche délicate de personnifier Napoléon ; il s'en est acquitté avec beaucoup de tact et a été irréprochable de tenue, d'autorité, de dignité ferme et contenue.
Mme Lamber-Willaume se montra une charmante et touchante Joséphine. J'ai dit tout le succès obtenu par Mme Fiérens. Il ne me reste qu'à ajouter que tous les rôles, — et ils sont nombreux, — même les moins importants, ont été très convenablement interprétés et que l'impression d'ensemble qu'ils produisent est excellente. »
(Albert Dayrolles, les Annales, 01 décembre 1912)
AIGLON (L’)
Drame musical en cinq actes, livret de Henri Cain, d'après le poème de Edmond Rostand, musique d’Arthur Honegger et Jacques Ibert.
Personnages : Duc de Reichstadt (soprano) ; Flambeau (basse) ; Metternich (baryton-basse) ; Marmont (basse bouffe) ; Marie-Louise (soprano) ; Thérèse (soprano) ; Fanny Elssler (mezzo-soprano) ; Cinq petits rôles et Chœur.
Créé à l'Opéra de Monte-Carlo le 11 mars 1937, dans une mise en scène de Pierre CHEREAU.
Mmes Fanny HELDY (le Duc de Reichstadt), Maria BRANEZE (Thérèse de Lorget), GAIDSEN (Marie-Louise), LAIGNELOT (Comtesse de Camérata), SHIRMAN (Fanny Elssler).
MM. VANNI-MARCOUX (Séraphin Flambeau), ENDREZE (Prince de Metternich), MARVINI (Maréchal Marmont), FRAIKIN (Frédéric de Gentz), Victor PUJOL (l'Attaché Militaire), CRESEOLE (le Chevalier de Prokesch-Osten), BARONE (le Comte de Sedlinsky).
Chef d'orchestre : F. WOLFES
Julien LAFONT a doublé VANNI-MARCOUX à la seconde représentation.
Première au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 01 septembre 1937. Mise en scène de Pierre Chereau. Décors et costumes dessinés par Pèdro Pruna. Projections lumineuses d'Ernest Klausz. Au 3e acte, Danses réglées par Paul Goubé.
Mmes Fanny HELDY (le Duc de Reichstadt), Jacqueline COURTIN (Thérèse de Lorget), Annita VOLFER (Marie-Louise), Milly MORERE (la Comtesse de Camérata), Odette RICQUIER (Fanny Elssler), LAFON (une Marquise), LUMIÈRE (Isabelle).
MM. VANNI-MARCOUX (Séraphin Flambeau), ENDREZE (Prince de Metternich), NARÇON (Maréchal Marmont), NORÉ (Frédéric de Gentz), CHASTENET (l'Attaché Militaire), CLAVÈRE (Chevalier de Prokesch-Osten), GOURGUES (Comte de Sedlinsky), FOREST (un Officier), Francis ARNAULT (1er Vénitien), Julien FRACHER (2e Vénitien), DEMAGNY (un Matassin), PIERROTET (Polichinelle), GORLIER (un Gilles), LAFON (Pierrot), DUVAL (Arlequin), COTTEL (un Prélat).
Danses : Mlle Geneviève KERGRIST, M. Max BOZZONI et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN
Représentation à l'Opéra le 05 mars 1938 avec les chanteurs de la première.
Danses : Mlle Geneviève KERGRIST, M. Max BOZZONI. Mlles Sianina, Continsouza, Dassas, Bailly ; MM. Mondon, Decarli, Romand, Jamet.
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN
Reprise à l’Opéra le 19 décembre 1952 (27e représentation) dans une mise en scène de Max DE RIEUX, chorégraphie d'Albert AVELINE.
Mmes Geori BOUÉ (Duc de Reichstadt), BERTON (Thérèse de Lorget), CASTELLI (Marie-Louise), CHALANDA (Comtesse de Camérata), Janine COLLARD (Fanny Elssler), Geneviève SERRES (Isabelle), BONNI-PELLIEUX (une Marquise).
MM. HUC-SANTANA (Séraphin Flambeau), BOURDIN (Prince de Metternich), DEPRAZ (Maréchal Marmont), ROUQUETTY (Frédéric de Gentz), GIRAUDEAU (l'Attaché Militaire), CLAVERE (Chevalier de Prokesch-Osten), CHASTENET (Comte de Sedlinsky), PETITPAS (un Officier, Polichinelle), MICHEL et FOREL (deux Vénitiens), DESHAYES (un Matas-sin), MASSARD (Arlequin), DUMANY (un Prélat), MAX-CONTI (un Gilles).
Danses : Mlles Madeleine LAFON, Claude BESSY, Josette CLAVIER, M. Jean-Paul ANDREANI.
Chef d'orchestre : André CLUYTENS
38e représentation à l’Opéra le 23 Mars 1953, avec la distribution de la reprise, sauf : Mme DESMOUTIERS (Marie-Louise), MM. VAILLANT (Séraphin Flambeau), CHARLES-PAUL (Maréchal Marmont) et Robert BLOT au pupitre.
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Duc de Reichstadt : Mme CHALANDA (1953)
Thérèse de Lorget : Mme MAHE (1937)
Séraphin Flambeau : M. ETCHEVERRY (1937)
Frédéric de Gentz : Raoul GILLES (1938)
38 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Pour l'adaptation à la scène lyrique de cette œuvre célèbre, chacun des deux musiciens s'est chargé des scènes les plus conformes à son tempérament particulier. On attribue à Honegger les actes II et IV ; à Ibert le 1er et le Ve ; le IIIe semble avoir été l'objet d'une collaboration plus étroite. Suivant l'expression même des deux musiciens, leur drame musical commun a été traité dans le style populaire des Images d'Épinal.
L'acte I (Salon des laques à Schönbrunn) comporte le soliloque de Flambeau : « Et nous, les petits, les obscurs... »
L'acte II est celui de la scène du petit chapeau, de la fausse apparition de l'Empereur et de la glace brisée.
L'acte III, qui se déroule dans le parc du château de Schönbrunn, est suivi d'un interlude grandiloquent, la Marche de Marengo.
L'acte IV a pour cadre la plaine de Wagram (mort de Flambeau, évocation de la bataille, apparitions).
L'acte V, est celui de la mort du héros, dans sa chambre, au château de Schönbrunn. »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
AILES DE L'AMOUR (LES)
Divertissement en un acte, livret de Louis-Abel Beffroy de Reigny, musique parodiée de divers compositeurs. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 23 mai 1786.
AIMÉ POUR LUI-MÊME
Opérette en un acte, paroles de M. de la Chesneraye, musique de M. Laurent de Rillé, représenté aux Folies-Nouvelles en février 1857.
AIMEZ, JE LE VEUX !
Opérette en trois actes, livret de G. Dolley et Pothier, musique de R. Guttinguer. Création à l'Eldorado le 20 septembre 1929, avec Mmes Gaby Montbreuse (la marquise), Régine Paris (Suzanne), Betty Rack (Jacqueline), Barthus (Miss Krickett) ; MM. Marcel Simon (Dimonio), Max de Rieux (Alain), Roberdy (Eric), Marcel Bouzique (Hector).
« Alain Lechartier, amoureux timide de Suzanne Mérian, obtient de l'hypnotiseur Dimonio l'audace qui lui manque ; il triomphera donc finalement de son rival. Sur cette intrigue, une autre se greffe : Dimonio lui-même a été abandonné par une marquise d'occasion qui reviendra au dénouement. Musique vive, alerte, mélodique, dont on retiendra peut-être le duo du dernier acte. »
(Larousse Mensuel Illustré, novembre 1929)
AIR DE PARIS (L')
Opérette-vaudeville en trois actes, livret de Marc-Sonal et Victor Gréhon, musique de Charles Thony, représentée à Déjazet le 10 mai 1895.
AJAX
Tragédie lyrique en cinq actes avec prologue, paroles de Ménesson, musique de Bertin, représenté à l'Opéra le 20 avril 1716, avec Hardouin (Ajax), Mlle Journet (Cassandre), Cochereau (Corèbe), Muraire (Arbas), Mlle Antier (Pallas).
« Mal accueillie à Paris, cette tragédie lyrique fut si bien reçue en province que le directeur Francine résolut de la remettre en scène.
Reprises : 1726, 1742.
L'Amant brutal, parodie de Fuselier, 1726. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AKÉBAR, ROI DU MOGOL
Tragédie lyrique, poème et musique de l'abbé Mailly, représentée au palais d'Alessandro Bichi, cardinal-évêque de Carpentras, en février 1646. Cet ouvrage peut être considéré comme le premier opéra français.
AKEBAR
Opéra en un acte, paroles de Léon Gaillard, musique de Victor Roger. C'est un épisode de la révolte des strelitz, dans lequel figurent le czar Pierre le Grand et son favori Menzikoff.
ALADIN ou LA LAMPE MERVEILLEUSE
Opéra-féerie en cinq actes, livret d'Étienne, musique commencée par Niccolo Isouard, achevée par Benincori, créé à l'Académie royale de musique (salle Le Peletier) le 06 février 1822, divertissements de Pierre Gardel, décors de Charles Cicéri et Jacques Daguerre, costumes d'Auguste Garneray.
« Brillant succès. Par une fatalité singulière, les deux compositeurs meurent avant la représentation de l'ouvrage. Mlle Jawurek débute par le rôle de Zarine. »
[Almanach des spectacles, 1823]
« Cet ouvrage fut le dernier du gracieux compositeur, et encore le laissa-t-il inachevé. Benincori le mit en état d'être représenté, ce qui eut lieu le 06 février 1822. Quoique la musique se ressentit de la défaillance physique de Niccolo, l'opéra d’Aladin obtint un des plus grands succès qu'on ait vus jusque-là au théâtre. On cite surtout l'air : Venez, charmantes bayadères. Parmi ces bayadères se faisait remarquer la fameuse Mlle Bigottini, une des célébrités chorégraphiques de l'époque. Du reste, la mise en scène était splendide. C'est à la première représentation de la Lampe merveilleuse qu'on vit briller le gaz à l'Opéra pour la première fois. Nous ne voudrions pas affirmer que cet éclairage alors merveilleux ait été étranger à la vogue dont a joui Aladin. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« La marche qui termine le 1er acte, la 2e, la 4e scène et une partie du dernier chœur du 2e acte et les trois derniers actes tout entiers, sont de la composition de Benincori.
Cet opéra-féerie, avec ballets réglés par Gardel, fut monté avec beaucoup de luxe et sa mise en scène coûta 170,000 fr. La lumière du gaz y remplaçait avantageusement la lueur inégale des quinquets fumeux. Cette innovation heureuse nous semble digne d'être mentionnée.
Interprètes principaux : Nourrit père ou Adolphe Nourrit (Aladin), Dérivis (Timorkan), Dabadie (le Cadi); Mlle Grassari (Almasie), Mlle Reine (Zulime), Mlle Paulin (Thémire) et Mlle Jawurek, qui débuta dans le rôle de Zarine.
Mlle Bigottini, par le charme de sa danse, contribua puissamment à la pleine réussite de cet ouvrage, dont la musique n'offre rien de remarquable.
Introduction à l'orchestre de l'ophicléide. Cet instrument n'avait encore été employé que dans la fanfare d'Olympie.
Aladin fut donné pour la centième fois le 11 février 1825. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALADIN ou LA LAMPE MERVEILLEUSE
Féerie en un prologue, trois actes et vingt tableaux, texte d'Adolphe d'Ennery et Hector Crémieux, musique d'Adolphe de Groot, représentée au théâtre du Châtelet le 03 octobre 1863, chorégraphie d'Honoré, décors d'Henri Robecchi, avec Lise Tautin (Baddroubour).
ALADIN
Féerie lyrique en quatre actes, livret d’Ernest Depré, musique d’Albert Renaud, représentée au théâtre de la galerie Vivienne le 18 janvier 1891.
ALAIN ET ROSETTE ou LA BERGÈRE INGÉNUE
Intermède, paroles de Boutillier, musique de Ponteau, représenté à l'Opéra le 10 janvier 1777, avec Lainé (Alain), Durand (Lucas); Mlle Beauménil (Rosette). Ce musicien, né à Chaumes, en Brie, était un organiste assez en renom dans les églises de Paris.
"C'est le seul ouvrage dramatique de l'organiste Pouteau, petit-neveu de Forqueray.
On écrit généralement Lainez ; mais ce ténor signait Lainé, ainsi qu'en font foi les registres de l'Opéra."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALBERT ET ANTOINE ou LE SERVICE RÉCOMPENSÉ
Drame en trois actes, livret de Michel-Jean Sedaine, musique de Grétry. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 07 décembre 1794.
ALCADE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de MM. E. Thierry et Denizet, musique d'Ernest Uzépy, représenté au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 09 septembre 1864 avec Mme Estagel, MM. Auguste Legrand (Fabien), Gabriel (l'Alcade), Ambroselli (Lorenzo).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 5 en 1864, 7 en 1865, 10 en 1866.
Le poème n'est pas fort et la musique est faible. Il s'agit d'un alcade ridicule, qui veut marier sa fille à un certain nigaud nommé Fabien, et d'un Lorenzo, amant préféré, qui se déguise en corrégidor, intimide le père et emporte la place d'assaut. Cette opérette est restée au répertoire comme lever de rideau. Il est regrettable qu'au Théâtre-Lyrique, où l'on exécute des œuvres d'un caractère élevé et généralement distingué, on tolère des procédés extra-musicaux, empruntés aux cafés-concerts ou aux Variétés. A quoi riment ces répétitions de syllabes dans la chanson de Fabien : Sous la dentelle, telle, telle ; Quelle prestance, tance, tance ; Qu'il est bien, monsieur Fabien ? S'il était bègue encore ; mais il vaudrait assurément mieux qu'il fût muet. Il y a un petit boléro assez bien tourné. En somme, c'est une triste pièce, quoique Gerpré soit assez comique dans le rôle de Fabien. Gabriel joue celui de l'alcade avec les restes d'un véritable talent. La pièce a obtenu un certain nombre de représentations, mais elle n'a pas été imprimée.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« La pièce parut obscure, malgré les efforts de Gerpré et de Gabriel pour la tirer au clair devant le public. Après les retouches nombreuses et radicales opérées aux répétitions, il n'en restait plus qu'une énigme dont le mot n'a jamais été dit. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ALCADE DE LA VÉGA (L')
Drame lyrique en trois actes en prose, livret de Bujac, musique de Georges Onslow. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 10 août 1824. Le livret était d'une conception assez faible et aurait eu besoin d'être relevé par une musique plus dramatique. Celle d’Onslow était bien faite, mais trop symphonique pour le théâtre. Cependant elle fut assez remarquée pour que le compositeur obtint peu de temps après l'occasion de se produire de nouveau devant le public ; ce qu'il fit dans le Colporteur, son meilleur ouvrage lyrique.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ALCESTE
Opéra en trois actes, livret de Ranieri de Calzabigi (1714-1795), d’après la tragédie d’Euripide, traduit et adapté en français par le bailli F. Leblanc du Roullet, musique de Christoph Willibald, chevalier von Gluck.
Personnages : Admète, roi de Phères (ténor) ; Alceste, son épouse (soprano) ; Évandre (ténor) ; Ismène (soprano) ; le grand prêtre d’Apollon (basse) ; Eumèle (contralto) ; Aspasie (soprano) ; un héraut (basse) ; Apollon (basse) ; l’oracle (basse) ; Thanatos, dieu de la mort (basse) ; Hercule (basse, personnage supprimé dans la première version française).
Première représentation à Vienne, Hoftheater, le 26 décembre 1767, avec Mme Antonia BERNASCONI (Alceste), MM. Giuseppe Luigi TEBALDI (Admète), LASCHI (le Grand Prêtre), Domenico POGGI, sous la direction de Gluck, avec Antonio SALIERI au clavecin.
Première à Paris, au Théâtre de l'Opéra (2e salle du Palais-Royal), dans une version remaniée par Gluck comportant d’importantes modifications de la partition, le 23 avril 1776, en présence de la reine Marie-Antoinette. Décors de Maohy.
Mme Rosalie LEVASSEUR (Alceste).
MM. LEGROS (Admète), GELIN (le Grand Prêtre), LARRIVEE (Hercule), MOREAU (Apollon), THIROT (Evandre), LA SUZE.
Ballet : Mlles ALLARD, PESLIN, MM. VESTRIS père et fils.
Chef d'orchestre : Pierre Montan BERTON.
L'ouvrage a été repris sept fois à l'Opéra : 1777, 1779, 1786, 1797, 20 avril 1825, 1861 et 12 octobre 1866.
Reprise du 12 octobre 1866 (salle Le Peletier), avec Mlle LEVIELLI (une Jeune Fille grecque), MM. VILLARET (Admète), DAVID (le Grand-Prêtre), BONNESSEUR (une Divinité infernale).
Première fois au Palais Garnier, le 2e tableau du 1er acte seulement, le 11 novembre 1900 (319e représentation).
Mme Aïno ACKTÉ (Alceste).
MM. DELMAS (le Grand Prêtre), DOUAILLIER (l'Oracle).
Chef d'orchestre : Edouard MANGIN.
Ce second tableau, seul, a été représenté 7 fois en 1900 et 1901.
Pratiquement dédaignée par l'Opéra depuis 1886, l'œuvre de Gluck entre au répertoire de l'Opéra-Comique le 30 mai 1904, dans une mise en scène d'Albert Carré, des décors d’Amable et Lucien Jusseaume et des costumes de Charles Bianchini, chorégraphie de Mariquita.
Premières : au Théâtre Royal de la Monnaie, à Bruxelles, le 14 décembre 1904 [joué une seule fois en 1791 par une troupe de passage] ; au Covent-Garden de Londres, en 1937 (en français) ; au Metropolitan Opéra de New York, le 24 janvier 1941 (en français).
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OPERA-COMIQUE 30.05.1904 |
MONNAIE 14.12.1904 |
COVENT GARDEN 06.05.1937 |
METROPOLITAN 24.01.1941 |
Alceste |
LITVINNE |
Felia LITVINNE |
Germaine LUBIN |
Marjorie LAWRENCE |
Deux Jeunes Grecques |
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MAUBOURG et COLBRANT |
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Admète |
Léon BEYLE |
DALMORÈS |
Georges JOUATTE |
René MAISON |
le Grand Prêtre d'Apollon |
DUFRANNE |
BOURBON |
Martial SINGHER |
Leonard WARREN |
Evandre |
CARBONNE |
FORGEUR |
GOURGUES |
DE PAOLIS |
Caron et Apollon | CRABBÉ | |||
un Héraut | FRANÇOIS | |||
Chef d’orchestre |
A. LUIGINI |
S. DUPUIS |
Philippe GAUBERT |
Ettore PANIZZA |
Cependant, le Palais Garnier reprenait l'ouvrage intégralement le 08 février 1926 (326e représentation à l'Opéra), dans une mise en scène de Pierre Chereau, des décors de Georges Mouveau et Allégri. Mme NIJINSKA avait réglé la chorégraphie.
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08.02.1926 326e |
27.04.1928 334e |
23.10.1936 353e |
13.01.1941 369e |
Alceste |
LUBIN |
DE MEO |
LUBIN |
HOERNER |
2 Coryphées |
MARILLIET Yvonne COURSO |
MARILLIET Yvonne COURSO |
MARILLIET BACHILLAT |
CARRIER Odette RICQUIER |
Nourrice |
KERVAL |
KERVAL |
NOTICK |
NOTICK |
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Admète |
THILL |
THILL |
JOUATTE |
JOUATTE |
Grand Prêtre |
DUCLOS |
DUCLOS |
SINGHER |
BECKMANS |
Evandre |
MADLEN |
MADLEN |
GOURGUES |
GOURGUES |
Hercule |
MORINI |
MORINI |
CHASTENET |
DELORME |
Apollon |
DALERANT |
CAMBON |
CAMBON |
CAMBON |
Div. Infernale |
NARÇON |
NARÇON |
NARÇON |
MEDUS |
l’Oracle |
NARÇON |
NARÇON |
NARÇON |
MEDUS |
Hérault |
DALERANT |
DALERANT |
CHARLES-PAUL |
CHARLES-PAUL |
Coryphée |
CAMBON |
CAMBON |
NOGUERA |
NOGUERA |
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Ballet |
FRANCK ELLANSKAIA DUPREZ |
FRANCK ELLANSKAIA DUPREZ |
BINOIS DYNALIX DUPREZ |
BINOIS DYNALIX DUPREZ |
Chef d’orchestre |
RÜHLMANN |
RÜHLMANN |
GAUBERT |
GAUBERT |
La 380e à l’Opéra eut lieu le 13 août 1944, au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le Palais Garnier ayant été fermé par ordre de la défense passive.
Mmes LUBIN (Alceste), CARRIER, Odette RICQUIER (2 Coryphées), NOTICK (la Nourrice).
MM. JOUATTE (Admète), BECKMANS (Grand Prêtre), BREGERIE (Evandre), DUTOIT (Divinité Infernale, l'Oracle), DESHAYES (Hercule), CAMBON (Apollon), FOREST (le Hérault), GICQUEL (un Coryphée).
Ballet : Mlles BINOIS et LASCAR.
Chef d'orchestre : RÜHLMANN.
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Alceste : Mmes LAGUERRE (1776), MAILLARD (1797), CHOLLET (1805), JAUNARD (1805), BRANCHU (1825), VIARDOT (1861), Pauline GUEYMARD-LAUTERS (1863), BATTU (1866).
Admète : MM. LAINE (1797), NOURRIT (1825), MICHOT (1861), VILLARET (1866), RAMBAUD (1928), ANSSEAU (1929).
Grand Prêtre : M. LEFEBVRE (1797), CHERON (1805), PREVOST (1825), CAZAUX (1861), DAVID (1866), LANTERI (1928), ROUARD (1929), CAMBON (1944).
Evandre : MM. ADRIEN (1797), TREVAUX (1825), KOENIG (1881), LE CLEZIO (1932), CHASTENET (1938).
380 représentations à l’Opéra dont 62 au Palais Garnier au 31.12.1961.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 30 mai 1904.
Décors d’Amable et Lucien Jusseaume. — Costumes de Bianchini.
Mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Félia LITVINNE (Alceste) Lucy VAUTHRIN et Alice CORTEZ (deux coryphées) ARGENS (une femme du peuple).
MM. Léon BEYLE (Admète) Hector DUFRANNE (le Grand-Prêtre), André ALLARD (Hercule), Ernest CARBONNE (Évandre), HUBERDEAU (l'Oracle), GUILLAMAT (Tanato), BILLOT (un hérault), Auguste MINVIELLE et IMBERT (deux coryphées), les petits HENRY et THOUVENIN (les enfants d'Alceste).
Au 3e tableau, « Danses grecques », reconstituées et réglées par Mme MARIQUITA, dansées par Mlles RICHAUME, G. DUGUÉ, Gina LUPARIA, MARY, BLANCHARD et les Dames du Corps de ballet.
Chef d'orchestre : Alexandre LUIGINI.
Reprise à l'Opéra-Comique du 20 juin 1914 (36e représentation).
Mmes Félia LITVINNE (Alceste), LOVELLI et VILLETTE (deux coryphées).
MM. Léon BEYLE (Admète), GHASNE (le Grand-Prêtre), André ALLARD (Hercule), Maurice CAZENEUVE (Évandre), Hubert AUDOIN (l'Oracle, Tanato), Louis AZÉMA (un hérault), DONVAL et REYMOND (deux coryphées).
« Danses grecques » par Mlles Sonia PAVLOFF, G. DUGUÉ, H. ANDRÉ, Gina LUPARIA, Irène COLLIN et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Paul VIDAL.
37 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Résumé.
La scène se passe à Phères, en Thessalie. Le roi Admète mourra si quelque autre victime ne s'offre volontairement à sa place. Alceste, son épouse chérie, se déclare prête à marcher à la mort pour le sauver. Mais, quand Admète apprend cette décision, il ne peut consentir à accepter le sacrifice d'Alceste ; il descendra plutôt aux Enfers avec elle. Les dieux, touchés de tant d'amour, rendent finalement Alceste à son époux et à ses enfants.
ACTE I.
1er TABLEAU : Une place publique.
Le peuple se désole car le roi Admète touche à son heure dernière. Le Héraut, debout sur les marches du Palais est venu l'apprendre à tous. Alceste paraît avec ses deux enfants et implore les dieux d'avoir pour eux moins de rigueur [Air d’Alceste : Grands dieux ! du destin qui m'accable...]. Puis elle invite le peuple à la suivre au temple, où un sacrifice va être offert.
2e TABLEAU : Le temple d'Apollon.
Alternativement, le Grand-Prêtre d'Apollon et le chœur adressent au dieu leurs prières en faveur du roi. Alceste se joint à eux et on immole la victime. L'Oracle invisible, proclame alors que le roi doit mourir le jour même si quelqu'un d'autre ne se livre à sa place.
Alceste, seule, exprime son désespoir elle ne saurait, cependant vivre sans Admète et c'est elle qui se sacrifiera pour le sauver [Air d’Alceste : Non ce n'est point un sacrifice...].
Le Grand-Prêtre entre ; déjà la mort s'apprête à dévorer sa proie ; Alceste est prête ; elle n'invoquera pas la pitié des divinités infernales [Grand Air d'Alceste : Divinités du Styx...].
ACTE II. — Une vaste salle dans le palais d'Admète.
La joie a maintenant succédé aux pleurs, et le peuple se réjouit de la guérison de son roi. [Ballet.] Admète se demande par quel miracle il a pu recouvrer la santé. Evandre lui apprend que les dieux ont exigé à sa place une victime, et Admète s'afflige alors de cette décision, ne pouvant consentir à sacrifier en échange de sa vie le dernier même de ses sujets. Les coryphées, alternativement avec le chœur, l'engagent à jouir du bonheur qui lui est imparti. Admète s'étonne cependant de ne plus voir Alceste. Lorsqu'elle paraît, il la reçoit avec transport. Mais Alceste est triste ; le roi n'en peut comprendre la cause [Air d’Admète : Bannis la crainte et les alarmes...]. La reine n'a jamais chéri la vie que pour lui prouver son amour. [Air d’Alceste : Je n'ai jamais chéri la vie...]. Sommée finalement de s'expliquer, elle fait connaître à son époux la tragique vérité.
ACTE III.
1er TABLEAU : Même décor qu'au IIe acte.
La nuit tombe. La désolation est grande. Evandre nous apprend qu'Alceste est allée au sacrifice. En dépit des pleurs et des lamentations du peuple, Admète, qui ne lui survivra certainement pas, l'a suivie. Hercule, apprenant cette nouvelle, se fait fort de ravir Alceste au pouvoir de la mort.
2e TABLEAU : Un site affreux, à l'entrée des Enfers.
Alceste approche, demandant aux dieux de soutenir son courage ; elle tombe sur une roche, puis se relève énergiquement, l'amour lui redonnant une force nouvelle. On entend le chœur invisible des dieux infernaux l'obligeant d'attendre, pour descendre aux funestes rivages, que le jour ait fait place aux ténèbres [Air d'Alceste : Ah ! divinités implacables !...].
Admète entre, égaré. Il vient chercher la mort, puisque les dieux ont rejeté ses vœux. Alceste le conjure de songer à leurs enfants. Admète ne pourrait toutefois vivre sans elle [Air d’Admète : Alceste, au nom des dieux... et Duo : Aux cris de la douleur...].
Tanato, dieu infernal, invisible, adjure Alceste d'entendre la voix de Caron qui l'appelle ; c'est à elle de décider ; si elle révoque le vœu qui l'engage, Admète alors subira le trépas. La reine est bien décidée à mourir, mais Admète la retient, déclarant aux divinités infernales qu'elles n'arracheront pas Alceste de ses bras [Duo en dialogue : Adieu, cher époux...]. La reine défaille. A ce moment, Hercule vient victorieusement au secours d'Admète et d'Alceste. Apollon annonce enfin que les malheurs d'Admète ont su fléchir les dieux, et qu'Alceste sera rendue à son époux fidèle.
3e TABLEAU : Une avant-cour du palais.
Admète et Alceste sont reçus par le peuple avec de grands transports d'enthousiasme [Chœur final : Grâce au héros... et Ballet].
« Tragédie-opéra de Gluck. C'est, entre tous ses ouvrages, un des plus admirés. Il en écrivit la musique à Vienne, en 1761, sur un poème italien de Calzabigi, et dans un style tout différent de ses précédentes productions. Dans son épître dédicatoire, Gluck expose ainsi ses idées sur la musique dramatique : « J'ai imaginé que l'ouverture devait prévenir les spectateurs sur les caractères de l'action qu'on allait mettre sous leurs yeux, et leur indiquer le sujet ; que les instruments ne devaient être mis en action qu'en proportion du degré d'intérêt et de passion, et qu'il fallait éviter surtout de laisser dans le dialogue une disparate trop tranchante entre l'air et le récitatif, afin de ne pas tronquer à contre-sens la période, et de ne pas interrompre mal à propos le mouvement et la chaleur de la scène.
J'ai cru encore que la plus grande partie de mon travail devait se réduire à chercher une belle simplicité, et j'ai évité de faire parade de difficultés aux dépens de la clarté ; je n'ai attaché aucun prix à la découverte d'une nouveauté, à moins qu'elle ne fût naturellement donnée par la situation et liée à l'expression ; enfin, il n'y a aucune règle que je n'aie cru devoir sacrifier de bonne grâce en faveur de l'effet. »
Ces idées, si clairement développées par Gluck dans son opéra d'Alceste, furent comprises à merveille par Calzabigi, qui substitua aux descriptions fleuries, aux sentences un peu banales et aux comparaisons monotones des poèmes de Quinault, des passions fortes, des situations intéressantes, le langage du cœur et un spectacle toujours varié. « Le succès, dit encore Gluck, a justifié mes idées, et m'a démontré que la simplicité et la vérité sont les grands principes du beau dans toutes les productions des arts. » De telles doctrines artistiques devaient soulever une vive opposition.
L'opéra de Gluck, joué à Vienne, attira l'attention du bailli du Rollet, jeune diplomate attaché à l'ambassade française. Celui-ci engagea l'Opéra de Paris à attirer en France le maestro allemand, et ce fut ce même du Rollet qui traduisit pour la scène française la partition italienne d'Alceste.
Sur la demande de Gluck, J.-J. Rousseau a écrit quelques observations à propos de l'Alceste italien. L'auteur du Devin du village, aussi bon critique que faible musicien, juge cette œuvre avec une complète indépendance. Tout en trouvant admirable la partition du maître, il lui reproche avec raison d'avoir accumulé les plus beaux morceaux dans le premier acte, de telle sorte qu'au second l'intérêt diminue, et que le dernier parait faible. Il faut dire qu'en cela il y a plus de la faute du poste que du musicien. Selon Rousseau, le poste aurait pu éviter l'attiédissement dans la marche de la pièce et modifier le dénouement, qui, dans Euripide, est presque risible à force de simplicité ; par exemple, faire mourir Alceste au second acte, et employer le troisième à préparer, par un nouvel intérêt, sa résurrection ; ce qui pourrait amener un coup de théâtre aussi admirable et frappant que le froid retour de la reine est insipide. Gluck profita d'une partie des idées de Rousseau en adaptant l'Alceste à la scène française. La fête du second acte, qui, à l'origine, n'était qu'un divertissement mal placé et invraisemblable, a été encadrée de manière à être touchante et déchirante par la gaieté même et le contraste qu'elle offre avec le tragique dessein formé par l'héroïque épouse.
L'opéra d'Alceste fut représenté sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 23 avril 1776. Le succès fut immense et tint du délire ; on sollicitait la faveur d'être admis aux répétitions générales. Gluck y était l'objet des prévenances des plus grands seigneurs ; on vit même des princes s'empresser de lui présenter son surtout et sa perruque à la fin de l'exécution, qu'il dirigeait coiffé d'un bonnet de nuit, et dans un costume aussi négligé que s'il eût été chez lui. De nombreux détracteurs s'élevèrent cependant contre l'illustre compositeur ; des cabales se formèrent et donnèrent lieu à une foule d'anecdotes et de mots piquants. Un soir, Mlle Levasseur jouait le rôle d'Alceste ; lorsque cette actrice, à la fin du second acte, chanta ce vers sublime par son accent :
Il me déchire et m'arrache le cœur,
quelqu'un s'écria : « Ah ! mademoiselle, vous m'arrachez les oreilles ! » Un voisin, transporté par la beauté de ce passage et par la manière dont il était rendu, répliqua : « Ah ! monsieur, quelle fortune, si c'est pour vous en donner d'autres ! »
Le mérite d'Alceste ne trouve plus aujourd'hui de critiques. C'est la déclamation lyrique dans son expression la plus complète ; c'est l'union intime de la musique et de l'action dramatique. Une reprise de cet ouvrage a eu lieu à l'Opéra en 1861, et Mme Pauline Viardot a déployé dans le rôle d'Alceste ses éminentes qualités de tragédienne et de cantatrice. L'opéra d'Alceste fut encore donné en 1866, et Mlle Battu y révéla des qualités jusque-là ignorées ; ce qui prouve l'utilité de monter les grands ouvrages en dehors du répertoire moderne, dans l'intérêt du progrès de l'art du chant et du jeu des artistes. La musique de Gluck perd beaucoup à être déplacée de son cadre scénique ; cependant nous citerons plusieurs airs dont les beautés sont partout et toujours admirées. Le grand air : Non, ce n'est point un sacrifice, l'invocation puissante : Divinités du Styx, et l'andante si gracieux et si touchant : Ah ! divinités implacables !
Quant à l'orchestration, nous signalerons moins l'ouverture, qui est une introduction pleine de tristesse dans le mode mineur, et à laquelle on peut reprocher peut-être un peu de monotonie, que la Marche religieuse. Il paraît difficile d'imaginer un effet plus grandiose, plus hiératique, et si les gruppetti n'y accusaient pas trop le goût du temps, cette marche pourrait être considérée comme le modèle le plus parfait de ce genre de composition. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« La date du 23 avril 1776, qui est la bonne, est empruntée aux registres de recettes de l'Opéra.
Le 17 mai 1776, Mlle Laguerre s'empare du rôle d'Alceste.
Le 3e acte de cet opéra ne réussit point et fut plusieurs fois retouché, d'abord par Gluck, puis par Gossec, qui écrivit l'air que chante Hercule.
Reprises : 1779, 1786, 1797, 1825, 1861 et 1866. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
« Tous nos confrères ont publié ces jours derniers la note suivante :
Alceste, l'opéra de Gluck qui va être représenté incessamment sous les auspices de la « Société nouvelle de musique classique », n'a pas été joué depuis trente ans. Une reprise solennelle en fut donnée en 1862 à l'Opéra. Voici la distribution des rôles de cette reprise, ainsi que la distribution qui nous est offerte aujourd'hui :
Alceste : Mmes P. Viardot (1862) Pauline Savari (1894)
Admète : MM. Michot (1862) Lafont (1894)
le Grand prêtre : David (1862) Montégu (1894)
L'orchestre sera dirigé par M. Eugène Damaré, des concerts Lamoureux ; les chœurs, sous la direction de M. Vasseur, de l'Opéra.
La pièce sera donnée sans coupures et dans la tonalité de 1776.
Nous croyons bien qu'on a employé ici le mot tonalité pour le mot diapason, ce qui n'est pas absolument la même chose : il sera d'ailleurs assez difficile, croyons-nous, de retrouver exactement le diapason de 1776, et l'on ne pourra agir que par à-peu-près. Mais la note en question contient une erreur de fait, qu'il n'est pas inutile de rectifier. Ce n'est pas de 1862 que date la dernière reprise d'Alceste, et la distribution n'était pas celle qu'on vient de voir. Alceste fut reprise pour la dernière fois à l'Opéra le 12 octobre 1866, et les rôles étaient ainsi distribués : Alceste, Mlle Marie Battu ; Admète, M. Villaret ; le grand prêtre, M. David ; le dieu infernal, M. Bonnesseur ; les divers coryphées étaient tenus par Mlle Levielli (devenue plus tard Mme Coulon), MM. Grisy, Kœnig et Mechelaere. C'est à cette époque qu'une nouvelle édition de la partition d'Alceste fut publiée, conforme à cette reprise et à l'exécution de l'ouvrage à l'Opéra. »
[le Ménestrel, 28 janvier 1894]
« Les critiques parisiens avaient été invités à assister, hier, à la répétition générale de l'Alceste de Gluck, dont une représentation doit être donnée, après-demain, au théâtre Moncey, avenue de Clichy.
Quelques-uns de nos confrères s'étaient rendus à l'appel de Mme Pauline Savari, organisatrice de ce spectacle. Ils ont eu à le regretter.
Rarement, en effet, tentative — louable en soi — aboutit à un plus déplorable résultat, Mme Pauline Savari, qui s'est adjugé le rôle principal de l'œuvre, n'a aucune sorte de voix, aucune capacité d'exécution, aucun sentiment de la musique de Gluck. Les autres chanteurs sont à l'avenant. Quant à l'orchestre, cette répétition générale était sa première lecture. On l'a bien vu.
Dès les premières scènes l'insuffisance de l'interprétation était si évidente, le désarroi de cette répétition était tel, qu'il a été impossible de la prendre au sérieux. La plupart de nos confrères se sont retirés après le premier acte, se promettant bien... de ne pas revenir jeudi.
Si la représentation d'Alceste a lieu dans de pareilles conditions, nous croyons qu'on fera bien de la passer sons silence. Le respect qu'imposent le génie et la gloire de Gluck interdit à la presse de prêter les mains à des actes qui, sous prétexte de « manifestations artistiques », ne sont que des entreprises ridicules. »
[le Figaro, 13 mars 1894]
« Personnages : Admète, roi de Thessalie ; le grand prêtre d'Apollon ; Hercule ; Evandre, un des chefs du peuple ; Tanato, un dieu infernal ; Alceste, épouse d'Admète.
La scène se passe à Phères, en Thessalie, dans l'antiquité mythologique.
Gluck dans cet ouvrage traite une fois de plus le thème de l'amour conjugal. Admète, roi de Thessalie, adoré de ses sujets, est malade à la mort. Au premier tableau du premier acte, qui se passe devant le palais royal, nous assistons à la désolation du peuple. Puis Alceste paraît entourée de ses jeunes enfants et dit à son tour son désespoir. Elle se rend au temple implorer Apollon. La scène change et nous sommes dans le temple, devant la statue du dieu. Une cérémonie religieuse se déroule. Soudain, un oracle est rendu : le roi vivra s'il se trouve quelqu'un pour mourir à sa place. Qui se présentera ? Tous se taisent. Seule Alceste poussera le dévouement jusqu'au don de sa vie. Elle mourra pour sauver les jours de son mari et se présentera à la place du moribond devant les ministres de l'enfer. Ici se placent deux airs immortels : « Non ce n'est pas un sacrifice... » et « Divinités du Styx ! » ce dernier terminant le plus bel acte de la partition.
Au second acte, Admète se félicite de sa guérison subite. Il est dans son palais, entouré d'une foule heureuse. Il ignore encore à quel prodige il doit la vie. Evandre le met au courant de l'oracle, sans lui révéler encore quelle est l'âme généreuse qui a consenti à mourir à sa place. Admète ne s'en informe pas sur l'heure, tout à la joie d'être rendu à une épouse chérie.
Alceste paraît, Admète s'étonne de la tristesse, de l'émoi qui se révèlent sur ses traits. Il la presse de questions et lui arrache enfin l'horrible vérité. Il s'emporte alors, reproche à la malheureuse son sacrifice, lui déclare qu'il sera inutile, car il se sent incapable de lui survivre.
Au premier tableau du troisième acte, le décor n'a pas changé, mais le jour baisse. Avant la nuit Alceste aura quitté la vie. Mais Hercule paraît et quand il apprend ce qui se passe, il jure d'arracher Alceste au séjour infernal. La scène change et représente maintenant l'entrée des enfers. Alceste se prépare à affronter les terribles juges qui siègent au bord du Styx. Déjà retentissent des voix mystérieuses, sortant des entrailles de la terre.
Admète, égaré, rejoint son épouse et fait un dernier effort pour ébranler sa funeste résolution. En vain. Alceste marche ferme vers la mort. Mais Hercule paraît et s'élance à sa suite : il aura raison des farouches gardiens du Tartare.
Un dernier tableau représente une cour du palais d'Admète. Hercule a réussi dans sa prodigieuse entreprise. Alceste est rendue à son mari et la pièce s'achève sur des chants d'actions de grâces. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ALCESTE
Tragédie en trois actes et en vers, imitée du théâtre grec d'Euripide, par Hippolyte Lucas, avec des chœurs, musique d'Elwart, représentée à l'Odéon le 16 mars 1847. Cette tentative réussit faiblement.
ALCESTE ou LE TRIOMPHE D'ALCIDE
Tragédie lyrique en un prologue, cinq actes et en vers de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée sur le théâtre du Palais-Royal, le 19 janvier 1674, puis à Saint-Germain, enfin à Paris, et toujours avec succès. Mais on comprend que le chef-d’œuvre de Gluck l'ait fait oublier, comme son Armide a éclipsé l'Armide de Lulli, qui cependant renferme de grandes beautés. Un seul morceau de l'Alceste a survécu au naufrage de la partition du maître florentin, et mérite d'être signalé aux amateurs de la musique expressive et touchante, c'est l'air : Le héros que j'attends ne reviendra-t-il pas ?
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Les rôles en furent chantés par Mlle Saint-Christophe (Alceste), Mlle Beaucreux (Céphise), Clédière (Admète) et Beaumavielle (Alcide). — Dans le ballet dansa Pécourt, qui devait acquérir plus de réputation encore que son maître Beauchamps.
Reprises : 1678, 1682, 1706, 1716, 1728, 1739 et 1757. Chacune de ces trois dernières reprises inspira une parodie ; celle de Dominique et Romagnési obtint beaucoup de succès."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALCHIMISTE (L')
Opéra en un acte, musique de Léon Paliard, représenté à Lyon le 28 février 1855.
ALCHIMISTE (L')
Opérette en un acte, musique de Louis Heffer (pseudonyme d’Hervé), représentée aux Folies-Nouvelles en 1857.
ALCHIMISTES (LES) ou FOLIE ET SAGESSE
Opéra-bouffon en un acte, paroles de Moline, musique de Carpentier, représenté sur le théâtre des Amis de la Patrie (Louvois), le 3 septembre 1791, et plus tard sur le théâtre des Jeunes-Élèves de la rue de Thionville (Dauphine), en 1806.
ALCIBIADE
Opéra en deux actes, livret d'Eugène Scribe, musique de Charles-L.-J. Hanssens, représenté au Grand-Théâtre de Bruxelles le 30 octobre 1829 avec Mme Guas (Sophronie), MM. Lafeuillade (Alcibiade), Cassel (Protogene), Rey (le Coryphée).
ALCIBIADE SOLITAIRE
Opéra en deux actes, livret de Cuvelier de Trie et Martin Barouillet, musique de Louis-Alexandre Piccinni. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Montansier) le 08 mars 1814. Décors de J.-B. Isabey.
"Cet opéra ne fut pas bien accueilli, quoique chanté par Lavigne (Alcibiade), Lays (Socrate) et Mme Branchu (Aspasie)."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALCIDE ou LE TRIOMPHE D'HERCULE
Opéra en cinq actes, paroles de Campistron musique de Marais et de Louis Lully, fils du grand compositeur, représenté à l'Académie royale de musique le 3 février 1693. Fils aîné de l'illustre Jean-Baptiste, Louis hérita des places lucratives de son père, mais non de son génie. Alcide ne renferme aucune beauté qui recommande cette œuvre à l'attention de l'amateur de musique ancienne. A l'occasion de la chute de cet opéra, on fit le quatrain suivant :
A force de forger, on devient forgeron :
Il n'en est pas ainsi du pauvre Campistron ;
Au lieu d'avancer, il recule,
Voyez Hercule.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Reprises : 1705, sous le titre de la Mort d'Hercule ; 1716, la Mort d'Alcide ; 1744, Alcide.
Une des meilleures pages de cet opéra est le chœur : Divinités des sombres bords."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALCINDOR
Opéra-féerie en trois actes, livret de Rochon de Chabannes, musique de Dezède. Création au Théâtre de l'Opéra le 17 avril 1787. Ballet réglé par Gardel cadet. Ce fut le dernier ouvrage de ce gracieux compositeur, qui eut aussi son heure de succès. Les ballets, les décorations, le magnifique spectacle d'Alcindor ne permettaient guère à un public encore peu musicien de remarquer les charmantes mélodies que cet opéra renferme, et qui ne sont pas inférieures à celles de Blaise et Babet du même auteur.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Cet opéra-féerie obtint peu de succès, malgré de nombreux changements de décors et un grand luxe de mise en scène.
Interprètes : Lays (Alcindor), Chéron (Almovars), Chardini (Osman); Mlle Maillard (Azélie)."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALCINDOR ET ZAÏDE
Opéra en trois actes, musique de Grétry (non représenté).
ALCINE
Tragédie lyrique en cinq actes avec prologue et ballet, paroles de Danchet, musique de Campra, représenté à l'Académie royale de musique le 15 janvier 1705, avec Mlle Desmatins (Alcine), Thévenard (Athlant), Poussin (Astolphe), Mlle Maupin (Mélanie), Mlle Dujardin (Mélisse).
ALCINE
Opéra, musique du comte Laville de Lacépède. Reçu à l'Opéra en 1786, mais non représenté.
ALCINE
Opéra-comique en trois actes, paroles de Sedaine de Sarcy, musique de Bruni, représenté au théâtre Feydeau en 1795.
ALCYONE
Tragédie lyrique en cinq actes avec ballet, paroles de Lamotte, musique de Marais, représentée à l'Académie royale de musique le 18 février 1706, avec Boutelou fils (Ceyx), Mlles Desmatins (Alcyone), Thévenard (Pélée), Dun, Chopelet, Mlles Dupeyré, Poussin et Loignon.
"Reprises : 1719, 1730, 1741. A cette dernière reprise on supprima le prologue, et l'on ajouta, au 5e acte, le Temple de Guide.
Parodie de Romagnési : 1741.
La Tempête d'Alcyone est un morceau symphonique dont on a gardé le souvenir."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALCYONE
Opéra en trois actes, livret de Guérin, musique de Georges Palicot, représenté à Boulogne-sur-Mer le 18 août 1891.
ALDA
Opéra-comique en un acte, livret d’Alfred Bayard et Paul Duport, musique de Pauline Thys. Création à l’Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 08 juillet 1835. Episode militaire et galant d'une des guerres de l'Empire.
ALERTE
Opéra-comique en trois actes, représenté à Lille en février 1837. C'était un produit indigène dont la ville ne s'est pas cru le droit de se montrer fière. Aussi n'a-t-elle pas transmis le nom des auteurs à l'histoire.
ALESSANDRO STRADELLA — Voir Stradella.
ALEXANDRE À BABYLONE
Opéra en trois actes, musique de Lesueur, reçu à l'Opéra en 1823, mais non représenté.
ALEXANDRE AUX INDES
Tragédie-opéra en trois actes, livret de Morel de Chedeville, musique de Lefroid de Méreaux. Création au Théâtre de l'Opéra (salle de la Porte-Saint-Martin) le 26 août 1783. Ballet de Maximilien Gardel. Le sujet de cet ouvrage est le même que celui de l'Alexandre de Racine. Mais évidemment celui de Métastase et la vogue extraordinaire obtenue par ce sujet de l'autre côté des Alpes, l'ont fait choisir par les auteurs français. La musique a obtenu un certain succès, et les airs de ballet ont été populaires.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"C'est la traduction du livret de Métastase. La musique de l'organiste Méreaux parut dépourvue d'originalité. La mise en scène de cet ouvrage était splendide, et 150 soldats du régiment de Biron y exécutaient les manœuvres militaires.
Interprètes : Lainé (Alexandre), Larrivée (Porus), Rousseau (Éphestion), Lays (Gandartès); Mlle Maillard (Axiane)."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALEXIS ou L'ERREUR D'UN BON PÈRE
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac, création au Théâtre Feydeau le 24 janvier 1798. Première à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 21 septembre 1801.
« Alexis, maltraité par une belle-mère, a quitté fort jeune la maison paternelle. Sept années se sont écoulées. Il y revient comme neveu du jardinier. Sa belle-mère est morte ; son père, qui croit qu'Alexis n'est plus de ce monde, a adopté une jeune orpheline. Il s'intéresse à l'inconnu, lui fait raconter son histoire, et s'emploie pour le réconcilier avec sa famille. Il écrit même une lettre sous la dictée de son fils ; quand il s'agit d'y mettre l'adresse, tout se découvre : Alexis tombe dans les bras de son père qui lui rend toute son affection et lui donne la main de la jeune orpheline. Il n'en fallait pas davantage pour émouvoir le parterre et inspirer au sensible Dalayrac des petits airs gracieux et tendres. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ALEXIS ET CHARLOTTE ou LES MARIAGES PAR HASARD
Opéra-comique en un acte, paroles de Rébory, musique de Berteau, représenté sur le théâtre Montansier le 25 septembre 1800.
ALEXIS ET DAPHNÉ
Opéra-pastorale, en un acte, livret de Chabanon de Maugris, musique de Gossec. Création au Théâtre de l'Opéra le 26 septembre 1775, suivi de Philémon et Baucis, des mêmes auteurs. Chabanon de Maugris, amateur distingué, né à Saint-Domingue en 1736, mort le 17 novembre 1780, est le frère de l'académicien de ce nom, auteur de l'excellent ouvrage ayant pour titre : De la musique considérée en elle-même et dans ses rapports avec la parole, les langues, la poésie et le théâtre, publié en 1785.
ALEXIS ET JUSTINE
Opéra-comique en deux actes, livret de Jacques-Marie Boutet de Monvel, musique de Nicolas Dezède, création le 14 janvier 1785 au Théâtre de la Cour à Versailles. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 17 janvier 1785.
ALEXIS ET ROSETTE ou LES HOULANS
Pièce républicaine en un acte et en vers libres, mêlée d'ariettes, paroles de Desriaux, musique de Porta, représentée sur le Théâtre français comique et lyrique le 3 août 1793.
ALGER
Cantate, paroles de Joseph Méry, musique de Léo Delibes, exécutée à l’Opéra le 15 août 1865 par Marie Sasse et les artistes des Chœurs.
ALI ET REZIA ou LA RENCONTRE IMPRÉVUE
Opéra-bouffon en trois actes, tiré des Pèlerins de la Mecque, livret de Dancourt (comédien), musique de Gluck, représenté à Vienne en 1764 et imprimé. Cet ouvrage a été joué à la Comédie italienne le 01 mai 1790, sous le titre des Fous de Médine ou la Rencontre imprévue, avec une musique arrangée par Solié.
ALI-BABA
Opéra-comique en quatre actes et dix tableaux, livret d’Albert Vanloo et William Busnach, musique de Charles Lecocq, représenté à l'Alhambra de Bruxelles le 11 novembre 1887 avec Mmes Juliette Simon-Girard (Morgiane), Duparc (Zobéïde), Cannès (Medjéah), Maria Thom (une Esclave [rôle muet]), MM. Dechesne (Ali-Baba), Simon-Max (Zizi), Pierre Joseph de Mesmaecker (Cassim), Larbaudière (Saladin), Chalmin (Kangiar), Hurbain (Maboul).
Première à Paris, à l'Éden-Théâtre, le 28 novembre 1889.
« Il va de soi que le sujet de cette pièce féerique, qui appelait si naturellement le concours de la musique, était tiré des Mille et une Nuits et du joli conte d'Ali-Baba et les quarante voleurs. Les librettistes ne s'étaient pas mis en grands frais d'imagination, suivant pour ainsi dire pas à, pas le récit qu'ils s'étaient chargés de traduire scéniquement, et ne s'inquiétant guère d'y apporter leur part d'esprit ou d'invention. Mais la musique était charmante, pleine de piquant, de grâce et d'agrément, la pièce était montée à Bruxelles avec un luxe somptueux, et le succès de l'ouvrage fut éclatant, fort bien joué qu'il était d'ailleurs par Mmes Duparc et Simon-Girard, MM. Dechesne, Larbaudière, Simon-Max, Chalmin et Mesmaecker. Il n'en fut malheureusement pas de même à Paris, malgré une interprétation excellente aussi confiée a Mmes Jeanne Thibault et Argyl, à MM. Morlet, Gourdon et Désiré. Le milieu n'était pas favorable, la trop vaste salle de l'Éden ne convenait pas au genre de l'œuvre, et le résultat ne fut pas tel qu'on eût pu l’attendre. Il n'en reste pas moins que la partition d'Ali-Baba est une des meilleures qui soient sorties de la plume de M. Lecocq, et qu'on y peut remarquer nombre de morceaux charmants, comme le duo dramatique et la chanson des bûcherons au second acte, le finale du troisième avec sa charmante chanson du Muezzin, d'une saveur orientale si fine et si délicate, enfin l'adorable romance d'Ali et les amusants couplets du bois d'oranger au quatrième acte. Le tout avec l'habileté technique et la distinction de forme qui caractérisent le talent de M. Lecocq. Je serais bien étonné si Ali-Baba ne retrouvait pas un jour l'occasion de se montrer dans des conditions plus favorables et de rencontrer le succès qu'il mérite à tous égards. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ALI-BABA
Opérette en un acte, livret d’E. Laroche, musique de Charles Haring, représentée à Bordeaux le 09 février 1891.
ALI-BABA ou LES QUARANTE VOLEURS
Opéra en quatre actes précédé d'un prologue, livret d'Eugène Scribe et Mélesville, musique de Luigi Cherubini. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 22 juillet 1833. Divertissements de Jean Coralli. Décors de Charles Cicéri, René Philastre et Charles Cambon. Costumes d'Eugène Lami et Paul Lormier. Avec Mmes Damoreau-Cinti (Délia), Cornélie Falcon (Morgiane) ; MM. Adolphe Nourrit (Nadir), Dabadie (Ours-Kan), Levasseur (Ali-Baba), Prévost (Aboul-Assan), Ferdinand Prévôt (Phaor), Massol (Calaf), Dérivis (Thamar), Pouilley (un Esclave).
« Le livret n'était que l'arrangement d'une vieille pièce écrite en 1783, par Duveyrier-Mélesville père, sous le titre de Koukourgi, et non représentée. La partition n'eut qu'un succès d'estime. Elle était l'œuvre d'un vieillard de soixante-treize ans. M. Fétis, qui l'a entendue, assure qu'elle renferme néanmoins de grandes beautés, et que plusieurs morceaux sont encore dignes du grand compositeur. Cherubini avait introduit dans cet opéra la marche de Faniska, ouvrage joué à Vienne en 1805, et la belle bacchanale de son ballet d'Achille à Scyros. Un vers du poème excita un scandale parmi les puristes. Voici ce vers :
Au moka surtout je songeais.
C'était un prétexte de plaisanterie plutôt que d'indignation littéraire. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« C'est le livret de Koukourgi de Duveyrier-Mélesville, arrangé pour la scène de l'Opéra. Il parut froid et ennuyeux ; la musique du septuagénaire Cherubini, magistralement écrite, sembla aussi manquer de mouvement et de vie. — Peu de représentations.
Dans le divertissement du dernier acte on introduisit la bacchanale d'Achille à Scyros. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALIBI (L')
Opéra-comique en trois actes, livret de Jules Moinaux, musique d'Adolphe Nibelle, représenté au Théâtre-Lyrique (salle de l'Athénée) le 11 octobre 1872 avec Mmes Caroline Girard, Marietti ; MM. Lary, Bonnet, Henry Géraizer, Vauthier, Varlet, Galabert.
« Cette pièce est beaucoup trop chargée d'action : un va-et-vient continuel, des entrées et des sorties, vraies et fausses, une agitation bruyante sur la scène fatiguent le spectateur. Gaston de Mauperché a escaladé les murs du couvent où Mlle Gabrielle, nièce du docteur Perrinet, est aussi mal gardée que mal élevée : on pénètre de tous les côtés dans cette maison. Gaston, contraint à la retraite, se réfugie dans une auberge fréquentée aussi irrégulièrement que le couvent. Pour dissimuler son escapade, de complicité avec une couturière compatissante, il retarde l'horloge et pourra ainsi invoquer un alibi. En outre, il fait constater sa présence par tous les hôtes de l'auberge qu'il réveille et fait sortir de leurs chambres en se livrant à un tapage effroyable. Il y a aussi dans la pièce un bailli grotesque assez réussi, avec sa harangue au roi et sa perruque traditionnelle. L'oncle Perrinet finit par se laisser attendrir, et Gaston épouse Gabrielle. La partition est très touffue et a été écrite avec beaucoup de facilité ; le sujet ne comportait guère autre chose qu'une musique scénique animée, pleine d'entrain et sans prétention. Il n'y a pas dans l'ouvrage une seule scène de sentiment. Je rappellerai une fanfare et un air de soprano au premier acte ; le chœur du deuxième acte : A demain, monsieur le bailli ; il est bien traité et offre des effets d'imitation intéressants ; et le trio de soprano, ténor et basse, au troisième. L'instrumentation m'a paru trop sonore ; on aurait désiré plus de sobriété et de variété. Les tutti trop fréquents nuisent à l'effet vocal. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
ALICE
Drame lyrique en un acte, paroles du vicomte Honoré de Sussy et Darnay de Laperrière, musique de Friedrich von Flotow, représenté au théâtre de l'hôtel de Castellane le 8 avril 1837. On a distingué dans cet ouvrage la romance et l'air de Charles Stuart, un bon trio entre William Scott, Charles Stuart et Alice, ainsi qu'un quatuor avec chœurs. D'après le nom des personnages, on voit que le livret a été tiré du roman de Woodstock. L'opéra a été chanté par Mme de Forges, le comte de Lucotte, le vicomte Bordesoulle, et M. Panel, baryton plein de verve comique, dont le nom se retrouve dans tous les opéras de société joués à cette époque.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ALICE DE NEVERS
Opéra fantaisiste, paroles et musique d'Hervé, représenté aux Folies-Dramatiques le 22 avril 1875. L'incohérence le dispute à l'extravagance dans ce château que l'auteur appelle fort à propos Visionariskoff. Les couplets de la belle cousine ont été bissés. Chanté par Hervé, Mme Desclauzas et Mlle Perrier.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
ALICE ET CLARI
Opéra en trois actes, musique d'Eugène Prévost, représenté à New York en 1846.
ALIÉNOR
Opéra en quatre actes, livret d’Edmond Haraucourt, tiré de la légende célèbre de Merlin l’Enchanteur, musique de Jenö Hubay, représenté avec un très grand succès au Théâtre-Royal de Pesth le 05 décembre 1891. La musique de cet ouvrage, fort bien joué pour les deux rôles principaux par Mlle Bianca Bianchi et M. Ney, a produit une impression profonde ; elle est l’œuvre d’un artiste extrêmement distingué, compositeur aussi intéressant que violoniste remarquable, qui, après avoir été pendant plusieurs années professeur au Conservatoire de Bruxelles, est retourné dans sa patrie, la Hongrie, où il a su se faire une situation considérable.
ALINE ET DUPRÉ ou LE MARCHAND DE MARRONS
Opéra-comique en deux actes, musique de Henri-Joseph Rigel, représenté au théâtre de Beaujolais le 9 août 1788.
ALINE ET JULIEN ou L'HEUREUX EXPÉDIENT
Opéra-comique en un acte, paroles de Moline, musique de Lefèvre, représenté au théâtre des Victoires nationales en 1799.
ALINE, REINE DE GOLCONDE
Opéra-ballet en trois actes, livret de Sedaine, musique de Monsigny. Création au Théâtre de l'Opéra le 15 avril 1766, avec Legros (Usbeck), Larrivée (Saint-Phar) ; Mlles Arnould (Aline), Duranci (Zélis).
"Un conte de Boufflers avait fourni le sujet à Sedaine, mais les paroles devaient réussir moins bien sur la scène qu'à la lecture. Du reste, la musique de ce ballet héroïque n'était pas tellement remarquable que l'immense succès du Déserteur représenté trois ans après ne la fit promptement oublier."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Le sujet de cet opéra-ballet est emprunté au conte charmant de Boufflers.
Monté avec beaucoup de luxe, cet ouvrage de Monsigny n'obtint pas le succès du Roi et le Fermier (frais de mise en scène : 33,750 livres).
Reprises : 1772, 1779."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALINE, REINE DE GOLCONDE
Opéra-comique en trois actes, livret de Jean-Baptiste-Charles Vial et Etienne Guillaume François de Favières, musique d’Henri Montan Berton. Création à l’Opéra-Comique le 03 septembre 1803. => fiche technique
ALINE, REINE DE GOLCONDE
Opéra, musique de Boieldieu, représenté à Saint-Pétersbourg en 1808. Le sujet a été tiré de l'opéra déjà mis en musique par Berton.
ALI-POT-D' RHUM
(à l'Hippodrome) Opérette bouffe en un acte, livret de Céhem et Ghédé, musique de Firmin Bernicat. Création à l'Alcazar d'été le 17 décembre 1869, puis jouée aux Folies-Bergère en 1874.
ALISBELLE ou LES CRIMES DE LA FÉODALITÉ
Opéra en trois actes, paroles de Desforges, musique de L.-E. Jadin, représenté au Théâtre-National, rue de la Loi, le 27 février 1794.
ALIX
Opéra-comique en un acte, paroles d'Eugène Nus et Auguste Follet, musique d’Alexandre-Pierre-Joseph Doche. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 13 mars 1847 avec Félix Montaubry (Etienne). Doche, qui avait succédé à son père comme chef d'orchestre du Vaudeville, avait obtenu de vifs succès en écrivant nombre de charmants couplets pour les pièces nouvelles représentées à ce théâtre. Il fut moins heureux dans ses essais à l'Opéra-Comique.
ALIX DE BEAUCAIRE
Drame lyrique en trois actes, paroles de Boutillier, musique de Rigel, représenté le 10 novembre 1791 au théâtre Montansier. C'est sans doute le jugement de Salomon qui a donné l'idée de la pièce. Le père d'Alix veut la marier au comte d'Egmont ; mais la malheureuse fille s'est laissé séduire par sir Hugues, écuyer du comte de Beaucaire, et elle a un fils. Le père soupçonne la vérité, et, pour en acquérir la certitude, il donne l'ordre simulé de précipiter du haut d'un rocher cet enfant. Alix a déjà saisi son fils et va se jeter avec lui dans l'abîme. A cette marque d'amour maternel, le comte d'Egmont lui-même est attendri, demande au comte de Beaucaire la grâce de sa fille et obtient son consentement à l'union des deux amants. La musique de Rigel a semblé exprimer convenablement les situations romanesques de ce drame.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ALIX ET ALEXIS
Opéra-comique en deux actes, livret de Poinsinet, musique de Benjamin de La Borde, représenté à Choisy, devant le roi, le 6 juillet 1769.
ALLONS ! ÇA VA ou LE QUAKER EN FRANCE
Tableau patriotique en un acte, mêlé de vaudevilles, livret et musique du Cousin-Jacques (Beffroy de Reigny), représenté au théâtre Feydeau le 28 octobre 1793.
ALMA L'ENCHANTERESSE
Opéra en 4 actes, livret d'Henri de Saint-Georges, musique de Friedrich von Flotow, représenté dans une version italienne d'A. de Lauzières au Théâtre des Italiens le 09 avril 1878 avec Mmes Albani, Sanz, MM. Verger, Nouvelli, Ramini.
ALMANZOR ou LE TRIOMPHE DE LA GLOIRE
Opéra-ballet en deux actes et en vers libres, livret de d’Aumale de Corsanville, musique de Lanctin dit Duquesnoy, représenté à Bruxelles en 1787.
ALMASIS
Opéra-ballet en un acte, paroles de Moncrif, musique de Joseph-Nicolas-Pancrace Royer, représenté à Versailles le 26 février 1748, et à l'Académie royale de musique le 28 août 1750.
"Cet opéra-ballet fut représenté d'abord à Versailles sur le théâtre des Petits Appartements, le lundi 26 février 1748.
Interprètes à Paris : Mlle Chevalier (Almasis), Chassé, Lepage et Mlle Lemière.
Ballet : on y voyait figurer Vestris et Sodi."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ALONZO ET CORA
Opéra en quatre actes, paroles de Valladier, musique de Méhul, représenté à l'Opéra le 15 février 1791. Méhul avait vingt ans lorsqu'il écrivit son premier ouvrage dramatique. Huit années s'écoulèrent sans que l'administration de l'Opéra se décidât à le faire représenter. Il fallut le succès d'Euphrosine et Conradin à l'Opéra-Comique pour l'y déterminer. Cora réussit peu.
ALPHÉE ET ARÉTHUSE
Opéra-ballet en un acte, tiré de l'opéra d'Aréthuse, paroles de Danchet, musique de Campra, avec prologue, dont les paroles sont de Pellegrin et la musique de Monteclair, représenté à l'Opéra le 22 août 1752.
ALPHONSE ET LÉONORE ou L'HEUREUX PROCÈS
Comédie en un acte mêlée d'ariettes, paroles de C. Leprévost d'Iray, musique de Gresnick, représenté au théâtre Feydeau le 29 novembre 1797.
ALPHONSE, ROI D'ARAGON
Opéra en trois actes, paroles de Jean-M. Souriguière de Saint-Marc, musique de Nicolas-Charles Bochsa. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 20 août 1814.
ALVAR
Drame lyrique en trois actes, poème de M. Bède, musique de Paul Gilson, représenté dans une version flamande d’Em. Hiel au théâtre Flamand de Bruxelles le 15 décembre 1895.
ALVAR ET MENCIA ou LE CAPTIF DE RETOUR
Comédie en trois actes et en vers libres, mêlée d'ariettes, paroles d’Adrien-Guillaume Cailly, musique de Louis-Joseph-Claude Saint-Amans. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 13 juin 1770.
ALYSSA
Légende irlandaise, livret de Marguerite Coiffier et Eugène Adenis, musique de Raoul Laparra pour le Prix de Rome de 1903, créée à l'Institut le 27 juin 1903. => détails
AMADIS
Parodie en vaudeville, paroles de Romagnesi et Riccoboni fils, représentée au Nouveau Théâtre-Italien le 19 décembre 1740. Cette parodie d'Amadis de Gaule eut presque autant de succès que la pièce de Quinault et Lully. On y remarque la critique suivante, qui n'a pas attendu notre époque pour se produire :
On voulait jadis que le chant
Fût naturel, noble et touchant ;
Jadis c'était l'usage.
A l'Opéra présentement,
On n'applaudit qu'au tapage ;
C'est l'usage d'à présent.
La sonorité des vingt-deux violons de Lully ne devait pas être bien puissante. La critique porte principalement sur l'usage immodéré que les chanteurs faisaient de leur voix. On devait crier beaucoup et d'autant plus fort que les parties vocales sont écrites très haut, même en tenant compte du diapason moyen en usage à cette époque.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMADIS
Opéra légendaire en quatre actes dont un prologue, livret de Jules Claretie, musique de Jules Massenet, représenté à l'Opéra de Monte-Carlo le 01 avril 1922. => fiche technique
AMADIS DE GAULE
Tragédie lyrique en un prologue et cinq actes, livret de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée à l’Opéra de Paris le 18 janvier 1684, et à Versailles l'année suivante. Pendant plus d'un demi-siècle, cet ouvrage, un des meilleurs du célèbre compositeur, excita l'admiration de la cour et de la ville. Lorsqu'il fut repris, en 1731, la Carmago y dansa, au quatrième acte, l'entrée qui avait été exécutée précédemment par Mlle Sallé. Les gazettes du temps font un pompeux récit de la septième reprise, qui eut lieu en 1740, avec le chanteur Jélyotte et la gracieuse Mlle Lemaure qui jouait le rôle d'Oriane.
Une déclamation noble et soutenue, une interprétation toujours fidèle et expressive des paroles distinguent la partition d'Amadis. L'air : Bois épais, redouble ton ombre, est un chef-d’œuvre, et la chanson avec chœur : Suivons l'Amour, offre une belle harmonie qui n'exclut pas la grâce.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Tragédie lyrique représentée à l’Opéra le 14 janvier (selon le secrétaire de Lully) ou le 18 janvier 1681 (selon les frères Parfaict).
Les rôles d'Amadis, de Florestan, Arcalaüs, Oriane, Corisandre et Arcabonne, eurent pour interprètes Duménil, Dun, Beaumavielle, Mlles F. Moreau, Desmatins et Marthe le Rochois, qui remporta un double succès comme tragédienne et comme cantatrice.
Berain imagina de cacher les vilains bras de Marthe le Rochois au moyen de longues manches, nommées depuis manches Amadis.
Reprises : 1687, 1701, 1707, 1718, 1731, 1740, 1759 et 1771.
Regnard, sous le titre de la Naissance d'Amadis (10 fév. 1694), donna la première des cinq parodies de cet acte.
Parmi les morceaux les plus goûtés d'Amadis de Gaule, mentionnons l'air : Bois épais, redouble ton ombre, et la chacone du 5e acte."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMADIS DE GAULE
Tragédie lyrique en un prologue et trois actes, livret de Philippe Quinault, musique de Pierre Montan Berton et Benjamin de Laborde, représenté au Théâtre de l'Opéra (2e salle du Palais-Royal) le 26 novembre 1771.
"Berton avait été chargé de refaire l'opéra de Lully ; le succès ne justifia point cette témérité."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"En sa qualité de valet de chambre du roi, de Laborde jouissait de beaucoup de crédit, et il en profitait pour imposer ses œuvres musicales."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMADIS DE GRÈCE
Tragédie lyrique en cinq actes avec prologue, paroles de Houdar de Lamotte, musique de Destouches, représentée au Théâtre de l'Opéra le 26 mars 1699 avec Thévenard (Amadis), Duménil (le prince de Thrace), Mlle Moreau (Niquée), Mlle Journet (Mélisse).
"Reprises : 1711, 1724 et 1745. — Amadis le Cadet, parodie de Fuzelier (1724).
Au 2e acte, Niquée, fille du soudan de Thèbes, paraissait dans une gloire resplendissante ; de là cette locution Être dans la gloire de Niquée pour exprimer le ravissement d'une personne à qui viennent les honneurs et la fortune."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMADIS DES GAULES
Opéra en trois actes, paroles de Devisme et Saint-Alphonse, musique de Chrétien Bach, représenté au Théâtre de l'Opéra le 10 décembre 1779. Le manuscrit, dit M. Fétis, fut payé à l'auteur dix mille francs, honoraires bien considérables à cette époque.
"J.-Chrétien Bach est le onzième fils de Jean-Sébastien. Il a écrit un certain nombre d'opéras italiens, et l'on a même traduit en français son Orione ; mais la chute d'Amadis en empêcha la représentation."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMANT À L'ÉPREUVE (L') ou LA DAME INVISIBLE
Opéra-comique en deux actes, livret de Pierre-Louis Moline et Claude-François Fillette-Loraux, musique d’Henri Montan Berton. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 05 décembre 1787. La princesse Eléonore éprouve la sincérité de son amant, don Carlos, en lui faisant faire des avances par sa servante affublée des habits d'une princesse étrangère. Don Carlos, qui cependant n'a vu sa maîtresse que sous le masque, résiste jusqu'au moment où celle-ci se fait connaître et accepte l'hommage de sa flamme. Cette pièce a paru ridicule, mais la musique lui a valu un certain nombre de représentations ; cependant elle n'a pas été imprimée. Dans les Annales dramatiques, Berton est souvent appelé Lebreton, ce qui montre une fois de plus avec quelle négligence ces sortes de recueils ont été fabriqués sous le rapport musical.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMANT CORSAIRE (L')
Opéra-comique en deux actes et en prose, paroles de Louis Anseaume et Salvert, musique du marquis Adrien-Nicolas La Salle d'Offémont. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 03 juin 1762.
AMANT D’AMANDA
Opérette en un acte, livret et musique de M. Lagneau, représentée aux Folies-Bergère en octobre 1876.
AMANT DÉGUISÉ (L') ou LE JARDINIER SUPPOSÉ
Comédie en un acte, et en vers libres, mêlée d'ariettes, paroles de Charles-Simon Favart et de l'abbé Voisenon, musique de François-André Danican Philidor. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 02 septembre 1769.
AMANT ÉCHO (L')
Opéra, musique de Raymont, représenté au théâtre de Beaujolais vers 1765.
AMANT ET LE FRÈRE (L')
Opéra-comique en un acte, livret d'Adolphe de Leuven, musique de M. Van der Does, représenté à La Haye en mars 1855.
AMANT ET LE MARI (L')
Opéra-comique en deux actes, paroles d'Etienne de Jouy et Jean-François Roger, musique de François-Joseph Fétis. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 08 juin 1820, avec Marie Julie Boulanger.
AMANT JALOUX (L')
Comédie en trois actes, mêlée d'ariettes, livret de Thomas d'Hélé versifié par F. Levasseur, musique de Grétry, création à Versailles, au Théâtre de la Cour, le 20 novembre 1778. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 23 décembre 1778, avec Mmes Billioni (Isabelle) et Trial (Léonore), MM. Jullien (Florival) et Clairval (Alonzo), sous la direction de La Pommeraye. 340 représentations jusqu’en 1851. Cet opéra est un des meilleurs de Grétry, et il est longtemps resté au répertoire. La sérénade chantée par Florival au second acte : Tandis que tout sommeille, est d'un sentiment exquis.
AMANT JALOUX (L')
Opéra en trois actes, musique de Mengozzi, représenté au Théâtre des Variétés-Montansier le 2 février 1796.
AMANT LÉGATAIRE (L')
Opéra, musique de Helmont, représenté au Grand-Théâtre de Bruxelles vers 1780.
AMANT POUR RIRE (L')
Opéra-comique en un acte, musique de Wanson, représenté au théâtre de Liège en 1835.
AMANT RIVAL DE SA MAÎTRESSE (L')
Opéra-comique en un acte, paroles d'Henrion, musique d’Alexandre Piccinni, représenté au théâtre de la porte Saint-Martin, le 14 novembre 1803.
AMANT SCULPTEUR (L’)
Opéra-comique en un acte et en vers, livret de Léger, musique de Chardiny, représenté au Théâtre-Français comique et lyrique en 1790.
AMANT STATUE (L’)
Opéra-comique en un acte, mêlé d'ariettes, paroles de Guichard, musique de M. de Lusse, représenté à la foire Saint-Laurent le 18 août 1759.
AMANT STATUE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Desfontaines, musique de vaudevilles, création à Brunoy le 23 novembre 1780. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 février 1781.
AMANT STATUE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Desfontaines, musique de Dalayrac. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 04 août 1785. C'est le livret créé en 1780 remis en musique.
« Un amant s'imagine de paraître en statue aux yeux de sa maîtresse ; cette statue s'anime, et joue à ravir de la flûte ; un dialogue assez amusant s'engage. C'est une bagatelle que Dalayrac a traitée avec grâce et légèreté. Mlle Renaud aînée jouait avec succès le rôle de Célimène. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMANT SYLPHE (L') ou LA FÉERIE DE L’AMOUR
Comédie mêlée d’ariettes en trois actes, livret de François-Antoine Quétant, musique de Jean-Paul-Egide Martini, représentée à Fontainebleau, au Théâtre de la Cour, le 24 octobre 1783.
AMANT TRAVESTI (L') ou LES MULETIERS
Opéra-comique en trois actes et en vers libres, paroles de Dubreuil tirées du conte de La Fontaine le Muletier, musique de Désaugiers, représenté au Théâtre de Monsieur, à la foire Saint-Germain, le 2 novembre 1790.
AMANTE SANS LE SAVOIR (L')
Comédie mêlée d’ariettes en un acte, livret d’Auguste Creuzé de Lesser, musique de Jean-Pierre Solié. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 10 août 1807.
AMANTE STATUE (L’) ou LE NOUVEAU PYGMALION
Comédie en un acte mêlée d'ariettes, paroles de M. de B. Desgaguiers, musique de Reinigg, représentée à Lyon le 9 août 1774.
AMANTS ABSENTS (LES)
Opéra-comique en un acte, musique de Quaisain, représenté à l’Ambigu-Comique le 11 janvier 1803.
AMANTS DE RIMINI (LES)
Opéra en quatre actes et cinq tableaux, poème et musique de Max d'Ollone.
Cet ouvrage n'a jamais été représenté intégralement.
Création au Palais Garnier, à Paris, du 2e tableau du 3e acte dans une mise en scène d'Emile Merle-Forest, le 02 mars 1916.
Mme Yvonne GALL (Francesca).
M. Léon LAFFITTE (Paolo).
Chef d'orchestre : Gabriel GROVLEZ
3 représentations à l’Opéra (3e acte seul) au 31.12.1961.
AMANTS DE VÉRONE (LES)
Drame lyrique en cinq actes et six tableaux, livret et musique de Richard Yrvid [pseudonyme du marquis Paul de Richard d'Ivry]. Création au Théâtre Ventadour le 12 octobre 1878. => fiche technique
AMANTS DE VILLAGE (LES)
Comédie en deux actes, en vers, mêlée d'ariettes, paroles d’Antoine-François Riccoboni, musique de Felice Bambini. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 26 juillet 1764.
AMANTS JALOUX (LES)
Petite pastorale en cinq actes avec un prologue, paroles de Mlle Pascal, musique de Marchand fils, chantée sur le théâtre des Petits-Appartements, au palais de Versailles, devant la cour, en 1686.
AMANTS QUERELLEURS (LES)
Opéra-comique, musique de Aubery du Boulley, reçu à l’Opéra-Comique, mais joué au Gymnase, arrangé en vaudeville en 1824.
AMANTS RIDICULES (LES)
Opéra-comique en un acte, livret de Desaudrais, musique de Bonnay, représenté au théâtre des Beaujolais en 1790.
AMANTS RIVAUX (LES)
Opéra, musique de L.-C. Moulinghem, représenté en France sur des théâtres de province, vers 1790.
AMANTS TROMPÉS (LES)
Opéra-comique en un acte, mêlé d'ariettes, livret de Louis Anseaume et Pierre-Augustin Lefèvre de Marcouville, musique de Jean-Louis Laruette et vaudevilles, créé à la Foire Saint-Laurent le 26 juillet 1756. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 juin 1762.
AMARYLLIS
Opéra-ballet, paroles de Danchet, musique de Campra, représenté à l'Académie royale de musique le 10 septembre 1704. C'est un acte ajouté aux Muses, opéra-ballet des mêmes auteurs représenté l'année précédente.
AMARYLLIS
Conte mythologique en un acte, livret d’Eugène et Edouard Adenis, musique d’André Gailhard (fils de Pedro Gailhard), représenté au Capitole de Toulouse en janvier 1906.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 08 février 1907 avec Mmes Korsoff (Amaryllis), Bourgeois (Diane), M. Moratti (Apollon).
AMATEUR DE MUSIQUE (L')
Opéra, paroles et musique de Raymond, représenté aux Italiens vers 1765.
AMAZONE (L')
Opéra-comique en deux actes, livret d’Eugène Scribe, Delestre-Poirson et Mélesville, musique d'Amédée de Beauplan. Création à l'Opéra-Comique (salle Ventadour) le 15 novembre 1830. => détails
AMAZONE (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de Thomas Sauvage, musique d’Alphonse Thys. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 25 novembre 1845.
AMAZONES (LES) ou LA FONDATION DE THÈBES
[Amphion]
Opéra en trois actes, livret de Jouy, musique de Méhul. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Montansier) le 17 décembre 1811. Divertissements de Louis Milon. Décors de J.-B. Isabey. Costumes de Ménageot. Cet ouvrage, qui cependant n'est pas inférieur à d'autres du grand compositeur, n'eut pas un succès marqué.
"Cet opéra ne fut représenté que neuf fois dans l'espace de quatre mois, et cependant il était interprété par Mmes Branchu (Antiope) et Albert-Hymm (Ériphile), par Nourrit (Amphion) et Dérivis (Zéthon). Les ballets avaient été réglés par Milon et les décorations peintes d'après les dessins d'Isabey."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMBASSADE (L’)
Opérette bouffe, livret de MM. Cornély et Védi, musique de M. Warnecke, représentée au théâtre de Tivoli en mars 1872. Le rôle principal a été chanté par Mme Peretti.
AMBASSADEUR (L’)
Opérette en un acte, livret de Ridoux, musique de Gangloff, représentée au Concert-Européen le 22 avril 1891.
AMBASSADRICE (L')
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges, musique d'Esprit Auber. Création à l’Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 21 décembre 1836, sous la direction de Narcisse Girard.
personnages |
emplois |
créateurs |
Henriette, prima dona |
soprano |
Mmes CINTI-DAMOREAU |
Charlotte |
soprano |
Jenny COLON |
Mme Barneck, ancienne duègne, tante d’Henriette |
soprano |
Marie Julie BOULANGER |
la Comtesse Augusta de Fierschemberg |
soprano |
MONSEL |
Bénédict, premier ténor |
ténor |
MM. COUDERC |
le Duc de Valberg |
ténor |
MOREAU-SAINTI |
Fortunatus, entrepreneur de spectacles |
basse |
ROY |
« Il fut représenté la même année qu'Actéon et que les Chaperons blancs. Cet ouvrage peut être regardé comme une des meilleures partitions de l'illustre compositeur. Au succès qu'obtint tout d'abord l'Ambassadrice vint s'ajouter plus tard, en 1850, un intérêt d'actualité. Une célèbre cantatrice, Mlle Sontag, avait quitté le théâtre pour épouser le comte de Rossi. Le public avait goûté vivement d'abord les situations habilement présentées par M. Scribe. La réapparition de Mme de Rossi sur la scène, par suite de revers de fortune, prouva que le sujet du poème n'était pas invraisemblable. Cette vraisemblance, dans un ouvrage appartenant au genre qui la comporte le moins, lui a conservé un attrait piquant. La musique qu'Auber a composée sur ce livret est tour à tour vive, touchante, enjouée et tendre. Sans nous arrêter à l'ouverture, qui est une de nos jolies pièces instrumentales, nous mentionnerons les couplets du premier acte, l'air bouffe : Ah ! que mon sort est beau ! la romance : Le ciel nous a placés dans des rangs... ; le duo si expressif : Oui, c'est moi qui viens ici, Madame l'ambassadrice, et enfin l'air de Charlotte, au dernier acte : Que ces murs coquets... Pendant longtemps le rôle d'Henriette a servi aux débuts des jeunes élèves sortant du Conservatoire. Il se prête en effet à faire valoir les qualités d'une cantatrice. Mlle Lavoye [Louise] y a obtenu son plus beau succès, ce qui n'est pas un mince mérite, quand on songe à la perfection avec laquelle madame Damoreau avait créé le personnage d'Henriette. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMBROISE ou VOILÀ MA JOURNÉE !
Opéra-comique en un acte, paroles de Jacques-Marie Boutet de Monvel, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 12 janvier 1793. L'auteur du livret n'est pas, comme on pourrait le croire, le célèbre comédien du Théâtre-Français, mais son fils.
Première à l’Opéra-National (salle du Théâtre-Historique) le 10 novembre 1851. 5 représentations en 1851.
ÂME DE LA PATRIE (L')
Opérette en un acte, livret de Lionel Bonnemère, musique de Toulmouche, représentée au Théâtre de Saint-Brieuc le 09 juillet 1892, puis à Dinan le 12 juillet 1892.
ÂME EN PEINE (L')
Opéra-ballet fantastique en deux actes, livret d'Henri de Saint-Georges, musique de Friedrich von Flotow, représenté au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 29 juin 1846 ; divertissements de Coralli ; décors de Joseph Thierry (acte I), Charles Ciceri et Rubé (acte II), avec Barroilhet (Frantz), Gardoni (Léopold), Brémond (le Sénéchal), Kœnig (un Paysan); Mlle Dobrée (la comtesse) et Nau (Paola).
« Plusieurs airs d'une facture distinguée, interprétés avec goût par Baroilhet, ont fait apprécier au public parisien le talent de l'auteur, un peu oublié, du Naufrage de la Méduse, opéra qui avait eu cinquante-quatre représentations consécutives sur le théâtre de la Renaissance, en 1839. Le rôle de ténor a été créé par Gardoni, et Roger l'a rempli depuis avec beaucoup de charme. Cet ouvrage a été repris le 4 novembre 1859. La délicieuse romance de Baroilhet : Pendant la nuit j'ai paré ma chaumière, a été intercalée dans l'opéra de Martha, représenté au Théâtre-Lyrique le 18 décembre 1865 (On en a changé les paroles). »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra renferme d'agréables mélodies et un finale dramatique ; il annonce un compositeur facile, mais sans individualité, et nullement propre à traiter les sujets fantastiques. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMÉLIE
Comédie mêlée d’ariettes en trois actes, paroles de Desfontaines, musique d’Alexandre Louet. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 11 janvier 1798.
AMÉLIE DE MONTFORT
Opéra en trois actes, paroles de Cottereau, musique de L.-E. Jadin, représenté au théâtre de Monsieur (Feydeau), le 13 février 1792.
AMI D’OSCAR (L')
Opérette en un acte, livret de Boucheron, musique d’André Martinet, représentée au casino d’Aulus en août 1883.
AMI DE LA MAISON (L')
Opéra-comique en trois actes et en vers libres, paroles de Jean-François Marmontel, musique de Grétry, créé à Fontainebleau, Théâtre de la Cour, le 26 octobre 1771. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 14 mai 1772.
« Grétry appliqua avec bonheur dans cet ouvrage sa théorie de l'accord intime de la musique avec le poème : « Ne croirait-on pas, disait-il naïvement à propos de cette pièce, que c'est Marmontel qui a fait la musique et moi les paroles ? » Les deux airs : Je suis de vous très mécontente et Rien ne plait tant aux yeux des belles, prouveraient presque que les accents de la parole peuvent être copiés par les tons de la gamme, tant la musique y est parlante, simple et naturelle. Le duo du troisième acte : Tout ce qu'il vous plaira, est remarquable à cause du rythme syllabique, qui convient parfaitement à la situation, et que les compositeurs ont employé fréquemment depuis. Le petit duo : Vous avez deviné cela, est du goût le plus fin ; aussi l'auteur, dans ses Essais sur la musique, le recommande-t-il aux amateurs. Malgré la bonne opinion qu'en avait Grétry, la pièce de Marmontel parait longue et froide. Toutefois, la verve mélodique du musicien réussit à lui assurer du succès, à côté de celui qu'obtenait à la même époque le délicieux opéra-comique de Zémire et Azor. L'Ami de la Maison n'a pas été repris au théâtre depuis plus de trente-cinq ans. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMI FRITZ (L')
[l’Amico Fritz]
Opéra italien en trois actes, livret de P. Suardon (pseudonyme de MM. Zanardini et Nicolas Daspuro), d’après l’Ami Fritz, nouvelle d'Erckmann-Chatrian (1864), musique de Pietro Mascagni.
Création à Rome, Teatro Costanzi, le 31 octobre 1891, avec Mme Emma Calvé, MM. Fernando de Lucia et Paul Lhérie.
Représentation en français à Anvers le 17 février 1894 dans une version de Paul Milliet.
« Après le succès vraiment extraordinaire qu'on avait fait de toutes parts à la Cavalleria rusticana de M. Mascagni, on attendait le jeune compositeur à une œuvre plus importante et plus solide, et l'on concevait sur lui les plus grandes espérances. L’apparition de ce nouvel ouvrage fut donc pour les Italiens un véritable événement artistique, et de tous les points du pays les sommités de l'art et de la critique accoururent à Rome pour assister à la première représentation de l'Amico Fritz, qui avait attiré, même de l'étranger, nombre de journalistes et de critiques autorisés. Il semblait que M. Mascagni devint le successeur désigné de toute cette grande lignée de compositeurs italiens, si célèbres depuis deux siècles, et dont Verdi restait le dernier et seul représentant glorieux. L'œuvre eût été faible qu'on l'eût encore applaudie sans doute, par patriotisme et par orgueil national ; comme, malgré ses réels défauts, elle n'était point sans valeur, on l'acclama avec une sorte de furie et l'on cria au chef-d’œuvre, ce qui était aller un peu vite et un peu loin. La vérité est que si la forme laissait parfois à désirer, si le style n'était pas toujours très élevé et très pur, l'inspiration du moins n'était pas absente, et la partition était empreinte d'une certaine verve juvénile qui faisait passer condamnation sur des défauts que des spectateurs gagnés d'avance à l'enthousiasme considéraient comme secondaires. En réalité, le succès fut très grand, en dépit de certaines critiques qu'on qualifia de chagrines, et sur lesquelles il semblait qu'on ne dût pas s'appesantir. L'œuvre, acclamée en Italie, ne le fut pas moins en Allemagne et en Autriche, particulièrement à Vienne, où M. Mascagni devint bientôt l'enfant gâté de la population artistique et fut l'objet de manifestations extraordinairement sympathiques. Parmi les pages les plus remarquées et les plus applaudies de la partition de l'Amico Fritz, il faut signaler, pour le premier acte, l'air de Suzel : Son pochi fiori, povere viole, un joli solo de violon et la fanfare ; pour le second, considéré généralement comme le meilleur, la ballade de soprano, le « duo des cerises », l'arrivée de la calèche et le duo de la fontaine, dont la forme fut louée d'une façon toute particulière ; enfin, pour le troisième, l'entracte, une chanson de baryton, l'air du ténor et le duo d'amour. Un critique italien résumait son impression en disant que dans la musique de l'Amico Fritz « il n'y avait ni une page vraiment vulgaire, ni une scène qui ne charme, ou n'intéresse, ou n'émeuve l'auditeur ». Voilà certes un éloge dont bien des artistes se montreraient satisfaits. Constatons d'ailleurs, au moins à titre de curiosité, que le soir de la première représentation M. Mascagni fut l'objet de trente-trois rappels sur la scène (on sait quelles sont les coutumes du public italien sous ce rapport) et que sept morceaux furent bissés. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
AMICA
Poème dramatique en deux actes, livret de Paul Bérel (pseudonyme de Paul de Choudens), version rythmique de Paul Collin, musique de Pietro Mascagni. Créé au Théâtre du Casino de Monte-Carlo le 16 mars 1905 avec Geraldine Farrar (Amica), Charles Rousselière (Giorgio), Maurice Renaud (Renaldo), Henri-Alexandre Lequien (Père Camoine), Paola Rainaldi (Magdelone), sous la direction de Pietro Mascagni. Représenté à l’Opéra de Rome le 13 mai 1905 dans une traduction italienne de G. Targioni-Tozzetti.
AMITIÉ À L'ÉPREUVE (L')
Comédie en deux actes, mêlée d'ariettes, livret de Charles-Simon Favart et Claude-Henri Fusée de Voisenon, musique de Grétry, créée à Fontainebleau, Théâtre de la Cour, le 13 novembre 1770. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 24 janvier 1771. Elle fut mise en trois actes et jouée à Fontainebleau le 24 octobre 1786 et à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 30 du même mois.
« Grétry, dans ses Essais sur la musique, s'efforce de justifier ainsi le peu de succès de cet ouvrage : « Aucun de mes ouvrages ne m'a coûté tant de peine, et jamais il ne me fut plus difficile d'exalter mon imagination au point convenable ; mes forces diminuaient de telle manière en composant la musique de ce poème, que je fus au moins huit jours à chercher et à trouver enfin le coloris que je voulais donner au trio :
Remplis nos cœurs, douce amitié.
Lorsque ce morceau fut entendu, à Fontainebleau, il me réconcilia avec les surintendants de la musique du roi, qui, sans me le dire, me regardaient comme un innovateur sacrilège envers l'ancienne musique française. Rebel et Francoeur me dirent que c'était le véritable genre que je devais adopter. Cette pièce parut froide à Fontainebleau, et elle n'eut que douze représentations à Paris. Je suggérai à l'autour du poème d'ajouter un rôle comique, qui jetterait de la variété dans son sujet. Elle reparut en 1786, avec des changements considérables. Une actrice, douée d'une voix flexible, et chantant d'une manière exquise (Mlle Renaud, aujourd'hui Mme d'Avrigny), reprit le rôle de Corali, que j'arrangeai selon ses moyens. Trial, l'acteur le plus zélé et le plus infatigable qu'on vit jamais, fut chargé d'un rôle de nègre, qu'il rendit avec vérité. Enfin cette reprise eut plus de succès, et le public, satisfait des longs efforts des auteurs, les appela pour leur témoigner son contentement. Quoique le public appelle trop fréquemment les auteurs de productions éphémères, quoiqu’il soit peu glorieux de partager des couronnes si souvent prodiguées, quoiqu'on n'ignore plus le manège dont on se sert pour les obtenir, je crus devoir présenter au public l'auteur octogénaire de tant d'ouvrages estimables, qui, hors d'état par sa cécité de se présenter lui-même, avait besoin d'un guide pour aller recevoir du public attendri un des derniers fleurons de sa couronne. »
Il nous semble qu'ici le bon Grétry manque un peu de sincérité, et qu'il n'a pas été fâché au fond de partager avec le vieux Favart l'ovation qu'il parait dédaigner pour lui-même, et dont il veut faire les honneurs à son ami aveugle. Il ajoute :
« Tel est l'empire des circonstances : après avoir critiqué l'abus des roulades où les Italiens se sont laissé entraîner, je suis moi-même répréhensible pour ce même défaut. L'air que Corali chante pour prendre sa leçon peut être aussi difficile qu'on voudra, puisqu'il est proportionné au talent de l'élève ; mais celui qui commence le troisième acte nuit à l'action, et m'a paru de plus en plus déplacé ; c'est pourquoi je l'ai retranché. Dès que Corali a eu le cœur déchiré par la fuite de Nelson, elle ne doit plus se livrer à ce luxe musical. Il revient, il est vrai, mais accompagné de Blanfort, futur époux de Corali, dont l'âme alors doit être troublée. » Nous citons ces détails pour montrer avec quel soin Grétry composait ses ouvrages, et combien il attachait d'importance à bien peindre le caractère de ses personnages. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMITIÉ AU VILLAGE (L')
Opéra-comique en trois actes, livret de Pierre-Jean-Baptiste Desforges, musique de Philidor, créé à Fontainebleau, Théâtre de la Cour, le 18 octobre 1785. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 31 octobre 1785.
« Un seigneur de Clemencey a fondé un prix de vertu dans son village. Celui qui l'aura mérité pourra choisir une épouse à son gré parmi les plus belles filles du canton. Prosper et Vincent sont rivaux en vertu et en amour. Le premier s'éloigne pour laisser le champ libre à son ami, qui, par délicatesse refuse le prix. A la fin tout s'arrange. C'est Oreste et Pylade travestis en paysans. La donnée de la pièce est inepte ; mais Philidor en a écrit la musique. Tant pis pour Philidor. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMORE SOLDATO (L')
Opéra italien en trois actes, musique de Sacchini, représenté au Théâtre de l'Opéra le 08 juillet 1779, avec MM. Gherardi (D. Anselme), Viganoni (D. Faustino), Tosoni (Pasquino) ; Mmes Chiavacci (Ottavina), R. Baglioni (Semplicina), Farnesi (Lisandrina).
AMOUR À CYTHÈRE (L')
Opéra-comique, musique de Gresnick, représenté en 1793 au Grand-Théâtre de Lyon.
AMOUR À L'ÉPÉE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Galoppe d'Onquaire, musique de Weckerlin, représenté, dans les salons de Mme Orfila, le 20 décembre 1857, chanté par Biéval, Bussine et Mlle Mira.
AMOUR À LA BASTILLE (L’)
Opéra-comique en un acte et trois tableaux, livret de Lucien Augé de Lassus et Paul de Choudens, d'après une comédie à couplets jouée naguère au Vaudeville sous le titre de : En pénitence, musique d’Henri Hirchmann.
Création à l'Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 14 décembre 1897.
Mme LAISNÉ (la Duchesse de Fronsac).
MM. Edmond CLÉMENT (le Duc de Fronsac), BERNAERT (le Gouverneur de Berneville).
Chef d'orchestre : Jules DANBÉ.
11e et dernière représentation le 28 avril 1898, avec les créateurs, sauf VAILLARD au pupitre.
11 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.
AMOUR À LA MOUKÈRE (L’)
Opérette en trois actes, livret de Foucher et Laclau, musique d'Esteban-Marti, créée au théâtre du Moulin-bleu à Paris le 03 mai 1923.
AMOUR AFRICAIN (L’)
Opéra-comique en deux actes, livret d’Ernest Legouvé, musique d’Emile Paladilhe. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le samedi 08 mai 1875, avec MM. Melchissédec (Raymond-Zeïn), Ismaël (le comte-Mustapha), Nicot (Paul-Nouman) ; Mlles Dalti (Margarita-Moïana), Ducasse (la comtesse).
« L’Amour africain est une des pièces bizarres et d'un goût détestable dues à l'imagination peu féconde de Prosper Mérimée, et qu'il publia sous le titre de Théâtre de Clara Gazul, comédienne espagnole. On crut à une trouvaille littéraire ; les gens affamés d'impressions prirent pour de la force la violence et le cynisme, et pour un produit de l'imagination espagnole ces pastiches qui auraient fait sourire si l'auteur, encore inconnu, les avait publiés sous son propre nom. L'Amour africain ne convenait pas plus à fournir un livret d'opéra-comique que Carmen. M. Ernest Legouvé crut le contraire. Il jugea utile toutefois d'encadrer la pièce dans un prologue et un épilogue de sa façon. Cette fantaisie a encore contribué à lui enlever le peu d'intérêt qu'elle pouvait avoir. Un riche amateur, le comte X, donne une fête dans son château, près de Nice. Il reçoit la visite de deux frères artistes, prix de Rome, l'un peintre et l'autre musicien. Le jeune compositeur rapporte dans son portefeuille une partition d'opéra qui peut être exécutée par son frère, lui et sa femme. Le comte les retient et organise sur-le-champ une représentation de l'ouvrage au château. Tel est le premier acte. Le second semble se passer dans une vraie ménagerie d'hommes féroces. Les Maures Zeïn et Nouman se disputent l'esclave Moïana. Après une série de scènes toutes empreintes d'un caractère uniforme de violence que n'interrompt même pas l'air de l'Arabe et son coursier, chanté par Zeïn, Nouman tue son rival et ensuite Moïana elle-même. Sur ce dénouement plein d'intérêt, on rappelle agréablement au spectateur par ces mots inattendus qu'il est dans le château du comte : « Seigneur, le souper est prêt et la pièce est finie ! » Dans le premier acte, il aurait fallu tracer d'une main légère l'entrevue du Mécène et des deux artistes, comme l'a fait Boieldieu dans l'acte analogue des Voitures versées. On n'a pu remarquer que les couplets sur les infortunes des Prix de Rome quelques passages d'un quintette et une sorte de saltarelle peu vocale. La musique du second acte est bruyante ; non seulement les intonations échappent souvent à toute classification tonale, mais à ces phrases décousues s'ajoute une instrumentation excessive, où les cuivres luttent de sonorité avec les notes élevées des voix. On pourrait cependant rappeler de jolis effets de piccolo et de cymbales dans une petite marche mauresque et des phrases expressives dans le trio final sur les mots : Rends-moi mon serment. M. Paladilhe prendra sa revanche avec un meilleur livret. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
AMOUR AU CAMP (L')
Opéra-comique en un acte, paroles anonymes [du général Hardy de Périni, commandant la 8e division d'infanterie], musique de Charles Malherbe, créé au Mans le 10 mars 1905.
AMOUR AU MOULIN (L')
Opérette, paroles de Garnier et Bierset, musique de Pietro Lanciani, représentée au théâtre des Galeries-Saint-Hubert de Bruxelles, en octobre 1899.
AMOUR AU VILLAGE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de A. Riondel, musique de M. Camys, représenté au théâtre des Menus-Plaisirs le 21 juin 1888.
AMOUR AU VOL (L')
Opérette en un acte, paroles d'Augé de Beaulieu et Chol de Clercy, musique de Testu de Beauregard et Stéphane Gaurion , représentée sur le théâtre La Fayette le 29 janvier 1867.
AMOUR BIZARRE (L') ou LES PROJETS DÉRANGÉS
Opéra-comique en un acte, livret de Charles-Louis Lesur, d’après le Charme de la voix, comédie de Thomas Corneille, musique de Henri Montan Berton. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 30 août 1799.
AMOUR BLANC (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de J.-L. Croze et Josz, musique de Marius Lambert, représenté au théâtre des Variétés le 31 août 1898. Partition aimable, dans laquelle on a particulièrement remarqué une jolie valse et d'élégants couplets de soprano.
AMOUR CHANTEUR (L')
Opérette en un acte, livret de Charles Nuitter et Lépine, musique de Jacques Offenbach. Création aux Bouffes-Parisiens le 05 janvier 1864 avec Mmes Irma Marié (Araminte) [débuts], Géraldine, MM. Désiré, Pradeau, Edouard George, Duvernoy.
AMOUR CHARLATAN (L')
Opérette en un acte, musique de Henri Gellot, représentée aux Folies-Marigny vers 1869.
AMOUR D'UN TROMBONE
Opérette, musique de M. de Croisilles, représenté à Caen le 21 mars 1863.
AMOUR DE DANAÉ (L’)
[Die Liebe der Danae]
Comédie mythologique en trois actes, livret de Josef Gregor (1888-1960), musique de Richard Strauss (partition terminée en 1940).
Personnages : Jupiter (baryton) ; Mercure (ténor) ; Pollux, roi d’Eos (ténor) ; Danae, sa fille (soprano) ; Xanthe, sa servante (soprano) ; Midas, roi de Lydie ; Quatre Rois, neveux de Pollux (deux ténors et deux basses) ; Quatre Reines : Semele (soprano), Europa (soprano), Alcmène (mezzo-soprano) et Léda (contralto) ; Quatre Veilleurs (quatre basses) ; le chœur des créanciers, les domestiques et la suite de Pollux, et de Danaé, des gens du peuple.
La répétition générale de cet ouvrage eut lieu au Festival de Salzbourg le 16 août 1944, avec URSULEAC, TAUBMANN et HOTTER, sous la direction de Clemens KRAUSS. Mais un décret nazi ordonnant la fermeture des théâtres à la suite d’un complot contre Hitler fit obstacle à la création de l’œuvre en public.
Elle n'eut lieu que huit ans plus tard, toujours au Festival de Salzbourg, le 14 août 1952, dans une mise en scène de Rudolf HARTMANN, des décors et costumes d’Emil Preetorius, avec :
Mme Anneliese KUPPER (Danaé), Annie FELBERMAYER (Xantho), Dorothée SIEBERT (Semele), Esther RETHY (Europa), Georgine MILINKOVIC (Alcmène), Sieglinde WAGNER (Léda).
MM. Paul SCHOEFFLER (Jupiter), Josef TRAXEL (Mercure), Laszlo SZEMERE (Pollux), Josef GOSTIC (Midas), August JARSCH, Erich MAJKUT, Harald PROGLHUF, Franz BIERBACH (les 4 Rois).
Chef d'orchestre : Clemens KRAUSS
Le 25 septembre 1952, l'ouvrage fut créé à Vienne, avec la distribution ci-dessus, sauf : Mme Hilda ROSSEL-MADJAN (Léda), MM. Julius PATZAK (Mercure), August JARESCH (Pollux), et Murray DICKIE (le 1er Roi).
Première fois à Paris, au Palais Garnier, le 16 mai 1953, par les Artistes, les Chœurs et l'Orchestre de l'Opéra de Vienne :
Mme A. KUPPER (Danaé), FELBERMAYER (Xantho), D. SIEBERT (Semele), E. RETHY (Europa), MILINKOVIC (Alcmène), ROSSEL-MADJAN (Léda),
MM. A. POELL (Jupiter), J. PATZAK (Mercure), L. SZEMERE (Pollux), J. GOSTIC (Midas), M. DICKIE, E. MAJKUT, H. PROGLOHF, F. BIERBACH (les 4 Rois).
Chef d'orchestre : Clemens KRAUSS
Seule représentation à l’Opéra au 31.12.1961.
AMOUR DE PRINCESSE
Opérette en trois actes, livret de Victor Jannet, couplets de Hugues Delorme, musique de Louis Urgel, créée à la Gaîté-Lyrique le 30 octobre 1923 avec Mmes Gallois (Riquette), Charley (la reine Aglaé), Mally (Lita), MM. Vilbert (le roi Tampon), Robert Jysor (le prince Asi), Camus (Urbain IV et demi).
AMOUR DES TROIS ORANGES (L’)
[Ljubov k triom apelsiman]
Opéra russe en un prologue, quatre actes et dix tableaux, d'après la comédie de Carlo Gozzi, poème et musique de Sergheï Prokofiev, version française du compositeur et de Vera Janacopoulos.
Personnages : le Roi de trèfle (basse) ; le Prince, son fils (ténor) ; la Princesse Clarisse, sa nièce (contralto) ; Léandre, son Premier ministre (baryton) ; Truffaldino (ténor) ; Pantalone (baryton) ; le Mage Celio (basse) ; la Fée Morgane (soprano) ; Linetta (contralto) ; Nicoletta (mezzo-soprano) ; Ninetta (soprano) ; la cuisinière (basse) ; Farfarello (basse) ; Sméraldine (mezzo-soprano) ; le maître de cérémonies (ténor) ; le héraut (basse) ; le trompette ; chœur (Tragiques, Comiques, Lyriques, Ecervelés) ; ballet.
Créé le 30 décembre 1921, à l'Opera House de Chicago, dans la version française.
Première fois en Europe, à l'Opéra de Cologne, en 1925, avec Mme FOERSTER dans le rôle de la Princesse Clarisse.
Première fois à la Scala de Milan le 30 décembre 1947, dans une mise en scène de Giorgio STREHLER.
Première fois en français, le 05 avril 1952, à l'Opéra de Monte-Carlo, dans la version française, dans une mise en scène de Maurice BESNARD, des décors de Paul Roux et une chorégraphie de Marika de BESOBRASOVA.
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CHICAGO 30.12.1921 |
MILAN 30.12.1947 |
MONTE-CARLO 05.04.1952 |
la Princesse Clarisse |
Irène PAVLOVSKA |
G. TUMIATI |
COUDERC |
Fata Morgana |
Nina KOSHETZ |
M. MINAZI |
DUVAL |
Sméraldine |
FALCO |
E. TICOZI |
JACQUES |
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le Roi de Trèfle |
E. COTREUIL |
R. ARIE |
MEDUS |
le Prince |
MOJICA |
E. RENZI |
ONCINA |
Léandre |
W. BECK |
E. CAMPI |
CLAVENSY |
Truffaldino |
O. DUA |
DEL SIGNORE |
COURET |
Pantalone |
DEFRERE |
S. COLOMBO |
CLEMENT |
Tchélio |
Hector DUFRANNE |
D. CASELLI |
GIOVANETTI |
Chef d’orchestre |
Sergheï PROKOFIEV |
A. QUESTA |
A. WOLFF |
Première fois à Paris, au Palais Garnier, les 27 et 29 juin 1956, en russe, par les Artistes,
Chœurs et orchestre de l'Opéra National de Ljubljana — Mise en scène de Kinko
LESKOVSEK, décors de Maks Kavcik, costumes de Mija Jarc — Chorégraphie de Slavko
ERZEN.
Mmes STRITAR (Princesse Clarisse), GERLOVIC (Fata Morgana), MLEJNIK (Smérabdine), GLAVAK, ZIHERL et HOCEVAR (les 3 Oranges).
MM. KOROSEK (le Roi de Trèfle), LIPUSCEK (le Prince), CUDEN (Truffaldino), SMERKOLJ (Pantalone), MERLAK (Léandre), LUPSA (Kréonta), SHTRUKELJ (le Maître des Cérémonies), CAR (le Hérault).
Chef d'orchestre : Bogo LESKOVIC
2 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« L'action, pleine de truculence et de fantaisie, se déroule, dans le style de la Commedia dell' Arte, sur trois plans : celui des personnages du conte; celui des forces souterraines, dont dépendent la Fée Morgane et le Magicien Celio ; celui où les émissaires du public (Les « Extravagants ») commentent cette action et interviennent parfois pour en modifier le cours :
Un Prince mélancolique et un Roi solennel, son père, se situent au centre de la comédie. L'intrigue se corse, grâce à la présence de sorcières et de magiciens, de la mauvaise Clarisse, nièce du Roi, qui, aidée d'un ministre peu honnête, Léandre, complote la mort du souverain et — bien entendu — de trois oranges cachant trois ravissantes princesses.
Le Prince guérit de son hypocondrie grâce à la Fée Morgane qui ne le fait pas exprès, et qui, de dépit, lui jette un mauvais sort : il tombe amoureux fou de trois oranges gardées dans le lointain palais de Créonte par une « terrible » cuisinière. Après de rocambolesques aventures, le Prince et Truffaldino dérobent les trois oranges. Chacune contient une jeune princesse. Mais les deux premières meurent de soif, et la troisième est changée en rat par Sméraldine, la servante noire de la Fée Morgane.
Le bon magicien Celio réussit à rompre le charme et tout finit par un mariage ! »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
AMOUR DIABLE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Lesage, musique de Schaffner, représenté à Gand le 05 février 1817.
AMOUR EN DÉFAUT (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Piquet, musique de Taix, représenté sur le théâtre des Jeunes-Elèves le 7 mai 1805.
AMOUR EN LIVRÉE (L')
Opérette en un acte, livret d’Albert Carré et Paul Meyan, musique de Georges Street, représentée au concert de l’Eldorado en mars 1883.
AMOUR EN MINIATURE (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de S. Billard, musique de Bonnefoy, représenté sur le théâtre du Havre le 15 mars 1853.
AMOUR ENCHAÎNÉ PAR DIANE (L')
Opéra, musique de Duplessis (le chevalier Lenoir), représenté sur le petit théâtre des Elèves de l'Opéra de Paris en 1779.
AMOUR ERMITE (L’)
Opéra-comique en un acte, musique de Blasius, représenté à l'Opéra-Comique en 1793. Blasius a rempli avec talent à ce théâtre les fonctions de chef d'orchestre.
AMOUR ET COLÈRE
Opéra-comique en un acte, livret de Charles de Longchamps, musique d'Émile Lubbert. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 14 avril 1823. C'est le même ouvrage que A-t-il perdu ? A-t-il gagné ? comédie de Longchamps, représentée à l'Odéon le 2 novembre 1818.
« Cette pièce avait été représentée en 1818 au théâtre Favart sous le titre de A-t-il perdu, a-t-il gagné ? C'était alors une comédie en trois actes. Elle n'a rien gagné à être réduite, et la musique ne lui a pas prêté beaucoup de charme. Au total, l'auteur des paroles a eu beaucoup moins à se louer des acteurs de Feydeau que de ceux de Favart, et particulièrement de Huet qui est loin de Clozel comme comédien, et qui n’est guère capable de faire réussir un ouvrage comme chanteur. »
[Almanach des spectacles, 1824]
AMOUR ET COQUETTERIE
Opéra-comique en un acte, livret de Coffin-Rosny, musique de Bianchi, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 09 janvier 1806.
AMOUR ET COR DE CHASSE
Opérette en un acte, livret de Laroche, musique de F. Wachs, représenté au concert des Porcherons le 12 novembre 1874.
AMOUR ET GIGOT
Opérette en un acte, livret de Saclé, musique de Georges Rose, représenté au concert de l’Epoque le 01 mars 1890.
AMOUR ET L'HYMEN (L’)
Divertissement composé d'un prologue et de huit scènes, musique de Colasse, exécuté au mariage du prince de Conti, dans l'hôtel de Conti, en 1701.
AMOUR ET L'HYMEN (L’)
Prologue, paroles et musique de Lescot, représenté à Auch en 1761.
AMOUR ET LA FOLIE (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret de Desfontaines, musique de vaudevilles, créé à Brunoy le 06 décembre 1781. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 08 mars 1782.
AMOUR ET LA NATURE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Mathelin, musique de Pételard, représenté au théâtre des Jeunes-Elèves en 1799.
AMOUR ET LA PEUR (L') ou L'AMANT FORCÉ D'ÊTRE FIDÈLE
Opéra-comique en un acte, paroles et musique de Cambini, représenté sur le théâtre des Jeunes-Artistes le 20 octobre 1795.
AMOUR ET MAUVAISE TÊTE ou LA RÉPUTATION
Opéra-comique en trois actes, livret d'Alexis Arnoult, musique d’Antonio Pacini. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 17 mai 1808.
AMOUR ET MYSTÈRE
Opéra-comique, musique de Boieldieu d'après le livret du vaudeville français, représenté à Saint-Pétersbourg en 1806.
AMOUR ET PSYCHÉ (L’)
Opéra-ballet, paroles de l'abbé de Voisenon, musique de Lenoble, non représenté.
AMOUR ET PSYCHÉ (L')
Opéra en trois actes, musique de Candeille, représenté en 1780.
AMOUR ET SON CARQUOIS (L')
Opéra bouffe en deux actes, livret de M. Marquet, musique de Charles Lecocq, représenté à l'Athénée le 30 janvier 1868. Il suffit de rapprocher les noms de Chrysidès, de Cupidon, de Thisbé, de Zéphire, de ceux de Laudanum et du Moulin-Rouge pour indiquer à quel genre fantaisiste appartient cette pièce. Il y a plusieurs mélodies agréables dans ce petit ouvrage, entre autres le duo de Cupidon avec Thisbé et les couplets : Est-ce à moi de vous apprendre ? Joué par Désiré, Léonce, Mlles Irma Marié, Lovato et Lentz.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMOUR ET SON HÔTE (L') – Voir l’Amour mouillé.
AMOUR ET SPIRITISME
Opérette en un acte, livret de Léon Quentin et Gédhé, musique de Victor Robillard, représentée à la Tertullia en novembre 1872.
AMOUR EXILÉ DE CYTHÈRE (L’)
Grand opéra en trois actes, livret d’Alexandre Pieyre, musique de Gresnick, représenté à Lyon en 1793.
AMOUR FILIAL (L')
Opéra-comique en deux actes, livret de Barnabé Farmian Durosoy, musique de Louis-Charles Ragué. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 02 mars 1786. L'air de Colette : Un sentiment cher et paisible, chanté par Mlle Desbrosses, a obtenu un certain succès ; la cabalette, en si bémol mineur, ne manque pas de grâce.
AMOUR FILIAL (L’) ou LA JAMBE DE BOIS
Opéra en un acte, livret de Charles-Albert Demoustier, musique de Pierre Gaveaux, créé au Théâtre Feydeau le 07 mars 1792. Première à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 17 octobre 1801.
AMOUR FRATERNEL (L')
Opéra-ballet, livret d’Uriot, musique d’A. Baroni, représenté à Paris en juin 1775.
AMOUR L'EMPORTE (L')
Opéra-comique, musique de Bambini, représenté au Théâtre de Beaujolais vers 1787.
AMOUR MAGICIEN (L')
Opéra-comique en un acte, livret et musique de Paul Bastide, création à Toulouse en février 1903.
AMOUR MANNEQUIN (L')
Opérette en un acte, livret de Jules Ruelle, musique de Th. Gallyot, représentée au théâtre des Fantaisies-Parisiennes le 16 mars 1867. La donnée du livret n'est pas fort originale, mais il y a de l'esprit et de la gaieté dans le dialogue, qualités dont la musique a paru dépourvue. Néanmoins c'est un agréable succès. Nous avons distingué une jolie modulation dans les couplets : C'est un défaut que d'être curieuse. Chantée par Croué, Barnolt, Mlles Bonelli et Rigault.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMOUR MASQUÉ (L')
Comédie musicale en trois actes, livret de Sacha Guitry, musique d'André Messager. Création au Théâtre Edouard VII le 15 février 1923. => fiche technique
AMOUR MÉDECIN (L')
Comédie de Molière, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée à la cour en 1665.
AMOUR MÉDECIN (L’)
Opéra-comique en trois actes et un prologue, livret de Charles Monselet, d'après la comédie de Molière, musique de Ferdinand Poise.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 20 décembre 1880, mise en scène de Charles Ponchard.
Mmes Louise THUILLIER [Thuillier-Leloir] (Lisette), Zoé MOLÉ [Molé-Truffier] (Lucinde).
MM. Lucien FUGÈRE (Sganarelle), NICOT (Clitandre), BARNOLT (le médecin Desfonandrès), MARIS (le médecin Tomès), GOURDON (le médecin Macroton), François-Antoine GRIVOT (le médecin Bahis), Pierre Julien DAVOUST (M. Josse), TESTE (M. Guillaume), ÉLOI (un Notaire).
Chef d'orchestre : Jules DANBÉ.
100e représentation le 04 février 1884 avec les créateurs, sauf : Mme DUPONT (Lisette), MM. CHENEVIÈRE (Clitandre), Pierre Julien DAVOUST (un Notaire).
227e et dernière représentation le 2 février 1898 :
Mmes VILMA (Licette), Zoé MOLÉ-TRUFFIER (Lucinde).
MM. Eugène BADIALI (Sganarelle), Ernest CARBONNE (Clitandre), BARNOLT (Desfonandrès), BERNAERT (Tomes), GOURDON (Macroton), THOMAS (Bahis).
Chef d'orchestre : VAILLARD.
227 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 19 janvier 1887 avec Mmes Legault (Lisette), Gandubert (Lucinde), MM. Gandubert (Clitandre), Renaud (Sganarelle), Larbaudière, Nerval, Chappuis, Frankin, Blondeau, Séguier, Krier.
Cet ouvrage, après un demi-siècle d'oubli, fut repris le 17 juin 1916 au Théâtre Sarah-Bernhardt sous la direction artistique de Stéphane Wolff, avec Mmes Nadine RENAUX (Lisette), Maud SABATIER (Lucinde), MM. Charles COTTA (Sganarelle), Jean GIRAUDEAU (Clitandre), Robert DESTAIN (Desfonandrès), Jean MAGNÈRE (Tomés), Jean MÉNY (Macroton), Henri BÉCOURT (Bahis), Jean PÉMÉJA (un Notaire) et Mme Emmeline PONCET (la Danseuse). Chef d'orchestre : Raoul LABIS.
« La pièce, moins chargée d'incidents que le Médecin malgré lui et singulièrement allégée par l'auteur, a servi la muse du musicien, plus élégante que forte, plutôt gracieuse que caractérisée. Au cours d'une introduction discrètement orchestrée, Mlle Thuillier, qui joue le rôle de Lisette, a dit quelques vers de circonstance. J'en ai retenu ceux-ci :
Quand il écrivait pour son roi
Une de ces farces hardies,
Il disait : « La France, c'est moi, »
Frappant les planches agrandies.
Eh, mon Dieu, non ! Molière n'y a jamais songé. Ne prêtons donc pas aux écrivains du XVIIe siècle l'infatuation de nos littérateurs du XIXe. Il se contentait d'avoir autant d'esprit qu'il en fallait alors pour amuser des personnages d'un goût difficile et d'y mêler assez de bon sens pour que ses comédies restassent une peinture des travers de l'humanité.
L'instrumentation des morceaux chantés dans le premier acte et particulièrement les notes du cor accompagnant la voix sont d'un charmant effet. La romance à la fenêtre demi-close est écrite avec goût. L'air de Sganarelle est moins heureux. Les paroles Embrasse, ma mignonne, ton petit, petit, petit papa, ton papa mignon, ton papa poupon, sont du style d'opérette ; c'est peut-être ce qui les a fait bisser.
Le quatuor de la consultation est certainement comique ; mais la procession d'une douzaine d'apothicaires munis de l'instrument classique, qu'ils font mouvoir avec toute la dextérité piquante que peuvent déployer les jeunes demoiselles chargées de jouer ce rôle, est d'un goût douteux.
La musique de M. Poise est mélodique et purement écrite. Elle abonde en jolis détails et en ingénieuses combinaisons d'accompagnement. Je dois signaler un agréable menuet qui sert d'entracte ; au troisième acte, une brunette, un trio et un quatuor bien conduit. Dans ce dernier morceau, le caractère de la pièce de Molière est singulièrement altéré par les paroles. En entendant la phrase gracieuse écrite par le musicien sur ces mots : Ainsi qu'au pays des almées, on oublie totalement que l'action se passe au XVIIe siècle. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
AMOUR MÉDECIN (L’)
Opéra, paroles arrangées d'après la comédie de Molière, musique de Berton, représenté au Théâtre-Français de Nice, en avril 1867.
AMOUR MOUILLÉ (L’)
Opérette en un acte, livret de Jules Barbier et Arthur de Beauplan, musique d’Edouard de Hartog, représentée aux Fantaisies-Parisiennes le 30 mai 1868. Le livret a été tiré d'une comédie des mêmes auteurs et de Michel Carré, jouée au Gymnase le 5 mai 1850. C'est l'ode célèbre d'Anacréon qui a inspiré cette pièce. On a applaudi un bon trio ; le rôle principal a été chanté par Barnolt.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
Représenté à Bruxelles, Fantaisies-Parisiennes, le 09 février 1872, sous le titre de l’Amour et son hôte.
AMOUR MOUILLÉ (L’)
Opérette-comique en trois actes, livret de Jules Prével et Armand Liorat, musique de Louis Varney, représentée aux Nouveautés le 25 janvier 1887.
« Les auteurs du livret n'ont pas fait de grands frais d'imagination. Il s'agit ici d'un tuteur acariâtre qui veut marier à un sien neveu, absolument ridicule, sa jolie pupille, laquelle en aime un autre, qu'elle finit par épouser à la suite d'une foule d'incidents plus ou moins comiques et spirituels — plutôt moins que plus. La musique vaut mieux que ce livret quelque peu indigent ; on y a applaudi nombre de romances et de couplets gentiment tournés, et surtout un duo en forme de valse avec accompagnement de chœur, d'un effet piquant et très heureux. Les interprètes de l'Amour mouillé étaient Mmes Nixau, Desclauzas, Darcelle, Blanche-Marie et MM. Brasseur père et fils et Guy. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
« Principaux personnages : Pampinelli, lieutenant-général de Tarente ; Catarina, sa femme ; Carlo, prince de Syracuse ; Lauretta, princesse de Tarente ; Cascarino ; Ascanio.
La scène se passe dans la principauté de Tarente vers la fin du XVIe siècle.
Tarente et la Sicile sont en guerre. Carlo, prince de Syracuse, qu'il est question de marier à l'héritière d'un des plus grands noms de la Sicile, est jeté sur la côte de Tarente par une tempête, en compagnie de son gouverneur Cascarino. Celui-ci est du pays et, il y a quelques années, il y courtisait une belle marchande d'oranges, devenue depuis femme du lieutenant-général Pampinelli, un grotesque qu'elle tromperait avec délices à la première occasion, mais de préférence avec Cascarino qu'elle n'a jamais oublié.
L'endroit où la mer a rejeté les naufragés est proche du couvent des Camaldules, où se trouve en qualité de pensionnaire Lauretta, princesse de Tarente. Les élèves du couvent s'ébattaient il n'y a qu'un instant sur la plage, au pied d'une statue de l'Amour. L'Amour ? quel peut bien être ce personnage digne d'être statufié ? Les innocentes l'ont demandé à sœur Francesca, qui les a rabrouées, puis à Catarina, la femme du lieutenant-général, qui a été un peu plus explicite, mais s'est arrêtée sur le chemin des éclaircissements et dans son trouble, a oublié sur la place un recueil des poèmes d'Anacréon. C'est dans ce petit livre que les curieuses filles ont lu la pièce intitulée l'Amour mouillé, qui donne son nom à la pièce. Il y est question d'un enfant innocent qui, mouillé par l'orage, demande à une belle de le sécher et qui, en récompense, lui décoche un des traits de son carquois, si bien que, maintenant, « le cœur de la pauvre femme est bien malade ! » En partant, il se nomme : « Je suis l'Amour ! » Les pensionnaires, outrées de tant d'ingratitude, ont brisé la statue et en ont jeté les fragments dans la mer.
Dans la pièce, l'Amour mouillé sera Carlo, prince de Syracuse, déposé par la mer auprès de Lauretta, princesse de Tarente. Mais pour l'instant, les deux jeunes gens ignorent leur identité respective, car l'état de guerre entre les deux pays oblige Carlo à garder l'incognito, et rien ne distingue Lauretta de ses compagnes.
Carlo, jeune et séduisant, produit sur les jeunes filles une excellente impression, mais c'est sur Lauretta qu'il produit la plus profonde. Elle le réchauffe, comme dans l'apologue, en lui laissant prendre sur sa joue un baiser, et bien que l'on n'en voie rien, il est à croire qu'il a payé comme l'enfant du conte d'Anacréon, car désormais le cœur de Lauretta « est bien malade ».
Catarina reconnaît dans le compagnon de Carlo son ancienne flamme, Cascarino, et, désormais, le front auguste du lieutenant-général court les plus grands dangers. Précisément, Pampinelli (le dit lieutenant-général) n'est pas loin. Il vient annoncer à Lauretta qu'on la marie au jeune Ascanio, une sorte d'idiot. La princesse, qui tout à l'heure acceptait cette union avec indifférence, a changé d'avis depuis sa rencontre avec Carlo, et déclare qu'elle veut rester au couvent.
Mais l'aventure ne finira pas comme cela. Pour empêcher Cascarino de partir, Catarina a lancé le bateau des naufragés à la dérive. Ils sont prisonniers à Tarente, et nous allons les retrouver à l'acte suivant.
Ce second acte se déroule à l'intérieur du couvent. Lauretta communique secrètement avec les deux étrangers, cachés aux environs, par l'intermédiaire du maître de chapelle. Mais Pampinelli a découvert le message et il se présente au couvent, déguisé en maître de chapelle intérimaire, et porteur d'un billet qu'il a intercepté. Grâce à ce message, il capte la confiance de Lauretta et apprend toute la vérité. Il sait désormais qu'un enlèvement est projeté pour la nuit suivante, et pourra surprendre les fugitifs en flagrant délit.
Justement, arrivent au couvent Cascarino, en moine, et Carlo en jeune religieuse. La supérieure les reçoit sans méfiance, mais Pampinelli est moins confiant. Cascarino flaire de son côté quelque piège et s'en ouvre à Catarina. Cette dernière achève de tout gâter en racontant à son mari — qu'elle ne reconnaît pas — des choses qu'il devrait être le dernier à savoir. Furieux, Pampinelli se fait reconnaître et part pour chercher main-forte. Et bientôt, tandis que Carlo et Lauretta roucoulent, Cascarino vient annoncer qu'on cerne le couvent. Imprudemment, il parle du mariage projeté pour le prince. Lauretta en reçoit un coup au cœur : celui qu'elle aime se marie ! Elle décide de ne plus le revoir et annonce à Pampinelli qu'elle accepte d'épouser Ascanio. A ce prix, Carlo sera libre ; mais Cascarino s'en tirera moins bien, et le mari outragé ordonne de lui faire prendre un bain dans la mer voisine.
Le troisième acte ramène le décor du premier. C'est le jour du mariage de Lauretta et d'Ascanio, et la ville est en fête. Pampinelli a chassé l'épouse coupable, qui a repris son commerce d'oranges. Bien mieux, elle cache dans la voiture qui lui sert d'éventaire son complice Cascarino, mis ainsi à l'abri des recherches de la police.
Carlo, lui, n'a pu s'éloigner, car l'Amour s'est pris à son propre piège et le prince est amoureux fou de Lauretta. La pauvre princesse n'a pas oublié non plus et, désolée, elle vient relire au pied de ce qui fut la statue de l'Amour les strophes d'Anacréon. Carlo la trouve ainsi occupée et bientôt les amants sont aux bras l'un de l'autre. Dans cette posture, ils sont surpris par Pampinelli et Ascanio. Le lieutenant-général veut faire prisonnier Carlo, qui s'est fait reconnaître, mais Cascarino accourt porteur d'une grande nouvelle : la paix est faite entre Tarente et la Sicile ; bien mieux : on demande la main de la princesse de Tarente pour le prince de Syracuse ! Aucune opposition n'est faite par les conjoints, et Ascanio n'a plus qu'à battre en retraite. Quant à Pampinelli, sa femme lui fait sans peine accroire que sa prétendue intrigue avec Cascarino n'était qu'une manœuvre diplomatique ! »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
AMOUR MUTUEL (L’)
Comédie à ariettes, musique de Dutartre, représenté à la Comédie-Italienne en 1729.
AMOUR PEINTRE (L’)
Opéra français, musique d’A.-Jean-David d'Apell, amateur allemand distingué, conseiller privé du prince de Hesse, représenté en 1796.
AMOUR PHILOSOPHE (L’)
Opéra en deux actes, musique de Blangini, représenté à Cassel en 1811.
AMOUR PLATONIQUE (L’)
Comédie de La Chaussée. Laujon ajouta à cet ouvrage, pour une reprise qui en fut faite sur le théâtre de la Cour le 10 mars 1777, un divertissement dont la musique fut écrite par Grétry. Ainsi remanié, l’ouvrage fut médiocrement accueilli à la Cour, et ne fut pas joué à Paris.
AMOUR QUI PASSE (L’)
Opérette en trois actes, livret de F. Langlé et Jules Ruelle, musique d’A. Godard, représentée aux Folies-Dramatiques le 6 juillet 1883.
AMOUR POUR AMOUR
Opéra en deux actes, musique de Blangini, représenté à Cassel en 1811.
AMOUR ROMANESQUE (L’)
Opéra-comique en un acte, paroles d'Armand Charlemagne, musique de Joseph Wölffl. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 03 mars 1804.
AMOUR SCOLAIRE
Opérette en un acte, livret de Cosseret, musique de Félix Pardon, représentée au concert de l’Epoque le 13 novembre 1886.
AMOUR TZIGANE (L’)
[Zigeunerliebe]
Fantaisie lyrique viennoise en deux actes et trois tableaux, livret de Alfred Maria Willner et Robert Bodanzky, version française de Willy et Ralph, musique de Franz Lehár.
Création au Carl-Theater de Vienne le 08 janvier 1910.
Première en langue française sur le Théâtre Molière, à Bruxelles, le 19 janvier 1911.
« Principaux personnages : Jozsi, tzigane ; Jonel Bolesco, fiancé de Zorika ; Dragotin, boyard, père de Zorika ; Zorika, jeune Roumaine ; Arany, une riche propriétaire hongroise.
Le premier acte et l'épilogue se passent dans le château du boyard Dragotin, en Roumanie, près de la frontière hongroise ; le deuxième acte dans une czarda, sur les terres d'Arany, en Hongrie. De nos jours.
Ce n'est pas là une pièce gaie ; les épisodes et les personnages comiques n'y interviennent que comme des accessoires. Le fond de l'ouvrage est d'un sentimentalisme extrême et semble avoir pour objet principal de fournir des prétextes à musique pittoresque : hongroise et roumaine. Tout le second acte — nous l'apprenons à l'épilogue — n'est qu'un mauvais rêve, avertissement d'en haut donné à la jeune Zorika, sur le point de succomber aux séductions du tzigane Jozsi. Grâce à cet opportun cauchemar, la jeune fille fera le mariage de raison qu'a préparé pour elle un père tant soit peu fêtard.
Voici maintenant la mise en scène de cette idée d'une grande simplicité.
Au lever du rideau, Zorika s'affirme rêveuse et romanesque devant la maison de son père. Elle voudrait connaître l'amour, la grande passion. Arrive le tzigane Jozsi, jouant de son violon. Ce Jozsi est, comme tous les nomades, ses compagnons, un inconstant coureur de filles, incapable de se fixer nulle part. Il a su séduire la jeune fille par sa beauté du diable et par son talent musical ; pour elle, il représente l'inconnu, l'aventure, tandis que l'honnête boyard Jonel Bolesco, le fiancé que lui destine son père et à qui elle doit aujourd'hui même donner une réponse, c'est le devoir, le foyer, la prose de la vie quotidienne.
Jozsi vient précisément pour égayer de ses improvisations le repas de fiançailles. Il hait Jonel, qui est, parait-il, son demi-frère, et l'idée de lui souffler sa fiancée ne lui déplaît pas. Mais Zorika hésite encore, et sa nourrice l'encourage à la résistance.
Nous faisons ensuite connaissance avec Dragotin. un vieux polichinelle, et son intendant Mosche, qui est aussi le complice de ses débauches. La nièce Lilia. une petite demi-vierge extrêmement « dessalée », traverse également la scène, et nous apprenons qu'elle désire follement se marier et a jeté son dévolu sur Kajetan, le fils du bourgmestre, un bon garçon, aussi timide qu'elle est effrontée.
Puis c'est la présentation des fiancés, qui manque un peu de chaleur. La voisine Arany, bien que déjà mûre, prodigue au tzigane les avances et les agaceries. Profitant du trouble où il voit Zorika, Jozsi essaie de la décider à fuir avec lui et à partager sa vie errante. Avant de céder, la pauvre fille consultera les fées, ses protectrices, car elle fut trempée, à sa naissance, dans l'eau de la Czerna. Il lui suffit, une nuit de pleine lune, de boire dans un gobelet d'or l'eau de la rivière magique pour voir se dérouler devant elle l'avenir qui l'attend ; elle tente donc l'expérience, et le rideau baisse sur un chœur enveloppant de nixes.
Quand il se relève, sur le deuxième acte, c'est en pleine obscurité et encore aux sons du chant des nixes, qui s'éteint à l'instant où le jour s'allume, découvrant une czarda richement décorée, qu'habite Arany, la riche propriétaire, aux caprices véhéments.
Arrivent Jozsi et Zorika, en costumes tziganes, fatigués et fripés. Nous apprenons que depuis deux ans, Zorika suit les pas du beau musicien. Elle l'aime toujours et voudrait l'épouser, mais lui, l'aime-t-il encore ? C'est douteux. Les amours de Jozsi n'ont jamais duré deux ans. Il a pourtant eu la faiblesse, dans l'emballement des premiers désirs, de faire d'imprudentes promesses, et Zorika exerce encore sur lui suffisamment d'empire pour qu'il n'ose ouvertement se parjurer. Par contre, il se venge en tyrannisant et en humiliant la pauvre fille de mille façons. Les auteurs font un tableau de « l'amour tzigane » qui n'a vraiment rien de très engageant. Arany a gardé du goût pour Jozsi, ce qui flatte ce don Juan de bas étage. Aussi prend-il très mal la demande que lui fait Zorika de régulariser leur situation. Mais il cède et donne les ordres pour une noce tzigane. Les intermèdes tziganes : marche, danses, forment le clou de ce second acte.
Restée un instant seule, Zorika entend comme en rêve la voix de Jonel, et le passé se dresse devant elle. Jonel lui-même paraît, puis la vision s'efface. C'est maintenant la cérémonie nuptiale, où nous retrouvons Kajetan marié et Lilia devenue la plus maternelle et la plus pot au feu des épouses. Nous revoyons aussi Dragotin. Devant tous, Jozsi force brutalement sa fiancée à danser et à chanter ; puis il l'outrage publiquement, lui crie sa haine et se jette aux bras d'Arany. Zorika, folle de douleur, veut poignarder sa rivale, mais Jonel surgit et arrête son bras. Au même instant, la lumière s'éteint et, après un intermezzo, le rideau de nuages qui a masqué la scène se relève sur le décor du premier acte.
Comme à la fin du premier acte. Zorika est endormie, mais le soleil se lève. On voit qu'elle est agitée par un rêve effrayant. Jonel sort doucement de la maison et se penche sur elle : « Elle dort toujours ! » Et quand la jeune fille s'éveille, elle voit son fiancé qui lui sourit et apprend avec soulagement que tout ce qu'on vient de voir n'était qu'un mauvais rêve. Pendant la nuit, Jozsi s'est bien enfui, mais avec Arany, pas avec Zorika. La leçon a porté, et le rideau baisse définitivement sur deux fiancés tendrement enlacés. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
AMOUR VENGÉ (L')
Opéra-ballet, musique de Batistin (Struck), représenté à Versailles vers 1709.
AMOUR VENGÉ (L')
Opéra-comique en deux actes, en vers libres, poème de Lucien Augé de Lassus, musique de Gaston de Maupeou. Création à l'Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 31 décembre 1890.
« Ouvrage aimable, qui avait été couronné au concours Cressent. Pour punir l'Amour de ses taquineries continuelles, Jupiter a eu l'idée de l'enchaîner à un arbre pour le livrer aux railleries des nymphes, des faunes et des bergers ; mais Cupidon, délivré par Silène, jure de se venger, en même temps que d'exaucer le vœu de son libérateur. Pour ce, il inspire à Antiope de l'amour pour Silène, et à Jupiter de l'amour pour Antiope. Le maître du tonnerre, bafoué d'une façon ridicule, blessé dans son orgueil et dans son amour, sollicite sa grâce. Satisfait de son exploit, vengé de son humiliation, l'Amour remet toutes choses et tous sentiments en leur place ; Silène retourne boire, et Jupiter sera heureux avec Antiope. Sur ce poème, écrit en vers harmonieux, M. de Maupeou a brodé une musique agréable, dans laquelle on remarquait, entre autres pages bien venues, un quatuor d'un bon sentiment comique et d'une bonne facture. L'Amour vengé était joué par MM. Fugère et Carbonne, Mlle Chevalier et Mme Bernaert. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
AMOUR VOLEUR (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Henri de Lapommeraye, musique de M. le marquis d'Aoust, représenté dans son hôtel en mars 1865. La pièce est agréable. Quant à la partition, elle abonde en motifs gracieux développés avec beaucoup de goût et dont l'accompagnement dénote la main d'un compositeur émérite. Les rôles ont été interprétés par Mlle de Lapommeraye, MM. Bach et Marochetti. Cet opéra a été représenté peu de temps après dans la salle Herz, et un excellent trio de table de l'Amour voleur a été depuis exécuté dans les concerts.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMOUREUSE DU PONT SAINT-MICHEL (L’)
Opérette en un acte, paroles de Placide Couly, musique de Calvès et Alfred Joly, représentée sur le théâtre de Belleville (Paris) en 1861.
AMOUREUSE LEÇON (L’)
Comédie lyrique, livret de F. de Joannis et M. Cheneau, musique de Georges Zucca, représentée au Théâtre de la Jeune Académie, Paris, le samedi 10 décembre 1927, avec Germaine Epicaste et M. Moureau, sous la direction de René Mantez.
AMOUREUX DE CATHERINE (LES)
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Barbier, d'après la nouvelle d’Erckmann-Chatrian (1863), musique d’Henri Maréchal.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 08 mai 1876
Mmes Marguerite CHAPUY (Catherine), Marguerite Jeanne Camille DECROIX (Salomé).
MM. Charles-Auguste NICOT (Heinrick Walter), Eugène THIERRY (Rebstock).
Chef d'orchestre : Charles CONSTANTIN
100e représentation à l'Opéra-Comique le 28 avril 1889 :
Mmes PERRET (Catherine), Esther CHEVALIER (Salomé).
MM. GALAND (Heinrick), Eugène THIERRY (Rebstock).
Chef d'orchestre : Jules DANBÉ
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14.03.1901 Opéra-Comique (125e) |
30.01.1915 Opéra-Comique (127e) |
24.05.1917 Opéra-Comique (150e) |
18.01.1922 Opéra-Comique (164e) |
Catherine |
DE CRAPONNE |
VORSKA |
TISSIER
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FAMIN |
Salomé |
CHEVALIER |
VAULTIER |
VAULTIER |
CALAS |
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Heinrick |
Maurice CAZENEUVE |
PAILLARD |
BERTHAUD |
PUJOL |
Rebstock |
JACQUIN |
DE ST-POL |
DE ST-POL |
CADAYÉ |
Chef d’orchestre |
G. MARTY |
E. PICHERAN |
E. PICHERAN |
ARCHAIMBAUD |
179 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, dont 55 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 05 septembre 1877 avec Mlle Faberth (Catherine), MM. Lefèvre (Heinrick Walter).
« Catherine Kœnig, jeune et jolie aubergiste de la Carpe d'or, en Alsace, est un riche parti que se disputent bien des prétendants, parmi lesquels se distingue le maire du village, le quinquagénaire Rebstock. Catherine leur préfère Heinrich Walter, le jeune maître d'école, timide et doux, qui brûle en cachette d'une passion sincère et résignée, dont le cœur de la jeune fille est touché. L'intrigue est des plus simples, et cependant la pièce a été trouvée charmante. La musique de M. Maréchal l'est aussi. On a surtout applaudi la chanson du pays natal dont le refrain, Patrie ! s'éteignant sur la dominante accompagnée par le chœur, a évoqué chez plus d'un auditeur un souvenir sympathique et douloureux. Je signalerai aussi un joli duo de femmes, dans lequel se trouve un andante gracieux : Ce que je voudrais, Salomé, c'est un jeune homme au doux visage ; un duo bouffe spirituellement écrit, chanté par Catherine et Rebstock et interrompu par le b, a, ba, des enfants de l'école. En somme, c'est un fort joli opéra-comique qui repose par sa naïveté, par la couleur poétique du livret, par le charme de la mélodie, des opérettes tapageuses et grossières dont les théâtres sont encombrés. Le rôle de Catherine a été un triomphe pour Mlle Chapuy. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
AMOUREUX DE FANCHON (LES)
Opérette en un acte, livret de Ad. Huard et Turpin de Sansay, musique de Georges Douay, représentée aux Folies-Marigny le 17 octobre 1864.
AMOUREUX DE LUCETTE (LES)
Opérette en un acte, musique de Borssat, représentée au théâtre Beaumarchais en 1867.
AMOUREUX DE MARINETTE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Fabius de Champville, musique de Mlle Le Chevallier de Boisval, représenté dans un concert, à Paris, en juillet 1895.
AMOUREUX DE PERRETTE (LES)
Opéra-comique en un acte, musique de Louis Clapisson, représenté à Bade en 1855, et chanté par Mme Marie Cabel, MM. Louis Joseph Cabel et Edmond Cabel.
"Les correspondances de Bade nous apprennent que les nouveaux salons de M. Benazet ont été inaugurés par l'opéra de M. Clapisson : les Amoureux de Perrette, joué dans le salon Louis XIV, que l'on avait disposé en théâtre. On a surtout applaudi une ronde de la Meunière, que Mme Cabel chante avec sa verve étincelante, une suave et touchante romance, et un trio dans lequel Perrette décrit au plus jeune de ses amoureux le plaisir qu'il y a d'être soldat. L'ouvrage a pour interprètes Mme Cabel et ses deux beaux-frères, l'un artiste du Théâtre-Lyrique, l'autre élève distingué du Conservatoire. Il est probable que les Amoureux de Perrette se feront connaître à Paris."
(le Ménestrel, 02 septembre 1855)
AMOUREUX DE QUINZE ANS (L’) ou LA DOUBLE FÊTE
Comédie en trois actes, en prose, mêlée d'ariettes, livret de Pierre Laujon, musique de Martini, créée à Chantilly en 1770. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 18 avril 1771. Ce charmant ouvrage obtint beaucoup de succès dès son apparition ; c'est le chef-d’œuvre du doyen des vaudevillistes, et le titre qui l'a fait recevoir à l'Académie française.
AMOUREUX DE ZÉPHYRINE
Opérette en un acte, musique de Raphaël Grizy, représentée aux Folies-Bergère en février 1873.
AMOUREUX D’UNE VALSE
Opérette en un acte, livret et musique d’Eugène Moniot, représentée au théâtre des Nouveautés en octobre 1866.
AMOUREUX D’YVONNE
Opérette en un acte, livret de Lebreton et Moreau, musique d’Albert Petit, représentée à l’Eden-Concert le 4 juillet 1891.
AMOUREUX PAR SURPRISE (L’) ou LE DROIT D'AÎNESSE
Opéra-comique en un acte, livret d'Alexis Arnoult, musique de Louis-Alexandre Piccinni. Création à l’Opéra-Comique (Théâtre Olympique) le 04 octobre 1804.
AMOUREUX TRANSI (L’)
Opéra-comique en un acte, paroles de M. Gaudin, musique de Th. Méneau, représenté sur le théâtre de La Rochelle en décembre 1864.
AMOURS D'ACIS ET GALATÉE (LES)
Opéra, musique de Charpentier (Marc-Antoine), né en 1634, mort en 1702 ; non représenté.
AMOURS D'ANTOINE ET DE CLÉOPÂTRE (LES)
Ballet pantomime en trois actes, d'Aumer, musique de Kreutzer, donné à l'Opéra le 08 mars 1808. Cet ouvrage, bien dessiné, monté avec magnificence et parfaitement exécuté, a obtenu un immense succès. On y admirait surtout, dans le premier acte de ce ballet, le beau spectacle de Cléopâtre remontant le Cydnus, sur cette galère si fameuse dans l'antiquité ; le deuxième est consacré aux fêtes que cette reine donne au voluptueux Antoine ; le troisième se termine par l'incendie du palais, sous les ruines duquel Cléopâtre veut ensevelir son vainqueur, Octave. Les Amours d'Antoine et de Cléopâtre ont fourni le sujet de plusieurs tragédies, entre autres celle de Boistel (1741), qui renferme quelques belles scènes, des expressions fortes et de grands sentiments, mais dont le style et le plan sont négligés.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AMOURS D'ARLEQUIN (LES)
Comédie lyrique, paroles de Dominique (Biancolelli), musique de Regnault, représentée à Lunéville vers 1704.
AMOURS D'ÉTÉ (LES)
Divertissement en un acte, livret de Pierre-Yvon Barré et Pierre-Antoine-Augustin de Piis, musique de vaudevilles, créé à La Muette, théâtre de M. Auvillier, le 20 septembre 1781. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 25 septembre 1781.
AMOURS D’UN SHAH (LES)
Opérette en un acte, livret de Gustave Pérée, musique de Frédéric Barbier, représentée à l'inauguration du Chalet des Iles, le 13 juin 1861.
AMOURS DE BASTIEN ET BASTIENNE (LES)
Parodie en un acte du Devin du village, livret de Marie-Justine Favart et Harny de Guerville, musique de vaudevilles arrangés par Charles Sodi, créée au Théâtre-Italien le 04 août 1753. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 11 février 1762.
AMOURS DE CHÉRUBIN (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret de Desfontaines, musique de Luigi Piccinni. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 04 novembre 1784.
AMOURS DE COLOMBINE (LES) ou CASSANDRE PLEUREUR
Parade mêlée d’ariettes en deux actes, livret de Louis-François Faur, musique de Stanislas Champein. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 03 février 1785 (représentation interrompue).
AMOURS DE DIANE ET D'ENDYMION (LES)
Opéra en cinq actes, paroles de Guichard, musique de Sablières, représenté à Versailles, le 3 novembre 1671.
AMOURS DE GONESSE (LES) ou LE BOULANGER
Comédie en un acte mêlée d'ariettes, livret de Charles-Simon Favart et Sébastien Chamfort, musique de Jean-Benjamin de Laborde. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 08 mai 1765.
AMOURS DE LYSIS ET D'HESPÉRIE (LES)
Pastorale allégorique pour la paix des Pyrénées, par Quinault (1660) ; non imprimée.
AMOURS DE MARS ET VÉNUS (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, paroles de Danchet, musique de Campra, représenté au Théâtre de l'Opéra le 07 septembre 1712.
"Le prologue (Hébé), chanté par Mlles Heusé (Hébé), Poussin (suivante) et Antier (la Victoire), reparut en 1712, à la reprise des Fêtes vénitiennes ; puis en 1729 et 1748, où il fut intercalé dans les Nouveaux Fragments. — L'opéra ne réussit point."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMOURS DE MOMUS (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, paroles de Duché, musique de Desmarets, représenté au Théâtre de l'Opéra le 25 mai 1695.
AMOURS DE MYLORD (LES)
Opéra-comique en un acte, paroles de Louis Diétrich, musique d’Adolphe Diétrich, représenté sur le théâtre de Narbonne le 18 mars 1865.
AMOURS DE PIERROT (LES)
Opéra-comique en un acte de Désiré Puys, représenté à la Foire Saint-Germain le 30 mai 1933.
AMOURS DE PROTÉE (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, livret de Joseph de Lafont, musique de Charles-Hubert Gervais, représenté à l'Opéra (Théâtre du Palais-Royal) le jeudi 10 mai (selon les frères Parfaict), le 16 mai ou le 23 mai 1720.
Interprètes : Person (l'Amour constant) ; Mlles Mignier (Vénus) et Castelnaud (l'Amour volage, dans le prologue) ; MM. Lemire (Vertumne), Thévenard (Protée), Muraire (Triton), Mlles Antier (Pomone) et Tulou (Thérone).
Danse : Dumoulin et Mlle Prévost.
Reprise à l'Opéra le 07 septembre 1728.
Parodie de Lesage et d'Orneval (1728).
AMOURS DE RAGONDE (LES)
Opéra-ballet en trois actes, paroles de Néricault-Destouches, musique de Mouret, représenté au Théâtre de l'Opéra le 30 janvier 1742, avec Cuvillier (Ragonde), Mlle Coupée (Colette), Albert (Lucas), Jélyotte (Colin), Bérard, Mlle Bourbonnois. Ballet : Mlle Camargo.
"Sujet : la Soirée de Village ; les Lutins ; la Noce et le Charivari.
Reprises : 12 février 1743 et 1753.
Destouches composa ce divertissement pour les nuits de Sceaux en 1714 et l'intitula le Mariage de Ragonde et Colin ou la Veillée de Village. Il a désavoué les changements faits à sa comédie lyrique."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMOURS DE SILVIO (LES) ou LE FRUIT DÉFENDU
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Barbier et Michel Carré, musique de François Schwab, représenté sur le théâtre du Salon Louis XIV, à Bade, le 25 septembre 1861, et à Strasbourg en mars 1865.
AMOURS DE TEMPÉ (LES)
Opéra-ballet en quatre actes avec prologue, paroles de Cahusac, musique de Dauvergne, représenté à l'Opéra le 07 novembre 1752.
Sujet : 1. le Bal ou l'Amour discret ; 2. la Fête de l'Hymen ou l'Amour timide ; 3. l'Enchantement favorable ou l'Amour généreux ; 4. les Vendanges ou l'Amour enjoué.
Parodie : les Couronnes ou l'Amant timide, de Renout (1752).
AMOURS DE THEVELINDE (LES)
Monodrame allemand, musique de Meyerbeer, représenté à Vienne en 1813.
AMOURS DE VÉNUS ET ADONIS (LES)
Tragédie de M. de Visé, représentée le 02 mars 1670 au Théâtre du Maras. A la reprise de cette pièce, qui eut lieu le 3 septembre 1685, on y ajouta des divertissements et des danses dont Charpentier composa la musique. En cet état, cette pièce n'eut que six représentations.
AMOURS DÉGUISÉS (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, paroles de Fuzelier, musique de Bourgeois, représenté à l'Académie royale de musique le 22 août 1713, avec Hardouin (prologue), Thévenard (Diomède et Ovide), Mlle Journet, Mlle Antier, Cochereau (Pâris), Mlles Heusé (Œnone) et Poussin.
"Doué d'une voix de ténor agréable qui le fit recevoir chanteur à l'Opéra, Bourgeois n'a pas écrit seulement pour le théâtre : il a laissé des cantates et des motets estimés.
Aux 3 entrées de la Haine, l'Amitié, l'Estime, on ajouta celle de la Reconnaissance, en 1714.
Reprise en 3 actes : 1726. — L'acte de l'Estime reparaît dans les Fragments : 10 septembre 1748."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMOURS DES DIEUX (LES)
Acte d'opéra-ballet, composé par Cardonne et représenté à l'Académie royale de musique, sous ce titre : Ovide et Julie le 16 juillet 1773.
AMOURS DES DIEUX (LES)
Opéra-ballet composé de quatre entrées, avec prologue, paroles de Fuzelier, musique de Mouret, représenté à l'Académie royale de musique le 14 septembre 1727, avec Chassé, Thévenard, Lemire, Tribou, Grenet et Dun ; Mlles Eremans, Pélissier, Antier, Lambert, Julie. Danses : D. Dumoulin, Laval, Blondy ; Mlles Menès, Prévost, Sallé, Camargo.
"Sujet des 4 entrées : Neptune et Amymone ; Jupiter et Niobé ; Apollon et Coronis ; Bacchus et Ariane.
Reprises : 18 juin 1737 et 1747, sans l'acte de Jupiter et Niobé ; 1758."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMOURS DES DÉESSES (LES)
Opéra-ballet en trois actes avec prologue, paroles de Fuzelier, musique de Jean Quinault, représenté à l'Opéra le 09 août 1729.
"Acteur aimé de la Comédie-Française, causeur des plus brillants, Quinault l’aîné chantait fort agréablement et composait la musique des intermèdes où il figurait.
Le 25 août 1729, les auteurs de ce ballet y ajoutèrent l'acte de l'Aurore et Céphale ; mais leur ouvrage n'était point destiné à se maintenir au théâtre, quoique chanté par Chassé, Tribou, Mlles Antier, Pélissier, Petitpas et Eremans, et dansé par Dumoulin, Mlles Sallé et Camargo."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMOURS DU DIABLE (LES)
Opéra féerie en quatre actes et neuf tableaux, livret d’Henri de Saint-Georges, musique d’Albert Grisar.
Création au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 11 mars 1853, avec Mmes Pauline Colson (Urielle), Renaud (Lilia), Adèle Vadé (Thérésine), Sophie Noël (Phœbé), Larcena (Goth), Marie Garnier (un ange), MM. André Tallon (le comte Frédéric), Leroy (Hortensius), Théodore Coulon (Belzébuth), François Marcel Junca (Braccaccio), Charles Alexandre Colson (Paternick), Honoré Grignon (le grand Vizir), Alexandre Neveu (l'Eunuque).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 48 en 1853.
Représenté à la Monnaie de Bruxelles en octobre 1853 avec Mmes Descourcelle (Lilia), Belval (Thérésine), Bléau (Phoebée), Lemaire (Urielle), Bégat (Goth), MM. Aujac (le comte Frédéric), Prilleux (Hortensius), Borsary (Bracaccio), Barrielle (Belzébuth), Girardot (Paternick), Emile (l'Eunuque).
Première à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 24 août 1863, avec Mmes Galli-Marié (Urielle), Bélia, Blanche Baretti, Valérie Tual, MM. Capoul, Eugène Troy, Barrielle, Armand Potel.
« Mme Boëgé (plus connue sous le nom de Sophie Noël) vient de succomber à une longue et douloureuse maladie. Tout le monde se rappelle encore ses succès sur les grandes scènes de province et, en dernier lieu, au Théâtre-Lyrique, dans les opéras : Si j’étais roi !, les Amours du diable, etc. Mme Sophie Noël n’était âgée que de trente-sept ans. » (le Monde dramatique, 18 avril 1861)
« Déjà entendu, sous la forme d'opéra-comique, au Théâtre-Lyrique le 11 mars 1853, cet ouvrage a été remanié, retouché et abrégé. Au nombre des heureux motifs dus à la veine toujours féconde de M. Grisar, nous citerons la romance de Frédéric au premier acte : Dans un rêve délicieux ; le trio du Chapeau, au second ; l'air du Diable amoureux, chanté par Mme Galli-Marié avec beaucoup de talent. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« M. de Saint-Georges avait remanié et traité dans une autre forme le sujet de son ballet du Diable amoureux, dansé à l'Opéra en 1840. Distribution au Théâtre-Lyrique le 11 mars 1853 : Frederick, Tallon ; Belzébuth, Coulon ; Urielle, Mme Colson. — Les Amours du Diable on été repris à l'Opéra-Comique en 1863, avec Mme Galli-Marié et Capoul ; puis en novembre 1874 avec Mlle Reboux et Nicot, à l'éphémère « Opéra-Populaire », qui venait de se créer dans la salle du Chatelet. — Voir Albert Grisar, par Arthur Pougin ; in-18, Hachette, 1870. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
AMOURS DU GROS-CAILLOU (LES)
Opéra-comique, musique de Rigel (Henri-Joseph), né en 1741, mort en 1799 ; représenté sur le Théâtre de Beaujolais.
AMOURS DU PRINTEMPS (LES)
Acte ajouté à l'opéra-ballet des Caractères de l'amour, paroles de Bonneval, musique de Colin de Blamont, représenté à l'Opéra le 1er janvier 1739.
Acte des Fragments, paroles de Thomas, musique de La Borde, représenté à l'Opéra le 11 octobre 1767.
AMPHITRYON
Opéra en trois actes, paroles de Michel Jean Sedaine d’après la comédie de Molière (1668), musique d’André Modeste Grétry, représenté à Versailles le 15 mars 1788 et à l'Académie royale de musique le 15 juillet 1788.
« Cette pièce n'eut aucun succès, et prouve, avec d'autres ouvrages du même genre, que le célèbre compositeur liégeois manquait des qualités nécessaires pour soutenir le ton élevé d'un grand opéra. Excellent dans la comédie mêlée de chants, il n'a été que médiocre chaque fois qu'il a abordé le grand théâtre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra, qui ne fut pas bien accueilli du public, avait été représenté à Versailles, le 19 mars 1788, sur le théâtre de la cour. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AMPHITRYON
Opéra-comique en un acte, livret de Nuitter et Beaumont, musique de Paul Lacôme, représenté au théâtre Taitbout le 05 avril 1875. La scène se passe en Espagne et n'a pas de rapport avec la pièce de Molière. Quant à la musique, elle a une certaine importance que le sujet ne comportait pas. Les morceaux sont très travaillés et on y a remarqué plusieurs mélodies fort agréables, notamment une sérénade et le finale d'un duo. Chanté par Mlles Leclère et Tony.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
AMPHITRYON
Comédie lyrique d'après la comédie de Molière, musique de Raoul Laparra (1905), envoi de Rome, représentée au Conservatoire le 30 décembre 1908.
AMPHITRYON 38
Pièce lyrique en trois actes, livret d’Alexandre Guinle, musique de Marcel Bertrand. Création à l'Opéra-Comique le 25 janvier 1944. => fiche technique
AMY ROBSART
Opéra anglais, livret d’Augustin Harris, musique d’Isidore de Lara, représenté au théâtre Covent-Garden de Londres dans une version française de Paul Milliet le 20 juillet 1893.
« Le sujet de cet opéra est tiré d'un des plus beaux romans de sir Walter Scott, Kenilworth ; la musique, parfois agréable, manque de personnalité. Les interprètes d'Amy Robsart étaient Mmes Emma Calvé et Armand, MM. Alvarez, Lassalle, Bonnard et Castelmary. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
AN II (L')
Opéra en cinq actes, musique de Lebrun, non représenté par des considérations politiques.
AN MIL (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Mélesville et Paul Foucher, musique d’Albert Grisar. Création à l’Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 23 juin 1837. La croyance qu'on touchait à la fin du monde pendant le Xe siècle donnait lieu à des fondations pieuses et non pas à des insurrections ; c'est cependant une révolte des serfs contre leurs seigneurs qui est le sujet de ce livret. Il ne fait honneur ni à la science historique ni à l'esprit des deux auteurs. M. Grisar n'a guère mieux réussi pour la musique. On ne peut citer qu'une jolie romance : Pauvre fiancée, chantée délicieusement par Mme Rossi.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ANACRÉON
Ballet héroïque en un acte, paroles de Gentil-Bernard, musique de Rameau, représenté à l'Académie royale de musique le 31 mai 1757.
ANACRÉON
Opéra, musique de Raymont, représenté sur le Théâtre de Beaujolais vers 1765.
ANACRÉON
Opéra, paroles de Gentil-Bernard, musique de Beaulieu, écrit vers 1819 et non représenté.
ANACRÉON ou L'AMOUR FUGITIF
Opéra en deux actes, livret de R. Mendouze, musique de Luigi Cherubini. Création au Théâtre de l’Opéra (salle Montansier) le 05 octobre 1803 (12 vendémiaire an XII) ; ballet réglé par Gardel ; avec Lays (Anacréon), Eloy (Bathille), Mlle Hymm (l'Amour), Mme Branchu (Corinne), Mlle Chollet (1re esclave), Mlle Lacombe (Glycère), Mme Gardel (Athanaïs, personnage chantant et dansant).
« L’action se déroule à Théos, en Ionie. L'air : Jeunes filles aux yeux doux, est une charmante mélodie et a fait longtemps partie du répertoire des chanteurs. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Aignan passe pour avoir travaillé à ce misérable livret, qui fut sifflé, ce qui ne s'était point encore vu à l'Académie de musique.
L'ouverture d'Anacréon est restée célèbre. La symphonie de l'orage, l'air de Corinne Jeunes filles au regard doux, le noble quatuor De nos cœurs purs et le brillant trio Dans ma verte et belle jeunesse, sont des pages qui méritent d'être rappelées au souvenir des musiciens. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ANACRÉON CHEZ POLYCRATE
Opéra en trois actes, paroles de J.-H. Guy, musique de Grétry. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre des Arts] (salle Montansier) le 17 janvier 1797 (28 nivôse an V), avec Lays (Anacréon), Adrien (Polycrate), Rousseau (Olphide); Mlle Henry (Anaïs).
« Il n'est resté de cet ouvrage qu'un air intéressant pour le rythme et l'expression : Si des tristes cyprès, si du fatal rivage, etc. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Solo de clarinette sans accompagnement, sans mesure, exécuté par Lefèvre et dansé par Mlle Chameroy ; ce duo ad libitum obtient un grand succès.
Reprise en 1799. — La centième représentation de cet opéra fut donnée le 9 décembre 1814.
L'air du tyran Polycrate et le délicieux trio Livre ton cœur à l'espérance sont restés célèbres. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ANCÊTRE (L’)
Drame lyrique en trois actes, livret de Lucien Augé de Lassus, musique de Camille Saint-Saëns (composé en 1905).
Création à l'Opéra de Monte-Carlo le 24 février 1906 avec Mmes Félia LITVINNE (l'Ancêtre), Géraldine FARRAR (Margarita), CHARBONNEL (Vanina), MM. Maurice RENAUD (Raphaël), Charles ROUSSELIÈRE (Tebaldo), LEQUIEN (Bursica), sous la direction de Léon JEHIN.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 23 janvier 1911.
Décors de Lucien Jusseaume, costumes de Marcel Multzer, mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Suzanne BROHLY (Nunciata [l'Ancêtre]), NICOT-VAUCHELET (Margarita), CHARBONNEL (Vanina), CARRIÈRE (une jeune fille).
MM. Henri ALBERS (Raphaël), Léon BEYLE (Tebaldo), PAYAN (Bursica), ANDAL (Leandri).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.
Représentation à l'Opéra-Comique du 25 janvier 1912.
Mmes Suzanne BROHLY (Nunciata [l'Ancêtre]), NICOT-VAUCHELET (Margarita), CHARBONNEL (Vanina), CARRIÈRE (une jeune fille).
MM. Henri ALBERS (Raphaël), MARIO (Tebaldo), PAYAN (Bursica), ANDAL (Leandri).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.
13 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
ANDRÉ ou LA SENTINELLE PERDUE => voir la Sentinelle perdue.
ANDRÉ CHÉNIER
[Andrea Chenier]
Drame lyrique italien en quatre actes, livret de Luigi Illica, version française de Paul Milliet, musique d’Umberto Giordano.
Première représentation à la Scala de Milan, le 28 mars 1896 avec Mmes Carrera, Tieci et Rogers, MM. Borgatti, Sammarco, Giordani, Wigley, Roveri, Terzi et Brancaleone.
Première en français à Lyon le 29 décembre 1897.
Personnages :
André Chénier, poète (ténor) ; Gérard, valet de chambre, puis chef révolutionnaire (baryton) ; Fouquier-Tinville, procureur (basse) ; l’Abbé (ténor) ; Mathieu, un « sans-culotte » (baryton) ; Roucher (basse) ; un Espion (ténor). Madeleine de Coigny (soprano) ; la Comtesse de Coigny, sa mère (soprano) ; Madelon (soprano). Petits rôles ; Chœurs : Invités, serviteurs, gardes, révolutionnaires.
Résumé.
L'action se déroule à l'époque de la Révolution française. Le poète André Chénier, enthousiasmé par les idées nouvelles, rompt avec l'aristocratie, en dépit de l'amour qui l'attache à la belle Madeleine de Coigny. Bientôt dégoûté des excès révolutionnaires, il s'élève contre ceux-ci, encourant la disgrâce de Robespierre. Madeleine le revoit. Gérard, un chef révolutionnaire qui voue à la jeune fille une violente passion, signe l'arrêt de mort d'André Chénier. Au dernier acte, Madeleine réussit à rejoindre André dans sa prison et tous deux montent ensemble à l'échafaud.
1er TABLEAU : Une salle de fêtes, chez la comtesse de Coigny.
L'aristocratique Comtesse de Coigny donne un bal dans son château. Parmi les invités se trouve le jeune poète André Chénier, épris d'idéal et de liberté.
La Comtesse de Coigny a une fille ravissante, Madeleine. Au cours du bal, celle-ci prie André Chénier de composer un poème d'amour. Saisissant l'occasion, le poète improvise une tirade sur la liberté, flétrissant violemment l'aristocratie qui profite du pauvre et le méprise [Monologue d’André Chénier (« Improvisation ») : Un di all' azzuro spazio... / Un jour, je fixais les yeux...]. Les hôtes de la Comtesse sont indignés. Seule, Madeleine a été touchée par l'idéalisme du poète. Gérard, un valet de chambre, rejette sa livrée en exaltant sa rage. Il est tout de suite mis à la porte par les serviteurs de la Comtesse. André Chénier le suit.
2e TABLEAU : La Place de la Révolution.
Le temps a passé ; la Révolution déferle.
Robespierre est au pouvoir suprême. Gérard, qu'obsède un violent amour pour
Madeleine de Coigny, lui sert de lieutenant. André Chénier. tout d'abord
révolutionnaire enthousiaste, a été bientôt écœuré par les excès commis de
toutes
parts. Aussi est-il devenu suspect et ses amis lui conseillent de fuir. Mais
Madeleine, qui est très menacée elle aussi, vient demander aide et protection au
poète. Leur entretien passionné est surpris par Gérard, qui se bat avec André
Chénier. Blessé, Gérard enjoint au poète de sauver Madeleine. Aux gardes
accourus, il prétend ne pas connaître son agresseur.
3e TABLEAU : Le Tribunal révolutionnaire.
On entend chanter la « Carmagnole ». André Chénier a été emprisonné comme traître à la patrie : bien peu de chances de salut lui restent encore. Gérard, tourmenté par sa passion pour Madeleine n'hésite pas longtemps à signer l'arrêt de mort d'André Chénier, bien qu'il ne le croie pas ennemi du pays [Air de Gérard : Nemico della patria ?... / Un traître ?... Jadis j'étais heureux...].
Madeleine vient s'offrir à Gérard, pour sauver le poète qu'elle aime. Gérard change alors subitement de ton et plaide la cause d'André Chénier. Toutefois, la sentence fatale est prononcée.
4e TABLEAU : La cour de la prison de Saint-Lazare.
Avant d'être conduit à l'échafaud, André Chénier compose un dernier poème [Air d’André Chénier : Come un bel di di maggio... / Est-ce à moi de mourir ?...]. Madeleine, ayant réussi à soudoyer le geôlier, pénètre dans la prison et rejoint André, avec lequel elle marche bientôt à la mort.
« Drame lyrique représenté avec un très grand succès au théâtre de la Scala de Milan le 28 mars 1896. Livret vivant, mouvementé, bien en scène, musique émue, parfois passionnée, élégante de forme et pleine de chaleur, interprétation excellente, tout concourut au succès très brillant de cet ouvrage, qui, de Milan, rayonna sur toute l'Italie avec la même fortune. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]
ANDROMAQUE
Tragédie lyrique en trois actes, paroles de L. G. Pitra d’après la tragédie de Racine (1667), musique d’André Grétry, représentée à l'Académie royale de musique le 06 juin 1780, avec Mlle Levasseur (Andromaque), Legros (Pyrrhus), Larrivée (Oreste).
« Grétry travailla à cet ouvrage avec plus de diligence que d'inspiration. Il le termina en trente jours. L'opéra d'Andromaque eut vingt-cinq représentations, qui furent interrompues par l'incendie de la salle du Palais-Royal. Mlle Levasseur se distingua dans le rôle d'Andromaque ; mais elle fut éclipsée par Mlle Laguerre, dont l'organe ravissant semblait, au dire même du compositeur, avoir emprunté les accents de la veuve d'Hector. Le célèbre chanteur Larrivée remplit avec sa supériorité ordinaire le rôle d'Oreste. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Demi-succès. — Dauberval en régla les ballets, qui furent très applaudis, et y introduisit la pyrrhique.
Les rôles d'Andromaque et de Pyrrhus étaient doublés par Mlle Laguerre et Lainé. Le rôle d'Andromaque est constamment accompagné par trois flûtes faisant harmonie entre elles. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ANDROMÈDE
Tragédie de Pierre Corneille, avec musique nouvelle de Julien Tiersot, représentée à l'Odéon le 18 février 1897.
ANDROS ET ALMONA ou LE PHILOSOPHE FRANÇAIS À BASSORA
Opéra-comique en trois actes, livret de Louis-Benoît Picard et Alexandre Pineu-Duval, musique d’Auguste Lemière de Corvey. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 05 février 1794.
ANGE DE FEU (L’)
[Ognennyj Angel]
Opéra russe en trois actes et sept tableaux, livret et musique de Sergheï Prokofiev, d'après la nouvelle de Valéri Iakovlevitch Briousov.
Personnages : Renata (soprano dramatique) ; Ruprecht (baryton) ; la Sorcière (soprano) ; la Patronne d’auberge (mezzo-soprano) ; Glock ; Agrippa ; Henri ; le Médecin ; Méphistophélès (ténor) ; Faust (baryton) ; l’Inquisiteur (basse) ; Huit petits rôles et Chœur.
Création au Teatro La Fenice de Venise le 29 septembre 1955 sous la direction de Nino SANZOGNO, avec Dorothy DOW (Renata).
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 24 novembre 1964, dans une version française de Michel ANCEY, mise en scène de Margharita Wallmann (1904-1992), décors et costumes d'André Acquart, sous la direction de George Sébastian, avec Mmes Floriana Cavalli (Renata), Denise Scharley (la Sorcière), Jeannine Collard (la Patronne de l'Auberge), Marie-Luce Bellary (la Supérieure), Michèle Herbé (une Nonne), Elise Kahn (une Nonne), MM. Julien Haas (Ruprecht), Louis Rialland (Agrippa), Jean Giraudeau (Méphistophélès), Jacques Mars (l'Inquisiteur), Robert Geay (Faust), André Daumas (Glock), José Van Dam (le Garçon d'auberge), Claude Genty (le Cabaretier), Yves Bisson (Mathieu), Gérard Dunan (le Médecin), Bouzid Allam (le Garçon de la Taverne [personnage muet]), Antonin Di Rosa (le comte Henri [personnage muet]).
2e représentation le 27 novembre 1964 sous la direction de George Sébastian, avec les interprètes de la première.
4e représentation le 06 décembre 1964 sous la direction de George Sébastian, avec les interprètes de la première sauf Roger Soyer (Faust) et Lecocq (le Médecin).
7 représentations à l'Opéra-Comique en 1964, 6 en 1967, soit 13 au 31.12.1972.
« Dans ce récit étrange, la jeune Renata est
poussée par le diable, qui s'est tout d'abord manifesté à elle sous la forme
d'un ange de feu, à commettre de nombreux péchés.
L'action se déroule en Rhénanie, au XVIe siècle, dans une atmosphère de
superstition, de foi, de magie, d'occultisme et de sorcellerie. Dépouillée de
son revêtement fantastique, elle se présente comme la tragique, passionnée et
ardente histoire d'un amour inassouvi. Et ce n'est point par hasard que les cinq
rôles du libraire Glock, d'Agrippa de Nettesheim, du Comte Henri, du Médecin et
de Méphistophélès sont confiés au même interprète : ce sont les cinq
incarnations successives du démon.
Le rôle dramatique de Renata est un des plus étendus qui soient dans cet emploi : 86 mn (contre une 60e seulement pour Isolde !).
Le découpage de l'opéra est le suivant :
ACTE I. — 1er TABLEAU : Une chambre mansardée
dans une auberge pour voyageurs.
ACTE II. — 2e TABLEAU : Une chambre meublée à Cologne.
3e TABLEAU : Chez le magicien Agrippa de Nettesheim.
ACTE III. — 4e TABLEAU : Une rue devant la maison
du Comte Henri.
5e TABLEAU : Au bord du Rhin.
ACTE IV. — 6e TABLEAU : Une place à Cologne.
ACTE V. — 7e TABLEAU : Un couvent. »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
ANGE DE ROTHESAY (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Esser (Serré) et Alexandre Ducros, musique de Henri Potier, représenté au théâtre International de l’Exposition universelle le 11 juin 1867.
ANGÉLA ou L'ATELIER DE JEAN COUSIN
Opéra-comique en un acte, paroles de G. Montcloux d'Epinay, musique de Sophie Gail et de Boieldieu. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 13 juin 1814. On signale dans cet ouvrage un joli duo.
ANGÉLIQUE
Farce en un acte, livret de Nino, musique de Jacques Ibert.
Personnages : Boniface (baryton) ; Charlot (baryton) ; un Italien (ténor) ; un Anglais (ténor) ; un Noir (basse) ; le diable (ténor) ; Angélique (soprano) ; première commère ; deuxième commère ; voisins et voisines.
L’action se déroule en France, à une époque indéterminée.
Création par la « Compagnie Bériza » au Théâtre Fémina à Paris le 28 janvier 1927, avec le Baladin de satin cramoisi (trois actes de René Morax, musique de Robert Siohan), dans des décors de Ladislas Madgyès, avec Mme Marguerite BERIZA (Angélique), MM. Marc DUCROS (Boniface), WARNERY (Charlot), Max MOUTIA (l'Italien), Parker STEWARD (l'Anglais), Robert MARVINI (le Nègre), PALAUDA (le Diable), Chef d'orchestre : Wladimir GOLSCHMANN.
Reprise à la Potinière (Théâtre Bériza) le 21 novembre 1928 sous la direction de Gaston POULET.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 02 juin 1930. Décors et costumes de René Moullaert. Costumes exécutés par Mme Solatgès et M. Mathieu. Mise en scène de Georges Ricou.
Mmes Maguy GONDY (Angélique), Andrée VAVON (1re Commère), Andrée BERNADET (2e Commère), JULLIOT, HOLT et MART (3 voisines [rôles parlés]).
MM. Willy TUBIANA (Boniface), Roger BOURDIN (Charlot), Victor PUJOL (l'Italien), BERNARDI (l'Anglais), Robert MARVINI (le Nègre), GÉNIO (le Diable), COMMINGE et HEBERT (2 voisins [rôles parlés]).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
5e représentation (soirée de gala) le 12 juin 1930 sous la direction d'Albert WOLFF, avec les créateurs sauf M. GAUDIN (Charlot).
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13.01.1931 Opéra-Comique (16e) |
01.06.1934 Opéra-Comique
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05.06.1934 Opéra-Comique (24e) |
12.01.1945 Opéra-Comique (35e) |
03.02.1946 Opéra-Comique (50e) |
14.01.1954* Opéra-Comique (85e) |
19.10.1955 Opéra-Comique (99e) |
Angélique |
Maguy GONDY |
Maguy GONDY |
Maguy GONDY |
Geori BOUÉ |
Lilie GRANDVAL |
Geori BOUÉ |
Geori BOUÉ |
1re Commère |
VAVON |
VIDAL |
VIDAL |
NOTTI-PAGÈS LEGOUHY |
J. MATTIO LEGOUHY |
Marg. LEGOUHY |
Marg. LEGOUHY |
2e Commère | BERNADET | BERNADET | BERNADET | NOTTI-PAGÈS | Gabrielle RISTORI | ||
3 voisines |
JULLIOT HOLT MART |
JULLIOT HOLT MART |
LECONTE MARC-WALTER Ch. GAUDEL |
LECONTE VILLETTE Ch. GAUDEL |
Christ. GAUDEL Lily DANIERE Jeann. COLLARD |
Jeannine COLLARD Ginette CLAVERIE Andrée GABRIEL |
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Charlot |
BOURDIN |
J. VIEUILLE |
J. VIEUILLE |
R. BOURDIN |
J. HIVERT |
Roger BOURDIN |
Roger BOURDIN |
Boniface |
W. TUBIANA |
W. TUBIANA |
W. TUBIANA |
P. PAYEN |
P. PAYEN |
Paul PAYEN |
Paul PAYEN |
l'Italien |
V. PUJOL |
V. PUJOL |
V. PUJOL |
MALVASIO |
MALVASIO |
Pierre GIANNOTTI |
Pierre GIANNOTTI |
l'Anglais |
BERNARDI |
André JOBIN |
André JOBIN |
BONNEVAL |
L. RIALLAND |
Serge RALLIER |
Serge RALLIER |
le Nègre |
BALDOUS |
MARVINI |
MARVINI |
J. VIEUILLE |
J. VIEUILLE |
Jean VIEUILLE |
Jean VIEUILLE |
le Diable |
GENIO |
GENIO |
GENIO |
GIANNOTTI |
GIANNOTTI |
Jean MICHEL |
Victor BONOMO |
Père Lagrogne |
|
DAGUERRESSAR |
|||||
1re Voisin |
COMMINGE |
POUJOLS |
POUJOLS |
DROUIN H. BUCK |
DROUIN H. BUCK |
DAGUERRESSAR André NOËL |
André NOËL
|
2e Voisin | HEBERT | G. BOUVIER | G. BOUVIER | ||||
Chef d'orchestre |
Elie COHEN |
G. CLOËZ |
G. CLOËZ |
DESORMIÈRE |
G. CLOËZ |
Albert WOLFF |
Albert WOLFF |
* Décors et costumes d'André Foy, mise en scène de Louis Musy.
81 représentations à l’Opéra-Comique au 01.12.1950, 3 en 1951, 9 en 1954, 7 en 1955, 5 en 1956, 3 en 1962, 2 en 1963, soit 110 au 31.12.1972.
La scène se passe dans un port.
ACTE UNIQUE. — Une rue ensoleillée, avec la maison de Boniface et celle de Charlot.
Le marchand de porcelaines Boniface a pour épouse l'irascible et fantasque Angélique. Toujours en butte aux incessantes tracasseries de la belle, il ne sait à quel saint se vouer. Son voisin Charlot a une idée : la mettre en vente, en affichant une pancarte appropriée à la porte du magasin. Il se charge, par ailleurs, de convaincre Angélique des avantages qui résulteraient pour elle d'un pareil arrangement, et y parvient en effet en lui assurant qu'elle a beaucoup trop de mérites pour demeurer la femme d'un sot, alors qu'un duc serait digne d'elle. Angélique consent donc à se montrer à sa fenêtre et à chanter doucement, sitôt que Charlot lui fera signe.
Successivement, un Italien, un Anglais et un Nègre se présentent, qui, chacun à son tour, emmènent Angélique pour la ramener bientôt à son légitime mari, non sans quelques dommages à leur vêtement, voire à leur personne !
Désespéré, Boniface invoque le Diable, lequel arrive tout aussitôt et enlève la bouillante et jeune personne. Mais lui-même n'arrive pas à en faire façon ! Aussi Angélique reviendra-t-elle à son mari, en qui elle se plaît, tardivement, à reconnaître le meilleur des hommes. Mais Boniface n'est guère convaincu ; au moment où le rideau se ferme, il déclare encore : « Elle est toujours à vendre ! ».
« Le Baladin de satin cramoisi n'est qu'un conte : un amoureux saute jusque dans la lune pour conquérir sa belle et, retombé sur terre, la méprise. Il eût été possible de faire une pièce sur ce sujet, mais c'est chose qu'a complètement oubliée l'auteur qui s'est borné à nous montrer une suite de tableaux. M. R. Siohan a essayé d'enrichir ces images d'une partition assez compliquée, mais qui n'est pas toujours heureuse. Par contre, Angélique est une vraie et charmante pièce : un mari essaie en vain de se débarrasser d'une femme insupportable en la vendant tour à tour à un Italien, à un Anglais, à un Nègre, et même en l'envoyant au diable ; toujours elle lui reviendra. Sur ce sujet cocasse, M. Jacques Ibert a écrit une partition pleine de verve et de délicieuse musique. Son œuvre se situe dans la meilleure tradition de l'opéra bouffe. »
(Larousse Mensuel Illustré, mars 1927)
ANGÉLIQUE ET MÉDOR
Opéra bouffe en un acte, livret de Thomas Sauvage, musique d’Ambroise Thomas. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 10 mai 1843. Angélique et Médor précéda de cinq ans le Caïd, dont le succès populaire fit oublier cette gracieuse partition. Elle a été publiée en grand format par l'éditeur Escudier.
ANGELO, TYRAN DE PADOUE
Drame lyrique en cinq actes, livret de Charles Méré d’après le drame de Victor Hugo, musique d’Alfred Bruneau.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 16 janvier 1928.
Décors de Raymond Deshayes et Arnaud.
Costumes de Marcel Multzer.
Mise en scène de Georges RICOU.
Mmes Geneviève VIX (la Tisbé), Emma LUART (Catarina), Véra PEETERS (Daphné, 1re Dame), Yvonne DUCUING (Réginella, 2e Dame).
Mlle Mariette de RAUWERA (une Espagnole).
MM. Julien LAFONT (Angelo), Gaston MICHELETTI (Rodolphe), Roger BOURDIN (Homodéi), Victor PUJOL (l'invité, le chanteur, Ordélafo), Léon NIEL (3e invité, l'Intendant, 2e buveur), Louis GUENOT (Orféo, le Doyen de Saint-Antoine), Louis AZÉMA (Gaboardo, l'Archiprêtre), Willy TUBIANA (un reître, Anafesto), Paul PAYEN (2e invité, 1er buveur, un huissier), DUPARC (un page).
Aux 1er et 3e actes, Danses réglées par Mme Louise VIRARD.
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
18 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
« M. Charles Méré a très adroitement découpé dans le drame de Hugo une pièce lyrique fort bien conduite ; et les chansons qu'il a ajoutées sont empruntées à Hugo lui-même. La musique d’Alfred Bruneau est d'une intelligence parfaite ; elle se plie adroitement aux situations, même les plus romantiques ; elle a son rythme propre, sa ligne instrumentale personnelle, à laquelle se superpose en un habile contrepoint, la déclamation lyrique ; ainsi en va-t-il pour le début du dernier acte, chanté sur un mouvement de menuet, Le troisième acte qui se passe dans une taverne, a beaucoup de mouvement et de franchise, et les derniers, qui sont extrêmement dramatiques, ont une éloquence persuasive. »
(Larousse Mensuel Illustré, mars 1928)
ANGELUS (L)
Opéra-comique en un acte, paroles de Rey-Dusseuil, musique de Casimir Gide. Création à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 07 juillet 1834. Ce petit ouvrage a eu une vingtaine de représentations. M. Gide a écrit la musique de plusieurs ballets qui ont eu un grand succès, entre autres celle du ballet de la Tentation.
ANGÉLUS (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Georges Mitchell, musique de Casimir Baille.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 02 mars 1899.
Mmes DHUMONT (Denise), DEL BERNARDI (la Passeuse).
MM. Gaston BEYLE (Prosper), BERNAERT (Jacques), LUPIAC (Pascal).
Chef d'orchestre : Alexandre LUIGINI.
3e et dernière représentation le 13 mars 1899 avec les créateurs.
3 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.
ANGLAIS ET L'ARTISTE (L’)
Opérette en un acte, livret d’Alphonse Baralle et Boyer, musique de Léon Roques, représentée sur le théâtre des Champs-Elysées en juin 1863.
ANITA
Opéra-comique en quatre actes, livret de Serret, musique de Berger, représenté à Metz en mars 1867.
ANITA
Opéra en trois actes, paroles de Jules Cougnard, musique de Georges de Seigneux, représenté au théâtre de Genève le 27 janvier 1899.
ANNA ou LES DEUX CHAUMIÈRES
Opéra-comique en un acte, paroles de Sewrin, musique de Jean-Pierre Solié. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 20 février 1808.
ANNE DE BOULEN
[Anna Bolena]
Opéra italien en trois actes, version française de Castil-Blaze (1835), musique de Gaetano Donizetti.
« Personnages : HENRY VIII (basse) — ANNE BOLEYN (soprano dramatique coloratura) — JEANNE SEYMOUR (mezzo-soprano) — LORD ROCHEFORT (basse) — LORD PERCY (ténor) — SMETON (alto) — SIR HERVEY (ténor) — CHŒUR.
Le livret de Felice Romani ne prend que peu de liberté avec l'histoire : tout au plus simplifie-t-il certaines situations de ce drame de la disgrâce et de la mort de la seconde femme d'Henry VIII, Anne Boleyn.
1. Anne Boleyn, en attendant le retour de son royal époux, songe à son amour d'autrefois pour Lord Richard Percy, qui, pour des raisons politiques, fut banni du royaume. Jeanne Seymour, de son côté, souffre de sa fausse situation à la Cour et ambitionne d'accéder au trône comme épouse légitime du souverain.
2. Lord Percy a été rappelé par le Roi, et son ami Rochefort, frère d'Anne, s'effraie d'apprendre que sa passion pour elle est toujours aussi grande. Anne se montre fort émue d'apprendre le retour de Percy et celui-ci comprend que son rappel subit est destiné à servir les buts inavoués d'Henry VIII.
3. Le page Smeton, juvénilement amoureux d'Anne, assiste à un entretien dans lequel Rochefort persuade Anne d'encourager Percy à s'éloigner. Mais la passion demeure la plus forte. Dans son désespoir, Percy tente de s'ôter la vie. Smeton l'en empêche et le Roi, intervenant sur ces entrefaites, fait arrêter Anne, Percy et Smeton.
4. Sir Hervey, un officier de la Cour, veut exiger d'Anne qu'elle autorise ses femmes à témoigner dans le procès que lui intente le Roi. Anne se confie à Jeanne qui, seule, pourrait aider à sa réconciliation avec Henry VIII. Elle rejette vivement la proposition du Roi de se reconnaître coupable pour sauver sa vie.
5. Anne, Percy et Smeton sont condamnés par les Pairs du Royaume. Ni l'intervention pressante de Jeanne, ni les prières du Conseil d'État ne parviennent à fléchir la volonté du Roi.
6. Anne, conduite au supplice, divague et croit aller à ses noces avec Henry VIII. Mais la vue des autres condamnés la fait revenir à la raison. Et c'est en pleine conscience qu'après avoir pardonné au Roi et à Jeanne, elle monte sans faiblesse à l'échafaud. »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
ANNEAU D'ARGENT (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Barbier et Léon Battu, musique de Louis Deffès. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 05 juillet 1855. Ce petit ouvrage a servi de début à M. Deffès dans la carrière de sa composition lyrique. On a remarqué l'harmonie élégante et l'expression bien sentie de la romance sur la marguerite. Les rôles ont été remplis par Ponchard, Bussine, Mlles Amélie Rey et Andréa Favel.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ANNEAU DE LA FIANCÉE (L')
Opéra-comique en trois actes, paroles de Brisset, musique de Blangini, représenté sur le théâtre des Nouveautés, le 28 juin 1828.
ANNEAU DE MARIETTE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Laurencin et Eugène Cormon, musique d’Eugène Gautier, représenté sur le théâtre de Versailles, le 25 novembre 1845.
ANNEAU DU NIBELUNG (L’)
[Der Ring des Nibelungen]
Tétralogie en un prologue : l’Or du Rhin et trois journées : la Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des dieux (voir ces titres), poème et musique de Richard Wagner.
Première exécution intégrale au Théâtre de Bayreuth en août 1876.
Prologue — L'OR DU RHIN - 13 août
Mmes Friederick GRUN (Fricka), Marie HAUPT (Fréia), Luise JAIDE (Erda), Lillie LEHMANN (Woglinde), Marie LEHMANN (Wellgund), Minna LAMMERT (Flosshilde).
MM. Frantz BETZ (Wotan), Eugen CURA (Donner), Georg UNGER (Froh), Heinrich VOGL (Loge), Albert EILERS (Fasolt), Franz von REICHENBERG (Fafner), Carl HILL (Alberich), Carl SCHLOSSER (Mime).
1re Journée — LA WALKYRIE - 14 août
Mmes Joséphine SCHEFZKY (Sieglinde), Amalie MATERNA (Brünnhilde), Friederick GRUN (Fricka), Lilli LEHMANN (Helmwige), Marie HAUPT (Gerhilde), Marie LEHMANN (Ortlinde), Luise JAIDE (Waltraute), Antonie AMANN (Siegrune), Hedwig REICHER-KINDERMANN (Grimguerde), Johanna JACHMANN-WAGNER (Schwartleite), Minna LAMMERT (Rossweisse).
MM. Albert NIEMANN (Siegmund), Josef NIERING (Hounding), Frantz BETZ (Wotan).
2ème Journée — SIEGFRIED - 15 août
Mme Luise JAIDE (Erda), Amalie MATERNA (Brünnhilde), Lilli LEHMANN (la Voix de l'Oiseau).
MM. Georg UNGER (Siegfried), Cari SCHLOSSER (Mime), Frantz BETZ (Wotan), Carl HILL (Alberich), Franz von REICHENBERG (Fafner).
3ème Journée — LE CREPUSCULE DES DIEUX - 17 août
Mme Amalie MATERNA (Brünnhilde), Mathilde WECKERLIN (Gutrune), Luise JAIDE (Waltraute), JACHMANN-WAGNER, SCHEFZKY, GRUN (les Nornes), Lilli LEHMANN, Marie LEHMANN, Minna LAMMERT (les Filles du Rhin).
MM. Georg UNGER (Siegfried), Eugen GURA (Cunther), Gustav SIEHR (Hagen), Carl HILL (Alberich).
Chef d'orchestre : Hans RICHTER
Première exécution intégrale au Covent Garden de Londres, les 05, 06, 08 et 09 mai 1882, sous la direction de Anton SEIDL.
Première exécution intégrale au Metropolitan Opera de New York, les 04, 05, 08 et 11 mars 1889, sous la direction de Anton SEIDL.
Première exécution intégrale à Paris, au Palais Garnier, en juin 1911.
Prologue — L'OR DU RHIN - 10 juin
Mmes MATY (Fricka), CAMPREDON (Fréta), CHARNY (Erda), GALL (Woglinde), LAUTE-BRUN (Wellgund), LAPEYRETTE (Flosshilde).
MM. DELMAS (Wotan), ROSELLY (Donner), NANSEN (Froh), VAN DYCK (Loge), A. GRESSE (Fasolt), JOURNET (Fafner), DUCLOS (Alberich), FABERT (Mime).
1re Journée — LA WALKYRIE - 11 juin
Mmes DAUMAS (Sieglinde), BREVAL (Brünnhilde), MATY (Fricka), LAUTE-BRUN (Helmwigue), CARO-LUCAS (Guerhilde), CAMPREDON (Ortlinde), GOULANCOURT (Waltraute), DUBOIS-LAUGER (Siegrune), CHARNY (Grimguerde), LAPEYRETTE (Schwartleite), OLIVIER (Rossweisse).
MM. SWOLFS (Siegmund) JOURNET (Hounding), DELMAS (Wotan).
2e Journée — SIEGFRIED - 13 juin
Mmes CHARNY (Erda), GRANDJEAN (Brünnhilde), Berthe MENDÈS DE LÉON (Voix de l'Oiseau).
MM. DALMORES (Siegfried), DELMAS (Wotan), FABERT (Mime), DUCLOS (Alberich), PATY (Fafner).
3e Journée — LE CREPUSCULE DES DIEUX - 15 juin
Mmes GRANDJEAN (Brünnhilde), BOURDON (Gutrune), LAPEYRETTE (Waltraute), MATY, DAUMAS, DUBOIS-LAUGER (Les Nornes), GALL, LAUTE-BRUN, LAPEYRETTE (Les Filles du Rhin).
MM. VAN DYCK (Siegfried), DANGES (Gunther), A. GRESSE (Hagen), DUCLOS (Albérich), DELRIEU et BARUTEL (2 Guerriers).
Chef d'orchestre : Felix WEINGARTNER
Seconde exécution intégrale à l’Opéra en juin 1911, sous la direction de Arthur NIKISCH, mêmes interprètes que la première, sauf Mmes DEMOUGEOT (Erda) dans SIEGFRIED.
Prologue — L'OR DU RHIN - 24 juin
1re Journée — LA WALKYRIE - 25 juin
2e Journée — SIEGFRIED - 27 juin
3e Journée — LE CREPUSCULE DES DIEUX - 29 juin
3e exécution intégrale à l’Opéra en juin 1912, sous la direction de Felix WEINGARTNER.
4e exécution intégrale à l’Opéra en 1913 sous la direction d’André MESSAGER.
Il n'y eut plus d'exécutions intégrales de la Tétralogie au Palais Garnier avant mai 1955 :
5e exécution intégrale, dans une mise en scène de Karl SCHMIDBLOSS :
Prologue — L'OR DU RHIN - 07 mai 1955
Mmes MALANIUK (Fricka), WEISZ (Freïa), SIEWERT (Erda), VON KRUYSWICK (Woglinde), DEMMER (Wellgund), ASSERSSON (Flosshilde).
MM. S. BJOERLING (Wotan), PETER (Donner), BLESSIN (Froh), SUTHAUS (Loge), GREINDL (Fasolt), ERNSTER (Fafner), NIEDLINGER (Alberich), KUEN (Mime).
lre Journée — LA WALKYRIE - 11 mai 1955
Mmes RYSANEK-GROSSMANN (Sieglinde), MOEDL (Brünnhilde), MALANIUK (Fricka), VON KRUYSWICK (Helmwigue), SCHUENEMANN (Gerhilde), CERKAL (Ortlinde), DEMMER (Waltraute), ASSERSSON (Siegrune), MALANIUK (Grimguerde), SIEWERT (Schwartleite), KURZ (Rossweisse).
MM. SUTHAUS (Siegfried), S. BJOERLING (Wotan), GREINDL (Hounding).
2e Journée — SIEGFRIED - 13 mai 1955
Mmes MOEDL (Brünnhilde), SIEWERT (Erda), HOLLWEG (Voix de l'Oiseau).
MM. ALDENHOFF (Siegfried), S. BJOERLING (Wotan), KUEN (Mime), NIEDLINGER (Alberich), ERNSTER (Fafner).
3e Journée — LE CREPUSCULE DES DIEUX - 18 mai 1955
Mmes MOEDL (Brünnhilde), ISENE (Gutrune), MALANIUK (Waltraute), SIEWERT, MALANIUK, ISENE (les Nornes), MOOR, DEMMER, ASSERSSON (les Filles du Rhin).
MM. TREPTOW (Siegfried), SCHOEFFLER (Gunther), GREINDL (Hagen), NIEDLINGER (Alberich), CHARLES-PAUL et Paul FINEL (deux Guerriers).
Chef d'orchestre : Hans KNAPPERTSBUSCH
6e exécution intégrale à l’Opéra les 21, 23, 25 et 27 mai 1955.
Les 7e et 8e à l’Opéra eurent lieu en mai 1957, avec les artistes de la 5e, sauf :
L’OR DU RHIN : Mmes CAVELTI (Fricka), SOMMERSCHUH (Woglinde), SCHAERTEL (Wellgund), SCHUBERT (Flosshilde).
MM. SCHOEFFLER (Wotan), TRAXEL (Froh), VAN MILL (Fasolt), WIEMANN (Fafner).
LA WALKYRIE : Mmes VARNAY (Brünnhilde) et des Artistes de l'Opéra dans « Les Walkyries ».
MM. PEASE (Wotan), WEBER (Hounding).
SIEGFRIED : Mmes VARNAY (Brünnhilde), SCHECH (Gutrune).
MM. BEIRER (Siegfried), PERNERSTORFER (Alberich).
Chef d'orchestre : Hans KNAPPERTSBUSCH
8 exécutions intégrales à l’Opéra au 31.12.1961.
Résumé.
Dans le « Prologue », « l'Or du Rhin », on assiste au vol de l'or commis à la garde des Nixes par le Nibelung Alberich qui s'en forge un anneau conférant la toute-puissance à celui qui le possède, tout en le vouant en même temps à la mort.
La première « journée », « la Walkyrie », met en scène le couple Siegmund-Sieglinde duquel doit naître le héros capable de reconquérir l'anneau détenu par le dragon Fafner. La Walkyrie Brünnhilde, désobéissant à son père, est condamnée à demeurer captive sur un rocher environné de flammes.
La deuxième « journée », « Siegfried », nous fait assister aux premiers exploits de l'enfant de Siegmund et Sieglinde élevé par le nain Mime, frère d'Alberich. Siegfried tue le dragon, lui reprend l'anneau et délivre la Walkyrie captive sur son rocher.
Enfin, la troisième « journée », « le Crépuscule des dieux », montre l'innocent Siegfried victime des machinations de Hagen et succombant sous les coups de ce dernier. L'Anneau maudit retourne au Rhin, marquant l'effondrement de la puissance des dieux.
« Pièce de fête théâtrale (Bühnenfestspiel), texte et musique de M. Richard Wagner, représentés au théâtre de Bayreuth les 13, 14, 16 et 17 août 1876.
L'épopée des Nibelungen, légende allemande tirée des scaldes de l'Islande et de la Scandinavie, et qui peut remonter au IXe siècle, a fourni le sujet de la tétralogie de M. Wagner. Il a publié le texte de son livret en 1863.
Il ne faudrait pas moins d'une brochure pour donner une analyse de ce livret extraordinaire, offrant tour à tour des scènes grandioses, des épisodes familiers et surtout ridicules. Nous devons nous borner à indiquer les tableaux de chaque partie. L'Or du Rhin se divise en trois tableaux : 1° le fond du Rhin ; les nymphes nagent autour d'un rocher où l'or est amassé ; 2° le Walhalla, palais des dieux ; il se dresse sur un haut plateau environné de montagnes ; 3° les gorges souterraines du Nibelheim, où les nains forgent des armures. Dans cet acte, on voit les choses les plus singulières : Alberich, possesseur de l'anneau enchanté, se change tour à tour en serpent gigantesque et en crapaud. Les dieux, qui ont fait construire le Walhalla par les géants, abandonnent à ceux-ci pour leur salaire, Freia, la déesse de la jeunesse et de la beauté. Aussitôt ils deviennent vieux et caduques. La déesse de la terre, Erda, ordonne à Wotan, le maître des dieux, de donner aux géants l'anneau magique. Freia est rendue au Walhalla, et les dieux recouvrent leur force et leur sérénité.
Les amis de M. Wagner ne lui conseilleront jamais de faire représenter la Walkyrie sur une scène française. Quoique le public soit accoutumé à bien des hardiesses, il ne supporterait pas les amours incestueux de Siegmund et de Sieglinde, qui forment la trame de cette partie de la tétralogie du musicien allemand. La prophétesse Erda a prédit à Wotan la fin prochaine des dieux et ses amours avec une mortelle. De leur race descendrait un héros qui régénérerait le monde et s'emparerait du trésor des Nibelungen, alors possédé par le géant Fafner. La fille terrestre aimée du dieu a donné le jour à deux enfants jumeaux, Siegmund et Sieglinde. Séparés dans leur enfance, ils ne se connaissent pas.
Sieglinde est devenue la femme du chasseur Hunding. Wotan a enfoncé son épée dans le tronc d'un frêne placé dans la salle du festin des noces, et il a prédit que celui qui l'en arracherait délivrerait Sieglinde de son odieux époux.
Siegmund arrive chez sa sœur. Il est l'ennemi de Hunding. Sieglinde l'accueille avec une sympathie à laquelle succède un sentiment plus tendre, et tous deux se déclarent bientôt la passion qui les anime. Siegmund arrache l'épée du tronc du frêne. Sieglinde reconnaît son frère et s'écrie qu'elle lui appartient. De son côté Siegmund répond que la sœur et l'amante se confondent à ses yeux. Il s'est trouvé, le 14 août 1876, un public de dilettantes accourus de tous les points de l'Europe et un parterre de rois pour assister à un tel spectacle. Au deuxième acte, le duel entre Siegmund et Hunding a lieu. Malgré l'ordre de Wotan, qui veut laisser périr Siegmund, la Walkyrie Brünnhilde le protège et pare les coups de son ennemi. Wotan brise de sa lance l'épée de Siegmund. Brünnhilde en recueille les tronçons. Hunding, tue l'amant incestueux. Sieglinde s'évanouit.
Au troisième acte, on assiste à la Chevauchée des Walkyries. Ces fées guerrières traversent les airs sur leurs chevaux. Wotan poursuit Brünnhilde pour la punir de la protection qu'elle a donnée à son fils coupable. La Walkyrie est condamnée à rester sur une montagne jusqu'au moment où le héros annoncé par Erda viendra la délivrer. Il trace avec son épée autour d'elle un cercle de flammes qui forment comme une mer de feu. C'est par ce spectacle magique que se termine la seconde partie de l'Anneau des Nibelungen.
Siegfried, fils de Siegmund et de Sieglinde, est le héros annoncé par la prophétesse Erda. Il remplit de ses aventures la troisième partie de la tétralogie qui a pour dénouement la délivrance de Brünnhilde. Il a été élevé par le nain Mime, frère d'Alberich ; ceux-ci veulent se servir de sa bravoure et de sa force pour s'emparer des trésors des Nibelungen, possédés par le géant Fafner, métamorphosé en dragon. Siegfried brise comme du verre les épées que lui forge Mime ; il réunit les deux tronçons de l'épée de son père Siegmund et les forge si bien, qu'en l’essayant sur l'enclume il fend l'enclume en deux. Il va provoquer Fafner, qu'il transperce de son épée ; portant ensuite sa main ensanglantée à ses lèvres, voilà qu'il comprend tout à coup le langage des oiseaux ; l'un d'eux lui révèle que Mime le trahit. Siegfried tue Mime. Le même oiseau lui dit qu'il doit délivrer la belle Brünnhilde ; Siegfried s'y précipite. Chemin faisant, il rencontre son grand-père Wotan, le maître des dieux ; il lutte contre lui et le désarme. J'ai oublié de dire que dans la forêt Siegfried imite le chant des oiseaux avec un roseau, qu'il amène un ours dans la forge de Mime et, pour en finir avec cette ménagerie, qu'on voit un dragon de carton qui chante, qui ouvre, en mesure, la gueule mue par un mécanisme ingénieux, qui roule les yeux et jette de la fumée. Enfin, Siegfried arrive à la montagne où dort Brünnhilde ; il la réveille avec un baiser et chante avec elle un duo final de la passion la plus intense.
Les tendances pseudo-philosophiques de M. Richard Wagner se manifestent clairement dans la dernière partie de son poème. Le public n'a vu dans cette œuvre qu'un prétexte à distraction, qu'un incident captivant son intérêt par la personnalité bruyante de l'auteur, par ses théories paradoxales ; au fond, il s'est montré fort indifférent. Mais ceux qui se préoccupent avec un sentiment d'effroi de la destinée des idées morales en Europe ne se sont pas dissimulé la gravité de l'événement musical de Bayreuth. Le disciple de Schopenhauer n'est pas seulement un révolutionnaire en musique ; il a eu la prétention d'associer l'art musical à des théories humanitaires et de faire servir la grande épopée germanique à la destruction de l'idée divine ; et quand on songe aux encouragements qu'il a reçus et que les compositeurs du plus grand génie n'ont jamais obtenus à un tel degré, depuis Palestrina jusqu'à Weber et Rossini, on se demande si ses patrons doivent être accusés d'aveuglement ou de complicité.
La quatrième partie de la tétralogie a pour titre : le Crépuscule des dieux. Par ce mot de crépuscule, on doit entendre la chute et la disparition des dieux, l'écroulement du Walhalla et le règne de l'humanité sur ses ruines.
Siegfried a laissé à Brünnhilde l'anneau magique qu'il a enlevé à Fafner. Un bâtard du nain Alberich (qui ne l'est pas, peu ou prou, dans l'indigeste poème de M. Wagner ?), nommé Hagen, veut dérober cet anneau ; il rend sa sœur amoureuse de Siegfried et son frère Gunther épris de Brünnhilde. Il verse au héros le breuvage de l'oubli. Siegfried prend la forme de Gunther, et Gunther prend celle de Siegfried, et tous deux se concertent pour tromper la Walkyrie. Siegfried-Gunther s'empare de Brünnhilde, malgré sa résistance, ce qui termine le premier acte.
Dans le second, Brünnhilde, irritée de ces travestissements dont elle a été la victime, complote avec Hagen et Gunther lui-même la mort de Siegfried. Au troisième acte, qui se passe sur les bords du Rhin, on voit les Ondines nager en chantant. Siegfried arrive, sonne du cor ; des chasseurs l'entourent ; Hagen verse au héros le breuvage du souvenir. Siegfried se rappelle son enfance dans la forêt, son combat contre le dragon, ses amours avec Brünnhilde, sa lâche trahison. Hagen profite de son désespoir pour le percer de sa lance.
M. Wagner a placé là une marche funèbre en l'honneur de son héros, dont on transporte le cadavre chez Gunther. Brünnhilde fait élever un bûcher pour le constituer, et, sur son cheval noir, elle se précipite au milieu des flammes en lançant l'anathème contre le Walhalla et en maudissant les dieux. Les Ondines continuent à folâtrer dans le Rhin autour de l'anneau que Brünnhilde leur a rendu. Hagen tue Gunther, qui veut s'emparer de ce fameux anneau, et il se noie lui-même en voulant l'aller chercher dans les ondes.
Le fleuve déborde ; un incendie consume le Walhalla, il n'y a plus de dieux, l'homme seul règne sur la terre.
Que M. Richard Wagner soit un compositeur possédant une science consommée, personne ne le conteste. C'est un symphoniste du premier ordre dans le sens technique, c'est-à-dire dans le sens abaissé du mot. Il n'y a pas pour lui un instrument dont il ne sache tirer le parti le plus habile, pas un agencement de sons qu'il ne sache produire, pas un contre-point dont il ne puisse se jouer avec la plus merveilleuse facilité. Mais il manque de goût ; l'harmonie des proportions lui est inconnue ; l'inspiration est rebelle à ses efforts, et lorsqu'il trouve une pensée mélodique, une idée qui se rattache à l'ordre musical, tel que les musiciens et les gens de goût le conçoivent, on est étonné d'y retrouver les formes usuelles et presque banales. Voici l'énumération des principales impressions que des auditeurs impartiaux ont recueillies des interminables séances de sa tétralogie. Dans l'introduction du Rheingold, le chant des nymphes se fait entendre sur une pédale de mi bémol de deux cents mesures !
L'air du Dieu Loge est accompagné par un contrepoint très habile qui reproduit les motifs précédents. Le chœur des Forgerons est accompagné d'un bruit d'enclumes, de soufflets et de marteaux d'un réalisme désespérant.
Les meilleurs passages sont la phrase de Froh, le dieu de la joie, la marche des dieux et le trio des nymphes du Rhin.
Dans la Walkyrie, on a remarqué l'hymne au printemps, chanté par Siegmund ; la scène des adieux de Wotan et de Brünnhilde. Dans Siegfried, le morceau saillant est le finale pendant lequel le héros forge son épée, et le chant de victoire. On a aussi remarqué la symphonie pendant laquelle Siegfried s'abandonne à ses rêveries sous le tilleul, le dialogue entre l'oiseau et Siegfried, et le duo d'amour qui termine le dernier acte. Enfin, le Crépuscule des dieux renferme, entre autres scènes dignes d'attention, les adieux de la Walkyrie et de Siegfried, le trio des nymphes du Rhin, la marche funèbre et la scène finale de la catastrophe du Walhalla. Tout le reste est une polyphonie qui procède beaucoup plus de l'acoustique que de l'art musical et de la langue parlée par Haydn, Mozart et Beethoven. Cette conception babylonienne n'est grande et puissante que par sa masse, et elle ne fera pas plus oublier les chefs-d’œuvre de nos maîtres que les monstrueux monuments d'Elephanta et du Cambodge ne détourneront notre admiration des beautés sereines du Parthénon et de la majestueuse et harmonieuse ordonnance de nos cathédrales gothiques. Tant pis pour les Nibelungen et le Titan musical de Bayreuth.
Les principaux interprètes de la tétralogie étaient : MM. Betz, Unger, Vogel, Hill, Schlosser, Reichenberg, Niemann, Nioring, Gura, Kögel, Mmes Grün, Haupt, Jaide, Lilli Lehmann, Marie Lehmann, Scheffsky, Materna, Wekerlin, Wagner, Lammert. L'exécution a été dirigée par le compositeur et M. Hans Richter. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
« Trilogie précédée d'un prologue, poème et musique de Richard Wagner. Traduction nouvelle en prose rythmée exactement adaptée à la musique par Alfred Ernst (sauf la Valkyrie, dont nous donnons la version de Victor Wilder, chantée à l'Opéra de Paris).
L'Anneau du Nibelung se compose de quatre soirées : un prologue, l'Or du Rhin, et trois drames, la Valkyrie, Siegfried et le Crépuscule des dieux. Nous analyserons chacune des quatre soirées à part. En dehors de certains festivals spéciaux, il est en effet assez rare que l'Anneau soit donné intégralement en quatre soirées consécutives. L'auteur a du reste composé chacune des pièces qui le composent de façon à ce qu'elles puissent se donner isolément. Lui-même a autorisé l'exécution de l'Or du Rhin et de la Valkyrie avant d'avoir achevé Siegfried et le Crépuscule des dieux. L'exécution intégrale de l'Anneau n'a eu lieu que pour l'inauguration du « Festspielhaus » de Bayreuth, en 1876.
Il n'en reste pas moins, et il convient de ne pas l'oublier, que ces quatre spectacles constituent un tout et que certains personnages figurent dans chacun d'eux, tel Wotan. Une très grande unité relie toutes les parties entre elles, au point de vue musical en particulier. Les mêmes thèmes servent de base à la musique d'un bout à l'autre et y caractériseront les mêmes idées-type.
L'Anneau du Niebelung se passe aux temps mythologiques de la Saga. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« a) l'Or du Rhin. b) la Walkyrie.
Le cycle des Niebelungen, légendes scandinaves des temps mythologiques de la Saga, écrites en allemand du dialecte de Souabe, et publiées pour la première fois en 1787 d'après les manuscrits du XIIIe siècle, par Christophe Müller — inspira à Richard Wagner le poème et la musique de l'Anneau du Niebelung, vaste trilogie précédée du prologue de l'Or du Rhin, et comprenant la Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des Dieux.
La « Tétralogie » se joue rarement en quatre soirées consécutives — ainsi jadis Monte-Cristo, drame en quatre époques à épisodes (pour parler comme au cinéma), tiré du roman de Dumas. Chacune des parties dont nous donnons les titres s'entend isolément, sans que la confusion soit augmentée, ni les ténèbres épaissies (ce qui, d'ailleurs, pourrait sembler difficile). Les deux premières de ces féeries lyriques ont même été représentées avant l'achèvement des deux dernières, et il n'a été procédé à l'exécution de l'œuvre complète que pour l'inauguration du « Festspielhaus » construit par Wagner à Bayreuth, en 1876.
En France, l'Anneau du Niebelung n'a été donné qu'à intervalles fort irréguliers. Une traduction nouvelle, en prose rythmée, exactement adaptée à la musique, fut l'ouvrage d'Alfred Ernst. Mais la Walkyrie, interprétée pour la première fois à Paris le 12 mai 1893, au théâtre de l'Opéra — longtemps après la création à Munich, qui date du 26 juin 1870 — reste connue par la version qu'en a fournie Victor Wilder. Elle avait été précédée sur la scène française, le 6 mai, en matinée, pour l'intelligence approximative de l'affabulation, d'une conférence de Catulle Mendès sur l'œuvre « colossale » de Wagner (si discutée depuis les tumultueuses premières du Tannhäuser et de Lohengrin), et d'auditions de fragments de l'Or du Rhin — dont la représentation intégrale n'eut lieu qu'en 1909. Le 9 mai, la répétition générale de la Walkyrie fut « célébrée » devant une salle absolument comble et exceptionnellement brillante. La distribution réunissait les noms de Rose Caron, Bréval, Van Dyck et Delmas ; et la mise en scène était merveilleuse.
La critique reconnut que la Walkyrie constitue, dans tout le répertoire wagnérien, « la partition la mieux faite pour lui rallier des partisans — car, donnant une idée très nette de la poétique du maître dont elle est une fidèle application, elle a des séductions irrésistibles pour ceux-là mêmes qui restent englués dans des idées retardataires ».
Cependant, il est évident que, dans Wagner, il ne faut pas demander à la voix — partant, au texte — d'être plus clairement intelligible qu'un simple instrument de musique. De là, bien entendu, la magnifique obscurité de son livret.
***
Il est indispensable de savoir que l'or du Rhin, façonné en anneau magique, et qui doit donner la toute-puissance à son possesseur pourvu qu'il renonce à l'amour — gardé au sommet d'un récif par les filles du fleuve, les Nixes, leur a été dérobé par le Niebelung Albérich dont elles ont imprudemment allumé les sens et la convoitise.
Dans son burg du Walhall, construit par le géant Fafner, le dieu Wotan, poussé par sa femme Fricka, rêve à son tour de s'approprier le trésor. Il réussit à l'arracher au Niebelung. Albérich le couvre d'imprécations allégoriques dont la grandiloquence évoque les tourments attachés à la possession de la richesse : qui l'atteint est rongé par l'angoisse ; qui ne l'a pas est dévoré par l'envie... Désormais, la fatalité poursuivra le détenteur de l'or maudit. Wotan ne tarde pas à en faire l'expérience... L'anneau lui est enlevé par Fafner, qui se change en dragon pour mieux garder son butin... Il s'agira de le reconquérir sur lui. Tel est le prologue de la tragédie.
Le sujet de la Walkyrie en paraîtra peut-être un peu moins nébuleux. Attachons-nous à le dégager de ces brumes. Et tout d'abord, il importera de comprendre que Wotan, en sa qualité d'Olympien, est versé dans l'art des métamorphoses. C'est ainsi que, sous les espèces mortelles de « Wâlse », glissantes ainsi que ce nom l'indique, il a donné le jour à deux jumeaux de sexe différent : Siegmound et Sieglinde, et il compte sur eux pour récupérer l'Or du Rhin.
Séparés depuis le berceau par le mystère de leur naissance, les enfants ont suivi des voies divergentes : Sieglinde, enlevée, a épousé malgré elle le chasseur Hounding. Siegmound a je ne sais quelles turpitudes à expier ; il est mis hors la loi, et, fugitif, vient un beau jour se réfugier sous le toit forestier de son beau-frère... qu'il ignore. Hounding est justement à la poursuite du proscrit. En son absence, Sieglinde accueille l'inconnu, pour lequel ne va pas tarder à battre son cœur et d'un amour incestueux. Il y a, dans toute cette histoire, des réminiscences irrespectueuses de la Tour de Nesles... Hounding, revenu au logis, est décidé à donner la mort à son hôte ; Sieglinde n'hésite point : Elle endort son époux avec une romantique mixture, arme Siegmound d'une flamberge magique, qui se trouve là comme par hasard, et qui est baptisée « Détresse » — suivant les pures traditions de la Table ronde — et en route !
Cependant, au fond d'une caverne inquiétante, Wotan donne ses instructions à la Walkyrie Brunehilde, amazone de prédilection — une des huit filles que ce dieu marcheur a eues de la déesse extra-lucide Erda... Et il lui recommande d'assister secrètement Siegmound dans son duel contre Hounding... Elle accepte joyeusement, mais la compagne légitime de Wotan, la fâcheuse Fricka, survient en cet instant, fort en courroux. Elle n'ignore point les escapades extra-conjugales de son époux, et toutes ces histoires d'adultère et d'inceste l'indignent vertueusement. Pour obtenir son pardon, Wotan doit retirer à son fils la protection de la Walkyrie et de l'épée « Détresse » — Or, Brunehilde ne l'entend pas de cette oreille ; il commençait à l'intéresser, ce jeune homme ! Et quand Siegmound paraît, elle ne le lui envoie pas dire... Mais le fugitif n'a d'yeux que pour sa sœur, et, pour comble d'horreur classique, il l'a rendue mère... C'est du moins ce que nous apprend la Walkyrie, qui, fille d'Erda, tenait d'elle cette précieuse faculté de lire dans l'avenir...
Tout à coup, on entend le vacarme d'une troupe en marche : Hounding se rapproche, et Siegmound s'élance ; les adversaires croisent le fer... Wotan apparaît dans les airs ; il brise le glaive « Détresse » aux mains de son fils, qui tombe frappé. Puis, il foudroie le vainqueur... Pendant ce temps, Brunehilde, prise de pitié, emporte Sieglinde au galop de son cheval Grane. Elle rejoint ses sœurs les Walküres, envolées sur leurs montures ailées, et c'est « la chevauchée des Walkyries »… Mais les déesses guerrières, dont elle sollicite l'aide, se refusent à enfreindre les instructions de leur père — et Wotan, lui-même, surgit irrité contre la rebelle qui a désobéi en accordant sa protection à la race maudite de Wâlse : elle a laissé s'enfuir Sieglinde sur le coursier Grane vers une retraite plus sûre — la forêt noire où le dragon Fafner garde jalousement l'anneau d'or des Niebelungen ! Pour la punir, il la condamne à perdre sa divinité : il va l'endormir au sommet du Roc Ardent, où elle sera la proie du premier venu... mais devant les supplications touchantes de celle qui fut sa fille chérie, Wotan s'humanise — et comme il ne peut pas revenir sur son arrêt, il consent à entourer le sommeil de la vierge d'un si formidable appareil de défense que, seul, un paladin pourra l'approcher et s'en fera aimer en la réveillant... On prévoit que ce sera le fils de Sieglinde et de Siegmound — c'est-à-dire Siegfried... ou Sigurd !
... Et voici que le démon Lôgue, qui incarne le feu inextinguible, s'approche... C'est lui qui montera la garde, dans une splendide harmonie des couleurs et du grondement de l'incendie.
c) Siegfried.
La seconde partie de la Trilogie wagnérienne est en réalité la première des œuvres représentées « en nouveauté » dans le temple du maître, à Bayreuth, au cours de l'exécution intégrale de l'Anneau des Niebelungen, en 1876. Siegfried y a été créé le 16 août. La version française, d'après la traduction d'Alfred Ernst, ne fut donnée sur la scène de l'Académie Nationale que le 3 janvier 1902 ; auparavant, Rouen eut la primeur de ce chef-d'œuvre, déjà connu de l'Europe et de l'Amérique — et le motif du « Rossignol » avait souvent charmé le public des concerts sous le titre spécial de « Murmures de la forêt ». Mlle Bessie Abott, invisible dans les coulisses, comme le mélodieux Bulbull de Chantecler (que les crapauds de Germanie ont affecté de dédaigner) assura le succès de l'audition originale au Théâtre de l'Opéra, où l'irréprochable façon dont l'ouvrage était monté justifiait cet aveu échappé à l'auteur, peu suspect d'indulgence en l'espèce : « Quand les Français joueront mes drames, ils les réaliseront mieux qu'on ne saurait l'imaginer ! »
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Les esprits capables de goûter encore un plaisir extrême à la lecture de « Peau d'Ane » trouveront, dans une légende publiée jadis par Alexandre Dumas père : les Aventures de Lydéric, comte de Flandre, quelques précisions savoureuses sur le sujet qui nous occupe.
... Siegfried est donc né de Sieglinde, qui est morte. Cet enfant du miracle a été élevé dans la forêt magique par un Niebelung nommé Mime, le propre frère d'Albérich. Malgré le vieil adage qui veut que l'on devienne, en forgeant, forgeron, les personnages de la mythologie scandinave forgent de naissance. Et cependant, malgré ce don, Mime perdra son temps à essayer de ressouder les tronçons du glaive « Détresse », foudroyé par la lance du dieu Wotan. C'est bien malheureux pour le nain, qui est un déplorable armurier dont toutes les épées se brisent comme allumettes de régie, et qui comptait sur celle-là pour équiper Siegfried et l'envoyer pourfendre le terrible dragon Fafner, afin de récupérer l'Anneau d'Or dont il a la garde. Mime espère d'ailleurs que son fils adoptif, qui ne sait pas un mot de toutes ces histoires, le lui cédera sans difficulté... Mais le jeune héros n'a pas la mine de quelqu'un que l'on dupe facilement ; et il n'éprouve aucun respect pour cet avorton contrefait, qui se prétend son père avec si peu de vraisemblance : Siegfried est adroit, vigoureux et beau ; grand chasseur, il n'a pas été sans observer les animaux, et il n'ignore point que généralement ceux-ci ont des petits qui leur ressemblent. De plus, ils vont par couple, et lui n'a pas connu de mère. La couardise du nain, qui se trouble, lorsqu'il l'interroge là-dessus, lui devient suspecte. Il presse Mime de questions, et le Niebelung finit par lui confesser la vérité. Mais, en recueillant l'enfant de Sieglinde, il a reçu la recommandation de l'armer avec cette flamberge qu'il n'est pas encore parvenu à raccommoder. Et Siegfried n'en veut pas d'autres ; elles ne valent rien, d'ailleurs, et c'est « Détresse » qu'il lui faut ! A cette condition, la petite supercherie du Niebelung lui sera pardonnée. Le pauvre diable est navré. Voici de quoi le réconforter : Wotan lui-même, descendu du Walhall, est venu lui faire une visite, sous les espèces d'un voyageur mystérieux. Mime le reconnaît et l'interroge sur le moyen de réparer son sabre. Le dieu n'hésite point à lui démontrer qu'il n'est guère dans les conditions requises pour le succès de cette tentative ; elle exige un héros inaccessible à la crainte. C'est d'autant moins le cas du malheureux nain, qu'histoire de lui donner un peu plus de cœur à l'ouvrage, Wotan lui a dit la bonne aventure, d'où il appert qu'il doit périr frappé par l'épée en question, quand elle aura été rafistolée...
Mime est complètement démoralisé, et à quel point ! Cet imbécile n'a rien de plus pressé que d'aller raconter ce qu'il vient d'apprendre à Siegfried ! Naturellement, le héros exulte. Il ne doute pas un instant d'être le seul homme capable de remettre « Détresse » à neuf. Et il y procède sur l'heure ; nous avons ici, en musique, une petite leçon de choses, comme au cinéma ; l'opération a réussi. Voici derechef, brandie de sa main, « la bonne épée, solide et bien trempée », objet de ses désirs. Il commence par se livrer à quelques dégâts matériels pour en éprouver le fendant. Ça va... L'estoc est de taille à couper en deux un bon chevalier, du heaume à l'éperon, coursier compris. Mime a prudemment disparu.
Et voilà la caverne où Fafner, le géant changé en dragon, patrouille autour de l'Or du Rhin. Le Niebelung Albérich n'y a pas renoncé ; il rôde dans les environs et y rencontre Wotan, dont l'incognito ne trompe décidément personne. Ce dieu ne sait pas se camoufler. Et comme ses rapports avec le nain qu'il dépouilla jadis sont restés imprégnés de quelque mésintelligence, Albérich l'interpelle en termes dépourvus d'aménité. Mais Wotan ne tient plus désormais à l'Anneau fatal dont il a expérimenté les attributs maléfiques ; il entend assister philosophiquement, et en spectateur désintéressé, au match qui va se dérouler. Siegfried paraît, suivi par Mime, qui l'incite au combat et court se cacher non loin de l'endroit où son frère Albérich s'est embusqué lui-même à leur approche... Siegfried rêve. Il écoute la grande voix de la forêt ; il veut en éveiller à son tour les échos, et, ne pouvant rivaliser avec les trilles harmonieux du rossignol, il fait appel au son du cor — dont les accents vont arracher Fafner à son sommeil : le dragon se jette sur lui, l'enlace des tortueux replis classiques... et se fait embrocher comme un simple canard. Mais on n'a jamais vu un héros d'Opéra expirer en silence : Fafner, avant de trépasser, lègue à son vainqueur l'Or qu'il a conquis — et comme il paraît que son sang a des propriétés de philtre, Siegfried qui, sur ses doigts, en a sucé l'éclaboussure corrosive, est émerveillé tout à coup d'entendre désormais le langage des bêtes : instruit par le Dragon, le Rossignol achèvera de l'initier aux mystères que le Niebelung lui avait soigneusement dissimulés. Siegfried commence par expédier Mime d'un coup de « Détresse », pour témoigner de son indignation, pour le remercier de l'avoir nourri, pour accomplir les prophéties et pour se maintenir en forme. Albérich, dont la bosse n'est pas celle de la fraternité, ricane..., mais il craint les chocs en retour et disparaît de la circulation. Le Paladin, demeuré seul, s'abandonne au courant des fantasmagories qui ont illustré la conquête de la Walkyrie par Sigurd ; et le voilà sur la route du Roc ardent, où Brunehilde est endormie.
Siegfried va encore se trouver en butte à la jalousie de Wotan, soudain réveillée par les obscurs propos de la déesse extralucide Erda, mère des Walküres. Cette somnambule ne lui a pas caché que les dieux s'en vont... c'est leur Crépuscule ! et l'Humanité est en marche dans la personne de Siegfried et de Brunehilde. Wotan ne laisse pas d'en éprouver une certaine contrariété : le héros devient encombrant ! Il va le guetter au coin du bois, la lance en arrêt. Cette fois, c'est la revanche de « Détresse » ; l'épée a raison de la lance. Wotan n'insiste pas. Et le chevalier poursuit son chemin... La Walkyrie dort tout armée ; ses cheveux blonds ruissellent autour de son casque : Siegfried n'a pas connu la Femme ; elle lui inspire beaucoup plus de crainte que tous les monstres de la faune mythologique. N'importe ; il sait son devoir ; et il embrasse Brunehilde... Cri. Duo. Rideau !
d) le Crépuscule des Dieux.
Au lendemain de la création de Siegfried,
le 17 août 1876, on donnait à Bayreuth la première représentation du
Crépuscule des Dieux, épilogue de la vaste « Tétralogie ». Cette dernière
partie du cycle des Niebelungen a été jouée à Paris, sur la scène de l'Opéra —
direction Messager — le 23 octobre 1908 ; on dut commencer à 6 heures, pour
interpréter sans coupures un spectacle de cette importance ! La partition de
Wagner n'était pas tout à fait inconnue du public, et les concerts en avaient
exécuté déjà plusieurs morceaux célèbres — entre autres, la « Marche Funèbre ».
Quant au sujet, l'affabulation de Sigurd, extraite des mêmes légendes, nous
avait quelque peu familiarisés avec lui. Il y a d'ailleurs d'assez notables
différences. Mais pour l'intelligence d'un opéra wagnérien, il est en somme
préférable de dominer l'ensemble du poème sans trop disséminer son attention sur
les détails du libretto, qui l'obscurcissent — et nuisent à l'effet voulu par ce
qu'ils comportent de grotesque inconscient...
On l'a vu.
Les personnages principaux de l'épopée des « Walkyries » se retrouvent dans « le Crépuscule » : et nous avons le roi Gunther, sa sœur Gûtrune (Hilda), son compagnon Hagen, fils du Niebelung Albérich, qui ont peu ou prou participé à l'histoire de « Sigurd », autre incarnation de Siegfried... Celui-ci s'est uni à la Walkyrie Brunehilde. Mais les dieux, les nains et les hommes n'ont pas abandonné l'idée de s'emparer de l'or du Rhin, façonné en anneau par les Niebelungen, et que le héros a passé au doigt de sa femme, en guise d'alliance. Un complot s'ourdit dans le palais du Roi : Siegfried est victime d'Hagen, qui le grise au moyen d'un breuvage magique dont le premier effet est de troubler la mémoire. L'époux de la Walkyrie va oublier, tromper, celle qui a reçu sa foi...
C'est pour Gûtrune qu'il soupirera désormais... Brunehilde n'est plus pour lui qu'une étrangère, et s'il repart à sa conquête, ce sera dans le but de la céder à Gunther en échange de son consentement au mariage de sa sœur.
Et les choses se passent à peu près comme dans Sigurd... Mais Brunehilde, devenue la proie de Gunther, dont Siegfried avait pris les traits grâce à un nouveau sortilège, résiste à cet usurpateur — tandis qu'elle se croit trahie par le héros en l'apercevant aux pieds de Gûtrune. Dans sa douleur, elle accepte le traître Hagen comme vengeur, et lui dévoilera le point vulnérable de son infidèle : Siegfried ne peut être frappé mortellement que dans le dos ; il s'est baigné dans le sang du dragon Fafner, lequel a couvert son corps d'écailles... sauf entre les épaules, où s'était appliquée une feuille tombée d'un tilleul. Lorsque les vapeurs du philtre commencent à se dissiper, et que le charme rompu va rendre à Siegfried, avec la netteté du souvenir, la notion des événements, de ses devoirs et de ses droits, Hagen le percera d'un épieu de chasseur. Et il veut s'emparer de l'anneau des Niebelungen que le vainqueur des monstres et des éléments déchaînés avait repris à son épouse méconnue... Gunther s'est élancé pour le lui disputer ; Hagen le tue. Décidément, la malédiction d'Albérich est suivie d'un effet sinistre : le Cercle d'Or porte malheur.
C'est ce qu'a — enfin — compris Brunehilde : Elle avait refusé de rendre aux dieux, menacés dans leur puissance, l'anneau fatal qui lui était réclamé par sa sœur Waltraute, autre « Walküre » envoyée par Wotan ; et elle a perdu le cœur de Siegfried, jusqu'au moment où celui-ci va mourir, victime à son tour d'un envoûtement analogue. En son délire, il n'avait pas voulu restituer aux filles du Rhin l'Or maudit ! On dresse un bûcher ; le corps de Siegfried est étendu sur les grands frênes de la Forêt Noire ; la Walkyrie a pris l'anneau du Niebelung, elle monte sur son cheval Grane — et lorsque les flammes s'élèvent vers le ciel, on la voit se précipiter dans le feu pour rejoindre son bien-aimé... Les flots du Rhin débordés n'arrêtent l'incendie qu'après l'embrasement du Walhall, où les dieux ont pu voir leur échapper le Talisman sacré, reconquis par le Fleuve. Le dernier des Niebelungen, le perfide Hagen, qui a tenté d'arracher encore leur trésor aux Nixes, disparaît dans l'onde... Et c'est l'apothéose de Siegfried et de Brunehilde, en une éblouissante symphonie dont les fanfares exaltent l'Amour plus fort que la Mort. »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
ANNEAU PERDU ET RETROUVÉ (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Michel-Jean Sedaine, musique de Jean-Benjamin de Laborde. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 août 1764.
ANNEAU PERDU ET RETROUVÉ (L’)
Opéra-comique en deux actes, livret de Michel-Jean Sedaine, musique de Louis-Armand Chardiny. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 11 septembre 1788. « Cette pièce, disait le Calendrier musical, fut donnée la première fois à l'Opéra-Comique de la foire Saint-Germain en 1761, sous le titre : les Bons Compères ou les Bons Amis. Elle n'eut point de succès. M. Sedaine la retoucha en faveur des beautés de la musique, qui était de M. de La Borde. Elle ne réussit pas mieux. Enfin il la refondit en totalité et la remit en 1764 sous son titre actuel, toujours avec la musique de M. de La Borde. Elle eut cinq représentations. Elle vient de reparaître le 11 septembre avec de la musique nouvelle, pour la quatrième métamorphose. »
ANNÉE GALANTE (L')
Opéra-ballet en quatre actes avec prologue, paroles de Roy, musique de Mion, représenté à l'Opéra le 11 avril 1747.
"Cet opéra-ballet fut composé à l'occasion du second mariage du Dauphin et représenté d'abord à Versailles, le 13 et le 20 février 1747, puis à l’Opéra le 11 ou le 13 avril 1747."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ANNETTE ET BASILE
Mélodrame, musique de Chardiny, né à Rouen en 1755, mort à Paris en 1793.
ANNETTE ET LUBIN
Comédie en un acte et en vers, mêlée d'ariettes, livret de Marie-Justine Favart et de l'abbé de Voisenon, musique d’Adolphe-Benoît Blaise, créée au Théâtre de société en janvier 1762. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 15 février 1762.
ANNETTE ET LUBIN
Comédie en un acte et en vers, mêlée d'ariettes, paroles de Marmontel, musique du chevalier de La Borde, représentée sur le théâtre particulier du maréchal de Richelieu, le 30 mars 1762. Cette pièce est le conte de Marmontel mis en action, auquel l'auteur a ajouté quelques scènes épisodiques. Il y a là du sentiment, de la grâce et de la gaieté. Les noms d'Annette et Lubin sont restés deux types dans les amours champêtres.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ANNETTE ET LUBIN
Opéra-comique en un acte, livret de Marie-Justine Favart remanié par Charles-Simon Favart, musique de Martini. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 14 avril 1800.
C'est le poème de Mme Favart, représenté en 1762, sur lequel Martini (Schwarzendorf) écrivit une nouvelle et charmante musique. Ce petit ouvrage avait été déjà joué à la cour le 16 février 1789, et ce n'est que onze ans après qu'il parut devant le grand public.
ANNEXION (L')
Cantate, paroles de Jules Méry, musique de Jules Cohen, représentée au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 15 juin 1860 avec Mlle Amélie Rey, MM. Sapin, Dumestre et les Chœurs.
ANNIBAL ET SCIPION
Opéra-comique en un acte, musique de Jules Conrardy, représenté à Liège en 1860.
ANNIVERSAIRE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret d'Alexandre Bisson, musique de Charles Lenepveu (1876).
ANNIVERSAIRE (L’) ou LA FÊTE DE LA SOUVERAINETÉ
Scène lyrique, livret de Mittrié et Cuvelier, musique de Vandenbroeck, exécutée à l’Ambigu-Comique le 21 mars 1798.
ANNONCE FAITE À MARIE (L’)
Mystère en quatre actes et un prologue, texte de Paul Claudel, musique de Renzo Rossellini. Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 01 novembre 1970, mise en scène de Pierre Franck, décors et costumes de Pierre Simonini, avec Christiane Stutzmann (Mara), Eliane Manchet (Violaine). 5 représentations en 1970, soit 5 au 31.12.1972.
Opéra en 4 actes et 5 tableaux, livret de Chékri-Ganem, musique de Gabriel Dupont.
Personnages : Antar, un berger (fort ténor) ; Cheyroub, demi-frère d'Antar (baryton) ; l'Emir Malek, père d'Abla (basse) ; Amarat, rival d'Antar (baryton) ; Zobéir, chef d'une tribu ennemie (ténor) ; un Vieux Berger (basse). Abla, fille de l'Emir Malek (soprano) ; Selma, sa suivante (mezzo-soprano) ; la Mère d'Antar (mezzo-soprano). Petits rôles et Chœur : Bergers, chefs et guerriers, joueurs de sabre ; Suivantes d'Abla, femmes de la tribu des Beni-Abs ; Danseuses et chanteuses.
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 14 mars 1921. Mise en scène d'Emile Merle-Forest.
Mmes HELDY (Abia), Yvonne COURSO (Selma), LAUTE-BRUN (Léïla, une Voix de Pâtre), LAVAL (Neda), BARDOT (la Mère d'Antar).
MM. Paul FRANZ (Antar), ROUARD (Cheyboub), DELMAS (Malek), NOTÉ (Amarat), RAMBAUD (Zobéir), NARÇON (un Vieux Berger), SORIA et Yves NOEL (Deux Bergers).
Au 3e tableau, danses réglées par Léo STAATS, dansées par Mlles Camille BOS, Y. DAUNT, DELSAUX et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Camille CHEVILLARD
Décors : 1er et 2e actes : Charles Dufresne et Paquereau, 3e et 4e actes : Ronsin, Marc-Henri et Laverdet. Costumes de Maxime Dethomas.
Reprise à l’Opéra du 25 janvier 1924 (22e représentation).
Mmes interprètes qu'à la création, sauf :
Mmes BERTHON (Abla), HARAMBOURE (Léïla, une voix de Pâtre), COSSINI (la Mère d'Antar).
MM. CARBELLY (Amarat), BRUYAS (2e Berger).
Chef d'orchestre : Henri BÜSSER
Reprise à l’Opéra du 25 février 1946 (28e représentation).
Mise en scène de Pierre CHEREAU — Décors de Mme Yvonne Mariette.
Mmes SEGALA (Abla), MAHE (Selma), SAINT-ARNAUD (Léïla, une Voix de Pâtre), MATHOT (Neda), BOUVIER (la Mère d'Antar).
MM. LUCCIONI (Antar), BECKMANS (Cheyboub), ETCHEVERRY (Malek), CHARLES-PAUL (Amarat), RAMBAUD (Zobéir), HUC-SANTANA (un vieux berger), DESHAYES et PETITPAS (deux bergers).
Danses réglées par M. GSOVSKY, dansées par Mlles Micheline BARDIN, IVANOFF, DYNALIX, KREMPF, MM. RITZ, BOZZONI, RENAULT et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER
40e représentation à l’Opéra le 17 juin 1946, avec les interprètes de la reprise ci-dessus, sauf : Mme MISTRAL (la Mère d'Antar), MM. FRONVAL (Antar), CLAVERE (Cheyboub).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Abla : Mmes LAVAL (1922), MONSY (1924), LUCAZEAU (1946).
Cheyboub : DUCLOS (1921).
Malek : NARÇON (1921), Fred BORDON (1924), FROUMENTY (1946).
Amarat : CERDAN (1921).
40 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 10 novembre 1922 avec Mmes Soyer (Abla), Ballard (la mère d'Antar), Dalmas (Selma), Blondeau (Léïla), Cévine (Neda), MM. Perret (Antar), Roosen (Cheyboub), Espirac (Malek), Decock (Amarat), Maudier (Zobéir), Chantraine (un vieux berger), Dognies (premier berger), Smeets (deuxième berger).
Résumé.
Pour obtenir la main d'Abla, fille de l'émir Malek, le berger Antar accomplit l'héroïque exploit de conquérir la Perse en cinq ans. Frappé par la flèche empoisonnée de Zobéir, il meurt à cheval et sa haute silhouette fait fuir encore ses ennemis terrifiés...
L'action se passe en Arabie, avant l'Islam, au VIe siècle de l'ère chrétienne.
ACTE I. — Le Désert.
Une bataille s'achève. Les bergers racontent
comment un des leurs, Antar, terrassa le grand guerrier Zobéir qui venait
d'enlever Abla, fille de l'émir Malek. Cheyroub, demi-frère d'Antar, se joint à
eux.
Malek s'approche avec Amarat, auquel il a promis sa fille. Il se déclare prêt à
récompenser Antar de sa bravoure. Antar arrive, au milieu de la foule qui
l'acclame, et pousse Zobéir enchaîné, devant Malek. Amarat jure qu'avant qu'il
ne soit tard, Zobéir ne haïra plus qu'un seul homme au monde : Antar.
Dans un grand silence, le Vieux berger encourage Antar à formuler son désir. Antar demande à Malek la main d'Abla, sa noble fille. Amarat se récrie, ne voulant pas avoir pour rival un berger. Malek, décidé à ruser, fait chanter à Selma la Chanson des Souhaits [« Chamelles azaphirs »...] qu'Antar s'engage à réaliser. Malek jure qu'Abla sera sienne s'il parvient à conquérir la Perse en six années, puis il s'éloigne avec Amarat.
La Mère d'Antar se désespère, mais Antar la réconforte. Des jeunes filles s'approchent, parmi lesquelles se trouve Abla, dont la voix s'élève, lente et plaintive. La Mère d'Antar supplie Abla de joindre sa prière à la sienne afin de détourner Antar de son entreprise folle. Mais Antar, bien résolu à vaincre la mort, les embrasse toutes deux et part avec Cheyroub dans la pâleur violacée du crépuscule tombant sur l'immensité des dunes...
ACTE II.
1er TABLEAU : L'Oasis.
Dans la nuit bleue et sereine, Abla songe
désespérément à Antar, absent depuis cinq ans. Selma la réconforte et les deux
femmes rentrent dans leur tente, tandis qu'Amarat s'approche avec Malek. Amarat,
qui vient d'apprendre le triomphe d'Antar, est comme un homme ivre ; il
songe à se débarrasser d'Antar avec le concours de Zobéir auquel il a fait
crever les yeux en lui laissant croire qu'Antar en avait donné l'ordre. Et
Zobéir, patiemment, apprit à repérer au son, à viser de son arc et à atteindre
le corbeau qui croasse, l'esclave qui crie...
L'aube commence à poindre. Malek fait appeler sa fille et cherche à la décourager d'attendre Antar. Amarat qui intervient, prétend même qu'il est mort ! Mais Abla lit le mensonge sur son masque tordu de jalousie et pressent le retour de celui qu'elle aime.
Cheyroub arrive bientôt, précédant Antar. Abla en extase, les yeux fixés au ciel, reçoit Antar qui apparaît à cheval, la lance au poing [Duo : Donne que je m'appuie, Antar, sur ton bras fort...]. Abla se blottit dans les bras du héros et ils s'étreignent.
2e TABLEAU : Même décor.
Les bergers activent des préparatifs de fête. Cheyroub leur raconte la conquête de la Perse par Antar et sa rencontre à La Mecque avec Mahomet. Malek, arrivant avec son escorte de chefs, salue cordialement Antar. Ne pouvant se délier de son serment, il doit consentir au mariage immédiat d'Antar avec Abla. La foule, joyeuse, improvise un concours de poésie et de danses [Ballet].
Alors que le cortège s'est éloigné, Amarat, demeuré seul avec Zobéir, se désespère, mais Zobéir lui assure que sa flèche frappera Antar le lendemain à l'aube. Ils se retirent tous deux pendant que le cortège de noces revient, précédé, comme au départ, par les hommes, les danseuses, etc. Danses et jeux.
ACTE III. — Un défilé dans la montagne.
Au lever du rideau, la scène est vide. C'est le court crépuscule avant la nuit tombante. Du camp d'Antar monte une lente et plaintive mélopée.
Amarat et Zobéir apparaissent, enveloppés de manteaux sombres. L'archer aveugle se cache derrière un rocher. Amarat se retire, tandis qu'Antar et Abla s'avancent lentement, la main dans la main. Abla est craintive, mais Antar la rassure. Elle s'abandonne alors à son amour. Mais Zobéir, ayant jeté quelques pierres dans le torrent, pour attirer l'attention d'Antar, décoche au héros une flèche empoisonnée qui le frappe à l'épaule.
Cheyroub, accouru, s'élance à la recherche de l'archer, tandis qu'Antar, qui n'est que légèrement blessé, fait rentrer Abla au camp. Cheyroub amène bientôt Zobéir qui s'est blessé à la poitrine avec le même poison dont il enduisit la flèche décochée à Antar. Avant d'expirer, il a le temps de reconnaître l'innocence d'Antar et maudit celui qui, traîtreusement, l'abusa.
Antar, qui ne veut pas mourir, ordonne à Cheyroub d'enfoncer dans sa blessure un fer rougi au feu.
ACTE IV. — Même décor.
Le lendemain matin, dans l'aube qui s'élève
blafarde, Antar sort du camp, appuyé sur l'épaule de Cheyroub. Il va mourir.
Abla l'ignore, et tous ses gens aussi. Antar se fait apporter son cheval tout
harnaché. Il y monte par un suprême effort, après avoir pris congé de Cheyroub,
et
surveille le départ de ses troupes et de sa femme. Son dernier souffle s'exhale
dans un dernier effort.
Des guerriers surgissent alors, ayant Amarat à leur tête. Mais tout à coup, éclairé par un rayon de soleil, l'armure rutilante, raidi sur sa selle, Antar leur fait face et paraît encore si vivant que tous fuient, épouvantés. Amarat les suit, à reculons, les yeux pleins d'épouvante et de désespoir !
« Antar est un personnage historique ; ses exploits agrandis par la légende sont célébrés dans un poème « de geste » — la Chanson de Roland de l'Arabie. Lamartine a donné des fragments de cette épopée dans son Voyage en Orient ; et, de nos jours encore, on peut entendre en Egypte et en Syrie des bardes du cru, connus sous le nom d' « Antari », qui vont la récitant de café en café.
L'opéra qui porte ce nom, créé le 23 février 1921 à l'Académie Nationale de Musique, est le dernier ouvrage du compositeur bien français Gabriel Dupont. Le livret, en revanche, est signé « Chekri Ganem » ; mais cela n'est pas pour nous effrayer — la persistance avec laquelle, depuis peu, le cinématographe nous promène dans les sites orientaux, et d'autre part le foudroyant succès de l'Atlantide, nous ayant familiarisés avec tout ce qui a trait à l'Arabie, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, Tunis, Alger et le Maroc, etc., — pour parler comme Figaro — et remplis de tendresse à l'égard de ces « mahométans qui nous meurtrissent l'omoplate en nous disant : chiens de chrétiens ! »
Antar n'est d'ailleurs point du tout « une comédie brochée sur les mœurs du sérail » — il s'agit d'un « conte héroïque ». M. Chekri Ganem a fait précédemment représenter sur ce sujet un drame en 5 actes, et en vers qui témoignent de nobles luttes contre les finesses de notre langue — mais il y a bien de la poésie dans nombre d'images très localement colorées... Cette œuvre eut un gros succès au théâtre de l'Odéon, où elle fut jouée pour la première fois le 12 février 1910, accompagnée d'une importante partition de Rimski-Korsakov, que les Concerts Chevillard avaient popularisée, et qu'exécuta l'Orchestre Colonne, sous la direction Gabriel Pierné : On applaudit beaucoup la « Danse du Feu » curieusement trépidée par Stacia Napierkowska... qui nous devrait ce chapitre de ses mémoires : « D'Antar à Antinéa » !
***
En ce temps-là (VIe siècle de notre ère), l'Arabie n'était pas heureuse. Des peuplades ennemies parcourent le désert en pillant et en s'attaquant entre elles. Malek, émir de la tribu des Béni-Abs, aurait été vaincu par Zobéir sans le pasteur guerrier Antar, qui a délivré sa fille Abla et capturé son adversaire. Antar et son frère Cheyboub sont neveux de Malek, mais leur mère est d'humble origine. Ils sont considérés comme de simples bergers. Aussi lorsque, pour prix de sa victoire, le jeune homme demande la main d'Abla qu'il vient de sauver et qui l'aime, l'émir chercherait-il à éluder une réponse affirmative — d'autant plus qu'il avait engagé sa parole à son collègue Amarat. Mais Antar est populaire et les Béni-Abs murmurent. Malek, pour sortir d'embarras, exige que son futur gendre se rende en tous points digne de celle qu'il dit adorer ; la gloire des armes peut faire de lui un chef redouté... qu'il aille combattre les Asiatiques et tenter au loin la fortune ! Antar n'hésite pas : il partira, poussé par l'amour-propre et par l'amour.
Et cinq ans se sont écoulés... Malek et Amarat s'étaient flattés qu'Antar ne reviendrait jamais et que sa fiancée aurait le temps de l'oublier. Mais Abla est de celles qui persévèrent, même au-delà d'un lustre, et qui aiment assez pour aimer sans espoir — et voici Antar de retour, au moment même où Amarat tentait en vain d'accréditer la nouvelle de son trépas. L'ancien pasteur a réalisé ses rêves et ses promesses ; ses lauriers sont ceux d'un guerrier et d'un poète : En Perse, il a marché de conquêtes en conquêtes ; il s'est arrêté à La Mecque, où il a composé des vers jugés dignes d'être suspendus aux murs de la Kaaba sacrée — il a vu Mahomet ; ils ont ensemble projeté la fondation d'un vaste empire. Dès le lendemain de ses noces, Antar va repartir avec Abla.
Cependant, Amarat, définitivement évincé, a juré de se venger. Il armera le bras du vieux Zobeir, l'émir de la tribu jadis vaincue. Malek a fait crever les yeux du prisonnier, et Amarat n'hésite pas à persuader celui-ci que cet ordre cruel a été donné par Antar. Zobeir, malgré sa cécité, reste un tireur à l'arc incomparable ; le son de la voix peut lui suffire pour diriger des flèches, et il les enduit de poison.
Le soir venu, Antar et Abla se sont attardés au soleil couchant sur les bords du torrent qui arrose l'oasis, entre les lauriers-roses. C'est leur première nuit d'amour, et ils doivent partir dès l'aube... Un mouvement dans les buissons, où, tout à coup, une ombre se dresse — et Antar chancelle, atteint d'une flèche à l'épaule. Il n'a été touché que légèrement ; il réussit à rassurer sa femme, et l'éloigne, tandis que Cheyboub, accouru, se lance à la poursuite de Zobeir, bientôt découvert. Et l'aveugle, farouche, exalte sa vengeance ; pour se soustraire au châtiment, il s'est lui-même frappé — mais, avant de mourir, il apprend qu'Antar n'était pour rien dans son supplice, et, en lui demandant pardon, il révèle la gravité de la blessure empoisonnée.
Antar veut vivre ; l'œuvre de l'Islam le réclame. Il essaye, héroïquement, de cautériser la plaie fraîche avec une lame rougie. Mais il est trop tard ; le poison a déjà pénétré en lui... là-bas, le camp s'éveille, la caravane se prépare ; on peut être attaqué. Il ne faut pas que l'assassinat de son chef démoralise la tribu en marche vers la ville sainte : bardé de fer, Antar monte à cheval, s'adosse contre le rocher, expire appuyé sur sa lance, sans tomber, face à l'ennemi — qui fuit en le voyant droit sur ses étriers... Ainsi plus tard sera vainqueur, en combattant ceux de sa race, le Cid Campéador, ce « mort debout » ! »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
ANTHROPOPHAGE (L’)
Opérette en un acte, livret de Gallay, musique de Dédé, représentée aux Folies-Bordelaises le 19 janvier 1881.
ANTICHAMBRE (L’) ou LES VALETS MAÎTRES
Opéra bouffon en un acte, livret d’Emmanuel Dupaty, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 27 février 1802. Repris dans cette même salle le 03 mai 1803 sous le titre de Picaras et Diego ou la Folle soirée.
ANTIGONE
Grand opéra en trois actes, paroles de Marmontel, musique de Zingarelli, représenté à l'Académie royale de musique le 30 avril 1790, avec Chardini (Créon), Rousseau (Hémon); Mlles Maillard (Antigone) et Gavaudan cadette (Ismène).
« Deux ans auparavant, on avait donné au Théâtre-Français une pièce imitée de l'Antigone de Sophocle. C'est probablement la raison qui fit appeler Zingarelli à Paris pour écrire un opéra sur le même sujet ; mais ce sentiment antique de piété fraternelle pour un corps privé de sépulture se prêtait mal à une composition musicale ; aussi l'opéra de Zingarelli n'eut-il qu'un succès d'estime. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Imitation de l'opéra italien représenté à Mantoue en 1786.
Les événements politiques ne permirent de le jouer que deux fois. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ANTIGONE
Tragédie grecque de Sophocle, avec les chœurs de Felix Mendelssohn-Bartholdy, représentée à l'Odéon le 21 mai 1844. La traduction du chef-d'œuvre grec a été faite par MM. Meurice et Vacquerie. La musique manque de simplicité, de grandeur, d'originalité. L'Invocation à Bacchus a seule obtenu les suffrages du public.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ANTIGONE
Tragédie de Sophocle, traduite par Paul Meurice et Auguste Vacquerie, avec chœurs de Camille Saint-Saëns, représentée à la Comédie-Française le 21 novembre 1894.
« Cinquante ans juste après avoir donné à l'Odéon leur traduction d'Antigone, MM. Meurice et Vacquerie voyaient reprendre leur œuvre à la Comédie-Française ; le fait est assez rare pour être noté. Mais tandis qu'à l'Odéon, naguère, on avait exécuté les chœurs de Mendelssohn, ces messieurs ont demandé cette fois de nouveaux chœurs à M. Saint-Saëns, qui s'est empressé de les satisfaire, en s'efforçant de donner à sa musique un caractère austère et en quelque sorte archéologique. C'est-à-dire que le compositeur, en s'emparant de certains modes grecs et en s'éloignant de propos délibéré de la tonalité moderne, a pris à tâche d'imprégner son œuvre d'une couleur antique en rapport avec le sujet. « J'acceptai, a-t-il écrit lui-même à ce propos, la tâche de restaurer autant que possible la musique des Grecs, en m'appuyant sur les travaux de M. Gevaert. Je connaissais peu son ouvrage, l'ayant seulement feuilleté par curiosité. Le temps pressait, et je dus faire en quelques heures les recherches préparatoires qui eussent demandé au moins une semaine. Je me mis à l'œuvre sans me dissimuler les dangers de l'entreprise, et décidé à y renoncer si le résultat semblait dépasser la limite d'austérité que le public est capable de supporter ; car il ne s'agissait de rien moins que de lui faire entendre une musique privée de toutes les ressources de l'art moderne, si séduisantes, et auxquelles il est accoutumé. » C'est à ce point de vue des diverses tonalités employées et mises en œuvre que la composition de M. Saint-Saëns présente un intérêt tout particulier ; je ne saurais pourtant l'analyser sous ce rapport, sans entrer dans des développements qui ne pourraient trouver ici leur place. Je dois me borner à signaler quelques morceaux, tels que le chœur final du second acte, écrit sur le mode hypodorien, l'invocation à Bacchus, l'hymne à Eros, pour lequel l'auteur s'est servi d'une des mélodies populaires rapportées d'Orient par M. Bourgault-Ducoudray, enfin le dernier chœur, qui est imité d'un hymne de Pindare. Tous ces chœurs sont accompagnés par des flûtes, hautbois, clarinettes et harpes, avec quelques instruments à cordes. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ANTIGONE
Tragédie en 2 parties de Sophocle, adaptation d’André Bonnard, musique de scène empruntée à Felix Mendelssohn, Camille Saint-Saëns et André Messager.
Première fois, dans le cadre des représentations de l'Opéra, le 30 juillet 1938, au Théâtre Antique d'Orange.
Mmes Marie BELL (Antigone), Jeanne DELVAIR (Eurydice), Henriette BARREAU (Ismène).
MM. René ALEXANDRE (Tirésias), Jean HERVE (Créon), Jean WEBER (Hémon), CHAMBREUIL (le Messager), Robert VIDALIN (le Soldat), Jean VALCOURT (un Choryphée).
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
Seule représentation à l’Opéra au 31.12.1961.
ANTIGONE
Tragédie musicale en trois actes, livret de Jean Cocteau, d'après Sophocle, musique d’Arthur Honegger. A l’origine, la tragédie Antigone de Jean Cocteau, avec musique de scène d’Arthur Honegger, avait été créée à Paris, en 1921, par Charles Dullin, au Théâtre de l'Atelier ; elle fut transformée en opéra en 1927.
Créé à Bruxelles, Théâtre Royal de la Monnaie, le 28 décembre 1927, dans une mise en scène de Georges Dalman, un décor de Délescluze et des costumes de Thiriar.
Elle fut donnée, en langue allemande, à Essen, le 11 janvier 1928.
Première représentation en France, au Théâtre municipal de Strasbourg le 26 novembre 1930.
« L'œuvre d'Honegger fut représentée en 1927, au théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Elle se compose d'une suite de scènes violentes auxquelles convient bien la déclamation nette et très appuyée du musicien. Il fait un large emploi des chœurs. Mme Ballard incarnait Antigone. Mme Carmel, Ismène. M. Descamps, Créon. Les décors étaient de M. Bornhauser, et l'orchestre était dirigé par M. Paul Bastide. »
(Larousse Mensuel Illustré, janvier 1931)
Première fois à Paris, au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 26 janvier 1943. Décor, costumes et mise en scène de Jean Cocteau.
Une reprise eut lieu à l’Opéra le 08 février 1952, avec une « récitante » confiée à Mme Suzanne CHAUVELOT.
Reprise à l'Opéra le 08 mars 1967 (18e).
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BRUXELLES 28.12.1927 création |
PALAIS GARNIER 26.01.1943 1re |
PALAIS GARNIER 08.02.1952 12e |
PALAIS GARNIER 23.02.1953 17e |
Antigone |
Simone BALLARD |
SCHENNEBERG |
BOUVIER |
G. SERRES |
Ismène |
DEULIN |
MAHE |
CRESPIN |
GUIHARD |
Eurydice |
GERDAY |
DUMAN |
RICQUIER |
RICQUIER |
4 Choryphées |
DORLEY LAMPRENNE CHANTRAINE LENS |
JUYOL LEFORT DUTOIT CHASTENET |
DESMOUTIERS CHABAL SAVIGNOL CHASTENET |
DESMOUTIERS CHABAL SAVIGNOL DESHAYES |
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Créon |
COLONNE |
BECKMANS |
BECKMANS |
CLAVERE |
le Garde |
MAUDIER |
FRONVAL |
FRONVAL |
GIRAUDEAU |
Tirésias |
YOVANOVITCH |
FROUMENTY |
FROUMENTY |
MEDUS |
Hémon |
GILSON |
NOGUERA |
NOGUERA |
NOGUERA |
Messager |
SALES |
CAMBON |
CAMBON |
CAMBON |
Chef d’orchestre |
Corneil de THORAN |
FOURESTIER |
FOURESTIER |
FOURESTIER |
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Créon : M. NOUGARO (1943).
Hémon : M. CHARLES-PAUL (1944).
Tirésias : M. PACTAT (1943).
ANTIOCHUS ET STRATONICE
Opéra, musique de Langlé, représenté à Versailles en 1786.
ANTIPATHIE (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de David, musique de Foignet, représenté sur le théâtre Montansier le 11 décembre 1798.
ANTI-PYGMALION (L') ou L'AMOUR PROMÉTHÉE
Scène lyrique, poésie de Poultier d'Elmotte, musique de Rochefort, ballets de Liesse, représentée sur le théâtre des Élèves pour la danse de l'Opéra le 2 juin 1780.
ANTIQUAIRE (L')
Opéra-comique, musique d'Anfossi, représenté au théâtre de Monsieur (Feydeau), le 9 mars 1789.
ANTOINE ET CAMILLE
Opéra en un acte, musique de Bernardy de Valernes, représenté vers la fin du XVIIIe siècle.
ANTOINE ET CLÉOPÂTRE
Opéra en quatre actes, musique de J.-E. Wittgenstein, représenté à Metz le 30 octobre 1903.
ANTOINE ET CLÉOPATRE
Tragédie en six actes et quatorze tableaux de William Shakespeare, traduction d’André Gide, musique de scène de Florent Schmitt.
Le compositeur en tira deux suites d'orchestre, créées le 17 octobre 1920 aux Concerts Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard.
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier), le 14 juin 1920. Décors et costumes de Drésa.
Mmes Ida RUBINSTEIN (Cléopâtre), Rachel BERENDT (Charmion), Renée DEVILLERS (Iras).
MM. ARVEL (Varrius), BERTIN (Dolabella), BLANCHARD (Phornion), A. BOUR (Lapide), A. BRASSEUR (Hardian), CHAMBREUIL (Pompée), CHANOT (Euphonius), COURTOIS (Menecrate), DALTOUR (Alexaé), Max DEARLY (Diomède), DE MAX (Antoine), DERVIGNY (un Serviteur égyptien), DESMOULINS (un Messager de César), H. DUVAL (un Messager d'Antoine), FABRE (Agrippa), GRETILLAT (Enorbarbus), HARDANT (Ménas), LAGRENÊE (Eros), LERAC (Ventiduis), MENDAILLE (Canadive), MILO (le Devin). PERDOUX (Scarus), G. PORTAL (Dercitas) Ph. ROLLA (Philon), ROLLA-NORMAN (Mécène) SIBER (Thircus), J. TISSIER (un Page d'Antoine), M. VARNY (Proculcius), G. WAGUE (Solaucus), YONNEL (Octave), DAROIS, GERVAL, MORINO, G. VIERGE (4 Pages d'Antoine), L. DUFRENNE, R. PICARD (2 Paysans).
Chef d'orchestre : Camille CHEVILLARD.
5 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
APELLE ET CAMPASPE
Opéra-comique en deux actes et en vers, livret d’Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet jeune, musique de Paul-César Gibert. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 21 avril 1763.
APELLE ET CAMPASPE
Opéra en un acte, paroles de Demoustier, musique d'Eler. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre de la République et des Arts] (salle Montansier) le 13 juillet 1798 (25 messidor an VI), sans aucun succès.
"Ce sujet avait été traité déjà vingt ans auparavant par Poinsinet et Gibert ; la partition d'Eler n'a guère laissé plus de souvenirs que l'opéra-comique de Gibert, et ce bon musicien serait maintenant oublié sans la précieuse Collection dont il a enrichi la Bibliothèque du Conservatoire de musique."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
APHRODITE
Drame musical en six tableaux, livret de Louis de Gramont d'après le roman de Pierre Louÿs, musique de Camille Erlanger.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 27 mars 1906. Mise en scène d’Albert Carré. Décors de Lucien Jusseaume. Costumes de Marcel Multzer.
Mmes Mary GARDEN (Chrysis), Claire FRICHÉ (Bacchis), Geneviève MATHIEU-LUTZ (Myrto), Hélène DEMELLIER (Rhodis), Suzanne BROHLY (Chimairis), Zina BROZIA (Séso), Jane GUIONIE (Mousarion), Jeanne HENRIQUEZ (Philotis), DUMESNIL (Corinna), GONZALÈS (Tryphéra), VELDER (Séléné), DAMONGEOT (Hermione), COMÈS (Crobylé), A. COSTÈS (Héliope), VUILLEFROY (Diomède), DUCHESNE (Joessa).
MM. Léon BEYLE (Démétrios), André ALLARD (Timon), David DEVRIÈS (Philodème), GHASNE (Callidès), GUILLAMAT (le Grand-Prêtre), HUBERDEAU (le Geôlier).
Aux 2e et 3e actes, Danses réglées par Mme MARIQUITA, dansées par Mlles Régina BADET (Théano), G. DUGUÉ, Gina LUPARIA, MARY, CHAMBON et les Dames du Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Alexandre LUIGINI.
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15.04.1911 Opéra-Comique (82e) |
20.04.1911* Opéra-Comique |
11.11.1913 Opéra-Comique (100e) |
09.03.1916 Opéra-Comique (111e) |
18.04.1921 Opéra-Comique (148e) |
05.05.1923** Opéra-Comique (164e) |
20.02.1926 Opéra-Comique (174e) |
Chrysis |
Marthe CHENAL |
Marthe CHENAL |
Marthe CHENAL |
Marthe CHENAL |
Marthe CHENAL |
Marthe CHENAL |
VISCONTI |
Bacchis |
ESPINASSE |
ESPINASSE |
ESPINASSE |
M. MATHIEU |
SIBILLE |
SIBILLE |
SIBILLE |
Myrto |
de POUMAYRAC |
de POUMAYRAC |
Geneviève MATHIEU-LUTZ |
VAULTIER |
BERNARD |
Niny ROUSSEL |
CORNEY |
Rhodis |
BILLA-AZÉMA |
Madeleine ROBUR |
BILLA-AZÉMA |
BILLA-AZÉMA |
ESTÈVE |
ESTÈVE |
ESTÈVE |
Chimairis |
S. BROHLY |
S. BROHLY |
S. BROHLY |
S. BROHLY |
COUTURA |
BAYE |
DUCUING |
Corinna |
HEILBRONNER |
BILLA-AZÉMA |
MÉNARD |
M. BERNARD |
MART |
MART |
MART |
Mousario |
TISSIER |
GANTERI |
TISSIER |
TISSIER |
COIFFIER |
CALAS |
DESTANGES |
Philotis |
GANTERI |
TISSIER |
JOUTEL |
JOUTEL |
MARZANNE |
MARZANNE |
MORÈRE |
Séso |
Madeleine ROBUR |
HEILBRONNER |
CARRIÈRE |
SAÏMAN |
DUBOST |
FAMIN |
BERNADET |
Tryphéra |
JURAND |
JURAND |
CALAS |
CAMIA |
CALAS |
COIFFIER |
ERTAUD |
Séléné |
FAYOLLE |
FAYOLLE |
MARINI |
MARINI |
FAMIN |
LECCA |
LEBASQUE |
Crobylé |
DAMONGEOT |
DAMONGEOT |
DAMONGEOT |
DAMONGEOT |
DAMONGEOT |
CARLE |
CARLE |
Diomède |
JULLIOT |
JULLIOT |
JULLIOT |
JULLIOT |
JULLIOT |
JULLIOT |
JULLIOT |
Héliope |
PERNY |
PERNY |
VALS |
VALS |
CHAMPAGNE |
CHAMPAGNE |
CHAMPAGNE |
Hermione |
VILLETTE |
VILLETTE |
VILLETTE |
VILLETTE |
VILLETTE |
VILLETTE |
VILLETTE |
Joessa |
PLA |
PLA |
PLA |
RYNALD |
PLA |
PLA |
PLA |
Théano |
Régina BADET |
Régina BADET |
S. PAVLOFF |
S. DJELI |
S. PAVLOFF |
M. PAÏVA |
M. PAÏVA |
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Démétrios |
Léon BEYLE |
Léon BEYLE |
Léon BEYLE |
DARMEL |
FONTAINE |
M. OGER |
M. OGER |
Timon |
R. GILLES |
VAURS |
VIGNEAU |
GHASNE |
REYMOND |
ALLARD |
BOURDIN |
Philodème |
de POUMAYRAC |
de POUMAYRAC |
Maurice CAZENEUVE |
LHEUREUX |
V. PUJOL |
VILLABELLA |
L. NIEL |
le Grand-Prêtre |
GUILLAMAT |
GUILLAMAT |
AZÉMA |
AZÉMA |
AZÉMA |
AZÉMA |
AZÉMA |
Callidès |
VAURS |
GILLES |
VAURS |
VAURS |
WINKOPP |
LALANDE |
E. ROUSSEAU |
le Geôlier |
PAYAN |
PAYAN |
PAYAN |
PAYAN |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
Chef d’orchestre |
RÜHLMANN |
RÜHLMANN |
RÜHLMANN |
ERLANGER |
CATHERINE |
A. CATHERINE |
LAUWERYNS |
* Au 2e acte, Danses sacrées et au 3e acte, Danses bachiques, réglées par Mme Mariquita, dansées par Mlles Régina Badet (1re danseuse), G. Dugué, G. Gœtz, Geudens, Carro, Tesseyre, et les dames du corps de ballet.
** Au 2e tableau, Danses bachiques réglées par Mme Mariquita, dansées par Mlles Mona Païva, Luparia, Rosne et le Corps de Ballet.
182 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 04 décembre 1919 avec Mmes R. Heilbronner (Chrysis), Grialys (Bacchis), Despy (Myrto), Terka Lyon (Rhodis), Richardson (Chimairis), Van Obbergh (Séso), Prick (Moussarion), Gianini (Tryphera), Merck (Philotis), Béhon (Corinna), Mlle Félyne Verbist (Théano), MM. Audouin (Démétrius), Louis Vaurs (Timon), Farini (Philodème), Raidich (le grand prêtre), Decock (Callidès), Chantraine (le geôlier).
« Principaux personnages : Démétrios, célèbre sculpteur ; le grand prêtre d'Aphrodite ; Chrysis, courtisane ; Bacchis, courtisane.
La scène se passe à Alexandrie, sous le règne de la reine Bérénice IV, en l'an 57 avant J.-C.
Le roman de Louÿs est ici résumé en une série de tableaux rapides, ce qui a moins d'inconvénients que pour beaucoup d'autres romans portés à la scène, l'action étant très simple et le côté descriptif qui fait la valeur du livre pouvant être remplacé par une décoration vraiment artistique. C'est malheureusement la difficulté d'encadrer de façon convenable l'action qui empêche les pièces de ce genre de faire leur chemin sur les scènes de province.
1er tableau : la jetée d'Alexandrie. Les courtisanes se promènent devant le mur qui sert de bourse à leurs transactions. Pêle-mêle de femmes élégantes, de marchands, de jeunes hommes, de musiciennes ambulantes. Démétrios, qui est pour l'instant l'amant de la reine et l'artiste le plus illustre d'Alexandrie, l'auteur d'une admirable statue d'Aphrodite, paraît à son tour et repousse les avances des plus belles courtisanes. Il est triste et préoccupé. Une chiromancienne lui prédit un avenir d'amour qui se perd dans le sang. Survient Chrysis et l'amour mord le cœur du sculpteur. La belle galiléenne se refuse ; elle ne cédera que si Démétrios s'engage par serment à lui donner trois objets. Démétrios jure et demande quels sont ces objets. Chrysis nomme alors : le miroir de Bacchis, qu'il devra voler ; le peigne de Touni, la femme du grand prêtre ; pour l'avoir il devra tuer ; enfin le collier d'Aphrodite, qu'il se procurera au prix d'un sacrilège. Démétrios s'enfuit affolé. Mais on sent qu'il est perdu, il tiendra son serment.
2me tableau : Dans le temple. Nous assistons à une cérémonie païenne en l'honneur d'Aphrodite et au vol du collier de la déesse par Démétrios, qui a déjà volé le miroir de Bacchis et tué Touni pour lui dérober son peigne.
3me tableau : l'orgie chez Bacchis. Démétrios a commis les trois crimes, mais jusqu'ici il l'a laissé ignorer à Chrysis. Celle-ci, rongée d'incertitude, vient au festin donné par la courtisane Bacchis en l'honneur de Corinna, une esclave qu'elle affranchit en ce jour. Elle espère savoir si Bacchis a toujours le miroir auquel elle attache tant de prix. En réalité, Bacchis ne s'est pas encore aperçue de la disparition de l'objet et c'est au cours du banquet qu'elle a soudain la fantaisie de le réclamer. Lorsqu'elle apprend qu'il a été volé, elle entre dans une fureur inouïe, et quand les sœurs de Corinna, jalouses, accusent celle-ci du vol, elle crucifie séance tenante la malheureuse. Le supplice a lieu à la cantonade, mais on entend les cris de la victime.
Pendant ce temps, Chrysis, ivre de joie, n'entend, ne voit, ne sait qu'une chose : Démétrios l'aime ! Démétrios a été criminel pour elle !
4me tableau : L'atelier de Démétrios. Comme Démétrios n'est pas allé à Chrysis, c'est Chrysis qui vient à lui. Elle l'adore désormais et brûle de lui payer le prix de ses forfaits. Les amants s'étreignent, mais Démétrios se ressaisit vite et ne ressent plus que de la haine pour la femme qui l'a avili.
Une idée de vengeance raffinée germe en son esprit. A son tour il demande à Chrysis une discrétion sous serment. Elle jure par Javeh. Il lui demande alors de se montrer à tous parée du peigne de Touni, du collier d'Aphrodite et tenant à la main le miroir de Bacchis.
Chrysis a compris, mais elle obéira.
5me tableau : le phare d'Alexandrie. Chrysis tient sa promesse et est arrêtée pour vol, meurtre et sacrilège.
Ce tableau est coupé à la représentation.
6me tableau : la prison. Chrysis dans sa prison attend la mort. On lui apporte la ciguë qu'elle boit avec courage. Tandis que le poison fait son œuvre, Démétrios vient la voir. Elle meurt sous ses yeux et il s'effondre à ses pieds, maudissant Aphrodite qui ôte aux hommes la raison.
7me tableau : le bois funèbre. Deux petites amies de Chrysis ensevelissent la malheureuse sous les fleurs. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
APOLLON, BERGER D'ADMÈTE
Opéra en un acte, musique de Grenet, représenté à l'Opéra, à Paris, en 1759.
APOLLON ET CORONIS
Troisième entrée des Amours des Dieux, opéra-ballet, livret de Fuzelier, musique de Jean-Baptiste Rey, représenté par l'Académie royale de musique le 03 mai 1781. Bon musicien, excellent chef d'orchestre, Rey contribua à la réorganisation de la musique instrumentale de l'Opéra sous la direction de Gluck et de Piccinni. Apollon et Coronis fut accueilli favorablement. On dit que Rey eut pour collaborateur son frère Joseph, attaché comme violoncelliste à l'Académie de musique.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Succès. — Cet acte des deux frères Rey fut appelé bientôt Coronis, comme la pastorale de Baugé. — Le soir de l'incendie de l'Opéra, le 8 juin 1781, Coronis terminait le spectacle. « Sauvez mon enfant ! » s'écriait le chef d'orchestre J.-B. Bey, faisant allusion à sa partition nouvelle. Il eut la satisfaction de l'arracher aux flammes, grâce au dévouement du bibliothécaire Augustin Lefebvre."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
APOLLON ET DAPHNÉ
Opéra, musique de Légat de Furcy. Cet ouvrage, écrit vers la fin du XVIIIe siècle, ne fut pas représenté.
APOLLON ET DAPHNÉ
Opéra en un acte, paroles de Pitra, musique de Mayer, fut représenté par l'Académie royale de musique le 24 septembre 1782, et n'eut aucun succès.
APOLLON ET LES MUSES
Scène lyrique, livret de Marcelis, musique de Jaspar, représentée sur le Théâtre-Royal de Liège, pour l’anniversaire de la naissance de Grétry, le 11 février 1821.
APOTHÉOSE DE GRÉTRY (L’)
A-propos lyrique en un acte, livret de Latour, musique de J. Ansiaux, représenté sur le Théâtre-Royal de Liège le 4 novembre 1820.
APOTHÉOSE DE LA CROIX DE GUERRE
Scène lyrique, arrangement musical de Henri Büsser.
Première fois au Palais Garnier le 11 novembre 1926, à l'occasion d'un Gala organisé par l'Association des décorés de la Croix de Guerre.
Mme Madeleine ROCH (la France).
MM. Paul GERBAULT (le Vainqueur), A. MAZENS (le Poilu).
Chef d'orchestre : Henri BÜSSER.
N. B. — Cet ouvrage de circonstance fut redonné au cours de deux autres Galas semblables les 10 novembre 1927 et 6 novembre 1928.
3 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
APOTHÉOSE DU JEUNE BARRA (L’)
Pièce lyrique en un acte, paroles de Léger, musique de Jadin, représentée à Feydeau, le 1er juillet 1794.
APOTHICAIRE (L')
Opéra-comique en deux actes, paroles de Fabre, musique de Foignet père et Simon, représenté au théâtre Montansier en 1793.
« L'un des auteurs de la musique de cet ouvrage, Simon, est un compositeur absolument obscur qui n'est connu que par l'adorable et célèbre romance : Il pleut, il pleut, bergère, qu'il avait écrite sur les jolis vers de Fabre d'Églantine, ce qui peut faire supposer avec beaucoup de vraisemblance que le Fabre désigné comme auteur du livret de l'Apothicaire n'est autre que ce même Fabre d'Églantine, qui ne devait pas tarder alors à monter sur l'échafaud révolutionnaire. Foignet et Simon devaient devenir, quelques années plus tard, deux des cinq directeurs qui succédèrent à la Montansier dans l'administration de son théâtre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
APOTHICAIRE ET PERRUQUIER
Opérette, livret d’Elie Frébault, musique de Jacques Offenbach, représentée aux Bouffes-Parisiens le 17 octobre 1861. On croira difficilement que cette petite farce a du mérite. Les Bouffes-Parisiens sont le théâtre de la foire au XIXe siècle, et ce genre ne serait pas à dédaigner si les auteurs savaient éviter la trivialité et le burlesque à outrance. Mlle Sempronia attend son fiancé, apothicaire de son état. M. Boudinet, son père, prend pour l'apothicaire le jeune Chilpéric, qui arrive simplement pour coiffer sa fille. Le qui pro-quo se prolonge ainsi jusqu'au dénouement. Mlle Sempronia choisit pour époux le beau Chilpéric. Le compositeur a affecté les formes surannées du vieil opéra-comique, et il a fait preuve en cela de souplesse. On a remarqué les couplets de Sempronia : Une fillette ingénue, dans lesquels l'écho du mot papa produit un effet fort drôle. Cette pièce a été jouée par Desmonts, Armand Potel, Jean-Paul et Mlle Gervais.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
APÔTRE (L')
Oratorio dramatique en quatre actes, musique de Paul de Wailly, créé au Théâtre des Champs-Elysées le 19 décembre 1924 avec Mmes Cesbron-Viseur (Rhode), Milly Morère (Dorgas), MM. Léon Laffitte (Ananie), Dufranne (Pierre), Laskin (Anne), sous la direction d'A. Catherine.
APPARITION (L’)
Opéra en deux actes, livret de Germain Delavigne, musique de François Benoist. Création au Théâtre de l'Opéra [Opéra-Théâtre de la Nation] (salle Le Peletier) le 16 juin 1848 ; divertissements d'Auguste Mabille ; décors de Charles Séchan, Jules Dieterle et Edouard Despléchin ; avec Mlles Elisa Masson (Clara de Torellas), Courtot (Béatrix), MM. Barroilhet (Fargy), Adolphe Alizard (Nugnes), Guillaume Poultier (Roger), Jean-Baptiste Portehaut (Alvar), Jules Barbot (Pedro), Koenig (un sous-officier).
« Une scène de jalousie espagnole a fourni les épisodes du livret. Clara de Torellas, se croyant délaissée par un officier français, se fait passer pour morte, et cherche par des apparitions nocturnes à se venger de l'affront dont elle s'imagine être la victime. L'officier se justifier et le fantôme de Clara cesse d'effrayer les habitants de Torellas. Le fond de ce poème était bien léger et peu propre à faire valoir les qualités sérieuses de la musique de M. Benoist. Le morceau le plus important de l'ouvrage est le quatuor de l'apparition : Quoi ! c'est Clara ; c'est elle ! Signalons encore un trio avec chœurs : Nous restons dans ce vieux manoir ; les deux airs de Roger : Ah ! que Dieu me la rende en ce triste séjour, et Toi qui vois tout du haut des cieux. L'instrumentation est traitée avec cette science et ce goût que M. Benoist a montrés dans tous ses ouvrages, et d'une manière encore plus digne de remarque dans l'ouverture, la marche des Français et les airs de ballet. Le succès qu'aurait pu obtenir l'opéra de M. Benoist dans des temps ordinaires dut complètement s'éclipser devant les événements de juin. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« L'instrumentation de cet ouvrage fut remarquée des connaisseurs, qui applaudirent le quatuor de l'apparition : c'est le morceau capital de cet opéra, dont les airs de ballet méritent aussi d'être mentionnés. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
APPEL DE LA MER (L’)
Drame lyrique en un acte sur la pièce Riders to the sea de John Millington Synge, version française et musique d’Henri Rabaud.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 10 avril 1924.
Costumes de Marcel Multzer. — Mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Suzanne BALGUERIE (Mourya), Germaine BAYE (Nora), Madeleine SIBILLE (Cathleen), FERRAT (une femme).
MM. Louis GUÉNOT (Bartley), Raymond GILLES (un vieillard), Louis MORTURIER (un autre homme).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
18 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 12 janvier 1925 avec Mmes Ballard (Maurya), Cortot (Cathleen), Andry (Nora), Maréchal (une femme), MM. Colonne (Bartley), Vanden Eynde (un vieillard), Destrée (un autre homme).
« La veuve d'un pêcheur irlandais, qui a déjà perdu ses fils aînés, va perdre encore son dernier fils, appelé en quelque sorte par la mer. C'est l'inéluctable sort des pêcheurs. Cette tragique aventure a fourni à Henri Rabaud le prétexte d'une partition d'inspiration haute, de facture libre, qui évite également la banalité et l'outrance. »
(Larousse Mensuel Illustré, mai 1924)
APRÈS FONTENOY ou MANCHE À MANCHE
Opéra-comique en un acte, livret de Galoppe d'Onquaire, musique de M. Weckerlin, représenté à l'Opéra-National-Lyrique le 28 mai 1877. L'intrigue n'est pas compliquée. Après une bataille qu'on a appelée Fontenoy, question de titre, Belfleur, maréchal des logis, a l'idée de s'introduire dans un château en se faisant passer pour un officier supérieur. Il y est reçu par Marton, qui, sous les habits de la marquise, lui tient tête comme il faut, et tout finit par un mariage.
La musique est accorte et dans le caractère du sujet. On y remarque un joli duo : Vous le voulez, belle marquise ; une chanson à boire dialoguée :
Le vin n'est pas comme les femmes,
Plus il est vieux, plus il est bon.
Le tour en est gaulois, la mélodie franche et gaie. Ce petit ouvrage, qui serait un agréable lever de rideau, a été chanté par Lepers, Soto et Mlle Parent.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
APRÈS L'ORAGE…
Opérette en un acte, livret d'Henry Boisseaux, musique de Charles Galibert, représentée aux Bouffes-Parisiens le 05 mars 1857.
« Eh ! vous l'avez deviné, lecteur, après l'orage… revient le beau temps. C'est ce qu'il s'agissait de prouver sous l'allégorie touchante de deux époux qui s'embrassent après s'être querellés (quod erat demonstrandum.) »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
APRÈS LA VALSE
Opéra-comique en un acte, livret de H. Clouzot, musique d’Auguste Tolbecque, représenté à Niort le 22 décembre 1894.
APRÈS LA VICTOIRE !
Cantate, paroles d’E. Bouscatel, musique d’Alfred Lefébure-Wély. Création à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 15 août 1863 avec Mme Caroline Girard, MM. Eugène Troy, Eugène Crosti.
À-PROPOS DE LA NATURE (L') ou LA BOITEUSE
Opéra-comique en un acte, paroles de E. T. Simon, de Troyes, et Victor Simon, musique de Victor Simon et Foignet, représenté au théâtre Montansier le 17 octobre 1791.
ARABELLA
Comédie lyrique allemande en trois actes, livret de Hugo von Hoffmannsthal, version française de Paul Spaak, musique de Richard Strauss.
Création à Dresde le 01 juillet 1933.
Personnages :
Le Comte Waldner, capitaine de cavalerie en retraite (basse) ; Matteo, officier de chasseurs (ténor) ; Mandryka (baryton) ; les Admirateurs d'Arabella : Comtes Elmer (ténor), Dominique (baryton) et Lamoral (basse). Arabella (soprano) et Zdenka (soprano), filles du Comte Walder ; Adélaïde, leur mère (mezzo-soprano) ; la « Milli du fiacre » (soprano coloratura). Onze petits rôles. Pas de chœur.
Résumé.
L'action d' « Arabella », située dans la Vienne de 1860, repose sur l'imbroglio suivant :
Le Comte Waldner n'ayant pas le moyen d'élever deux filles, la petite Zdenka doit passer pour un garçon. Mais elle aime le jeune officier Matteo, qui prétend à la main de sa sœur Arabella, et lui envoie des billets sensés écrits par sa sœur.
Arabella reconnaît bientôt en Mandryka, un Slave de grande allure, l'élu de son cœur. Les fiançailles sont célébrées. Mais un rendez-vous fixé par Zdenka à Matteo, toujours au nom d'Arabella, et que Mandryka surprend, risque de tout gâter.
La lumière se fait cependant ; Zdenka redevient fille et Matteo se consolera avec elle, tandis qu'Arabella épousera, bien entendu, son beau seigneur d'Esclavonie ! Une foule de personnages secondaires évoluent plaisamment autour de cette intrigue.
ACTE I. — Le salon d'un hôtel viennois.
Une Cartomancienne prédit à Adélaïde un héritage pour elle et un beau mariage pour sa fille. Il ne peut s'agir en l'occurrence que d'Arabella, car, en réalité, elle possède une seconde fille, Zdenka, qu'elle fait passer pour un garçon. Le pseudo-garçon, resté seul, déplore la triste situation de la famille qui habite à l'hôtel, mais va se trouver contrainte à des expédients pour subsister. Zdenka éprouve un vif penchant pour Matteo, lieutenant de chasseurs, bouillant soupirant d'Arabella. Matteo s'étonne justement de l'indifférence d'Arabella. Zdenka, qui s'est substituée à sa sœur pour correspondre à son insu avec le jeune officier, lui promet une missive prochaine...
Arabella, conversant ensuite avec Zdenka, lui raconte avoir reçu des fleurs magnifiques d'un inconnu — de Matteo, pense Zdenka — qu'elle a croisé le matin même [Air et Duo Arabella-Zdenka : Aber der Richtige...]. Mais ce pourrait être aussi du Comte Elmer, un de ses prétendants, qui vient justement l'inviter à une promenade en traineau.
Le Comte Waldner est bien découragé : il vient encore de perdre au jeu. Une seule chance lui reste : il a eu l'idée d'écrire à un vieux camarade de régiment, fort riche, en joignant à sa missive un portrait d'Arabella, dans l'espoir que l'ami en question épousera sa fille et les tirera en même temps d'embarras !
On annonce un visiteur : c'est Mandryka, qui se révèle être le neveu et l'héritier du camarade de service, décédé aujourd'hui, et celui qui, le matin même, rencontra Arabella dans le hall et lui envoya le mystérieux bouquet. Mandryka les poches cousues d'or, partage généreusement avec Waldner, lequel, enthousiasmé, veut immédiatement le présenter à sa femme et à sa fille. Mandryka, qui désire au préalable retenir un appartement à l'hôtel, lui demande de différer encore la rencontre...
Zdenka, conversant ensuite avec son père, remarque sa bonne humeur, sans en comprendre la raison. D'ailleurs Matteo lui cause des soucis plus pressants. Le voici justement qui vient réclamer sa lettre ; Zdenka la lui promet pour la soirée.
Arabella s'apprête à sortir avec Elemer. Elle a trois prétendants, tous comtes, et celui-ci lui est aussi indifférent que les deux autres ; la seule pensée de devoir l'épouser la fait même tressaillir. L'inconnu aperçu le matin ne serait-il pas celui qu'elle attend ? Mais le reverra-t-elle seulement ? Arabella sort avec Zdenka.
ACTE II. — Antichambre d'une salle de bal.
Arabella et sa mère, en nombreuse compagnie, descendent le grand escalier. Mandryka qui est là, s'extasie sur la beauté de la jeune fille. Le comte Waldner s'empresse de faire les présentations. Reconnaissant en lui l'élu de son cœur, Arabella accepte sa déclaration, mais le dialogue des deux jeunes gens est plusieurs fois interrompu par les trois Comtes qui viennent tour à tour l'inviter à danser [Duo : Und du wirst mein Gebieter sein...]. Selon la coutume de son pays, elle apportera à Mandryka un verre d'eau si elle l'accepte comme époux. Pour l'instant, Arabella le prie de lui laisser encore une heure, pour prendre congé de tous. Mandryka estime toutefois que, si Arabella reste là, sa place y est également.
Sur ces entrefaites, la « Milli du fiacre » arrive avec un essaim de messieurs, au nom desquels elle proclame Arabella reine de la fête. Au bras du Comte Dominique Arabella retourne alors dans la salle. Matteo, qui a perdu maintenant tout espoir, songe à s'exiler, pour oublier Arabella. Au comble de la joie, Mandryka invite toute la société à souper au champagne avec lui, et dévalise les boutiques pour remplir de fleurs la voiture d'Arabella. Celle-ci prend congé des trois Comtes et danse la dernière valse avec Lamoral.
Zdenka remet alors à Matteo la lettre promise, que l'officier refuse tout d'abord d'accepter ; mais s'apercevant que, dans l'enveloppe se trouve une clé que Zdenka lui dit être celle de la chambre d'Arabella où celle-ci rentrera tout à l'heure, il la prend et sort. Mandryka, qui a tout entendu, se sent trahi. Là-dessus, comme Milli et le comte Elemer lui demandent de rendre Arabella au bal, il la fait chercher dans la salle ; mais on lui remet un billet, par lequel elle s'excuse d'avoir dû rentrer subitement. Désemparé, mais n'en voulant rien laisser paraître Mandryka feint la plus folle gaîté, chante et embrasse même Milli sur le canapé.
Waldner, intrigué par l'absence d'Arabella, interrompt sa partie de cartes et questionne sa femme, qui lui répond qu'Arabella a été prise d'un subit accès de mélancolie. Le comte invite alors Mandryka et tous les témoins de cette scène à l'accompagner à l'hôtel pour éclaircir ce malentendu.
ACTE III. — Vestibule d'un hôtel.
[Introduction Symphonique].
Arabella rentre, tout épanouie, et se jette dans un fauteuil. Etonné, Matteo s'approche et la prend longtemps pour celle qu'il a serrée dans ses bras, dans la chambre dont Zdenka lui remit discrètement la clé...
Arabella croit qu'il divague ; elle est plus étonnée encore en voyant arriver ses parents, Mandryka et les trois joueurs qui les ont accompagnés. Mandryka parle de s'en retourner immédiatement chez lui. La confusion est complète ; on parle de duel, de pistolets.
Zdenka se précipite alors, les cheveux défaits, redevenue fille, aux pieds de son père. Son aveu fournit la solution. Les fiançailles de Mandryka et la partie de cartes de son père peuvent maintenant reprendre !
De nouveau seule avec Mandryka, Arabella se fait apporter un verre d'eau. Elle monte alors imperturbablement dans sa chambre, puis soudain revient sur ses pas et lui tend le gobelet [Duo : Das war sehr gut, Mandryka...l.
Les fiancés s'embrassent, puis Arabella remonte prestement l'escalier. Mandryka la suit des yeux, enivré de bonheur.
ARABELLE ET VASCOS ou LES JACOBINS DE GOA
Drame lyrique en trois actes, livret de Lebrun-Tossa, musique de François Marc. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 07 septembre 1794.
ARBRE DE NOËL (L')
Féerie en trente tableaux, d’Arnold Mortier, Albert Vanloo et Eugène Leterrier, musique de Charles Lecocq et Georges Jacobi, représentée à la Porte-Saint-Martin le 04 octobre 1880. Les yeux sont tellement occupés dans ces sortes d'ouvrages, que les oreilles se reposent. On doit cependant rappeler les couplets chantés par Mlle Zulma Bouffar et les airs de ballet.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
ARBRE DE ROBINSON (L')
Opérette bouffe en un acte, livret d'A. Bourdois [Michel Carré], musique de Jules Erlanger, représentée aux Bouffes-Parisiens le 19 octobre 1857, avec Mmes Marie Dalmont (Castagnette), Baudouin (Adélaïde), MM. Gerpré (Rossignol), Désiré (Sansonnet).
« Quand vient l'été, il est un pèlerinage champêtre dont les Parisiens raffolent. On s'en va, les uns avec un melon,
Et les autres tout seuls,
dans un site fleuri des environs de Sceaux, chercher de l'air, de l'ombre et des bouquets de pâquerettes. L'attrait principal de ce paysage, qui ressemble à un tableau de Troyon réalisé, est l'arbre de Robinson. Figurez-vous le doyen des chênes d'alentour, dont le tronc ridé supporte une salle à manger aérienne. On y va généralement deux, — comme au bois de Bagneux, — mener une vie d'oiseau amoureux, à cela près qu'on y boit beaucoup de champagne. L'hiver venu, adieu l'arbre de Robinson. Mais, par bonheur, M. Offenbach commanda à M. Cambon une toile qui représentait le chêne hospitalier à l’état verdoyant. Quand le décor fut achevé, on y installa une petite pièce qui ne manquait pas d'entrain, et c'est
ainsi que les parisiens ne perdirent pas de vue un lieu de bombance, où cette fois ils retournèrent... en peinture. »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
ARBRE ENCHANTÉ (L')
Pièce italienne anonyme. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 09 janvier 1770.
ARBRE ENCHANTÉ (L')
Opéra-comique en un acte, d’après un vaudeville de Vadé, le Poirier, musique de Gluck, créé à Schönbrunn en octobre 1759. Version française de Pierre-Louis Moline représentée à Versailles, Théâtre de la Cour, le 27 février 1775.
« M. Martinet a fait représenter le petit opéra de Gluck à son théâtre des Fantaisies-Parisiennes au mois d'avril 1867. Dans la période de sa vie qui précéda son voyage à Paris, Gluck écrivit un certain nombre de petits ouvrages dont les intrigues et la naïveté ne convenaient pas à son génie. Les Pèlerins de la Mecque, le Chasseur en défaut, l'Arbre enchanté sont de ce nombre. Dans ce dernier opéra, il s'agit d'un vieillard épouseur que bernent de concert deux villageois et Claudine qui doit être sa femme. Ce compère Thomas est si crédule qu'on le fait grimper sur un arbre d'où il assiste à un dialogue amoureux entre sa fiancée et le paysan Blaise, s'imaginant voir un tableau magique ; il redescend ; les amoureux ont repris leurs places ; il remonte dans l'arbre ; ceux-ci se rapprochent et le manège recommence. De guerre lasse, et lorsqu'il reconnaît qu'il a été dupe, il renonce à Claudine. La musique est loin de répondre au canevas léger de la pièce. Elle manque de vivacité, de souplesse et de grâce. Les notes tenues par les instruments à vent, les appoggiatures perpétuelles du chant donnent de la lourdeur et de la monotonie à l'ensemble de la partition. Les couplets de Blaise et l'ariette de Claudine sont les morceaux saillants de ce petit acte. La scène dans laquelle Lucette, au pied de l'arbre, interpelle Thomas et lui chante : Riez donc ! riez donc ! est assez jolie. Mais qu'il y a loin de ce rire forcé avec la verve naturelle des compositeurs italiens. C'est une excellente idée d'établir, à Paris, un théâtre lyrique rétrospectif. L'Arbre enchanté de Gluck ne vaut pas le Sorcier de Philidor joué au même théâtre ; mais c'est un service rendu à la musique dramatique que de l'avoir fait connaître. En montant plusieurs pièces de cette époque, on est certain d'arriver promptement à quelque grand succès, surtout en faisant faire de bonnes traductions des opéras italiens. L'Arbre enchanté a été joué par Gourdon, Engel, Barnolt, Mmes Antoinette Arnaud et Géraizer. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARCHE MARION (L')
Opérette, paroles d’Albéric Second, musique d’Adolphe Nibelle, représentée aux Bouffes-Parisiens le 30 septembre 1868. C'est une comédie amusante. Deux individus sont sur le point de se jeter à l'eau ; une jeune fille passe, et les voilà qui ne veulent plus mourir. C'est à qui décidera l'autre à monter dans la barque à Caron ; car la jeune fille, qui a bon cœur, promet d'épouser le survivant. Enfin on boit ; l'un des deux se grise et s'endort ; l'autre reste seul maitre du terrain. Il y a dans cette pièce un rôle comique d'écrivain public. La partition renferme des mélodies agréables ; sous ce rapport, le compositeur n'en est pas à son coup d'essai.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARÉTHUSE
Opéra mythologique (idylle antique) en un acte, poème et musique de Lucy de Montgomery, représenté à Monte-Carlo en mai 1894 avec Jane Mérey.
ARÉTHUSE ou LA VENGEANCE DE L'AMOUR
Opéra-ballet à trois entrées avec un prologue, paroles de Danchet, musique de Campra, représenté à l'Académie royale de musique le 14 juillet 1701, avec Mlle Maupin (la Seine, prologue et Thétis), Mlle F. Moreau (Aréthuse), Thévenard (Alphée), Hardouin (Pluton), Mlle Champenois (Proserpine), Dun (Neptune), Mlle Desmatins (Diane), Mlle Loignon (l'Amour). Ballet : Balon, Mlle Subligny, Lestang, Mlle Dufort et la petite Prévost.
Reprise d'un acte de ce ballet sous le titre d'Alphée et Aréthuse, précédé du prologue des Fêtes de l'Été le 22 août 1752.
Cet opéra eut peu de succès, Campra était encore inexpérimenté dans l'art d'écrire, et ses premiers ouvrages sont loin d'offrir l'intérêt et le tour mélodique qu'on remarque encore dans les barcarolles de ses fêtes vénitiennes, et dans quelques scènes d'Achille et Déidamie, qu'il fit représenter en 1735.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARGENT ET L’AMOUR (L')
Vaudeville-opérette en trois actes, livret d'Adolphe Jaime, Colin et Polo, musique d’Eugène Déjazet, représenté au théâtre Déjazet en février 1863.
ARGENT FAIT TOUT (L')
Opéra-comique en un acte, musique de Ligou, compositeur avignonnais, représenté sur les petits théâtres de Paris vers 1780.
ARGONAUTES (LES)
Poème lyrique en quatre parties, paroles et musique d’Augusta Holmès, exécuté aux Concerts populaires le 24 avril 1881.
« Cette œuvre remarquable, qui a classé Mlle Holmès au premier rang de nos compositeurs, est un véritable drame lyrique, que l'auteur avait présenté en 1880 au grand concours de composition musicale de la ville de Paris, ou il avait une mention honorable, après avoir vivement disputé le prix à la Tempête (voir ce titre) de M. Alphonse Duvernoy. Le jugement du concours avait été en effet très laborieux ; les deux partitions de la Tempête et des Argonautes étaient restées seules en présence, après élimination successive de toutes les autres. Certains membres du jury auraient désiré qu'ou partageât le prix entre les deux œuvres ; d'autres s'y étant résolument opposés, il fallut procéder au vote, qui donna 11 voix à la Tempête contre 9 aux Argonautes. Le prix était donc décerné à la première, et l'on accorda alors à la seconde une mention fort honorable. A ce propos, le rapporteur du concours (c'était Émile Perrin, directeur de la Comédie-Française) s'exprimait en ces termes au sujet de la partition des Argonautes : « Il serait bien à désirer qu'elle pût être exécutée en public après que l'audition solennelle de la Tempête aurait eu lieu. Le jury pense que ce serait un argument de plus en faveur du concours. Mlle Holmès écrit elle-même ses poèmes avant d'en composer la musique. Sous cette double forme, elle poursuit un idéal également élevé. Il faut lui tenir compte de cette tendance, et, si l'œuvre est inégale, elle contient de réelles beautés. L'ampleur devient parfois de l'emphase ; l'horreur du banal amène l'excessive recherche et souvent le manque de clarté ; mais il y a des pages d'un coloris superbe, d'autres d'une grâce exquise. Ce qui est bien dans cette œuvre est de qualité supérieure, et l'effet en serait très grand sur le public. »
Mlle Holmès est un vrai poète, en même temps qu'une musicienne remarquable. Son vers a de l'ampleur, du nombre et de la solidité, et il exprime les sentiments avec une forme très noble, qui devient très pathétique lorsque la situation l'exige. Comme compositeur, elle professe une profonde admiration pour les théories et les procédés de Richard Wagner. Mais, si ces théories l'entrainent parfois trop loin, il lui arrive de s'en dégager tout naturellement par ce fait que l'inspiration étant chez elle riche et abondante, elle se laisse entraîner par elle et parle alors plus volontiers au cœur qu'à l'imagination. Le jet mélodique, en effet, est chez elle spontané et plein de franchise, la phrase musicale est presque toujours large et pure, et les inégalités qu'on peut relever dans son œuvre tiennent précisément à l'emploi de certains procédés qui font tort à la franchise naturelle de ses accents.
Beaucoup de pages seraient à citer dans cette œuvre si sincère et si intéressante, dont chacune des quatre parties porte un titre particulier : 1. Jason ; 2. Le Voyage ; 3. Médée ; 4. Les Argonautes. Pour la première, le beau chœur des matelots : Eïa-o ! rompez les cordages, et la jolie cantilène dite par la jeune fille : Entendez-vous ces voix profondes ? Pour la seconde, la scène curieuse et voluptueuse des sirènes, les exhortations de Jason à ses compagnons, et le chœur des Argonautes découvrant les rives de la Colchide : Oui, voici la rive promise... La troisième partie est peut-être la plus riche et la plus substantielle, avec la danse magique, d'un effet si pittoresque et si coloré, le chœur des compagnes de Médée : Mêlez l'ambre à l'eau, et le superbe duo passionné de Jason et de Médée, qu'accompagne d'une façon si heureuse le délicieux chœur des femmes : Effeuillez des roses. Enfin, dans la dernière partie, il faut signaler encore le beau chœur d'introduction, la scène où Médée abandonnée se traîne aux genoux de son amant et celle où Jason réclame la Toison d'or. En vérité, l'ensemble forme une belle œuvre, d'un grand style et d'une haute portée artistique. Elle avait pour interprètes Mlle Renée Richard (Médée), Mme Panchioni (la Sirène), Mme Rose Caron (la jeune fille), toute jeune alors et à ses débuts, et M. Laurent (Jason). »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ARIANE
Opéra en cinq actes, paroles de l'abbé Perrin, musique de Cambert, représenté à Nantes en 1687, après l'avoir été à Londres, où le compositeur s'était retiré.
ARIANE
Opéra-ballet, musique de Batistin (Struck), représenté à Versailles vers 1717.
ARIANE
Scène lyrique, musique de Jean-Baptiste Rochefort, représentée à l'Opéra vers 1785.
ARIANE
Poème lyrique pour voix seule, orchestre et chœurs, paroles de Louis Gallet, musique de Léon de Meaupou (-1890), exécuté aux concerts du Châtelet le 30 janvier 1876.
ARIANE
Opéra en trois actes, paroles de Charles Duprez, musique d’Edouard Potjès, représenté au Grand-Théâtre de Gand en février 1903. Le compositeur était professeur de piano au Conservatoire de cette ville.
ARIANE
Opéra en cinq actes, livret de Catulle Mendès, musique de Jules Massenet, représenté à l'Opéra de Paris le 31 octobre 1906. => fiche technique
ARIANE À NAXOS
[Ariadne auf Naxos]
Opéra en un acte, livret de Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), version française de Paul Spaak, musique de Richard Strauss.
Personnages :
Prologue : le compositeur (soprano) ; le maître de musique (baryton) ; le ténor, puis Bacchus (ténor) ; le majordome (récitant) ; un officier (ténor) ; un maître de ballet (ténor) ; Zerbinetta (soprano) ; la prima donna, puis Ariane (soprano).
Opéra : Ariane (soprano) ; Bacchus (ténor) ; trois nymphes (deux sopranos, un contralto) ; Arlequin (baryton) ; Scaramouche (ténor) ; Truffaldino (basse) ; Brighella (ténor).
Composé dans le but de constituer le divertissement du Bourgeois gentilhomme de Molière, fut représenté pour la première fois comme tel lors de la création de l’œuvre de Molière au petit théâtre de Stuttgart le 25 octobre 1912 dans une mise en scène de Reinhardt, avec des costumes dessinés par E. Stern.
Précédé d'un prologue, il fut repris à Vienne le 4 octobre 1916.
Première en français au Théâtre Royal d'Anvers.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 30 avril 1943, dans la version française.
Décors et costumes d'après les maquettes de Paul Lavalley.
Mise en scène de Jean Mercier.
Mmes Germaine LUBIN (Ariane), Janine MICHEAU (Zerbinette), Marisa FERRER (le Compositeur), Hélène BOUVIER (la Dryade), Paule TOUZET (la Naïade), Georgette DENYS (l'écho).
MM. Georges JOUATTE (Bacchus), Jacques ROUSSEAU (le Maître de musique), René HÉRENT (le Maître à danser), Émile ROUSSEAU (Arlequin), Paul DERENNE (Brighella), BONNEVAL (Scaramouche), Alban DERROJA (l'Intendant), Julien GIOVANETTI (Truffaldin), Jean DROUIN (un laquais), Henry BUCK (un perruquier), Pierre GIANNOTTI (un officier).
Chef d'orchestre : Roger DESORMIÈRE.
Reprise à l'Opéra-Comique du 07 juin 1950 (13e représentation) dans la version française et dans une mise en scène de Rodolphe Hartmann.
Mmes Georgette CAMART (Ariane), Janine MICHEAU (Zerbinette), Margaret MAS (le Compositeur), Maud SABATTIER (la Naïade), Solange MICHEL (la Dryade), Martha ANGELICI (l'écho).
MM. Jean GIRAUDEAU (Bacchus), Charles CLAVENSY (le Maître de musique), André NOEL (le Maître à danser), Émile ROUSSEAU (Arlequin), Serge RALLIER (Brighella), Gabriel COURET (Scaramouche), Paul PAYEN (l'Intendant), Jean ÉNIA (Truffaldin), Michel FOREL (un laquais), Henry BUCK (un perruquier), Pierre GIANNOTTI (un officier).
Chef d'orchestre : George SEBASTIAN.
15 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, 1 en 1951 et 2 en 1952 soit 18 au 31.12.1972.
Résumé.
« Ariane à Naxos » avait été primitivement conçu pour être exécuté à la suite d'une représentation du « Bourgeois gentilhomme » de Molière, ce petit opéra étant censé être l'œuvre de l'élève du maître de musique de M. Jourdain, que celui-ci décide de faire entendre dans sa maison.
La version actuelle d' « Ariane à Naxos » en fait précéder la représentation burlesque (car une action comique s'enchevêtre avec la pièce sérieuse) d'un long prologue, lequel, ne laissant subsister que quelques menus éléments de la comédie de Molière, introduit et explique la situation créatrice de cet arrangement singulier.
Au Prologue, les artistes se préparent à la représentation, quand l'ordre est intimé de jouer en même temps l'ouvrage sérieux et l'ouvrage gai qui devaient se donner successivement.
C'est à cette étrange représentation que l'on assiste ensuite, où les plaintes et le désespoir d'Ariane abandonnée dans l'île de Naxos sont traversés par les bouffonneries de Zerbinetta et de ses compagnons ! L'acte s'achève par l'enlèvement d'Ariane dans les Champs-Elysées parsemés d'étoiles.
PROLOGUE. — L'arrière-salle de la maison viennoise où se prépare la représentation d' « Ariane à Naxos ».
On assiste aux derniers préparatifs de la
représentation que M. Jourdain (c'est ici le seul souvenir qui subsiste de
l'œuvre primitive) offre à ses invités. La nervosité est grande, d'autant plus
que le Maître de musique vient d'être avisé qu'après l'exécution de l'opéra
seria de son jeune et talentueux élève, une farce burlesque doit immédiatement
lui succéder sur le tréteau monté dans le grand salon ! Il se dispose à
protester énergiquement contre cette idée, quand le Maître de cérémonies
l'informe sèchement que l'ordre établi ne pourra souffrir aucune modification.
Sur le même ton, le Compositeur s'entend dire que la répétition qu'il a demandée
aura lieu sans orchestre, ni chanteurs ! Le dépit du jeune artiste augmente
encore lorsqu'il se rend compte de quelle burlesque comédie Zerbinetta et ses
partenaires Arlequin, Scaramouche, Truffaldino et Brighella entendent après lui
régaler l'auditoire du Bourgeois enrichi ! Son indignation éclate. Zerbinetta de
son côté se prend de bec avec la Primadonna qui doit jouer Ariane dans l'opéra
seria ; les apostrophes s'échangent, le diapason monte vivement. Le Ténor, — le
futur Bacchus — s'en mêle, perruque en main. Le Maître de musique déploie
beaucoup d'adresse pour persuader aux deux dames, l'une après l'autre, que sa
rivale ne lui va pas à la cheville, et à chacun des deux principaux interprètes
masculins qu'on n'a fait de coupures que dans le rôle de l'autre ! Au moment où
l'énervement général atteint à son paroxysme, le Maître de cérémonies donne
l'ordre impératif d'exécuter les deux pièces du programme, non successivement,
mais simultanément ! Le Compositeur veut jeter sa partition au feu ! La coquette
Zerbinetta réussit toutefois à l'en dissuader, même à lui faire accepter avec
une soudaineté prodigieuse des coupures dont il avait horreur plus que de
n'importe quoi !
La représentation aura donc lieu sous cette forme, et c'est à cet étrange
spectacle que l'on assiste ensuite.
ACTE UNIQUE. — Dans l'île déserte de Naxos.
Ariane, abandonnée par Thésée, se lamente avec Nayade, Dryade et Echo, tristes compagnes de sa solitude.
Arlequin, l'un des Bouffons, essaie de l'égayer, mais en vain ; Ariane désire la mort et en appelle le sombre messager. Les quatre comédiens dansent et chantent, sans parvenir à éveiller l'attention de la délaissée. Zerbinetta les renvoie alors, et tente un essai personnel en exposant sa propre conception de l'existence [Air brillant de Zerbinetta : Grossmächtige Prinzessin...].
Arlequin et ses compagnons reviennent en dansant entourer Zerbinetta. Elle fait la coquette avec tous, accordant toutefois la préférence à Arlequin, au grand dépit des trois autres...
Après un Interlude mystérieux, Nayade, Dryade et Echo annoncent l'approche de Bacchus, dont elles content la naissance, la jeunesse et l'aventure dans laquelle il échappa à Circé, l'enchanteresse. Ariane pressent la venue du funèbre messager qu'elle appelait de ses vœux. Après un dernier souvenir accordé à Thésée, elle salue Bacchus, auquel elle s'abandonne tout entière pour mourir. [Duo Ariane-Bacchus : Ich grüsse dich, du Bote aller Boten...]. Mais c'est pour l'éveiller à la vie éternelle que le dieu silencieux est venu à Naxos. La scène s'achève par l'ascension dans les Champs-Elysées parsemés d'étoiles, d'Ariane enlevée par Bacchus, tandis que Zerbinetta chante triomphalement un air moqueur [Kommt der neue Gott gegangen...].
ARIANE ABANDONNÉE DANS L’ÎLE DE NAXOS
[Ariadne auf Naxos]
Mélodrame en trois actes, livret de J. C. Brandes, musique de Georg Benda, créé à Gotha en 1775, et représentation à Leipzig en 1778. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 juillet 1781, dans une version française en prose de Jean-Baptiste Dubois.
ARIANE DANS L’ÎLE DE NAXOS
Opéra en un acte, paroles de Moline, musique d'Edelmann, représenté par l'Académie de musique le 24 septembre 1782. La célèbre cantatrice Mme Saint-Huberti interpréta avec beaucoup de succès le rôle d'Ariane.
ARIANE ET BACCHUS
Opéra en cinq actes, paroles de Saint-Jean, musique de Marais, représenté à l'Académie royale de musique le 08 mars 1696.
« Au milieu des représentations de cet opéra, l'acteur qui jouait le rôle de Bacchus étant tombé malade, on prit pour le remplacer un de ces chanteurs subalternes accoutumés à être sifflés quand ils veulent sortir de la modeste sphère où leur talent les a placés. Ce dieu postiche parut et fut sifflé effectivement. Mais la couronne de pampres dont son front était orné lui donna de l'assurance, et, sans se déconcerter, il dit dédaigneusement au parterre : « Je ne vous conçois pas ; pensez-vous que pour six cents livres qu'on me paye par année, j'irais vous donner une voix de mille écus. » Ces paroles excitèrent les applaudissements de toute la salle. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Le décor du prologue représentait les quais de Paris.
Cet ouvrage, bien interprété par Duménil (Bacchus), Mlle Le Rochois (Ariane) et Desmatins, n'a cependant pas réussi. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ARIANE ET BACCHUS
Opéra, musique de Bouvard, représenté à la cour de France en 1729.
ARIANE ET BARBE-BLEUE
Conte lyrique en trois actes, livret de Maurice Maeterlinck (tiré pratiquement sans modifications de son drame), musique de Paul Dukas.
Personnages : Barbe-Bleue (basse) ; Ariane (mezzo-soprano) ; la nourrice (mezzo-soprano) ; Sélisette (mezzo-soprano) ; Igraine (soprano) ; Mélisande (soprano) ; Berengère (soprano) ; trois paysans (basses et ténor) ; paysans, foule.
L’action se déroule dans le château de Barbe-Bleue.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 10 mai 1907.
Décors de Lucien Jusseaume. — Costumes de Marcel Multzer.
Mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Georgette LEBLANC-MAETERLINCK (Ariane), Cécile THÉVENET (la Nourrice), Suzanne BROHLY (Sélysette), Marthe BAKKERS (Ygraine), Hélène DEMELLIER (Mélisande), BERG (Bellangère), Régina BADET (Alladine).
MM. Félix VIEUILLE (Barbe-bleue), Louis AZÉMA (un vieux paysan), LUCAZEAU et TARQUINI (2 paysans).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.
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05.04.1910 Opéra-Comique (17e) |
03.05.1921 Opéra-Comique (32e) |
05.11.1927 Opéra-Comique (56e) |
Ariane |
MERENTIÉ |
BALGUERIE |
BALGUERIE |
la Nourrice |
THEVENET |
Math. CALVET |
Math. CALVET |
Sélysette |
BROHLY |
Germ. BAYE |
Germ. CERNAY |
Ygraine |
TISSIER |
COIFFIER |
REVILLE |
Mélisande |
HEILBRONNER |
FAMIN |
Germ. CORNEY |
Bellangère |
BERG |
CALAS |
VACCHINO |
Alladine |
R. BADET |
M. PAÏVA |
M. PAÏVA |
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Barbe-bleue |
F. VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
Vieux paysan |
L. AZÉMA |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
1er paysan |
DONVAL |
DONVAL |
MATHYL |
2e paysan |
DUPOUY |
MORTURIER |
MORTURIER |
Chef d’orchestre |
RÜHLMANN |
HASSELMANS |
A. WOLFF |
79 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Avant d'entrer au répertoire de l'Opéra, l'œuvre fut encore créée à la Scala de Milan, en 1911, par Mme PIERICH et M. LUDIKAR, sous la direction de Tullio SERAFIN ; et à Buenos-Aires, en 1934, par Mme BUNLET et M. ROMITO, sous la direction de PANIZZA.
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BRUXELLES MONNAIE 02.01.1909 |
NEW YORK METROPOLITAN 29.03.1911 |
LONDRES COVENT GARDEN 20.04.1937 |
Ariane |
FRICHE |
FARRAR |
LUBIN |
Nourrice |
LUCEY |
WICKHAM |
LAPEYRETTE |
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Barbe-Bleue |
ARTUS |
ROTHIER |
ETCHEVERRY |
Chef d’orchestre |
S. DUPUIS |
TOSCANINI |
GAUBERT |
Cet ouvrage est entré au répertoire du Théâtre National de l'Opéra le 23 janvier 1935, mise en scène de Pierre Chereau, décors de Georges Mouveau, avec Mmes Germaine LUBIN (Ariane), Ketty LAPEYRETTE (la Nourrice), ALMONA (Sélysette), Yvonne GERVAIS (Ygraine), Marie-Louise DONIAU-BLANC (Mélisande), RENAUDIN (Bellangère). MM. ETCHEVERRY (Barbe-bleue), Henri MÉDUS (le vieux paysan), CHASTENET et MADLEN (deux paysans), sous la direction de Philippe GAUBERT.
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21.01.1935 1e |
12.05.1939 22e |
21.11.1945 27e |
19.01.1952 46e |
Ariane |
LUBIN |
LUBIN |
JUYOL |
JUYOL |
La Nourrice |
LAPEYRETTE |
SCHENNEBERG |
BOUVIER |
BOUVIER |
Sélysette |
ALMONA |
ALMONA |
RICQUIER |
RICQUIER |
Ygraine |
GERVAIS |
GERVAIS |
MAHE |
DESMOUTIERS |
Mélisande |
DONIAU-BLANC |
DONIAU-BLANC |
JOACHIM |
LE CLERE |
Bellangère |
RENAUDIN |
MAHE |
COUVIDOUX |
MONMART |
Alladine |
A. BOURGAT |
LAFON |
LASCAR |
JHANINE |
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Barbe-Bleue |
ETCHEVERRY |
ETCHEVERRY |
ETCHEVERRY |
ETCHEVERRY |
Vieux Paysan |
MEDUS |
MEDUS |
PHILIPPE |
MEDUS |
3 Paysans |
CHASTENET FOREST MADLEN |
DELORME FOREST MADLEN |
CHASTENET GICQUEL BREGERIE |
CHASTENET PETITPAS ROUQUETTY |
Chef d’orchestre |
GAUBERT |
PARAY |
FOURESTIER |
FOURESTIER |
La 48e représentation au Palais Garnier eut lieu le 24 mars 1952, avec les interprètes de la 46e, sauf Mme VARENNE (Ariane).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Ariane : Mme BUNLET (1935).
Barbe-Bleue : MM. DUTOIT (1940), HUC-SANTANA (1952).
48 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 02 janvier 1909 avec Mmes Claire Friché (Ariane), Lucey (la nourrice), Bourgeois (Sélysette), Berelly (Ygraine), Olchansky (Mélisande), De Bolle (Bellangère), Florin (Alladine), M. Artus (Barbe-Bleue).
Résumé.
Ce drame, au symbolisme un peu obscur, repose sur la donnée suivante : Barbe-Bleue, au lieu de tuer ses femmes, les enferme dans un souterrain. Ariane, sa dernière épouse, entreprend leur délivrance. Mais ces malheureuses ont des âmes d'esclaves et refusent de suivre leur libératrice. Ariane, ainsi, s'enfuira seule...
La scène se passe dans un lieu et à une époque légendaires.
ACTE I. — Une salle dans le château de Barbe-Bleue.
Les rumeurs de la foule, qui gronde et menace au dehors, annoncent l'approche d'Ariane, la nouvelle femme de Barbe-Bleue.
La Nourrice et Ariane entrent par une porte latérale. Ariane, persuadée que les cinq premières femmes de Barbe-Bleue ne sont pas mortes, est décidée à les délivrer. Elle jette à terre les six clés d'argent qui ouvrent les trésors des parures nuptiales, dont elle ne se soucie guère, pour ne garder que la petite clé d'or qui donne accès à la porte défendue, qu'elle est bien décidée à ouvrir.
La Nourrice, qui a ramassé les clés d'argent, ouvre successivement les six premières portes, d'où jaillit un ruissellement prodigieux de gemmes, de bijoux, puis de saphirs, de perles, d'émeraudes, de rubis et de diamants. Ariane fait resplendir et élève devant elle les diamants, qui l'illuminent [Solo d’Ariane : O mes clairs diamants...], puis elle va, seule, à la septième porte. Le chant étouffé et lointain des captives s'élève et se répand dans la salle. Ariane et la Nourrice essaient en vain de refermer les portes.
Barbe-Bleue arrive et réprimande Ariane, cherchant à l'entraîner de force. Au cri qu'elle pousse répond tout d'abord une rumeur sourde. Puis la foule irritée fait irruption dans la salle. Ariane, très calme, s'avance au-devant des paysans et les écarte doucement. Elle leur déclare que Barbe-Bleue ne lui a fait aucun mal. Puis elle revient vers son époux, qui est resté immobile, regardant la pointe de son épée...
ACTE II. — Une vaste salle souterraine.
La Nourrice et Ariane, qui porte une lampe, découvrent les cinq femmes apeurées et immobiles. Ariane les questionne. Sélysette et Ygraine timidement lui répondent. La lampe s'éteint, mais Ariane ouvre bientôt une brèche, brise des vitres et fait entrer à flots la lumière du jour dans la crypte. Toutes les femmes se pressent dans l'aveuglante nappe de clarté qui les force à baisser la tête et contemplent avec ravissement le paysage.
Ariane sort par la brèche et disparaît dans la lumière. Sélysette la suit, entraînant les autres femmes.
ACTE III. — La même salle qu'au 1er acte.
[Introduction Symphonique.]
En l'absence de Barbe-Bleue, Sélysette, Mélisande, Ygraine, Bellangère et Alladine, se coiffent et se parent, sous la direction d'Ariane qui les aide et les conseille. Elles n'ont pas pu sortir du château enchanté, mais sont heureuses et insouciantes.
Tout à coup, la Nourrice, haletante, annonce le retour du maître, auquel les paysans révoltés veulent faire un mauvais parti. Les cinq femmes, affolées, poussent un cri de terreur et courent autour de la salle, cherchant une issue.
Bientôt les paysans apportent Barbe-Bleue solidement garrotté. Ariane les renvoie. Elle s'applique, avec l'aide des autres femmes, à panser les blessures de Barbe-Bleue et à le délivrer de ses entraves. Quand Barbe-Bleue se sent libre, il se dresse lentement sur son séant et regarde chacune des femmes, sans rien dire. Ariane lui dit alors adieu et se dirige vers la porte. Elle propose aux autres femmes de l'accompagner vers la lumière, vers le monde inondé d'espérance, mais toutes refusent. Alors Ariane s'éloigne lentement, suivie de la Nourrice. Les femmes se regardent, puis se tournent vers Barbe-Bleue qui relève lentement la tête. Bellangère et Ygraine vont fermer la porte...
« Ce « conte » en trois tableaux est d'un symbolisme un peu obscur. Nous allons d'abord raconter tout uniment ce que le spectateur voit. Nous ne disons pas ce qu'il entend, car en dehors de l'orchestre et de vagues bruits de foule, il n'entend ou du moins ne perçoit que peu de chose. Ariane et Barbe-Bleue est avant tout une vaste symphonie, une orgie sonore, où tout se perd dans la rutilance des timbres, qui est d'une somptuosité sans seconde dans les annales du théâtre lyrique. La scène accompagne la musique un peu à la façon d'un programme en tableaux vivants ; elle est l'excitatrice qui donne le sens et sert de fil conducteur au tout. Après notre récit, nous laisserons à M. Henri Bidou, des Débats, mieux qualifié que nous, le soin de dégager de l'œuvre son symbole qui est en gros l'émancipation de la femme.
Au premier acte le rideau se lève sur un décor merveilleux, le hall intérieur du château de Barbe-Bleue. Des deux côtés d'un escalier central qui conduit au premier étage à une galerie éclairée par de vastes baies vitrées, sont les portes dont Barbe-Bleue a remis les clefs à sa nouvelle femme. Celle-ci est attendue et nous sommes avertis de son approche par les rumeurs de la foule, qui gronde et menace.
Arrivent Ariane et la nourrice, qui échangent quelques propos mystérieux : Ariane déclare que les cinq premières femmes de Barbe-Bleue ne sont pas mortes et elle manifeste la volonté d'être la libératrice. A l'ordre qui lui fut donné touchant les clés, elle désobéira, de ferme propos.
Puis c'est l'ouverture des six premières portes, un éblouissement de pierreries commenté par un éblouissement sonore. Successivement nous voyons étinceler améthystes, saphirs, perles, émeraudes, rubis et diamants. Reste la dernière porte, la porte défendue. Sans écouter la nourrice, Ariane ouvre et l'on ne voit que ténèbres, mais un chant étouffé sort des entrailles de la terre, le chant des cinq femmes disparues : « Les cinq filles d'Orlamonde ont cherché les portes... »
Pendant qu'Ariane écoute, Barbe-Bleue est entré. Il réprimande et fait acte d'autorité. Ariane résiste. Il use de violence et Ariane pousse un cri. A ce cri, la foule irritée répond en brisant les vitres, puis en se ruant dans le hall dont la nourrice a ouvert les portes. Mais comme les paysans vont pour tuer Barbe-Bleue, Ariane lui fait un rempart de son corps et les renvoie d'un geste : « Que voulez-vous ? Il ne m'a fait aucun mal. »
Symphoniquement, le second acte est une merveilleuse ascension des ténèbres à la lumière. Au lever du rideau, la scène est dans une obscurité profonde. L'œil ne distingue rien, sinon les grandes lignes d'une crypte souterraine. D'un couloir latéral, Ariane arrive portant une lampe. La nourrice la suit. A la faible lueur de la lampe on reconnaît maintenant de vagues formes enveloppées de manteaux : ce sont les cinq femmes de Barbe-Bleue. Ariane leur parle ; elle essaie de réveiller en elles la volonté de vivre, le désir de la lumière et de la liberté. Elle ne rencontre que timidité et indifférence.
Une goutte d'eau éteint la lampe et de nouveau les ténèbres sont profondes. Mais Ariane discerne maintenant une faible clarté dans le fond de la crypte. Elle trouve des verrous et ouvre une porte. La lumière filtre plus forte derrière, à travers des vitres sales. Elle brise les vitres. Maintenant la lumière du jour pénètre à flots. C'est le printemps et c'est midi. Les femmes, aveuglées par le soleil, couvrent leurs yeux de leurs mains. Mais elles s'accoutument et s'enhardissent. Elles se pressent maintenant derrière Ariane et contemplent avec un ravissement craintif le paysage. Enfin Ariane sort par la brèche qu'elle a ouverte toute grande et marche dans la lumière. Les femmes la suivent.
Troisième acte. Même décor qu'au premier. Ariane et les cinq autres femmes sont occupées à se parer. Elles vivent dans le château, insouciantes, mais n'en peuvent sortir : toutes les issues sont fermées. Barbe-Bleue est absent. Ariane enseigne à ses sœurs à être belles, à libérer leurs charmes et à les décupler par la parure.
Mais dehors retentissent des bruits de bataille. Barbe-Bleue revient et a été attaqué par le peuple. Il est blessé et ligoté, réduit à l'impuissance, puis apporté dans cet état sur la scène et livré aux femmes pour qu'elles assouvissent sur lui leur vengeance. Ariane reçoit de leurs mains Barbe-Bleue inerte, puis renvoie ceux qui viennent d'exposer leur vie pour le salut et la liberté des six captives,
Laissées seules avec leur mari, les femmes se mettent en devoir de panser ses blessures. Ariane tranche les liens qui retiennent les bras du tyran. Barbe-Bleue se redresse, regarde ses femmes, mais reste muet. Ariane lui dit alors adieu et s'éloigne. L'une après l'autre, elle demande aux femmes de la suivre, vers la lumière, vers la liberté, vers la vie. L'une après l'autre elles refusent et se rapprochent de Barbe-Bleue. Ariane s'en va seule. Elle a accompli sa mission de délivrance, mais celles qu'elle a délivrées n'ont pas compris...
Voici maintenant la glose de M. Bidou :
« ...Nous entendons aisément que les femmes sont captives dans un cachot dont la porte s'ouvre sur les clartés de l'esprit, et que celle qui les délivrera sera celle qui se révoltera contre les lois de la force, et qu'elle vaincra par la puissance de la volonté, de la beauté et de la paix...
Au second acte, Ariane est descendue dans le cachot où les cinq femmes sont captives. Elle les embrasse et elles ont peur d'elle. Leur prison, profonde et noire, est à peine close. Une porte qu'elles peuvent ouvrir laisse apercevoir une grande clarté. Mais elles ont peur de cette clarté ; elles croient qu'elle vient de la mer qui les submergera. Ariane tire les verrous, brise les vitres, et le ciel pur apparaît. Les captives s'enivrent du premier sourire de leur liberté...
Au troisième, elles errent dans le château. Le château est enchanté ; quand elles ont voulu franchir les fossés, les ponts se sont levés d'eux-mêmes. Elles restent captives, mais dans un séjour enchanté. Elles ont des âmes puériles et vaines. Elles s'enveloppent d'étoffes chamarrées et Ariane leur apprend à délivrer leurs cheveux, leurs bras et leurs seins, et à s'orner de pierreries : ce qui veut dire, je pense, à vivre en vérité et en beauté. Cependant Barbe-Bleue revient pour les ressaisir, accompagné d'une escorte de nègres : comme il va franchir les fossés, les paysans se jettent sur lui, le lient et l'apportent à Ariane. Ariane le délivre et soigne ses plaies. Ainsi la femme nouvelle, protégée par le peuple, usera de sa liberté nouvelle pour défendre à son tour contre ce même peuple l'ancien tyran qui la tenait prisonnière. Mais la porte est ouverte et la campagne est bleue. Ariane s'en va et engage ses sœurs à la suivre par l'univers. C'est ici la dernière péripétie. Elles refusent. Elles demeurent captives volontaires dans le château enchanté où elles ont vécu. Les femmes ne veulent point être délivrées. Quand tous les verrous tomberaient, elles auraient peur de la lumière et de la liberté. Elles resteront d'elles-mêmes dans le château de Barbe-Bleue. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
[Première à l'Opéra] "Créée à l'Opéra-Comique, où elle fut mise à la scène par Albert Carré, cette œuvre n'est point sans porter quelques traces de l'âge. Le livret en parait quelque peu démodé, tandis que la musique, toute remarquable qu'elle soit, abuse de la permission de laisser la suprématie à l'orchestre. La principale interprète a fort à faire pour essayer de dominer le tumulte instrumental." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
ARIANE ET THÉSÉE
Opéra en cinq actes, paroles de Lagrange-Chancel et Roy, musique de Mouret, représenté à l'Académie royale de musique le 06 avril 1717. Les rôles d'Ariane et de Thésée étaient remplis par Mlle Journet et Thévenard. Dun fils chantait le rôle de l'ombre d'Androgée.
ARICIE
Opéra-ballet en cinq entrées et prologue, paroles de l'abbé Pic, musique de La Coste, donné à l'Académie royale de musique le 09 juin 1697 avec Mlle Le Rochois et Thévenard.
« C'est à la représentation de cet opéra que se rapporte l'anecdote suivante, si souvent citée. Un chanteur, nommé Thévenard, remplissait le rôle principal. Cet artiste avait su gagner les faveurs du parterre, à l'exception d'un fat, qui affectait de chantonner assez haut aux endroits où l'acteur lançait ses phrases les plus applaudies. Un Gascon, impatienté de ce voisinage, se mit à dire tout haut : « Ah ! le fat, ah ! le bourreau, le bélître, le maudit, le chien de chanteur ! et autres termes encore plus énergiques. — Monsieur, reprit le fâcheux, est-ce à moi que vous en avez ? — Eh ! non, répliqua le Gascon, j'en veux à ce drôle de Thévenard, qui m'empêche de vous entendre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARIODANT
Drame lyrique en trois actes, livret de François-Benoît Hoffman, musique de Méhul. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 11 octobre 1799 (20 vendémiaire an VIII).
« Le sujet de cet opéra est emprunté à l'Orlando de l'Arioste, qui avait déjà inspiré l'auteur de Montano et Stéphanie. Le succès du chef-d’œuvre de Berton a pu nuire à celui de l'opéra de Méhul ; mais plusieurs fragments d'Ariodant ont joui d'une popularité telle, qu'aucun des ouvrages estimables de Berton n'en a obtenu de semblable ; il suffirait de citer la romance : Femme sensible, entends-tu le ramage ? Le duo d'Ariodant et d'Ina : Dissipons ce sombre nuage ; l'air de Dalinde : Calmez, calmez cette colère, ont été longtemps chantés dans les concerts et dans les exercices du Conservatoire. D'autres parties de l'ouvrage offrent des beautés dramatiques de premier ordre. Ariodant était l'opéra favori de Méhul. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARION
Tragédie lyrique en cinq actes, paroles de Fuzelier, musique de Matho, représentée par l'Académie royale de musique le 10 avril 1714.
"Matho, maître de musique des enfants de France, avait cinquante-quatre ans lorsqu'il fit représenter Arion. Cet exemple, joint à celui de Rameau, doit encourager à la patience les compositeurs de notre temps."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Cet opéra ne réussit point.
Le breton Matheau ou Matho, agréable ténorino, était maître de musique de la duchesse de Bourgogne et des enfants de France. — En 1718, il composa pour la cour le Ballet des Tuileries, dont les symphonies furent écrites par Alarius, joueur de viole distingué."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ARISTIPPE
Comédie lyrique en deux actes, livret de Pierre-François-Félix Giraud et Leclerc, musique de Rodolphe Kreutzer, représenté à l'Opéra (salle Montansier) le 24 mai 1808 ; divertissements de Pierre Gardel ; costumes de Ménageot, avec MM. Lays (Aristippe), Dérivis (Polyxène), Laforêt (Nicias) ; Mme Ferrière (Aglaure).
« Cette pièce ne réussit guère qu'en raison de la position tout exceptionnelle de Kreutzer, alors maître de la situation musicale, et de l'interprétation distinguée de Lays, Derivis, Nourrit et Mlle Himm. Les vaudevillistes ont popularisé un air de cet opéra. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Succès. — Cette pièce est imitée de l'Anaximandre d'Andrieux.
Il n'est resté de cet opéra qu'une chanson insérée dans la Clé du Caveau.
Reprises ; centième représentation le 5 juin 1822. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ARISTOTE AMOUREUX ou LE PHILOSOPHE BRIDÉ
Opéra-comique en un acte, livret de Pierre-Yvon Barré et Pierre-Antoine-Augustin de Piis, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 11 août 1780.
ARLEQUIN (L’)
Comédie lyrique en cinq actes et six tableaux, livret de Jean Sarment, musique de Max d'Ollone.
Créée à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier), le 24 décembre 1924 (répétition générale le 22 décembre). Mise en scène de Pierre Chereau. Décors et Costumes de Valdo-Barbey.
Mmes DENYA (Christine), LAPEYRETTE (la Vieille Femme), MARILLIET (une Jeune Femme).
MM. VANNI-MARCOUX (Giuseppe Giovani Marino, ou l'Arlequin), A. HUBERTY (le Roi), RAMBAUD (Beppo), FABERT (don Sanche de Véra), Fred BORDON (Lopez), MADLEN (le Ministre des Réjouissances), GUYARD (le Ministre de la Justice), ERNST (l'Ambassadeur de France), DELMONT (le Médecin), LEJEUNE (le Héraut, Luca), LAURENT (l'Officier), CHAMARAT - débuts - (l'Aubergiste), COTTEL (le Grand Magister).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN
Reprise à l’Opéra du 14 Mars 1927 (11e représentation).
Même distribution qu'à la création, sauf Mlle LLOBERES (une Jeune Femme) et M. MAGUENAT (l'Arlequin).
14e à l’Opéra le 30 Mars 1927, avec les interprètes de la reprise.
14 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Arlequin débarqué dans « l'Ile heureuse » enlève la fille du roi et l'emmène dans son pays natal à Capri. Mais là, privé de son prestige, il se retrouve fils d'un modeste artisan, et est hué par ses compatriotes. Il ne peut que ramener dans « l'Ile heureuse » la princesse mourante, tandis que, par une inspiration singulière, le vieux roi abdique en faveur du comédien. M. Jean Sarment a donné en cette pièce libre cours à son lyrisme ; mais la musique, plus lente que la parole, s'en trouve assez souvent un peu alourdie. Néanmoins la partition de M. Max d'Ollone, musicien agréable, est pleine de pages charmantes telles que le duo de Christine et Beppo. »
(Larousse Mensuel Illustré, février 1925)
ARLEQUIN À MAROC ou LA PYRAMIDE ENCHANTÉE
Opéra-féerie en trois actes, musique de François Foignet fils, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 29 juillet 1804.
ARLEQUIN AU VILLAGE
Opéra-comique en un acte, paroles de Leroy, musique d’A. Piccinni, représenté sur le théâtre des Jeunes-Artistes de la rue de Bondy, le 31 mars 1801.
ARLEQUIN BON AMI
Opéra-comique en un acte, livret de Mellinet aîné et Leroy, musique d’Alexandre Piccinni, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 25 mai 1801.
ARLEQUIN MARCHAND DE PROVERBES
Compliment de clôture, livret de Louis Anseaume, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 16 mars 1771.
ARMAILLIS (LES)
Légende dramatique en trois actes, livret d’Henri Cain et Daniel Baud-Bovy, musique de Gustave Doret.
Personnages : Hansli, armailli (ténor) ; Koebi, armailli (basse) ; l’Aubergiste (baryton) ; un Vieux Domestique (baryton) ; Fritz, berger (ténor). Maedeli (soprano), Lina (mezzo-soprano) et Roeseli (soprano), filles du village. Chœur mixte.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 09 novembre 1906, dans la version primitive en 2 actes. — Décors de Lucien Jusseaume. — Costumes de Jean Morax. — Mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Berthe LAMARE (Maedeli), DE POUMAYRAC (Lina), VILLETTE (Roeseli).
MM. Hector DUFRANNE (Kœbi), David DEVRIÈS (Hansli), CAZENEUVE (Fritz), GUILLAMAT (l'Aubergiste), TARQUINI (un vieux domestique).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.
Reprise à l'Opéra-Comique du 09 juin 1909 (24e représentation).
Même distribution, sauf : Mme Lucy VAUTRIN (Maedeli), MM. GHASNE (Kœbi), Fernand FRANCELL (Hansli), BRUN (le vieux domestique).
Reprise à l'Opéra-Comique du 05 mai 1930 (28e représentation), dans la version définitive en 3 actes. — Décors nouveaux de Raymond Deshayes. — Costumes de Jean Morax.
Mise en scène de Gabriel DUBOIS.
Mmes Denise AGNUS (Maedeli), QUÉNET (Line), Germaine CERNAY (Roeseli).
MM. Hector DUFRANNE (Kœbi), Jean NECQUEÇAUR (Hansli), FOUCHY (Fritz), Willy TUBIANA (l'Aubergiste), Louis AZÉMA (le vieux domestique), Paul PAYEN (un buveur), JULLIA, HÉBERT et LANGLET (3 Bergers).
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER.
La version en 3 actes fut créée au Grand Théâtre de Genève le 28 novembre 1913 avec Mmes Reine TANIAU (Maedeli), CASSARI (Lina), MALHET (Roeseli), MM. VALÈS (Kœbi), RUPERT (Hansli), DEBAYLE (Fritz) et VARLÈZE (l'Aubergiste) sous la direction de Paul BASTIDE.
36 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Résumé.
L'action des « Armaillis » se déroule dans les Alpes suisses. Une rivalité amoureuse oppose les bergers Koebi et Hansli. Koebi tue son camarade et jette le cadavre au torrent. Mais le corps est découvert le jour de la fête du village. Koebi, demeuré seul, hanté par le spectre de Hansli, succombe à un accès de délire furieux.
ACTE I. — Un site montagnard dans la région du Toedi.
Le jour se lève. Les armaillis Hansli et Koebi vaquent à leur ouvrage. Hansli, doux et timide, sculpte un coffret dont il ne veut pas dire à son camarade à qui il le destine [Air de Hansli : Là-bas, là-bas dans la vallée...]. Mais voici les filles de la Rüti qui montent à l'alpage : Maedeli et ses deux amies Lina et Roeseli [Trio : Prendre un mari, pour quoi faire ?...]. Hansli nourrit à l'égard de Maedeli des sentiments fort tendres, ce que Koebi voit d'un mauvais œil, d'autant que le jeune berger est payé de retour. Sitôt les filles parties, il cherche querelle à son camarade, et après un bref combat, l'étrangle. Son forfait accompli, Koebi, tirant le cadavre jusqu'au bord du précipice, le jette dans le torrent.
ACTE II. — Un intérieur de chalet d'alpage.
C'est le soir. L'orage gronde. Les bergers, causant à mi-voix, s'inquiètent de l'absence de Koebi et de Hansli. Koebi rentre enfin, sombre et préoccupé. Son attitude est étrange, faite de rudesse farouche et de feinte gaîté.
Demeuré seul près du feu qui achève de se consumer, Koebi est saisi par la peur et l'angoisse à la vue des vêtements de Hansli, suspendus à la paroi du chalet. A la tempête de son cœur répond celle du dehors. Cependant la pensée de retrouver Maedeli apaise son remords et c'est au lendemain seulement qu'il veut penser.
ACTE III. — Sur la place du village de Rüti.
La fête bat son plein. On danse, on boit, on chante. Maedeli, un peu à l'écart, attend l'arrivée de Hansli, s'inquiétant de son retard. A sa place, c'est Koebi qui se présente, et Maedeli, dépitée, danse avec lui. Le temps se gâte ; le fœhn se met à souffler avec violence. Koebi, qui est d'humeur sombre, boit pour s'étourdir. Les questions de Maedeli ne font que l'affoler davantage. Des cris retentissent soudain ; on vient de découvrir un cadavre rejeté par le torrent ! Bientôt, des hommes s'avancent, portant une civière. Maedeli reconnaît Hansli... Koebi est atterré. Tandis que tous s'éloignent pour accompagner la pauvre dépouille, Koebi s'attarde, hébété. La nuit vient ; le berger reste toujours devant l'auberge, prononçant d'incohérentes paroles. L'Aubergiste cherche à le réconforter. Koebi évoque alors son existence, là-haut, où, avec Hansli, ils vivaient auparavant comme deux frères [Air de Koebi : Nous étions là-haut deux joyeux bergers...].
L'aubergiste rentre ; l'armailli demeure seul. Il est bientôt en proie à des hallucinations. Croyant apercevoir le fantôme de Hansli qui le convie à la lutte, il se précipite et meurt dans un accès de délire.
Au cri qu'il pousse en tombant, l'Aubergiste rouvre la fenêtre, mais, dans la nuit profonde, il n'aperçoit pas le corps de Koebi. La fenêtre se referme et le rideau tombe...
« Principaux personnages : Kœbi, berger ; Hansli, berger et sculpteur ; Mædeli, jeune fille de Rüti.
La scène se passe dans les Alpes glaronnaises, de nos jours.
Un drame de la jalousie, violent, rapide, tout enveloppé de poésie alpestre, mais d'une poésie sur laquelle a soufflé le vent âpre des glaciers. Deux superbes décors, le premier représentant un alpage au pied du Tœdi, le second la place de Rüti, contribuent à donner à l'ensemble un grand cachet d'art.
Au lever du rideau, on entend un lointain « Ranz des vaches ». Pendant les premières scènes, le soleil se lève et colore peu à peu les neiges éternelles qui font au tableau un magnifique cadre.
Kœbi vaque à ses travaux d'armailli en chantant, tandis que son compagnon Hansli sculpte avec son couteau un coffret rustique. Kœbi, qui est robuste et brutal, raille Hansli, fluet et frêle, qui chante l'amour et le mariage. Il lui demande s'il est vrai qu'il courtise Mædeli, à quoi l'autre refuse de répondre. Pour qui sculpte-t-il ce coffret ? Même silence.
Arrivent trois filles de Rüti venues au chalet chercher le beurre, et parmi elles Mædeli. Elles chantent gaiment en montant. Les bergers leur préparent une collation. La jalousie de Kœbi se manifeste à ses allures et à ses propos. Pendant qu'il s'absente pour aller au chalet du haut, a lieu le duo d'amour entre Mædeli et Hansli. En échange du coffret, Mædeli donne à l'ami son bouquet, ce qui équivaut à un engagement !
Le duo est interrompu par les deux compagnes de Mædeli, qui annoncent le retour de Kœbi irrité. Pendant le repas qui suit, on parle du bal qui doit avoir lieu le lendemain soir au village. Kœbi demande à Mædeli la première danse ; elle répond qu'elle l'a promise à Hansli. La colère du berger monte.
Les filles s'en vont. Les deux hommes restent. L'air est lourd d'orage. Hansli se montre tout d'abord patient ; il veut laisser passer l'accès de colère de l'autre. Mais Kœbi découvre le bouquet que Hansli a caché dans sa veste et sa colère dès lors ne connaît plus de bornes. Il s'empare du bouquet ; Hansli veut le lui arracher. Courte lutte, au bout de laquelle Hansli reste étendu sans vie. Kœbi est atterré de son acte ; mais il faut en faire disparaître les traces, et tandis que le rideau baisse, il traîne le cadavre de son compagnon vers le torrent, vers l'abîme qui ne rend pas ce qu'on y jette.
Le second acte se passe le soir sur la place de Rüti. On danse, on boit, on chante. Mædeli, à l'écart, est soucieuse : Hansli, qui devait venir, n'a pas encore paru. A sa place, c'est Kœbi qui arrive seul. Le temps se gâte, le foehn s'élève, souffle des lampions. Le berger est d'humeur sombre. Il a soif, il boit beaucoup, comme pour s'étourdir.
On lui demande où est Hansli. Il ne sait. Mædeli, vexée de l'abandon de son amoureux, danse avec Kœbi. Mais elle aussi interroge, affolant le meurtrier. Le vent souffle maintenant en rafales.
Mais qu'est cela ? Un pâtre essoufflé arrive, annonçant que la Linth a déposé sur ses bords un cadavre, et presque aussitôt on apporte le corps sur une civière. D'un coup d'œil, Mædeli l'a reconnu : c'est son fiancé ! Kœbi est comme figé par la terreur. Un cortège se forme pour accompagner la pauvre dépouille, tandis que sonne le glas.
Kœbi est resté. L'aubergiste attribue son attitude hébétée au chagrin que lui cause la mort de son ami. Le meurtrier veut boire encore, il donne maintenant des signes d'hallucination et de folie. Il prononce des mots sans suite, des propos étranges et compromettants. L'aubergiste met les volets, tout le monde rentre au logis ; Kœbi demeure seul sur la place. Soudain une apparition verdâtre se dresse sur son chemin. Il croit voir sa victime, il aperçoit la marque de ses doigts sur le cou de Hansli ; il demande pardon, il implore. Hansli l'invite à boire avec lui, il le provoque à la lutte. Kœbi s'élance contre la vision qui lui étreint la gorge et l'étouffe. Puis le fantôme disparaît.
Au cri que Kœbi a poussé en tombant, les fenêtres se sont ouvertes ; des voix s'interrogent dans la nuit profonde. « C'est le vent. » conclut l'aubergiste, et les fenêtres se referment, tandis que le rideau baisse lentement. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ARMÉE D'ITALIE (L’)
Cantate pour soli, choeurs et orchestre composée à l'occasion de la victoire de Solférino (24 juin 1859), paroles de Louise Colet, musique de Jules Cohen, créée au Théâtre-Lyrique le 27 juin 1859 par Mme Meillet-Meyer, MM. Michot et Raynal.
ARMÉE DES VIERGES (L’)
Opérette en trois actes, paroles d’Ernest Depré et Louis Héral, musique d’Émile Pessard, représentée aux Bouffes-Parisiens le 15 octobre 1902.
ARMIDE
Drame héroïque en cinq actes de Philippe Quinault d’après Gerusalemme liberata du Tasse, musique de Christoph-Willibald Gluck.
Créé à l'Opéra (seconde Salle du Palais Royal) le 23 septembre 1777.
Mmes LEVASSEUR (Armide), DURANCY (la Haine), CHATEAUNEUF (Sidonie), LE BOURGEOIS (Phénice), SAINT-HUBERTY - débuts - (un Démon, un Plaisir), GAVAUDAN (une Naïade, Lucinde).
MM. LEGROS (Renaud), GELIN (Hidraot), LAINE (le Chevalier Danois), LARRIVEE (Ubalde), TIROT (Artémidor), DURAND (Aronte).
Ballets réglés par NOVERRE, dansés par Mlles GUIMARD, HASSELIN, MM. VESTRIS, GARDEL et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Louis-Joseph FRANCOEUR.
Reprises à l'Opéra : salle Montansier, en 1811 ; salle Le Peletier, en décembre 1825, divertissements de Pierre Gardel, décors de Charles Cicéri, costumes d'Hippolyte Lecomte.
Première au Palais Garnier, le 12 avril 1905 (338e représentation à l'Opéra) (répétition générale le 09 avril), dans une mise en scène de Pedro Gailhard. Ballets réglés par Joseph Hansen. Décors d'Eugène Carpezat (1er acte), Amable (2e et 5e actes), Marcel Jambon et Alexandre Bailly (3e et 4e actes). Costumes de Charles Bianchini et Charles Bétout.
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12.04.1905 338e |
14.06.1905*
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23.11.1905** (2e acte seul) |
07.04.1906
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04.03.1907***
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28.05.1907**** (2e acte seul) |
Armide |
BRÉVAL |
BRÉVAL |
BRÉVAL |
BRÉVAL |
LITVINNE |
LITVINNE |
la Haine |
FÉART |
FÉART |
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FÉART |
FÉART |
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Sidonie |
LINDSAY |
LINDSAY |
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LINDSAY |
LAUTE |
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Phénice |
DUBEL |
DUBEL |
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DUBEL |
MANCINI |
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la Naïade |
A. VERLET |
A. VERLET |
A. VERLET |
A. VERLET |
A. VERLET |
A. VERLET |
Lucinde (démon) |
DEMOUGEOT |
DEMOUGEOT |
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DEMOUGEOT |
DEMOUGEOT |
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un Plaisir |
AGUSSOL |
AGUSSOL |
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AGUSSOL |
AGUSSOL |
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l’Amante Heureuse |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
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LAUTE |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
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l’Echo |
MATHIEU |
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Mélisse |
VIX |
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Renaud |
AFFRE |
AFFRE |
AFFRE |
AFFRE |
AFFRE |
AFFRE |
Hidraot |
DELMAS |
DELMAS |
NOTÉ |
NOTÉ |
NOTÉ |
DELMAS |
Chevalier Danois |
SCAREMBERG |
SCAREMBERG |
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SCAREMBERG |
DUBOIS |
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Ubalde |
Dinh GILLY |
Dinh GILLY |
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Dinh GILLY |
Dinh GILLY |
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Artémidor |
CABILLOT |
CABILLOT |
CABILLOT |
CABILLOT |
CABILLOT |
CABILLOT |
Aronte |
RIDDEZ |
RIDDEZ |
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RIDDEZ | ||
2 Officiers |
RAGNEAU STAMLER |
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Ballets |
ZAMBELLI SANDRINI |
ZAMBELLI SANDRINI |
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ZAMBELLI SANDRINI |
ZAMBELLI SANDRINI |
COUAT MEUNIER |
Chef d’orchestre |
TAFFANEL |
TAFFANEL |
TAFFANEL |
Paul VIDAL |
Paul VIDAL |
H. BÜSSER |
* Danse : Mlles ZAMBELLI (un Plaisir), SANDRINI (une Bergère), BEAUVAIS, HIRSCH, BARBIER (les Furies), L. MANTE (un Berger), SIRÈDE, RICOTTI (Naïades).
Mlles Viollat, G. Couat, Meunier, Billon, L. Couat, Klein, Rouvier, Urban, Dockes, Bouissavin, Guillemin, Parent, Demaulde, Coudaire, Didier, Mestais, S. Mante, B. Mante, V. Hugon, Moormans, Vinchelin.
MM. Girodier, Régnier, Ch. Javon, Cléret, Férouelle, Domengie, G. Ricaux, A. Aveline, Moreau.
** 2e acte donné lors d'une représentation de gala en l'honneur de Carlos Ier de Portugal. Danse : Mlles Viollat, G. Couat, Meunier, Billon, L. Couat, Klein, Rouvier.
*** Danse : Mlles ZAMBELLI (un Plaisir), SANDRINI (une Bergère), BEAUVAIS, BARBIER, DOCKES (les Furies), L. MANTE (un Berger), SIRÈDE, RICOTTI (Naïades).
Mlles G. Couat, Meunier, L. Couat, Bouissavin, Guillemin, Demaulde, Jonson, Coudaire, Lozeron, Keller, Mouret, Bonnot, Boos, S. Mante, B. Mante, Parent, Mestais, V. Hugon, Moormans, Louppe, Regnier, Vinchelin.
MM. Girodier, Ch. Javon, Férouelle, Domengie, A. Aveline, Milhet, Moreau, P. Baron, Leblanc.
**** 2e acte donné lors d'une représentation de gala en l'honneur de Haakon VII de Norvège et Maud de Galles. Danse : Mlles G. Couat, Meunier, Billon, L. Couat, Urban, Johnsson, Lozeron, Keller, Sirède, Ricotti.
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17.02.1909 388e |
22.02.1909*
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24.10.1910**
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17.02.1913 394e |
28.02.1913***
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Armide |
Agnès BORGO |
Agnès BORGO |
Marthe CHENAL |
MERENTIÉ |
MERENTIÉ |
la Haine |
LE SENNE |
LE SENNE |
LE SENNE |
DAUMAS |
DAUMAS |
Sidonie |
LAUTE-BRUN |
LAUTE-BRUN |
LAUTE-BRUN |
LAUTE-BRUN |
LAUTE-BRUN |
Phénice |
CARLYLE |
CARLYLE |
L. MANCINI |
DUBOIS-LAUGER |
DUBOIS-LAUGER |
la Naïade |
Yvonne GALL |
Yvonne GALL |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
Berthe MENDÈS DE LÉON |
Lucinde (démon) |
CAMPREDON |
CAMPREDON |
CAMPREDON |
TECLAR |
TECLAR |
un Plaisir |
COURBIÈRES |
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COURBIÈRES |
COURBIÈRES |
l’Amante Heureuse |
COURBIÈRES |
COURBIÈRES |
COURBIÈRES |
COURBIÈRES |
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l’Echo |
MATHIEU |
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MATHIEU |
MATHIEU |
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Mélisse |
Rôle coupé à partir de la 339e |
Rôle coupé à partir de la 339e |
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Renaud |
MURATORE |
MURATORE |
MURATORE |
ALTCHEWSKY |
ALTCHEWSKY |
Hidraot |
DANGES |
DANGES |
DANGES |
DANGES |
DANGES |
Chevalier Danois |
DUBOIS |
DUBOIS |
DUBOIS |
DUBOIS |
DUBOIS |
Ubalde |
DUCLOS |
DUCLOS |
TEISSIÉ |
DUCLOS |
DUCLOS |
Artémidor |
GONGUET |
GONGUET |
GONGUET |
GONGUET |
GONGUET |
Aronte |
TRIADOU |
TRIADOU |
TRIADOU |
TRIADOU |
TRIADOU |
2 Officiers |
RAGNEAU DINARD |
CHAPPELON ROLLAND |
CHAPPELON REY |
CHAPPELON REY |
CHAPPELON REY |
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Ballets |
ZAMBELLI A. BONI |
ZAMBELLI A. BONI |
ZAMBELLI URBAN |
ZAMBELLI A. BONI |
ZAMBELLI A. BONI |
Chef d’orchestre |
H. BÜSSER |
H. BÜSSER |
H. RABAUD |
P. VIDAL |
P. VIDAL |
* Danse : Mlles ZAMBELLI (un Plaisir), Aïda BONI (une Bergère), MEUNIER, DOCKÈS, GUILLEMIN (les Furies), L. PIRON (un Berger), SIRÈDE, DIDIER (Deux Naïades).
Mlles Meunier, Billon, Johnsson, Urban, L. Couat, De Moreira, H. Laugier, Cochin, Schwarz, B. Marie, Bremont, Mouret, M. Lequien, B. Mante, S. Mante, S. Kubler, J. Laugier, Even, Y. André, Poncet, Charrier, Marcelle, Milhet.
** Danse : Mlles ZAMBELLI (un Plaisir), URBAN (une Bergère), BARBIER, DOCKÈS, GUILLEMIN (les Furies), L. PIRON (un Berger), LOZERON, B. KERVAL (Deux Naïades).
Mlles Johnsson, De Moreira, H. Laugier, Cochin, Schwarz, B. Marie, Dockès, Guillemin, Brémont, Mouret, M. Lequien, B. Mante, S. Mante, S. Kubler, J. Laugier, Even, Charrier, Soutzo, J. Kats, S. Franck, B. Lequien, Poncet.
*** Danse : Mlles ZAMBELLI (un Plaisir), Aïda BONI (une Bergère), BARBIER, GUILLEMIN, DOCKÈS (les Furies), L. PIRON (un Berger), SIRÈDE, B. KERVAL (Deux Naïades).
Mlles Schwarz, J. Laugier, M. Lequien, Mouret, Guillemin, Even, C. Bos, E. Roger, Rouvier, Douckès, G. Franck, G. Kats, B. Lequien, S. Kubler, Sauvageau, Charrier, Milhet, B. Mante, S. Mante, M. Noinville, Valsi, Roquigny, Maupoix. MM. Friant, Fraissé, P. Baron, Leblanc, Pacalet, Cuvelier, Péricat, Precheur, Richaume.
La 399e représentation à l'Opéra eut lieu le 29 mars 1913, avec la distribution de la reprise de 1913, sauf :
Mmes KIRSCH (Armide), CARO-LUCAS (la Haine).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Armide : Mmes SAINT-HUBERTY (1790), ARMAND (1805), MAILLARD (1811), GRASSARI (1825), DORUS-GRAS (1837), LITVINNE (1907).
la Haine : Mmes CHOLLET (1805), BRANCHU (1811), JAWURECK (1821), QUINEY (1825).
Renaud : MM. DUFRENNE (1805), LAYS (1811), A. NOURRIT (1825).
Hidraot : MM. DERIVIS (1805), DABADIE (1825), NOTÉ (1905), DINH-GILLY (1907).
Chevalier Danois : NOURRIT (1811), MASSOL (1825).
399 représentations à l’Opéra dont 62 au Palais Garnier au 31.12.1961.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 07 novembre 1905 avec Mmes Félia Litvinne (Armide), Bourgeois (la Haine), Maubourg (Phénice), Carlhant (Sidonie), C. Eyreams (Mélisse et un plaisir), Das (la Naïade), M. Lambert (une amante heureuse), MM. Laffitte (Renaud), Maurice de Cléry (Ubalde), Bourbon (Hidraot), Altchewsky (le chevalier danois), François (Aronte), Dognies (Artemidore).
« Le sujet d'Armide ne pouvait guère être accepté par le public sans les paroles de Quinault, que Lully avait mises en musique un siècle auparavant, et qui, d'ailleurs, se prêtaient merveilleusement au travail de la composition musicale. Aussi Gluck les conserva-t-il en les traitant selon la nature de son génie, et en usant des ressources que les progrès de l'art mettaient à sa disposition. Il fit un chef-d’œuvre. Quoique cet ouvrage fût représenté au moment le plus vif de la querelle des gluckistes et des piccinnistes, le succès alla toujours croissant et devint un véritable enthousiasme. Il y a, dans la partition d'Armide, une grâce voluptueuse et une peinture des sentiments tendres, qui prouvent la souplesse du talent de Gluck, malgré l'opinion de l'abbé Arnaud, qui disait à son sujet qu'Hercule était plus habile à manier la massue que les fuseaux. Les deux airs : On s'étonnerait moins que la saison nouvelle, et Ah ! si la liberté me doit être ravie, figurent dans tous les répertoires classiques. Le chœur des Jardins d'Armide : Les plaisirs ont choisi pour asile... offre une harmonie rythmée d'un grand effet. Le menuet et la gavotte ont été longtemps populaires. En donnant à l'acteur Larrivée le rôle ingrat du chevalier danois, Gluck lui avait dit : « Un seul vers vous dédommagera, je l'espère, de votre complaisance. » C'était le vers :
Notre général vous rappelle.
Jamais prédiction ne fut mieux accomplie ; le vers en question produisit un effet immense. Gluck écrivait au bailli du Rollet, à propos d'Armide : « L'ensemble de l'Armide est si différent de celui de l'Alceste, que vous croiriez qu'ils ne sont pas du même compositeur ; aussi ai-je employé le peu de suc qui me restait pour achever l’Armide ; j'ai tâché d'y être plus peintre et plus poète que musicien ; enfin, vous en jugerez si on veut l'entendre. Je vous confesse qu'avec cet opéra j'aimerais à finir ma carrière ; il est vrai que, pour le public, il lui faudra au moins autant de temps pour le comprendre qu'il lui en a fallu pour comprendre l'Alceste. Il y a dans l'Armide une espèce de délicatesse qui n'est pas dans l'Alceste ; car j'ai trouvé le moyen de faire parler les personnages de manière que vous connaitrez d'abord, à leur façon de s'exprimer, quand ce sera Armide qui parlera ou une suivante, etc. » Aucun critique n'a mieux jugé Gluck que lui-même en cette occasion.
Dans cet opéra, Gluck, continuant la révolution musicale qu'il avait commencée en subordonnant le chant à la vérité de l'expression dramatique, s'écarta du plan suivi par Lulli et montra la même énergie de style, le même art dans la distribution des instruments, la même science d'harmonie, toutes choses qui avaient paru si nouvelles dans Orphée, Iphigénie et Alceste. Il avait alors soixante et un ans, et attendait encore qu'on rendît justice à son génie. Les diatribes, les attaques de toutes sortes contre sa personne et sa musique semblaient redoubler à chaque production nouvelle ; les musiciens et les gens de lettres s'acharnaient après lui avec une fureur sans exemple, et on ne lui pardonnait pas d'avoir voulu réformer le goût et les spectacles de notre nation. Parce que Gluck plaçait la vérité de la déclamation au-dessus de ces mélodies ou de ces airs de danse qui ne s'appliquent qu'à charmer l'oreille et qui forment l'essence de la musique italienne, on lui reprocha de vouloir bannir le chant de la musique ; le mot d'ordre devint celui-ci : « Il n'y a pas de chant dans la musique de Gluck. » La preuve qu'il y en avait, c'est que toute l'Europe a chanté les airs d'Orphée, d'Alceste, et ceux d'Armide. N'importe, on fit venir d'Italie à Paris Piccinni, qui devait apprendre aux Français ce que c'était que du chant, et la guerre commença, guerre inconcevable, qui jamais n'eut sa pareille et qui, lorsqu'on en suit les péripéties dans les mémoires et les gazettes du temps, fait croire que notre pays était devenu fou. Rapporter tout ce qui s'est imprimé de sottises, tout ce qui s'est échangé d'injures, de quolibets, d'épigrammes, à propos de ces deux hommes de génie, Gluck et Piccinni ; décrire l'acharnement, le délire qui s'était emparé des combattants, est impossible. Plus d'un, forcé de mettre l'épée à la main, au café ou au théâtre, est resté sur le carreau, percé de part en part, pour n'avoir pas trouvé que Gluck eût suffisamment de chant, ou Piccinni suffisamment d'énergie. La querelle reprit de plus belle lorsque parut l'Armide de Gluck, et les piccinnistes, se changeant en lullistes, se mirent à raisonner devant le public mélopée, mélodie, harmonie, récitatif mesuré, etc., employant tout l'arsenal de ces mots prétendus scientifiques, qui font croire aux ignorants que d'autres ignorants en savent plus qu'eux. Le plus infatué de tous les pédants du XVIIIe siècle, La Harpe, était avec Marmontel à la tête des lullistes ; Arnaud et Sicard étaient les coryphées du parti des gluckistes ; ceux-ci répandaient leurs écrits sous le couvert de l'Anonyme de Vaugirard. La Harpe ayant rendu compte, dans le Journal de politique et de littérature, de la première représentation d'Armide, en cuistre qui n'entend pas un mot à la musique (bien qu'il voulût prouver à Gluck lui-même qu'il ignorait les éléments de son art), celui-ci lui décocha une lettre qui fit beaucoup de bruit, et dans laquelle on remarque ce qui suit : « J'ai été confondu en voyant que vous aviez plus appris sur mon art en quelques heures de réflexion, que moi après l'avoir pratiqué pendant quarante ans. Vous me prouvez, monsieur, qu'il suffit d'être homme de lettres pour parler de tout. Me voilà bien convaincu que la musique des maîtres italiens est la musique des maîtres par excellence, que le chant, pour plaire, doit être régulier et périodique, et que même dans ces moments de désordre où le personnage chantant, animé de différentes passions, passe successivement de l'une à l'autre, le compositeur doit conserver le même motif de chant. » La Harpe, fort maltraité dans cette affaire, riposta en vers. Voici la poésie qu'on lui attribue, adressée à l'Anonyme de Vaugirard :
Je fais, monsieur, beaucoup de cas
De cette science infinie
Que, malgré votre modestie,
Vous étalez avec fracas,
Sur le genre de l'harmonie
Qui convient à nos opéras.
Mais tout cela n'empêche pas
Que votre Armide ne m'ennuie.
Armé d'une plume hardie,
Quand vous traitez du haut en bas
Le vengeur de la mélodie,
Vous avez l’air d'un fier-à-bras ;
Et je trouve que vos débats
Passent, ma foi, la raillerie ;
Mais tout cela n'empêche pas
Que votre Armide ne m'ennuie.
Le fameux Gluck, qui, dans vos bras,
Humblement se jette et vous prie,
Avec des tours si délicats,
De faire valoir son génie,
Mérite sans doute le pas
Sur les Amphions d'Ausonie :
Mais tout cela n'empêche pas
Que votre Armide ne m'ennuie.
A quoi il fut répondu, par une pièce intitulée : Vers d'un homme qui aime la musique et tous les instruments, excepté La Harpe.
J'ai toujours fait assez de cas
D'une savante symphonie,
D'où résultait une harmonie
Sans effort et sans embarras.
De ces instruments hauts et bas,
Quand chacun fait bien sa partie,
L'ensemble ne me déplaît pas ;
Mais, ma foi ! La Harpe m'ennuie.
Chacun a son goût ici-bas :
J'aime Gluck et son beau génie,
Et la céleste mélodie
Qu'on entend à ses opéras.
De vos Amphions d'Ausonie
La période et son fatras
Pour mon oreille ont peu d'appas ;
Et surtout La Harpe m'ennuie.
Quant à Marmontel, comme il s'était aussi montré fort agressif, on n'eut garde de l'oublier. On lui décocha le trait que voici :
Ce Marmontel si long, si lent, si lourd,
Qui ne parle pas, mais qui beugle,
Juge la peinture en aveugle
Et la musique comme un sourd.
Ce pédant à si triste mine,
Et de ridicules bardé,
Dit qu'il a le secret des beaux vers de Racine :
Jamais secret ne fut si bien gardé.
Mais de toutes les parodies, brochures, épigrammes, chansons, etc., qu'inspira cette querelle mémorable, le morceau le plus spirituel est peut-être certaine lettre écrite à La Harpe sous le nom, dans le style et avec l'orthographe d'un serpent de village. On ignore qui en est l'auteur, « Monsieur, y est-il dit, j'avons l'honneur de vous faire une lettre pour me dépêcher de vous apprendre une chose qui vous intéressera beaucoup : c'est qu'il faut vous dire que je sommes serpent de ma paroisse, et que notre curé, qui s'amuse à lire les gazettes, n'a pas de plus grand plaisir que de les lire tout haut, à cette fin que je l'entendions et que nos enfants en profitions itou. L'autre soir y lisait le journal de..., j'avons oublié son nom ; car je ne l'avons entendu nommer que c'te fois-là. Tant il y a que ça part de votre pleume. Y avait là-dedans tout plein de belles choses, car je n'y comprenions goutte, et de pauvres gens comme nous ne sont pas faits pour entendre tous ces baragouinages-là ; ça parlait contre M. Guelouque, et ça disait comme ça que gnia pas de chant dans ses airs ; que la mélodie est la même chose que l'harmonie ; que pour faire pleurer le monde il faut faire des accords ; enfin, tout plein d'autres choses que je trouvions bian dites ; car tout ça venait pesle-mesle l'un sur l'autre, et moi je trouve ça mieux à cause que je dis à part moi : Eh bien, voyez ! je n'aurions pourtant pas dit ça. Et puis, j'étions content encore, parce que j'étais fâché contre ce biau M. Guelouque, à cause que M. le curé, qui l'aime bian, comme je vous le disais, m'avait prêté un air de son plus nouveau opéra, et que ce diable d'air ne pouvait pas aller sur mon serpent... » La lettre continue sur ce ton de plaisanterie ingénieuse ; elle frappa si juste que La Harpe, étourdi du coup, et voyant bien d'ailleurs que les dissertations musicales ne lui étaient pas favorables, retourna à ses tragédies.
Pourtant cette Armide qui causait tant de tapage, Gluck avait été bien près de ne pas la donner au théâtre. En dépit de La Harpe et de sa critique, elle fut accueillie avec l'enthousiasme que devait inspirer un pareil chef-d’œuvre. Quelques vieux amateurs, dilettanti du premier quart de ce siècle, se rappellent les reprises de cet opéra célèbre, et parlent encore avec chaleur de la rare perfection que mettaient Nourrit et Mme Branchu à interpréter la poésie de Quinault et la déclamation rapide et accentuée de Gluck. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Demi-succès. — Reprises : 1802, 1837.
Gluck a transporté dans Armide l'ouverture et plusieurs morceaux de sa partition italienne Telemacco ; le second air de la Haine est emprunté à l'air avec chœur que chante Pallas dans Paride ed Elena. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
« Principaux personnages : Le chevalier Renaud, de la suite de Godefroid de Bouillon, à la première croisade ; Hidrast, roi de Damas ; Ubalde et le chevalier Danois, compagnons de Renaud ; Armide, magicienne, héritière du trône de Damas.
La scène se passe à Damas et au palais enchanté d'Armide, au temps de la première croisade.
Armide est une féerie à grand spectacle dont le livret, écrit par Quinault au XVIIe siècle, avait été mis déjà en musique par Lully. Ce « drame héroïque », dont le personnage central est une magicienne, est tout naturellement plein de magie, d'apparitions, de transformations à vue, qui en rendent la mise en scène fort difficile. Aussi n'est-il que rarement repris, en dépit des beautés musicales de premier ordre qu'il renferme. En voici, en quelques mots, la fable.
Godefroid de Bouillon tient Damas assiégée. La ville serait déjà en son pouvoir, n'étaient les enchantements de la magicienne Armide, auxquels succombent, l'un après l'autre, tous les chevaliers. Un seul est jusqu'ici resté insensible à la puissance de l'enchanteresse, l'invincible Renaud, et ce seul insuccès suffit à empoisonner le triomphe d'Armide. Jamais jusqu'ici la farouche païenne n'a connu la puissance de l'amour, mais cette résistance à ses charmes l'irrite et la pousse à tout risquer pour triompher de l'indifférence de Renaud.
Hidrast, roi de Damas, pousse Armide à se marier. Elle refuse et déclare que seul le vainqueur de Renaud pourra prétendre à sa main.
Or, voici qu'arrive un porteur de mauvaises nouvelles : mortellement blessé, Aronte vient annoncer que Renaud a réussi à délivrer les chevaliers tombés en la puissance d'Armide et qu'elle tenait dans les fers. Le premier acte s'achève sur les menaces de vengeance d'Armide et d'Hidrast.
La scène, au second acte, représente une campagne agréable, où la rivière forme une île. Renaud est là avec un compagnon. Il ignore que les enchantements d'Armide l'ont attiré en ce lieu. Il renvoie Artémidore en nous apprenant qu'il va partir, banni par Godefroid de Bouillon pour un acte d'indiscipline.
De l'autre côté de la scène, Hidrast et Armide surveillent leur victime sans être vus. Ils appellent à leur aide les démons travestis en nymphes et en naïades pour venir à bout de Renaud, qui vient de s'endormir. Ici, ballet et scène d'enchantement. Renaud est lié de chaînes fleuries, puis lorsque les démons se sont retirés après avoir accompli leur office, Armide approche, un dard à la main, et s'apprête à percer son ennemi. Elle chante l'air célèbre : « Enfin, il est en ma puissance... » Mais, ô prodige ! le fer échappe de sa main, elle se trouble. Victime de son propre piège. c'est elle maintenant qui succombe à l'amour. Au lieu de frapper sa victime, elle ordonne aux zéphirs de la transporter avec elle dans un désert reculé que son art transformera en un lieu de délices.
Le troisième acte se passe au désert. Armide lutte encore contre l'amour qui la subjugue. Elle fait appel à la Haine, qui se présente et s'apprête à tuer l'amour en son cœur. Mais, à l'instant suprême, elle refuse de laisser s'accomplir le prodige et renvoie la Haine pour s'abandonner toute entière à l'Amour. Cet acte, comme tous les autres, amène un ballet et diverses diableries.
Le quatrième acte n'est que diableries d'un bout à l'autre. Ubalde et le chevalier Danois, partis à la recherche de Renaud, sont arrivés devant le palais où le héros s'attarde aux bras d'Armide, dans la mollesse et la volupté. Ils lui apportent un bouclier de diamant, dont l'aspect magique dissipe les enchantements et un sceptre d'or doué d'une vertu analogue. Mais eux-mêmes risquent à tour de rôle de succomber aux prestiges de la magicienne. Des démons se présentent à eux sous les traits de l'amie qu'ils ont laissée au pays. Si la présentation était simultanée, ils seraient sans doute perdus, mais le librettiste a eu la prudence de n'en faire tenter qu'un à la fois, de sorte qu'il en reste toujours un de sens rassis pour faire évanouir au moment suprême l'apparition, grâce au sceptre magique. Cet acte des « jardins d'Armide » n'est rempli que par cette sorcellerie symétrique en partie double, agrémentée, il est vrai, d'un ballet exquis.
Le véritable drame est tout entier dans le cinquième acte, un des plus beaux et des plus dramatiques que connaisse le théâtre lyrique. Renaud et Armide sont réunis dans le palais enchanté. Paré de guirlandes de fleurs, le héros est totalement oublieux de la Gloire et de la Patrie. Au début de l'acte, Armide lui fait ses adieux pour une absence momentanée. Scène d'amour et de tendresse. Pour lui faire prendre patience, l'enchanteresse appelle les Plaisirs et les amants fortunés, chargés de distraire l'ami par leurs chants et leurs danses.
Après ce divertissement, arrivent Ubalde et le chevalier Danois. Ubalde présente à Renaud le bouclier de diamant, qui dessille ses yeux et lui révèle la honte de sa situation. Le héros arrache ses guirlandes de fleurs, prend le bouclier et l'épée et s'éloigne avec ses compagnons.
Comme il sort, survient Armide qui s'efforce de le retenir. Pleurs, supplications, menaces, tout est vain. Renaud part et Armide, désespérée, ordonne aux démons de détruire le palais construit pour abriter son bonheur. Tout s'effondre et la magicienne disparaît, emportée par un char volant. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ARMIDE
Parodie en quatre actes, de l'opéra de Gluck, livret de Pierre Laujon et Riccoboni fils, musique de vaudevilles, créée à Paris, Théâtre-Italien, le 11 janvier 1762. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 04 février 1762.
« De toutes les parodies d'Armide, celle-ci est la plus connue et celle qui a eu le plus de succès. On l'a quelquefois attribuée à Jacques Bailli, garde des tableaux du roi, dont les productions dans le genre bouffon eurent une vogue passagère. Au lever du rideau, le théâtre représentait une place publique, avec les apprêts d'une fête. Un feu d'artifice, prêt à être tiré, occupait le fond, et on lisait en gros caractères, à différentes fenêtres des maisons : PLACES À LOUER POUR LE FEU. Ce décor excitait, paraît-il, l'hilarité générale. La métamorphose du personnage de la Haine en médecin était fort applaudie. Six apothicaires apparaissaient, ayant chacun un mortier à la main, sur lequel étaient leurs armes, deux vipères. Au lieu du bouclier de diamants qu'on présente à Renaud, pour lui ouvrir les yeux sur la honte de son esclavage et pour le rappeler à son devoir, le chevalier danois dit à Ubald : « Bats la générale, morbleu ! il la reconnaîtra. » Ce trait ne manquait pas son effet sur le public. On bat la générale, et Renaud sort de son long assoupissement. Au moment où il abandonne Armide, elle s'écrie : « Arrête... Renaud ! ô ciel ! un fauteuil, que je m'évanouisse ! »
Dans l'opéra d'Armide, Quinault semble trop accorder au charme puissant des yeux d'Armide, et trop peu à la valeur que Renaud a dû faire paraître en la quittant. La parodie relève ces deux défauts, et fait dire à Renaud dans l'avant-dernière scène :
Partons, mais généreusement,
Et paraissons être content,
Afin qu’à jamais l'on s'écrie
Que Renaud mille fois montra
Plus de cœur dans sa parodie
Qu'il n'en fit voir à l'Opéra.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARMIDE ET RENAUD
Tragédie lyrique en un prologue cinq actes, paroles de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée pour la première fois, à l'Opéra de Paris, le 15 février 1686.
« Le style de la pièce est élégant ; les situations intéressent ; l'allégorie s'y développe en inventions agréables. L'exposition est très belle : Armide est plongée dans une sombre tristesse ; deux confidentes lui vantent sa gloire et lui rappellent ses succès dans le camp de Godefroi, où les plus vaillants guerriers sont tombés en sa puissance. Mais elle reste insensible à ces froides consolations ; elle ne triomphe pas du plus vaillant de tous. Viennent ensuite des morceaux admirables et des traits sublimes, qui rappellent presque le grandiose cornélien :
Le vainqueur de Renaud, si quelqu'un le peut être,
Sera digne de moi.
Puis, le monologue si connu :
Enfin, il est en ma puissance, etc.
Il n'a pas été compris par Lulli à la façon de Gluck, ni traité, il est vrai, avec la passion vigoureuse et mouvementée du maître allemand ; cependant c'est une belle déclamation. Dans l'opéra de Lulli, Armide chante comme une princesse ; dans celui de Gluck, l'héroïne est une femme pleine de sa passion. Le rôle d'Armide est un de ceux qui se prêtent le mieux aux développements de la passion tragique, comme dans la scène où Renaud se sépare d'Armide. (Voyez le IVe livre de l’Enéide). L'auteur y suit de près Virgile, son modèle. Armide fait ressortir son caractère altier, lorsque, maîtresse du sort de Renaud, elle s’indigne d'être obligée de s'avouer que le héros ne doit qu'à ses enchantements tout l'amour qu'il lui montre. Dans cette pensée humiliante, elle voudrait le haïr et appelle la Haine à son secours. De là une magnifique allégorie, qui produisait un grand effet sur la scène. Cette pièce présente cependant un défaut capital : le quatrième acte y forme un épisode, une digression, qui ralentit l'action, pour donner plus de place à la danse et à la mise en scène. L'auteur s'y inspire du Tasse, faisant revenir Renaud à lui-même, à la seule vue du bouclier de diamant qui lui montre l'état d'énervement où il est tombé. Cette idée ingénieuse, excellente dans une épopée, aurait dû être remplacée au théâtre par les luttes intérieures d'un jeune héros qui hésite entre l'amour et la gloire.
Ce fut par l'opéra d'Armide que Quinault termina sa carrière de poète lyrique. Il eut, comme Racine, l'avantage de finir par son chef-d’œuvre. Le second acte est des plus saisissants ; Armide, prête à poignarder Renaud endormi, récite un monologue admirable ; et, bien que Boileau ait dit que les vers de Quinault étaient des
... Lieux communs de morale lubrique
Que Lulli réchauffa du feu de sa musique,
on s'accorde généralement à rendre justice au poète. Le quatrième acte est un chef-d’œuvre et suffirait seul à mettre tout l'ouvrage au premier rang ; il fut également le triomphe de Quinault, de Lulli et de Mlle Le Rochois, l'actrice chargée du rôle d'Armide. On raconte que le musicien obligea le poète à le refaire jusqu'à cinq fois. Soit par ce motif, soit, comme on l'a dit, par des scrupules religieux, il est certain que Quinault se dégoûta du théâtre, et que, quelques instances que lui fit Lulli, il dit adieu pour toujours à la scène.
Le poème d'Armide est de ceux que Lulli a traités avec plus de bonheur. Jamais ouvrage de musique n'avait obtenu jusque-là une telle vogue, car il fut représenté pendant quatre-vingts ans avec un égal succès. Et pourtant la première représentation avait été froidement accueillie. La cour s'était abstenue d'y assister, et le public courtisan, croyant à quelque disgrâce du musicien, n'osa point manifester son opinion sur l'œuvre nouvelle. Le prologue, tout à la louange du roi, comme le voulait l'usage, fut seul couvert d'applaudissements ; le chœur si gracieux
Dès qu'on le voit paraître,
De quel cœur n'est-il pas le maître ?
pouvait, sans compromettre personne, être bien reçu. Mais le prologue terminé, les marques d'approbation cessèrent.
La fameuse Mlle Le Rochois, qui jouait le rôle d'Armide, était très petite et d'une figure assez commune. Elle paraissait, dans le premier acte, entre les deux actrices les plus belles et de la plus riche taille qu'on eût encore vues au théâtre, Mlles Moreau et Desmâtins, qui lui servaient de confidentes. Mais aussitôt que Mlle Le Rochois ouvrait les bras, et qu'elle levait la tête d'un air fier et irrité, en s'écriant :
Je ne triomphe pas du plus vaillant de tous :
L'indomptable Renaud échappe à mon courroux,
la réalité faisait place à l'illusion, et les deux confidentes étaient entièrement éclipsées ; on ne voyait plus que la grande actrice sur le théâtre, qu'à elle seule elle paraissait remplir. Mais c'est surtout dans la cinquième scène du second acte, quand elle levait le poignard, prête à percer le sein de Renaud endormi sur un lit de verdure, que le ravissement était à son comble. La fureur l'animait à l'aspect de l'infidèle ; puis l'amour s'emparait de son cœur, et ces deux sentiments l'agitaient tour à tour ; mais la pitié, la tendresse l'emportaient à la fin, et l'amour restait vainqueur. Alors, que de mouvements, que d'expressions différentes dans les yeux et le visage d'Armide, pendant ce long monologue, qui commence par ces deux vers :
Enfin, il est en ma puissance
Ce fatal ennemi, ce superbe vainqueur !
On voyait tous les spectateurs immobiles, saisis de frayeur, jusqu'à ce que l'air de violon qui termine la scène leur permit enfin de respirer. Cependant, à cette première représentation, aucun applaudissement n'osa éclater. Lulli, désolé, crut s'être trompé. Qu'on juge de l'état où il se trouvait en voyant s'écouler silencieusement la foule, lui qui, de son propre aveu, aurait tué l'homme qui lui aurait dit que la musique d'Armide était mauvaise. En effet, les airs de ballet offrent des rythmes vraiment originaux, auxquels la célèbre Camargo devait prêter plus tard tant de grâce et de légèreté. Plusieurs des airs d'Armide figurent avec honneur dans les répertoires classiques, entre autres la mélodie gracieuse : La chaîne de l'hymen m'étonne, et le récitatif empreint d'une belle expression tragique : Le perfide Renaud me fuit ; tout perfide qu'il est, mon lâche cœur le suit.
Le lendemain de cette chute apparente, Lulli fit jouer pour lui seul son opéra. Cette singularité fut rapportée à Louis XIV, qui jugea que, puisque Lulli trouvait l'ouvrage bon, il devait l'être effectivement, et il en ordonna une nouvelle exécution. Alors la cour et la ville applaudirent, et Armide obtint un succès prodigieux. Cette circonstance, mentionnée dans quelques ouvrages spéciaux et dans les mémoires du temps, a fourni le sujet d'une jolie nouvelle, intitulée le Musicien du roi, par M. Alfred Deberle.
Le poème de Quinault a inspiré plusieurs partitions, dont la plus célèbre est celle de Gluck. Il en est une que nous rappellerons seulement pour mémoire, et qui est due au savant naturaliste Lacépède.
Quelques anecdotes, plus ou moins authentiques, se rattachent à cet opéra célèbre : une actrice représentait Armide éprise d'un feu violent pour l'infidèle Renaud ; mais elle ne mettait point dans son rôle la passion qu'il exigeait. Une de ses amies, voulant lui faire jouer ce personnage avec succès, lui donna plusieurs leçons, qui ne produisirent point l'effet désiré. Enfin, un jour cette amie lui dit : « Ce que je vous demande est-il si difficile ? Mettez-vous à la place de l'amante trahie. Si vous étiez abandonnée d'un homme que vous aimeriez tendrement, ne seriez-vous pas pénétrée d'une vive douleur ? Ne chercheriez-vous point... — Moi, répondit l'actrice, je chercherais les moyens d'avoir au plus tôt un autre amant. »
La première fois que le maréchal de Villars vint à l'Opéra, après la campagne de Denain, en 1712, Mlle Antier, qui remplissait le rôle de la Gloire, dans le prologue d'Armide, alla dans sa loge lui offrir une couronne de laurier. Le lendemain, elle recevait du maréchal une magnifique tabatière en or. Cet incident se renouvela pour le maréchal de Saxe, après la victoire de Fontenoy. Lorsqu'il parut à l'Opéra, Mlle de Metz, nièce de Mlle Antier, lui offrit également une couronne de laurier, que la modestie de l'illustre maréchal ne lui permit d'accepter qu'avec peine. Le lendemain, il envoya à l'actrice pour plus de dix mille francs de pierreries. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Grand succès. — Les rôles d'Armide, de Sidonie et Phénice, eurent pour interprètes Marthe le Rochois, Mlles F. Moreau et Desmatins ; ceux d'Hidraot, de Renault et de la Haine furent remplis par Dun, Duménil et Frère.
Ce bel ouvrage, le dernier que Philippe Quinault écrivit pour le théâtre, a été repris huit fois : en 1688, 1703, 1713, 1714, 1724, 1746, 1747 et 1761, et il a été parodié trois fois. On l'appela longtemps l'opéra des dames, et c'est, au point de vue du style, le plus égal, le plus heureux de tous les ouvrages de Lully. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ARMOIRE (L')
Opéra-comique, musique de Raymont, représenté vers 1765 au théâtre de Beaujolais.
ARMOR
Drame lyrique en trois actes, livret d’Ernest François Jaubert (Digne-les-Bains, Alpes-de-Haute-Provence, 03 juillet 1856* – Dolomieu, Isère, janvier 1942), musique de Silvio Lazzari. Première représentation à Prague, German Theatre, le 07 novembre 1898, dans une version allemande du compositeur. Représentation en français à Lyon le 22 novembre 1905. Le compositeur, d'origine autrichienne, né à Bozen (Tyrol), s’est très tôt fixé à Paris et a été naturalisé français.
ARMORIQUE (L’)
Opéra en quatre actes, paroles et musique de M. Mériel, représenté à Toulouse le 5 mai 1854. On a remarqué dans cet ouvrage une cavatine pour voix de basse : Comme la foudre mugissante. Il a été interprété par Cléophas, Delacombe et Mme Numa. M. Mériel est actuellement directeur du conservatoire de musique à Toulouse.
ARMURIER DE TOLÈDE (L’)
Opérette en trois actes, livret de Charles Quinel et Ludovic Fortolis, musique d'Henri Bresles, créée à la Scala à Paris le 09 juillet 1912.
Représentée au Trianon-Lyrique le 05 octobre 1923 avec Mmes A. Verly (Juanita), J. Ferny (Pépita), A. Moreau (Carmen), MM. Villier (Ramon), M. Coulomb (Pedro), J. Théry (José), Dumont (Blasco).
« L'armurier Ramon aime la danseuse Juanita, la perle de Tolède ; mais la mère de celle-ci entend trouver mieux. Le bandit Pedro, marié à Carmen, veut faciliter le mariage de Ramon, seulement d'ailleurs pour le remplacer après la cérémonie. Mais alors sa femme Carmen revient, et Juanita et Ramon sont enfin réunis. Sur cette affabulation fantaisiste Henri Bresles a écrit une musique agréable, pleine de couplets faciles à retenir, et d'ailleurs fort correctement orchestrée. »
(Larousse Mensuel Illustré, novembre 1923)
« Il faut bien que la nouvelle pièce du Trianon-Lyrique se situe en Espagne, puisqu'on nous parle d'un armurier de Tolède. Mais il n'a rien de particulièrement caractéristique par où se rattacher à la ville natale de Garcilasso de la Vega. Tout ce qui lui est nécessaire consiste en la présence d'une troupe de brigands. Tenez-vous beaucoup à savoir que cet armurier se trouve épris d'une danseuse blonde, et que celle-ci se nomme Juanita, le nom de Carmen étant déjà retenu depuis longtemps par sa rivale ? Pourquoi faut-il qu'un chef de bandits aime aussi la belle enfant ? Parce qu'autrement il n'y aurait plus de pièce. Au fait, y en a-t-il une ? On pourrait en faire concevoir l'imbroglio en rappelant la phrase inoubliable du bon Émile Faguet, à propos de je ne sais plus quel vaudeville : « Il y a là-dedans des commissaires de police qu'on enferme dans des armoires, et réciproquement. » Enfin songez à un mélange de Fra Diavolo, Zampa, le Jour et la Nuit et les Brigands, et vous aurez une idée vague, encore que très suffisante, d'un livret bon enfant.
La musique de cette fantaisie nullement ennuyeuse est ouvrée par une main experte et qui sait utiliser sans abus les voix et les instruments. La chanson du meunier a plu (évidemment elle est de moins haute volée que sa sœur du Jean de Nivelle de Léo Delibes), et aussi plusieurs autres numéros, parmi lesquels des danses de piquante allure et qu'à la rigueur on peut tenir pour ibériques.
L'interprétation est satisfaisante : M. Villier est un chaleureux baryton, auquel M. Maurice Coulomb donne intelligemment la réplique. Mlle Andrée Verly chante et danse avec une élégante impartialité, et je m'en voudrais d'oublier la verve de Mme Jeanne Ferny et la sûreté de Mlle Andrée Moreau. L'orchestre et les chœurs sont habilement menés par la main assurée de M. Édouard Frigara. »
(René Brancour, Gazette des Beaux-Arts, 1923)
ARNILL ou LE PRISONNIER AMÉRICAIN
Comédie en deux actes, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 09 mars 1795.
« Cet ouvrage avait été représenté d'abord sous le titre d'Asgill (voir ce nom), nom d'un célèbre jurisconsulte anglais, dont les publications parurent offrir un danger social et qui passa trente années de sa vie en prison. Ce ne fut qu'à la reprise essayée cinq ans plus tard, qu'on lui donna le titre d'Arnill. Le sujet avait blessé certaines susceptibilités. Les auteurs crurent faire merveille en changeant le nom du héros et même sa patrie. Il n'y eut que le résultat qui ne changea pas. Le public n'accueillit guère avec plus de faveur Arnill qu'Asgill. Des raisons politiques avaient fait substituer l'Amérique à l'Angleterre comme lieu d'action. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARSÈNE LUPIN, BANQUIER
Opérette policière en trois actes, livret d'Yves Mirande, d'après Maurice Leblanc, musique de Marcel Lattès. Création aux Bouffes-Parisiens le 07 mai 1930, avec Mmes Jacqueline Francell (Francine), Meg Lemonnier (Flo), Simona (Liane) ; MM. Koval (Sir Turner), Blanche (Legrand-Jolly), J. Gabin (Gontran).
« Le banquier Bourdin est déjà près de la faillite, mais il reste encore en caisse deux millions qu'Arsène Lupin, déguisé en lord Turner, escroque à l'aide d'une fausse lettre de change. Après quoi, Arsène se fait cambrioleur, mais sans succès, puis il remplace le banquier et disparaît pour laisser tout le monde heureux. Car il y a en tout cela quelques histoires d'amour. La musique de Marcel Lattès est fort élégante, distinguée, et d'une écriture soignée ; elle a même de l'émotion ; elle doit plaire. »
(Larousse Mensuel Illustré, juin 1930)
ART D'AIMER (L’) ou L'AMOUR AU VILLAGE
Opéra-comique en un acte, musique de Lebrun, représenté à Paris, en 1780.
ARTAXERCE
Opéra en trois actes, musique de Lesueur ; reçu à l'Opéra en 1801, mais non représenté.
ARTHUR
Opérette en trois actes, livret d'André Barde, musique d'Henri Christiné. Création au Théâtre Daunou le 04 septembre 1929, avec Mmes Perey (Antonine), Mera (Methoux), Ducoucet (Beautramel), Jerville (Ginette) ; MM. Boucaut (Arthur), Gravey (Beautramel), Berval (de Fondragon).
Reprise au Théâtre de l'Etoile le 21 février 1936.
« Arthur Michoux, masseur d'art (puisqu'on en met partout), a une femme qui le trompe avec Hubert de Fondragon, lequel épouse une créole, Antonine, laquelle se jette dans les bras de Roger Beautramel, etc. Cela pourrait aller plus loin. Tout finira par un mariage entre Roger et Antonine qui, paraît-il, est demeurée vierge. Ce n'est pas le moins étonnant de l'affaire, dans une pièce où chacun fait la cour à sa voisine. Mais il y a là d'agréables couplets, fort adroitement mis en musique par H. Christiné, et qui ont été très applaudis. »
(Larousse Mensuel Illustré, octobre 1929)
ARTICLE DE PARIS
Opérette en trois actes, livret de Maxime Boucheron, musique d’Edmond Audran, représentée au théâtre des Menus-Plaisirs le 17 mars 1892. Interprètes : MM. Hérault, Vandenne, Dastrez, Mmes Méaly, Deval, Netty.
ARTICLE 324 (L’)
Opérette en un acte, livret de Sauger et Averpoul, musique d’Auguste L'Eveillé, représentée au concert de la Scala le 23 avril 1880.
ARTIGIANI ARRICHITI (GLI)
[en français les Artisans enrichis]
Opéra italien en deux actes, musique de Gaetano Latilla, représenté par l'Académie royale de musique le 23 septembre 1753, avec Manelli (Panicone), Mlle Lepri (Ciana), Cosimi (Sfrappa), Guerrieri (Sgrana), Mlle Catarina Tonelli (Fiammetta).
« Pendant que le public se livrait à des discussions oiseuses au sujet de la musique italienne, les artistes studieux cherchaient à s'approprier ses formes élégantes, ses cadences harmoniques si naturelles, son rythme chaleureux. Les ouvrages de Latilla étaient d'excellents modèles de correction et de pureté de style. Nul doute que Philidor n'ait puisé à cette source les qualités qu'il déploya dans ses ouvrages dès l'année 1759. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARTISAN (L')
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges et Antoine-Jean-Baptiste Simonnin, musique de Fromental Halévy. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 30 janvier 1827 avec Augustin Lemonnier.
« Justin, (c'est le nom de l'Artisan), est le plus habile charpentier en navires du port d'Antibes ; on découvre qu'il est fils d'un Baron et il lui tombe des nues une succession de 300,000 fr. Il préfère son état â la richesse, il partage avec un cousin la somme qui lui revient, et épouse sa sœur de lait. Succès. »
[Almanach des spectacles, 1828]
« Ce fut le premier ouvrage qu'Halévy parvint à faire représenter, quoiqu'il eût obtenu le grand prix de Rome en 1819. Le poème en est faible, mais la musique renferme quelques jolis morceaux ; nous citerons, entre autres, les couplets chantés par Mme Casimir : Beau ciel de Provence, et le Chœur des Charpentiers, qui offre une basse intéressante. Ce premier opéra, qui obtint cent représentations, servit de prélude à d'immortels chefs-d’œuvre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARTISTES PAR OCCASION (LES) ou L’AMATEUR DE TIVOLI
Opéra-comique en un acte, paroles d'Alexandre Duval, musique de Charles-Simon Catel. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 22 janvier 1807. Cette partition, malgré un poème médiocre, renferme un trio si remarquable qu'il a été exécuté souvent aux concerts du Conservatoire, et toujours avec succès. Il a été écrit pour deux ténors et une basse, et commence ainsi : Allons, monsieur, jouons la comédie. C'est un excellent spécimen de la manière du savant Catel, à qui l'enseignement musical, en France, doit en grande partie sa régularisation et ses développements.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ARTS ET L’AMITIÉ (LES)
Comédie en un acte et en vers d’Armand de Bouchard, musique d’Henri Montan Berton, Martini et Jean-Pierre Solié. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 05 août 1788.
ARTS ET L’AMITIÉ (LES)
Opéra-comique en un acte, livret d’Armand de Bouchard, musique de Louis-Emmanuel Jadin. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 09 juin 1807. C'est la comédie créée en 1788, transformée par son auteur en opéra-comique.
ARTS FLORISSANTS (LES)
Opéra, musique de Marc-Antoine Charpentier, représenté à Paris vers 1673.
ARTUS ET RIKEMER
Mélodrame en quatre actes, musique de Lavaine, représenté à Lille en février 1840. Les paroles ont été écrites par le beau-frère du compositeur.
ARVIRE ET ÉVELINA
Tragédie lyrique en trois actes, livret de Guillard, musique de Sacchini, représenté à l'Opéra le 30 avril 1788, avec Châteaufort (Arvire), Lainé (Irvin), Lays (Vellinus); Mme Chéron (Évélina).
"Le poème, imité du Caractacus anglais de Mason, avait remporté le prix au concours de 1787. Sacchini travaillait à cette production lorsque la mort vint le surprendre. Le troisième acte fut achevé par Rey, chef d'orchestre de l'Opéra. Cet ouvrage posthume fut accueilli avec faveur et se ressentit même du revirement d'opinion qui se produit d'ordinaire après la mort des hommes de génie méconnus. L'opéra d'Arvire et Evelina renferme des beautés de premier ordre. Le style en est plein de noblesse, l'harmonie toujours pure, et la mélodie suave et souvent pathétique. Plusieurs morceaux ne sont pas inférieurs aux plus beaux fragments d'Œdipe à Colone du même maître. Nous citerons, entre autres, les airs : A mes pleurs laissez-vous fléchir ; Le voilà, ce héros qui combattait pour nous ; Hélas ! je ne quittais ces repaires funestes, et la magnifique scène : O jour affreux !"
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"J.-B. Rey écrivit le 3e acte de cet opéra que Sacchini avait laissé inachevé.
Malgré Lainé, qui chantait avec beaucoup de chaleur l'air Oui, vous pouvez tout sur moi, malgré un beau duo de ténor et de soprane et plusieurs autres pages vigoureuses, cet ouvrage ne put se maintenir au répertoire. Il reparut cependant au théâtre, le 13 septembre 1820, resserré en 2 actes par Saulnier, et la musique arrangée par Berton."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AS D'ATOUT (L')
Opérette en un acte, paroles de Mérigot et Émile Hémery, musique d'Armand Roux, représentée sur le théâtre des Délassements-Comiques le 29 septembre 1863.
AS-TU DÉJEUNÉ JACQUOT ?
Opérette en un acte, musique de M. Debillemont, représentée au théâtre Déjazet dans le mois de novembre 1860. On y a remarqué une mazurka et une polka bien réussies, ce qui est une recommandation pour des pièces de ce genre.
ASCANIO
Opéra en cinq actes et six tableaux, livret de Louis Gallet, d'après le drame Benvenuto Cellini de Paul Meurice (1852), musique de Camille Saint-Saëns (composée en 1888).
Création au Théâtre de l'Opéra le 21 mars 1890 ; mise en scène de Pedro Gailhard ; décors de Jean-Baptiste Lavastre et Eugène Carpezat (acte I, 2e tableau de l'acte II, acte III), Auguste Rubé, Philippe Chaperon et Marcel Jambon (1er tableau de l'acte II) ; costumes de Charles Bianchini.
Mmes ADINI (Duchesse d'Etampes), EAMES (Colombe), BOSMAN (Scozzone), NASTORG (une Ursuline).
MM. LASSALLE (Benvenuto Cellini), COSSIRA (Ascanio), PLANÇON (François Ier), Eugène BATAILLE (Charles Quint), MARTAPOURA (un Mendiant), CREPEAUX (Pagolo), GALLOIS (d'Estourville), TEQUI (d'Orbec).
Ballet réglé par Joseph HANSEN, dansé par Mlles DESIRE (l'Amour), CHABOT (Psyché), LOBSTEIN (Vénus), INVERNIZZI (Junon), KELLER (Pallas), MM. VASQUEZ (Bacchus), PLUQUE (le Maître de Jeu).
Chef d'orchestre : Augusto VIANESI
Reprise à l’Opéra du 09 novembre 1921 (35e représentation).
Mise en scène d'Emile Merle-Forest. Décors de Bailly et Dethomas.
Mmes DEMOUGEOT (Duchesse d'Etampes), MONSY (Colombe), CHARNY (Scozzone), KERVAL (une Ursuline).
MM. JOURNET (Benvenuto Cellini), GOFFIN (Ascanio), NARÇON (François Ier), CERDAN (Charles Quint), COUZINOU (un Mendiant), MAHIEUX (Pagolo), DUBOIS (d'Estourville), SORIA (d'Orbec).
Ballet réglé par Léo STAATS, dansé par Mlles Carlotta ZAMBELLI (l'Amour), Anna JOHNSSON (Psyché), Camille BOS (Vénus), Y. DAUNT (Junon), Y. FRANCK (Pallas) et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Reynaldo HAHN
41e représentation à l’Opéra le 19 décembre 1921, avec les interprètes de la reprise, sauf M. TEISSIE (Charles-Quint).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Duchesse d'Etampes : Mmes d'ERVILLY (1890), GALL (1915).
Colombe d'Estourville : Mmes AGUSSOL (1890), LOVENTZ (1890).
Scozzone : Mmes PACK (1890), DOMENECH (1890).
Benvenuto Cellini : MM. BERARDI (1890), NOTÉ (1915).
Ascanio MM. AFFRE (1890), CAZENAVE (1915).
41 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Le poème de cet ouvrage n'était qu'une réduction et une adaptation lyrique d'un drame de MM. Paul Meurice et Auguste Vacquerie, Benvenuto Cellini, joué à la Porte-Sainte-Martin en 1852. Le drame était touffu, compliqué, et sa transformation musicale n'était pas chose facile ; aussi ne fut-elle pas des plus heureuses, et l'on ne peut dire vraiment que ce fut la faute de l'arrangeur, qui avait eu le tort de consentir à se charger d'une besogne presque impossible. Le musicien, malgré sa valeur, n'avait pas été beaucoup plus fortuné, et si la partition d'Ascanio contient quelques pages agréables, on peut lui reprocher à la fois son inégalité et une assez choquante diversité de formes. Il s'est produit d'ailleurs, au sujet de cet ouvrage, deux faits assez singuliers : le premier, c'est l'absence, pendant les études et la représentation de son œuvre, du compositeur, qui tout à coup avait quitté furtivement Paris et la France sans prévenir personne, sans dire où il allait, sans donner de ses nouvelles à qui que ce fût, si bien que nul ne savait ce qu'il était devenu ; le second, c'est que la répétition générale avait été navrante, que chacun prévoyait tristement pour le grand jour une chute lamentable, et que la première représentation fut au contraire brillante, vraiment intéressante et confinant au succès ; c'est qu'entre les deux un travail de remaniements, de coupures et d'arrangement avait été fait d'une façon très intelligente, qui rendait l'œuvre au moins très présentable en en faisant mieux saillir et ressortir les bonnes parties. Néanmoins, la partition d'Ascanio ne saurait compter parmi les meilleures productions de l'auteur de Samson et Dalila, de Henri VIII et de tant d'œuvres symphoniques qui révèlent un génie à la fois si souple, si mâle et si puissant. Ce qu'on peut dire d'elle surtout, et ce qui peut étonner de la part d'un artiste comme M. Saint-Saëns, c'est qu'elle manque essentiellement de personnalité. Les meilleures pages en sont, les pages épisodiques et courtes, telles que la cantilène de Benvenuto : Enfants, je ne vous en veux pas, le madrigal de François Ier : Adieu, beauté, ma mie, la jolie chanson florentine de Scozzone et la ballade de Colombe : Mon cœur est sous la pierre... Si l'on y joint l'agréable duo chanté par Benvenuto et Ascanio, on connaîtra à peu près tous les morceaux qui méritent d'être tirés de pair dans cette œuvre de valeur secondaire. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ASCENSEUR (L')
Opérette, livret et musique de Raymond Cartier, représentée au théâtre des Bouffes-Parisiens le 01 mai 1877.
ASGILL ou LE PRISONNIER DE GUERRE
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 02 mai 1793 (Voir Arnill).
ASPASIE
Opéra en trois actes, livret de Morel, musique de Grétry, représenté à l'Opéra, le 17 mars 1789, avec Lainé (Alcibiade), Lays (Aristophane), Chéron (Zénon), Chardini (Anacréon), Lebrun (Anaxagore), Richard (Phidias); Mlles Maillard (Aspasie) et Gavaudan (Hipparette).
"Cette partition, qui n'a pas été gravée, n'est plus connue que par le duo resté longtemps célèbre : Donne-la-moi, dans nos adieux."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Cet ouvrage n'obtint qu'un demi-succès."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ASPASIE
Opéra-comique en deux actes, musique de Saint-Amans, représenté à Paris vers la fin du XVIIIe siècle.
ASPASIE ET PÉRICLÈS
Opéra en un acte, livret de Viennet, musique de Joseph Daussoigne-Méhul, représenté au Théâtre de l'Opéra le 17 juillet 1820, avec Mlle Grassari (Aspasie), Nourrit (Périclès), Dérivis (Cléon), Eloy (Euripide) et Bonnel (Socrate).
"Cet ouvrage n'obtint que seize représentations. Daussoigne était néanmoins un élève digne de son oncle Méhul ; mais la faiblesse du livret nuisit au succès de la partition."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"La froideur du livret nuisit au succès de la musique du neveu de Méhul : son opéra ne fut représenté que seize fois."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ASPIRANT DE MARINE (L’)
Opéra-comique en deux actes, paroles d'Alexis Decomberousse et Edmond Rochefort, musique de Théodore Labarre. Création à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 11 juin 1834. Déjà connu du public par des romances populaires et par l'opéra sérieux des Deux familles, l'élève de Boieldieu fut, par cette production, classé au rang des compositeurs les plus distingués. La musique de l'Aspirant de marine est vive et pleine de verve. Le trio : Indicatif présent, j'aime ; le chœur : Allons, chers camarades, ont été très remarqués.
ASTAROTH
Opéra-comique en un acte, livret d'Henry Boisseaux, musique de Jean-Jacques-Joseph Debillemont, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 25 janvier 1861 avec Mme Gilliess [Giliès] (Thécla), MM. Edmond Delaunay-Riquier (Ulrich), Emile Wartel (Magnus et Astaroth). => partition ; livret
Représentations au Théâtre-Lyrique : 27 en 1861.
« Il s'agit, dans le livret, d'un jeune artiste corrigé de la passion du jeu et arraché aux mains des usuriers par la présence d'esprit et l'amour de sa fiancée. On a remarqué de beaux vers dans la scène du rêve. La partition atteste la facilité et la souplesse du talent du musicien. La chanson Vieux vin, seul ami fidèle est bien commune ; mais le trio offre une belle phrase et les musiciens ont beaucoup apprécié la petite symphonie qui suit la scène du rêve. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Ce petit opéra dont la donnée était piquante, et la musique pleine de qualités scéniques, avait été primitivement représenté à Dijon, ville natale des deux auteurs. Il y accompagnait le Bandolero, grand opéra en cinq actes, également de leur composition. — M. Debillemont, musicien d'un talent souple et exercé, a fait jouer un certain nombre d'opéras-comiques et d'opérettes aux Bouffes, aux Fantaisies-Parisiennes, aux Menus-Plaisirs. Il dirige aujourd'hui l'orchestre du théâtre de la Porte-Saint-Martin. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ASTARTÉ
Opéra en quatre actes et cinq tableaux, livret de Louis de Gramont, musique de Xavier Leroux.
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 15 février 1901 (répétition générale le 12 février) ; mise en scène de Pedro Gailhard ; décors de Marcel Jambon et Alexandre Bailly (actes I et II), Amable (acte III), Eugène Carpezat (acte IV) ; costumes de Charles Bianchini.
Mmes HÉGLON (Omphale), GRANDJEAN (Déjanire), Jeanne HATTO (Iole), NIMIDOFF (Cléanthis), VAN PARYS (Myrrha), Berthe MENDÈS DE LÉON (Séano), MATHIEU (une Suivante).
MM. ALVAREZ (Hercule), DELMAS (Phur), LAFFITTE (Hylas), NIVETTE (Euphanor), CABILLOT (Corybas), David DEVRIÈS (un Suivant).
Danses réglées par J. HANSEN, dansées par Mlles IXART, CARRÉ, G. COUAT, BARBIER, Meunier, Billon, Mouret, Mestais, L. Mante, L. Piron, L. Couat, Boos et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Paul TAFFANEL
23e représentation à l’Opéra le 11 novembre 1901 avec les créateurs, sauf Mme CARRÈRE (Iole), MM. AFFRE (Hercule), BARTET (Phur), CABILLOT (Hylas), GALLOIS (Corybas).
23 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« C'est l'histoire d'Hercule filant aux pieds d'Omphale. Ledit Hercule quitte son épouse Déjanire pour se rendre en Lydie dans le but d'exterminer la reine Omphale, sectatrice cruelle et impudique de la déesse Astarté, dont il veut détruire le culte infâme. Déjanire, ne pouvant le retenir, vent du moins user d'un talisman pour le mettre en garde contre les séductions d'Omphale, qu'elle redoute. Ce talisman, c'est la fameuse tunique du centaure Nessus, que ce dernier lui a remise, on le sait, en lui disant que lorsque Hercule la vêtirait il reviendrait infailliblement à elle. Le vainqueur du lion de Némée s'embarque avec ses guerriers, et bientôt se trouve à Sardes, résidence d'Omphale, il pénètre dans le palais de la jeune reine, et à peine est-il en sa présence qu'il en devient follement épris. Omphale, qui semble répondre à son amour, veut cependant prendre ses sûretés et lui donne à boire une liqueur qui lui fera oublier Déjanire, ce qui nous rappelle d'un peu trop près le premier acte de Tristan et Yseult. Cette liqueur produit un effet tel qu'Hercule n'est plus, à l'égard d'Omphale, un simple amoureux, mais qu'il devient comme une sorte de bête fauve ; jamais tigre en rut n'a fait preuve d'une telle bestialité. Quoi qu'il en soit, on ne comprend guère comment il se fait qu'Omphale, qui répond si bien à la passion d'Hercule, l'engage elle-même à revêtir la fameuse tunique. Hercule lui obéit, mais bientôt, brûlé par l'infâme tissu, fou de colère et de douleur et sentant qu'il va mourir, il veut se venger et incendie le palais d'Omphale pour la faire périr avec lui. Mais il a compté sans le grand-prêtre Phur, qui voyant le danger, entraîne Omphale pendant que le palais s'écroule, la fait monter sur une galère et fait route avec elle pour Lesbos. On les voit arriver sur les rives de l'île enchantée, séjour d'Astarté, dont le temple et la statue colossale s'élèvent au loin, et on assiste à l'apothéose de la déesse impudique.
La pièce n'est pas moins impudique que la déesse ; elle l'est en paroles et en actions, elle l'est à ce point que, par ordre supérieur, il fut fait défense de vendre le livret dans la salle sans l'avoir au préalable expurgé de quelques licences qui n'étaient rien moins que poétiques, et qu'on ordonna aussi certaines modifications dans les costumes des danseuses. En vérité, on était allé cette fois un peu trop loin à l'Opéra. Cette pièce, d'ailleurs, n'offrait ni intérêt, ni mouvement, ni situations ; quant à la passion, elle était remplacée par la lubricité. En fait, elle offrait bien peu de ressources au compositeur.
L'œuvre de celui-ci est conçue dans le pur système wagnérien, avec récits interminables, dialogues éternels, sans que les voix jamais se marient, et accompagnement de leitmotivs. Il y en a même un terrible, c'est celui d'Hercule, qui a visiblement hanté l'esprit de l'auteur, et qui fait frémir quand il revient périodiquement, attaqué avec violence par les trompettes dans leurs notes les plus aiguës. Il va sans dire que le musicien s'est gardé comme du feu d'écrire quelque chose qui ait l'apparence d'un « morceau ». Et cependant, voyez l'ironie ! il a placé au premier acte dans la bouche d'Hercule, sur ces paroles adressées à Déjanire : Voici l'instant des suprêmes adieux, un cantabile d'un sentiment pénétrant, avec, ô surprise ! retour du motif servant de conclusion, et le public, surpris et charmé de cette oasis au milieu du désert, a accueilli la phrase avec un murmure de satisfaction et de plaisir. Mais ceci n'était qu'un accident, et tout le reste de la partition s'est développé dans les conditions que j'ai indiquées. A peine en peut-on citer encore, au premier acte, toute la scène d'Hercule et de ses guerriers, qui ne manque ni d'éclat ni de grandeur, et les chœurs mêlés de danses du troisième acte, qui sont d'un heureux effet. Mais, grands dieux ! dans tout cela que de bruit, que de violence, quel orchestre écrasant, et combien les oreilles en sont endolories ! En résumé, beaucoup d'habileté technique dans cette musique, et peu, trop peu d'imagination. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]
ASTOLPHE ET ALBA ou À QUOI TIENT LA BONNE FORTUNE
Opéra-comique en deux actes, livret de Joseph-Alexandre de Ségur, musique d’Angelo Tarchi. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 12 octobre 1802 ; n'a eu qu'une seule représentation.
ASTRÉE
Tragédie lyrique en trois actes, paroles de La Fontaine, musique de Colasse, représentée par l'Académie royale de musique le 28 novembre 1691. Cet ouvrage n'offre d'autre intérêt que celui de la collaboration de notre grand fabuliste avec un musicien médiocre, élève de Lully, dont il a imité trop servilement la manière. Cependant Colasse, maître de musique de la chambre du roi, composa pendant trente-six ans des motets, des cantiques, une dizaine d'opéras ou de ballets qui lui firent une grande réputation, Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Sic transit gloria mundi.
On rapporte que le bon La Fontaine, à la première représentation d'Astrée, se trouvait dans une loge, derrière des dames qui ne le connaissaient point. A certains endroits du poème il s'écriait : « Cela est détestable ! comment peut-on écrire de la sorte ? » Ennuyées de l'entendre toujours répéter les mêmes paroles : « Monsieur, lui dirent-elles, cela n'est pas si mauvais que vous le dites, l'auteur est un homme d'esprit ; c'est M. de La Fontaine. — Eh mesdames, reprit-il sans s'émouvoir, la chose ne vaut pas le diable ; et ce M. de La Fontaine, dont vous parlez, est stupide : c'est lui-même qui vous le dit. » Il sortit de la salle après le premier acte joué, et s'en alla au café de Marion, où il s'endormit tout simplement dans un coin. Un de ses amis entra, et, surpris de l'apercevoir, s'écria : « Comment donc ? La Fontaine est ici ! ne devrait-il pas être à la première représentation de son opéra ? » La Fontaine se réveillait en ce moment ; il répondit en bâillant bien fort : « J'en viens, mon cher monsieur ; j'ai essuyé le premier acte, qui m'a si prodigieusement ennuyé que je n'ai pas voulu en entendre davantage. J'admire la patience du public. »
Ce qui ajoute du prix à ces incroyables naïvetés, c'est qu'ici le bon La Fontaine était certainement sincère.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Encore un ouvrage qui ne fut pas bien accueilli. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ASTROLOGUE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret en dialecte alsacien de M. Mangolot, musique de J.-B. Weckerlin, représenté à Münster (Alsace) en juin 1894.
« Ce petit ouvrage avait été écrit par deux auteurs alsaciens en vue de l'inauguration d'une salle de spectacle particulière construite par les soins d'un grand industriel, M. Hartmann, et il était joué par les employés et les ouvriers de sa maison. Le public d'invités qui assistait à cette représentation était ravi d'entendre une œuvre conçue dans sa langue nationale par deux compatriotes, et il fit un grand succès à une pièce pleine d'entrain et de gaieté, entremêlée de chœurs et de danses dont la musique était charmante. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ASTRONOME (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de Desfaucherets, musique de Lebrun, représenté au théâtre Feydeau en 1798. Il fut d'abord représenté en deux actes.
ASTRONOME DU PONT-NEUF (L')
Pochade musicale en un acte, livret de Jules Moinaux, musique d’Emile Durand, représentée sur le théâtre des Variétés le 18 février 1869. => détails
ASTUZIE FEMMINILI (LE)
[en français Astuce féminine]
Opéra bouffe en quatre actes, livret de G. Palomba, musique de Domenico Cimarosa.
Créé à Naples, Teatro del Fondo, le 17 août 1794.
Première fois à Paris, au Théâtre Italien, le 21 octobre 1802.
Première fois au Palais Garnier, le 27 mai 1920, par la Compagnie de M. Serge de DIAGHILEV, dans une version « Opéra-Ballet » arrangée et orchestrée par Ottorino RESPIGHI — Rideau, décors et costumes de José-Maria Sert — Mise en scène et Chorégraphie de Léonide MASSINE.
Mmes Mafalda de VOLTRI (Bellina), ROMANITZA (Ersilia), Zoia ROSOWSKA (Léonora).
MM. Angelo MASINI-PIERALLI (Romualdo), Aurelio ANGLADO (Filandro), Gino de VECCHI (Giampaolo).
Danses :
Pas de 3 : Mlles NEMTCHINOVA, RADINA, M. SLAVINSKY.
Pas de 6 : Mlles KLEMENTOVITCH, WASILEWSKA, BEWICKE, MM. KREMNEV, ZVEREW, NOVAK.
Tarentelle : Mlle SOKOLOWA, M. WOIZIKOWSKY.
Contredanse : Le Corps de Ballet.
Pas de 2 : Mlle KARSAVINA, M. IDZIKOWSKY.
Chef d'orchestre : Ernest ANSERMET
5 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
ASTYANAX
Opéra en trois actes, livret de Jean-Elie Dejaure, musique de Rodolphe Kreutzer. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre de la République et des Arts] (salle Montansier) le 12 avril 1801 (22 germinal an IX) ; costumes de Jean-Simon Berthélemy, avec Lainé (Pyrrhus), Adrien (Ulysse), Bertin (Calchas); Mlles Maillard (Andromaque), Armand (Cassandre) et la petite Adèle (Astyanax).
"Le sujet du poème a été puisé dans les Troyennes d'Euripide et dans la Troade de Sénèque. La musique du second acte a obtenu beaucoup de succès. Il y a plus de science dans cette partition, mais moins d'inspiration, que dans celles de Paul et Virginie et de Lodoïska, qui ont fait la réputation de ce compositeur. Les accompagnements présentent des dessins peu variés et affectent les formes de la musique de violon. Rodolphe Kreutzer était en effet un virtuose sur cet instrument."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
"Production peu digne de l'auteur de Paul et Virginie."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
Grand opéra en deux actes, livret de Paul Collin, musique de Juliette Folville, jeune artiste belge, représenté au théâtre municipal de Lille le 3 mars 1892. L’auteur dirigeait en personne l’orchestre à cette représentation.
ATCHI !
Bouffonnerie musicale en un acte, livret d’Hermil (dit Milher) et Armand Numès, musique de Frédéric Barbier, création à l’Eldorado en 1880. => fiche technique
ATELIER DE PRAGUE (L’)
Opéra-comique en un acte et en vers, livret de Georges Derrien dit Chantenay, musique de Louis Bourgault-Ducoudray, représenté à Nantes le 29 décembre 1859.
ATHALIE
Tragédie en cinq actes de Jean Racine, avec les chœurs mis en musique en 1690, 1785, 1791, 1836, 1840, 1858, 1859, 1867.
Avec intermèdes musicaux de François-Joseph Gossec : représentation à Fontainebleau, Théâtre de la Cour, le 03 novembre 1785 ; première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 01 juillet 1791.
« Ce ne fut pas à Saint-Cyr qu'Athalie fut représentée pour la première fois. Mme de Maintenon, cédant aux scrupules qui lui furent suggérés par les ennemis de Racine, prit le parti de supprimer tous les spectacles qui devaient servir au délassement des jeunes pensionnaires de Saint-Cyr. Cependant, comme tout était prêt pour la représentation d'Athalie, elle ne voulut pas perdre le plaisir de la voir exécutée avec tous ses chœurs. C'était vers la fin de l'année 1690 : elle fit venir à Versailles les jeunes demoiselles qui en remplissaient les rôles, et elles la déclamèrent en présence du roi, dans une chambre sans théâtre, vêtues seulement, dit la relation que nous suivons, de ces habits modestes et uniformes qu'elles portaient dans leur maison. La musique des chœurs avait été écrite par Moreau, le même musicien qui avait composé celle des chœurs d'Esther. Racine avait eu la naïve bonté d'exprimer alors son jugement en ces termes : « Je ne puis me résoudre à finir cette préface sans rendre à celui qui a fait la musique la justice qui lui est due, et sans confesser franchement que ses chants ont fait un des plus grands agréments de la pièce. Tous les connaisseurs demeurent d'accord que depuis longtemps on n'a point entendu d'airs plus touchants ni plus convenables aux paroles. » Il est à présumer que la musique que Moreau fit pour la tragédie d'Athalie n'eut pas le même succès, car Racine n'en dit mot. Cette musique a été publiée, et feu Denne-Baron possédait un exemplaire de cette édition devenue rarissime. Le style en est simple et garde encore l'empreinte de la tonalité du plain-chant. Cependant l'expression y est juste et bien appropriée au sens des vers.
Athalie fut représentée de nouveau à la cour, et avec les chœurs, en 1702, trois ans après la mort de Racine. La duchesse de Bourgogne prit le rôle de Josabeth. Ceux d'Abner, d'Athalie, de Joas, de Zacharie furent remplis par le duc d'Orléans, la présidente de Chailly, le comte de L'Esparre et M. de Champeron. Baron père fut chargé du rôle de Joad. Le comte d'Ayen et la comtesse, sa femme, figurèrent aussi dans cette représentation, qui aurait rendu sans doute Racine bien heureux. Malgré la défense qu'il avait faite aux comédiens du roi de la jouer sur leur théâtre, en 1716, le duc d'Orléans, alors régent, leur ordonna de faire connaître cette pièce au public. Elle obtint d'emblée le plus éclatant succès. Depuis 1716, Athalie figure souvent sur le répertoire de la Comédie-Française ; mais, parmi les nombreuses reprises dont elle a été l'objet, il en est plusieurs qu'il faut citer à cause de la solennité toute particulière dont on les a entourées.
La première eut lieu en 1791. Gossec composa la musique des chœurs, restitués momentanément à cette tragédie biblique, et ces chœurs furent exécutés par les artistes du Théâtre-Italien. L'œuvre de Gossec se ressent naturellement des grands progrès accomplis pendant le XVIIIe siècle dans l'art musical, et elle a, en outre, le caractère propre à la manière de ce maître, c'est-à-dire qu'elle est forte d'harmonie et bien rythmée. En composant un grand nombre de cantates pour les fêtes patriotiques qui avaient lieu à cette époque, Gossec avait acquis l'habitude de bien traiter les masses chorales. La musique de ses chœurs fut beaucoup admirée.
La seconde reprise se fit, en 1836, au Théâtre-Français. La représentation était donnée au bénéfice de Mlle George. On y exécuta les chœurs mis en musique par Boieldieu ; Habeneck conduisait l'orchestre. Boieldieu avait écrit cette partition vers 1810 ; mais il ne voulut pas la faire connaître au public, dans la crainte d'entrer en rivalité avec Gossec, pour lequel il professait une estime particulière. Ainsi que son prédécesseur, il avait introduit des voix d'hommes dans ces chœurs de jeunes filles israélites. Le manuscrit de cette partition, qui n'a pas été gravée, est resté entre les mains de M. Adrien Boieldieu, fils du célèbre compositeur. Le motif du premier chœur : Tout l'univers est plein de sa magnificence est très beau. Une autre représentation eut lieu, dans la même année, au théâtre de l'Odéon, pour les débuts de Mlle Héléna Gaussin. Beauvallet s'y distingua particulièrement dans le rôle d'Abner. Les chœurs de Boieldieu y furent aussi exécutés.
Mendelssohn fit exécuter en Allemagne une ouverture et des chœurs d'Athalie ; c'était vers l'année 1840. La société des concerts du Conservatoire eut la pensée de faire entendre cette œuvre à ses abonnés. Les répétitions commencèrent ; mais on ne tarda pas à abandonner ce projet. Mendelssohn avait composé les chœurs sur une traduction allemande des vers de notre poète ; il aurait donc fallu traduire sa musique pour l'approprier aux vers français ; d'ailleurs, l'intérêt de ces chœurs ne consiste que dans le concours de l'harmonie musicale avec l'harmonie des vers et des strophes, comme aussi dans la peinture des images et des mots eux-mêmes, au moyen de la langue des sons. La partie essentielle de la tâche avait été laissée de côté par Mendelssohn, qui, dans ses symphonies vocales n'a suivi que de très loin les indications du poème. Le public les a entendus en partie, d'abord, à l'Athénée, le 25 décembre 1866 avec l'orchestre et les chœurs dirigés par M. Pasdeloup.
Le 28 juin 1867, on a représenté Athalie sur le théâtre de l'Odéon, avec cette même musique de Mendelssohn, exécutée par le même personnel, et en entier cette fois, sous la direction de MM. Pasdeloup et Huraud, sauf quelques coupures insignifiantes. Beauvallet, Taillade et Mmes Agar et Periga ont rempli les principaux rôles. L'ouverture et la marche qui précède le dernier acte, traitées avec cette science de l'instrumentation et cette entente magistrale des effets qui caractérisent le talent de Mendelssohn, sont les meilleurs morceaux de la partition. Les premiers chœurs n'offrent rien de saillant ; c'est terne et froid. Il faut attendre jusqu'aux vers :
O bienheureux mille fois
L'enfant que le Seigneur aime.
Il y a là un solo de soprano en si bémol, suivi d'un petit duo avec rentrée du chœur d'un effet délicieux. La phrase : Sion, chère Sion, n'est que baroque, et le long récitatif qui suit est vulgaire et ennuyeux. Une mélodie pleine de sentiment rend bien le caractère de ces vers : De tous ces vains plaisirs où leur âme se plonge, etc. Que du Seigneur la voix se fasse entendre, est une belle phrase dite par le chœur. La symphonie qui accompagne la prédiction de Joad offre quelques phrases expressives sur les mots : Pleure, Jérusalem ; pleure, cité perfide. Les vers : Quelle Jérusalem nouvelle, etc., sont ingénieusement soutenus par les instruments à vent et par quelques arpèges de harpe. Mais le compositeur a imaginé, pour finir, une phrase mesurée dite par le cornet à pistons, et qui ne peut être rigoureusement suivie par le déclamateur qui termine inévitablement la tirade trop tôt ou trop tard. Le parti qu'a pris Mendelssohn de mêler constamment des voix d'hommes aux voix de femmes, malgré les indications du poète, a plus d'un inconvénient. Ainsi, lorsque Joad a emmené les lévites pour leur distribuer des armes, et qu'il ne doit plus rester aucun homme sur la scène, on entend des voix de ténor et de basse qui semblent sortir des gosiers féminins. La phrase : O promesse, ô menace, est d'ailleurs fort belle ; mais le fragment qui a obtenu un succès marqué, et qui le mérite bien, est le trio de soprani : D'un cœur qui t'aime. Quant au chœur magnifique : Partez, enfants d'Aaron, il a été complètement manqué par le compositeur. C'est un chœur d'opéra-comique dépourvu de grandeur et de caractère. En somme, nous n'avons là qu'une suite de morceaux dont la pièce de Racine a fourni le prétexte, et une œuvre hybride dépourvue de ses rythmes originaux. Non seulement il a fallu convertir à chaque instant les noires en croches, et les croches en noires, pour adapter la musique aux vers français ; mais ce travail a été fait non sur la traduction allemande, mais sur une traduction anglaise (Athalias choruses), publiée chez Ever, à Londres.
Une nouvelle reprise d'Athalie eut lieu le 8 avril 1859, et elle fait époque dans les annales de notre première scène. Cette fois, les chœurs, mis en musique par M. Jules Cohen, l'un des meilleurs élèves du regrettable Halévy, furent chantés par les élèves du Conservatoire de musique. Le succès le plus complet récompensa l'administration de la Comédie-Française du soin intelligent qu'elle avait apporté à nous rendre dans son ensemble l'œuvre d'un maitre. Le poète, en mettant des chœurs à sa tragédie, voulait sans doute, comme le disait alors avec raison M. Théophile Gautier, donner du lointain à son affabulation et la séparer d'une réalité trop voisine par l'introduction de ce personnage abstrait, spectateur de l'action. « Cette foule meublait le fond du tableau, remplissait les vides entre les figures principales, étoffait l'ordonnance de la composition, et, aux moments de repos du drame, exprimait le lyrisme oriental et biblique que ne pouvait rendre entièrement l'alexandrin de la tragédie, tel que le concevait le XVIIe siècle. Oter les chœurs d'Athalie, c'est en effacer la couleur. » Nous pensons comme l'écrivain que nous venons de citer, et nous ne saurions trop nous élever, d'ailleurs, contre cette habitude regrettable des comédiens, qui consiste à retrancher les rôles d'une pièce, à couper des tirades, à changer les mots et les phrases d'un ouvrage quelconque ; c'est faire preuve de respect et de bon goût que de donner une œuvre sans la mutiler et telle que l'auteur l’a conçue. La musique de M. Jules Cohen affecte un peu trop les allures des chœurs d'opéra ; elle ne se souvient pas assez qu'elle doit rester une mélopée tragique et permettre à l'oreille d'entendre des vers qui sont eux-mêmes une harmonie, qu'on regretterait de ne pas ouïr. Le chœur des lévites armés se fait remarquer par son rythme entraînant et un beau motif bien plus heureusement conçu que celui de Mendelssohn. — Cette reprise avait pour interprètes : Mme Emilie Guyon, admirable dans la fameuse scène du songe, et qui continuait ses débuts par ce formidable rôle d'Athalie ; Mlle Devoyod (Josabeth), Mlle Stella Collas (Zacharie), Beauvallet (Joad), Maubant (Abner), Mlle Mathilde Debreuil (le petit Joas). Comme pendant à la reprise d'Athalie, il ne faut pas oublier celle d'Esther qui l'a suivie de quelques années.
Les chœurs d'Athalie ont été également mis en musique par Félix Clément, et exécutés pour la première fois par les artistes de l'Académie impériale de musique, dans la salle Sainte-Cécile, le samedi 20 mars 1858. Cette partition a été écrite pour des voix égales, avec accompagnement d'instruments à cordes. Ce genre de distribution est conforme aux intentions du poète, qui a écrit sa tragédie expressément pour qu'elle fût représentée à Saint-Cyr. Les chœurs n'y pouvaient être chaulés que par des voix de même nature. Indépendamment de cette difficulté, que les compositeurs apprécieront, l'auteur s'est efforcé de reproduire le rythme si varié de chaque strophe et d'observer dans la mélodie l'accent du vers. Les chœurs d'Athalie ont été traités par le musicien avec l'intention de rendre, au moyen de la mélodie et de l'harmonie, le vers de Racine plus pénétrant, de colorer plus vivement les pensées du poète, et non pas de leur substituer une œuvre indépendante et personnelle. Il ne faut pas oublier que le chœur est composé de jeunes filles de la tribu de Lévi. C'est une jeune fille, sœur de Zacharie, qui introduit le chœur chez sa mère, qui chante avec lui, porte la parole pour lui, et fait enfin les fonctions de ce personnage des anciens chœurs qu'on appelait le coryphée. Il n'y avait donc pas lieu d'introduire, parmi ces jeunes Israélites, des voix mâles de ténor et de basse, qui, à coup sûr, les auraient fort effrayées. Une telle licence ne peut s'expliquer que par la difficulté de soutenir l'intérêt pendant les longs développements d'une œuvre chorale de cette importance, en n'ayant d'autres ressources que des voix de femmes. La musique du premier acte réduite à la partie vocale a été publiée dans un recueil de chœurs imprimé chez Jules Delalain. Nous devons mentionner aussi les chœurs et les entr'actes d'Athalie composés par l'allemand Schulz et publiés en partition à Leipzig, chez Breitkopf et Hærtel, en 1785. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« La musique des chœurs du premier acte avait seule été exécutée en 1858 ; celle des trois autres actes n'a été composée qu'il y a peu d'années. Après diverses auditions dans la salle Érard et ailleurs, cet ouvrage a été exécuté avec la plus grande solennité, cinq fois, dans la salle des Fêtes du palais du Trocadéro, les 24 et 31 août, le 7 septembre, le 30 octobre 1879 et le 8 avril 1880, par les artistes des chœurs et de l'orchestre de l'Opéra et de la Société des concerts du Conservatoire. Les solos ont été chantés par Mmes Léon Kerst, Boidin-Puisais, Marie Fressat, Watto, Mlle Panchioni ; avec le concours, pour la partie déclamée, de Mme Marie Laurent, de Mlle Rousseil, de Mlle Fayolle, de M. Silvain de la Comédie-Française, de M. Jouanni ; pour la partie d'orgue, de MM. Guilmant et Andlauer, et, pour les solos d'instruments, de MM. Richard Hammer, Prumier, Croisez, Marx, Molé, Cantié et Corlieu.
Toute la presse a accueilli favorablement cet ouvrage, et, à cause du vœu exprimé par l'un de ses organes (le Français, numéro du 6 novembre 1879), on donne ici un extrait de son compte rendu : « Le temple est entouré d'ennemis. Les troupes d'Athalie vont l'assiéger. Ces jeunes filles de Lévi ne sont pas, comme dans la plupart des opéras, des comparses indifférentes; appartenant aux premières familles du pays, elles prennent part aux destinées de leur patrie, s'associent aux angoisses de Josabeth, que Mlle Fayolle a exprimées avec une sensibilité touchante. Ces jeunes Israélites invitent les lévites à les défendre. Partez, enfants d'Aaron, s'écrient-elles. Tour à tour, elles font entendre des accents belliqueux et des gémissements ; elles invoquent les secours divins, et l'une d'elles retrace les dangers que court le jeune Joas, l'espoir de tout un peuple opprimé par Athalie. Après un récit joué à l'unisson par tous les violoncelles et d'une tristesse suprême, Mme Kerst a chanté avec un style excellent la cantilène en si bémol :
Triste reste de nos rois,
Chère et dernière fleur d'une tige si belle.
Rien n'est plus touchant que cette élégie, d'une profonde mélancolie. Elle est brusquement interrompue par une fanfare des trompettes tyriennes, à laquelle répond un dernier appel belliqueux, qui termine avec éclat cette œuvre éminemment dramatique, d'une inspiration toujours soutenue, écrite avec une pureté de forme toute racinienne et qui, après avoir été accueillie avec tant de succès dans quatre exécutions, au Trocadéro, par des milliers d'auditeurs, sans le prestige de la mise en scène, les costumes et les décors de la représentation, devra certainement, dans un temps donné, recevoir une sanction nouvelle sur la scène du Théâtre-Français, sa véritable place, ou à l'Opéra. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
ATINE ET ZAMORIN
Opéra-comique en trois actes, livret de Dancourt, musique de Rigel père, représenté au théâtre des Beaujolais le 26 septembre 1786.
ATLANTIDE (L’)
Drame lyrique en quatre actes et neuf tableaux, livret de Francis Didelot, d'après le roman de Pierre Benoît, musique d'Henri Tomasi.
Créé au Théâtre Municipal de Mulhouse, le 17 février 1954, dans une mise en scène de Jean Mercier et des décors d'Eugène Ruch.
Première fois près de Paris, au Casino Municipal d'Enghien, en juillet 1955.
Premières fois, le même soir 26 février 1956, en Allemagne, à Gelsenkirchen (mise en scène de Gustav Deharde) et en Belgique, au Théâtre Royal de la Monnaie (mise en scène de Roger Lefevre et Jean-Jacques Etchevery).
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MULHOUSE 02.1954 |
ENGHIEN 07.1955 |
GELSENKIRCHEN 26.02.1956 |
BRUXELLES 26.02.1956 |
PALAIS GARNIER 10.10.1958 1re |
PALAIS GARNIER 25.07.1959 20e |
Antinéa (danse) |
PAGAVA |
TCHERINA |
PALAR |
BERDEL |
Claude BESSY |
Claude BESSY |
Tanit-Zerga |
ANGELICI |
DORIA |
WARNER |
POLIART |
GABRIEL |
Jacqueline BROUDEUR |
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Saint-Avit |
BARNIER |
JOBIN |
ESSER |
FLETA |
Paul FINEL |
Jacques LUCCIONI |
Morhange |
DOUCET |
ROUX |
ZELL |
LAFFONT |
ROUX |
José FAGIANELLI |
Le Mesge |
HERENT |
LOREAU |
MÖHLER |
GHISLAIN |
Jean GIRAUDEAU |
Jean GIRAUDEAU |
Ceghir ben Cheik |
GIOVANETTI |
GIOVANETTI |
NIENSTEIDT |
TREMPONT |
VAILLANT |
Pierre SAVIGNOL |
Chef d’orchestre |
Henri TOMASI |
ETCHEVERRY |
ROMANSKY |
DEFOSSEZ |
Louis FOURESTIER |
Louis FOURESTIER |
Première à Paris, au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) prévue le 13 décembre 1957 reportée au 10 octobre 1958. Mise en scène de José Beckmans. Décors et costumes de Douking. Chorégraphie de Serge Lifar (variation d'Antinéa de George Skibine).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Antinéa (danse) : Mlle Claire MOTTE (1959).
Tanit Zerga : Mme ANGELICI 1958).
Morhange : FAGIANELLI (1958).
Ceghir ben Cheik : GIOVANETTI (1959).
Le Mesge : ROMAGNONI (1958).
20 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Mais revenons-en à novembre. Les concerts symphoniques, les récitals abondent. Et l'Opéra annonce, non pas une création, mais tout de même une première pour la maison : celle de l'Atlantide, de Henri Tomasi, naguère créée à Mulhouse, et jouée depuis, avec un grand succès, à Enghien et à Vichy. C'est, d'après le célèbre roman de Pierre Benoît, une des œuvres lyriques contemporaines qui ont rencontré le plus de succès auprès du grand public. Elle présente une remarquable particularité : le rôle principal n'est pas chanté, mais dansé, et les effets que Tomasi tire de cette présentation sont très puissants. A Mulhouse et à Vichy, c'est Ethery Pagava qui incarnait l'héroïne ; à Enghien, ce fut Ludmilla Tchérina. Et c'est Tchérina, cette recrue de l'Opéra dont Georges Hirsch est, à juste titre, tellement fier, qui dansera l'Atlantide, en novembre, au Palais Garnier. Ne me demandez pas la date exacte, je ne la sais pas à l'heure où j'écris ; mais enfin, on me l'a promis, c'est en novembre... »
[Rémy Francœur, Musica disques, novembre 1957]
ATTAQUE DU MOULIN (L’)
Drame lyrique en quatre actes, livret de Louis Gallet, d'après un conte d’Émile Zola, musique d’Alfred Bruneau.
Création à l'Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 23 novembre 1893.
Décors de Marcel Jambon. Costumes de Théophile Thomas. Mise en scène de Léon Carvalho.
Mmes Georgette LEBLANC, débuts (Françoise), Marie DELNA (Marceline), LAISNÉ (Geneviève).
MM. Max BOUVET (Merlier), VERGNET (Dominique), MONDAUD (le Capitaine ennemi), Edmond CLÉMENT (la Sentinelle), BELHOMME (le Tambour), E. THOMAS (le Capitaine français), ARTUS (un jeune homme), RAGNEAU (un Sergent).
Chef d'orchestre : Jules DANBÉ.
Cet ouvrage est entré au répertoire de la Gaîté Lyrique le 16 décembre 1907 avec Mmes Nelly MARTYL (Françoise), Marie DELNA (Marceline), ROMANITZA (Geneviève),
MM. Henri ALBERS (Merlier), Gaston DUBOIS (Dominique), ROSSEL (le Capitaine ennemi), FABERT (la sentinelle, le Capitaine français), Georges DURAND (le Tambour), DERUY (un jeune homme). Chef d'orchestre : AMALOU.
Repris salle Favart le 25 mars 1922 (40e représentation).
Mmes Mathilde SAÏMAN (Françoise), Lyse CHARNY (Marceline), Nette FERRARI (Geneviève).
MM. Henri ALBERS (Merlier), TRANTOUL (Dominique), Hubert AUDOIN (le Capitaine ennemi), VILLABELLA (la Sentinelle), Louis GUENOT [débuts] (le Tambour), Maurice SAUVAGEOT (le Capitaine français), Roger LALANDE (un jeune homme).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
47e représentation à l'Opéra-Comique le 14 mai 1922.
Mmes Mathilde SAÏMAN (Françoise), Mathilde CALVET (Marceline), Nette FERRARI (Geneviève).
MM. Henri ALBERS (Merlier), Charles FONTAINE (Dominique), Hubert AUDOIN (le Capitaine ennemi), VILLABELLA (la Sentinelle), Louis GUENOT (le Tambour), Maurice SAUVAGEOT (le Capitaine français), Roger LALANDE (un jeune homme).
Chef d'orchestre : M. FRIGARA.
La 50e représentation, salle Favart fut fêtée le 20 février 1923 avec la distribution ci-dessus, sauf Mathilde CALVET (Marceline) et David DEVRIÈS (Dominique).
53 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, dont 14 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 27 janvier 1894 avec Mmes de Nuovina (Françoise), Armand (Marceline), Hendrickx, MM. Leprestre (Dominique), Seguin (Merlier), Lequien (le tambour), Isouard (la sentinelle), Ghasne (le capitaine ennemi).
« Pour transporter à la scène le récit très dramatique que M. Zola a publié sous le titre de l'Attaque du moulin, et qui retraçait l'un des épisodes les plus émouvants de la guerre de 1870-1871, il fallait lui faire subir une modification indispensable et changer sinon le lieu, au moins l'époque de l'action. Dans le livret de M. Gallet, cette époque est en effet indéterminée, de même que la nationalité de l'ennemi, qui précisément est simplement qualifié « l'ennemi ». On peut, de cette façon, supposer que la scène se passe aux environs de 1792, à la frontière, au moment de l'invasion. Dès qu'elle s'ouvre, nous voyons le brave père Merlier, le propriétaire du moulin, qui célèbre les fiançailles de sa fille Françoise avec un honnête garçon, Dominique Penquer, un ouvrier flamand qui est venu travailler à la frontière. La joie est dans tous les cœurs, elle éclate sur tous les visages, lorsque au milieu du repas un roulement de tambour vient tout assombrir. C'est l'annonce brutale et inattendue de la déclaration de guerre. Ici, un épisode vocal complètement en dehors de l'action, un grand couplet tragique, fort bien venu d'ailleurs et d'une belle allure au point de vue musical, placé dans la bouche de la servante Marceline, et qui dépeint avec une énergie farouche l'horreur de la guerre :
Ah ! la guerre, l'horrible guerre,
Je l’ai vue, oh ! oui, j'en ai trop souffert !
C'est le châtiment de la terre,
Que Dieu punit par la flamme et le fer.
Au second, nous sommes dans le moulin, déjà dévasté, où un détachement de soldats français a subi un assaut de l'ennemi, aidé par Dominique, qui a fait bravement le coup de feu. Les Français s'étant repliés, l'ennemi revient en force, envahit le moulin, découvre Dominique avec son fusil encore chaud, et, comme il est étranger, le capitaine lui déclare qu'il est hors des lois de la guerre et qu'il sera fusillé. Puis il l'enferme. On devine la douleur et les angoisses de Françoise, la fiancée. Elle trouve le moyen de venir le rejoindre par la fenêtre, l'engage à la fuite en lui indiquant le chemin à prendre, et, comme il voit un obstacle dans la sentinelle qu'on a préposée à sa garde, elle lui présente un couteau bien affilé en lui disant : « Si le soldat parle, s'il crie, tu le tueras ! »
C'est devant le moulin, où le soldat est en faction, que nous amène le troisième acte. On se demande par quelle singulière aberration le librettiste s'est avisé de faire de ce factionnaire ennemi un être sympathique, et de lui faire chanter une sorte de lied, très expressif d'ailleurs musicalement, dans lequel il déplore que la guerre l'ait éloigné de son pays et de ses amours. Chose plus étrange encore, la servante Marceline, à qui nous avons vu si bien maudire la guerre, où ses deux fils ont été tués, se prend de pitié pour ce soldat ennemi, qu'elle devrait haïr d'instinct. « Qu'il est fier, jeune et beau, » dit-elle,
Il se bat bien et va, qui sait ? pauvre étranger,
Sans larmes, je n'y puis songer,
Loin des siens tomber mort sur quelque route.
Tout cela est vraiment singulier, et ce qui est plus singulier encore, c'est que la paysanne entame avec ce soldat une conversation presque affectueuse, et que celui-ci, quoique sous les armes, ne fait aucune façon pour causer avec elle. Enfin Marceline sort au moment où Dominique, s'échappant par la fenêtre de la salle où il était enfermé, tombe à terre. La sentinelle l'aperçoit et court à lui, mais Dominique lui plonge son couteau dans la gorge et s'enfuit. Au cri poussé par le soldat, qui tombe mort, ses camarades accourent avec leur officier, qui apprend en même temps l'évasion du prisonnier. Le coupable ne peut être que celui-ci. « Où est-il ? demande le capitaine au meunier. — Je ne sais », répond naturellement ce dernier. Le capitaine lui déclare alors que, si le meurtrier n'est pas retrouvé, c'est lui qui sera fusillé à sa place.
Au dernier acte, Dominique revient secrètement pour revoir Françoise, qui, pleine de trouble et d'angoisse, ne sait lequel elle doit sacrifier, de son père ou de son fiancé. La situation est pathétique. Elle le devient plus encore par l'héroïsme du père Merlier, qui se sacrifie généreusement pour sa fille. Il lui affirme en effet que le capitaine lui fait grâce de la vie, et qu'il est complètement libre de sa personne et de ses actions. Mais il faut, lui dit-il, que Dominique s'enfuie au plus vite, afin qu'on ne puisse mettre la main sur lui. Dominique s'éloigne donc, mais pour revenir bientôt, servant de guide à une colonne française qui s'apprête à débusquer l'ennemi du moulin. On entend en effet au loin le son martial du clairon, qui annonce l'approche des soldats. Françoise pousse un cri de joie et de délivrance, qui se change en un cri d'horreur lorsqu'elle voit le capitaine ennemi, avant de s'enfuir, donner aux siens l'ordre de fusiller Merlier. Ceux-ci entraînent le brave meunier, on entend le bruit des coups de feu, et Françoise tombe inanimée, tandis que Dominique et les Français pénètrent dans le moulin pour en chasser les envahisseurs.
Tel est ce drame, assez habilement fait, mais dont le défaut, inhérent au sujet, est d'être trop uniformément sombre. On y éprouve une sensation d'angoisse véritablement trop prolongée, et que sa durée finit par rendre énervante. Quel qu'il soit néanmoins, il a servi le musicien d'une façon souvent heureuse, et la musique de l'Attaque du moulin me paraît supérieure à celle du Rêve, la première œuvre importante de M. Bruneau. Il faut constater tout d'abord que le compositeur a renoncé ici, au moins en partie, à effaroucher les oreilles de ses auditeurs par des harmonies déchirantes et par des successions sauvages d'accords comme il en avait tant prodigué dans l'ouvrage précédent. Non que cette fois les suites harmoniques soient toujours d'une extrême pureté, mais il est certain que sans ce rapport le parti pris de violence a disparu. Son orchestre aussi est moins cru et moins touffu que par le passé, et, s'il n'est pas toujours très bien équilibré, si à chaque instant on y entend des entrées de cors ou de trompettes qui viennent on ne sait pourquoi ni comment, cet orchestre est pourtant moins âpre et moins dur. D'autre part, M. Bruneau a consenti cette fois, en dépit des théories préconisées par lui, à faire entendre simultanément plusieurs voix : témoin le duo des amoureux au second acte, et la scène en quatuor du quatrième. Il a enfin construit de véritables morceaux, et il a même écrit des chœurs, toutes choses auxquelles il s'était obstinément refusé dans sa première œuvre.
Le premier acte n'est point le meilleur. Le premier mouvement de l'introduction, qu'on retrouve plus tard, au prélude du troisième acte, est une pâle imitation de M. Massenet, le maître de M. Bruneau. De même, la scène de la présentation de la fiancée, calquée sur une scène analogue du Roi d'Ys, est loin de valoir celle-ci. Mais l'acte se termine d'une façon heureuse, par les stances vigoureuses de Marceline sur la guerre, qui sont d'un caractère à la fois sobre et farouche, et que Mlle Delna a rendues d'une façon vraiment admirable. Cela est d'un grand effet. Ni le prélude du second acte ni le monologue de Dominique ne sont à signaler ; mais le duo des deux amants est un morceau bien venu, et il contient un épisode d'un sentiment exquis et d'un effet délicieux : c'est tout le joli dialogue : Te le rappelles-tu ?... que souligne un accompagnement obstiné d'alto d'un contour mystérieux et plein de charme ; ici, un dessin musical vraiment mélodique, une diction naturelle et très simple, pas d'autres modulations que dans les tons relatifs, et l'effet produit est absolument remarquable. Ah ! si le compositeur voulait être simple plus souvent ! Il l'est encore dans la romance que chante la sentinelle au lever du rideau du troisième acte, et cela lui réussit de nouveau. A cette romance succède la scène assez singulière que j'ai signalée, entre Marceline et cette même sentinelle, scène bien comprise musicalement, d'une couleur mélancolique et d'un heureux accent. Par contre, la scène, pourtant dramatique, de la découverte du meurtre, me semble tout à fait manquée. Pour ce qui est du quatrième acte, je n'y vois à louer que la scène en quatuor, d'un assez bon effet, dans laquelle Merlier fait croire à sa fille qu'il est libre et ne court aucun danger.
En résumé, la partition de l'Attaque du moulin est une œuvre très inégale, très inexpérimentée encore, mais qui contient de bonnes pages et qui parfois est digne d'un véritable intérêt. Elle ne nous donne pas encore l'homme de génie que d'aucuns avaient voulu sacrer après le Rêve, mais elle parait révéler en M. Bruneau un tempérament d'artiste qui, avec du travail et de l'étude, et lorsqu'il sera maître de lui, pourra conquérir les sympathies du public et faire œuvre durable. On voudrait plus de simplicité dans ses récitatifs, plus de saveur et surtout de correction dans ses harmonies, plus de personnalité dans son orchestre ; mais, avec tous les défauts qu'on lui peut reprocher, la musique de son opéra n'est point banale dans son ensemble, et n'aurait pu certainement être écrite par le premier venu. Elle semble, en un mot, constituer une bonne promesse d'avenir. Interprétation excellente, de la part de Mlles Delna et Leblanc, de MM. Bouvet, Vergniet, Clément et Mondaud. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
« Personnages : Merlier, meunier ; Dominique, son ouvrier, flamand, amoureux de Françoise ; Françoise, fille de Merlier ; Marcelline, vieille servante de Merlier.
La scène se passe sur la frontière française, de nos jours.
Le premier acte est un tableau de paix et de joie. Il se passe dans la cour du vieux moulin de Merlier, le jour des fiançailles de Dominique et de Françoise. Selon l'antique usage, tous les voisins ont été conviés à fêter l'heureux événement. Une jolie scène provinciale se déroule, entre jeunes filles accompagnant la fiancée et jeunes gens accompagnant le fiancé. On trinque gaiement a la santé des futurs époux quand arrive le crieur public et son tambour. Il est porteur d'une grave nouvelle : la guerre est déclarée ! Ah ! la guerre, l'horrible guerre ! Marcelline revoit ses deux beaux grands fils, fauchés tous deux jadis en une même bataille. A vrai dire, Dominique, en sa qualité d'étranger ne partira pas ; mais il est Français de cœur, et qu'un jour un danger menace celle qu'il aime, rien ne saurait l'empêcher de frapper !
Lorsque s'ouvre le second acte, la guerre sévit depuis un mois et le moulin est attaqué. Une compagnie française fait par la fenêtre le coup de feu contre l'ennemi qui s'approche. Dominique tire aussi, ses mains sont noires de poudre : il n'a pas pu rester neutre en voyant son foyer assailli !
Suivant ses ordres, l'officier français se replie, et bientôt les soldats ennemis font leur entrée dans le moulin évacué. Dominique est convaincu d'avoir contrevenu aux lois de la guerre : il sera passé par les armes. Un espoir lui reste pourtant ; s'il consent à trahir et à guider l'ennemi à travers la forêt, il lui sera fait grâce de la vie. Il repousse avec dégoût ce marché infâme. Mourir plutôt !
Laissé seul dans la pièce sous bonne garde, il reçoit la visite de sa fiancée, descendue par une échelle de fer de l'étage au-dessus et entrée par la fenêtre. Elle lui indique le moyen de fuir. Par l'échelle, il peut, à la nuit, gagner la cour. Là, on occupera l'unique sentinelle qui garde l'entrée du pont : d'un bond il peut être sous le couvert de la forêt. Et si la sentinelle l'arrête, elle lui donne un couteau avec lequel il pourra la faire taire. Justement on entend la sentinelle, qui chante un air mélancolique de son pays. Le pauvre garçon n'a pas demandé à faire la guerre. Instrument passif, il chante son regret du foyer, de la patrie absente.
A l'acte suivant, nous sommes au pied de la fenêtre d'où doit descendre Dominique. La sentinelle monte la garde. Selon le plan arrêté, les femmes cherchent à détourner son attention tandis que s'effectue l'évasion. Mais inutilement. Au moment où Dominique s'élance vers le pont, le soldat l'aperçoit et va donner l'alarme, mais rapide comme la pensée, Dominique lui plonge son couteau dans la gorge et s'enfuit. Au cri poussé par leur camarade les soldats ennemis accourent : le factionnaire a été assassiné ! Ce crime doit être vengé. Si donc le coupable n'est pas retrouvé avant le matin, Merlier sera fusillé à sa place. C'est en vain que Françoise supplie, implore : le capitaine ennemi est inflexible. Quant à Merlier, il n'a pas un mouvement de protestation : puisqu'un homme doit mourir, il faut que ce soit lui, pour que sa fille se marie et soit heureuse, pour que le vieux moulin renaisse de ses ruines, pour que la vie continue. L'acte s'achève sur l'émouvante cérémonie funèbre en l'honneur du soldat tombé en faisant son devoir.
Le quatrième acte ramène le décor du premier, mais bien changé. La cour du moulin est gardée militairement et les murs portent de visibles traces des dégâts causés par la guerre. Le jour se lève. Dans un instant, Merlier va mourir. Ce n'est pas certain, pourtant, car Dominique est revenu. Et l'effroyable drame se joue maintenant seulement. Que Dominique se livre, Françoise perdra son fiancé et conservera son père. Elle n'aurait qu'un mot à dire, car s'il savait, Dominique n'hésiterait pas à risquer et à donner sa vie. Ce mot, quand elle veut le prononcer, se fige sur ses lèvres ; sa gorge se serre.
Merlier apprend fortuitement que Dominique est là. Et, dès lors, il n'a plus qu'une pensée : le faire partir. Pour cela il mentira et il décidera Marcelline à mentir aussi. Il fait croire au jeune homme qu'il est libre, qu'on lui a fait grâce. Il fait appel au témoignage de Marcelline. Dominique doit partir : il faut qu'il aille prévenir les Français que le moulin n'est occupé que par une poignée d'hommes. Dans sa soif de sacrifice, l'humble héros trouve les mots qu'il faut, sait cacher sa propre angoisse, et, finalement, il a la joie de voir son futur gendre s'en aller l'âme rassurée.
Il s'agit de rassurer Françoise, maintenant. Il y peine, mais sa voix est moins assurée en parlant à son enfant. Françoise doute encore.
Soudain, on entend approcher les Français ! L'heure de Merlier est venue. Mélancoliquement, il fait ses adieux au vieux moulin qu'il aime, tandis qu'en un brillant assaut les Français se rendent maîtres de la place.
Le capitaine ennemi voit que la résistance est inutile. Il donne l'ordre de la retraite ; mais il ne partira pas sans que justice soit faite et l'on pousse dehors Merlier sous les yeux de Françoise, qui comprend tout à coup.
Et quand, avec des cris de triomphe, Dominique et les Français pénètrent dans la cour, un feu de peloton à la cantonade annonce que Merlier vient de mourir en héros.
« Oh ! la guerre ! Héroïque leçon et fléau de la terre ! » conclut Marcelline. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
ATTENDEZ-MOI SOUS L’ORME
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Prével et Robert de Bonnières, d'après la comédie de Regnard, musique de Vincent d’Indy.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 11 février 1882, sous la direction de Jules Danbé, avec Mmes Louise Thuillier [Thuillier-Leloir] (Lisette), Zoé Molé-Truffier (Agathe), MM. Auguste Armand Barré (Dorante), Piccaluga (Pasquin), Barnolt (Colin).
Première à la Monnaie de Bruxelles le 07 janvier 1903 avec Mmes Maubourg (Lisette), Eyreams (Agathe), MM. Belhomme (Dorante), Boyer (Pasquin), Forgeur (Colin).
ATTENDRE ET COURIR
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri de Tully et Fulgence de Bury, musique de Fromental Halévy et Henri de Ruolz. Création à l’Opéra-Comique (salle Ventadour) le 27 mai 1830.
ATYS
Tragédie lyrique en cinq actes, paroles de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée à Saint-Germain, devant le roi le 10 janvier 1676, et à Paris au mois d'août 1677. Dans le prologue parurent Mlles Verdier (Flore), Beaucreux et des Fronteaux ; Beaumavielle, La Grille et les danseurs Bouteville et Pécourt. Les rôles de la tragédie furent remplis par Clédière (Atys), Morel, Mlles Aubry (Sangaride), Brigogne (Doris), Saint-Christophe (Cybèle) et Bony, la basse Gaye et autres chanteurs secondaires. Dans le ballet composé par Beauchamps et d'Olivet, débuta le célèbre danseur L'Étang, le cadet.
« Quoique oublié depuis longtemps, cet ouvrage renferme de grandes beautés ; nous citerons seulement la mélodie Le soleil peint nos champs des plus vives couleurs, dans laquelle on remarque une phrase pleine de noblesse et de charme. Louis XIV aimait beaucoup cet opéra ; il le fit représenter en sa présence en 1676, 1678 et 1682. A. cette troisième reprise, le ballet fut dansé par les plus grands seigneurs et les plus belles dames de la cour. Le dauphin, le prince de La Roche-sur-Yon, le duc de Vermandois, le comte de Brionne, le marquis de Moüy jouèrent tour à tour les rôles d'Egyptiens et de divinités des eaux, tandis que Mme la princesse de Conti, Mlles de Lillebonne, de Tonnerre, de Laval et de Loubes représentaient les Egyptiennes et les nymphes des eaux. L'Académie de musique a repris Atys jusqu'à dix fois de 1687 à 1740.
On sait que Louis XIV ayant demandé à Mme de Maintenon lequel des opéras lui paraissait le plus à son goût, celle-ci se déclara en faveur d'Atys ; sur quoi le roi lui répondit galamment : « Madame, Atys est trop heureux. » Pour comprendre l'à-propos de cette réponse, il faut savoir que ce sont les premières paroles d'un des airs chantés dans l'opéra. Atys fut représenté à la cour le soir même du mariage du roi avec Mme de Maintenon.
Au reste, ce succès s'explique par les qualités véritablement dramatiques que Quinault déploya dans cet opéra. On citera toujours comme un modèle de passion touchante le dialogue entre Atys et son amante Sangaride. Celle-ci reçoit les aveux d'Atys et apprend en même temps son désespoir, puisqu'un grand roi doit être son époux. Elle répond :
C'est peu de perdre en moi ce qui vous a charmé ;
Vous me perdez, Atys, et vous êtes aimé.
Il est difficile d'amener une déclaration avec plus d'art et d'intérêt. D'un aveu qui est le bonheur le plus grand de l'amour, faire le comble de ses maux est une idée très dramatique. Atys répond à son tour :
..... Aimez-moi, s'il se peut, davantage,
Quand j'en devrais mourir cent fois plus malheureux.
Dans cette dernière parole, il y a du sentiment et de la passion ; cela sort des banalités de l'opéra, de ces fadeurs éternelles qui changent de forme selon la mode, sans disparaître en réalité, car elles se retrouvent dans les opéras de Scribe, comme dans ceux du XVIIe siècle.
Deux vers de ce poème, au troisième acte, avaient le privilège d'exciter singulièrement la bile de Boileau, c'est lorsque Idas et Doris chantent en duo ces paroles :
Il faut souvent, pour être heureux,
Qu'il en coûte un peu d'innocence.
Ce sont ces traits, et d'autres semblables, dont les pièces de Quinault sont remplies, qui ont fait dire au satirique :
Et tous ces lieux communs de morale lubrique,
Que Lulli réchauffa des sons de sa musique.
Le même Despréaux, assistant à l'opéra, à Versailles, dit à l'officier qui plaçait les spectateurs : « Mettez-moi dans un endroit où je n'entende point les paroles. J'estime fort la musique de Lulli, mais je méprise souverainement les vers de Quinault. »
Dans Atys, parodie en vaudeville, paroles de Romagneti et Riccoboni fils, représentée au nouveau Théâtre-Italien le 27 février 1738, on remarque ce couplet, dont la forme a vieilli, mais dont le sens a encore une certaine actualité :
L'Opéra met en vain
Du nouveau sur la scène :
Ce serait grand'pitié du cousin,
Sans la musique ancienne ;
Il ne vit plus que de gratin.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« On admira particulièrement le 1er acte, où se trouve la belle scène d'Atys et de Sangaride.
Cet opéra favori de Louis XIV et de Mme de Maintenon fut repris en 1678, 1682, 1689, 1699, 1708, 1709, 1725, 1738 et 1740.
Il reparut en 1780 avec de la musique de N. Piccinni.
On en a fait sept parodies, dont deux en 3 actes : l'une de Dominique (1710), l'autre de Fuzelier et Dorneval (1726). »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ATYS
Tragédie lyrique en trois actes, livret de Marmontel, d’après le livret de Philippe Quinault, musique de Nicolas Piccinni.
Première représentation à l'Académie royale de musique, le 22 février 1780, avec Legros (Atys), Larrivée (Celœnus), Lainé (Idas), Durand (Morphée); Mlle Laguerre (Sangaride) , Duplant (Cybèle), Châteauvieux (Mélisse) et Joinville.
« Piccinni était, à cette époque, le seul compositeur capable de détrôner son prédécesseur Lulli. Le succès, qui fut cependant assez grand pour faire croire à Gluck qu'on l'oubliait, ne se prolongea pas longtemps. Le second acte renferme de beaux morceaux. Les interprètes des grands ouvrages, à cette époque, étaient : en première ligne, Mlles Levasseur et Laguerre ; puis Mlles de Beaumesnil, Duplant, Durancy. Larrivée et Moreau chantaient les rôles de basses-tailles ; Legros, Lainez et Tirot ceux de ténors. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Le grand succès de cet opéra ne se décida qu'après la troisième représentation. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AU BAL DU ROI
Opérette en un acte, musique d’Henri Covin, représentée dans un salon en mars 1873.
AU BOIS
Opérette en un acte, paroles d'Albert Monnier, musique de Bernardin, représentée aux Folies-Nouvelles en janvier 1857. L'auteur de la musique remplissait les fonctions de chef d'orchestre à ce théâtre.
AU CLAIR DE LA LUNE
Opérette en un acte, livret de M. de Léris, musique de Renaud de Vilbach, représentée aux Bouffes-Parisiens le 04 septembre 1857. Après les variations composées par Boieldieu sur le motif du Clair de la lune : O dolce concento, dans les Voitures versées, M. Renaud de Vilbach a su en trouver de nouvelles fort intéressantes.
« Il se trouva des gens qui, à ce clair de lune, préférèrent celui qu'il faisait le soir même dans les Champs-Élysées. Pourtant, il y avait un très joli duo dans la partition de M. de Vilbac. »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
AU FOND DU VERRE
Opérette en un acte, livret d'Ernest Dubreuil, musique de Laurent de Rillé, représentée en mars 1861, au théâtre Déjazet.
AU PAYS DE L'OR
Opérette en trois actes et six tableaux, livret de Mario Gautherat, musique de Soulignac. Création au Trianon-Lyrique le 20 novembre 1935 avec Mmes Drenet (Irène), Robert (Gisèle), Riel (la dactylo Zoé) ; MM. Louisard (Fracassin), Riga (Bentzoff), Spadini (le caissier), Carault (le fondé de pouvoir).
"Intrigue rocambolesque : un banquier impécunieux envoie son fondé de pouvoir en Amérique à la recherche d'imaginaires mines d'or, et là se retrouvent avec lui, chez les Peaux-Rouges, l'ingénieux Fracassin qui dénoue toutes les situations et même la corde qui menace de pendaison, Irène la fille du banquier, Gisèle sa maîtresse, Zoé la dactylo. Puis, après les aventures les plus saugrenues, tout le monde revient à Paris autour de Fracassin milliardaire. La musique de Gautherat est habile, point toujours très originale. La pièce était menée avec bonne humeur par l'acteur lyonnais Louisard." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
AU PLUS BRAVE LA PLUS BELLE
Comédie mêlée de chant en un acte, paroles de Philippon, musique de Plantade, représentés à Louvois (Théâtre des amis de la patrie) vers 1794. Cet ouvrage, mentionné dans la biographie de Plantade, n'a laissé aucune autre trace.
AU PORT
Opéra-comique, livret de Jules Ruelle et Gaston Escudier, musique d’Étienne Rey, représenté à Cabourg en août 1875. Chanté par Édouard-Georges et Mme Peschard.
AU PREMIER HUSSARDS
Opéra-comique en un acte, livret de Maurice Ordonneau, musique de Léon Vasseur, représenté au casino de Saint-Malo le 6 août 1896.
AU SOLEIL DU MEXIQUE
Opérette à grand spectacle en deux actes et dix tableaux d'André Mouézy-Eon et Albert Willemetz, musique de Maurice Yvain et R. Granville. Création au Théâtre du Châtelet le 18 décembre 1935 avec Mmes Fanely Revoil (Juanita), Danièle Brégis (Jessie), V. Fleury (Dolorès), Labens (Carmen) ; MM. André Baugé (Nino), Bach (Frascator), Rivers Cadet (Mastepec), Barbero (Tampico), Cabanie (Ricardo), Coizeau (Matelongo), Ballings (Moretos).
"Le théâtre du Châtelet exige les aventures les plus dramatiques, les incidents les plus amusants. Les auteurs de la nouvelle opérette n'ont pas failli à la règle, mais ils ont mis dans leurs trouvailles un entrain extraordinaire. Que Nino le matador, épris de la jolie Juanita, triomphe après mille péripéties de son adversaire en amour, le traître Tampico, voilà qui est bien dans la tradition. Mêlez à cela les bouffonneries d'un Marseillais, artiste de cinéma devenu matador par le jeu des circonstances, et voue aurez un aperçu non de la pièce, car elle est naturellement pleine de complications, mais des moyens mis en œuvre. Le spectateur est tour à tour transporté, pour le ravissement de ses yeux, au Mexique et à Hawaï, parmi de gracieux parterres de jeunes femmes en fleurs ou d'horrifiants tremblements de terre. Tout cela est soutenu par une musique qui n'a garde de s'égarer au delà d'un espagnolisme de convention, mais qui est franche et vivement rythmée. A quoi il faut ajouter des costumes étincelants, des décors qui peuvent prétendre au plus authentique mérite artistique, et des ballets réglés avec beaucoup d'éclat et de goût, sans omettre des attractions de danse et d'acrobatie qui concourent à la richesse et à l'intérêt du spectacle." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
AU TEMPS DES MERVEILLEUSES
Opérette à grand spectacle en deux actes et seize tableaux, livret d'Albert Willemetz et André Mouézy-Eon, musique d'Henri Christiné et Tiarko Richepin. Création au Théâtre du Châtelet le 25 décembre 1934 avec Mmes Marcelle Denya (Lilian), Monique Bret (Zoé), Wanda de Muth (Mmes Hamélia) ; MM. André Baugé (Roland), Bach (Pigeonneau), Gilbert Moryn (Mac Gregor), Coizeau (Brown), Ballings (Bonaparte).
"En présentant l'aventure d'un noble émigré, qui, après avoir conspiré sous le toit de l'Ecossais Mac Gregor, et filé le parfait amour avec la fille d'icelui, Lilian, s'engage dans l'armée de Bonaparte, fait évader Mac Gregor qui l'a suivi là sans doute pour avoir l'occasion de se faire prendre, sauve le général lui-même et finit par épouser la belle Lilian, les auteurs n'ont eu d'autre but que de présenter des aventures dramatiques, pittoresques ou touchantes. Il y a quelques airs agréables, et de jolis détails de mise en scène, comme la vue en perspective du Palais-Royal et l'ascension d'une montgolfière. L'ensemble forme un spectacle somptueux et plaisant." (Larousse Mensuel Illustré, 1934)
AU TRAVERS DU MUR
Opéra bouffe en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges, musique de Joseph, prince Poniatowski. Création au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 08 mai 1861, avec Mmes Victorine Moreau (Blanche), Amélie Faivre (Thérésine), Marie Faivre (Juliette), MM. Charles Battaille (Thomassini), Antoine Grillon (Pascal), Emile Wartel (Gambetto), Auguste Legrand (Léon).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 5 en 1861.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 29 octobre 1861, avec Gourdin (Thomassini), Eugène Crosti, Ambroise, Mlles Marie Marimon, Irma Sophie Pannetrat, Valérie Tual.
« La partition, bien écrite dans la forme italienne, renferme des morceaux agréables, surtout les petits couplets Tra la la, je n'en sais pas plus long que ça. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Opérette improvisée pour une représentation à bénéfice et qui n'eut qu'une existence éphémère. Dans le mois de novembre de la même année, elle passa cependant à l'Opéra-Comique, et Gourdin y reprit le rôle burlesque créé par Battaille. — Consulter l'ouvrage de M. Léon Escudier, intitulé Mes souvenirs ; on y trouvera des notes intimes sur la vie de chanteur et de compositeur du prince Poniatowski. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
AUBE ROUGE (L')
Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux, livret d’Arthur Bernède et Paul de Choudens, musique de Camille Erlanger.
Représenté à Rouen le 29 décembre 1911.
AUBERGE D'AURAY (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Charles Moreau de Commagny et Jean-Baptiste Violet d'Epagny, musique de Michele Enrico Carafa et Ferdinand Herold. Création à l'Opéra-Comique (salle Ventadour) le 11 mai 1830.
AUBERGE DE BAGNÈRES
Opéra-comique en trois actes, livret de C. Jalabert, musique de Charles-Simon Catel. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 23 avril 1807. La musique en est charmante, et un excellent trio pour soprano, ténor et basse, est resté dans le répertoire des chanteurs : Ah ! monsieur est docteur. Les formes savantes de la musique de Catel en rendirent d'abord le succès difficile ; mais les reprises qu'on fit de cet ouvrage prouvèrent combien il était apprécié par les véritables amateurs.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AUBERGE DES ARDENNES (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Michel Carré et Jules Verne, musique d’Aristide Hignard, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 01 septembre 1860 avec Mme Duran, MM. Wartel, Girardot, Verdellet.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 16 en 1860, 4 en 1861.
« Il s'agit d'un huissier que l'orage a contraint de se réfugier dans une auberge. Le fils de la maison s'amuse à ses dépens en lui faisant croire qu'il est tombé dans un repaire de brigands. C'est une suite de scènes burlesques. Les morceaux les plus remarqués sont l'air bouffe : Ah ! quel doux espoir ! Je dors comme un loir, et la chanson Lisette est une bonne fille. Emile Wartel et Adolphe Girardot ont bien joué ce petit ouvrage. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« M. Jules Verne, auteur de cet acte bouffe, avait été secrétaire du Théâtre-Lyrique ; (il a, dit-on, mis la main à plusieurs pièces représentées sur cette scène). Mais il n'était pas encore l'auteur très recherché et très lu des ingénieux romans scientifiques qui font aujourd'hui sa réputation. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
AUBERGE DES VOLONTAIRES (L')
Opéra-comique, musique de Langlé, écrite au commencement du XIXe siècle. Inédit.
AUBERGE DU CHAT COIFFÉ (L')
Opérette en trois actes, un prologue et quinze tableaux, livret d'Alfred Lavauzelle, lyrics d'André Barde, musique de Joseph Szulc. Création au Théâtre Pigalle le 18 décembre 1936 avec Mmes Germaine Roger, Sim-Viva, Alice Bonheur, Moussia ; MM. Dorville, Marcel Vallée, Armontel, Hiéronymus, Eric Roiné.
"Fantaisie moyenâgeuse ornée de très agréables couplets, jouée avec entrain." (Larousse Mensuel Illustré, 1936)
AUBERGE DU CHEVAL BLANC (L')
[Zum Weissen Rössl]
Opérette allemande en trois actes et neuf tableaux, livret de Hans Müller, d’après un vaudeville de Blumenthal et Kadelburg, musique de Ralph Benatzky, Robert Stolz, Robert Gilbert et Anton Profes.
Personnages : Josepha, patronne de 1' « Auberge du Cheval-Blanc » ; Léopold, maître d'hôtel ; Napoléon Bistagne, négociant en tricots ; Sylvabelle, fille de Napoléon Bistagne ; Guy Flores, avocat parisien ; Hinzelmann, un vieux professeur ; Clara, sa fille ; Kathi, postière ; Zenzi, bergère ; Piccolo, garçon ; l'Empereur ; le Garde général ; l'Employé de Cook ; Célestin Cubisol ; le Bourgmestre ; Pimperl ; Hôteliers, garçons, voyageurs, vachers et vachères, tyroliens, etc...
Première représentation à Berlin, le 08 novembre 1930.
Première représentation à Paris, théâtre Mogador, le 01 octobre 1932, dans une version française de Lucien Besnard, couplets de René Dorin, décors et costumes d’Ernst Stern, mise en scène d’Erik Charell, avec Gabrielle Ristori (Josépha) et Georges Milton (Léopold).
Résumé.
La scène se passe à Saint-Wolfgang, en Salzkammergut (Autriche). Léopold, maître d'hôtel à l'Auberge du Cheval-Blanc, aime sa patronne Josepha, qui lui préfère l'avocat parisien Guy Florès. Cependant Florès s'éprend de Sylvabelle Bistagne, une Marseillaise, fille d'un fabricant de tricots. L'arrivée inopinée de l'Empereur met en émoi tout ce monde d'un pittoresque très joyeusement conventionnel. Mais, bien entendu, la belle et sage Josepha épousera finalement Léopold, qui devient ainsi patron de la célèbre Auberge.
ACTE I.
1er TABLEAU. — Devant l'auberge du Cheval-Blanc, à Saint-Wolfgang.
Kathi, la postière, chante une tyrolienne. Arrivent Piccolo, le jeune garçon de l'hôtel, puis le Garde général et Zenzi avec une chèvre.
Un autobus déverse à la porte de l'auberge un flot de touristes. L'Employé de Cook fait le boniment. Léopold, le maître d'hôtel, encaisse les consommations. Les touristes s'éloignent.
Josepha, la patronne, entre. Léopold, qui en est fort épris, se trouble [Duo Léopold-Josepha : Pour être un jour aimé de toi...]. Josepha attend avec impatience un Monsieur Guy Florès, mais il n'arrive pas encore. Un Marseillais, Napoléon Bistagne, débarque du bateau avec sa fille Sylvabelle. Bistagne est actuellement en procès avec un de ses concurrents qui a choisi pour conseil l'avocat parisien Guy Florès. Florès survient justement [Entrée de Guy Florès : A l'Auberge du Cheval-Blanc...].
Josepha fait au nouveau venu des signes d'amitié, mais Léopold l'examine d'un mauvais œil. C'est bien autre chose encore quand Florès trouve grâce à Léopold, la chambre qui lui était réservée, occupée par Bistagne. L'avocat s'arrange à faire promptement déguerpir le Marseillais, mais il se ravise soudain quand il aperçoit Sylvabelle Bistagne, laquelle n'est pas insensible non plus au charme du beau garçon. Léopold exulte, car, si la jeune fille s'amourachait de l'avocat, la place serait libre auprès de la patronne ! En attendant, le maître d'hôtel, pour arranger les affaires, propose aux jeunes gens de les conduire dans la cabane aux vaches.
2e TABLEAU. — L'étable.
Dans une étable bleu d'azur, où des vaches articulées se dandinent doucement, les vachers chantent en trayant, puis dansent avec les vachères...
Léopold arrive avec Sylvabelle, puis Jean Florès [Duo]. Josepha entre en coup de vent, à la recherche de son maître d'hôtel. Léopold, essayant d'obtenir un baiser, reçoit une formidable gifle.
Au Final, Léopold s'empresse auprès des clients dans la cour de l'hôtel. Un orage éclate ; les touristes bondissant de leurs places, commencent à se disperser. L'acte se termine au milieu des claquements violents de la pluie par terre et sur les toits.
ACTE II.
1er TABLEAU. — Le matin, sur la place.
C'est jour de marché. Josepha s'en va aux emplettes avec son maître d'hôtel, mais il se fâche à propos de Guy Florès et la patronne le congédie. Avant de disparaître en sanglotant, il fait ses recommandations à Piccolo.
Florès paraît au balcon, proposant une sortie à Sylvabelle [Duo Florès-Sylvabelle : Je vous emmènerai dans mon joli bateau...]. Au moment où ils s'éloignent, Bistagne sort de la maison, habillé en Tyrolien. Josepha est bien décidée à lui faire faire une cure de bonne humeur. [Chanson tyrolienne (Josepha) : Au joyeux Tyrol...]). Suit une entrevue entre Piccolo et Zenzi. Bistagne, sortant de l'hôtel, rayonnant, au bras de Sylvabelle, reçoit un télégramme de Cubisol lui annonçant son arrivée imminente.
2e TABLEAU. — La Gare.
Célestin Cubisol, souriant d'un air avantageux, descend du train. Il a fait la connaissance, en voyage, du professeur Hinzelmann et de sa fille Clara. Tous trois vont descendre au Cheval-Blanc. En attendant, Célestin flirte avec Clara ; Bistagne, parti à la recherche de la cabane du berger, se refuse à un arrangement à l'amiable, que Florès lui propose quant à leur procès.
3e TABLEAU. — La cabane du berger.
Bistagne bat froid à Florès. Kathi apporte au gros Marseillais une lettre de Cubisol confirmant l'expédition de Célestin, jeune homme, paraît-il, « toujours apprécié du beau sexe »...
Bistagne comprend alors quel avantage considérable pourrait présenter un rapprochement entre sa fille et Célestin. Florès appuie cette idée.
4e TABLEAU. — La salle du Conseil communal.
Les conseillers municipaux et les hôteliers tiennent séance, l'Empereur ayant annoncé sa venue pour la fête du tir. Léopold, appelé en grande hâte, décide naturellement que l'Empereur ne peut descendre qu'au « Cheval Blanc ». Une bataille générale termine la discussion.
5e TABLEAU. — L'Auberge du Cheval-Blanc.
La nouvelle apportée par Léopold stupéfie Josepha, qui supplie Léopold de venir reprendre son service. Léopold y consent, en posant ses conditions, lesquelles ont trait, l'une au déménagement de Guy Florès, une autre à la robe de Josepha.
Bistagne contemple les préparatifs d'un regard sceptique. Un grand défilé a lieu. La bateau aborde ; l'Empereur en descend. Léopold prononce le discours de bienvenue, en bafouillant quelque peu et en mêlant ses revendications personnelles aux vœux qu'il essaie d'exprimer.
ACTE III.
1er TABLEAU. — Au petit jour, devant l'Auberge.
La Chorale de Saint-Wolfgang donne une aubade à l'hôte illustre qui a daigné passer la nuit entre les murs du « Cheval-Blanc ». Pendant le déjeuner, l'Empereur donne à Josepha de sages conseils, puis il part à la chasse.
2e TABLEAU. — Une petite auberge romantique dans la forêt.
Bistagne et Hinzelmann font une promenade à âne. Quant à Sylvabelle, elle est au mieux avec Jean Florès [Duo : Mon chant d'amour est une valse...].
On aperçoit Célestin, descendant le sentier avec Clara. Josepha s'arrange avec Léopold, qui l'épousera en devenant patron du « Cheval-Blanc ». Florès annonce ses fiançailles avec Sylvabelle, et Célestin avec Clara. Bistagne abandonnera son procès, et tout le monde sera content.
"Le livret allemand était lui-même tiré d'un vaudeville de Blumenthal et Kadelburg ; à l'intrigue, qui nous montre le maître d'hôtel du Cheval blanc amoureux de sa patronne, les adaptateurs français ont ajouté une apparition de touristes marseillais dans les montagnes du Tyrol. De complication en complication la pièce est devenue ainsi un parfait prétexte à spectacles. Chaque scène, chaque situation est l'occasion d'un développement qui s'étend à toute une foule débordant du plateau jusque dans la salle." (Larousse Mensuel Illustré, 1932)
AUBERGE DU TOHU-BOHU (L')
Vaudeville-opérette en trois actes, paroles de Maurice Ordonneau, musique de Victor Roger, représenté au théâtre des Folies-Dramatiques le 10 février 1897 avec MM. Jean Périer, Simon-Max, Gardel, Bartel, Landrin, Vavasseur, Burguet, René, Mmes Pierny, Roland et Bréan.
AUBERGE EN AUBERGE (D’)
Opéra en trois actes, paroles de Dupaty, musique de Tarchi, représenté au théâtre Feydeau en 1800.
AUBERGE SUPPOSÉE (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène de Planard, musique de Michele Enrico Carafa. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 26 avril 1824, décors de Mathis et Desroches.
AUBERGISTES DE QUALITÉ (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Etienne de Jouy, musique de Charles-Simon Catel. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 17 juin 1812. Cet ouvrage renferme des mélodies agréables et d'un goût très pur.
AUCASSIN ET NICOLETTE
Opéra-comique en trois actes, livret de Michel-Jean Sedaine, d’après un fabliau du XIIe siècle, musique de Grétry, créé à Versailles, Théâtre de la Cour, le 30 décembre 1779. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 03 janvier 1780, avec la Dugazon (Nicolette) et Clairval (Aucassin), sous la direction de La Pommeraye.
« Le véritable titre de cet ouvrage est celui-ci : Les Mœurs antiques ou les Amours d'Aucassin et Nicolette. Le sujet est tiré d'un charmant fabliau du XIIIe siècle, qui, de nos jours, a été reproduit en manuscrit avec des miniatures admirables par feu Charles Leblanc. Cette série de compositions charmantes et d'une exécution merveilleuse ferait la fortune d'un artiste chromolithographe, si l'amateur éclairé qui s'en est rendu l'acquéreur consentait à la livrer au public. Ce même fabliau a été tout récemment imprimé avec une élégante traduction de M. Alfred Delvau. Pour revenir à la musique de Grétry, nous dirons que le compositeur a cru devoir employer dans la partition des modulations de plain-chant, et les a appropriées aux paroles gothiques qui se trouvent dans le poème, particulièrement sur cette cantilène : Nicolette, ma douce amie. Mais on goûte peu cet effort plus ou moins archéologique. Lorsque l'ouvrage fut représenté à la cour, on rit aux éclats, dans les endroits que Sedaine et Grétry avaient crus les plus touchants. Ne sachant à quoi attribuer cette déconvenue, l'illustre compositeur formule dans ses Essais l'opinion singulière que voici : « Soyons de bonne foi ; nos tragédies en musique n'ont-elles pas produit presque tout leur effet musical après le premier acte ? et si l'action du drame ne nous attachait aux actes suivants, peut-être le dégoût s'emparerait-il des auditeurs au point qu'ils désireraient ne plus rien entendre. » Cette « bonne foi » qu'invoque Grétry n'est-elle pas plutôt un manque de foi dans l'art et dans les effets qui lui sont propres ? A ce compte, pourquoi ne remplacerait-on pas le dernier acte d'Orphée, le troisième acte de Guillaume Tell, le quatrième des Huguenots ou de la Juive par un dialogue vif et animé ?
Cette pièce médiocre peut servir à expliquer dans quel sens il faut entendre ce qu'on a dit de l'opéra-comique : que la musique était presque tout dans le succès de ces sortes d'ouvrages, rarement faits pour être lus. C'est peut-être ce que l'auteur a fait de plus mauvais ; le fond est d'une absurdité qui révolta tout d'abord : quelques changements, beaucoup de spectacle, et surtout le jeu de Mme Dugazon firent supporter une reprise de la pièce. Le père d'Aucassin est un imbécile odieux, le fils est un fou non moins odieux, et le père de Nicolette un niais. Ce ne sont pas là des caractères de chevalerie, bien que l'auteur ait eu la prétention de peindre les mœurs du bon vieux temps.
Du reste, Sedaine s'est inspiré du vieux roman d'amour, qui est, comme nous l'avons dit plus haut, une des plus charmantes productions littéraires du moyen âge. Nous allons en donner une analyse succincte :
Garin, père d'Aucassin et comte de Beaucaire, avait acheté aux Sarrasins une jeune fille nommée Nicolette, dont Aucassin est amoureux et qu'il voudrait épouser. Garin les fait enfermer l'un et l'autre ; mais Nicolette parvient à s'échapper et se réfugie dans une forêt voisine. Dans sa fuite, elle reconnaît la voix d'Aucassin, qui se plaignait dans son cachot, et pour le consoler elle lui jette une mèche de ses cheveux. Bientôt Aucassin parvient lui-même à sortir de sa prison ; il rejoint Nicolette et s'éloigne avec elle de Beaucaire. La barque qui les emporte est assaillie par une tempête ; ils abordent sur un rivage, où ils tombent entre les mains des Sarrasins, venus pour combattre le roi du pays, Ceux-ci, après avoir lié les bras et les mains d'Aucassin, l'abandonnent dans une barque, que les flots ramènent à Beaucaire juste au moment où Garin vient de mourir : le jeune homme est reconnu par les vassaux de son père, qui le proclament seigneur de Beaucaire. Cependant Nicolette, transportée à Carthage, y retrouve son père, qui est précisément le roi de cette ville ; mais on veut lui faire épouser un roi païen ; tous ses sentiments se révoltent contre cette indigne alliance et elle se voit encore obligée de prendre la fuite. Elle revient à Beaucaire, y retrouve son fidèle amant, et l'épouse. On ne connaît point l'auteur de ce roman, où des couplets monorimes en vers de sept ou de huit syllabes sont entremêlés à des récits en prose. Tout y est naïf, tendre et gracieux. La Bibliothèque impériale en possède un exemplaire manuscrit. Méon l'a publié dans son Recueil de fabliaux. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AUDE ET ROLAND
Poème lyrique, texte de Georges Hartmann et Edouard Adenis, musique de Léon Honnoré, exécuté au Conservatoire le 19 novembre 1896 avec Mlle Lafargue (Aude), Mme Drees-Brun (la Vierge), MM. Gautier (Roland), Noté (Olivier) et Daroux (Charlemagne).
« Cet ouvrage avait été couronné au concours Rossini, et il présentait cette particularité que, grâce à lui, l'auteur sortait pour la seconde fois vainqueur de ce concours. Le poème, qui n'est ni meilleur ni pire que tant d'autres du même genre, nous montre Charlemagne assiégeant depuis cinq ans dans les Alpes la ville de Vienne, qui refuse toujours de se rendre. Fatigué de cette résistance, il finit par proposer aux assiégés une combinaison que ceux-ci acceptent et qui renouvelle un peu l'exploit héroïque des Horaces et des Curiaces : les Viennois choisiront un champion, qui devra se mesurer avec celui que Charlemagne aura désigné de son côté. Le sort du combat décidera de celui de la ville elle-même, qui devra se rendre si son champion est vaincu, tandis que, s'il est vainqueur, Charles devra lever le siège et s'éloigner. C'est Roland que choisit Charlemagne, et c'est Olivier qui combattra pour les Viennois. Mais ici la situation se complique. La sœur d'Olivier, la belle Aude, aime Roland, dont elle est aimée, sans qu'on sache d'ailleurs comment ils ont pu se connaître. Olivier, qui l'ignorait jusqu'alors, apprend tout à coup cet amour, et profite de cette révélation pour verser sur sa sœur un torrent d'injures. Et voici qu'au moment où les deux adversaires vont se mesurer, la vierge Marie apparaît à Aude et lui apprend que les Sarrasins viennent d'envahir la France. Aude s'empressa
alors de séparer les combattants en leur faisant connaître la nouvelle. Sur ce fait important, Charlemagne et les Viennois se réunissent pour agir ensemble contre l'ennemi commun, les deux champions se tendent la main et Aude devient l'épouse de Roland. Puis, comme épilogue, la scène change et nous transporte à Roncevaux, où nous assistons à la mort de Roland.
Sur ce poème, tout ensemble héroïque, légendaire et mystique, M. Léon Honnoré a écrit une partition qui n'est pas sans présenter quelque intérêt et qui, tout au moins, est conçue dans des formes vraiment musicales, en dehors des exagérations auxquelles nos jeunes compositeurs nous ont depuis trop longtemps accoutumés. Point de modulations effarouchantes, une bonne entente des voix et de l'orchestre, aucune exagération, aucune de ces excentricités voulues qui font bondir l'auditeur sur son siège. Avec cela, une vraie compréhension des conditions scéniques, un bon sentiment dramatique, et parfois un heureux grain d'inspiration. Il n'en fallait pas davantage pour que l'œuvre fût accueillie favorablement par le public, étant d'ailleurs modeste dans ses proportions et sobre dans son développement. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]
AUGUSTALES (LES)
Prologue remplaçant celui d'Acis et Galatée par Roy, musique de Rebel et Francœur, représenté à l'Académie royale de musique le 15 novembre 1744.
"Ce prologue, composé à l'occasion de la maladie de Louis XV et pour fêter sa convalescence, remplaça celui d'Acis et Galatée. La partition en a été gravée."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AUGUSTE ET MARIANNE ou LES BONS CŒURS
Opéra-comique en un acte, paroles de Bertin d'Antilly, musique de Labarre, représenté sur le théâtre des Amis-des-Arts et des Elèves de l'Opéra-Comique (Louvois), le 3 février 1799.
AUGUSTINE ET BENJAMIN ou le SARGINES DE VILLAGE
Opéra-comique en un acte, paroles de Bernard-Valville et Hus, musique d’Antoine-Barthélemy Bruni, représenté à l'Opéra-Comique en 1801.
AUJOURD'HUI
Opéra en trois actes, musique de Mengozzi, représenté au théâtre Montansier en 1791.
AUMÔNIER DU RÉGIMENT (L')
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, musique d’Hector Salomon.
Création à l'Opéra-National-Lyrique le 13 septembre 1877 avec Mme M. Sablairolles-Caisso (Marie), MM. Lepers (l'Aumônier), Gresse (Robert), François-Antoine Grivot (Carlo).
Première à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 28 décembre 1881 avec François-Antoine Grivot (Carlo).
« Le vaudeville si populaire joué au Gymnase a formé le canevas et presque tous les épisodes de la pièce. Robert, maréchal des logis, blessé dans un combat en Italie, sous la première République, est logé chez Carlo, jeune forgeron. La fille de ce vieux soldat l'a accompagné, on ne sait trop comment ni pourquoi, si ce n'est afin que Carlo en devienne amoureux ; mais Robert ne veut qu'un gendre exerçant le métier des armes. Survient un jeune aumônier de régiment, ce qui était assez rare en 1792. Le vieux soldat a des rancunes particulières contre les prêtres, depuis que le curé de son village d'Alsace a frustré sa fille d'un héritage. Il se trouve que l'aumônier en question est le frère de l'auteur de cette mauvaise action, et, en homme de cœur, il va faire tous ses efforts pour la réparer. Il s'habille en soldat, flatte les goûts du vieux maréchal des logis, au point de se laisser préférer au forgeron, d'accepter le titre de futur gendre et même d'embrasser par ordre la jolie Marie. Ce n'est pas tout : on bat la générale ; un combat va se livrer. Il prend la place du vieux soldat et revient victorieux, mais blessé à son tour. Tout se découvre enfin ; l'aumônier répare de son mieux la perte causée à la famille de Robert, décide celui-ci à donner la main de sa fille au forgeron et à reconnaître que la soutane peut, comme tout autre uniforme, recouvrir la poitrine d'un homme de cœur. La partition est très agréable à entendre, et la musique est toujours spirituellement associée aux situations de la pièce et au caractère des personnages. Les morceaux les plus remarqués sont : l'ouverture ; diverses marches militaires ; les couplets de Marie, Ce bon garçon est un peu bête ; ceux dans lesquels le forgeron fait une énumération de ses propres mérites, Un beau jeune homme ; l'air de l'aumônier, dans lequel la phrase de l'ancien vaudeville, Aumônier de régiment, est heureusement rappelée et développée, et un morceau d'ensemble. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
« Le même soir que le Toréador [28 décembre 1881] on donnait deux nouveautés, l'Aumônier du régiment et les Pantins.
Ouvrage en un acte de MM. de Leuven et Saint-Georges, mis en musique par M. Hector Salomon, l'Aumônier du régiment n'était nouveau qu'à l'Opéra-Comique ; il avait été joué quelques années auparavant au Théâtre-Lyrique, sous la direction Vizentini, et notamment avec le même Grivot dans le rôle de Carlo. C'était, il faut le dire, une fiche de consolation pour le compositeur, qui, avec une bonne grâce sans pareille, avait, sur la demande d'Offenbach, renoncé au livret des Contes d'Hoffmann, à lui confié par les auteurs, et qui avait attendu vainement la représentation d'une certaine Djémina, reçue à la salle Favart en 1878 et distribuée, au moins pour le rôle principal, à Mlle Chevrier. Or, les seize représentations de l'Aumônier du régiment l'indemnisèrent faiblement. »
[Albert Soubies et Charles Malherbe, Histoire de la seconde salle Favart, 1893]
AURELIA
Opéra en deux actes, musique de Conradin Kreutzer. Ouvrage posthume, représenté en 1849.
AURÉOLE (L’)
Drame lyrique en trois actes et six tableaux, livret de Paul Vaillant-Couturier et Edouard-Abner Trémisot, musique d’Edouard-Abner Trémisot.
Première représentation à Nice, Opéra, janvier 1914.
AURORE DE GUSMAN
Opéra en un acte, paroles de Leprevost-d'Iray et d'Épinay, musique de Tarchi, représenté au théâtre Feydeau en 1799.
AUTEUR À LA MODE (L')
Opéra-comique, musique de Deshayes, représenté au théâtre de Beaujolais en 1786.
AUTEUR DANS SON MÉNAGE (L')
Opéra-comique en un acte, livret d’Etienne Gosse, musique d’Antonio Bartolomeo Bruni, créé au Théâtre Feydeau le 28 mars 1799. Première à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 05 octobre 1801.
AUTEUR MALGRÉ LUI (L')
Opéra-comique, musique de Pauwels, représenté à Bruxelles vers 1790.
AUTEUR MALGRÉ LUI (L') ou LA PIÈCE TOMBÉE
Opéra-comique en un acte, livret de Claparède, musique de Louis-Emmanuel Jadin. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 16 mai 1812.
AUTEUR MORT ET VIVANT (L’)
Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène de Planard, musique de Ferdinand Herold. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 18 décembre 1820. Le livret est agréable, mais ne fournit pas au célèbre compositeur l'occasion d'y déployer ses qualités. L'insuccès de cet ouvrage l'affecta péniblement, et le tint quelques années éloigné du théâtre.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AUTOMATE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Cuinet-Dorbeil, musique de Henri-Joseph Rigel. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 août 1781.
AUTOMATE DE VAUCANSON (L')
Opéra-comique en un acte, livret d’Adolphe de Leuven, musique de Luigi Bordèse. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 02 septembre 1840 avec Mme Célestine Darcier (Marie), MM. Honoré Grignon (Vaucanson), Mocker (de Lancy), Ricquier (Landry).
Dans cette pièce, le chevalier de Lancy prend la place de l'automate joueur de flûte pour faire sa déclaration à la nièce du célèbre mécanicien. La musique dramatique de Bordèse a moins réussi que ses jolies romances.
AUVERGNAT PAR AMOUR
Opérette en un acte, livret de Saclé, musique de Georges Rose, représentée au concert de l’Epoque le 30 novembre 1889.
AUX AVANT-POSTES
Opéra-comique en un acte, livret de Georges Ohnet, musique de Joseph Michel, représenté au théâtre de la Monnaie de Bruxelles le 20 avril 1876, avec Mme Reine (la marquise Diane de Bligny), M. Morlet (Gaston de Bligny).
C'est une pièce à deux personnages, la tante et le neveu. On a remarqué une jolie valse chantée.
AUX TROIS PARQUES
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Ruelle, musique de M. Wilhem, représenté au Casino de Royan en août 1878. Cet ouvrage a été bien accueilli.
AUX TROIS PIGEONS
Opéra-comique en un acte, livret de Lionel Bonnemère, musique de Henry Eymieu, représenté au Théâtre de Fougères le 19 novembre 1899.
AVALANCHE (L’)
Opéra-comique en un acte, musique de Charles Mélant, représenté à Namur le 28 mars 1878.
AVANT LA NOCE
Opérette en un acte, livret d'Eugène Mestépès et Paul Boisselot, musique d’Emile Jonas, représentée aux Bouffes-Parisiens le 24 mars 1865, avec Berthelier. C'est un petit ouvrage écrit avec talent et dont l'instrumentation est fort ingénieuse.
AVANT LA RETRAITE
Opérette en un acte, musique de Léon Roques, représentée au concert de l’Eldorado le 24 avril 1875.
AVARE PUNI (L’)
Opéra-comique en un acte, paroles de Verneuil, musique de L.-E. Jadin, représenté au théâtre de Monsieur en 1792
AVEC PLAISIR
Opérette en un acte, livret d'Hervé Lauwick, musique de Georges Menier, créée au Moulin de la Chanson à Paris le 19 septembre 1923.
AVENTURES DU ROI PAUSOLE (LES)
Opérette en trois actes, livret d’Albert Willemetz, d’après le roman de Pierre Louÿs, musique d’Arthur Honegger.
Première représentation aux Bouffes-Parisiens, le 12 décembre 1930, décors de Deshayes et Bertin, costumes de Carlègle, mise en scène de Louis Blanche, avec Mmes Jacqueline Francell (Blanche-Aline), Meg Lemonnier (Mirabelle), Duclos (Diane à la houppe) ; MM. Dorville (le roi Pausole), Pasquali (Giglio), sous la direction d’Edouard Bervilly.
Reprise le 05 mars 1937 avec Mmes Jacqueline Francell, Moussia, Huguette Grégory ; MM. Dorville, René Dary.
AVENTURIER (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret de Constant Leber, musique de Giuseppe Catrufo. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 13 novembre 1813.
AVENTURIER (L’)
Opéra-comique en un prologue et trois actes, livret d'Henri de Saint-Georges, musique de Joseph, prince Poniatowski. => partition
Création au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 26 janvier 1865, avec Mmes Léontine de Maësen (Dona Fernande), Faure-Lefebvre (Anita), Duclos (Mariquitta), MM. Monjauze (Don Manoël d'Aguilar), Petit (le vice-roi Pedro de Zuniga), Gerpré (Don César Annibal de Monte Coucoulos), Ismaël (Quirino), Guyot (Pacheco), Mortier, Caillot.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 10 en 1865.
L'action se passe à Mexico pendant la domination des Espagnols. La toile se lève sur la plaza Mayor, qui offre une mise en scène variée et brillante. Au milieu des gitanos, des bandits et des muletiers confondus paraît un jeune cavalier, don Manoël, qui cherche fortune, et, en attendant, chante sur la place avec une jeune fille nommée Anita, qu'il a protégée contre les bandits. La nièce du vice-roi, doña Fernanda, vient à passer, et offre sa bourse au chanteur, qui ne l'accepte qu'en échange de son rosaire, que la señora veut bien garder en gage. Tout cela est aussi puéril qu'invraisemblable. Doña Fernanda, est fiancée à un personnage ridicule, don Annibal, qui veut l'épouser malgré elle, à moins qu'il ne voie à ses pieds un rival préféré. La princesse lui ménage cette surprise, et don Manoël est choisi pour donner ce spectacle à don Annibal, qui se désiste, il est vrai, mais fait condamner aux mines l'audacieux cavalier. Enfermé dans ces souterrains, celui-ci y est visité tour à tour par Anita, doña Fernanda, don Annibal, et par le vice-roi lui-même. L'idée de faire descendre toute la cour dans un puits est au moins originale. Un certain Quirino, que don Manoël a arraché à une mort certaine, entreprend la délivrance de son bienfaiteur. Il a découvert un gisement aurifère d'une grande valeur ; il donne à son ami l'honneur de cette découverte ; le vice-roi lui accorde sa grâce et la main de sa nièce. On reconnaît à peine dans ce livret l'auteur si distingué de la Reine de Chypre et du Val d'Andorre. La musique du Prince Poniatowski est bien faite et bien écrite pour les voix. Les motifs ne sont pas très neufs, mais ils sont toujours bien présentés et traités avec toute l'intelligence scénique que donne une expérience consommée. On a remarqué, au premier acte, l'air de Quirino, chanté par Ismaël ; la chanson de Manoël et d'Anita ; au deuxième, un bon trio, et au troisième, la ballade du Mineur noir, chantée par Ismaël et les chœurs ; la romance de Manoël, chantée par Monjauze ; le boléro, exécuté brillamment par Mlle Léontine de Maësen ; des couplets dits avec esprit par Mme Faure-Lefebvre, et un finale à l'italienne, très habilement conduit. Le rôle du vice-roi a été tenu par Jules Petit. Cet ouvrage aurait pu avoir du succès si le livret avait été plus intéressant.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Une de ces pièces espagnoles qui sont monnaie courante à l'Opéra-Comique, un de ces romans d'aventures où les personnages ont nom Manoël, José, Henrique, Inès, et dont le modèle-princeps (jamais égalé) est à coup sûr le Gil Blas de Lesage. Seulement ce n'était pas en Espagne que l'aventurier de M. de Saint-Georges se démenait, c'était au Mexique. Cette légère variante semblait de rigueur au moment où les chroniques militaires de nos journaux étaient datées de Puebla, de la Vera-Cruz et de Mexico. — Le sénateur prince Poniatowski, après une carrière de musicien assez remplie en Italie, avait donné Don Desiderio, opéra bouffe, au théâtre Ventadour ; Pierre de Médicis, à l'Opéra, et Au travers du mur, au Théâtre-Lyrique. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
AVENTURIER (L’)
Comédie musicale en un acte, livret de Jean Variot d'après sa pièce, musique de Maurice Fouret, créée au Théâtre de l'Exposition des arts décoratifs le 27 mai 1925.
AVEUGLE (L')
Opéra-comique en un acte paroles de Lombard de Langres, musique de Jobert, représenté à Langres, par des amateurs, vers 1790.
AVEUGLE DE PALMYRE (L')
Opéra-comique en deux actes, livret de Desfontaines, musique de Jean-Joseph Rodolphe. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 05 mars 1767.
« L'aveugle de Palmyre, aimé de Nadine, est traversé dans ses amours par le Destin et par la jalousie d'une rivale. Le prêtre du Soleil lui rend la vue ; l'amant, conduit par le sentiment, reconnaît sa maîtresse confondue parmi d'autres jeunes beautés, et l’épouse. Quelques traits de cette pièce ont choqué les spectateurs ; il eût été facile d'abréger l'intrigue, et de la rendre aussi intéressante que le sujet est poétique. Les ouvrages lyriques de Rodolphe n'ont pas eu le succès de ses œuvres didactiques. M. Fétis évalue à deux cent mille le nombre des exemplaires vendus du trop célèbre solfège de Rodolphe. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AVEUGLE PAR AMOUR
Opérette en un acte, livret d'Eugène Bertol-Graivil, musique de Charles de Sivry, représentée au casino d’Etretat le 07 août 1883.
AVEUGLE PAR CRÉDULITÉ (L’)
Opéra-comique, musique de Levasseur l’aîné, représenté vers 1772 sur le théâtre particulier d’un grand seigneur.
AVEUGLES DE FRANCONVILLE (LES)
Opéra-comique en un acte, musique de Catrufo, représenté à Genève en 1809.
AVEUX INDISCRETS (LES)
Opéra-comique en un acte, livret de La Ribadière, musique de Pierre-Alexandre Monsigny, créé au théâtre de la Foire Saint-Germain le 07 février 1759. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 08 mai 1763.
« Ce fut le début dans la carrière dramatique de l'aimable compositeur. Voici, en quelques lignes, l'analyse de cette pièce : Colin, qui vient d'épouser Toinette, lui fait l'aveu d'une inclination qu'il a eue avant leur mariage ; et Toinette fait à Colin la même confidence. Le mari se fâche de ne pas trouver un cœur aussi neuf qu'il l'avait espéré ; la femme le prend sur le même ton, et voilà le trouble dans le ménage. Lucas et Claudine, père et mère de Toinette, accourent au bruit. Lucas apaise Colin ; Claudine gronde sa fille, non pas d'avoir aimé, car elle convient qu'elle s'est trouvée dans le même cas, mais de l'avoir déclaré à son mari. Lucas, qui l'écoute, apprend en frémissant qu'il a eu le même sort que son gendre. Il veut faire du tapage ; mais le bailli rétablit la paix. — Ce conte de La Fontaine est rendu avec la circonspection qu'exigent les lois du théâtre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
AVIS AU PUBLIC ou LE PHYSIONOMISTE EN DÉFAUT
Opéra-comique en deux actes, livret de Marc-Antoine Désaugiers, musique de Louis-Alexandre Piccinni. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 22 novembre 1806.
AVIS AUX FEMMES ou LE MARI COLÈRE
Opéra-comique en un acte, livret de René-Charles Guilbert de Pixerécourt, musique de Pierre Gaveaux. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 27 octobre 1804.
AVIS AUX JALOUX ou LA RENCONTRE IMPRÉVUE
Opéra-comique en un acte, livret de René Alissan de Chazet et Jean-Baptiste Dubois, musique de Luigi Piccinni. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 25 octobre 1809.
AVOCAT (L')
Opéra-comique, paroles de Benedix, d'après l'Avocat Patelin, de Brueys et Palaprat, musique de Ferd. Hiller, représenté à Cologne en décembre 1854.
AVOCAT NOIR (L')
Opérette en un acte, musique d’Octave Fouque, représentée au concert de l’Alcazar le 9 décembre 1874.
AVOCAT PATHELIN (L')
Opéra-comique en deux actes, musique de Chartrain, représenté au théâtre Montansier en 1793.
AXEL
Opéra-comique en un acte, musique de Justin Cadaux, représenté à Toulouse, sur le théâtre du Capitole, en novembre 1834.
AZÉLIE
Opéra en trois actes, musique de Rigel, représenté au théâtre Feydeau le 14 juillet 1790.
AZÉLINE
Opéra-comique en trois actes, livret de François-Benoît Hoffman, musique de Jean-Pierre Solié. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 05 décembre 1796.
AZÉMIA ou LES SAUVAGES
Opéra-comique en trois actes, livret d’Auguste Poisson de La Chabeaussière, musique de Nicolas Dalayrac, créé à Fontainebleau, Théâtre de la Cour, le 17 octobre 1786. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 03 mai 1787. Il n'est resté de cet ouvrage qu'un petit pont-neuf qui a eu le succès d'une popularité universelle : Ah ! que je sens d'impatience, mon cher pays, de te revoir !
AZENDAI
Mélodrame, musique de Schaffner, représenté à Paris, au théâtre de la Porte-Saint-Martin vers 1819. Schaffner avait succédé à Alexandre Piccinni dans l'emploi de chef d'orchestre à ce théâtre.
AZOLAN ou LE SERMENT INDISCRET
Opéra-ballet héroïque en trois actes, livret de Le Monnier, musique de Floquet. Création au Théâtre de l'Opéra le 22 novembre 1774, avec MM. Larrivée, Legros, Beauvallet ; Mlles Duménil et Rosalie.
« Le sujet a été tiré d'un conte de Voltaire. Alcindor, roi des génies, Azolan, son protégé, et Agathine, qui lui fait oublier son serment d'insensibilité, sont les personnages de la pièce. Legros, Larrivée, Sophie Arnoult, la spirituelle et célèbre cantatrice, furent les interprètes de cet ouvrage. Cependant il ne réussit point. La musique de Gluck venait de faire une impression trop profonde sur le public pour que la mélodie agréable, mais décolorée de Floquet pût l'en distraire. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet ouvrage ne réussit point et fut appelé Désolant. C'est aux représentations d'Azolan que les Gluckistes préludèrent aux combats qu'ils allaient livrer en faveur de leur musicien favori. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
AZOR
Opérette en trois actes, livret de Raoul Praxy, lyrics de Max Eddy, musique de Gaston Gabaroche, airs traditionnels de Pearly et Chagnon. Création aux Bouffes-Parisiens le 16 septembre 1932.
« Azor, c'est le surnom de Rochegrave, secrétaire de commissaire de police et poète amoureux de la fille du ministre, ce qui ne l'empêche point d'avoir une maîtresse, femme mariée. Cela ne suffit pas aux auteurs qui mêlent à l'intrigue une fille, Cloclo, laquelle montre quelque goût pour la poésie et pour le poète. Il n'empêche : Azor, stylé par Cloclo, traitera plus que cavalièrement la fille du ministre ; il ne manquait que cela à l'écervelée pour consentir au mariage. Cette série de quiproquos est amusante ; elle permet de placer des couplets agréables. » (Larousse Mensuel Illustré, 1932)
AZOR ET THÉMIRE
Opéra-ballet en un acte, livret de Laujon, musique de Levasseur, représenté à Puteaux, en société, au mois de février 1750.