ŒUVRES LYRIQUES FRANÇAISES
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
E
EAU DE JOUVENCE (L')
Opéra-comique en deux actes, livret de Duvert et Xavier Saintine, musique de Conradin Kreutzer, représenté au théâtre de l'Odéon, le 13 octobre 1827.
EAU ET LE FEU (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Gaugiran-Nanteuil, musique de Bianchi, représenté à Montansier le 08 août 1804.
EAU MERVEILLEUSE (L')
Opéra bouffe en deux actes, livret de Thomas Sauvage, musique d’Albert Grisar, créé au théâtre de la Renaissance (salle Ventadour), le 30 janvier 1839 avec Mme Anna Thillon (Argentine), MM. Hurtaux (Scaramouche) et Féréol (Tartaglia).
Première à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 18 novembre 1842.
« Cet agréable ouvrage a été taillé sur le plan des opéras buffas de second ordre. Scaramouche, Argentine, le docteur Tartaglia en sont les personnages. Le docteur est possesseur d'une eau merveilleuse et d'une pupille charmante qu'il veut épouser. Scaramouche est son rival, et, pour le déconsidérer, il se proclame aussi possesseur du secret de l'eau merveilleuse ; mais, sommé de le faire connaître, il indique simplement la fontaine voisine. Le peuple le traite d'imposteur, le chasse, et Tartaglia triomphe. Au second acte, Scaramouche prend sa revanche. Argentine feint de le repousser et promet sa main à son tuteur. Scaramouche désespéré, avale six onces de mort-aux-rats ; mais, avant d'expirer, il veut, dit-il, se faire regretter d'Argentine, en la faisant son héritière. Il résulte de ce stratagème un mariage in extremis, auquel Tartaglia se prête par cupidité ; car il s'agit de trente mille écus. Mais voilà qu'Argentine, pour apaiser la soif de l'agonisant, va chercher la cruche dont l'eau rappelle merveilleusement Scaramouche à la vie. Le docteur, ébahi, se console en apprenant aux Napolitains qu'il a fait une cure nouvelle. La musique est des plus gaies et des mieux réussies. Les deux airs des charlatans, pour ténor et pour basse, montrent la souplesse du talent du compositeur, qui a su exprimer deux caractères différents dans la même situation. Au second acte, les couplets chantés par Argentine, Près de l'époux, sont pleins de grâce et de malice ; le trio qui suit est développé avec un art exquis. Enfin nous devons mentionner le duo : Ah ! quel martyre, dont le succès musical a été très grand. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EAUX D’EMS (LES)
Opérette en un acte, livret d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, musique de Léo Delibes, représenté aux Bouffes-Parisiens le 09 avril 1861.
ÉCHELLE DE SOIE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène de Planard, musique de Pierre Gaveaux. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 22 août 1808, sous la direction de Théodore Lefebvre.
Personnages : Dorimond ; Verseuil ; Dorvil.
En 1812, Giuseppe Maria Foppa en tira le livret de l'opéra la Scala di seta pour Rossini.
ÉCHEVIN BRASSART (L')
Opéra-comique en trois actes, musique de Denefve, représenté au théâtre de Mons en 1845.
ÉCHO
Poème lyrique en deux actes, livret d'Eugène Crosti, musique de Félix Fourdrain, créé au Théâtre des Mathurins le 16 mars 1906.
ÉCHO ET NARCISSE
Opéra en trois actes, livret du baron de Tschudy, musique de Gluck. Création au Théâtre de l'Opéra le 24 septembre 1779, avec Mlle Beauménil (Écho), Lainé (Narcisse), Legros (Cynire), Mlle Girardin (l'Amour); Chéron et Rousseau (Sylvains); Mlles Gavaudan et Joinville (amies d'Écho).
Des modifications et arrangements ont été faits par Henri Montan Berton pour la reprise à l'Opéra du 25 mars 1806.
« Le poème était monotone et triste, et le compositeur n'a pu varier son style. Le rôle d'Echo est cependant traité avec originalité, et celui de l'Amour offre des chants d'un beau caractère. Cet opéra eut peu de succès. Ce fut le chant du cygne du grand compositeur. Il retourna peu de temps après à Vienne, où il passa les dernières années de sa vie. L'air : O transport, ô désordre extrême ! est digne encore de l'auteur d'Iphigénie. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« L'air O transport ! ô désordre extrême ! et l'hymne à l'Amour ont été intercalés dans Orphée. L'élégie de la nymphe est également remarquable.
Reprises : avec un prologue et des changements, 8 août 1780 ; arrangée en 2 actes par Beaunier et Berton : 25 mars 1806.
Parodie : les Narcisses ou l’Écot mal payé. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉCLAIR (L')
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène de Planard et Henri de Saint-Georges, d’après une nouvelle d’Ermerance Lesguillon, musique de Fromental Halévy.
Création au Théâtre Royal de l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 16 décembre 1835.
Mmes PRADHER (Madame Darbel), CAMOIN (Henriette).
MM. Jean-Baptiste CHOLLET (Lionel), COUDERC (Georges).
Chef d’orchestre : Henri VALENTINO.
Faute de documents antérieurs, la Régie de la Salle Favart considère comme « première » de cet ouvrage la représentation de reprise du 14 janvier 1840.
Reprise du 25 novembre 1849 (57e représentation).
Mmes GRIMM (Madame Darbel), MEYER (Henriette).
MM. BOULO (Lionel), JOURDAN (Georges).
Chef d'orchestre : TILMAN.
100e représentation le 12 avril 1857 :
Mmes Caroline DUPREZ (Madame Darbel), BOULART (Henriette).
MM. BARBOT (Lionel), JOURDAN (Georges).
Chef d'orchestre : TILMAN.
214e et dernière, en soirée de Gala pour fêter le Centenaire de Fromental Halévy, le 05 juin 1899 :
Mmes EYREAMS (Madame Darbel), LAISNÉ (Henriette).
MM. Edmond CLÉMENT (Lionel), Ernest CARBONNE (Georges).
Chef d'orchestre : André MESSAGER.
214 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.
« Cette délicieuse partition prouve toute la souplesse du talent du compositeur qui, par son magnifique opéra de la Juive, dix mois auparavant, avait étonné le monde musical. Les auteurs du poème ont imaginé qu'un jeune officier de marine a été aveuglé par l'éclat de la foudre dans une tempête ; qu'il a été l'objet des soins d'une jeune fille habitant, avec sa sœur, un château au bord de la mer ; qu'ayant recouvré la vue, il se méprend sur l'objet de sa reconnaissance ; mais que bientôt les sentiments de son cœur l'emportent sur l'erreur de ses yeux. Sur ce livret plus ou moins vraisemblable, Halévy a écrit une musique charmante, pleine de science et de goût. La donnée du livret est originale, le dialogue spirituel et les personnages sympathiques. La partition de l'Eclair a achevé de consacrer la réputation d'Halévy. L'ouverture est étincelante de verve. A peine le rideau est-il levé, qu'on entend le duo charmant des deux sœurs. Le caractère rêveur et doux d'Henriette, et l'humeur sémillante de Mme Darbel, y forment le plus piquant contraste. Le trio qui suit est presque entièrement syllabique et a été écrit dans le goût des meilleurs morceaux de l'ancien opéra-comique. L'air de Lionel : Partons, la mer est belle, est charmant et plein de sentiment. La prière, l'air du sommeil, la grande scène de l'orage, le trio dramatique qui suit, enfin les accents de douleur du jeune marin frappé de cécité, tout cela forme une suite de tableaux d'un intérêt toujours croissant jusqu'à la fin du premier acte. Dans le deuxième, on distingue surtout le quatuor plein de finesse, et le duo d'amour : Comme mon cœur bat et palpite. La romance délicieuse du troisième acte, chantée par Chollet :
Quand de la nuit l'épais nuage
Couvrait mes yeux de son bandeau...
est une mélodie inspirée et accompagnée avec un goût exquis par la clarinette. Dans le quatuor scénique qui suit, le compositeur a déployé les ressources d'une harmonie neuve, riche en modulations imprévues et toujours agréables. Nous rappellerons encore la prière du marin, la chanson provençale et l'air au refrain si connu :
Car j'ai fait ma philosophie
A l'université d'Oxford.
Les rôles ont été créés par Chollet, Couderc, Mmes Pradher et Camoin. Lors de la reprise de cet ouvrage, en mars 1847, Roger a été admirable dans le rôle de Lionel, comme chanteur et comme acteur. Il a été bien secondé par Jourdan, Mlles Grimm et Levasseur. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉCLIPSE TOTALE (L’)
Comédie en un acte, mêlée d'ariettes, livret d’Auguste Poisson de La Chabaussière, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 07 mars 1782. Il s'agit encore d'un tuteur qui, cette fois, est astrologue et s'éclipse totalement dans un puits pendant qu'on lui enlève sa pupille. Cet ouvrage fut le début de Dalayrac dans la carrière dramatique, et il ouvre la série de ses cinquante-six opéras.
ÉCOLE DE LA JEUNESSE (L') ou LE BARNEVELT FRANÇAIS
Comédie en trois actes et en vers, mêlée d'ariettes, livret de Louis Anseaume, musique d’Egidio Duni. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 24 janvier 1765. Le livret est tiré d'une tragédie anglaise de Thompson, intitulée : Barnevelt ou le Marchand de Londres. C'est plutôt un drame sentimental qu'un opéra-comique. La musique de Duni convenait mieux aux sujets légers et gracieux, dépourvue qu'elle était d'accent dramatique.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉCOLE DE LA JEUNESSE (L') ou LE BARNEVELT FRANÇAIS
Opéra-comique en trois actes, livret de Louis Anseaume, musique d’Alessio Prati. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 11 octobre 1779. Le livret est tiré d'une tragédie anglaise de Thompson, intitulée : Barnevelt ou le Marchand de Londres. C’est la pièce de Duni, remise en musique par Prati. Ce compositeur était maitre de chapelle de l'électeur palatin. Son ouvrage eut du succès et la partition en fut gravée.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉCOLE DE MARS (L’)
Opéra-comique, musique de Bouvard, écrit pour la cour de France en 1733.
ÉCOLE DE ROME (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Lassagne, Rochefort et Vulpian, musique d'Auguste Panseron et Pierre Gaspard Roll, représenté à l'Odéon le 04 novembre 1826.
ÉCOLE DE VILLAGE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Sewrin, musique de Jean-Pierre Solié, airs parodiés et vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 10 mai 1794.
ÉCOLE DES AMANTS (L')
Opéra-ballet en trois actes, avec un prologue, paroles de Fuzelier, musique de Niel, représenté par l'Académie royale de musique le jeudi 11 juin 1744.
« On ajouta, le 07 juillet suivant, un quatrième acte, intitulé : l'Innocence. Les titres de chaque entrée sont singuliers : 1re leçon, l'Absence surmontée ; 2me leçon, la Grandeur sacrifiée ; 3me leçon, la Constance couronnée ; 4me leçon, les Sujets indociles. Tel était le goût du temps. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Sujet : l'Amour, la Jalousie, l'Espérance, prologue ; 1. la Constance couronnée ; 2. la Grandeur sacrifiée ; 3. l'Absence surmontée.
Reprise : 27 avril 1745 avec une 4e leçon intitulée : les Sujets indociles. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉCOLE DES FEMMES (L’)
Opéra bouffe en un acte, livret et musique de Paul Barbot, représenté au Capitole de Toulouse le 20 mai 1853. => détails
ÉCOLE DES MARIS (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret de Jacques Laurent, d'après Molière, musique d’Emmanuel Bondeville.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 19 juin 1935. Décors de Raymond Deshays. Costumes de la maison Mathieu et Solatgès d'après les maquettes de M. Ranson. Mise en scène de Joseph Ancelin. Chorégraphie de Constantin Tcherkas.
Mmes Lillie GRANDVAL (Isabelle), Andrée BERNADET (Dame Cathau), Christiane GAUDEL (Léonor), Madeleine DROUOT (Lisette), GALDEMAS (1re Vieille dame), LEGOUHY (2e Vieille dame), MAUDET (une Vendeuse de confiserie).
MM. Louis MUSY (Sganarelle), Louis ARNOULT (Valère), José LANZONE (Ergaste), Carlton GAULD (Ariste), LE PRIN (le Commissaire), DERROJA (le Notaire), DUFONT (1re Vieillard, 3e Clerc de nuit), JULLIA (2e Vieillard, 4e Clerc de nuit), DUREL (1re Clerc de nuit), GÉNIO (2e Clerc de nuit), SKLENARD (un Lutteur).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
Au 1er acte, Divertissement dansé par Solange SCHWARZ, Constantin TCHERKAS et le Corps de Ballet.
8e représentation le 18 février 1936.
Mmes Marguerite BELLAN (Isabelle), Andrée BERNADET (Dame Cathau), Christiane GAUDEL (Léonor), Madeleine DROUOT (Lisette), GALDEMAS (1re Vieille dame), LEGOUHY (2e Vieille dame), MAUDET (une Vendeuse de confiserie).
MM. Louis MUSY (Sganarelle), DUREL (Valère), José LANZONE (Ergaste), Jean VIEUILLE (Ariste), LE PRIN (le Commissaire), DERROJA (le Notaire), DUFONT (1re Vieillard, 4e Clerc de nuit), JULLIA (2e Vieillard, 3e Clerc de nuit), BOUVIER (1re Clerc de nuit), GÉNIO (2e Clerc de nuit), SKLENARD (un Lutteur).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
Au 1er acte, Divertissement dansé par Solange SCHWARZ, Constantin TCHERKAS et le Corps de Ballet.
Reprise à l'Opéra-Comique du 06 avril 1940 (10e représentation) : même distribution, sauf : Mme Jeanne MATTIO (Dame Cathau), MM. Miguel VILLABELLA (Valère), André GAUDIN (Ergaste), Jean VIEUILLE (Ariste) et Henry BUCK (le Commissaire).
11 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
"Le librettiste a suivi de fort près Molière ; il a cependant cru devoir inventer une dame Cathau qui n'était peut-être pas indispensable à l'action, et naturellement d'agréables couplets. Ils ont été agréablement mis en musique par un compositeur doué d'une invention aimable, facile et brillante, mais dont le métier est loin d'être à l'abri de tout reproche ; cette partition est celle d'un amateur de goût." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
ÉCOLE DES NETTOYEUSES (L’)
Vaudeville-opérette en un acte, livret de Louis Péricaud et Mahalin. Création à l'Eldorado le 08 mars 1887.
ÉCOLE DES PARVENUS (L’) ou LA SUITE DES DEUX PETITS SAVOYARDS
Opéra-comique en un acte, livret de Jean-Baptiste Pujoulx, musique de François Devienne. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 08 février 1792.
ÉCOLE DES PÈRES (L’)
Opéra-comique en un acte, livret tiré par M. Eugène Landoy d'une ancienne comédie d'Etienne, musique de M. Albert de Vleeschouver, représenté à Anvers en mars 1893.
ÉCOLIER EN VACANCES (L')
Opéra-comique en un acte, en prose, livret de Louis-Benoît Picard et Michel Fillette dit Loraux, musique de Louis-Emmanuel Jadin. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 13 octobre 1794. Le titre de cette pièce n'indique pas le caractère du sujet, qui appartient au genre vertueux et sentimental qu'affectionnait, par un effet de contraste, le public de ce temps-là.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉCOSSAIS DE CHATOU (L')
Opérette en un acte, livret d’Adolphe Jaime et Philippe Gille, musique de Léo Delibes, représentée au théâtre des Bouffes-Parisiens le 16 janvier 1869, avec Mlle Fonti, MM. Désiré, Bonnet, Hamburger.
Reprise à la Comédie des Champs-Elysées le 31 mai 1937.
"La musique de Léo Delibes n'a point autant vieilli que les plaisanteries de ses collaborateurs ; elle garde cette fine coupe française, cette allure joyeuse qui l'approche parfois, d'ailleurs très heureusement, de la chanson populaire." (Larousse Mensuel Illustré, 1937)
« Cet Ecossais est un bourgeois ridicule, nommé Ducornet, qui, à force d'avoir vu jouer la Dame blanche et entendu chanter la phrase célèbre :
Chez les montagnards écossais,
L'hospitalité se donne
Et ne se vend jamais,
Non, jamais, jamais, jamais,
veut imiter le fermier Dickson. Il fait bâtir à Chatou un chalet hospitalier, et annoncer dans les journaux que tous les étrangers y seront hébergés gratuitement. Malgré des offres si séduisantes, personne ne se présente. Ducornet n'y comprend rien. Il vient frapper lui-même à la porte de sa maison. Il découvre alors que ses valets imaginent toutes sortes de tours pour éloigner les étrangers et couler des jours heureux, dans un doux farniente. Il met à la porte maître Lepic et Mlle Palmyre, qui rentrent dans le chalet sous des costumes écossais. Un amoureux de Palmyre s'introduit aussi sous le déguisement d'un malade d'hôpital. Tout se termine par une scottish dansée par tous les acteurs. Cette farce a servi de prétexte à une musique animée, ingénieuse, un peu bruyante parfois, presque toujours sautillante et dansante. Je mentionnerai de préférence la romance de Palmyre : Ah ! reste auprès de moi, la ronde : Dans les Tuileries. Quant à la scène finale, elle ressemble à celle de toutes les opérettes représentées en France, depuis Orphée aux Enfers, où les acteurs achèvent, dans une sarabande aussi laide à voir qu'insensée, de faire perdre à l'art lyrique toute dignité, toute grâce, et toute décence.
Le public ne pouvait manquer de se complaire à ces exhibitions plastiques et les directeurs ont compté sur ce ragoût pour enlever le succès des plus mauvaises pièces. Quand comprendra-t-on qu'en matière d'art, comme en toute autre, le public des théâtres secondaires est et sera toujours un éternel enfant, dont il faut diriger et régler le goût et les appétits, au lieu de s'en montrer les dociles courtisans et de le suivre jusqu'au dernier terme où l'entraînent ses instincts naturellement grossiers ? »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
ÉCRITS DU MAJOR (LES)
Opérette en un acte, paroles de MM. Garât et Larsonneur, musique de Frantz Liouville, représentée au concert de Bataclan le 19 avril 1884.
ÉDEN (L')
Mystère en deux parties, poème de Joseph Méry, musique de Félicien David. Création au Théâtre de l'Opéra [Opéra-Théâtre de la Nation] (salle Le Peletier) le 25 août 1848, avec Guillaume Poultier (Adam), Jean-Baptiste Portehaut (le Démon de la tentation), Adolphe Alizard (Lucifer) ; Mlle Grimm (Eve).
« C'est principalement une œuvre de musique descriptive. Dans la symphonie d'ouverture, le compositeur a cherché à exprimer les bouleversements et les révolutions du globe avant l'homme. Le poète s'exprime ainsi :
L'air est voilé de brume, et l'océan inonde
La planète, volcan où doit fleurir le monde.
Aucun être ne voit ces bouleversements,
Ce globe désolé, sous de lugubres teintes,
Ces montagnes en feu, ces montagnes éteintes,
Ces cratères morts ou fumants.
Combien a-t-il duré cet âge de la terre,
Quand la planète en deuil, l'océan solitaire,
Ensemble mugissaient pour notre enfantement ?
Dieu, pour qui jamais rien ne finit, ne commence,
Connait seul la longueur de ce travail immense ;
Mille siècles pour lui ne durent qu'un moment.
Une peinture du paradis terrestre succède. Adam se livre au sommeil. Un chœur d'anges chante à demi-voix :
Adam, tu vas voir ton Eve,
Dans les fleurs elle se lève ;
C'est la femme de ton rêve,
C'est la grâce et la bonté.
Eve est créée ; les Fleurs chantent. La seconde partie commence par un chœur de démons. Satan invite Eve à cueillir le fruit défendu. Les démons chantent leur victoire. Adam reparaît, et cette œuvre se termine par un trio entre Adam, Eve et Lucifer. Nous signalerons particulièrement la partie symphonique de la description du paradis, le chœur et le ballet des Fleurs. Poultier, Alizard, Portehault et Mlle Grimm ont été les interprètes de cet ouvrage. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Le chœur et la danse des fleurs, page délicieuse, furent vivement applaudies. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
EDEN PARTY
« Pochade biblique » en vers, de M. Redelsperger, musique de M. Med Mage, représentée au théâtre des Mathurins le 15 août 1902.
EDGARD ET SA BONNE
Opérette en un acte, livret de José de Bérys, musique de Marcel Bertrand. Création au Casino de Cannes le 27 mars 1929.
ÉDIT ROYAL (L')
Opéra-comique en un acte, musique de Paul Ruben, représenté au théâtre municipal de Limoges en avril 1894.
EDMOND ET CAROLINE ou LA LETTRE ET LA RÉPONSE
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Frédéric Kreubé. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 05 août 1819.
EDMOND ET HENRIETTE ou LA RÉCONCILIATION
Opéra-comique, musique de Ch. F. Gildemyn, représenté à Bruges le 15 septembre 1819.
ÉDOUARD ou LE FRÈRE SUPPOSÉ
[ou Édouard ou le Frère par supercherie]
Opéra-comique en un acte, livret de Mélesville (ou Mme Lesparat), musique de Camille Barni. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 13 février 1812.
ÉDUCATION D’ACHILLE (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Georges Duval, musique de Pauline Thys, représenté au Grand-Théâtre de Nantes en mars 1884.
ÉDUCATION DE L’ANCIEN ET DU NOUVEAU RÉGIME (L’)
Hymne, paroles de Desorgues, musique de Jadin. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre des Arts] (salle Montansier) le 11 octobre 1794 (20 vendémiaire an III).
« On chanta cet hymne le jour de la fête instituée en l'honneur de J.-J. Rousseau. Il termina le spectacle qui se composait du Devin du Village, du Chant du Départ et de Télémaque, ballet favori. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉDUCATION MUTUELLE (L’)
Opérette, livret de Clairville, musique de Clairville fils, représentée en 1879.
ÉGLÉ
[Æglé] Pastorale en un acte, paroles de Laujon, musique de Blavet, représentée à l'Opéra en 1750 ; l'année suivante, la même pièce fut donnée avec la musique de Lagarde le 18 février 1751, avec M. Chassé (Apollon), Mlles Fel (Eglé), Jacquet (la Fortune).
"Lagarde était maître de musique des enfants de France.
Cette pastorale fut aussi représentée d'abord à Versailles (30 mars 1748 et 25 février 1750).
Reprise : 2 décembre 1751."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉGLÉ
Opéra français, musique de Vogler, représenté à Stockholm en 1787.
ÉGLOGUE DE VERSAILLES (L')
Divertissement en un acte, paroles de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représenté à la cour à Versailles, puis à l’Opéra, en 1685.
"Il fut représenté à Versailles dès 1668 et Louis XIV y figura parmi les nymphes dansantes.
Il portait d'abord le titre de la Grotte de Versailles, qu'il reprit en 1696, 1700 et 1717."
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
EGMONT
Drame lyrique en quatre actes, livret d'Albert Wolff et Albert Millaud, musique de Gaston Salvayre. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 06 décembre 1886, décors de Jean-Baptiste Lavastre et Philippe Chaperon, sous la direction de Jules Danbé, avec Mlles Adèle Isaac (Claire), Blanche Deschamps (Marguerite de Parme), Jeanne-Eugénie Nardi (un page), MM. Talazac (le comte d'Egmont), Taskin (Brackenbourg), Soulacroix (Ferdinand d'Albe), René-Antoine Fournets (le duc d'Albe), Bussac (Mendez), Michard (Jetter), Rémy Cambot (Vansen), Charles Balanqué (un héraut), Etienne Troy (un Inquisiteur), Teste (un moine).
« On connaît l'histoire du comte d'Egmont et le noble rôle joué par lui dans les troubles et la guerre d'affranchissement des Pays-Bas pour échapper à la domination espagnole. Il y avait certes là le sujet d'un beau drame lyrique, et l'on sait si ce sujet a magistralement inspiré Beethoven pour l'admirable ouverture écrite par lui pour la tragédie de Goethe qui porte ce titre d'Egmont. Mais deux vaudevillistes eu rupture de couplets étaient évidemment mal préparés pour tirer d'un épisode aussi poignant tout le parti possible. De fait, leur livret n'offrait aucune des qualités qu'on était en droit d'en exiger : ni grandeur dans l'action, ni sentiment dramatique, ni couleur historique, ni peinture de caractères. Il était difficile de plus mal servir un musicien. L'ouvrage, néanmoins, avait été reçu à l'Opéra, et c'est par suite de diverses circonstances qu'il passa de ce théâtre à celui de l'Opéra-Comique, où il n'était d’ailleurs à sa place en aucune façon. La partition de M. Salvayre se ressentait de la faible qualité du poème qui lui avait été confié. Non qu'elle fût sans valeur ; on pouvait remarquer même que le compositeur avait fait un effort pour se rapprocher des tendances ayant cours et pour montrer qu'il prenait sa part dans l'évolution que poursuit l’art musical depuis un quart de siècle. Malheureusement, l'inspiration était restée rebelle à son effort, et l'œuvre, pâle et sans relief, n'était pas de nature à exciter l'intérêt. On n'en distingua, chose singulière dans un ouvrage de ce genre, qu'un petit ballet placé au troisième acte et dont la musique produisit un effet délicieux. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ÉGYPTIENNE (L’)
Opérette militaire en trois actes et onze tableaux, livret d’Henri Chivot, Charles Nuitter et Alexandre Beaumont, musique de Charles Lecocq, représentée aux Folies-Dramatiques le 08 novembre 1890. Interprètes : MM. Gobin, Hérault, Guyon, Edouard Montaubry, Mmes Pierny, Nesville, Aciana.
Opéra-légende en quatre actes et six tableaux, livret (français) de Paul Ferrier, d'après l'un des poèmes les plus célèbres des Idylles du Roi, de Tennyson, musique de Herman Bemberg, représenté au Covent Garden de Londres le 05 juillet 1892.
« Le sujet nous ramène encore aux héros des fameux romans de la Table Ronde, dont on abuse tant depuis qu'il a plu à Richard Wagner de s'abreuver à cette source féconde. Mais l'action mise à la scène par M. Paul Ferrier est loin de manquer d'intérêt, et la musique de M. Bemberg, compositeur roumain qui a fait son éducation en France, ne manque pas de certaines qualités, si elle est un peu trop dépourvue d'originalité. On en a signalé plusieurs morceaux : au premier tableau, le duo de Lancelot et de la reine Genièvre ; au second, la ballade d'Elaine : L'amour est pur comme la flamme ; au quatrième, un duo d'amour qui est le morceau capital de l'œuvre ; enfin, au dernier, la scène de la mort d'Elaine, qui est d'un grand sentiment pathétique. L'interprétation de l'ouvrage, particulièrement remarquable, était confiée à Mmes Nellie Melba et Blanche Deschamps, à MM. Jean et Edouard de Reszké, Plançon, Montariol, Dufriche et Ceste. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ÉLECTRE
Opéra en trois actes, paroles de Guillard, musique de Lemoyne, représenté à l'Académie royale de musique le 02 juillet 1782, avec Lays (Égysthe), Larrivée (Oreste), Lainé (Pylade); Mlles Duplant (Clytemnestre), Saint-Huberti (Chrysothémis).
« Guillard ne s'est pas contenté d'écrire un poème d'opéra sur le sujet le moins propre à la musique, il a rendu le dénouement plus terrible que dans l'œuvre du poète grec, en faisant égorger Clytemnestre par son fils sur la scène. Si l'accomplissement du parricide a été soustrait aux yeux du spectateur dans des tragédies, à plus forte raison doit-on proscrire des scènes lyriques un tableau aussi affreux. Lemoyne venait d'arriver en France en s'annonçant comme un élève de Gluck. Sa partition ne réussit pas. Eût-il eu plus de génie, il n'aurait pas triomphé des difficultés qu'offrait le sujet d'Electre. On peut signaler, dans cet opéra, une belle scène de récitatif et deux chœurs pleins d'énergie. La tragédie de Sophocle a excité l'émulation de plusieurs auteurs dramatiques. L'insuccès des imitations qu'en ont faites Guillard, Voltaire et Crébillon n'a pas découragé M. Léon Halévy, qui, il y a quelques années, a remis Electre sur la scène. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cette partition de Lemoyne est écrite dans la manière de Gluck et renferme deux chœurs énergiques. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉLECTRE
Tragédie avec chœurs de Rochefort, musique de Gossec, représentée à la cour, devant le roi, en 1783. Cet ouvrage, qui n'obtint à cette occasion aucun succès, ne fut jamais joué sur un théâtre public.
ÉLECTRE
Opéra en trois actes, musique de Grétry (non représenté).
ELEKTRA
Tragédie allemande en un acte, livret de Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), d'après la tragédie de Sophocle ; traduction française de H. Gauthiers-Villars ; musique de Richard Strauss.
Personnages : Clytemnestre, veuve d’Agamemnon (mezzo-soprano) ; Electre, sa fille (soprano) ; Chrysothémis, son autre fille (soprano) ; Egisthe, amant de Clytemnestre (ténor) ; Oreste, fils de Clytemnestre et d’Agamemnon (baryton) ; le tuteur d’Oreste (basse) ; la confidente de Clytemnestre (soprano) ; le page de Clytemnestre (soprano) ; un jeune serviteur (ténor) ; un vieux serviteur (basse) ; la surveillante (soprano) ; cinq jeunes servantes (contralto, mezzo-sopranos, sopranos).
L’action se déroule à Mycènes, dans l’Antiquité.
Créée au Grand Théâtre de Dresde, le 25 janvier 1909.
Première fois en français à New York, Manhattan Opera House, le 01 février 1910, avec Mazarin, Gerville-Réache, Duffault et Huberdeau.
Première fois en français à Bruxelles, au Théâtre Royal de la Monnaie, le 26 mai 1910, sous la direction de Sylvain Dupuis, avec Mmes Claire Friché (Elektra), Claire Croiza (Clytemnestre), Béral (Chrsysotémis), Bérelly (la confidente), De Bolle (la surveillante, la porteuse de traîne), Montfort, Gianini, Paulin, Sonia, Bérelly (les servantes), MM. Etienne Billot (Oreste), Swolfs (Egisthe), La Taste (le précepteur), Dua (le jeune serviteur), Danlée (le vieux serviteur).
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DRESDE Grand Théâtre 25.01.1909 |
LONDRES Covent Garden 19.02.1910 |
NEW YORK Metropolitan 03.12.1932 |
Clytemnestre |
Ernestine SCHUMANN-HEINK |
MILDENBURG |
KAPPEL |
Electre |
Anny KRULL |
E. WALKER |
BRANZELL |
Chrysothémis |
Margarethe SIEMS |
F. ROSE |
JUNBERG |
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Egisthe |
SEMBACH |
d’OISLY |
LAUBENTHAL |
Oreste |
Carl PERRON |
WEIDEMANN |
SCHORR |
Chef d’orchestre |
Ernst von SCHUCH |
BEECHAM |
BODANZKY |
Première fois à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 29 février 1932 (répétition générale publique le 25 février), dans une mise en scène de Jacques ROUCHÉ, un décor et des costumes dessinés par René Piot.
Mmes LAPEYRETTE (Clytemnestre), LUBIN (Electre), HOERNER (Chrysothémis), REX (la Confidente), MANDRAL (la Porteuse de traîne), LALANDE (la Surveillante), MONTFORT, MANCEAU, TESSANDRA, HAMY, MARILLIET (5 Servantes).
MM. LE CLEZIO (Egisthe), SINGHER (Oreste), FROUMENTY (le Précepteur d'Oreste), LUCCIONI (un Jeune Serviteur), ERNST (un vieux serviteur), les 30 Athlètes de Charles REISS.
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
Reprise à l’Opéra le 13 mai 1953 (17e représentation), avec les Artistes, les Chœurs et l'Orchestre de l'Opéra de Vienne, dans une mise en scène de Adolf ROTT, des décors et costumes de Robert Kautsky.
Mmes HONGEN (Clytemnestre), GOLTZ (Electre), ZADEK (Chrysothémis), BOESCH (la Confidente), BRAUN (la Porteuse de traîne), MOSER (la Surveillante), ROSSEL-MADJAN, BATTIC, KALIN, SEIDL, FELBERMEYER (cinq Servantes).
MM. LORENZ (Egisthe), SCHOEFFLER (Oreste), BIERBACH (le Précepteur d'Oreste), KLEIN (un Jeune Serviteur), PROGLHOF (un Vieux Serviteur).
Chef d'orchestre : Karl BOHM
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Clytemnestre : Mme MONTFORT (1932).
Oreste : M. CAMBON (1932).
18 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Résumé.
La scène se passe au palais de Mycènes, Elektra, folle de douleur depuis la mort de son père Agamemnon, veut le venger en assassinant sa mère Klytaimnestra et son beau-père Aegisthe. Elle attend pour cela le retour de son frère Oreste. Comme on le prétend mort, elle décide d'agir elle-même et, en vain essaie d'engager sa sœur Chrysotémis, à lui prêter son concours. Mais Oreste revient, et c'est lui qui accomplit l'œuvre de justice. La ménade exulte, puis tombe raide morte, dans une crise de délire névrosé.
ACTE UNIQUE. — Une cour intérieure du palais royal de Mycènes.
Cinq servantes sont groupées autour du puits, avec la Surveillante (soprano). Elles parlent d'Elektra, qui apparaît un instant. La fille d'Agamemnon est folle de douleur depuis la mort de son père ; elle erre dans le palais comme une possédée et profère des menaces. Seule la cinquième servante, qui est toute jeune, manifeste quelque pitié. La Surveillante les fait toutes rentrer.
Et voici Elektra elle-même. Prostrée contre le sol, elle raconte l'assassinat de son père, frappé dans son bain par les meurtriers au service d'Aegisthe. D'un ton inspiré, elle se destine avec sa sœur Chrysotémis et son frère Oreste à venger dans le sang le meurtre du roi. Et tous trois pourront alors danser de joie autour de sa tombe ! [Solo d’Elektra : Allein ! Ach ganz allein !... / Toute seule ! Ah ! toute seule !...].
Chrysotémis paraît devant la porte ; Elektra sursaute de frayeur. Chrysotémis révèle que Klytaimnestra et Aegisthe complotent d'enfermer Elektra dans une tour. Elektra en rit. Sa sœur, toute frémissante et sensible, voudrait fuir. [Air de Chrysotémis : Ich hab's wie Feuer in der Brust... / Non, non ! car j'ai du feu dans ma poitrine...]. Elle est femme, et tient à vivre son existence de femme. Elektra la méprise ; le bruit de nombreux arrivants fait fuir Chrysotémis.
Des torches et des ombres ont rempli l'entrée. Devant les fenêtres, un cortège tumultueux passe rapidement. Klytaimnestra paraît, blême, couverte de pierreries, dans l'encadrement de la large baie. Elle s'appuie d'un côté sur une confidente, de l'autre sur une canne d'ivoire. Une espèce de créature aux cheveux noirs porte la traîne. Elektra se dresse de tout son haut. Klytaimnestra, tremblante de colère, se penche et menace Elektra de sa canne. Elektra demeure calme. La reine, malade, enfiévrée, dévorée par le remords, s'emporte tout d'abord contre ses suivantes qui la harcèlent constamment de leurs avis contraires et les renvoie [Vous deux, silence !...].
Elektra se rapproche. Klytaimnestra lui demande de l'aider [Klytaimnestra : Oui, toi, tu es lucide...]. Le remède, Elektra le connaît, c'est du sang, et c'est un homme qui doit agir. Klytaimnestra ne saisit pas le sens des paroles d'Elektra. Lorsque celle-ci lui demande à voix basse de laisser revenir son frère Oreste, Klytaimnestra fait défense que l'on en parle. Elektra bondit hors de l'ombre vers Klytaimnestra, dont elle se rapproche de plus en plus en lui parlant avec une exaltation croissante. [Elektra : Qui doit saigner ? Ta gorge elle-même...]. Elles se tiennent l'une devant l'autre. Elektra, pleine d'une farouche ivresse, Klytaimnestra, haletante de peur ; Elektra, parle cette fois clairement ; la victime désignée, c'est sa mère ! Klytaimnestra est paralysée par la terreur. Le vestibule s'illumine, la Confidente accourt et murmure quelques paroles à l'oreille de Klytaimnestra qui, petit à petit, revient à elle. Ses traits se détendent et une expression mauvaise de triomphe vient remplacer son air d'angoisse. Elle fait alors vers Elektra un geste de menace et rentre en courant dans la maison. Toutes les servantes la suivent.
Chrysotémis arrive alors avec des hurlements de bête blessée, par la porte de la cour : « Oreste est mort ! dit-elle, tous le savent. » Avec la plus grande énergie, Elektra rétorque que c'est faux, mais Chrysotémis en proie à un sauvage désespoir, s'écroule sur le seuil de la maison, aux côtés d'Elektra. A ce moment deux serviteurs (ténor et basse) passent en hâte pour aller porter la nouvelle à Aegisthe qui est absent. Elektra croit maintenant : c'est donc à elle et à sa sœur qu'incombera, dès ce soir, la tâche de venger Agamemnon. A Chrysotémis épouvantée, elle explique qu'il faudra frapper Klytaimnestra et Aegisthe avec la même hache qui abattit leur père. Chrysotémis refuse. Elektra supplie, menace, mais en vain. Alors Elektra agira seule ; criant à sa sœur qu'elle la hait, elle s'en va creuser la terre près de la muraille.
Oreste à ce moment paraît, mais Elektra ne le reconnaît pas tout de suite [Grand Duo Elektra-Oreste : Was willst du, fremder Mensch ? / Que veux-tu donc étranger ?...]. Bientôt cependant, le frère et la sœur tombent dans les bras l'un de l'autre. A eux deux maintenant ils agiront. [Scène Elektra-Oreste : O lass deine Augen mich sehn... / Oh ! ton cher regard, que je le voie !].
Le Précepteur d'Oreste, courant vivement à eux, avise le jeune homme que le moment est propice. Les deux hommes entrent. Elektra demeure seule, dans une horrible attente. Tout à coup, elle s'avise qu'elle n'a pas eu le temps de donner la hache à son frère ! Encore un terrible moment d'attente, puis retentit, au loin dans le palais, un cri aigu de Klytaimnestra. Elektra, hurlant comme un démon, encourage Oreste au meurtre. Un second cri retentit. Chrysotémis et une foule de suivantes sortent du corps de bâtiment opposé. Les servantes appellent Aegisthe qui entre soudain dans la cour. Elektra se précipite à sa rencontre, avec une torche, et s'incline devant lui, puis l'enveloppe d'une danse inquiétante. Aegisthe entre alors dans la maison. Silence. Une fenêtre s'ouvre brusquement. Aegisthe paraît en criant au meurtre. Des mains invisibles le tirent en arrière. Elektra, debout, face à la maison, halète horriblement. Les femmes accourent ; Chrysotémis est au milieu d'elles. [Grande Scène finale Elektra-Chrysotémis : Elektra, Schwester ! Komm mit uns... / Elektra, sœur, viens avec nous !...].
Des éclats de voix retentissent dans la maison ; on distingue un cri : « Oreste ! ». Chrysotémis fait le récit de la bataille entre les partisans d'Oreste et ceux d'Aegisthe, laquelle s'est étendue peu à peu aux cours intérieures. Petit à petit, le calme renaît et l'on comprend que l'œuvre de vengeance est accomplie. Chrysotémis se joint à la joie triomphale d'Elektra qui l'entraîne dans une danse farouche et sauvage, à la fin de laquelle Elektra tombe comme une masse.
« Principaux personnages : Klytaimnestra, veuve d'Agamemnon, femme d'Ægisth ; Elektra, sa fille ; Oreste, son fils ; etc.
Lieu de l'action : Mycènes aux temps homériques.
A l'heure où ces lignes sont écrites, Elektra n'a pas encore été représenté en langue française. Nous en donnons cependant l'analyse en considération du bruit que la pièce a fait dans le monde entier. C'est un drame dont l'horreur pourra difficilement être dépassée et qui relègue dans l'ombre tout ce que la tragédie antique a conçu de plus sombre. Dès le lever du rideau, une atmosphère d'épouvante pèse sur l'action et glace le spectateur. Pourtant il n'y a en scène que cinq servantes qui parlent d'Elektra. La fille d'Agamemnon apparaît une brève seconde et se retire comme un animal effrayé. Nous apprenons qu'elle est folle de douleur de la mort de son père. Elle fuit tout le monde et appelle sans cesse Agamemnon. On devine au bavardage des servantes la haine et la soif de vengeance qui doivent dévorer cette possédée. Haine pour sa mère Klytaimnestra, pour son beau-père Ægisth. Haine impuissante, qui attend du ciel un vengeur.
Puis c'est Elektra elle-même qui occupe seule la scène. Elle raconte l'assassinat. Elle annonce la vengeance. Elle ajoute, frénétique, que lorsque les meurtriers auront payé leur crime de leur sang, les deux filles et le fils d'Agamemnon danseront de joie autour de la tombe de leur père.
Chrysothémis, la jeune sœur d'Elektra, vient révéler un funeste secret qu'elle a surpris. Les assassins ont comploté d'enfermer Elektra dans une tour. Elektra en rit. Chrysothémis est craintive ; elle voudrait fuir la maison maudite des Atrides. Mais son aînée veut rester : elle a une œuvre à accomplir. Et quand, entendant Klytaimnestra qui approche, Chrysothémis s'enfuit. Elektra demeure et brave sa mère. Pourtant elle reste calme et Klytaimnestra, malade, fiévreuse, hantée par le remords, lui demande un remède à ses maux. Le remède, répond Elektra, c'est du sang. Mais quel sang ? Celui d'une femme, et ce sang sera répandu par un homme. Et comme en a parte, Elektra demande qu'on autorise le retour d'Oreste. Klytaimnestra refuse. Alors Elektra parle net : la victime désignée, c'est sa mère, et elle torture celle-ci, elle la fouaille, et Klytaimnestra est comme paralysée par la terreur. Les servantes viennent et l'emmènent ; en l'entraînant, elles lui glissent à l'oreille une nouvelle qui met une flamme soudaine dans son regard.
Elektra apprend bientôt quelle est cette nouvelle : le bruit court qu'Oreste est mort ! Mais elle le nie. Chrysothémis précise : la nouvelle a été apportée par deux étrangers, un jeune et un vieux. Un serviteur passe en hôte chargé d'apprendre la chose à Ægisth absent. Elektra croit, maintenant, et elle conclut : « C'est donc nous, nous qui devons le faire ! » Elle explique à sa sœur : il faut qu'elles prennent la hache qui frappa le père, et qu'elles frappent à leur tour. Chrysothémis refuse. Elektra supplie, menace, tout en vain. Elle dit alors : « Je te hais ! Allons toute seule ! » puis elle va creuser près du seuil de la porte. Pendant qu'elle est ainsi occupée, Oreste — le jeune étranger — entre et la regarde en silence. Le frère et la sœur se reconnaissent au bout d'un instant ; ils s'embrassent avec violence. A eux deux ils agiront.
Des serviteurs viennent chercher les étrangers. Elektra se cache dans l'ombre, tandis qu'Oreste et son précepteur entrent dans le palais. Elle s'avise alors qu'elle n'a pas pu leur donner la hache.
Mais de l'intérieur du palais on entend un cri de Klytaimnestra. Des servantes et Chrysothémis accourent. On appelle Ægisth, qui entre soudain dans la cour. Elektra se précipite à sa rencontre avec une torche et s'incline devant lui. Elle le fait entrer dans le palais. Mais bientôt il reparaît hagard à une fenêtre et crie au meurtre. Des mains invisibles le font rentrer. Elektra, dans la cour, est dans un état d'exaltation voisin de la folie. La scène se remplit de nouveau. On acclame Oreste, le libérateur ! Cependant que dans la maison le tumulte grandit : une sanglante bataille est engagée. Puis le bruit se calme peu à peu. Et alors, comprenant que l'œuvre de justice est accomplie, Elektra commence sa danse sauvage. Sa sœur se joint à elle. Les assistants regardent l'étrange scène, fascinés. Et, finalement, la ménade tombe roidie, tout de son long, et le rideau baisse. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
"De la pièce de Sophocle, Hugo von Hofmannsthal a fait un drame violent, sans contrastes. Mais si l'on peut, à l'aide du livret ou du programme, suivre suffisamment l'action scénique, en fait il est à peu près impossible de comprendre une seule phrase de ce qui est chanté à l'Opéra, en raison du tumulte instrumental déchaîné par le compositeur. Sachez donc que, conformément à la légende, Elektra, que sa mère Clytemnestre a réduite au rôle de servante depuis qu'elle a fait assassiner son époux Agamemnon pour se livrer à Egisthe, veut venger son père. Elle essaie en vain d'entraîner sa sœur Chrysothémis ; mais elle pousse son frère Oreste, qui dans l'intérieur du palais, tue sa mère et l'amant de celle-ci. Renchérissant sur le procédé wagnérien, Richard Strauss ne s'est occupé que de faire donner violemment l'orchestre ; les voix dans cette mêlée générale sont parfaitement incapables de faire parvenir des syllabes intelligibles jusqu'à l'oreille du spectateur. On pourra toujours vanter les mérites de l'orchestrateur, mais la forme adoptée paraît funeste à l'intérêt." (Larousse Mensuel Illustré, 1932)
ÉLÉMENTS (LES)
Opéra-ballet en quatre actes avec un prologue, paroles de Roy, musique de Lalande et Destouches, représenté à l'Opéra le 29 mai 1725.
Interprètes : Thévenard (le Destin), Mlle Lambert (Vénus), Mlle Mignier (une Grâce), dans le prologue ; Thévenard, Chassé, Tribou, Muraire, Dubourg; Mlles Antier, Eremans, Souris, Duo, Lemaure et Mignier.
Danses par l'élite du corps de ballet.
Reprises : 1727, 1734, 1742, 1754.
Parodies : Momus exilé, de Fuzelier, 1725 ; le Chaos, de Legrand et Dominique, 1725 ; l'Amant déguisé, 1754, et Il était temps, de Vadé, 1754.
"Le roi dansa dans ce ballet, lorsqu'on le donna dans le palais des Tuileries, le 22 décembre 1721. L'acte du Feu a été souvent joué séparément avec succès. Le Destin, Vénus, une Grâce ouvrent le prologue. Voici l'indication des personnages : première entrée (l'Air) : Ixion, Junon, Jupiter, Mercure, Zéphyrs ; seconde entrée (l'Eau) : Leucosie, Doris, Arion, Neptune, un matelot ; troisième entrée (le Feu) : Emilie, Vestale, Valère, l'Amour, un chevalier romain ; quatrième entrée (la Terre) : Pomone, Vertumne, Pan, une bergère, chasseresses. Ce ballet, dont la musique offrait des passages très agréables, a eu un grand succès. Il a été repris en 1727, en 1734, et joué pendant l'année 1742 presque sans interruption. Au ballet des Eléments se rattachent les noms les plus connus de l'ancien opéra : ceux de Thévenard, Chassé, Tribou, Murayre, Dubourg, Jelyotte, Martin, Dun, Person ; ceux des chanteuses Lambert, Antier, Eremans, Souris, Dun, Lemaure, Fel ; et des danseuses Petitpas, Mariette, Camargo."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉLÉONORE ET DORVAL ou LA SUITE DE LA CINQUANTAINE
Opéra-comique en un acte, musique de Lebrun, représenté au théâtre Montansier; à Paris, en 1800.
ÉLÉPHANT BLANC (L’)
Opérette en quatre actes, livret d’Élie Frébault et Chabrillat, musique de M. Grisy, représentée aux Menus-Plaisirs en septembre 1873. Cette bouffonnerie promène le spectateur de Siam à Paris et à Saint-Flour, du palais du roi au Jardin d'acclimatation et devant une parade de queues-rouges. La musique offre de jolis détails. Chantée par Thévelin et Mlle Max Ferrari.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
ÉLÈVE DE PRESBOURG (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Jean-Baptiste-Charles Vial et Théodore Muret, musique de Luce Varlet. Création à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 24 avril 1840. Cet élève de Presbourg n'est autre que le grand Haydn, sur la jeunesse duquel les auteurs ont forgé un conte peu intéressant. Haydn est pauvre et vend sa musique. Il aime la fille du maître de chapelle de l'empereur ; mais il a un rival dans la personne d'un musicien sans talent qui lui dérobe une sonate, s'attribue le mérite de sa composition et la fait exécuter devant l'empereur. La fraude est découverte, et Haydn est proclamé l'auteur du chef-d'œuvre. On a remarqué dans ce petit ouvrage un chant de violoncelle assez mélodieux dans l'ouverture, un duo bouffe entre Haydn et son compétiteur, et l'air d'Haydn, chanté par Gustave Roger.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉLÈVE DU CONSERVATOIRE (L’)
Vaudeville-opérette en trois actes, livret de Paul Burani et Henri Kéroul, musique de Léopold de Wenzel, représenté au théâtre des Menus-Plaisirs le 29 novembre 1894.
ELFES (LES)
Légende dramatique en trois parties, poème de M. Ed. Guinand, musique de M. Gabriel Pierné, exécutée le 22 décembre 1887 au Conservatoire, dans la séance d'audition des envois de Rome.
ELFRIDA
Drame héroïque en trois actes, en vers, mêlé de chants, livret de Nicolas-François Guillard, musique de Jean-Baptiste Lemoyne. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 17 décembre 1791. L'action reproduit un épisode de la vie d'Edgar, roi d'Angleterre en 959. Elle est intéressante, mais le dénouement est choquant. Lemoyne, exagérant le genre des opéras de Gluck, recherchait les situations terribles.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉLIE
Oratorio en deux parties de Felix Mendelssohn-Bartholdy. Première à la Monnaie de Bruxelles le 03 avril 1872 sous la direction de Warnots avec Mmes Hassman, Sternberg, MM. Agnesi, Warot.
ÉLISA ou LE VOYAGE AU MONT BERNARD
[ou Eliza ou le Voyage aux glaciers du mont Saint-Bernard]
Comédie en deux actes, livret de V. Révéroni Saint-Cyr, musique de Luigi Cherubini, créée au théâtre Feydeau le 13 décembre 1794. Première à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 20 mai 1802. La scène se passe au milieu des glaciers et des orages ; une avalanche vient hâter le dénouement. Dans cette pièce, l'invraisemblance le dispute au ridicule. Cherubini, sans paraître se préoccuper du tort considérable que d'aussi mauvais poèmes faisaient à sa musique, continuait toujours son œuvre, perfectionnant son style et revêtant des formes harmoniques les plus savantes et les plus distinguées des élucubrations banales ou extravagantes.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉLISABETH ou LA FILLE DU PROSCRIT
Drame lyrique en trois actes, livret de Brunswick et Adolphe de Leuven, tiré du roman de Mme Cottin, musique de Gaetano Donizetti mise en ordre par Fontana, son élève, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 31 décembre 1853, avec Mmes Pauline Colson (Elisabeth), Adèle Vadé (Marie), Adolphine Petit-Brière (la Comtesse), Caroline Girard (Nizza), MM. André Tallon (le comte Alexis Vanikoff), Pierre Laurent (Michel), Charles Alexandre Colson (le Grand Duc), François Marcel Junca (Ivan), Louis Joseph Cabel (Ourzac), Leroy (Kisoloff). => livret
Représentations au Théâtre-Lyrique : 1 en 1853, 34 en 1854.
« Le sujet du livret italien a été tiré de la pièce de Guilbert de Pixerécourt, intitulée : la Fille de l'exilé ou Huit mois en deux heures, et qu'il avait extraite lui-même d'un roman de Mme Cottin. C'est l'histoire d'une jeune fille qui vient du fond de la Sibérie demander au czar la grâce de son père. Les auteurs français en ont fait une pièce fort intéressante. La musique du maître de Bergame a été adaptée à la pièce française par M. Fontana, son élève. On a remarqué l'andante de l'ouverture, l'air de Vanikoff, la cavatine et la romance d'Elisabeth : Faut-il, hélas ! sans espérance, la prière à quatre voix, en canon, dans le premier acte. Au second, les couplets d'Ivan et un chœur de cosaques. Le troisième acte n'offre de saillant qu'une suite de motifs de danse exécutés dans un petit ballet, et le duo de reconnaissance du père Vanikoff et d'Elisabeth. Le rôle de Vanikoff a été repris un peu plus tard par Rousseau-Lagrave, qui l'a chanté avec talent. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Sujet tiré du roman si connu de Mme Cottin. La partition écrite à Paris par Donizetti, en 1841, fut d'abord répétée à l'Opéra-Comique, puis retirée par suite du non réengagement de Mlle Eugénie Garcia. Retouchée et terminée par le maestro Fontana, elle ne vit le jour que douze ans plus tard, au Théâtre-Lyrique. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ÉLISABETH DE HONGRIE
Opéra seria en quatre actes et six tableaux, livret d'Henri de Saint-Georges, musique de Max Josef Beer (Vienne, 25 août 1851 - Vienne, 25 novembre 1908), représenté sans aucun succès au théâtre de la Scala, à Milan, le 15 février 1871, dans une version italienne de Carlo d'Ormeville, sous le titre Elisabetta d'Ungheriœ, avec Elisabetta Sternberg, Auguste Louis Arsandaux, Jean-Louis Lasalle, Joseph-Victor Warot.
Première au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, le 22 mars 1871, avec les créateurs.
« Cet ouvrage du neveu du grand compositeur y a été assez bien accueilli ; il offre les marques de sérieuses études. Une certaine facilité mélodique et le sens dramatique s'y révèlent dans les ensembles. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
ELISABETTA, REGINA D'INGHILTERRA
(en fr. Elisabeth, reine d'Angleterre)
Opéra italien en deux actes, livret de Giovanni Schmidt, musique de Gioacchino Rossini, créé au Teatro San Carlo de Naples le 04 octobre 1815.
Représentation à l’Académie royale de musique (Opéra de Paris) le 10 mars 1822, au bénéfice de Mme Fodor [Mainvielle]. On jouait également ce jour-là Flore et Zéphire. Dans cette représentation qui a été très productive, Mme Fodor s'est surpassée elle-même.
[Almanach des spectacles, 1823]
ÉLISCA ou L'AMOUR MATERNEL
Opéra-comique en trois actes, livret d’Etienne Guillaume François de Favières, musique de Grétry. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 01 janvier 1799, décors de Charles Percier, Jean-Thomas Thibault et Pierre-François-Léonard Fontaine. Cet ouvrage, écrit par le compositeur liégeois à la fin de sa carrière musicale, a été à peine remarqué. Lui-même ne le fait pas figurer dans le catalogue de ses œuvres. Une deuxième version, livret de Favières et de Grétry neveu, qui est la dernière composition de Grétry, et qui porte le titre d'Elisca ou l'Habitante de Madagascar, a été donnée au théâtre Feydeau en 1812.
ÉLISE-HORTENSE ou LES SOUVENIRS DE L’ENFANCE
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de Nicolas Dalayrac. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 26 septembre 1809.
ÉLIXIR DE CORNÉLIUS (L')
Opéra-comique en un acte, livret d'Henri Meilhac et Arthur Delavigne, musique d’Emile Durand, représenté sur le théâtre des Fantaisies-Parisiennes le 03 février 1868. => détails
ELLE A DES BOTTES
Opérette en un acte, paroles d'Audray-Deshorties, musique de G. Albert, représentée aux Folies-Nouvelles le 30 mars 1859.
ELLE EST À VOUS
Opérette en trois actes, livret d'André Barde, musique de Maurice Yvain, créée aux Nouveautés le 22 janvier 1929, avec Mmes Gabrielle Ristori (Monique Jouvencel), Éliane de Creus (Odette Muscadot), Suzanne Dehelly (Clarisse) ; MM. Milton (Jules Patard), Urban (Jouvencel), Pierre Darmant (René Ravillon), Germain Champell (Muscadot). Chef d'orchestre : Pierre Chagnon.
« L'industriel Jouvencel croit que sa femme le trompe avec le mécanicien Patard, et il pense que le meilleur moyen de se venger est d'unir les deux amants. Mais, en réalité, Mme Jouvencel aime René Ravillon, lui-même fiancé d'Odette Muscadot. D'où naissent divers quiproquos dont l'auteur tire d'amusants effets. Il va sans dire que la musique de Maurice Yvain est fort agréable ; son duo Tout simplement a été fort goûté. »
(Larousse Mensuel Illustré, mars 1929)
ELLORE ou REINE ET BERGÈRE
Opéra en deux actes, musique de Charles Amouroux, exécuté dans un salon, à Bordeaux, en novembre 1865.
ÉLODIE ou LE FORFAIT NOCTURNE
Opérette en un acte, livret de Léon Battu et Hector Crémieux, musique de Léopold Amat, représentée aux Bouffes-Parisiens le 19 janvier 1856.
« Encore une charge à l'adresse de la garde nationale. Comme ce genre de plaisanterie divertirait bien autrement, si on ne songeait que d'honnêtes pères de famille sont à se morfondre sur la place de l'Hôtel-de-Ville, avec sac, fusil, lunettes et tout ce qu'il faut pour guetter le roi de Prusse. Or, le roi de Prusse vient si rarement que ce n'est pas la peine d'en parler. Léonce, qui venait du Vaudeville, a débuté dans Élodie (rôle du caporal Cruchot). »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
« Le forfait commis par Mme Gigonnard est la noyade, non pas, comme le croit M. Gigonnard, d'un enfant clandestin, mais du pauvre Azor, victime des nouvelles mesures fiscales prises à l'égard de la race canine. La musique de M. Amat a paru aussi drolatique que le livret. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ELSEN
Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux, livret de Jean Ferval, musique d'Adalbert Mercier, représenté à la Gaîté-Lyrique le 28 mars 1911 avec Mmes Lafargue (Elsen), Rynald, Mazly, MM. Paul Bourrillon (Branther), Raymond Boulogne (Horsel).
EMBARRAS DES RICHESSES (L’)
Comédie en trois actes, en vers, paroles de Lourdet de Santerre, musique de Grétry, représentée à l'Opéra le 26 novembre 1782.
« Le sujet a fourni la matière de plusieurs pièces : de Grégoire, par le P. Ducerceau ; du Financier et du Savetier ; de la comédie de Dallainval ; seulement la mythologie et le merveilleux tiennent une plus grande place dans la pièce qui nous occupe. Plutus donne à Myrtile le talisman qui le rend riche et lui fait oublier Rosette. Le style est négligé et presque trivial ; ce qui explique les vers qui furent adressés à Grétry au sujet de la musique de cet ouvrage :
De la nature, enfant gâté,
Des plus beaux dons elle t'a fait largesse ;
Grétry, tu sais répandre la richesse
Dans le sein de la pauvreté.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Chute. — Mme Saint-Huberti remplissait le rôle de Rosette.
Lourdet de Santerre, qu'on avait surnommé Lourdet sans tête, avait emprunté le sujet de son opéra à la comédie de d'Allainval qui porte le même titre. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
EMBARRAS DU CHOIX (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de Lachabeaussière et Fabre d'Eglantine, musique de Théodore Lefèvre, représenté à la Comédie-Italienne le 10 décembre 1788.
EMBRASSONS-NOUS, FOLLEVILLE !
Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène Labiche et Auguste Lefranc, musique d’Avelino Valentini.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 06 juin 1879, costumes de Théophile Thomas, avec Mme Clerc (Berthe), MM. Auguste Armand Barré (Chatenay), Maris (Manicamp), Barnolt (Folleville), Pierre Julien Davoust (le Chambellan), Teste (Joseph).
« L'ancien vaudeville joué en 1850 ne comportait pas les développements d'un ouvrage lyrique. On n'a retenu qu'un joli menuet et un duo dont le vieux menuet d'Exaudet a fait les frais. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
ÉMILIE
Opéra en un acte, paroles de Guillard, musique de Grétry, représenté à l'Opéra, à Paris, le 22 février 1781.
ÉMILIE ET MELCOUR
Opéra-comique en un acte, paroles de L. Hennequin, musique de Lebrun, représenté salle Louvois le 3 juillet 1795.
EMMA ou LA PROMESSE IMPRUDENTE
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène de Planard, musique d’Esprit Auber.
Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 07 juillet 1821, avec Mme Marie Julie Boulanger (Rose), M. Augustin Lemonnier (Edmond), sous la direction de Frédéric Kreubé. 190 représentations jusqu’en 1846.
« Poème très agréable, musique délicieuse, beaucoup d'ensemble dans la représentation. Succès complet. »
[Almanach des spectacles, 1822]
« Cet ouvrage, qui renferma de jolis motifs, fortifia la réputation naissante du compositeur. Il était sorti de page l'année précédente seulement, en donnant la Bergère châtelaine. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EMMA ou LE SOUPÇON
Opéra en trois actes, livret de Marsollier, musique de Fay, représenté au théâtre Feydeau le 16 octobre 1799.
EMMELINE ou LA FAMILLE SUISSE
Opéra en trois actes, livret de Sewrin, musique de Weigl, représenté pour la première fois en France sur le théâtre de l'Odéon, le 6 février 1827 Cet ouvrage était fort estimé en Allemagne, longtemps avant qu'on songeât à le traduire pour la scène française. L'impératrice Marie-Louise, qui l'affectionnait particulièrement, en fit faire une première traduction, et la Famille suisse fut jouée en 1811, sur le théâtre de Saint-Cloud, par la troupe de l'Opéra-Comique. Le caractère de la musique de Weigl se distingue par l'originalité de la phrase mélodique et par la pureté de l'harmonie. Le quatuor du premier acte : Ciel ! où suis-je ; le duo d'Emmeline et de son père, Profitons, ma chère ; les couplets, J'avais un champ, et le trio du troisième acte, l'Ombre fuit, sont les morceaux les plus remarquables de cette partition.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EMMELINE
[ou Émeline]
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène de Planard, musique de Ferdinand Herold. Création à l’Opéra-Comique (salle Ventadour) le 28 novembre 1829. L’Emmeline anglaise a moins réussi que l'Emmeline suisse de Weigl. Le sujet n'a pas été trouvé heureux, et le public s'est montré d'aussi mauvaise humeur que le lord Arundel de la pièce ; la chute du poème a entraîné celle de la musique d'Herold, quoiqu'elle fût remplie de détails charmants.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EMPAILLEUR (L')
Opérette en un acte, livret de MM. Emile Max et Leclerc, musique de Raoul Schubert, représentée au concert de l'Époque le 23 mars 1889.
EMPAILLEUR DU ROI (L')
Opérette en un acte, livret de Riffey et Moullet, musique de Gangloff, représentée au concert de Bataclan le 25 avril 1891.
EMPEREUR D’ARLES (L')
Drame en vers de Mouzin, avec musique d'Eugène de Bricqueville, représenté sur le théâtre antique d'Orange le 28 août 1886. La musique de cet ouvrage consistait surtout en chœurs, qu'exécutaient les 200 chanteurs de l'Orphéon vauclusien, accompagnés par un corps de 25 trompettes, une bande de flûtes et un groupe de 10 harpes.
EMPIRE DE L'AMOUR (L')
Ballet héroïque en trois actes, avec un prologue, paroles de Moncrif, musique du marquis de Brassac, représenté par l'Académie royale de musique le mardi 14 avril 1733.
Interprètes : Chassé, Tribou, Dun; Mlles Pélissier, Le Maure, Eremans, Julie.
Ballet : Javillier, D. Dumoulin, Dupré ; Mlle Camargo.
Reprise, avec des changements : 1741. L'acte des Demi-Dieux reparaît sous le titre de Linus, le 28 août 1750.
"Il est à remarquer que, dans ces sortes de pièces, les mêmes acteurs jouaient dans la même soirée plusieurs rôles différents. C'est ainsi que Chassé représentait tour à tour Bacchus, Adonis ; Mlle Lemaure, Ariane, Ismène ; Mlle Pélissier, Vénus et Phèdre ; Mlle Julie, Clydé, puis une Salamandre ; Jelyotte , qui remplaça Chassé en 1741, Adonis, Linus. Il est assez singulier de voir un ténor remplacer une basse. Cependant il faut songer qu'on écrivait alors très haut les rôles de basse. Les artistes de talent étaient d'abord fort rares ; ensuite les rôles étaient plus courts et moins écrasants que ceux de nos opéras modernes. Il en résultait que la carrière lyrique des chanteurs était beaucoup plus longue. La distribution des rôles nous offre les mêmes noms pendant une période de vingt à trente ans."
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EMPRUNT SECRET (L') ou LE PRÊTEUR SANS LE VOULOIR
Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène de Planard, musique de Louis-Barthélemy Pradher. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 25 juillet 1812.
EN ATTENDANT LE SOLEIL
Opéra-comique en un acte, à trois personnages, paroles de Francis Tourte, musique d’E. Hocmelle, représenté dans le salon de M. Lavallée, directeur de 1'Ecole centrale, le 17 février 1856. Interprété par Damien, Lafont et Mlle Dupuy.
EN CHASSE
Opérette en un acte, paroles de MM. Lartigue et Roussel, musique de M. Gangloff, représentée au Concert-Européen le 1er décembre 1890.
EN CONTRAVENTION
Opérette en un acte, paroles de M. Gresset, musique de M. Bovery fils, représentée au théâtre des Batignolles (Paris) le 17 juillet 1880.
EN ESPAGNE
Opérette de Paul Lacôme, jouée à la Tertulia le 28 mai 1872. Il y a dans cet ouvrage diverses chansons espagnoles encadrées dans la partition ; le rôle principal a été chanté par Mme Mariano.
EN ÉTAT DE SIÉGE
Opéra-comique en un acte, livret de Galoppe d'Onquaire, musique de Jules Beer, représenté chez le compositeur en janvier 1859 ; chanté par MM. Jules Lefort, Edmond Cabel et Mme Gaveaux-Sabatier. Ce petit ouvrage a été joué aussi chez M. Pereire.
EN MANCHES DE CHEMISE
Opérette en un acte, livret d'Etienne Tréfeu et Mendel, musique d'Emile Etting, représentée à l'Alcazar le 02 avril 1868.
EN MARAUDE
Opérette en un acte, livret d’Emile Mendel, musique d'Emile Ettling, représentée aux Bouffes-Parisiens le 02 mai 1877. On a applaudi dans ce petit ouvrage le duo des dragons. => partition
EN PLEIN PASTIS
Opérette en trois actes, livret de Gioéni, Danglard, Géo Koger, musique de Georges Sellers. Création au Théâtre Antoine le 14 mai 1935.
"Œuvre alerte, pleine de bonne humeur et de soleil." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
EN PLEINE LUNE
Opérette en un acte, livret de Fernand Beissier, avec Mondi, représentée au Concert des Ternes le 14 octobre 1892.
EN PRISON
Opéra-comique en un acte, livret de Chaigneau et Boverat, musique d'Ernest Guiraud, représenté au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 05 mars 1869. => détails
EN ROUTE POUR CHICAGO
Opéra bouffe en un acte, paroles de M. Gothi, musique de M. Campisiano, représenté à Saint-Cloud en mai 1882.
ENCLUME (L’)
Opéra-comique en un acte, livret de Pierre Barbier, musique de Georges Pfeiffer.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 23 juin 1884, mise en scène de Charles Ponchard, avec Mme Vial (Jeanne), MM. Jean Mouliérat (Vincent), Hippolyte Belhomme (Pierre), Maris (Antoine), Pierre Julien Davoust (Grégoire), Teste (Hugues), Osmond Raynal (Hilaire). Les rôles de Vincent et d'Antoine ont été tenus plus tard par MM. Chenevière et Dulin.
ENCORE CINQUANTE CENTIMES
Opérette en trois actes, livret d'André Barde, musique d'Henri Christiné et Maurice Yvain. Création au Théâtre des Nouveautés le 17 septembre 1931 avec Mmes G. Ristori (la Reine), S. Dehelly (Pirouette) ; MM. Dranem (Boulot), Dupin (Brancomir), Sergy (Théodore III).
« Hercule Boulot, le bien nommé puisqu'il exerce la profession d'hercule forain, qui a l'habitude de réclamer toujours aux spectateurs cinquante centimes de plus, est emmené en Rouffionie par les ministres de la reine qui n'a pas d'enfant, malgré ou à cause de Théodore III. Le plus drôle en l'affaire, c'est que le roi, réveillé de sa torpeur, fait une cour ardente à Pirouette, propre femme de Boulot, qui, lui, est supplanté dans les faveurs de la reine par le jeune secrétaire Brancomir. Il va sans dire que cet amusant livret a bien inspiré deux compositeurs au fait de toutes les ressources de l'opérette. L'un et l'autre ont le goût d'une musique claire, chantante, aisée, et qui se case vite dans les mémoires ; cela ne les empêche point de posséder un solide métier. On le voit bien dans le Quintette des ministres. »
(Larousse Mensuel Illustré, novembre 1931)
ENCORE DES SAVOYARDS
Comédie en deux actes de Pujoulx, représentée à la Comédie-Italienne le 25 septembre 1789 ; réduite en un acte et mise en musique par Devienne, elle fut représentée au théâtre de Monsieur le 8 février 1792.
ENCORE UN TOUR DE CALIFE
Opéra en un acte, musique de Blangini, représenté à Munich en 1805.
ENCORE UNE VICTOIRE ou LES DÉSERTEURS LIÉGEOIS ET LES PRISONNIERS FRANÇAIS
Opéra-comique en un acte, livret d’Augustin-Louis Bertin d'Antilly, musique de Rodolphe Kreutzer. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 30 octobre 1794.
ENDYMION
Pastorale héroïque, par Fontenelle, musique de Colin de Blamont, représentée à l'Opéra le 17 mai 1731.
« Le poète Roy se vengea ainsi des épigrammes dont lui-même avait été si souvent l'objet :
Fontenelle, ce vieux bedeau
Du temple de Cythère,
Fait remonter sur le tréteau
Sa muse douairière.
Si, de ce ballet avorté,
Vous daignez faire une critique,
Cher Dominique ;
Je dis qu'en vérité,
Vous aurez bien de la bonté.
Dominique était le grand faiseur de parodies au théâtre de la Foire, et Fontenelle avait alors soixante-quatorze ans. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« On y remarqua deux belles décorations de Mauri ; mais, en dépit des efforts de Tribou (Endymion), Chassé (Pan), de Mlles Pélissier (Diane) et Petitpas, cet ouvrage ne fut pas favorablement accueilli. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ENDYMION
Poème mythologique en trois tableaux de Louis Gallet, musique d’Albert Cahen, représenté aux Concerts Pasdeloup le 18 mars 1883.
ENDYMION
Scène lyrique de Lucien Augé de Lassus, musique de Xavier Leroux (1885).
ÉNEE ET LAVINIE
Tragédie-opéra en cinq actes, par Fontenelle, musique de Colasse, représentée à l'Académie royale de musique le 16 décembre 1690.
« Le poème en avait été critiqué. On reprochait à l'auteur d'avoir trop compté sur l'effet des machines et du merveilleux, comme aussi d'avoir rendu Enée moins intéressant, en faisant apparaître l'ombre de Didon. Cet ouvrage était donc promptement tombé, malgré le talent déployé par Mlle Le Rochois, dans le rôle de Lavinie, et de Mlle Desmâtins dans celui de Junon. Lorsque Dauvergne annonça le projet d'en refaire la musique à Fontenelle, alors presque centenaire, celui-ci lui répondit : « Monsieur, vous me faites beaucoup d'honneur ; mais il y a soixante ans que cet opéra fut représenté pour la première fois ; il tomba, et personne alors ne me dit que ce fût la faute du musicien. » Dauvergne était alors le musicien à la mode ; sa partition, représentée le 14 février 1758, eut un succès passager. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« On la reçut assez mal. — Dauvergne en a refait la musique en 1758. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉNEE ET LAVINIE
Tragédie-opéra en cinq actes, par Fontenelle, musique de Dauvergne, représentée à l'Académie royale de musique le 14 février 1758, avec Larrivée (le Roi), Gélin (Turnus), Poirier (Énée), Pillot (le grand prêtre) ; Chédeville (Junon), Lemière (Vénus), Davaux (la Reine), Fel (Lavinie), Arnould (une Troyenne).
« Dauvergne, plus heureux et mieux inspiré que Colasse, vit sa musique applaudie.
Parodie : l'Embarras du Choix : 1758. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ENFANCE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU (L')
Opéra-comique en un acte, livret de François Andrieux, musique de Nicolas Dalayrac. Création au théâtre de l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 23 mai 1794. Rousseau, écrivant à treize ans des articles de politique dans le journal de Genève, accusé devant le conseil et renvoyé avec les honneurs d'une couronne décernée à ses talents, voilà bien un des livrets les plus grotesques qu'on puisse imaginer. Nous n'en connaissons point la musique, et nous ne pouvons nous figurer celle que Dalayrac a pu écrire sur un pareil sujet.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ENFANCE DE ROLAND (L')
Drame lyrique en trois actes et six tableaux, livret et musique d'Emile Mathieu, représenté à Bruxelles, sur le théâtre de la Monnaie, le 16 janvier 1895, avec Mmes Emma Cossira (dame Berthe), Lejeune (Imma), Bellina (Roland), de Roskilde, MM. Seguin (le roi Karl), Casset (Sigmar), Journet, Danlée, Guignot, Depère.
« Le sujet de cet opéra, inspiré de deux ballades de Ulhand : Klein Roland et Roland Schildtraeger, relève directement des innombrables légendes que les trouvères du moyen âge ont greffées sur l'histoire du paladin de Roncevaux, neveu de Charlemagne. Il s'agit ici de la conquête de l'escarboucle magique que gardait, au fond de la forêt des Ardennes, le fameux géant Fafner.
Roland entreprend cette conquête pour complaire à son oncle, persuadé que s'il ne la possède il ne se ralliera pas les Saxons vaincus, et il y réussit, à la grande joie de sa cousine, la princesse Imma, que Charlemagne, grâce à cet exploit, peut unir au jeune chevalier Sigmar, qu'elle aime et dont elle est aimée. Cette légende, par elle-même un peu enfantine, a surtout le tort de rappeler, par les petits côtés, les aventures grandioses de Sigurd, de Siegfried et de Parsifal, qui ont donné lieu aux larges créations de Richard Wagner. Le livret de M. Emile Mathieu, d'ailleurs bien agencé, se ressent de ce caractère un peu puéril. De même, sa musique manque un peu d'ampleur. La partition n'est pas sans intérêt cependant, l'auteur étant en possession d'un talent très réel. Le succès de l'œuvre a été surtout pour le second acte, qui présente le tableau fantastique de la conquête de l’escarboucle, précédée du combat de Roland contre les Willis et les Kobolds de la forêt enchantée. Ce tableau, presque entièrement symphonique, est d'une forme très châtiée, d'une couleur exquise et d'un effet délicieux. L'ouverture a été aussi très goûtée. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ENFANCE DU CHRIST (L')
Trilogie sacrée, poème et musique d’Hector Berlioz, créée à Paris, salle Herz, le 10 décembre 1854, avec Mme Meillet-Meyer, MM. Meillet, Jourdan et Charles Battaille (Hérode ; le Père de famille), sous la direction du compositeur.
Première à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 07 avril 1855 sous la direction d'Hector Berlioz.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 28 mars 1911 avec Mme Demellier (Sainte Marie), MM. La Taste (Saint Joseph), Billot (Hérode), Weldon (le père de famille), Dua (le récitant), Danlée (Polydorus), Dognies (le centurion).
ENFANT DES FLOTS (L’)
Opéra-comique en un acte, musique de M. Hugh Cass, représenté au Gymnase de Marseille en 1868.
ENFANT ET LES SORTILÈGES (L’)
Fantaisie lyrique en deux parties, livret de Colette (1873-1954), musique de Maurice Ravel.
Personnages : l'Enfant (soprano) ; Maman (contralto) ; la Tasse chinoise ; la Libellule (alto) ; le Feu (soprano léger) ; la Princesse (soprano léger) ; le Rossignol (soprano lyrique coloratura) ; la Bergère ; la Chatte (mezzo-soprano) ; la Chauve-souris ; l’Ecureuil ; la Chouette (mezzo-soprano) ; la Théière ; l’Arithmétique ; la Rainette (ténor bouffe) ; l’Horloge comtoise (baryton) ; le Chat (baryton) ; le Fauteuil (basse) ; l’Arbre (baryton-basse) ; la Chaise Louis XV (soprano) ; Chœur (dont chœurs d’enfants).
Création à l'Opéra de Monte-Carlo le 21 mars 1925 dans une mise en scène de Raoul GUNSBOURG, une chorégraphie de BALANCHINE et des décors de Visconti.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 01 février 1926. — Décors de Raymond Deshays et Arnaud. — Costumes de Solatgès et Mathieu. — Chorégraphie de Louise VIRARD. — Mise en scène de Georges RICOU.
Mmes Marie-Thérèse GAULEY (l'Enfant), Germaine FÉRALDY (le Feu, la Princesse, le Rossignol), Mathilde CALVET (la Maman, la tasse chinoise), Madeleine SIBILLE (la Libellule), Antoinette RÉVILLE (un pastoure, la chauve-souris), KAMIENSKA (la Bergère, l'écureuil), Yvonne DUCUING (la chatte), PRAZÈRES (un pastoure, une chouette).
Mlle Gina LUPARIA (la cendre).
MM. Roger BOURDIN (l'Horloge, le chat), Louis GUÉNOT (le fauteuil, l'arbre), René HÉRENT (le vieillard arithmétique, la reinette), Georges GÉNIN (la théière).
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
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MONTE-CARLO Opéra 21.03.1925 |
PARIS Opéra-Comique 01.02.1926 |
PARIS Opéra-Comique 17.05.1950 |
L’Enfant |
Marie-Thérèse GAULEY |
GAULEY |
ANGELICI |
La Maman |
ORSOLI |
CALVET |
MICHEL |
Le Feu |
MATHILDE |
FERALDY |
S. DELMAS |
La Princesse |
BILHON |
FERALDY |
R. TARN |
Le Rossignol |
FOLIGUET |
FERALDY |
DUPLEIX |
La Chatte |
DUBOIS-LAUGER |
DUCUING |
LEGOUHY |
L'Écureuil |
LECOURT |
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L’Horloge |
WARNERY |
BOURDIN |
THIRACHE |
Le Chat |
WARNERY |
BOURDIN |
THIRACHE |
le Vieillard arithmétique |
Henri FABERT |
HÉRENT |
LE PRIN |
Le Fauteuil |
Julien LAFONT |
GUÉNOT |
TUBIANA |
Chef d’orchestre |
Victor de SABATA |
A. WOLFF |
CLUYTENS |
Première à la Monnaie de Bruxelles le 11 février 1926, mise en scène de Dalman, chorégraphie de F. Ambroisiny, décors de Jean Delescluzes, avec MM. Claudel (la théière, le petit vieillard arithmétique, la rainette), H. Raidich (le fauteuil, l'arbre), J. Salès (l'horloge comtoise, un écureil), J. Decock (le chat), Mmes L. Mertens (l'Enfant), C. Clairbert (le feu, la princesse, le rossignol), Y. Andry (la tasse chinoise, une libellule), S. Ballard (la Maman), R. Laudy (la bergère de salon, la chouette), R. de Carlez (la pastourelle, une chauve-souris), M. Prick (le pastour, un écureil), Gerday (la chatte, une chauve-souris), R. Blondeau (une libellule), Quinet (un sphynx du laurier), Thamar-Maillard (la cendre), la petite De Georgie (le pouf), la petite Van Boeckel (un petit écureil), MM. Dognies, Prevers, Verhulst, Van den Eynde, Bevernage (écureils).
Cette œuvre est entrée au répertoire du Théâtre National de l'Opéra (Palais Garnier) le 17 mai 1939 — Décors et costumes de Paul Colin — Chorégraphie de Serge LIFAR — Mise en scène de Jacques ROUCHÉ.
Mmes COURTIN (l'Enfant), S. DELMAS (le Feu, la Princesse, le Rossignol), MONTFORT (la Maman), Odette RICQUIER (la Tasse Chinoise), COUVIDOUX (la Libellule), ALMONA (la Chatte), CARRIER (une Pastourelle, la Chauve-Souris), SCHENNEBERG (le Pâtre, l'Ecureuil), LALANDE (la Chouette, la Bergère).
Mlle KERGRIST (la Cendre).
MM. CLAVERE (l'Horloge), NOGUERA (le Chat), CHARLES-PAUL (le Fauteuil), CLAVERIE (l'Arbre), GILLES (le Vieillard arithmétique), DE LEU (la Rainette), NORÉ (la Théière).
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
Elle fut reprise salle Favart le 17 mai 1950 (22e représentation) dans une mise en scène nouvelle de Louis Musy, des décors et des costumes d'après les maquettes de Michel Terrasse, décors exécutés par M. Deshayes, costumes de la maison Mathieu, chorégraphie de Jean-Jacques Etchevery :
Mmes Martha ANGELICI (l'Enfant), Solange DELMAS (le Feu), Renée TARN (la Princesse), Solange MICHEL (la Maman, la tasse chinoise), DUPLEIX (le rossignol), Agnès DISNEY (la libellule), Marguerite LEGOUHY (la chatte, la chauve-souris), Jeanne MATTIO (la bergère, l'écureuil), Jacqueline CAUCHARD (un pastoure, la chouette), NOTTI-PAGES et GAUDEL (deux pastourelles).
MM. Willy TUBIANA (le fauteuil, l'arbre), Julien THIRACHE (l'horloge, le chat), Pierre GIANNOTTI (la rainette), LE PRIN (le vieillard arithmétique), Serge RALLIER (la théière).
Danses interprétées par Mlles Gilberte ROLLOT, Régine OHANN, Ninon LEBERTRE, Jacqueline QUEFFELEC, MM. Jacques CHAZOT, Maurice RICHE, Lucien MARS, Jean-Claude DOTTI et le Corps de ballet.
Chef d'orchestre : André CLUYTENS.
30 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, 9 en 1951, 2 en 1952, soit 41 au 31.12.1972.
Reprise à l’Opéra du 04 mars 1960 (7e représentation) dans des décors et costumes de François Ganeau — Chorégraphie de Michel DESCOMBEY — Mise en scène de Michel CROCHOT.
Mmes OGEAS (l'Enfant), A. SIMON (le Feu, le Rossignol), SAUTEREAU (la Princesse, la Chauve-Souris), GAYRAUD (la Maman, la Libellule, la Chouette), ANDREANI (la Tasse Chinoise), SABRAN (la Chatte), MESPLE (une Pastourelle), SPANELLYS (le Pâtre), BERBIE (l'Ecureuil, la Bergère).
Mlle SOUHARD (la Cendre).
MM. GERMAIN (l'Horloge, le Chat), FAGIANELLI (le Fauteuil, l'Arbre), GIRAUDEAU (le Vieillard arithmétique, la Rainette), AMADE (la Théière).
Chef d'orchestre : Manuel ROSENTHAL
Antres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
l'Enfant : Mme BROUDEUR (1960).
la Chatte : Mme SPANELLYS (1960).
la Princesse : Mmes JAUMILLOT (1960), GUIOT (1960).
14 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« L'enfant, maugréant contre ses cahiers, ses livres, s'irrite et se venge sur les choses : il déchire les pages, renverse la bouilloire, arrête l'horloge, se jette sur le fauteuil. Mais alors les choses se mettent à vivre : le fauteuil se redresse, l'horloge sonne sans arrêt, la théière se met à danser, les personnages de la tapisserie se réveillent, et le professeur d'arithmétique assaille l'écolier exténué. Deux chats entrent dans la chambre et l'enfant éveillé les suit au dehors où, à leur tour, les arbres et les bêtes lui reprochent ses mauvais tours. Dans la bagarre un écureuil est blessé que l'enfant veut soigner ; et comme lui-même a la main en sang les bêtes à leur tour prises de pitié appellent la maman. Sur cette fantaisie singulière, Maurice Ravel a écrit la plus délicate, la plus sensible, la plus tendre des partitions. Sa langue musicale a pris une simplicité et une fermeté rares qui toucheront le public, malgré la bizarrerie du sujet. Danses du fauteuil, de la théière, ronde des chiffres, chœur des crapauds, valse des libellules, tout cela donnait des prétextes excellents au musicien. Il s'en est fort ingénieusement servi. »
(Larousse Mensuel Illustré, mai 1925)
« Un enfant charmant et insupportable néglige ses leçons, bouscule les meubles, bat les bêtes. Mais les choses et les animaux prennent leur revanche : le fauteuil se met à parler, l'horloge à chanter, la théière à danser, et dans le jardin les arbres s'animent, la fée sort de terre, les chats poussent des plaintes amoureuses. Mais l'enfant effrayé a soigné une bête malade, et les bêtes ramènent à sa maman le mauvais garnement repentant. Ce colite, qui peut être agréable à la lecture, se prête mal à la mise en scène. Nous ne voyons plus qu'un monsieur avec une housse de fauteuil sur le ventre et non point des objets qui s'animent. Par surcroît, le dialogue sans aucun esprit théâtral est souvent coupé d'onomatopées, de fantaisies bizarres, de jargon inventé et incompréhensible. Tout cela nuit au succès.
Quant à la musique, elle est pleine d'esprit et d'invention. Maurice Ravel s'est visiblement amusé et il nous amuse. Mais cet amuseur est un prodigieux prestidigitateur, connaissant comme personne tous les tours musicaux. Le débit mélodique est vif et plaisant ; l'harmonie rare emprunte au bitonalisme des couleurs nouvelles. Quant à l'orchestration, elle est étonnante de nouveauté et de charme. Maurice Ravel sait composer avec art les alliages les plus imprévus de timbres et de sonorités. Avec cela cette musique sait, le moment venu, être pleine d'émotion. Mais pour la goûter pleinement, il faudrait sans doute l'entendre au concert. »
(Larousse Mensuel Illustré, mars 1926)
« Première à l'Opéra. Le transport à l'Opéra d'une œuvre qui conviendrait davantage à un théâtre de marionnettes n'a pas été très heureux. Le cadre est trop vaste ; et il sera toujours difficile de transformer en animaux, et surtout en accessoires, de vrais personnages. Les interprètes ont chanté avec goût ; l'orchestre a été bien dirigé par M. Philippe Gaubert. »
(Larousse Mensuel Illustré, juillet 1939)
« L'Enfant et les sortilèges, d'une réalisation scénique difficile, se donne de préférence au concert. Mais son auteur l'a conçu pour le théâtre.
Son argument est le suivant :
1er Tableau. — « Las du tiède bonheur et de la douce vie tranquille », un méchant petit garçon brise les meubles et houspille les animaux, dans une frénésie de perversité. Mais les dieux lares, offensés, se vengent. Les meubles s'animent et le narguent. Sa première bien-aimée, la Princesse des contes, ne lui apparaît que pour lui dire adieu. Resté seul et désolé, l'Enfant cherche parmi les feuillets épars la fin du conte de fées, mais en vain. Il n'y trouve plus que des figures malicieuses et grimaçantes et le vieux bonhomme de l'Arithmétique entraîne les chiffres dans une ronde folle. Le Chat noir, sorti de dessous le fauteuil, engage un tendre duo avec la Chatte blanche aperçue dans le jardin, où l'Enfant se sent transporté à leur suite.
2e Tableau. — Les arbres blessés, les écureuils martyrs, les rainettes écorchées viennent tour à tour menacer l'Enfant. Le petit garçon, accablé, veut appeler sa maman, mais les bêtes fondent sur lui, le cernent et le bousculent avec frénésie.
Un petit écureuil, blessé dans la bagarre, tombe auprès de l'Enfant avec un cri aigu. Les bêtes, apeurées, s'immobilisent et voient l'Enfant, arrachant un ruban de son cou, lier la patte blessée de l'écureuil, puis, blessé lui aussi, retomber sans force. Alors, elles s'émeuvent, et, se rappelant le mot qu'il a crié tout à l'heure, le répètent pour lui. Lui ayant pardonné, elles le portent au seuil de la maison où sa Maman l'attend... »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
ENFANT GÂTÉ (L’)
Opéra, musique de François Krafft, représenté à Liège à la fin du XVIIIe siècle.
ENFANT PRODIGUE (L’)
Mélodrame, musique de Morane, représenté à Paris vers 1810.
ENFANT PRODIGUE (L')
Opéra-comique en trois actes, livret de François-Louis Riboutté et Jean-M. Souriguière de Saint-Marc, musique de Pierre Gaveaux. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 23 novembre 1811, sous la direction de Frédéric Blasius, avec Antoinette Regnault [Lemonnier].
ENFANT PRODIGUE (L')
Opéra en cinq actes, livret d’Eugène Scribe, musique d’Esprit Auber.
Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 06 décembre 1850, sous la direction de Narcisse Girard, divertissements d'Arthur Saint-Léon ; décors d'Edouard Despléchin (acte I et V), Charles Cambon (acte III) et Joseph Thierry (acte IV) ; costumes de Paul Lormier. Avec Mmes Laborde (Nephté), Adolphine Petit-Brière (un jeune chamelier), Dameron (Jephtèle), MM. Gustave Roger (Azaël), Louis-Henri Obin (Bocchoris), Massol (Ruben), Fleury (Aménophis), Kœnig (Canope), Guignot (Manethon), Ferdinand Prévôt (Séthos), Molinier (Nemrod). Danses par Mlles Plunkett (Lia) et Robert.
« Dans le poème, Scribe s'est permis avec la parabole de l'Evangile les mêmes inexactitudes capitales qu'avec les histoires les plus connues du moyen âge, celle de Jean de Leyde, par exemple. Azaël est le fils unique d'un pauvre vieillard. Il quitte la maison paternelle et sa fiancée Jephtèle, pour aller jouir de tous les plaisirs que lui promet la ville de Memphis. Il se ruine au jeu ; il se laisse séduire par la courtisane Nephté, par la danseuse Lia. Il pénètre dans le temple d'Isis, où sont célébrés les mystères de la bonne déesse. Les Egyptiens lui font expier son sacrilège en le précipitant dans le Nil. Il en est retiré par le chef d'une caravane, et il est réduit à garder les troupeaux. C'est alors que l'enfant prodigue rentre en lui-même et revient se jeter dans les bras de son père. On a reproché à l'auteur de ce poème d'avoir affaibli toutes les situations dramatiques que le sujet comportait, en multipliant les épisodes, les tableaux, les impressions purement physiques d'une mise en scène exagérée. La promenade du bœuf Apis, entre autres détails, a paru d'une puérilité peu digne d'un ouvrage sérieux. La musique renferme plus de mélodies élégantes que de scènes d'opéra proprement dites. Les détails de l'orchestration offrent au musicien des observations pleines d'intérêt et de charme qui échappent à la majorité des auditeurs. Parmi les morceaux les plus remarqués, nous mentionnerons, au premier acte, la romance de Jephtèle, chantée par Mlle Dameron : Allez, suivez votre pensée ; l'entrée de Massol au bruit des clochettes des troupeaux ; la romance, au deuxième acte : Il est un enfant d'Israël ; au troisième acte, la scène de l'épreuve, parfaitement interprétée par Roger, et le quintette final. Les couplets du chamelier, chantés par Mme Petit-Brière, ont eu du succès, et l'andante de l'air d'Azaël : J'ai tout perdu, Seigneur, oui, tout perdu, jusqu'à l'honneur, a une expression touchante. L'air final de la reconnaissance : Mon fils, c'est toi, est peut-être le morceau le plus pathétique de cet ouvrage. On a remarqué aussi l'effet pittoresque du solo de hautbois pendant le passage de la caravane. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Danses : pas des poignards, fort original.
Décors de Despléchin, Séchan, Cambon et Thierry.
La chanson du chamelier, la romance de Jephtèle et la bacchanale sont les pages les plus aimées de cet opéra, remarquable sous le rapport du coloris musical. Le rôle de Ruben, si bien rendu par Massol, mérite des éloges particuliers. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ENFANT PRODIGUE (L')
« Parabole biblique » en sept parties, paroles et musique de Georges Fragerolles, tableaux de Henri Rivière, représentée au théâtre du Chat-Noir en décembre 1894.
ENFANT PRODIGUE (L')
Cantate en un acte, livret de Quinaud, musique de Claude Debussy.
Première représentation au Théâtre royal d’Anvers, le 07 novembre 1912, sous la direction du compositeur.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 09 décembre 1913 avec Mlle Symiane (la mère), MM. Billot (le père), Girod (l'enfant prodigue).
ENFANT ROI (L’)
Comédie lyrique en cinq actes, livret d’Émile Zola, musique d’Alfred Bruneau.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 03 mars 1905, mise en scène d’Albert Carré, décors d'Eugène Ronsin (1er et 5e actes), Marcel Jambon (2e acte), Lucien Jusseaume (3e et 4e actes), costumes de Charles Bianchini.
Mmes Claire FRICHÉ (Madeleine), Marie THIÉRY (Georget), TIPHAINE (Pauline), Mathilde COCYTE (la Grand'Mère), VAUTHRIN (une jeune Mère), HENRIQUEZ (une Dame), DUCHÊNE (une mendiante), S. DUMESNIL, A. COSTÈS, FAIRY, L. UGHETTO, Pauline VAILLANT, MURATET, PLA, DELEZENNE, DE CÉZAC, BROUSSIER, WUERCHOZ, JULLIOT, MARCIGNY, PILLEYRE, COTTINI, PAPIN, HENNEQUIN, EYRAUD (les marchandes de fleurs).
MM. Hector DUFRANNE (François), Jean PÉRIER (Auguste), Félix VIEUILLE (Toussaint).
Chef d'orchestre : Alexandre LUIGINI.
12 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
ENFANTS DE LA BALLE (LES)
Opérette bouffe en un acte, livret de Péricaud et Lucien Delormel, musique de Francis Chassaigne, représentée au concert de l'Eldorado en 1877.
ENFANTS DE MAÎTRE PIERRE (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret de Paul de Kock, musique de Frédéric Kreubé. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 06 août 1825.
« L'un des deux enfants de maître Pierre ne lui appartient pas ; il l'ignorait, et la mère de cet enfant vient le lui apprendre. Est-ce Henri, est-ce Suzette, qui doit hériter du château d'Ermance ?
« Devine si tu peux , et choisis si tu l’oses »
Un intendant seul connaît le mystère mais il a intérêt à ne point le révéler ; cependant on parvient, par ruse, à lui arracher ce secret. Henri et Suzette, qui s'aimaient plus que fraternellement, s'épousent. Cet ouvrage romanesque a réussi, grâce à un dénouement fort heureux. »
[Almanach des spectacles, 1826]
ENFANTS-ROIS
Conte lyrique en trois actes, version française de Robert Brussel, musique d'Engelbert Humperdinck.
Première, dans la version française, à la Monnaie de Bruxelles le 25 octobre 1912 avec Mmes Bérelly (la gardeuse d'oies), Charney (la sorcière), la petite Yoyo (une petite fille), Callemien (la fille de l'hôtelier), Autran (la vachère), MM. Girod (le fils du Roi), de Cléry (le vielleux), Ponzio (le bûcheron), Dua (le marchand de balais), Caisso (le maïeur), Dufranne (l'hôtelier), Dognies (le tailleur), Demarcy et Danlée (deux gardes).
ENGUERRANDE
Drame lyrique en quatre actes, livret d’Emile Bergerat et Victor Wilder, d’après Enguerrande, pièce d’Emile Bergerat, musique d’Auguste Chapuis. Création à l’Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 09 mai 1892, avec Mlles Boucart (débuts) et Horwitz, MM. Gibert, Fugère et Fournets.
« M. Emile Bergerat avait publié, avec un certain luxe, un poème dramatique intitulé Enguerrande. De ce poème il eut l'idée de tirer un jour, avec l'aide de M. Victor Wilder, un livret d'opéra. Mais un tel ouvrage n'est pas si facile à faire que quelques-uns se l'imaginent communément, et il s'est trouvé que celui-ci n'eut pas l'heur de plaire considérablement au public. Il s'agit des amours de Gaétan, neveu de Jean III, roi de Sicile, avec la princesse Enguerrande, reine de Corse. Jean III est mort, et son neveu est appelé à lui succéder ; on veut donc le faire monter sur le trône, et le marier en même temps avec la belle Enguerrande, qu'il ne connaît pas ; mais il a la couronne en horreur, ainsi que le mariage, et refuse l'une et l'autre. Cependant, le hasard le met en présence d'Enguerrande, dont il devient aussitôt amoureux fou ; il lui déclare sa passion, et celle-ci lui déclare de son côté qu'elle n'épousera qu'un roi. La condition paraît trop dure à Gaétan, qui se dérobe. Il me serait difficile de dire comment ils se retrouvent ensuite et comment Enguerrande, éprise à son tour, renonce à son trône pour appartenir à celui qu'elle aime. Tout à coup, la guerre se déchaîne sur le pays ; le peuple entier court aux armes pour défendre son indépendance, Gaétan juge qu'il est temps de faire preuve de cœur, il se met à la tête de l'armée et meurt dans un combat où les siens triomphent. Tel est le livret à la fois incohérent et enfantin dont les auteurs avaient chargé un jeune compositeur, M. Chapuis, d'écrire la musique pour son début au théâtre. Celle-ci était inexpérimentée sans doute et fort inégale, mais elle décelait pourtant la main d'un artiste et n'était point sans quelques réelles qualités. Elle se fût, en somme, honorablement soutenue à la scène, si la chute d'un poème par trop médiocre ne l'eût fait sombrer avec lui. La première partie du premier acte, en particulier, était bien venue et solidement construite. Entre autres pages intéressantes, il faut citer, dans ce premier acte, la ballade des Goélands ; au second, le chant caractéristique du bûcheron, puis un grand duo d'amour et l'appel aux armes, qui n'est ni sans élan ni sans vigueur. C'est surtout dans la façon de traiter l'orchestre que le compositeur laissait percer sa jeunesse et son inexpérience, car cet orchestre était tantôt lourd et pâteux, tantôt, au contraire, vide et sans consistance. L'œuvre, pourtant, je le répète, était estimable en certaines parties, et non indigne d'encouragements. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ENLÈVEMENT (L') ou LES GUELFES ET LES GIBELINS
Opéra-comique en trois actes, livret de Jacques Bins de Saint-Victor, Eugène Scribe et Jean-Baptiste Violet d'Epagny, musique de Pierre Zimmerman. Création à l'Opéra-Comique le 26 octobre 1830. => détails
ENLÈVEMENT AU SÉRAIL (L’)
[Die entführung aus dem Serail]
Singspiel allemand en trois actes, livret de Gottlieb Stéphanie le jeune, d'après Belmont und Konstanze, pièce de Christoph Friedrich Bretzner, musique de Wolfgang Amadeus Mozart (K.V. 383).
Personnages : Constance, aimée par Belmont (soprano) ; Blonde, aimée par Pedrillo (soprano) ; Belmont, jeune gentilhomme espagnol (ténor) ; Pedrillo, son valet et jardinier du pacha (ténor) ; Osmin, gardien du sérail (basse) ; Selim Pacha (récitant) ; chef de la garde, nègre muet, suite du pacha, janissaires, gardes, esclaves.
Création à Vienne, Burgtheater, le 16 juillet 1782, avec Mmes Caterina CAVALIERI (Constance), Theresa TEYBER (Blondine) ; MM. Valentino ADEMBERGER (Belmont), Ludwig FISCHER (Osmin), sous la direction du compositeur.
Première à Paris, dans la version originale, le 28 septembre 1798, au Lycée des Arts.
Repris à Paris en 1801 dans une traduction de Moline.
Première à Londres le 24 novembre 1827, avec Mmes HUGUES (Constance), VESTRIS (Blondine) ; MM. SAPIO (Belmont), WRENN (Osmin), PENSON (Pédrille), sous la direction de HÄNDEL.
Première au Théâtre-Lyrique du boulevard du Temple le 11 mai 1859 dans une traduction de Prosper Pascal avec Mmes MEILLET (Constance), Delphine UGALDE (Blondine), MM. Pierre Jules MICHOT (Belmont), Désiré FROMANT (Pédrille), et Charles BATTAILLE (Osmin), sous la direction d’Adolphe DELOFFRE.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 55 en 1859, 17 en 1860, 9 en 1862, 6 en 1863.
Une nouvelle version française de Maurice Kufferath et Lucien Solvay fut présentée au Théâtre Royal de la Monnaie, à Bruxelles, le 15 février 1902, sous la direction de Sylvain DUPUIS, avec Mmes Alice VERLET (Constance), Lise LANDOUZY (Blondine), MM. Léon DAVID (Belmont), FORGEUR (Pedrille), Hippolyte BELHOMME (Osmin), DURAND (le pacha Sélim).
Première au Théâtre National de l'Opéra (Palais Garnier) le 04 décembre 1903 (répétition général le 01 décembre) dans la version de Kufferath et Solvay, récitatifs de Julius Bénédict arrangés par Paul Vidal, mise en scène de Lapissida, décors de Marcel Jambon et Alexandre Bailly, costumes de Charles Bianchini, avec Mmes LINDSAY — débuts — (Constance), VERLET — débuts — (Blondine), MM. AFFRE (Belmont), LAFFITTE (Pédrille), André GRESSE (Osmin), DOUAILLIER (Sélim). Chef d'orchestre : Paul VIDAL.
Repris à l'Opéra le 07 novembre 1921, sous la direction de Reynaldo HAHN, avec Mmes RITTER-CIAMPI (Constance), ROMANITZA (Blondine), MM. DUTREIX (Belmont), RAMBAUD (Pédrille), et André GRESSE (Osmin).
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07.11.1921 11e |
13.05.1928 26e |
27.02.1929 27e |
18.05.1941 30e |
Constance |
RITTER-CIAMPI |
NEMETH |
RITTER-CIAMPI |
E. BERGER |
Blondine |
ROMANITZA |
SCHUMANN |
E. NORENA |
I. ARMGART |
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Belmont |
DUTREIX |
PATAKY |
E. RAMBAUD |
ROSWAENGE |
Osmin |
A. GRESSE |
ZEC |
A. GRESSE |
MANOWARDA |
Pédrille |
RAMBAUD |
GALLOS |
R. GILLES |
ZIMMERMANN |
Sélim |
MAHIEUX |
MUZARELLI |
GUYARD |
X |
Chef d’orchestre |
R. HAHN |
HEGER |
RÜHLMANN |
J. SCHULLER |
La reprise de 1928 fut faite par les artistes de l'Opéra de Vienne ; celle de 1941 par les artistes de l'Opéra de Berlin, mise en scène de WOLF-VOELKER.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 18 février 1937, dans une version française de Maurice Kufferath et Gidel (chant), et Gidel (texte parlé). Décors de Claude Dauphin. Mise en scène de Max de RIEUX.
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18.02.1937 Opéra-Comique (1e) |
06.12.1941 Opéra-Comique (7e) |
11.06.1946 Opéra-Comique (25e) |
Constance |
RITTER-CIAMPI |
Solange DELMAS |
Solange DELMAS |
Blondine |
Lotte SCHOENE |
TURBA-RABIER |
TURBA-RABIER |
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Belmont |
Georges JOUATTE |
ROUQUETTY |
Paul DERENNE |
Pédrille |
Charles FRIANT |
MALVASIO |
Max de RIEUX |
Osmin |
Félix VIEUILLE |
Jean CLAVERIE |
Henri MEDUS |
Sélim |
Guy FERRANT |
LIOTÉ |
Claude d'YD |
Chef d'orchestre |
Reynaldo HAHN |
DESORMIERE |
Reynaldo HAHN |
27 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Cet ouvrage est retourné à l'Opéra le 06 avril 1951 (32e représentation) dans la version française d'Adolphe Boschot et J. G. Prod'homme — Mise en scène de Max DE RIEUX — Décors de Claude Dauphin — Chorégraphie de Albert AVELINE.
Mmes Solange DELMAS (Constance), Nadine RENAUX (Blondine).
MM. Libero DE LUCA (Belmont), Henri MEDUS (Osmin), Jean GIRAUDEAU (Pédrille), Michel ROUX (Selim).
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER
47e à l’Opéra, le 28 juin 1953, avec les interprètes de la reprise, sauf : Mme Mado ROBIN (Constance), MM. LEGAY (Belmont), Louis RIALLAND (Pédrille) et George SEBASTIAN au pupitre.
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Constance : Mmes VECART (1923), ROMANITZA (1923), HEDOIN (1929), MICHEAU (1951).
Blondine : Mmes LAVAL (1923), TURBA-RABIER (1951).
Belmont : MM. D. DEVRIES (1904), RIALLAND (1951).
Osmin : M. PHILIPPE (1951).
Pédrille : M. SORIA (1922).
47 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Résumé.
Belmonte et son valet Pédrille tentent d'arracher leurs fiancées du sérail de Sélim Bassa où elles sont captives. Surpris et rattrapés par le gardien Osmin, les deux couples risquent d'encourir la peine capitale, quand Sélim décide de faire grâce et leur rend généreusement la liberté.
L'action se passe chez le pacha Sélim, en Turquie, au XVIIIe siècle.
ACTE I. — Devant le palais de Sélim.
Le jeune seigneur Belmonte, dont la fiancée Constance a été capturée par des pirates et vendue au pacha Sélim Bassa, s'approche du jardin de Selim en soupirant après elle [Air de Belmonte : Hier soll' ich dich denn sehen...]. Mais le cruel et ridicule Osmin, auquel est confiée la garde de la maison du sultan, le repousse. Belmonte rencontre heureusement son valet Pédrille, qui a été fait prisonnier en même temps que Constance et sa suivante Blondine. Pédrille, qui courtise Blondine, peut donner à Belmonte des nouvelles de Constance, laquelle résiste aux assauts de Sélim. Osmin, lui, se méfie [Air d’Osmin : Solche hergelauf'ne lassen...]. Pédrille fait engager Belmonte chez Sélim comme architecte ; ainsi Belmonte pourra-t-il plus aisément approcher de sa fiancée [Air de Belmonte : Constance, dich wieder zu sehen... — O, wie ängstlich...]. La scène se remplit de janissaires saluant l'arrivée du pacha Sélim, accompagné de Constance qui résiste à toutes ses avances. Constance soupire [Air de Constance : Ach, ich liebte...]. Tous se retirent.
Belmonte, Pédrille et Osmin réapparaissent, sûrs tous trois de triompher [Trio : Marsch ! marsch ! marsch !...].
ACTE II. — Le jardin du palais de Sélim.
Blondine, fiancée de Pédrille, songe aux moyens d'endormir la méfiance d'Osmin [Air de Blondine : Durch Zärtlichkeit und Schmeicheln...]. Le gardien du sérail lui fait une cour ridicule, qu'elle feint d'encourager, après quoi elle le repousse.
Constance arrive en compagnie de Selim qui tente de vaincre sa résistance par des menaces [Grand Air de Constance : Martern aller Arten...]. Ensuite, tous deux s'éloignent.
Pédrille peut alors annoncer à Blondine l'arrivée de Belmonte, ce que la jeune fille s'empresse d'aller rapporter à sa maîtresse. Puis Pédrille tente d'enivrer Osmin pour le rendre inoffensif. Mais le rusé personnage simule de vider son verre et en jette tout le contenu par-dessus son épaule !
Les deux coupes Belmonte-Constance et Pédrille-Blondine sont enfin réunis [Quatuor : Ach, Belmonte...].
ACTE III.
1er TABLEAU : Devant les fenêtres du sérail.
La nuit venue, Belmonte et Pédrille s'avisent, au moyen d'une échelle, d'enlever leurs fiancées [Romance de Pédrille : In Mohrenland gefangen war...]. Les deux couples parviennent à s'échapper, mais le malin Osmin a tôt fait de les rattraper [Air d’Osmin : Ha ! wie will ich triumphieren !...].
2e TABLEAU : Une salle du palais de Bassa.
Belmonte et Constance ne se font plus beaucoup d'illusions sur le sort qui peut maintenant les attendre. Mais Sélim Bassa découvre que Belmonte est le fils d'un homme qui lui rendit autrefois un signalé service. Généreusement il fait grâce et rend aux uns et aux autres leur liberté.
« Mozart avait vingt-six ans lorsqu'il écrivit cet ouvrage. Les musiciens le proclamèrent un chef-d'œuvre. La partition allemande renferme trois actes, dont le dernier a été supprimé à la représentation. Elle a été exécutée pour la première fois à Paris au lycée des Arts, le 26 septembre 1798 ; puis, en 1801, sur une traduction de Moline ; ensuite en 1830 mais en allemand. M. Prosper Pascal en a fait une traduction pour la scène française, et l'Enlèvement au sérail a été représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 11 mai 1859, avec beaucoup de succès. Tout est charmant dans cet opéra. De tous les opéras du maître, l'Enlèvement au sérail est celui qui a joui de la plus longue vogue sur les théâtres de l'Allemagne. Le livret n'est qu'un canevas presque puéril, aussi invraisemblable que possible, et qui n'offre qu'une seule jolie scène, celle de la bouteille. L'action se passe dans le sérail du pacha Selim, où se trouvent réunis la belle Espagnole Constance, sa camériste Blondine, son valet Pédrille, sous la surveillance de l'intendant Osmin. Belmonte, amant de Constance, s'est mis à sa recherche et a fini par pénétrer dans le sérail. Dans le but de favoriser une évasion générale, Pédrille tente d'endormir Osmin en lui faisant boire du vin dans lequel il a versé un narcotique. L'intendant a compris son dessein. Tous deux font semblant de boire à pleines rasades, tandis qu'ils jettent par-dessus leur épaule le contenu du flacon. La mèche est donc éventée, et les captifs seraient empalés ou pendus, si le pacha Sélim ne reconnaissait en Belmonte un citoyen de Burgos qui lui a autrefois sauvé la vie. Dans sa reconnaissance, il les fait mettre tous en liberté.
Mozart a écrit cet opéra à Vienne, sur la demande de l'empereur Joseph II. Mais la cour, habituée alors à la musique des maîtres italiens, fit un froid accueil à ce chef-d'œuvre. L'empereur dit même à Mozart, après la représentation : « Cela est trop savant pour nos oreilles ; je trouve qu'il y a là-dedans trop de notes. » On rapporte que Mozart répondit hardiment : « Sire, il y a autant de notes qu'il en faut. » Il reçut cinquante ducats pour la composition de cet opéra. L'abbé Da Ponte raconte dans ses mémoires que l'empereur Joseph, lui parlant de l'Enlèvement au sérail, lui dit : « Que ce n'était pas grand’ chose : Non era gran cosa ; que Mozart avait beaucoup de talent pour la musique instrumentale, mais que pour la vocale, c'était bien différent. » Ce jugement impérial, quoique entaché de légèreté et de partialité, indique assez bien que le compositeur n'était pas encore arrivé au degré de perfection qu'il devait atteindre. L'instrumentation, en effet, est traitée avec une habileté consommée, tandis que les morceaux de chant n'ont pas encore cette simplicité de conception, cette facilité d'intonation jointes à cette grâce variée qu'en distingue à chaque page des partitions de la Flûte enchantée, de Don Juan et des Nozze. Signalons d'abord, parmi les fragments les plus saillants, l'ouverture, le chœur des esclaves du sérail et le duo de la bouteille entre Osmin et Belmonte. Viennent ensuite les deux airs bouffes d'Osmin, et le quatuor termine le second acte et dont l'orchestration révèle déjà l'auteur de Don Juan et des Nozze. Les rôles de femmes ont été écrits par le compositeur pour des voix exceptionnelles. C'est pour cette raison qu'on les transpose et même qu'on fait des suppressions regrettables lorsqu'on donne cet ouvrage au Théâtre-Lyrique. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra, commandé par l'empereur Joseph II, fut représenté à Vienne en 1782. — Le livret allemand de Bretzner avait été retouché par Stephani sur les indications, et on pourrait dire avec la collaboration du compositeur. Mozart, en effet, était alors amoureux de Constance Weber, qu'il venait d'enlever et dont il allait faire sa femme. Il voulut donc écrire sa partition comme un chapitre d'autobiographie, et y faire une sorte de confession de ses sentiments dans le langage demi-voilé de la mélodie. Son héroïne s'appelle aussi Constance ; et c'est lui qui parle par la voix de Belmont, le ravisseur. — Consulter, dans le Mozart de l'abbé Goschler, la lettre du 27 septembre 1781, où l'auteur de l'Enlèvement au Sérail fait en détail la genèse de son opéra. — Une troupe allemande passa par Paris, en 1802, et chanta l'Enlèvement au Sérail, sur le théâtre de la Cité, qui prit dès lors le nom de Théâtre-Mozart. Mlle Lange, sœur de Constance Weber, remplissait le rôle de Constance. Le théâtre de la Cité, bâti dans les quatre murs de l'église Saint-Barthélemy, a, depuis, donné asile au bal du Prado, puis a été démoli pour faire place aux constructions du Tribunal de commerce. — M. Prosper Pascal, traducteur de l'Enlèvement au Sérail, pour le compte du Théâtre-Lyrique, orchestra et fit jouer, comme introduction au second acte, l'allegro alla turca d'une sonate de piano de Mozart. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ENLÈVEMENT D'ARGENTINE (L')
Opéra-bouffe, musique de Salvator, représenté à Toulon en février 1862.
ENLÈVEMENT D'EUROPE (L')
Opéra, musique de J. Laurent de Béthisy, écrit vers 1769.
ENLÈVEMENT DE LA TOLEDAD (L')
Opérette-bouffe en trois actes, livret de Fabrice Carré, musique d’Edmond Audran. Création aux Bouffes-Parisiens le 17 octobre 1894, avec Mmes Juliette Simon-Girard (la Toledad), Rosine Maurel (la Maracona), Germaine Gallois (Baronne Trippmann), Burty (Mélie Cruchet), MM. Félix Huguenet (le Capitaine Antonio), Charles Lamy (Gaston Lombard), Barral (Poulet), Bartel (Baron Trippmann), Jourdan (Marius), Belval (de Vestoncourt).
« Un livret alerte et amusant, plein de mouvement, d'esprit et de gaieté, avec un joli grain d'aimable fantaisie, une musique facile, claire et piquante, ont fait le succès très franc de cette pièce, qui semble renouveler un genre que des fabricateurs de bas étage avaient fait tomber dans une fange presque ignominieuse. Plusieurs morceaux de la partition de M. Audran ont été franchement et justement applaudis : la habanera et la lecture de la lettre au premier acte, au second la ronde si comique de l'huissier, le duo espagnol si amusant, enfin, au troisième, un duo plein de grâce et d'esprit à la fois. Les interprètes, excellents, étaient Mmes Simon-Girard, Germaine Gallois, Maurel et Burty, et MM. Huguenet, Lamy, Barral et Bartel. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ENLÈVEMENT DE PROSERPINE (L’)
Scène lyrique pour soli, chœurs et orchestre, livret de Paul Collin (1879).
ENLÈVEMENT DES SABINES (L’)
Comédie en vaudevilles (deux actes), paroles de Picard, musique de Devienne, représentée au théâtre Feydeau le 31 octobre 1792. C'est une parodie piquante d'un épisode fameux des annales de la Rome primitive. L'admiration qu'on professait alors pour les principaux événements de l'histoire romaine n'empêchait pas qu'on s'en divertît au besoin.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ENLÈVEMENTS IMPRÉVUS (LES)
[ou les Enlèvements impromptus]
Opéra-comique en un acte, livret de Paul de Kock et Eugène de Planard, musique de Louis-Barthélemy Pradher. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 02 décembre 1824.
« Cette pièce n'a eu qu'une seule représentation. Le poème a paru faible et la musique sans couleur. Chute. »
[Almanach des spectacles, 1826]
ENSORCELÉS (LES) ou JEANNOT ET JEANNETTE
Opéra-comique en un acte, livret de Charles Simon Favart, Marie Justine Favart, Jean-Nicolas Guérin de Frémicourt et Harny de Guerville, musique de vaudevilles, créé à Paris, Théâtre-Italien, le 01 septembre 1757. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 21 février 1763. C’est une parodie des Surprises de l’Amour, opéra-ballet de Rameau.
ENTR’ACTE (L’)
Opérette en un acte, livret de Maxime Boucheron, musique d’André Martinet, représenté au théâtre des Menus-Plaisirs en février 1890.
ENTRE ONZE HEURES ET MINUIT
Opérette en un acte, paroles de De Bruges, musique de Georges Rose, représentée aux Nouveautés le 10 octobre 1866.
ENTRÉE DU SEIGNEUR (L’)
Opéra-comique, paroles de Lebas, musique de Rigel père, représentée au théâtre des Beaujolais vers 1786.
ENTREZ, MESSIEURS, MESDAMES !
Prologue en vers, paroles de Joseph Méry et Jules Servières [pseudonyme de Ludovic Halévy], musique de Jacques Offenbach, représenté pour l'ouverture du théâtre des Bouffes-Parisiens le 05 juillet 1855.
« Tout prologue qui se respecte un peu équivaut à une profession de foi ; c'est, si vous l'aimez mieux, un programme gonflé de promesses et institué pour faire entrevoir au public des horizons de joies ineffables. Cela a quelque chose de l'annonce que les pitres de l'ancienne foire Saint-Laurent, débitaient entre deux cabrioles de leurs parades burlesques ; seulement le coup de grosse caisse traditionnelle a été remplacé par d'ingénieuses tirades en vers. (O la civilisation !...) Écoutez plutôt M. Méry :
Oui, nous voulons reprendre encore à l'Italie,
Ses trésors de gaîté, d'amour et de folie ;
Ses héros éternels qui, sans rides au front,
Jeunes de trois cents ans, jamais ne vieilliront,
Et doivent amuser, par un droit d'héritage,
Les hommes sérieux, les enfants de tout âge.
. . . . . . . . . . .
Nous nous arrêtons à ce dernier hémistiche parce qu'il nous paraît bien finir notre citation et puisqu'il nous remet en mémoire une anecdote, moins que cela, un mot que nous avons eu la bonne fortune de recueillir et qui vaut bien la peine d'être ébruité. Il prouve d'ailleurs comme dit le poète qu'il y a des « enfants de tout âge. »
La scène se passait entre le rond-point et l'Arc de Triomphe. Cheminait sur l'asphalte une bonne tenant par la main un enfant, lequel traînait à son tour une petite voiture de fer-blanc,
— Hue !... diah ! disait le moutard à son attelage microscopique.
Vient à passer un sportman avec son stick, son épingle en fer-à-cheval, ses favoris à la mode de Londres et autres insignes.
— Hue !... diah ! criait toujours l'enfant.
— Voilà, pardieu ! dit l'homme au stick, un gamin heureux ; je donnerais bien mes deux alezans pour jouer encore à ces jeux innocents.
— Pardinne, riposta la bonne qui, sans le savoir faisait de l'esprit avec du simple bon sens, pardinne vous aussi, monsieur, vous jouez avec une voiture... seulement la vôtre est plus grande ; voilà la différence ! »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
ENTREPRISE FOLLE (L’)
Opéra-comique, musique de Solié, représenté à Paris en 1795.
ENTRE-SOL (L')
Opérette, musique de Lemoyne fils et d'Alex. Piccinni, représentée au théâtre des Variétés, de Paris, en 1802.
ÉPAVE (L')
Opérette en un acte, paroles d’Ernest Depré, musique d’Émile Pessard, représentée aux Bouffes-Parisiens le 17 février 1903.
ÉPÉE DU ROI (L’)
Opéra-comique en deux actes, livret d’Armand Silvestre, musique d’Arthur Coquard, représenté à Angers le 20 mars 1884. L'ouvrage obtint un vrai succès, qui pourtant n'a pas réussi à lui ouvrir les portes d'un théâtre parisien. Le livret est aimable et fort intéressant, la musique claire et mélodique, tout en tenant compte des tendances modernes. A signaler, au premier acte, la ballade héroïque de l'Épée et la jolie complainte d'Isabelle ; le second acte, qui s'ouvre par un intermezzo charmant pour violoncelle-solo et orchestre, est complet d'un bout à l'autre.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ÉPICURE
Opéra-comique en trois actes, livret de Charles-Albert Demoustier, musique de Méhul et Luigi Cherubini. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 14 mars 1800.
EPONINE ET SABINUS
Opéra en deux actes, musique de Gresnick, représenté au théâtre de la rue de Louvois, à Paris, en 1796.
ÉPOUSEUX DE MARIANNE (LES)
Opérette en un acte, paroles et musique d'Eugène Moniot, représentée aux Folies-Bergère en mars 1873.
ÉPOUX AVANT LE MARIAGE (LES) — Voir Ils sont chez eux.
ÉPOUX DE SEIZE ANS (LES)
Opéra en un acte, musique de Castels de Labarre, représenté au théâtre de Molière, à Paris, en 1798.
ÉPOUX GÉNÉREUX (L’) ou LE POUVOIR DES PROCÉDÉS
Comédie en un acte, livret de Jean-Claude Dejaure, musique de Jean-Pierre Solié. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 07 février 1804.
ÉPOUX INDISCRETS (LES) ou LE DANGER DES CONFIDENCES
Opéra-comique en un acte, livret d’Auguste Lepoitevin de Légreville Saint-Alme et Alexandre Moline de Saint-Yon, musique d’Angelo Benincori. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 16 janvier 1819.
« Temps perdu pour l'auteur et le compositeur de ce malencontreux ouvrage, pour le public qui n'a eu rien de mieux à faire que de siffler. »
[Almanach des spectacles, 1819]
ÉPREUVE (L')
Opérette en un acte, paroles de MM. Victor Jotillon et Paul Chamussy, musique de M. Chassin, représentée à Roanne en janvier 1866.
ÉPREUVE (L')
Drame musical en trois actes et un prologue, livret d’Ernest Jaubert, musique de Charles Pons. Création à l'Opéra de Nice le 26 décembre 1904. => partition
ÉPREUVE (L') ou UN CHAPITRE DE ZADIG
Opéra-comique en un acte, livret de Radet, musique de Giuseppe Catrufo. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 27 octobre 1818.
ÉPREUVE VILLAGEOISE (L')
Vaudeville en deux actes, en vers, livret de Pierre-Jean-Baptiste Desforges, musique de Grétry.
Création à Versailles, Théâtre de la Cour, le 05 mars 1784. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 18 mai 1784, dans une version en trois actes intitulée Théodore et Paulin. Cette pièce ne réussit point et le compositeur s'opposa à ce qu'on en donnât une seconde représentation. Ayant remarqué que le mélange des personnages nobles et des paysans n'avait pas été heureux, il proposa à Desforges d'exclure les premiers, tout en conservant la donnée première de la pièce. Refondue en deux actes, l’œuvre reparut sous son titre initial et définitif à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 24 juin 1784.
Première au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 11 septembre 1863 avec Mme Faure-Lefebvre (Denise).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 26 en 1863, 19 en 1864, 3 en 1865.
« Cet épisode est charmant de grâce et de naïveté. Pour ceux qui admettent le genre opéra-comique comme un vaudeville dans lequel la musique tient non seulement la plus large place, mais domine dans la comédie, sans toutefois absorber tout l'intérêt, l'Epreuve villageoise doit être considérée comme un chef-d’œuvre. Dans aucun de ses ouvrages Grétry n'a montré un goût plus fin, n'a gardé une mesure plus parfaite et n'a trouvé une mélodie mieux appropriée au sujet. On ne voit pas non plus, dans la partition, ces gaucheries vocales, ces défaillances dans les accompagnements, si fréquentes ailleurs. L'ouverture est vive et gracieuse. Les couplets : Bon Dieu, bon Dieu ! comme à c'te fête, ont été chantés, dansés pendant vingt ans ; l'air, Adieu, Marion, adieu, Lisette, a du caractère ; enfin le quatuor, Il a déchiré vot’ billet, est une des plus jolies fuguettes. Dans une des meilleures reprises qu'on a faites de cet ouvrage, Mme Faure-Lefebvre a donné au rôle de Denise une ingénuité malicieuse qui lui a valu un légitime succès. Bussine chantait fort bien, il y a quelques années, le rôle de M. Lafrance. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Les personnages de cette petite bucolique à la mode de Louis XVI sont des « villageois » type intermédiaire qui aurait sa place entre le berger langoureux des pastorales du vieux temps, et le paysan rustaud que l'école réaliste aime à nous montrer dans sa vérité crue. Grétry a eu le génie de saisir ces nuances, Et d'y assortir sa musique. La partition de l'Épreuve villageoise équivaut à un document sur l'époque qui l'a produite. Dans sa grâce attendrie, et avec ses tours de style volontairement naïfs, elle est la peinture exacte des gaietés champêtres que célébraient les arts frivoles, en l'année de « sensibilité » 1784. Aussi prendrait-elle toute sa valeur si on la chantait sous les ombrages du hameau factice de Trianon. C'est peut-être en vertu de cette même faculté d'assimilation, et avec cette même adresse à mettre ses mélodies à la couleur du temps, que, dix ans plus tard, Grétry, changeant de ton, donna Denis le Tyran maitre d'école à Corinthe, et la Rosière républicaine, où l'exaltation révolutionnaire s'élève au paroxysme. — Pourtant l'Épreuve villageoise n'eut qu'un succès fortuit : elle était faite (pièce et musique) des débris d'un opéra-comique intitulé Théodore et Paulin, que les auteurs avaient dû retirer après la première représentation. Mais c'est le cas de dire que les morceaux en étaient bons. — La reprise du chef-d’œuvre de Grétry au Théâtre-Lyrique n'était que l'écho de celle qui avait été donnée quelques années auparavant, à l'Opéra-Comique. Mme Faure-Lefebvre y avait gardé son personnage de Denise, auquel elle prêtait toutes les finesses, et nous allions dire toutes les petites ruses de son talent. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
ÉPREUVES DE L'AMOUR (LES)
Opéra-comique en un acte, livret de Louis Anseaume, musique de Laborde, représenté à la Foire Saint-Germain le 01 octobre 1759. Le public des boulevards raffolait des airs composés par Laborde pour la pièce de Gilles, garçon peintre, jouée l'année précédente ; on espérait donc un grand succès en les encadrant dans un ouvrage composé exprès. Mais cette tentative échoua complètement.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉPREUVES DU RÉPUBLICAIN (LES) ou L’AMOUR DE LA PATRIE
Opéra-comique en trois actes, livret de Balthazar-Marie Laugier, musique de Stanislas Champein. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 04 août 1794.
ÉRIGONE
Opéra en un acte, paroles de La Bruëre, musique de Mondonville, représenté en 1748. Les compositions pastorales ou mythologiques étaient accueillies avec faveur à cette époque ; mais celle-ci ne réussit point. Le Carnaval du Parnasse, du même auteur, donné l'année suivante, eut plus de succès.
Érigone est aussi le titre d'un des actes du Temple de la gloire, de Voltaire, dont Rameau a écrit la musique en 1745.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉRINNYES (LES)
Tragédie antique en deux parties de Leconte de Lisle d’après Eschyle, musique de scène de Jules Massenet. Création à l’Odéon le 06 janvier 1873 ; Opéra le 12 août 1900. => fiche technique
ÉRIXÈNE ou L'AMOUR ENFANT
Pastorale en un acte, paroles de Voisenon, musique de Désaugiers, représenté par l'Académie royale de musique le 24 septembre 1780 ; n'eut aucun succès.
« Le sujet de cette pastorale est emprunté au Pastor fido.
Marc-Ant. Désaugiers, père de l'illustre chansonnier, manquait de science musicale ; mais il était doué du sentiment mélodique, et il a laissé quelques ariettes agréables. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ERMITAGE DES PYRÉNÉES (L')
Opéra-comique en un acte, paroles de René Périn, musique d’Arquier, représenté sur le théâtre des Jeunes-Artistes le 04 mars 1805.
ERMITAGE FLEURI (L')
Zarzuela espagnole en deux actes, version française de Solvay et Rob. Sand, musique d'Isaac Albeniz.
Première, dans la version française, à la Monnaie de Bruxelles le 03 janvier 1905 avec Mmes Eyreams (Irène), Paulin (dona Ascencion), Tourjane (Rosette), MM. Forgeur (Henri de Cifuentès), Caisso (don Lesmes Calasparra), Lubet (Gabriel), Disy (Pascual), Crabbé (l'alcade).
ERMITE (L')
« Pièce lyrique » en un acte, poème de M. Durocher, musique de M. E.-F. Le Tourneux, représentée au Théâtre-Mondain, pour son inauguration, le 29 mars 1895.
ERMITE (L') ou LA TENTATION
Oratorio fantastique en quatre parties, paroles de M. ***, musique de Jean-Marie Josse, créé à l'Opéra-Comique le 04 mars 1846, avec Mlle Louise Lavoye, MM. Gustave Roger (l'Ermite), Hermann-Léon (le Démon).
Deuxième audition à l'Opéra-Comique le 03 avril 1846.
ERNANI — Voir le Proscrit ou le Corsaire de Venise.
ERNELINDE, PRINCESSE DE NORVÈGE
Opéra en trois actes, livret de Poinsinet, musique de Danican Philidor, créé au Théâtre de l'Opéra le 24 novembre 1767, avec Mmes Marie Jeanne Larrivée (Ernelinde, princesse de Norvège), Duplant, MM. Henri Larrivée (Ricimer, roi des Goths), Joseph Legros (Sandomir, prince de Danemark), Nicolas Gélin (Rodoald, roi de Norvège). Ballet dansé par Vestris, Lany, Gardel, Dauberval; Mlles Guimard, Heinel, Allard, Peslin et Pitrot.
Repris à l'Opéra le 24 janvier 1769 dans une version révisée, sous le titre de Sandomir, prince de Danemark, avec les créateurs.
« Le sujet est imité d'un livret italien intitulé : Ricimero, mis en musique par Pergolèse et Jommelli. Le poème a paru chargé d'incidents et dénué d'intérêt. La partition est une des meilleures qu'ait composées Philidor. Elle renferme des chœurs très beaux, notamment celui-ci : Jurons sur nos glaives sanglants. L'air : Né dans un camp, était chanté avec succès par Larrivée, ce qui prouve qu'à cette époque on écrivait très haut pour les voix de basse, même en tenant compte de l'élévation du diapason, car l'air de Ricimer monte jusqu'au sol. Le duo d'introduction : Quoi ! vous m'abandonnez, mon père ! mérite encore d'être signalé. Les autres rôles furent joués par Legros, Gélin, Mme Larrivée. Vestris, Gardel et Mlle Guimard se distinguèrent dans le ballet.
En 1773, le 11 décembre, on remit en scène l'opéra d'Ernelinda, dont le poème avait été arrangé par Sedaine. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Succès. — Sujet emprunté à l'opéra italien Ricimero.
L'instrumentation de cet opéra comporte deux parties de cor qui furent exécutées par les virtuoses Mozer et Sieber.
Reprise sous le titre de Sandomir : 24 janv. 1769.
Reprise sous le titre d'Ernelinde et en 3 actes, dont 2 de Sedaine : 1er juillet 1777. Philidor y introduit de nouveaux morceaux, entre autres le beau chœur : Jurons sur nos glaives sanglants.
Parodies : Sans dormir, 1769 ; Berlingue, de Despréaux et en style poissard, 1777. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ERNESTINE
Comédie en trois actes mêlée d’ariettes, livret de Pierre Choderlos de Laclos retouché par Desfontaines, musique de Joseph Bologne de Saint-Georges. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 19 juillet 1777.
EROS
Opéra-comique en un acte et en vers, livret de J. Goujon et Daniel, musique d’A. Boucquin, représenté au théâtre du Cirque, à Rouen, le 19 février 1878.
EROS
Opéra-comique en un acte, livret de Julien Goujon, musique de Frédéric Le Rey, représenté à Rouen, sur le théâtre des Arts, en décembre 1888.
Représenté au Théâtre-Lyrique de la Renaissance le 16 novembre 1899.
EROS
Fantaisie lyrique en trois actes, livret de Jules Noriac, Adolphe Jaime et Maurice Bouchor, musique de Paul Vidal, représentée aux Bouffes-Parisiens le 22 avril 1892.
ÉROS VAINQUEUR
Conte lyrique en trois actes et quatre tableaux, livret de Jean Lorrain, musique de Pierre de Bréville.
Création au Théâtre Royal de la Monnaie, à Bruxelles, le 07 mars 1910, dans une mise en scène de Forest et des décors de Delecluze, avec Mmes Claire CROIZA (Eros), Mary BERAL (Argine), DUPRÉ et SYMIANE (deux princesses), BASTIEN (la nourrice), DUA, MM. Etienne BILLOT (le Roi), ARTUS (le Cardinal-Evêque), LA TASTE (le jardinier), BÉRELLY, SONIA. Divertissement réglé par AMBROISINY. Orchestre sous la direction de Sylvain DUPUIS.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 08 février 1932. Décors de Raymond Deshays, costumes de Marcel Multzer. Mise en scène de Gabriel Dubois.
Mmes Marguerite SOYER (Éros), Jeanne GUYLA (Argyne), AGNUS (Tharsyle), CERNAY (Floriane), LECOUVREUR (Lisbeth), CUVILLIER et BERNADET (deux suivantes), FENOYER (une voix).
MM. Willy TUBIANA (le Roi), Louis AZÉMA (Cardinal-Évêque), DUPRÉ (Terkau), GAILLOUR (Capitaine des Lansquenets), GILLES (le Sénéchal), GÉNIO (une voix).
Divertissement réglé par Robert QUINAULT, dansé par Mlle Mariette de RAUWERA et les Dames du Corps de ballet.
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER.
7 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
"Cette œuvre, écrite il y a une trentaine d'années, fut représentée à la Monnaie en 1910. Paraissant aujourd'hui à l'Opéra-Comique, elle a le désavantage de n'être pas à la mode du jour, et de n'avoir pas encore assez de recul pour bénéficier de la mode de 1900. Celle-ci était tout entière au symbole. Trois jeunes princesses sont enfermées en un jardin sur l'ordre du roi leur père, qui craint les aventures ; mais Eros s'introduira là, enlèvera successivement deux des prisonnières, et l'autre mourra d'être abandonnée. Pareille légende eut dû être présentée dans un décor très stylisé et non point dans la réalisation ordinaire qu'en a donnée l'Opéra-Comique. La musique est ravissante, non sans un peu de monotonie pourtant. Ecrite à une époque de wagnérisme, elle n'emprunte à Wagner que la conception du leitmotiv ; elle reste par ailleurs tout indépendante, toute française, toute mélodique. L'orchestre est traité de main de maître. Et plus particulièrement encore les chœurs qui occupent une grande place." (Larousse Mensuel Illustré, 1932)
EROSINE
Pastorale héroïque, constituant la 3e entrée des Fêtes lyriques (ballet héroïque en trois entrées de différents auteurs), livret de François-Augustin Paradis de Moncrif, musique de Pierre Montan Berton, ballets de Laval père et fils, représentée à Fontainebleau le 09 novembre 1765, puis au Théâtre de l'Opéra le 30 août 1766. => partition livret
ÉROSTRATE
Opéra, musique de Fromental Halévy, ouvrage posthume et inédit.
ÉROSTRATE
Opéra en deux actes et trois tableaux, livret d’Emilien Pacini et Joseph Méry, musique d’Ernest Reyer.
Création au théâtre de Bade, le 21 août 1862, dans une traduction allemande de Josef Draxler (1813-1891) et Ernst Pasqué (1821-1892) avec Mmes Marie Sasse (Athénaïs), Amélie Faivre (Rhodina), MM. Pierre Jules Michot (Scopas), Cazaux (Erostrate).
Première au Théâtre de l’Opéra (salle Le Peletier) le 16 octobre 1871, costumes d'Alfred Albert, avec Mmes Julia Hisson (Athénaïs), Emma Fursch-Madier (Rhodina), MM. Jules Bosquin (Scopas), Jacques Bouhy (Erostrate).
« La fable plus que l'histoire a fourni les incidents du livret. Erostrate essaye vainement de se faire aimer de la belle Athénaïs ; les plus riches présents, les sollicitations de sa suivante Rhodina sont sans effet sur le cœur de l'altière courtisane. C'est au sculpteur Scopas qu'elle a promis son amour, parce que celui-ci, par un chef-d'œuvre de son art, vient de la rendre immortelle. Il a modelé une statue de Vénus d'après sa maîtresse : c'est la Vénus dite de Milo. Mais la chaste Diane, ennemie des plaisirs, ne peut supporter dans Ephèse, la ville qui lui est consacrée, une statue érigée à sa rivale. La foudre éclate et la Vénus de Milo perd ses deux bras. On comprend le désespoir de l'artiste qui retrouve son œuvre ainsi mutilée. Athénaïs est plus irritée encore de l'affront qui atteint la reproduction de ses charmes ; elle somme son amant d'user de représailles en brisant la statue de Diane. A la pensée d'un pareil sacrilège, Scopas se trouble, il refuse. Sa maîtresse alors le maudit et le chasse de sa présence. C'est maintenant au tour d'Erostrate à triompher. Pour posséder Athénaïs, il n'est rien qu'il ne fasse, et il ne craint pas d'incendier le temple de la déesse. Cependant le peuple furieux réclame la mort des coupables. Scopas essaye encore de sauver Athénaïs, mais celle-ci résiste à ses instances et préfère s'abîmer dans les flammes avec celui qui par son audace a su conquérir son amour.
La partition, quoique inférieure en mérite à celle de la Statue du même auteur, offre des morceaux intéressants. Dans le premier acte, on remarque le chœur des suivantes : Sur nos luths d'Ionie, fort simple et d'un gracieux effet ; le duo amoroso entre Athénaïs et Scopas : Oui, nous irons à Mytilène, auquel on pourrait reprocher une langueur un peu morbide, et les couplets de Scopas :
O Vénus la blonde,
Qui sortis de l'onde
Four charmer le monde
Et sourire aux dieux.
Après un assez long mélodrame, le duo et le chœur qui servent de finale ont seuls le caractère dramatique. Le reste porte l'empreinte de la voluptueuse langueur qui règne dans ce livret mythologique. Au deuxième acte, l'air d'Erostrate (rôle de basse) : le Dieu Plutus à ma naissance, a de l'originalité et de l'énergie. Le plus beau morceau de la partition est, à notre avis, le duo scénique : la foudre a brisé ma statue, entre Athénaïs et Scopas. L'accent dramatique y domine avec force, et la mélodie n'y fait pas défaut. On voit que M. Reyer subit l'influence des théories nouvelles bruyamment préconisées en Allemagne par M. Wagner, et inaugurées en France, avec un bien grand mérite personnel, par M. Berlioz, il y a plus de trente ans. Plusieurs morceaux auxquels M. Reyer donne les noms consacrés par la tradition de couplets, duettinos, trios, ne sont souvent que des récitatifs ; des motifs très courts, privés des développements ordinaires qui les classent dans la nomenclature des diverses compositions. Néanmoins, quoi qu'il fasse, M. Reyer est mélodiste, et lorsque le cauchemar wagnérien aura passé connue un mauvais rêve, on peut attendre des œuvres remarquables de son imagination et de son talent. Les rôles de l'opéra d'Erostrate ont été chantés par Michot, Cazaux, Mlles Marie Sass et Amélie Faivre. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Il a été représenté à l'Opéra de Paris le 16 octobre 1871. La partition ayant été publiée, j'ai pu en rendre compte avant la représentation à l'Opéra ; la partie du public qui était impartiale et compétente pour le juger a porté le même jugement que moi sur cette œuvre distinguée. On était encore sous le coup des actes horribles du vandalisme de la Commune, de l'incendie barbare et stupide de nos monuments, de la destruction des œuvres d'art entassées dans l'Hôtel de ville et dans la bibliothèque du Louvre ; comment aurait-on pu s'intéresser à ce fou, à cet Erostrate incendiaire ? En outre, cet ouvrage n'était pas à l'Opéra dans un cadre qui lui convint ; c'est un opéra di mezzo carattere ; la scène de l'ancien Théâtre-Lyrique lui aurait mieux convenu. L'opéra français demande plus d'ampleur, une action plus haute, des épisodes plus nombreux, des moyens dramatiques plus puissants. L'orchestration de cet ouvrage est très bien traitée, mais un peu touffue et occupant trop constamment l'attention, comme on doit s'y attendre de la part d'un grand admirateur de la musique de Berlioz ; on retrouvera dans ma notice l'indication des morceaux les plus saillants ; l'accueil a été froid, mais cet opéra aurait pu fournir plusieurs représentations. L'administration de l'Opéra ne le fit entendre que deux fois, et se refusa à une troisième épreuve malgré la tradition du théâtre et les droits de l'auteur ; il est vrai qu'on pouvait citer un précédent. Le Tannhäuser n'avait eu que deux représentations ; mais autant elles avaient été tumultueuses et concluantes, autant celles d'Erostrate avaient été convenables et dignes, sans la plus légère marque d'improbation ; aussi, la mesure prise par l'administration provisoire de l'Opéra fut-elle universellement blâmée. Quant à l'exécution, je l'ai trouvée suffisante ; sans éclat, par le fait même de l'auteur qui a dédaigné toute virtuosité ; mais sans défaut choquant, quoiqu'elle ait donné lieu à un incident scandaleux dont on trouvera les détails dans les journaux du temps. Mlle Hisson a bien interprété le rôle d'Athénaïs dans lequel elle était fort belle ; les autres rôles ont été chantés par Bosquin et Bouhy. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
« Cet ouvrage, représenté d'abord à Bade, ne fut chanté que deux fois à l’Opéra. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ERREUR D'UN MOMENT (L') ou LA SUITE DE JULIE
Comédie en un acte, mêlée d'ariettes, livret de Jacques-Marie Boutet de Monvel, musique de Nicolas Dezède. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 14 juin 1773.
ERREUR SUISSE (L')
Opéra-comique, paroles de M. Meyer, musique de M. Girard, représenté en mai 1895 à Passy (Paris), dans un hôtel particulier, par Mlle Laisné, MM. Fugère, Carbonne et Artus, tous artistes du théâtre de l'Opéra-Comique.
ERWARTUNG
Monodrame en un acte, livret de Marie Pappenheim, musique d'Arnold Schœnberg, créé au Neues Deutsches Theater de Prague le 06 juin 1924. Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 08 novembre 1968, dans une version française de Max Deutsch, mise en scène d'Humbert Camerlo, dispositif scénique et costume de Maxime Descombin. 4 représentations en 1968, soit 4 au 31.12.1972.
ESCADRON VOLANT DE LA REINE (L’)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Adolphe d’Ennery et Jules Brésil, musique d’Henry Litolff.
Création à l’Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 14 décembre 1888, décors de Levastre et Carpezat, costumes dessinés par Bianchini, orchestre sous la direction de Jules Danbé, avec Mmes Vaillant-Couturier (Thisbé de Montéfiori), Chevalier (Corisandre), Pierron (Catherine de Médicis), Marie Degrandi (Gina), Bréan, MM. Dupuy (René de Trémaria), Fugère (Isabeau de Valperdu), Soulacroix (Gaël de Penhoe), Etienne Troy (Mauclerc).
« On sait que Catherine de Médicis avait toujours auprès d'elle tout un petit groupe de jeunes filles de haute noblesse, qu'elle mettait volontiers, sans qu'elles en eussent conscience, au service de sa politique cauteleuse et de sa ténébreuse diplomatie. C'est ce qu'on appelait « l'escadron volant de la reine » et ce qui a donné naissance à la pièce qui porte ce titre. Le malheur est que cette pièce n'offre ni saveur, ni action, ni intérêt, si bien qu'elle resta pendant près de vingt ans dans les cartons de la direction de l’Opéra-Comique, et que c'est de guerre lasse qu'un beau jour enfin on se décida à la monter. Ce livret mal venu transporte le spectateur à Saint-Germain, à l'époque de la minorité de Charles IX et de la toute-puissance de Catherine de Médicis. Il s'agit, bien entendu, d'une conspiration ourdie par les Guise pour enlever le jeune roi et le soustraire ainsi à l'influence de la reine-mère. Celle-ci, qui a vent de la chose, lance son « escadron volant » sur la trace des conspirateurs, et parvient ainsi à être complètement informée de leur projet et à le faire échouer. Il va sans dire qu'une histoire d’amour est greffée sur ce fond pseudo-historique, et que tout se termine d'ailleurs de la façon la plus bénigne. La musique valait assurément mieux que ce poème traité de façon enfantine, bien qu'elle-même ne fût pas de qualité supérieure ; l'inspiration n'en était ni bien neuve ni très abondante, mais on y retrouvait du moins la main habile et la grande expérience de cet artiste de race qui avait nom Henri Litolff, dont la renommée n'a pas à souffrir d'un échec dû surtout à ses collaborateurs. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ESCARGOT (L’)
Opérette en un acte, livret de Paul Adely et Albert Barré, musique d’Antoine Banès, représentée à l'Eldorado le 19 avril 1884.
ESCLARMONDE
Opéra romanesque en un prologue, quatre actes et un épilogue, livret de Louis de Gramont et Alfred Blau, musique de Jules Massenet. Création à l'Opéra-Comique le 15 mai 1889. => fiche technique
ESCLAVAGE DE CAMOËNS (L')
Opéra-comique en un acte, musique de Van der Does, représenté au théâtre de La Haye vers 1850.
ESCLAVE (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Gosse, musique de Bruni, représenté au théâtre Feydeau le 16 mars 1800.
ESCLAVE (L')
Opéra en quatre actes et cinq tableaux, livret d’Edouard Foussier (1823-1882) et Edmond Got, musique d’Edmond Membrée. Création au Théâtre national de l'Opéra (salle Ventadour) le mercredi 15 juillet 1874. Décors d'Emile Daran (actes I et II) et d'Eugène Fromont (actes III et IV). Costumes de Paul Lormier et Alfred Albert.
Mmes Mauduit (Paula), Geismar (Prascovia), Christian et Granier (deux Bourgeoises) ; MM. Sylva (Kaledji), Lassalle (le comte Vasili), Gailhard (Paulus), Eugène Bataille (Moraskeff), Grisy (Constantin), Numa Auguez (un Seigneur), Hayet, Fréret, Marty et Jolivet (Bourgeois).
« Le livret peu intéressant, rempli de trop fortes invraisemblances, où l'action repose sur des conventions locales étrangères à nos idées et oblige le spectateur à admettre des hypothèses difficiles à comprendre du premier coup, a entraîné dans sa chute une partition fort distinguée, remplie de mélodies agréables et offrant plusieurs belles pages. Le prince caucasien Kaledji est devenu l'esclave du comte russe Vassili ; poursuivi par son maître, il a trouvé un asile chez le pope Paulus, dont la fille, la belle Paula, sollicite la grâce du fugitif. Vassili confie Kaledji, blessé, aux soins du pope et se propose de séduire Paula ou de l'enlever. La reconnaissance et le dévouement ont produit l'amour que se jurent les deux jeunes gens. Le comte les surprend dans un moment où ils se font la promesse de vivre ou de mourir ensemble. Il humilie son esclave de toutes sortes de manières pour le déshonorer aux yeux de sa maîtresse. Moraskeff, ami de Kaledji, informe celui-ci du prochain soulèvement des esclaves. Vassili a fini par enlever Paula ; dans une orgie, les seigneurs ont choisi leurs maîtresses pour enjeu ; Vassili a perdu et est obligé de leur livrer Paula. L'esclave intervient pour la défendre ; mais que peut-il contre ses ennemis ? Le pope se présente armé d'un ukase de l'empereur qui somme le comte de comparaître pour se justifier de sa conduite ; Vassili offre au pope d'épouser sa fille. Celui-ci est flatté d'une si illustre alliance et donne son consentement. Paula refuse le sien et déclare devant tous qu'elle aime l'esclave. La loi russe ordonnant qu'en pareil cas la femme libre devienne esclave à son tour, le comte réclame Paula, et, à minuit, il viendra la chercher. Paulus, irrité du refus de sa fille, va la tuer ; sa femme, Prascovia, se précipite au-devant du poignard. Les esclaves se sont soulevés ; ils ont été vaincus et massacrés. Paula retrouve parmi leurs cadavres celui de son bien-aimé ; elle se donne la mort, et lorsque Vassili revient, le pope lui montre le corps inanimé de sa fille et lui dit : « Prends-la ! »
Dans le premier acte, il y a une scène religieuse d'un beau caractère, quand le pope explique à sa famille le récit biblique dans le sens de la rigueur et avec exaltation ; sa femme et sa fille l'interrompent par des accents d'amour et de charité émue. La romance de Paula ne manque pas de charme.
Le deuxième acte offre un joli chœur dansé : C'est le mois des roses, et le duo de Paula et de Kaledji.
La romance chantée par Vassili : Pleure aujourd'hui, demain tu souriras, et l'air de Kaledji implorant le comte et les seigneurs pour sauver l'honneur de celle qu'il aime sont les meilleurs fragments du troisième acte. Toutefois, on peut reprocher au musicien de ne pas avoir mis plus de variété dans cette dernière scène et d'avoir fait répéter aux seigneurs la même phrase que l'esclave, puisque les sentiments sont différents.
Le duo du quatrième acte entre la mère et la fille est pathétique et rempli de belles phrases, d'une expression tendre et dramatique à la fois. Le trio qui suit avec le pope et le quatuor avec Kaledji sont bien conduits et surtout bien accompagnés par l'orchestre. Ce qui a nui peut-être à l'effet musical de cet opéra, c'est qu'il est trop exclusivement vocal. Les personnages y chantent constamment sans intermittence ; l'attention de l'auditeur se fatigue à la longue de suivre les paroles, d'une part, et, d'autre part, des sonorités vocales trop prolongées. Néanmoins, la critique s'est montrée injuste à l'égard d'un compositeur à qui ne manquent ni la science, ni l'inspiration, ni le goût. Elle s'est montrée plus indulgente à l'égard d'autres auteurs qui ne possèdent que la première de ces qualités. Chanté par Sylva, Gailhard, Eugène Bataille, Lasalle, Mlle Mauduit, Mme Geismar. Dans le ballet, on a remarqué Mlles Beaugrand, Montaubry, Pallier, Piron, Stoïchoff, Parent, Valain, Lapy. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
ESCLAVE DU CAMOËNS (L')
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges, musique de Friedrich von Flotow.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 01 décembre 1843 avec Mme Célestine Darcier (Griselda), MM. Mocker (Dom Sebastien), Grard (Camoëns), Ricquier (José).
Le poème est assez intéressant. Camoens, dont les vers sont chantés dans les rues de Lisbonne, est proscrit et mourant de faim. Une esclave, qu'il a ramenée de ses voyages dans l'Inde, s'est attachée à lui, et va chanter le soir pour nourrir le poète malheureux. Le roi dom Sébastien s'amourache de la gitana et la suit jusqu'à la posada où Camoens se tient caché. Celui-ci donne au roi une leçon d'honneur, et l'esclave fait appel à ses sentiments de justice en faveur de son maître persécuté. Camoens rentre en faveur, affranchit son esclave et l'épouse par reconnaissance, avec le consentement du roi. L'idée de ce livret offre des situations musicales, et il aurait pu aisément fournir trois actes. La partition de M. de Flotow renferme des morceaux fort agréablement traités, particulièrement l'air chanté par Mme Darcier au commencement de l'acte, la scène du poète Camoens, interprétée par Grard, et sa romance, qui est d'une expression noble et touchante. Mocker, dans le rôle du roi, a chanté un assez joli boléro.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ESELLA
Féerie dramatique en quatre actes et six tableaux, livret de Gérard Batbedat, musique d'Aristide Martz. Création au Grand Théâtre de Bordeaux le 08 mars 1939.
ESMERALDA
Opéra en quatre actes, poème imité par M. Marzials de celui que Victor Hugo avait écrit naguère pour Mlle Louise Bertin, musique de Goring Thomas, représenté sur le théâtre Drury-Lane, à Londres, en mars 1883. Cet ouvrage servait à l'inauguration de la grande campagne d'opéra anglais ouverte par le fameux manager Carl Rosa et que le public considérait comme une entreprise patriotique. Les circonstances l'avaient bien servi, et il avait mis la main sur une œuvre vraiment intéressante au point de vue musical, et dont les spectateurs se montraient d'autant plus enchantés qu'elle émanait d'un jeune artiste anglais auquel elle semblait présager un brillant avenir, avenir qu'une mort précoce l'empêcha de réaliser. De fait, la partition d'Esmeralda obtint un succès éclatant, dû à d'incontestables qualités. Si elle trahissait encore quelque indécision et quelque inexpérience, elle renfermait des pages pleines de grâce, d'une inspiration vaporeuse et charmante, et plusieurs morceaux remarquables par la vigueur dramatique et le sentiment passionné, tels que le quintette du second acte. Ce qui prouve la valeur de l'œuvre, c'est qu'elle fut aussitôt adoptée en Allemagne, où elle ne se vit pas moins favorablement accueillie. Jouée à Cologne vers la fin de la même année, à Hambourg en 1885, puis dans diverses autres villes, elle y obtint le même succès qu'à Londres, où on la reprit en français, sur la scène de Covent-Garden, au bout de quelques années, le 12 juillet 1890. A Drury-Lane elle avait eu pour interprètes miss Burns, MM. Mac Guckin, Ludwig et Crotty ; à Covent-Garden, avec la version française de M. Paul Milliet, elle était jouée par Mme Melba, MM. Jean de Reszké et Lassalle. Goring Thomas, qui avait fait son éducation musicale en France, au Conservatoire de Paris, était assurément un artiste distingué.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
ESMERALDA (LA)
Opéra en quatre actes, livret de Victor Hugo, d’après son roman Notre-Dame de Paris, musique de Louise Bertin.
Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 14 novembre 1836, décors de René Philastre et Charles Cambon, costumes de Louis Boulanger, avec Mmes Cornélie Falcon (Esmeralda), Jaruwek, Gosselin, MM. Adolphe Nourrit (Phœbus), Levasseur (Claude Frollo), Massol (Quasimodo), Wartel, A. Dupont, F. Prévôt, Serda, sous la direction de F.-A. Habeneck.
« La pensée de tirer un livret d'opéra du roman de Notre-Dame de Paris n'était pas heureuse. Les vers du grand poète ne sont pas favorables au développement indispensable du discours musical sur la scène et dans l'orchestre. La musique a paru bien faite, mais bruyante et dépourvue d'imagination. Cet opéra tomba immédiatement. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra, dont la partie instrumentale mérite une mention particulière, renferme plusieurs pages originales et vigoureuses. On en applaudit surtout le 4e acte, où se trouvent le duo de la prison et l'air de Frollo.
Sur ce poème de V. Hugo, Eug. Prévost a composé un opéra représenté avec succès à La Nouvelle-Orléans. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ESMERALDA (LA)
Opéra, livret de Victor Hugo, d’après son roman Notre-Dame de Paris, musique d'Eugène Prévost, représenté à La Nouvelle-Orléans en 1842.
ESMERALDA (LA)
Opéra en quatre actes et sept tableaux, livret de Victor Hugo, d’après son roman Notre-Dame de Paris, musique de Fr. Lebeau, représenté à Bruxelles, au théâtre des Galeries Saint-Hubert, le 28 avril 1857. Première à la Monnaie de Bruxelles le 25 avril 1859.
ÉSOPE À CYTHÈRE
Opéra-comique en un acte, livret de Louis Dancourt, musique de Jean-Claude Trial et Pierre Vachon. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 15 décembre 1766.
ESPIÈGLERIES DE GARNISON (LES)
Comédie en trois actes mêlée d’ariettes, livret d’Etienne Guillaume François de Favières, musique de Stanislas Champein. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 21 septembre 1791.
ESPRIT DE CONTRADICTION (L’)
Opéra-comique en un acte, musique de J.-B. Rochefort, représenté à la Comédie-Italienne vers 1776.
ESPRIT DU FOYER (L')
Opéra de salon, musique de M. Salvator, représenté à Baden-Baden en septembre 1858, et chanté par Jules Lefort et Mme Gaveaux-Sabatier.
ESPRIT DU JOUR (L’)
Opéra-comique en un acte, livret d'Harny de Guerville, musique de Charles-Guillaume Alexandre. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 22 janvier 1767.
ESQUISSE
« Moment musical », livret d'André Baugé, musique de Jules Mazellier. Création au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 26 mai 1934.
"Cette Esquisse, modestement qualifiée « moment musical », n'est qu'une aimable variation de comédie italienne sur le thème de l'Amour peintre. La musique de Jules Mazellier en suit les péripéties avec agrément." (Larousse Mensuel Illustré, 1934)
ESQUISSE DU GRAND TABLEAU (L’)
Allégorie en un acte mêlée de vaudevilles, livret anonyme, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 10 mars 1801.
ESTAFETTA
Opérette en un acte, paroles de M. Viteau, musique de M. Bovery fils, représentée au théâtre de Montmartre (Paris) le 23 août 1879.
ESTELLA
Opéra déjà donné à Paris sous le titre de les Bluets, musique de Jules Cohen, représenté au théâtre de Covent-Garden, à Londres, en juillet 1880. Cet ouvrage n'a pas réussi. On a ajouté des récitatifs et plusieurs morceaux. On a remarqué une jolie valse. Mme Patti a chanté le principal rôle.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
ESTELLE
Comédie en trois actes, en prose, mêlée de chants et d'ariettes, paroles de Villebrune, musique de Persuis, représentée au Théâtre National en 1794. Le joli roman de Florian a fourni la matière de cet ouvrage, qui n'eut d'ailleurs aucun succès.
ESTELLE ET NÉMORIN
Opéra-comique en deux actes, musique de Francheville, représenté au théâtre Lazzari en 1797.
ESTELLE ET NÉMORIN
Bucolique musicale en un acte, livret d’Amédée de Jallais, musique de Joseph Ancessy, représenté aux Folies-Nouvelles en juin 1856.
ESTELLE ET NÉMORIN
Opéra bouffe, livret d’Amédée de Jallais, musique d’Hervé, représenté à l'Opéra-Bouffe (ancien théâtre des Menus-Plaisirs) le 2 décembre 1876. L'œuvre charmante et pleine de sensibilité de Florian y a été indignement travestie et a disparu sous les bouffonneries grotesques dont on l'a affublée. Chanté par Audran, Gabel et Mme Matz-Ferrare.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
ESTHER
Tragédie en trois actes, avec des chœurs, par Racine, représentée par les demoiselles de la maison royale de Saint-Cyr en 1689, et à, Paris, au Théâtre-Français, le jeudi 08 mai 1721. Nous ne rappellerons pas que c'est à la demande de Mme de Maintenon que Racine composa ce chef-d'œuvre impérissable dans lequel la beauté du style et des vers, la grandeur des images s'accordent avec l'intérêt de l'action. Nous rapporterons seulement le jugement que le grand poète lui-même a porté de la musique des chœurs, composés par Moreau, dans la préface de la tragédie d'Esther : « Je ne puis me résoudre, dit-il, à finir cette préface, sans rendre à celui qui a fait la musique la justice qui lui est due, et sans confesser franchement que ses chants ont fait un des plus grands agréments de la pièce. Tous les connaisseurs demeurent d'accord que depuis longtemps on n'a point entendu d'airs plus touchants ni plus convenables aux paroles. Quelques personnes ont trouvé la musique du dernier chœur un peu longue, quoique très belle ; mais qu'aurait-on dit de ces jeunes Israélites qui avaient tant fait de vœux à Dieu pour être délivrées de l'horrible péril où elles étaient, si, ce péril étant passé, elles lui en avaient rendu de médiocres actions de grâces ? » Moreau, dont la musique a reçu d'un de nos premiers poètes un témoignage si flatteur, était maître de musique de la chambre du roi. Il était sorti de la maîtrise de la cathédrale d'Angers et avait été maitre de chapelle à Langres, puis à Dijon. La dauphine, Victoire de Bavière, le recommanda au roi. Moreau avait déjà composé une pastorale, les Bergers de Marly, et les chœurs de Jonathas, tragédie de Duché, lorsque Racine le choisit pour écrire les chœurs d'Esther et d'Athalie. M. Jules Cohen en a refait la musique à l'occasion de la reprise de ces deux tragédies au Théâtre-Français. On a remarqué le chœur : O rives du Jourdain ! qui a du caractère. La sonorité toute moderne de l'orchestration, la coupe des motifs et quelquefois une sorte de virtuosité et de recherche dans l'emploi des instruments à vent, ont ôté comme à plaisir toute couleur biblique à la partition de M. Cohen. Perne s'était exercé sans succès sur le même sujet.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ESTHER DE CARPENTRAS
Opéra bouffe en deux actes, livret d’Armand Lunel, musique de Darius Milhaud.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 03 février 1938. — Décors et costumes de Nora Auric. — Mise en scène de Jean Mercier.
Mmes Renée GILLY (Esther), Madeleine DROUOT (marchande de masques).
MM. Paul VERGNES (le Cardinal-Évêque), Louis ARNOULT (Vaucluse), Victor PUJOL (Artaban-Assuérus), René HÉRENT (Mémucan-Aman), André BALBON (Cacan-Gardien du Sérail), POUJOLS (le Médecin), Louis GUÉNOT (Barvacan-Mardochée).
Chef d'orchestre : Roger DÉSORMIÈRE
6 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
« Un jeune cardinal romain, qui veut persécuter ou convertir la colonie juive installée sous Louis XV dans le Comtat venaissin, assiste à la représentation traditionnelle qu'on donne au ghetto de l'histoire d'Esther et touché par la beauté de l'héroïne, il renonce à ses sévères desseins. Sur quoi s'épand une musique drue, qui ne connaît pas les obstacles harmoniques et qui bouscule la prosodie. La manière de Darius Milhaud fut mieux à l'aise dans la Suite provençale, série de courtes pièces sur des motifs du XVIIIe siècle. »
(Larousse Mensuel Illustré, mars 1938)
ESTHER, PRINCESSE D'ISRAËL
Tragédie lyrique en trois actes, livret d’André Dumas et Sébastien-Charles Leconte, musique d’Antoine Mariotte ; création à l’Opéra de Paris le 01 mai 1925. => fiche technique
ÉTAPE D’UN RÉSERVISTE (L’)
Opérette en un acte, paroles de M. de Bussy, musique de M. Oscar de Lagoanère, représentée aux Folies-Marigny le 3 décembre 1876.
ETHELWINA ou L'EXILÉ
Opéra héroïque en trois actes, livret de Paul de Kock et de Mme Lemaignan, musique d’Alexandre Batton. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 31 mars 1827 avec Mmes Ponchard (Ethelwina), Eugénie Rigaut ; MM. Ponchard (Edelbert), Chollet (Waldemar II), Auguste Huet, Valère.
« Ethelvina, reine de Danemark, est accusée d'infidélité par un ministre ambitieux, qui veut faire monter sur le trône sa propre fille ; l’Exilé, le chevalier Edelbert, revient, et tous deux se dévouent pour sauver la vie au roi. Le calomniateur est démasqué, l'innocence triomphe. Succès contesté. »
[Almanach des spectacles, 1828]
ÉTIENNE MARCEL
Opéra en quatre actes et six tableaux, livret de Louis Gallet, musique de Camille Saint-Saëns (composé en 1877-1878).
Première représentation au Grand Théâtre de Lyon le 8 février 1879.
« La pièce est intéressante et offre des situations très dramatiques, dont plusieurs rappellent celles des Huguenots et de la Juive. Elle était de nature à fournir à un compositeur doué d'inspiration l'occasion d'ajouter un ouvrage au répertoire français. Les personnages sont : Etienne Marcel, prévôt des marchand ; sa fille Béatrix ; Robert de Loris, écuyer du dauphin et amoureux de Beatrix ; Eustache, aventurier et âme damnée du prévôt ; Jean Maillard, quartenier ; le dauphin ; Robert de Clermont, maréchal de Normandie ; Marguerite, femme d'Étienne Marcel ; l'évêque de Laon, Robert Lecocq ; Pierre, ami de Robert de Loris. Au premier acte, les hommes du peuple, excités par Eustache, témoignent leur aversion pour les gens du roi et se disposent à la révolte. Béatrix, insultée par quelques soldats, est protégée et délivrée par Robert de Loris. Etienne Marcel arrive sur ces entrefaites, remercie froidement le libérateur de sa fille et soupçonne les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Un crieur annonce la condamnation d'un bourgeois nommé Perrin Marc, qui a assassiné le trésorier du dauphin. Cette nouvelle est accueillie avec fureur par les mécontents, qui, excités par l'évêque de Laon et Eustache, demandent à Etienne Marcel de se mettre à leur tête. Celui-ci accepte, malgré les remontrances de Jean Maillard :
Prends garde, compagnon,
Dangereux sont tes rêves ;
Sers notre liberté, mais sans trahir le roi !
Les colères que tu soulèves
Se retourneront contre toi !
Étienne Marcel répond par le cri : Aux armes ! répété par les gens qui l'entourent. Dans le second acte, le dauphin confie à son écuyer les ennuis qui l'obsèdent :
Parfois je songe en ma tristesse
A m'enfuir loin de cette cour,
Libre de soins, l'âme en liesse,
Ivre de soleil et d'amour.
Mais hélas ! que cette heure est brève !
Ma grandeur, à tous les instants,
Brisant les ailes de mon rêve,
Fait s'évanouir ce printemps.
Chaque matin, sous le jour pâle,
Se dresse le même horizon,
Et cette demeure royale
Est morne comme une prison.
Le musicien aurait pu rendre le dauphin intéressant en lui faisant chanter sur ces paroles un air, une cavatine développée, au lieu d'un cantabile syllabique dont la mélodie est écourtée. Mais l'école à laquelle il s'est affilié affecte de supprimer dédaigneusement les dénominations usuelles des morceaux d’une partition pour ne les désigner que par le numéro de la scène, de sorte qu'il n'y a ni duos, ni trios, ni quatuors, mais une suite de récits coupés de loin en loin par des chœurs ; cette théorie, qui transforme une œuvre dramatique en une mélopée récitante, est commode pour dissimuler la pénurie d'idées ; mais elle ne saurait être appliquée avec logique par ceux-là même qui la préconisent faute d'avoir en eux les inspirations nécessaires pour intéresser et plaire. Ils placent dans l'orchestre et çà et là dans la partie vocale tout ce que leur imagination avare leur fournit de mélodie, et l'on n'est pas peu surpris de la banalité et du style plat de ces phrases courtes, dont la valeur s'accorde si peu avec les prétentions novatrices de ces messieurs, qui se sont nommés eux-mêmes musiciens de l'avenir pour escompter dans le présent les avantages qu'un public facile à séduire attribue volontiers à ceux qui lui promettent du nouveau.
Les insurgés envahissent le palais et massacrent aux pieds du dauphin Robert de Clermont, maréchal de Normandie. L'histoire fait mention d'une autre victime de la fureur populaire, de Jean de Conflans, maréchal de Champagne ; mais le librettiste a pensé avec raison que le meurtre d'un seul personnage était suffisant dans un opéra ; seulement, au dénouement, il aurait peut-être mieux obéi aux convenances dramatiques en faisant punir Étienne Marcel de sa trahison sur la scène plutôt que dans la coulisse. Robert de Loris veut venger la mort du maréchal ; la populace va lui faire un mauvais parti ; Étienne Marcel s'acquitte de sa dette envers lui en le protégeant à son tour. La scène du chaperon aux couleurs de la ville de Paris, placé sur la tête du dauphin, n'a pas été omise. Dans un second tableau, une scène domestique a lieu entre le père qui annonce la fausse nouvelle de la mort de Robert de Loris, et sa fille, dont la douleur trahit l'amour. Les paroles du livret sont très négligées en cet endroit pathétique. Étienne Marcel accable Béatrix de reproches et la menace de tuer celui qu'elle ose aimer. Marguerite intercède en vain. La musique de cette scène n'est que violente et n'a aucune valeur musicale. Le chant de Béatrix restée seule : O beaux rêves évanouis ! sans offrir d'idée neuve, est d'une expression juste. Ici se place, désigné sous le nom de scène V, un véritable duo d'amour. Robert est auprès de sa bien-aimée ; il veut l'entraîner, et, au moment où elle va céder à ses instances et quitter la demeure de ses parents, on frappe à la porte et des insurgés appellent Marcel. Béatrix décide son amant à fuir leur colère en passant par une porte dérobée ; mais, au moment où il va la franchir, Étienne Marcel entre, ouvre la porte du fond qui donne passage à la foule ; on se précipite sur Robert qui se fait place l'épée à la main et saute par la fenêtre. Ce finale est, comme ou le voit, assez mal conduit, et la jeune fille y joue un rôle peu convenable. Quant à la musique, on remarque dans le duo une phrase adagio : Interroge les astres d'or, et une autre phrase : O pure extase ; le reste n'offre que des effets de sonorité obtenus par de fréquents unissons.
Le troisième acte a lieu devant Notre-Dame. On fête la Saint-Jean. Le peuple est en liesse ; on danse. Le ballet est fort long et varié. Le meilleur morceau est intitulé : Musette guerrière. Étienne Marcel, entouré des échevins, est reçu par l'évêque de Laon avec une grande solennité. Robert, déguisé en mendiant, s'approche de Béatrix, lui dit que la fin du pouvoir usurpé par son père est prochaine, qu'il sauvera ses jours, mais qu'elle doit fuir avec lui. Au moment où Béatrix donne son consentement à un nouveau projet de fuite avec son amant, Robert est reconnu par Eustache et encore une fois livré à la colère de Marcel ; mais il s'est produit dans le peuple un revirement subit contre le prévôt. Jean Maillard lui tient tête, et, appuyé par le populaire à sen tour, délivre le prisonnier. Eustache, espion du roi de Navarre Charles le Mauvais, profite de la sombre tristesse et des appréhensions du prévôt des marchands pour l'engager à lui ouvrir les portes de Paris. Après quelques hésitations, celui-ci se décide à commettre cette trahison. Dans cet acte, Marcel chante un récit mesuré qui ne manque pas de caractère : Ce soir on me dédaigne et peut-être on m'oublie. Le dialogue entre Marcel et Eustache est aussi bien traité ; mais la scène de la délivrance du prisonnier n'a pas un sens suffisant. On peut admettre une grande sonorité dans une scène populaire, mais encore faut-il que le jugement de l'oreille ne perde pas ses droits. On se transporte au dernier acte à la bastille Saint-Denis. Jean Maillard veille et s'assure de la fidélité des gardes du poste. Lorsque Étienne Marcel demande les clefs de la ville, elles lui sont refusées. Robert a surpris le secret de Marcel ; n'écoutant que sa générosité et son amour pour Béatrix, il lui garantit le pardon du dauphin s'il veut renoncer à ses projets. Beatrix et Marguerite joignent leurs prières aux siennes ; cette scène de famille touche au ridicule. Étienne Marcel résiste à tout, se précipite au dehors suivi de quelques partisans et tombe frappé par Jean Maillard. La pièce se termine par l'entrée triomphale du dauphin. Les morceaux à signaler dans cet acte sont : une marche orchestrale assez alambiquée, l'air de ténor chanté par Robert et un quatuor final qui souvent n'est qu'un trio à cause des unissons prolongés. Cet ouvrage a été chanté par MM. Delrat, Stéphanne, Echetto, Plançon ; Mmes Reine Mézeray, Legénisel-Monnier, Amélie Luigini. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
ÉTOILE (L’)
Opéra bouffe en trois actes, livret d’Eugène Leterrier et Albert Vanloo, musique d’Emmanuel Chabrier.
Personnages : le Roi Ouf Ier (ténor) ; Sirocco, astronome de la Cour (basse) ; Hérisson de Porc Epic (ténor) ; Tapioca, son secrétaire particulier (baryton) ; le chef de la police (rôle parlé) ; le maire (rôle parlé) ; Lazuli, marchand ambulant (mezzo-soprano) ; la princesse Laoula (soprano) ; Aloès, femme d’Hérisson (soprano) ; des courtisans et des courtisanes, le peuple, les gardes.
L’action se déroule sur une place publique.
Création aux Bouffes-Parisiens le 28 novembre 1877, décors de Grévin, avec Mmes Paola MARIÉ (Lazuli), Berthe STUART (Princesse Laoula), LUCE (Aloès), MM. DAUBRAY (Ouf Ier), JOLY (Hérisson), SCIPION (Sirocco), JANNIN (Tapioca). Chef d'orchestre : Léon ROQUES.
Repris au Théâtre de l'Exposition des Arts Décoratifs le 15 juin 1925 sous la direction de Albert WOLFF, dans des décors de Dréza et une mise en scène de Edmond ROZE, avec Mmes DE KERLAND (Princesse Laoula), DE LA RENAIS (Aloès), MM. Henry FABERT (Ouf Ier), Jean AUBERT (Lazuli) Michel HARIN (Hérisson), Paul LEFEBURE (Sirocco) et Jean ROBERT (Tapioca).
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 10 avril 1941. — Décors et costumes d’André Dignimont. — Machinerie de Paul Lemesle. — Mise en scène de Max de Rieux, chorégraphie de Jean-Jacques Etchevery.
Mmes Fanély REVOIL (Lazuli), Lillie GRANDVAL (Princesse Laoula), Madeleine MATHIEU (Aloès), Germaine CHELLET (Oasis), Lily DANIÈRE (Youka), Lucienne BAGARD (Asphodèle), DE TEMMERMANN (Zinnia), Marc WALTER — débuts — (Koukouli), Christiane GAUDEL (Adza).
MM. René HÉRENT (Ouf Ier), Alban DERROJA (Hérisson), André BALBON (Sirocco), BONNEVAL (Tapioca), Paul PAYEN (Chef de la police), Pierre GIANNOTTI (Patacha), Gabriel JULLIA (Zalzal).
Chef d'orchestre : Roger DÉSORMIÈRE.
7e représentation à l'Opéra-Comique le 04 mai 1941 (matinée). — Décors et costumes d'après les maquettes d'André Dignimont, décors exécutés par Léonce Henry, costumes exécutés par la maison Mathieu-Solatgès, machinerie de Paul Lemesle.
MM. René HERENT (Ouf Ier), DERROJA (Hérisson), André BALBON (Siroco), BONNEVAL (Tapioca), PAYEN (Chef de la Police), JULIA (Zalzal), Pierre GIANNOTTI (Patacha).
Reprise à l'Opéra-Comique du 10 décembre 1946 (30e représentation). Les créateurs sauf : Mmes Nadine RENAUX (Princesse Laoula), Marthe SERRES (Asphodèle), Raymonde NOTTI-PAGES (Zinnia), Marguerite LEGOUHY (Koukouli), MM. Paul PAYEN (Ouf Ier), Marie FRANZINI (Sirocco), Louis RIALLAND (Tapioca), Jacques HIVERT (Chef de la police), Ensembles chorégraphiques du 2e acte réglés par Jean-Jacques ETCHEVERY. — Chef d'orchestre : Francis CEBRON.
38 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
« C'est une grosse farce désopilante. Il est d'usage dans un pays qu'on ne nomme pas, et pour cause, de célébrer la fête du roi Ouf Ier en offrant au peuple le spectacle d'un empalement. On cherche un coupable ; il se présente dans la personne du jeune Lazuli, qui a donné une gifle au roi sans le connaître. Il va subir le supplice, lorsque, heureusement pour lui, l'astrologue Sirocco informe Ouf Ier que son existence est liée à celle de Lazuli et qu'il doit finir ses jours en même temps que lui. Alors le roi ne songe plus qu'à entourer Lazuli de toutes ses prévenances et d'une sollicitude dont on comprend toutes les extravagantes péripéties. La musique a paru exprimer assez heureusement les situations bouffonnes de cette donnée. On a bissé le duetto bouffe du troisième acte. Chanté par Daubray, Scipion, Jolly, Mmes Paola Marié, Berthe Stuart, Mlle Luce. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
« Personnages : OUF Ier (ténor) — HÉRISSON DE PORC-ÉPIC, ambassadeur (ténor) — TAPIOCA (baryton) — SIROCO, astrologue (basse) — LAZULI (soprano) — LA PRINCESSE LAOULA (soprano) — ALOÈS (soprano ou mezzo-soprano) — ONZE PETITS ROLES ET CHŒUR.
L'Étoile est, comme le Roi malgré lui, et peut-être davantage encore, l'ouvrage lyrique où Chabrier s'est montré le plus naturel et le plus spontané. Là, il laisse libre cours à cette verve, à cette fantaisie, à ce goût de la bouffonnerie qui ne le représentent certes pas tout entier, mais qui sont peut-être le meilleur de lui-même.
Le sujet de l'Étoile — sans rapport avec celui de l'Étoile du Nord, de Meyerbeer — est une grosse farce qui offrait au musicien de grandes possibilités dans ce domaine qui lui était propre :
Dans un pays imaginaire et que les auteurs, au surplus, ne nomment pas, il est d'usage, pour fêter l'anniversaire du souverain Ouf Ier, de donner au peuple le gracieux spectacle d'un empalement ! Cette année-là, comme on cherchait une victime, elle s'est offerte sous les traits d'un jeune homme, Lazuli, qui, faute de connaître le roi, s'est laissé aller à lui donner un soufflet.
Le malheureux va être conduit au supplice quand un astrologue providentiel révèle à Ouf Ier que son sort est lié à celui du condamné et qu'il verra ses jours finir avec les siens... Dès ce moment, le roi n'a plus qu'une idée : couvrir Lazuli de prévenances, le préserver contre toute atteinte. D'où certaines péripéties assez extravagantes.
Le meilleur passage de cet ouvrage bouffe — connu en pays germaniques sous le titre de l'Horoscope du Roi — est le duo bouffe du 3e acte. »
(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)
ÉTOILE (L’)
Idylle antique, poème de Paul Collin, musique de Henri Maréchal, écrite pour la Société chorale d'amateurs et exécutée par elle le 12 mars 1881.
ÉTOILE DE SÉVILLE (L')
Opéra en quatre actes, livret d'Hippolyte Lucas, musique de Michael William Balfe. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 17 décembre 1845 ; divertissements de Jean Coralli ; décors de René Philastre, Charles Cambon, Charles Séchan, Jules Dieterle, Edouard Despléchin ; costumes de Paul Lormier ; avec Barroilhet (le Roi), Gardoni (D. Sanche), Brémond (D. Bustos), Menghis, F. Prévôt, Paulin (Pedro); Mme Rosine Stoltz (Estrella) et Mlle Nau (Zaïda).
« Le sujet de cet ouvrage a été tiré d'une pièce de Lope de Vega, déjà imitée et donnée au Théâtre-Français, par M. Lebrun, sous le titre du Cid d'Andalousie. Don Sanche se dévoue pour sauver l'honneur de son roi ; il se bat à sa place et il tue don Bustos, le père d'Estrella, qu'il aime ; la situation dramatique est ici plus belle que la scène analogue ne l'est dans Don Juan ; quant à la musique, c'est une autre affaire. Estrella demande justice au roi ; mais un testament de don Bustos prouve qu'elle n'est point sa fille, et elle peut s'unir à don Sanche, qu'elle a cru le meurtrier de son père. La partition de cet ouvrage a été, dit-on, écrite par Balfe en deux mois. On s'est aperçu de cette précipitation ; le compositeur a dû la regretter. Il y a des motifs heureux, des mélodies charmantes, qui ne sont pas assez bien agencées, ni reliées entre elles. La chanson mauresque de Zaïda, la romance d'Estrella, le quatuor du second acte, sont les morceaux saillants de cet opéra, qui a été parfaitement interprété par Mme Stoltz, Mlle Nau, Baroilhet et Gardoni. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« L'idée de cet opéra a été suggérée à M. Hipp. Lucas par la Estrella de Sevilla, de Lope de Vega.
W. Balfe ou Balph est le plus fécond et le plus populaire des compositeurs anglais de notre temps. Ses opéras dénotent une grande facilité ; ils abondent en mélodies agréables et naturelles, mais dépourvues le plus souvent de distinction et d'originalité. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
ÉTOILE DU NORD (L’)
Opéra de demi-caractère en trois actes, livret d’Eugène Scribe, musique de Giacomo Meyerbeer.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 16 février 1854, mise en scène de Louis Palianti, décors de Charles Cambon, costumes de Théophile Thomas, avec Mmes Caroline Duprez (Catherine), Caroline Lefebvre [Faure-Lefebvre] (Prascovia), Léocadie Lemercier (Nathalie), Marguerite Jeanne Camille Decroix (Ekimonna), MM. Charles Battaille (Peters Michaeloff), Jourdan (George Skawronski), Mocker (Danilowitz), Hermann-Léon (Gritzenko), Edmond Delaunay-Riquier (Ismaïloff), Nathan (Maître Reynolds), Duvernoy (le Général Tchéréméteff), Léon Carvalho (le Colonel Yermoloff), Caperon (Therskhin), sous la direction de Théophile Tilmant.
« L'Etoile du nord est une des partitions les plus riches de Meyerbeer ; c'est peut-être celle où il a fait le plus de dépense de combinaisons harmoniques et rythmiques, ainsi que d'effets singuliers d'orchestre. Le livret a l'inconvénient de mettre en scène des héros fort peu propres à figurer dans un opéra-comique : Catherine et Pierre le Grand. Les détails n'ont aucun intérêt ; la pièce marche mal. Aucune scène n'éveille la sensibilité du spectateur. La romance de Pierre : O jours heureux, est le seul morceau réellement pathétique de la partition. Il a bien l'empreinte de cette sombre mélancolie que Meyerbeer savait, mieux que tout autre, donner à la musique. L'air de Danilowitz a de l'entrain si l'on veut, mais nullement la gaieté telle qu'on la comprend à Feydeau. Quant au cosaque Gritzensko, on le trouve grotesque tout en accordant qu'il chante de fort bonne musique. On demanderait volontiers la suppression des paroles. Cet habitant de l'Ukraine est au service du czar. M. Scribe s'avise de le faire parler en patois alsacien. Puisque tous les Russes parlent et chantent en français, pourquoi le cosaque du Don parle-t-il le langage des bords du Rhin ? Le rôle de Catherine est, sous le rapport du chant, fort difficile à interpréter. Chaque phrase exprime un ordre d'idées différent. Jamais la musique imitative dans l'acception élevée et véritablement artistique du mot n'a été poussée plus loin. C'est comme une suite de tableaux, un polyorama, un kaléidoscope musical, mais point un opéra ; chœur de buveurs, ronde bohémienne, prière, barcarolle, couplets de cavalerie, couplet de l'infanterie, chœur des conjurés, couplets des vivandières, air concertant avec deux flûtes et chœur, une polonaise, que n'y a-t-il pas dans cet opéra ? Et tout cela est traité avec une science consommée et une patiente recherche. Un souffle plein de grâce vient heureusement rafraîchir cette haute atmosphère, c'est le délicieux duettino : Sur son bras m'appuyant. La partition de l'Étoile du nord est celle qui a été étudiée avec le plus de fruit par les chefs d'orchestres et par tous les artistes qui s'occupent de la musique d'harmonie.
La partition de l'Étoile du nord renferme la plupart des morceaux du Camp de Silésie (Ein feldlager in Schlesien), opéra allemand en trois actes, représenté le 7 décembre 1844, à Berlin, à l'occasion de l'inauguration du nouveau Théâtre-Royal. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉTOILE ROYALE (L')
[The Royal Star]
Opérette, paroles anonymes, musique de Justin Clérice, représentée au Prince of Walls Theatre de Londres le 16 septembre 1898.
ÉTOILES (LES)
Opéra-ballet en un acte et deux tableaux, livret de Clairville et Barrez, musique de Pilati, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 06 février 1854, avec M. Chapuy (Phosphoriel), Mlles Lucile Lemonnier (l’Etoile) [les parents de la cantatrice Marguerite Chapuy], Augustine Chevalier. La scène se passait dans le harem du Schah de Perse.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 17 en 1854.
ÉTOURDERIES DE POULIGAN (LES)
Opérette en un acte, livret de M. Faure, musique de M. Dédé, représentée à l'Alcazar de Bordeaux le 26 novembre 1878.
ÉTRANGER (L’)
Action musicale en deux actes, poème et musique de Vincent d'Indy.
Créée à Bruxelles, au Théâtre Royal de la Monnaie, le 07 janvier 1903. Mise en scène de Charles de MER, décors de A. Duboscq, costumes de La Gye.
Mmes Claire FRICHÉ (Vita), C. RIVAL (la Mère de Vita), SERENO (Madeleine), Emilie DALMÉE (une vieille), DRATZ-BARAT (une jeune femme, 1re jeune fille), Louise BRASS (1re ouvrière, 2e jeune fille), Adrienne TOURJANE (2e ouvrière, 3e jeune fille).
MM. Henri ALBERS (l'Etranger), L. HENNER (André), G. COLSAUX (le vieux Pierre), L. DISY (un jeune homme), Ed. COTREUIL (un pêcheur, le contrebandier), Eugène DURAND (un vieux marin, un vieux pêcheur).
Chef d'orchestre : Sylvain DUPUIS
Première fois à Paris, au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 04 décembre 1903 (répétition général le 01 décembre) ; mise en scène de Lapissida ; décors de Marcel Jambon et Alexandre Bailly ; costumes de Charles Bianchini.
Mmes Lucienne BRÉVAL (Vita), GOULANCOURT (la Mère de Vita), MATHIEU (Madeleine), BEAUVAIS (une Vieille), PREVOST (une Jeune Femme), LAUTE-BRUN (1re Ouvrière, 1re Jeune Fille), LAFON-DUPIRE (2e Jeune Fille), BOURGEOIS (2e Ouvrière), MANDIN (3e Jeune Fille).
MM. DELMAS (l'Etranger), LAFFITTE (André), GALLOIS (le Vieux Pierre), GONGUET (un Jeune Homme), DOUAILLIER (un Pêcheur), STAMLER (le Contrebandier, un vieux Pêcheur), LACOME (un Vieux Marin).
Chef d'orchestre : Paul VIDAL
Fragments de l'acte II donnés à l'Opéra le 22 avril 1914 lors d'un gala en l'honneur du Roi et la Reine de Grande-Bretagne, avec Mmes M. DEMOUGEOT (Vita), BONNET-BARON (la Mère) et M. DELMAS (l'Etranger). Chef d'orchestre : Vincent D'INDY.
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13.04.1916 21e |
31.10.1934 25e |
29.04.1944 31e |
30.11.1951 36e |
Vita |
BREVAL |
LUBIN |
FERRER |
CRESPIN |
La Mère |
COSSET |
MONTFORT |
MISTRAL |
BOUVIER |
Madeleine |
HARAMBOURE |
DONIAU-BLANC |
RICQUIER |
RICQUIER |
Une Vieille |
DOYEN |
ALMONA |
ALMONA |
MATTIO |
Jeune Femme |
HAMELIN |
VIAL |
CLERY |
CHAUVELOT |
1re Ouvrière |
NOTICK |
HAMY |
HAMY |
COUVIDOUX |
2e Ouvrière |
BONNEVILLE |
MARILLIET |
BONNI-PELLIEUX |
COLLARD |
1re Jeune Fille |
NOTICK |
HAMY |
COUVIDOUX |
MONMART |
2e Jeune Fille |
BONNEVILLE |
MARILLIET |
DESCAMPS |
BONNI-PELLIEUX |
3e Jeune Fille |
HAMELIN |
VIAL |
CARRIER |
DESMOUTIERS |
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l’Etranger |
DELMAS |
A. PERNET |
NOUGARO |
BECKMANS |
André |
L. DUFRANNE |
LE CLEZIO |
FRONVAL |
FRONVAL |
Vieux Pierre |
GONGUET |
GILLES |
GILLES |
RAMBAUD |
Jeune Homme |
LACOME |
CHASTENET |
DELORME |
CHASTENET |
Un Pêcheur |
NARÇON |
MEDUS |
PETITPAS |
PETITPAS |
Contrebandier |
ERNST |
ETCHEVERRY |
PHILIPPE |
PHILIPPE |
Vieux Pêcheur |
ERNST |
FOREST |
GICQUEL |
MAX-CONTI |
Vieux Marin |
NARÇON |
ERNST |
A. RICHARD |
A. RICHARD |
Chef d’orchestre |
V. d’INDY |
GAUBERT |
RÜHLMANN |
FOURESTIER |
Les mises en scène furent assurées, pour la reprise de 1934, par Pierre CHEREAU, pour celle de 1951, par José BECKMANS.
39e à l’Opéra, le 03 mars 1952, avec les interprètes de la reprise de 1951, sauf Mme CHABAL (la Mère de Vita).
Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :
Vita : GRANDJEAN (1904), DEMOUGEOT (1914), VERNET (1934).
La Mère de Vita : Mmes BONNET-BARON (1914), MONTAZEL (1916).
L'Etranger : Albert HUBERTY (1917).
André : MM. DUBOIS (1904), DESHAYES (1944).
39 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Cet ouvrage, accueilli froidement au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, où il avait fait sa première apparition quelques mois auparavant, fut reçu plus froidement encore par le public de l'Opéra, en dépit des louanges exagérées que certains critiques prodiguèrent à une œuvre vraiment trop complètement dépourvue d'intérêt dramatique et musical. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]
« Principaux personnages : l'Etranger ; André, brigadier des douanes ; Vita ; la mère de Vita.
Le lieu de la scène est en France, sur les bords de l'océan, de notre temps.
Si Fervaal rappelle par certains côtés le Crépuscule des dieux, l’Etranger fait involontairement penser au Vaisseau Fantôme. Le cachet spécial de cette « action musicale » réside dans le mélange de symbolisme et de réalisme qu'elle présente, et dans la juxtaposition de personnages pris dans la vie de tous les jours, comme André, la mère de Vita, les pêcheurs, les ouvrières, avec deux êtres représentatifs qui ne sont d'aucun temps, d'aucune époque, d'aucun pays particulier, comme l'Etranger et Vita. Nous allons tout d'abord raconter l'action, puis nous rechercherons sa signification philosophique.
Les deux actes se déroulent dans le même décor : un rivage de l'océan, avec fond de mer, jetée qui s'avance, falaises.
La pèche a été mauvaise. Il en est ainsi depuis plusieurs jours déjà. Seul, un nouveau venu, l'Etranger, prend du poisson. On le considère avec méfiance, bien qu'il ne témoigne à tous que de la bienveillance. On l'accuse de sorcellerie : il porte, en effet, à son béret une superbe émeraude, qui ne peut être qu'un talisman ! Les pêcheurs murmurent sans que l'Etranger y prenne garde.
Passent des ouvrières avec Vita. Elles plaisantent la jeune fille sur son fiancé, le beau douanier André. Restée seule, Vita assiste, sans être vue, à une scène touchante : à un vieux pêcheur qui n'a rien pris, l'Etranger fait don de toute sa pêche.
C'est maintenant la scène capitale, où Vita, qui se sent invinciblement attirée vers l'Etranger, arrache à celui-ci l'aveu de son amour. Mais cet aveu n'a pas plutôt été fait que l'Etranger se repent : il n'a pas le temps de s'expliquer car André arrive, escortant un contrebandier qu'il vient d'arrêter. Insensible aux supplications du malheureux, ne connaissant que la consigne, le douanier est galant avec Vita, et étale une sotte fatuité. Il lui offre des présents et voudrait voir sa fiancée se réjouir de ce que le lendemain leurs bans seront publiés. Mais Vita, extrêmement froide et réservée, répond : « Peut-être… »
Après une longue et belle introduction symphonique, le rideau se relève sur le même décor. Nous sommes au dimanche matin. Des jeunes gens chantent ; des vieillards étudient le temps, qui promet d'être mauvais. Et l'on discourt de l'événement du jour : les bans d'André et de Vita n'ont pas été publiés, cela à la demande de la jeune fille. La mère de Vita fait une scène à sa fille.
Vita est restée seule avec l'Etranger. Celui-ci lui annonce son départ. Il lui demande pardon de son imprudente déclaration de la veille. Vita est interdite : qui donc est ce mystérieux étranger qui l'aime et qui veut partir ? Il répond : « Mon nom... je n'en ai pas. Je suis celui qui rêve. Je suis celui qui aime. Aimant les pauvres et les inconsolés, rêvant le bonheur de tous les hommes, j'ai marché, j'ai marché à travers bien des mondes ; j'ai longtemps navigué et sur toutes les mers. Où donc t'avais-je vue avant de te connaître ? Où donc ? Mais, partout !... Dans les lourds soleils d'Orient, dans les blancs océans du pôle ; dans les aurores, sur les lointains sommets, dans les forêts aux sourds ombrages, dans le rythme chanteur du vent : partout je t'ai trouvée, partout je t'ai aimée, car tu es la pure beauté, car tu es l'immortel amour ! »
Lui qui est bon pour tous, il doit s'arracher de celle qu'il aime, au risque de lui briser le cœur, car il n'a pas le droit de s'attacher à une seule, il appartient à tous.
Avant de s'en aller, il remet à Vita l'émeraude de son béret, pierre miraculeuse qui a la vertu de commander aux vents et à la mer. Puis il s'éloigne.
Seule, Vita se tourne vers la mer. Elle lui déclare que sa vie appartient à l'Etranger pour toujours, et que puisqu'il la repousse, nul ne possédera son corps que la mer immense, douce aux souffrances des humains. Et elle lance l'émeraude dans les flots, qui prennent instantanément une teinte surnaturelle.
Le temps devient de plus en plus menaçant. Les pêcheurs surviennent, inquiets : un des leurs est en mer. Vita est sourde à tout, elle n'écoute pas les plaintes et les récriminations d'André.
Il faudrait aller au secours du pêcheur en détresse. Mais nul ne l'ose. C'est alors que l'Etranger se présente et demande un canot. Personne ne consent à l'accompagner : il partira donc seul. Comme il lâche les amarres, Vita se précipite : elle veut partir avec lui ! Le flot entraîne le bateau avec l'Etranger et Vita enlacés.
Le reste de la scène est mimé par la foule, qui suit des yeux la tentative de sauvetage. On devine que les sauveteurs ont atteint le bateau en perdition. L'espoir renaît un instant. Mais la mer se fait plus furieuse encore ; une vague immense s'abat sur le môle, irradiant une lumière verte éblouissante. Tous reculent, terrifiés, et quand la lame se retire on comprend que naufragés et sauveteurs ont disparu. La foule, découverte, entonne le De profundis.
Qu'est-ce maintenant que le poète musicien a voulu nous faire entendre ? L'Etranger incarne la charité, qui parcourt le monde, faisant le bien, ne récoltant en retour que mauvais vouloir et ingratitude. Consacré au bonheur de tous, il ne doit pas s'attacher à l'individu isolé, l'amour d'une femme lui est interdit. En avouant à Vita son amour, il a failli à sa mission, d'autant plus qu'il dérobait la jeune femme à l'amour de son fiancé. Il doit donc disparaître.
Vita, c'est l'être qui aspire à l'idéal et qui cherche à s'élever au-dessus du milieu médiocre où il a poussé. Elle subit l'influence d'un être supérieur et s'ouvre peu à peu à l'idéal de charité universelle que l'Etranger lui a fait entrevoir. Elle ne peut plus désormais se contenter de l'amour d'André, l'homme vulgaire et fat en qui elle retrouve l'incarnation du milieu même qu'elle demande à fuir. Elle se voue alors à la mer et lorsque l'Etranger lui donne l'exemple du sacrifice suprême, elle s'unira à lui, sans souci du danger, prouvant par son acte qu'elle a compris et qu'elle est digne de la mission d'amour. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« A l'Opéra.
Il semble que, du choix de quelques-unes des œuvres récemment mises à la scène, à l'Opéra, il soit légitime de tirer les plus favorables indices sur le futur répertoire de notre première scène. Il est certain que, lorsque la vie de ce théâtre sera redevenue normale, la question du répertoire n'ira point sans difficultés. Dès à présent, on peut discerner que, ces difficultés, M. Rouché saura les résoudre de la façon qu'il était le plus légitime d'espérer.
Certaines injustices, certains oublis dont les amis de la musique pouvaient justement s'affliger seront à coup sûr réparés. C'est une réparation de cet ordre et qui permet d'en attendre une plus complète que l'exécution récente du dernier acte du Roi Arthus d'Ernest Chausson, dont les beautés douloureuses et sublimes ont fait si grande impression.
C'est chose inconcevable, pour peu qu'on y réfléchisse, qu'une œuvre telle que celle-ci, de portée si haute, de tenue si magnifique et si propre à superbement illustrer les plus nobles efforts de notre école française, n'ait point, depuis plus de douze ans, trouvé en France un grand théâtre qui daigne l'accueillir. Certes, en cette inexplicable indifférence, le public des amateurs de musique a sa part de responsabilité. Mais que dire de celle de ceux qui, placés à la tête des scènes subventionnées, ont le devoir étroit de diriger le goût, ou tout au moins de ne point le desservir ? Il est permis d'être persuadé que dès que les circonstances le permettront, le Roi Arthus prendra au répertoire de l'Opéra la place qui devrait depuis si longtemps y être la sienne.
La reprise, encore plus récente, de l'Étranger, de M. Vincent d'Indy, appelle les mêmes. réflexions et autorise les mêmes espoirs. Si l'Opéra ne se refusa point a accueillir, il y a une dizaine d'années, cette belle œuvre, il ne fit rien — ou peu de chose — pour lui assurer une existence durable. Au temps où l'Étranger fit sa première apparition, le goût du grand public demeurait encore assez rétif aux ouvrages de grand style et de haute musicalité auxquels le triomphe du wagnérisme a désormais frayé la voie.
Ce n'est pas que la musique de l'Étranger s'inspire étroitement de la tradition wagnérienne. Maintenant que les œuvres des plus excellents maîtres de notre école sont devenues plus familières aux auditeurs, on perçoit avec évidence la vanité du reproche qu'on leur faisait jadis d'imiter servilement les procédés du grand musicien dont ils ne voulaient pas consentir à méconnaître le génie. Sur les artistes de la génération de M. d'Indy et d'Ernest Chausson, l'influence de Wagner ne s'exerça vraiment que dans la conception du drame. Musiciens, ils surent conserver leur originalité tout entière. Librettistes — s'il est permis d'user de ce mot ici fort inexact — ils n'ont pas su partout marquer la même indépendance. Les raisons de cette anomalie apparente se conçoivent assez aisément. Quoique diverses personnes, dont plusieurs très considérables, se soient soudain, depuis peu, assurées du contraire, Wagner fut un dramaturge en même temps qu'un génial musicien. Cette dualité prodigieuse ne saurait être commune.
Quoi qu'il en soit et bien que le sujet de l'Étranger puisse présenter, en soi, certains parti pris et surtout certaines contradictions qui n'agréent pas à tout le monde, ses beautés musicales sont d'essence assez noble pour assurer le succès.
Le deuxième acte tout entier et surtout le prodigieux finale qui le termine peuvent compter parmi les plus nobles pages que la musique ait produites. L'exécution, sous la direction de l'auteur, fut parfaitement belle. Elle réunissait d'ailleurs les deux créateurs de l’œuvre : Mlle Bréval et M. Delmas. Et il est superflu de louer l'interprétation vivante et musicale de deux artistes tels que ceux-ci. »
(Henri Quittard, le Figaro, 20 avril 1916)
ÉTRENNES DE MERCURE (LES) ou LE BONNET MAGIQUE
Opéra-comique en trois actes, livret de Pierre-Yvon Barré et Pierre-Antoine-Augustin de Piis, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 01 janvier 1781.
ÉTUDIANT D'IÉNA (L')
Opéra, musique de Chelard, traduit en anglais, représenté à Drury-Lane le 4 juin 1833. Mme Malibran remplissait le rôle principal, ce qui n'empêcha pas la chute de cet ouvrage.
ÉTUDIANT PAUVRE (L')
[Der Bettelstudent]
Opérette viennoise en trois actes, livret de Richard Genée et F. Zell [pseudonyme de Camillo Walzel], imitée d'un ancien vaudeville d’Eugène Scribe, musique de Carl Millöcker, représentée avec un très grand succès à Vienne, Theater an der Wien, le 06 décembre 1882, et au théâtre Friedrich-Wilhelmstadt, de Berlin, en janvier 1883. Cet ouvrage, l'un des meilleurs du genre, fit en peu de temps triomphalement le tour de tous les théâtres d'Allemagne, où sa musique fine, aimable et gracieuse, enchantait les auditeurs. Il fut pourtant moins heureux à Paris, où son succès fut mince lorsqu'on le représenta au théâtre des Menus-Plaisirs, le 18 janvier 1889, avec une version française de Hermil (dit Milher) et Numès.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
Une première version française d’Alfred Hennequin et Albin Valabrègue, sur une adaptation musicale de Maurice Kufferath, avait été donnée à l'Alcazar de Bruxelles, le 10 janvier 1885.
ÉTUDIANTS BORDELAIS (LES)
Opérette en un acte, musique de M. Dédé, représentée aux Folies-Bordelaises le 22 décembre 1883.
EUGÈNE ou LA PIÉTÉ FILIALE
Opéra en trois actes, livret de Charles-Joseph Loeillard d'Avrigny, musique d’Henri Montan Berton, représenté au Théâtre Feydeau le 11 mars 1793.
EUGÈNE ONÉGUINE
[Evgueni Oneguin]
Scènes lyriques en trois actes et sept tableaux, livret de Constantin S. Chilovski et Modest Ilitch Tchaïkovski, d'après le poème d’Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (1831) ; version française de Michel Delines ; musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Personnages : la veuve Larina (mezzo-soprano) ; Tatiana, sa fille (soprano) ; Olga, son autre fille (contralto) ; la nourrice Filipevna (mezzo-soprano) ; Eugène Onéguine (baryton) ; Lenski (ténor) ; le Prince Grémine (basse) ; un capitaine (basse) ; Zaretski (basse) ; Triquet, professeur de français (ténor) ; Guillot, valet de chambre français (rôle muet) ; paysans, propriétaires terriens, invités, officiers.
Créé par les élèves du Collège Impérial de Musique de Moscou, le 29 mars 1879.
Première représentation officielle à l'Opéra Impérial de Moscou, le 21 janvier 1881.
Première fois en anglais, à l'Olympic Theater de Londres, en 1892.
Première fois en français, à l'Opéra de Nice, le 07 mars 1895, avec Mmes Briette, Brazzi, Bertrand et Bertiau, MM. Octave Labis, Defly, Cobalet et Belhomme.
Première fois à Paris, au Théâtre Sarah Bernhardt, le 23 mai 1911 par la troupe de l'Opéra Impérial de Moscou : Mme TCHEKOSKOIA (Tatiana), MM. BAKLANOFF (Eugène Onéguine), BOLCHANOFF (Lensky), MARIACHEFF (le Prince Grémine), sous la direction de Ivan PALISTINE.
Première au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 09 décembre 1915 (2e et 3e tableaux du 1er acte seulement), dans la version française, et pour la réouverture du Palais Garnier (premier spectacle de guerre).
Mmes Yvonne GALL (Tatiana), LAPEYRETTE (la Niania).
MM. LESTELLY (Eugène Onéguine), LAFFITTE (Lensky).
Chef d'orchestre : Camille CHEVILLARD
Après trois représentations de ce premier acte, l'Opéra se désintéressa de l'ouvrage qui réapparut, à l'Opéra-Comique, le 12 mai 1955.
3 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Première intégrale au Théâtre de l'Opéra de Paris le 23 décembre 1969, lors de la visite de l'Opéra du Bolchoï de Moscou.
Première à l’Opéra-Comique (3e salle Favart) le 12 mai 1955, dans la version française ; mise en scène de Louis Musy ; chorégraphie de Constantin Tcherkas (1er, 4e et 6e tableaux) ; maquettes des décors et costumes de Georges Wakhévitch ; décors exécutés par M. Laverdet ; costumes exécutés par les maisons H. et A. Mathieu, Desvignes, Gromtseff, H. Lebrun et par Mlle Marjollet (dans les Ateliers de l'Opéra-Comique).
Mme Geori BOUÉ (Tatiana).
MM. Roger BOURDIN (Eugène Onéguine), Jean GIRAUDEAU (Lensky), Xavier DEPRAZ (le Prince Grémine).
Chef d'orchestre : Jean FOURNET
17e représentation le 06 octobre 1955.
Mmes Berthe MONMART (Tatiana), Jeannine COLLARD (Olga), Janine FOURRIER (la Nourrice), Solange MICHEL (Madame Larina).
MM. Ernest BLANC (Eugène Onéguine), Jean GIRAUDEAU (Lensky), Xavier DEPRAZ (le Prince Grémine), Raymond AMADE (Monsieur Triquet), José FAGIANELLI (Zaretsky), Charles DAGUERRESSAR (le Commandant), Victor BONOMO (une Voix de paysan).
Danses : M. Serge Reynald.
Mlles Paule Morin, Antoinette Erath, Sylvie Gauchas, Arlette Ingraça, Madeleine Dupont, Mona du Chateau, Gisèle Adloff, Lyna Garden, Georgette Jourdan, Janine Renier, Antoinette Ancelin, Olga Alexandrowicz.
MM. Maurice Riche, Jacques Chazot, Alain Couturier, Michel Lainer, Daniel Delbrouck, Christian Blandinieres, Yves Casati, Jean-Claude Dotti, Francis Heranger, Aroldo Morais, Michel Sauret.
Chef d'orchestre : Jean FOURNET
27e représentation le 16 mai 1957.
Mmes Berthe MONMART (Tatiana), Jeannine COLLARD (Olga), Odette RICQUIER (la Nourrice), Solange MICHEL (Madame Larina).
MM. Ernest BLANC (Eugène Onéguine), Jean GIRAUDEAU (Lensky), Gérard SERKOYAN (le Prince Grémine), Raymond AMADE (Monsieur Triquet), José FAGIANELLI (Zaretsky), Jacques MARS (le Commandant), Gutave BOTIAUX (une Voix de paysan).
Danses : M. Serge Reynald.
Mlles Mona du Chateau, Paule Morin, Lyna Garden, Gisèle Adloff, Madeleine Dupont, Gilberte Rollot, Olga Alexandrowicz, Antoinette Ancelin, Janine Renier, Janine Joly, Georgette Jourdan, Eliane Fontenier.
MM. Jacques Chazot, Maurice Riche, Alain Couturier, Michel Lainer, Daniel Delbrouck, Jean-Pierre Toma, Jean Giraudot, Jean-Pierre Martino, Yves Chassin, Yves Casati, Guy Leonard.
Chef d'orchestre : George SEBASTIAN
22 représentations à l'Opéra-Comique en 1955, 2 en 1956, 5 en 1957, 2 en 1958, 11 en 1960, soit 42 au 31.12.1972.
Résumé.
Ce roman musical est celui d'un élégant seigneur qui se refuse à l'amour un peu romanesque, mais sincère, d'une jeune et fraîche campagnarde et tue en duel son meilleur ami, à la suite d'une ridicule chicane d'amour-propre. Revenu au pays, après plusieurs années d'absence, le héros retrouve son amoureuse, devenue grande dame à Saint-Pétersbourg. La passion le saisit alors, mais trop tard, car la fière Tatiana, qui n'a cependant pas cessé de l'aimer, ne veut pas renier la foi qu'elle a donnée entre temps à un autre.
L'action se passe, en partie dans la propriété terrienne de Larina, en partie à Saint-Pétersbourg, dans la première moitié du XIXe siècle.
ACTE I.
1er TABLEAU : Le jardin de Madame Larina.
Madame Larina est occupée avec Filipiewna à préparer des confitures. Venant de l'intérieur de la maison, on entend le chant des deux sœurs, Tatiana et Olga, qui songent à l'amour. Les gens
de la ferme rentrent des champs [Chœur et Danse des Moissonneurs]. Tatiana et Olga surviennent alors, et la seconde se mêle joyeusement à la danse, tandis que la première, romanesque et sentimentale, demeure un peu à l'écart.
Filipiewna annonce l'arrivée de Lenski et de son ami, l'élégant Eugène Onéguine. Tatiana veut d'abord se retirer. Mais elle reconnaît en Onéguine celui que son cœur attendait. Lui aussi est immédiatement captivé par la ravissante jeune fille. Cependant, il ne veut pas le laisser voir, tandis que Lenski et Olga ne font aucun mystère de leur réciproque inclination.
2e TABLEAU : La chambre de Tatiana.
Tatiana questionne Filipiewna sur l'amour. Demeurée seule, la jeune fille écrit à Onéguine une lettre passionnée, qu'elle confie à Filipiewna lorsque, au petit jour, celle-ci vient l'éveiller.
3e TABLEAU : Une autre partie du jardin de Madame Larina.
Les servantes cueillent des framboises. Tatiana accourt et s'assied, anxieuse, sur un banc. Arrive Eugène Onéguine qui, froidement, la remercie de son aveu, lui assurant qu'il ne se sent point fait pour le mariage. Silencieusement, Tatiana se retire.
ACTE II.
1er TABLEAU : Un salon chez Madame Larina.
[Introduction et Valse.]
Onéguine, dansant avec Tatiana, surprend des
remarques sur son compte et commence à en vouloir à Lenski de l'avoir amené là.
Comme Olga arrive, il danse longtemps avec elle, pour fâcher Lenski, ce qu'Olga
accepte volontiers, afin de donner une leçon à son amoureux. Après
un couplet de Triquet en l'honneur de Tatiana dont on fête l'anniversaire,
commence le cotillon qu'Onéguine et Olga ouvrent ensemble. La dispute gronde
bientôt entre amis, et Lenski provoque finalement Onéguine en duel. Olga veut
les suivre, mais elle s'évanouit.
2e TABLEAU : Un moulin au bord d'une rivière.
Lenski, assis sous un arbre avec Saretzki, son témoin, attend impatiemment Onéguine. Il songe à sa jeunesse et à son amour [Air de Lenski : Echo lointain...]. Onéguine arrive en compagnie de Guillot. Une controverse s'engage entre les deux témoins. N'ayant pas su faire le geste de réconciliation qui s'imposait, les duellistes s'affrontent. Bientôt Lenski tombe, mortellement frappé.
ACTE III.
1er TABLEAU : Un des petits salons d'une riche maison seigneuriale de Saint-Pétersbourg.
[Polonaise.]
Après une absence de six ans, Eugène Onéguine est revenu au pays. Il rencontre son vieil ami, le Prince Gremia qui lui présente sa femme. Eugène Onéguine reconnaît en elle Tatiana, devenue une très grande dame et qui paraît à peine se souvenir de lui. Il songe alors qu'elle aurait pu être sienne, et se sent envahi d'une violente passion.
2e TABLEAU : Le salon de la Princesse Grémine.
Tatiana attend la visite d'Eugène Onéguine, qui s'est fait annoncer. Profondément saisie, elle aussi, de le revoir, elle pleure. Onéguine tombe à ses pieds. Explication passionnée, car Tatiana l'aime toujours, mais ne veut pas faillir à l'honneur. En vain, Onéguine l'engage-t-elle à fuir avec lui. Quand ses forces vont l'abandonner, elle le quitte brusquement, en lui adressant un dernier adieu. Onéguine, désespéré, repart, cette fois, pour toujours.
« C'est le compositeur lui-même qui a construit son livret, dont le sujet, très simple, se déroule en Russie, dans la haute classe, vers 1820. Il s'agit d'une jeune fille mélancolique et rêveuse, Tatiana Larina, qui se laisse prendre aux beaux airs d'un jeune blasé, Eugène Onéguine, et s'en éprend follement au point de lui écrire l'aveu de son amour. Celui-ci lui répond dédaigneusement, et avec une cruauté froide s'avise de faire la cour à sa sœur Olga, bien qu'elle soit fiancée à l'un de ses propres amis nommé Lenski. Lenski, bientôt rendu jaloux par des assiduités qui le blessent, cherche querelle à Onéguine, qui le tue en duel. Malgré ce drame, malgré la conduite indigne du meurtrier, Tatiana ne laisse pas pourtant que de conserver un tendre souvenir pour celui qu'elle a aimé. Plusieurs années s'écoulent cependant sans qu'elle entende parler de lui, et elle consent enfin à devenir l'épouse du prince Grémine, qui la rend heureuse. Devenue grande dame, la petite provinciale s'est transformée, et sa beauté a pris un éclat radieux. Dans un bal, à Saint-Pétersbourg, elle se retrouve tout à coup en présence d'Onéguine, qui la trouve à son goût du moment qu'elle appartient à un autre, et cherche à entrer dans ses bonnes grâces. Mais à son tour elle le repousse avec hauteur, et lui défend de jamais reparaître devant elle. C'est là, on le voit, un drame tout intime, qui semblait de nature à tenter un musicien désireux surtout de faire vibrer les cordes de la passion dans ses expressions les plus diverses.
La partition d'Onéguine est considérée, dans la patrie de l'auteur, comme une des meilleures qui soient sorties de sa plume ; elle y a obtenu un véritable succès. On lui a reproché, non sans raison, un certain manque d'unité, mais on ne saurait refuser de lui reconnaître une inspiration très expressive, de forme très élégante et particulièrement savoureuse. Parmi les morceaux à signaler, il faut citer, au premier acte, le duo d'introduction, le quatuor qui le suit, le chœur avec danses des moissonneuses, l'air d’Olga et l'arioso de Lenski ; au second acte, celui du bal, une valse avec chœur, d'un rythme séduisant et d'un caractère véritablement délicieux ; enfin, au troisième, une fort belle polonaise et toute la scène finale, qui est d'un rendu remarquable au point de vue du pathétique et de la passion. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
EUGÉNIE ET LINVAL ou LE MAUVAIS FILS
Opéra-comique en deux actes, musique de Lachnith, représenté au théâtre Montansier, en 1798.
EUPHROSINE ET CORADIN ou LE TYRAN CORRIGÉ
Opéra-comique en trois actes et en vers, livret de François Hoffman, musique de Méhul.
Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 04 septembre 1790, dans une première version en cinq actes, réduite à trois actes dès le 11 septembre 1790.
« Méhul avait vingt-sept ans et luttait encore contre la fortune lorsque Hoffman lui confia le poème d'Euphrosine et Coradin. Le génie du compositeur se révéla tout à coup dans cet ouvrage et ce fut le point de départ de sa brillante carrière. Le duo : Gardez-vous de la jalousie, au deuxième acte, est un chef-d'œuvre d'expression dramatique. Nous transcrivons ici le jugement qu'en portait Grétry : « Le duo d'Euphrosine est peut-être le plus beau morceau d'effet qui existe. Je n'excepte pas même les beaux morceaux de Gluck. Ce duo est dramatique : c'est ainsi que Coradin furieux doit chanter ; c'est ainsi qu'une femme dédaignée et d'un grand caractère doit s'exprimer; la mélodie en premier ressort n'était point ici de saison. Ce duo vous agite pendant toute sa durée ; l'explosion qui est à la fin semble ouvrir le crâne des spectateurs avec la voûte du théâtre. » Quand on sait que les Essais sur la musique, de Grétry, ne sont que l'éloge de la musique de Grétry, on comprend combien cet enthousiasme de musicien pour l'œuvre de son confrère a de valeur. Nous mentionnerons aussi l'air d'Alibour médecin de Coradin, air qui est fort bien traité :
Quand le comte se met à table,
De monseigneur j'observe l'appétit
Et selon qu'il est faible, ou qu'il est indomptable,
Je vois hausser ou baisser mon crédit.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EURÉKA !!!
Opérette-bouffe en un acte, livret d’Alexis Bouvier, musique de Jouffray, représentée aux Folies-Marigny le 06 novembre 1862.
EUROPE GALANTE (L')
Opéra-ballet en un prologue et quatre actes, livret d’A. Houdar de la Motte (1672-1731), musique d'André Campra, représenté à l'Académie royale de musique le 24 octobre 1697.
« Campra étant maître de chapelle de la cathédrale de Paris a fait représenter ses premiers ouvrages sous le nom de son frère. On dit que, s'étant endormi pendant les vêpres, un sous-chantre lui entonna selon l'usage les premiers mots de l'antienne ; Campra, réveillé en sursaut, répondit en chantant ces paroles qui terminent la prière de son Europe galante : Vivis, vivis, gran sultana. Cette anecdote, si elle est vraie, prouve qu'il y a quelque inconvénient à mêler le sacré au profane. La partition de l'Europe galante renferme quelques morceaux de Destouches. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Sujet : 1. Vénus et la Discorde ; 2. la France ; 3. l'Espagne ; 4. l'Italie ; 5. la Turquie.
Interprètes : Mlle Clément (Vénus), Thévenard, basse (Silvandre et Zuliman), Boutelou, ténor aigu (Philène), Mlle Desmatins (Céphise et Zaïde), Chopelet, ténor (don Pedro), Hardouin, basse (don Carlos), Duménil (Ottavio), Mlle Moreau (Olympia), Mlle Le Rochois (Roxane).
Ballet : Balon et Mlles Dufort et Subligny.
Cet opéra-ballet fut accueilli avec une faveur extrême.
Reprises à l'Opéra : 1706, 1715, 1724, 1736, 1747 et 1755. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
EURYANTHE
Opéra romantique allemand en trois actes, livret de Helmina de Chézy, tiré du roman médiéval Histoire de Gérard de Nevers et de la belle et vertueuse Euryanthe de Savoie, musique de Carl Maria von Weber.
Personnages : Euryanthe de Savoie (soprano) ; comte Adolar de Nevers (ténor) ; Eglantine de Puiset (mezzo-soprano) ; le roi Louis VI (basse) ; Rodolphe, chevalier (ténor) ; Berthe (soprano) ; comte Lysiart de Forêt (baryton).
L’action se déroule en France, dans les châteaux de Premery et de Nevers, vers 1110.
Première représentation à Vienne, Kärntnertortheater, le 25 octobre 1823, avec Henriette Sontag (Euryanthe), T. Grünbaum Müller, A. Haizinger, A. T. Forti.
Première représentation en France, à l’Opéra de Paris, le 06 avril 1831, dans une adaptation française de Castil-Blaze, avec MM. Dabadie, Ad. Nourrit, Mmes Damoreau-Cinti (Euryanthe), Dabadie.
Première au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 01 septembre 1857, dans une adaptation française d'Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, avec Mmes Amélie Rey (Euryanthe), Juliette Borghèse (Zarah), Amélie Faivre ; MM. Pierre Jules Michot, Balanqué, Girardot, Joseph-Adolphe Lesage, Gabriel.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 28 en 1857.
« Le sujet du poème, ayant déjà été souvent traité, avait perdu beaucoup de son intérêt. La belle Euryanthe, trahie par une rivale, est abandonnée par son amant à qui elle n'a cessé de rester fidèle. Sur ce livret dépourvu d'incidents dramatiques, Weber a composé une admirable musique qui ne fut que médiocrement comprise, même en Allemagne. L'ouverture, le chœur des chasseurs, d'un rythme si original, le duo de femmes sont des morceaux partout applaudis, souvent bissés. Weber était un penseur. Il cherchait les moyens de s'affranchir des marches harmoniques, des procédés, des usages d'orchestration employés à son époque. Aussi écrivait-il lentement. Euryanthe lui coûta dix-huit mois de travail. Freischütz, Oberon, Preciosa, Euryanthe, tel est, selon nous, l'ordre de mérite des principales partitions de Weber. Castil-Blaze a eu la bonne pensée de faire connaître en France divers opéras étrangers au nombre desquels se trouve Euryanthe. Il a poussé trop loin l'appréhension de déplaire au public, et il s'est trop défié du goût français, en bouleversant l'ordre de la partition originale, en introduisant par exemple des morceaux d'Obéron, la barcarolle, le duo du troisième acte et la marche turque. Une telle représentation n'est qu'un concert ; elle eut lieu, avec un succès fort contesté, le 6 avril 1831, à l'Académie royale de musique. M. et Mme Dabadie, Nourrit et Mme Damoreau dans le rôle d'Euryanthe, interprétèrent cet ouvrage ; mais il le fut plus fidèlement, dans la même année, au théâtre allemand, par Mme Schrœder-Devrient et les choristes allemands, qui ont conservé encore la tradition de cette musique d'un caractère sombre, énergique, quelquefois bizarre, toujours digne d'être étudiée par les hommes intelligents.
MM. de Saint-Georges et de Leuven ont refait un nouveau livret pour le Théâtre-Lyrique, où a eu lieu la première représentation d'Euryanthe, le 1er septembre 1857. Ils ont repris la donnée d'un vieux roman de la Bibliothèque bleue. Elle est naïve et presque brutale. La belle Euryanthe est fiancée à son amant, le chevalier Odoard. Ce dernier a pour rival le traître Reynold. Une Egyptienne nommé Zara, qu'Odoard a ramenée de la Palestine, est jalouse d'Euryanthe. Elle est magicienne et devineresse, possède toutes sortes de charmes, excepté celui qui la ferait aimer de son maître. Elle révèle à Reynold un secret dont il se fera une arme contre l'honneur d'Euryanthe. Elle lui apprend que la jeune fille porte au-dessous du sein l'empreinte d'une églantine. Ce détail un peu risqué a déjà été mis en œuvre au théâtre. C'est une violette dont l'héroïne, dans l'opéra de Carafa, porte la marque. Pour convaincre Reynold, Zara découvre Euryanthe couchée et profondément endormie, ce qui n'était pas nécessaire. Le traître n'a pas honte de fournir, comme une preuve de ses relations avec Euryanthe, la connaissance de ce détail caché, et cela en présence d'un tribunal de trente chevaliers. Ici les bienséances ont été omises par les auteurs. Euryanthe se trouble, Odoard la croit coupable ; elle est couverte d'opprobre et en proie aux invectives de tout le chœur. Odoard, sans être complètement revenu de son erreur, se fait néanmoins le champion de cette pauvre fille, et provoque Reynold. Celui-ci reçoit de Zara une épée magique ; mais, au n'ornent où il va s'en servir contre son adversaire, la perfide Egyptienne, pour sauver les jours d'Odoard qu'elle aime, avoue sa faute. L'innocence d'Euryanthe est proclamée. Il y a dans la pièce française des personnages épisodiques qui divertissent le public par leurs lazzi ; mais c'est encore là une nouvelle atteinte portée au caractère de la musique de Weber, qui ne comporte nullement l'élément comique. En suivant l'ordre de l'édition française, celle qui de nos jours est seule représentée, nous indiquerons sommairement les morceaux les plus saillants. La romance d'Odoard a trois couplets dans l'œuvre originale, et ils sont accompagnés d'une manière différente. On a supprimé le dernier au Théâtre-Lyrique. La mélodie en est expressive et gracieuse. Dans la scène du défi des chevaliers rivaux se détache une phrase magnifique qui sert de début à l'ouverture. La cavatine chantée par Euryanthe est le chef-d'œuvre de la partie vocale de cet opéra. Rien n'égale la suavité rêveuse, la mélancolie charmante de ce morceau. Le duo d'Euryanthe avec Zara, et le finale du premier acte sont aussi remarquables. Le duo d'Odoard et d'Euryanthe, au second acte, est très beau ; mais la scène dans laquelle les chevaliers reprochent à Euryanthe son déshonneur apparent est plus que faible, et n'offre qu'une suite d'effets heurtés et violents. Le troisième acte renferme le célèbre chœur des chasseurs, une des plus belles inspirations de Weber, et une jolie ronde en la majeur avec un refrain en chœur qui est le pendant de celle de Freischütz. Il existe une traduction exacte de l'Euryanthe allemande, par M. Maurice Bourges. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
[Opéra, 06 avril 1831] « Castil-Blaze avait introduit dans cet ouvrage la barcarolle, le joli duo et la marche d'Obéron, et Mme Damoreau y plaça dans le 3e acte un air de Meyerbeer. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
« La première représentation d'Euryanthe fut donnée à Vienne, le 25 octobre 1823. C'est une œuvre d'un ordre très élevé, mais qui n'a jamais pu prendre au théâtre la place qui lui semblait réservée. L'inanité du livret (signé d'une dame de Chézy) a toujours entravé son heureuse destinée. L'ouverture, le premier finale et le chœur des chasseurs ont cependant et toujours figuré avec honneur au programme des concerts. — Ce n'est pas qu'on n'ait essayé de refaire ce malencontreux livret. Castil-Blaze donna, le 6 avril 1831, une Euryanthe de sa façon à l'Opéra. Il y avait introduit plusieurs morceaux d'Obéron (la barcarolle, la marche turque, etc.). Mais l'expérience ne réussit qu'à moitié, en dépit des chanteurs, qui avaient nom : Nourrit, Dabadie, Mme Damoreau. — Le 14 juin de la même année, la troupe allemande de Rœkel chanta Euryanthe à la salle Favart. — Quant à l’Euryanthe du Théâtre-Lyrique, la pièce en avait été entièrement renouvelée avec des éléments empruntés à Gérard de Nevers, roman du comte de Tressan. Elle était d'une audition possible tout au moins. Cependant on reprocha aux auteurs-arrangeurs d'y avoir introduit deux espèces de pitres dont les lazzi détonaient sur cette épopée chevaleresque aux couleurs tragiques. — L'Invitation à la valse, servant de thème au ballet, n'était pas non plus en situation dans un drame dont l'action se passe au moyen âge. — Lorsqu'en 1844 les restes de Weber, rapportés de Londres, furent inhumés à Dresde, M. Richard Wagner arrangea pour la cérémonie une symphonie funèbre qui était une mosaïque des principaux motifs d'Euryanthe. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
EUTHYME ET LYRIS
Opéra en un acte, paroles de Boutillier, musique de Désormery, représenté par l'Académie royale de musique le 1er octobre 1776. Cet ouvrage eut vingt-six représentations, ce qui était un succès à une époque où l'on jouait les œuvres immortelles de Gluck.
ÉVA
Drame lyrique en deux actes et en prose, livret d’Adolphe de Leuven et Brunswick, musique de Pier Antonio Coppola, arrangée par Narcisse Girard. Création à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 09 décembre 1839 avec Gustave Roger (Gustave).
Le sujet est imité de Nina ou la Folle par amour, opéra de Marsollier et de Dalayrac. Eva, jeune Suédoise, a perdu la raison à la vue de son fiancé mourant dans un combat contre les Russes. La scène se passe sous Charles XII. Mais, comme dans Nina, le défunt n'est pas mort, et le colonel Gustave vient rendre la raison à la pauvre insensée. Cet ouvrage se compose musicalement des fragments de Nina o la pazza per amore, opéra semi-séria en deux actes écrit à Rome par Coppola en 1835, et représenté dans toute l'Europe avec un grand succès. Girard, qui fut depuis l'habile chef d'orchestre de l'Opéra et de la Société des concerts, fut chargé alors d'en former une pièce française pour les débuts de Mme Eugénie Garcia, qui y obtint un grand succès comme cantatrice, tandis que la musique de Coppola fut assez étourdiment vilipendée par la presse entière.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉVANGÉLINE
Légende acadienne en un prologue, quatre actes et un épilogue, livret de Louis de Gramont, Georges Hartmann et André Alexandre, tirée du poème de Henry Wadsworth Longfellow, musique de Xavier Leroux.
Création à la Monnaie de Bruxelles le 28 décembre 1895 avec Mmes Jane Mérey (Evangéline), Armand (Dahra), Mlles Milcamps (un pâtre), Korsoff (une jeune Acadienne), MM. Bonnard (Gabriel), Gilibert (Basile), Cadio (Bénédict), Dinard (un officier anglais).
ÈVE
Mystère en trois actes, paroles de Louis Gallet, musique de Jules Massenet. Création aux Concerts Lamoureux le 18 mars 1875. => fiche technique
ÉVÉNEMENTS IMPRÉVUS (LES)
Comédie en trois actes, mêlée d'ariettes, livret de Thomas d'Hèle, musique de Grétry, créée à Versailles, Théâtre de la Cour, le 11 novembre 1779. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 13 novembre 1779. Ce fut la dernière production de l'infortuné littérateur, mort jeune, et dont le caractère bizarre a été dépeint par Grétry d'une manière intéressante dans ses Essais sur la musique. D'Hèle avait fait pour son ami les poèmes du Jugement de Midas et de l'Amant jaloux. La partition, qui n'est pas des meilleures, renferme deux airs qui ont obtenu un certain succès ; celui de Philinte : Qu'il est cruel d'aimer, et celui du marquis de Versac : Dans le siècle où nous sommes.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
ÉVÉNEMENTS IMPRÉVUS (LES)
Comédie en trois actes, mêlée d'ariettes, paroles de d'Hèle, musique de I.-G. Ferrari, représenté au théâtre Montansier vers 1794. C'est la même pièce qui avait été mise en musique par Grétry.
ÉVENTAIL (L')
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Barbier et Michel Carré, musique d'Ernest Boulanger. Création à l'Opéra-Comique le 04 décembre 1860. => détails
EXCELLENTE AFFAIRE
Opérette en trois actes, livret de Charles Clairville, Henri Bocage, de Thuisy et Worms, musique de Léon Vasseur, représentée aux Folies-Dramatiques le 22 février 1899.
EXEMPLE (L')
Opérette en un acte, livret d'Adolphe Jaime, musique d'Eugène Moniot, représentée aux Bouffes-Parisiens le 01 janvier 1873.
EXIL DE ROCHESTER (L') ou LA TAVERNE
Opéra-comique en un acte, livret de Charles Moreau de Commagny et Henri-François Dumolard, musique de Raphaël Russo. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 28 novembre 1828 avec Mmes Pradher (Mathieu Prior), Eugénie Rigaut (Jenny), MM. Augustin Lemonnier (Roschester), Boulard (Dorset), Auguste Huet (le Prince Noir), Génot (Jackson), Féréol (M. Sotman). => livret
EXILÉ (L')
Opéra-comique en deux actes, musique de De Pellaert, représenté à Bruxelles en 1827.
EXPIATION DE SAVELÉ (L’)
Drame lyrique en cinq actes, paroles de Mme Henry Gréville, musique de M. Sinsoilliez, représenté au Grand-Théâtre de Lille le 18 janvier 1881.
EXPLOSION (L’)
Opérette en un acte, livret de M. Jouhaud, musique de Georges Douay, représenté aux Bouffes-Parisiens en novembre 1877.
EXTASE (L')
Vaudeville en trois actes, paroles de Lockroy et Auguste Arnould, musique d'Alexandre Pierre Joseph Doche, représenté au théâtre du Vaudeville le 23 janvier 1843. => livret
Le somnambulisme a fourni le sujet de la pièce. Une jeune fille somnambule s'est éprise dans son état extatique d'un jeune homme, Rodolphe Verner, qui seul peut la guérir du mal qui la dévore. Son père se met à la recherche de ce héros rêvé, et le découvre. Quoique cette pièce ait été jouée au Vaudeville, elle appartient au genre de l'opéra-comique par le nombre des morceaux de musique qu'on y a exécutés et par leur importance. La petite ouverture et le chœur des chasseurs ont été remarqués.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
EXTRAVAGANCES DE LA VIEILLESSE (LES)
Opéra en un acte, musique de Gresnick, représenté au théâtre Montansier, à Paris, en 1796.