ŒUVRES LYRIQUES FRANÇAISES
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
N
NABAB (LE)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges, musique de Fromental Halévy. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 01 septembre 1853, avec Mmes Caroline Miolan-Carvalho (Dora), Andréa Favel (Corilla) ; MM. Couderc (Lord Evendale), Ponchard (Arthur), Mocker (le baronnet Henri Clifford), Bussine (Toby), Lejeune (un domestique de Lord Evendale).
« Ce nabab est un Anglais, lord Evandale, qui habite Calcutta, et qui a pris en dégoût l'existence. Un docteur de ses amis, Clifford, le guérit de son spleen en le débarrassant de sa femme, qui se trouve être la sienne propre, et en lui faisant quitter sa vie oisive pour mener celle d'un ouvrier. Mylord Evanda le fabrique des cigares et gagne 5 schellings par jour à ce métier. En outre, il devient amoureux de la jeune Dora, pupille de son patron. Il est difficile d'imaginer un conte plus invraisemblable et moins musical. Cependant M. Halévy lui a consacré ou plutôt sacrifié une partition assez riche en heureux motifs. La cavatine de Dora : Léger navire ; la chanson à boire de Clifford : Mes amis, puisqu'il faut que l'on succombe ; la chanson en l'honneur du tabac, sont de jolis morceaux. Ceux qui suivent sont moins heureux. Il y a surtout une ballade galloise complètement ridicule : c'est une erreur d'un homme d'esprit. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NABUCHO
Opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux, livret d’Albert Vanloo et Eugène Leterrier, musique d’Auguste de Villebichot, représenté aux Folies-Nouvelles le 13 septembre 1871.
NADIA
Opéra-comique en un acte, livret de Paul Milliet, musique de Jules Bordier, représenté pendant la saison d'Opéra-Populaire du théâtre du Château-d'Eau, le 25 mai 1887. Jules Bordier, mort prématurément en 1895, était le fondateur et le président de la très intéressante Association artistique d'Angers, qui a donné plus de quatre cents concerts, et pendant quinze ans a rendu des services signalés et éclatants à la musique et aux musiciens français.
Première à la Monnaie de Bruxelles le 18 janvier 1889 avec Mmes Gandubert (Nadia), Legault (Marfa), Walter (Prascovia), MM. Gandubert (Yvan), Rouyer (Bilbassof).
NADIR ET SÉLIM
Opéra-comique en trois actes, livret de Justin Gensoul, musique d’Henri Romagnesi. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 27 juillet 1822.
« Le poème est un véritable opéra-comique, et, sauf les traits d'esprit abondamment semés dans le dialogue, une conception uniquement destinée a faire briller le compositeur. M. Romagnesi a complètement rempli à cet égard ses obligations envers le poète ; sa musique pleine de grâce et de mélodie, lui a mérité les suffrages de son nombreux auditoire ; c'était son début au théâtre. Il faut espérer qu'il ne s'en tiendra pas là, et qu'il nous fournira bientôt d'autres occasions de l’applaudir. »
[Almanach des spectacles, 1823]
NADIR ou L’ORPHELIN D’AFRIQUE
Opéra en un acte, musique de Van Haesdonck, représenté à Termonde le 01 février 1807.
NADIR ou LE DORMEUR ÉVEILLÉ
Opéra en trois actes, musique de Lemoyne, entré en répétition, et non représenté par suite de l'incendie du magasin de décors de l'Opéra, en 1787.
NAÏDA
Opéra en trois actes, livret d'Henri de Saint-Georges et Léon Halévy, musique de Friedrich von Flotow, représenté à Saint-Pétersbourg le 11 décembre 1865, puis en italien au théâtre Manzoni, de Milan, en juin 1873.
Écrit sur un livret français de Saint-Georges et Léon Halévy, cet ouvrage avait été conçu en vue de l'Opéra de Paris et reçu à ce théâtre depuis 1854. Je ne saurais dire comment et par suite de quelles circonstances les auteurs ne purent parvenir à l'y faire représenter ; toujours est-il que le compositeur, lassé d'attendre, finit par se déterminer à faire traduire le livret de Naïda en italien et à faire jouer son opéra à Milan, où il n'obtint d'ailleurs qu'un succès à peu près négatif.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NAÏL
Drame lyrique en trois actes et quatre tableaux, livret de Jules Bois, musique d'Isidore de Lara, représenté au Théâtre-Lyrique de la Gaîté le 22 avril 1912 avec Mme Marguerite Mérentié (Naïl), MM. Salignac (Hadyar), Raymond Boulogne (l'émir), sous la direction d'Auguste Amalou.
« Aussi bien au point de vue du choix du milieu que de l'intrigue, Naïl, de M. Jules Bois, apparaît des plus favorables à la musique. L'action qui met en scène des mœurs et coutumes arabes nous fait assister à un conflit de passion entre un émir et un rebelle pour une courtisane issue de la célèbre tribu des Ouled-Naïl, d'où le nom de l'héroïne. Mouvementée, dramatique, colorée, cette action se déroule en situations violentes, aptes à déterminer les élans lyriques et les accents pathétiques.
Au premier acte, dans tout le joyeux tumulte d'une foule aux costumes bigarrés encombrant la place publique, nous voyons l'émir déclarer son amour à la captivante Naïl. Elle l'écoute en souriant, car, tout en étant flattée des hommages du chef, elle réserve ses faveurs au séduisant banni, à l'ardent rebelle, au beau ténébreux qui répond au nom vibrant d'Hadyar.
Enflammé par le manège de l'astucieuse coquette, l'émir, cherchant à l'allécher, lui promet un superbe collier de sequins, et il lit dans les veux de la belle que ce cadeau n'obtiendra point un accueil désobligeant...
L'émir parti, survient en coup de vent, sur un cheval lancé à toute vitesse, et alors que le simoun fait rage, le beau ténébreux, le bien-aimé Hadyar.
Les deux amoureux commencent par épancher en flots mélodieux l'ivresse qui déborde de leur cœur, puis, comme arrive le moment où Naïl doit se rendre au café maure pour se livrer à ses danses accoutumées, ils ne peuvent se résoudre à se séparer tout à fait, et Naïl décide Hadyar à se cacher chez erre, l'assurant qu'elle ne tardera pas à venir le retrouver.
Toutefois, après le départ de Naïl, des propos surpris par Hadyar — qui épie les bruits de la rue — lui font craindre que Naïl ne prête une oreille trop complaisante aux galanteries de l'émir. La jalousie le ronge, il ne peut résister aux soupçons qui le harcèlent : il ira, lui aussi, au café maure, pour se rendre compte de la conduite de Naïl.
C'est dans ce café maure que nous introduit le second acte.
De nombreux spectateurs assistent, au lever du rideau, à des divertissements variés. Naïl chante et danse. Son succès s'affirme considérable ; on lui prodigue les éloges. L'émir s'approche d'elle et lui remet le collier. Puis, quand le spectacle est terminé et qu'il ne reste plus personne, l'émir vient renouveler à Naïl ses propositions et se montre de plus en plus pressant. Juste à cet instant, surgit Hadyar, qui provoque l'émir. Un duel au sabre s'engage entre eux, mais Hadyar est prévenu qu'on le recherche. On sait qu'il est revenu d'exil et on le poursuit. L'émir déclare qu'il lui facilitera sa fuite, si Naïl consent à l'écouter et à le suivre. Naïl refuse, elle préfère partager le sort d'Hadyar. L'émir, magnanime, proclame alors que, quoi qu'il en puisse être, il protégera la retraite de son rival. Toutefois, il ajoute que, dès qu'Hadyar sera hors d'atteinte, il ira le trouver pour le combattre. Hadyar et Naïl s'enfuient, et, lorsqu'un détachement militaire vient pour s'emparer d'eux, l'émir répond à l'officier qu'il prend sur lui la responsabilité de la poursuite et qu'à la tête de sa troupe il fera au banni une chasse acharnée et impitoyable.
Hadyar et Naïl ont été chercher refuge dans les solitudes qui avoisinent le désert. Ils vivent là entourés de compagnons dévoués. Mais l'émir les a dépistés. Il se présente avec de nombreux cavaliers. Hadyar et les siens sont vaincus. Naïl s'empoisonne pour ne pas tomber vivante entre les mains du rival de celui qu'elle aime. Quant à Hadyar, il périt supplicié dans les pires tortures, victime de la vengeance implacable de l'émir.
Certes, ainsi que je l'ai dit plus haut, ce sujet convenait parfaitement à la musique. Malheureusement, pour permettre au musicien de donner libre cours à ses effusions mélodiques, M. Jules Bois s'est trouvé amené à présenter son œuvre dans une suite de brillants tableaux au lieu de concentrer l'action et de la développer en profondeur par une étude pénétrante des caractères permettant de mettre en valeur l'idée dominante qui l'avait guidé dans son travail. Il y a lieu, je crois, d'observer que le tempérament de son collaborateur musical ne lui laissait pas une complète liberté d'allures et l'obligeait même à agir comme il l'a fait. L'organisation musicale de M. Isidore de Lara le pousse, en effet, davantage vers les formes lyriques qui favorisent l'afflux mélodique en quelque sorte et prêtent aux grands ensembles vocaux. Force est alors au librettiste de réserver un certain nombre d'espaces et d'arrêter l'action contre toute vraisemblance. Ce défaut est surtout sensible dans toute la seconde moitié du deuxième acte. Puis, au troisième acte, aussi bien Naïl qu'Hadyar mettent un temps beaucoup trop considérable à passer de vie à trépas... Il est certain que si M. Jules Bois avait écrit sa pièce sans avoir à se préoccuper d'une collaboration musicale, elle eût beaucoup gagné au point de vue de l'unité et de la puissance. Ici, on peut dire que c'est le librettiste qui a été gêné dans son essor par les nécessités musicales. Il est bien rare, hélas ! qu'on soit appelé à faire semblable constatation et à formuler à cet égard un regret...
La mise en scène est des plus remarquables. Les décors et les costumes sont artistement combinés ; la foule est constamment agissante et se dispose en groupes harmonieux.
L'interprétation des principaux rôles, confiée à Mlle Mérentié (Naïl), MM. Salignac (Hadyar) et Boulogne (l'émir), ne peut récolter que des éloges. On connaît, en effet, le charme vocal de Mlle Mérentié, l'énergie pathétique de M. Salignac et la superbe qualité du généreux organe de M. Boulogne. Aussi, ces artistes ont-ils été très fêtés, de même que ceux de l'orchestre, dirigés avec maîtrise par M. Amalou. »
(Albert Dayrolles, les Annales, 28 avril 1912)
NAÏLA
Conte lyrique en trois actes, livret de Maurice Léna, musique de Philippe Gaubert.
Création à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 08 avril 1927 (répétition générale publique le 06 avril à 14h) ; décors de Georges Mouveau (1er et 3e actes) et René Piot (2e acte) ; mise en scène de Pierre Chereau.
Mmes NESPOULOUS (Naïla), LAPEYRETTE (Féridjé).
MM. THILL (Rahman), ROUARD (Kadour), MADLEN, GILLES et DELBOS (3 Prêtres).
Au 2e acte, danses réglées par Mme Bronislava NIJINSKA, dansées par Mlles Y. FRANCK, MORENTE, BOURGAT et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
5e à l’Opéra, le 2 mai 1927 avec les créateurs, sauf M. GUYARD (2e Prêtre).
5 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
NAIN (LE)
Opérette bouffe en un acte, livret d'Etienne Tréfeu, musique d’Emile Ettling, représentée à Paris, théâtre de la Tertulia, le 19 novembre 1872.
NAIN DU HASLI (LE)
Légende féerique en trois actes, livret d’Henri Cain et Daniel Baud-Bovy, musique de Gustave Doret, représentée à Genève en 1908.
NAÏS
Opéra-ballet en trois actes, livret de Cahusac, musique de Jean-Philippe Rameau, représenté à l'Académie royale de musique le 22 avril 1749, avec Mlle Fel (Naïs), Jélyotte (Neptune), Person (Palémon), Chassé (Télénus), Poirier, Lepage, Mlles Coupée et Puvignée ; ballets par l'élite des sujets de la danse.
« Après la guerre de la succession d'Autriche, la paix venait de rendre le calme à l'Europe. Aussi le prologue, intitulé l'Accord des dieux, célèbre cette paix si désirée des peuples. On y voit les Titans vaincus par Jupiter et par les autres dieux. Le poème proprement dit a pour sujet l'amour de Neptune pour la nymphe Naïs, qui donna son nom aux naïades. Les jeux isthmiques, institués en l'honneur du dieu, donnèrent lieu à un beau spectacle. Cahusac, alors secrétaire du comte de Clermont et plus tard pensionnaire de Charenton, écrivit sept pièces pour Rameau : les Fêtes de Polymnie, les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour, Zaïs, Naïs, Zoroastre, la Naissance d'Osiris, Anacréon, la Fête de Pamilie ou la Naissance d'Osiris. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cet opéra-ballet fut composé pour fêter la paix d'Aix-la-Chapelle. Le prologue, intitulé l'Accord des Dieux, représente les Titans vaincus et se terminait par un quadrille des Peuples de la Terre.
Reprise : 1764.
L'ouverture pittoresque de cet opéra est une des innovations de Rameau. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NAISSANCE D'ARLEQUIN (LA) ou ARLEQUIN DANS UN ŒUF
Opéra-féerie en cinq actes, paroles de Hapdé, musique de François Foignet fils, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 15 juillet 1803. Le jeune Foignet, qui était directeur de ce théâtre, et qui joignait aux talents du compositeur ceux d'un comédien aimable et d'un chanteur plein d'agrément, remplissait dans cet ouvrage le rôle d'Arlequin, rôle à travestissements, dans lequel il changeait neuf fois de personnage et de costume. La Naissance d'Arlequin, montée avec beaucoup de goût et un grand luxe de mise en scène, obtint un éclatant succès et fournit une série de plus de cent représentations consécutives. Kotzebue, racontant les visites qu'il faisait alors à nos théâtres et parlant de celui des Jeunes-Artistes, écrivait ceci : « J'y ai vu la Naissance d'Arlequin ou Arlequin dans un œuf, et si bien exécuté, que même dans les grandes villes d'Allemagne, une telle pièce, ainsi rendue, aurait attiré beaucoup de monde. L'Arlequin m'a étonné par l'adresse et la vivacité qu'il met dans ses transformations à vue. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NAISSANCE D'OSIRIS (LA) ou LA FÊTE DE PAMILIE
Opéra-ballet, livret de Cahusac, musique de Jean-Philippe Rameau, représenté à Versailles en 1751, et à l'Académie royale de musique en 1754.
NAISSANCE DE BOIELDIEU (LA)
Scène lyrique, paroles de Frédéric Deschamps, musique de Camille Caron, exécutée à Rouen, sur le théâtre des Arts, pour l'anniversaire de la naissance de Boieldieu, le 15 décembre 1866. Interprètes : Mlle Olivier et M. Soto.
NAISSANCE DE LA LYRE (LA)
Conte antique en un acte et trois tableaux, livret de Théodore Reinach, musique d’Albert Roussel.
Créé à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 01 juillet 1925 (répétition générale publique le 30 juin). Décors de Legueult, Brianchon, Chevalier et Oudot. Mise en scène de Pierre Chereau.
Mmes Jeanne DELVAIR (la Nymphe Kylléné), DENYA (la petite Hermès).
MM. RAMBAUD (Apollon), FABERT (Silène), Georges RÉGIS et ERNST (2 Choreutes).
Danses réglées par Mme Bronislava NIJINSKA, dansées par Mlle DE CRAPONNE et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
9e à l’Opéra, le 9 novembre 1925, avec les créateurs, sauf Mme Vera KORENE (la Nyphe Kylléné).
9 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Hermès a dérobé les boeufs d'Apollon ; Silène conduit ce dernier jusqu'à la grotte de la nymphe Kylléné ; c'est là que sont cachés les boeufs. Apollon pardonne à Hermès à la condition que celui-ci lui donne la lyre qu'il a construite avec les dépouilles de deux boeufs. Cette histoire n'est pas extrêmement passionnante ; mais M. Albert Roussel, musicien parfait, a écrit sur le poème une partition originale et savante. »
(Larousse Mensuel Illustré, août 1925)
NAISSANCE DE VÉNUS (LA)
Opéra en cinq actes, avec un prologue, livret de l'abbé Pic, musique de Colasse, représenté à l’Académie royale de musique le mardi 01 mai 1696.
« Il ne fut pas bien accueilli. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NAISSANCE DE VÉNUS (LA)
Scène mythologique, livret de Paul Collin, musique de Gabriel Fauré (1882), représentée à Paris par la Société chorale d’amateurs de Guillot de Sainbris, le 08 mars 1883.
NANETTE ET LUCAS ou LA PAYSANNE CURIEUSE
Comédie en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, livret de Nicolas-Etienne Framery, musique du chevalier d'Herbain. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 14 juin 1764.
NANINE, SŒUR DE LA REINE DE GOLCONDE
Pastorale en trois actes, en ariettes et en vaudevilles, paroles de Desfontaines, musique de Rodolphe, représentée à Fontainebleau en 1773.
NANTILDE ET DAGOBERT
Opéra en trois actes, musique de Jean-Joseph Cambini, représenté au théâtre Louvois en 1791.
NARCISSE
Pièce en un acte mêlée de danses et de musique, paroles de Montorcier, musique de Rigade, représentée à l'Ambigu-Comique vers 1775.
NARCISSE
Idylle antique pour solo et chœur, livret de Paul Collin, musique de Jules Massenet (1877). => fiche technique
NATALIE ou LA FAMILLE RUSSE
Opéra en trois actes, paroles de Guy, musique de Reicha, représenté à l'Académie royale de musique le 30 juillet 1816.
« Reicha n'éprouva que des échecs lorsqu'il aborda la scène lyrique. Cagliostro était tombé à l'Opéra-Comique en 1810. Sapho, qu'il donna plus tard à l'Opéra, eut le même sort. L'habile professeur prit sa revanche dans la musique instrumentale. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« La musique de cet opéra parut glaciale, quoique chantée par Nourrit, Lays, Dérivis, Mme Branchu (Natalie) et Mlle Grassari (Alexis). »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NATIONS (LES)
Ode mêlée de divertissements et de danses. Livret de Théodore de Banville. Musique d'Adolphe Adam.
Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le mercredi 06 août 1851. Divertissement d'Arthur Saint-Léon. Décor de Despléchin.
Mmes Laborde (la France), Elisa Masson (l'Angleterre), MM. Louis-Henri Obin (le Travail), Chapuis (le Commerce).
« Cette pièce de circonstance, véritable cantate scénique, fut composée à l'occasion de la visite du lord-maire de Londres à Paris. — On y admira un décor de Despléchin représentant le Palais de cristal.
Écrite en cinq jours, Ad. Adam introduisit dans cette aimable improvisation le joli air de la Rose de Péronne, que chantait si bien Mme Damoreau, et plusieurs morceaux de ses charmants ballets. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NAUFRAGE (LE) ou LA POMPE FUNÈBRE DE CRISPIN
Comédie en un acte, en vers, avec un divertissement, paroles de Lafont, musique de Gilliers, représentée au Théâtre-Français le 14 juin 1710. Le fond de cette pièce est tiré des Mille et une nuits.
NAUFRAGE AU PORT À L'ANGLAIS (LE) ou LES NOUVELLES DÉBARQUÉES
Comédie en trois actes, en prose, avec un prologue et des divertissements, paroles d’Autreau, musique de Mouret, représenté à la Comédie-Italienne le 25 avril 1718. Ce fut la première comédie française qui ait été représentée aux Italiens. Elle y réussit pleinement.
NAUFRAGE COMIQUE (LE)
Opéra-comique en deux actes, musique de Blangini, représenté à Cassel en 1812.
NAUFRAGE DE LA MÉDUSE (LE)
Opéra en quatre tableaux, paroles des frères Cogniard, musique de Friedrich von Flotow et Pilati, représenté sur le théâtre de la Renaissance le 31 mai 1839. La rivalité de deux marins, la fête du Tropique, le naufrage, la scène du radeau, le retour, sont les épisodes de cet ouvrage très dramatique qui a obtenu un certain succès. Nous signalerons l'air de basse : Mon père m'embrassant, vous étiez près de lui ; la Prière de la Croix, pour ténor : Toi, ma seule providence ; l'air de la fiancée : Urbain, pardonne-moi, et le cantique : Mon Dieu, que ta bonté divine. Mme Clary, Hurteaux et Joseph ont interprété cet ouvrage.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NAUSICAA
Opéra en deux actes, livret de René Fauchois, musique de Reynaldo Hahn.
Création à l'Opéra de Monte-Carlo le 13 avril 1919, avec Mmes Marthe DAVELLI (Nausicaa), Marie-Louise DUBOST (Pallas), MM. Robert COUZINOU (Ulysse), Marcel JOURNET (le Roi), sous la direction de Léon JEHIN.
Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 18 juin 1923. Mise en scène d'Albert Carré. Décors de Lucien Jusseaume. Costumes de Marcel Multzer.
Mmes Marthe DAVELLI (Nausicaa), Mathilde CALVET (Pallas), FERRAT — débuts — (la Reine), Antoinette RÉVILLE (Eglé), Marthe COIFFIER (Chloris), Germaine EPICASTE (Daphné).
MM. Henri ALBERS (Ulysse), Félix VIEUILLE (le Roi), Eugène DE CREUS (l'Aède), DONVAL et THIBAULT (2 serviteurs).
Ballet réglé par Mme STICHEL, dansé par Mlle Simone ROSNE, Gina LUPARIA et les Dames du Corps de ballet.
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
4 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
« Le librettiste a suivi la vieille légende grecque. Nausicaa s'éprend d'Ulysse naufragé. Celui-ci, amené près du roi, est reconnu. Mais il ne cède pas au charme de la jeune fille, et reprend son voyage pour aller retrouver son épouse fidèle, Pénélope. La partition, écrite par Reynaldo Hahn sur ce sujet connu, avait déjà été jouée à Monte-Carlo en 1919, puis à Bordeaux, Liège et Nice. Elle est extrêmement nuancée et agréable, mais elle manque peut-être un peu d'accent ; elle est plus du mélodiste qui a orné les poésies de Verlaine d'une musique charmante, que d'un compositeur dramatique : aussi, cause-t-elle une impression un peu monotone. »
(Larousse Mensuel Illustré, août 1923)
NAVARRAISE (LA)
Épisode lyrique en deux actes, livret de Jules Claretie et Henri Cain, musique de Jules Massenet. Création au Covent Garden de Londres le 20 juin 1894. Première à l'Opéra-Comique le 03 octobre 1895. => fiche technique
NE TOUCHEZ PAS À LA REINE !
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène Scribe et Gustave Vaez, musique de Xavier Boisselot. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 16 janvier 1847, mise en scène d’Henri, avec Mmes Louise Lavoye (la Reine de Léon), Léocadie Lemercier (Estrella), Honorine (un Page) ; MM. Audran (Don Fernand d'Aguilar), Hermann-Léon (Don Fadrique, le régent), Achille Ricquier (Maximus).
« L'action est tout à fait invraisemblable. Une jeune reine de Léon refuse de donner la main à un roi d'Aragon, parce qu'elle lui préfère un bel inconnu qui l'a sauvée d'une chute de cheval au milieu des bois, premier oubli de l'étiquette que Scribe transforme en attentat : d'autres marques de familiarité moins innocentes compromettent le héros de la pièce don Fernand d'Aguilar et le régent lui-même. Tous deux, convaincus d'avoir effleuré de leurs lèvres la main de la reine, doivent subir le dernier supplice, puisqu'il n'y a pas de roi pour leur faire grâce. Dans de telles conjonctures, don Fernand, qui d'ailleurs est d'un sang royal, épouse la reine, se fait grâce à lui-même ainsi qu'au régent, son adversaire. Les détails comiques que les auteurs ont mêlés à la donnée principale de la pièce ont surpris quelque temps la faveur du public. Les accès de jalousie de maître Maximus, argentier de la cour, amusaient beaucoup le parterre. On doit remarquer toutefois que les pièces qui demeurent au théâtre sont celles dont l'idée est simple et vraie, et que les livrets de Scribe, où l'esprit anime les détails sans qu'on s'intéresse véritablement au sort des personnages, ont déjà perdu en partie leur effet dramatique. Les ingénieux accessoires ont vieilli, et l'invraisemblance, dépouillée de ce qui la dissimulait, en rendra bientôt la représentation peu attrayante. La partition de M. Xavier Boisselot est une œuvre consciencieuse et distinguée. Elle débute par des couplets spirituellement dialogués entre Maximus et sa femme :
Ne touchez pas à la reine,
C'est la charte souveraine,
Et le moindre oubli vous mène
Droit au trépas !
De loin toujours on l'admire,
La charte alors devrait dire,
A l'amour comme au zéphyr,
N'y touchez pas.
Dans le récit et la romance qui suivent, don Fernand raconte son entrevue avec la reine dans la forêt. La facture en est travaillée, symphonique et l'expression poétique. Un bon trio plein de vivacité scénique termine agréablement ce morceau. Nous signalerons encore dans le premier acte un duo distingué entre le régent et Estrella, et un chœur délicieux : Reine à qui la beauté fait une double royauté. Les morceaux saillants du second acte sont le duo du conseil et l'air chanté par Fernand pendant le sommeil de la reine. Le troisième acte débute par un grand air de prima donna : l’Effroi que je combats de mon âme s'empare, chanté avec talent par Mlle Lavoye, et vivement applaudi. La suite de la pièce se déroule sur des dessins d'accompagnement d'une mélodie claire et toujours de bon goût. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NÉGOCIANT DE BOSTON (LE)
Comédie mêlée de musique en un acte, livret de Lœillard d’Avrigny et Jean-Elie Dejaure, musique de Louis-Emmanuel Jadin. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 23 mars 1796.
NÉGOCIANT DE HAMBOURG (LE)
Opéra-comique en trois actes, livret de Jean-Baptiste-Charles Vial et Révéroni Saint-Cyr, musique de Rodolphe Kreutzer. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 15 octobre 1821 avec Auguste Huet.
« Succès d'estime. » [Almanach des spectacles, 1822]
NÈGRE DE LA PORTE SAINT-DENIS (LE)
Opérette en un acte, livret de Hermil (dit Milher) et Numès, musique de L.-C. Desormes, représentée à l’Eldorado en 1883.
NÈGRE DE MADAME (LE)
Opéra-comique en un acte, livret d’Alfred Duprez, musique de Théodore Ritter, représenté dans la salle Beethoven le 09 juillet 1858. Chanté par Legrand, Eugène Fauvre, Mlle Claire Grangé.
NÈGRE PAR AMOUR (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Claude Godard d’Aucour de Saint-Just, musique d’Armand de Villeblanche. Création sur l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 22 février 1809.
NÉGRESSE (LA) ou LE POUVOIR DE LA RECONNAISSANCE
Opéra-comique en deux actes, livret de Pierre-Yvon Barré et Jean-Baptiste Radet, musique parodiée de divers compositeurs arrangée par C. François Lescot. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 15 juin 1787.
NEIGE (LA) ou LE NOUVEL EGINHARD
Opéra-comique en quatre actes, livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne, musique d'Esprit Auber.
Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 08 octobre 1823, sous la direction de François Pasdeloup, avec Mmes Pradher (la princesse Louise de Souabe), Eugénie Rigaut (Mlle de Wedel), Desbrosses (la comtesse de Drakenback) ; MM. Darancourt (le grand-duc de Souabe), Auguste Huet (le prince de Neubourg), Ponchard (le comte de Linsberg), Duvernoy (le marquis de Valborn), Vizentini (Wilhem), Granger (un Valet).
« C'est l'aventure d'Eginhard et Emma placée dans des temps un peu plus modernes. Louise, fille du grand-duc de Souabe, s'est secrètement unie au comte de Linsberg, jeune héros qui a été élevé à la cour de ce prince et dont personne ne connaît la naissance. Le grand-duc a arrêté de marier sa fille au prince de Neubourg, bon homme, un peu naïf, qui, dans le fond de son cœur, aimerait mieux épouser la jeune comtesse de Wedel, fille d'honneur de Louise. La princesse reçoit Linsberg la nuit dans son appartement ; mais, pendant l'entretien, il est tombé de la neige, et il ne paraît pas possible que l'époux sorte sans laisser des traces qui déposent contre l'honneur de Louise. Mademoiselle de Wedel consultée dans cette fâcheuse conjoncture, fait placer Linsberg dans un traîneau qui a été laissé sur un lac au-dessus duquel donnent les fenêtres de la princesse, et les deux femmes conduisent ce traîneau jusqu'au bord du lac. Elles croient avoir fait merveille ; mais le père a tout vu. Or, c'est heureusement le meilleur homme de père et de souverain qu'on ait vu depuis Charlemagne. Il borne sa vengeance à un moment d'inquiétude qu'il donne aux époux. Il feint d'ignorer leur engagement, et déclare que Linsberg, qu'il a élevé avec une tendresse si marquée et si soutenue, dont il s'est plu à faire la fortune, est son fils. La princesse est saisie d'une profonde horreur, à l'idée du mariage incestueux qu'elle aurait contracté. Alors le grand-duc se hâte d'ajouter :
Il est mon fils, puisqu'il est ton époux..
Ce moyen extrêmement ingénieux, et tout entier de l'invention des auteurs, a été justement apprécié par le public. La pièce, remplie de situations gaies et intéressantes, a obtenu un brillant succès auquel la charmante musique de M. Auber et la voix délicieuse de madame Rigaut ont encore ajouté. »
[Almanach des spectacles, 1824]
« Dans ce joli ouvrage, qui appartient à la première manière du maître, on remarque la simplicité et la fraîcheur des motifs. Le rondeau de la Neige a été populaire. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NELE DOORYN
Conte lyrique en trois actes, livret de Camille Mauclair, musique d'Antoine Mariotte. Création à l'Opéra-Comique le 17 octobre 1940. => fiche technique
NÉLÉE ET MYRTHIS
Opéra-ballet, musique de Jean-Philippe Rameau, écrit vers 1755, non représenté.
NELL GWYNNE
Opéra-comique anglais en trois actes, livret de Farnie, musique de Robert Planquette, représenté à l’Avenue-Theatre de Londres, en février 1884.
Ce livret fut d’abord joué sur une musique du compositeur anglais Alfred Cellier à Manchester sans le moindre succès. Convaincu que cette musique avait fait tort à son livret, M. Farnie, lorsqu'il voulut faire jouer Nell Gwynne à Londres, paya 10,000 fr. à M. Cellier pour qu'il reprît sa partition, fit faire une musique nouvelle à M. Planquette, et donna ainsi l'ouvrage à l'Avenue-Theatre, quelques années plus tard, sans grand succès, si bien que M. Planquette put se servir ensuite de sa partition pour la Princesse Colombine, opérette française représentée aux Nouveautés.
NEPHTALI ou LES AMMONITES
Opéra en trois actes, livret d'Etienne Aignan, musique de Felice Blangini, création au Théâtre de l'Opéra (salle Montansier) le 15 avril 1806. Divertissements de Pierre Gardel. Costumes de Jean-Simon Berthélemy. Avec Roland (Nephtali), Lays (Éliézer), Dérivis (Hareb), Huby (le Grand Prêtre); Mme Branchu (Rachel).
Le livret porte à tort que la première représentation eut lieu le 6 avril.
« Le roi des Ammonites, Hurel, enlève deux jeunes Israélites, Nephtali et Rachel, et les destine à être sacrifiés au dieu Moloch. Au moment du supplice, Eliézer, frère de Nephtali, déguisé en Ammonite, vient révéler au roi une conspiration supposée, l'attire dans une embuscade où il est tué, et délivre ainsi son frère et Rachel, sa fiancée. Cet ouvrage, plus connu sous le nom de Nepthali, renferme de fort belles mélodies, entre autres le grand air : O mon cher Nephtali, notre vertueux père accorde Rachel à tes vœux. Il a eu son jour de succès. Les romances et surtout les nocturnes de Blangini ont été longtemps célèbres, et ce gracieux compositeur méritait d'être moins rapidement oublié. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NEPHTÉ
Tragédie lyrique en trois actes, livret d'Hoffman, musique de Lemoyne, représenté pour la première fois par l'Académie royale de musique le mardi 15 décembre 1789, avec Lainé (Pharès), Adrien (Amedès), Dufresne (Chemmis), Mlles Maillard (Nephté), Roussellois (fille du temple d'Osiris) et Rosette (fils de Nephté).
« Le sujet de cet ouvrage tire son origine de l'histoire de Camma, reine de Galatie, racontée par Plutarque et mise en tragédie par Thomas Corneille. Le rôle de Pharès fut joué par Lainez, et celui de Nephté par Mlle Maillart. L'opéra eut trente-neuf représentations presque consécutives, et son succès ne fut interrompu par l'administration que dans le but de se soustraire à un article du règlement qui accordait une pension de mille francs à l'auteur d'un ouvrage qui allait à quarante représentations. On voit qu'à cette époque, comme plus tard, il y avait des précautions à prendre avec MM. les directeurs. A la fin de la première représentation de Nephté, le compositeur Lemoyne fut demandé par le public. C'est le premier exemple de cet honneur rendu à un musicien sur un théâtre français, honneur que la plupart des compositeurs estiment médiocrement et qui tient à une fausse appréciation de leur mérite. Ils doivent au public l'audition de leurs œuvres, mais non l'exhibition de leur personne. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Ce sujet tragique, qui rappelle Camma de Th. Corneille, était au-dessus des forces de Lemoyne. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NEPTUNE ET AMYMONE
Opéra-ballet, musique de Batistin (Struck), représenté à Versailles vers 1712.
NÉRÉA
Drame rustique en quatre actes, livret de Jean Jullien et André Alexandre, musique de Fernand Le Borne [op.60] (1926).
NÉRIDA
Opéra en trois actes, musique de Ferdinand Lavainne, représenté au théâtre de Lille dans le mois de janvier 1861. On a remarqué le quatuor final du premier acte, une ronde de soldats et un serment pour voix d'hommes bien traité ; dans le troisième acte, le compositeur a employé avec habileté le saxophone dans l'accompagnement d'une romance.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NÉRON
Opéra en quatre actes et sept tableaux, livret de Jules Barbier, musique d’Anton Rubinstein. Représenté à Hambourg le 01 octobre 1879 dans une version allemande de Richard Pohl. Représenté en français à Anvers en 1884.
NÉRON
Opéra en trois actes, poème et musique de Humberto Lami.
Première fois à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) — fragments, en oratorio — le 27 janvier 1921, à l'occasion d'un Gala « France-Argentine ».
Mmes C. GALZI (Poppéa), Jeanne HATTO (une Esclave).
MM. L. LAFFITTE (Néron), Léonce TEISSIÉ (Sénèque), A. GRESSE (Térence).
Chef d'orchestre : Robert CASADESUS.
Seule audition à l’Opéra au 31.12.1961.
NERTO
Drame lyrique en quatre actes, livret de Maurice Léna, d'après Nerto de Frédéric Mistral, musique de Charles-Marie Widor.
Créé à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 27 octobre 1924 (répétition générale le 23 octobre à 20h avec les créateurs). Décors de Numa et Chazot (1er, 2e et 3e actes), Chadel (4e acte), costumes de Chadel. Mise en scène de Pierre Chereau.
Mmes Fanny HELDY (Nerto), HARAMBOURE (l'Orgueil), COSSINI (la Luxure), DENYA (la Colère, une Voix), LALANDE (l'Avarice), CARO (la Gourmandise), Yvonne COURSO (la Paresse), REX (une Marchande).
MM. TRANTOUL (Rodrigue), ROUARD (le Baron Pons), ERNST, MADLEN, (Deux Marchands), GUYARD (un Moine), Georges RÉGIS (l'Abbé des Béjaunes), CAMBON (une Voix), Georges THILL (une Voix), P. BARON (le Pape Benoit XII), CUVELIER (Satan).
Aux 2e et 4e actes, danses réglées par Léo STAATS, dansées par Mlles Jeanne SCHWARZ (la Zinguarella), ELLANSKAIA (la Volupté), LICINI (le Diamant) et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT
7e à l’Opéra, le 19 novembre 1924, avec les créateurs, sauf Mme DUBOIS-LAUGER (la Gourmandise), M. BRULFER (l'Abbé des Béjaunes).
Autres interprètes à l'Opéra :
Nerto : Mme FERRER (1924).
7 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Pour payer des dettes de jeu, le baron Pons a engagé au diable son âme et celle de sa fille Nerto. Celle-ci, sur l'ordre de Benoît XIII, entre au convent. Mais Rodrigue de Luno, qui l'aime, cherche en vain à l'enlever du couvent, et désespéré se voue lui-même à l'enfer. C’est là que vient le retrouver Nerto, et le diable saisirait bientôt sa proie si les deux amants ne lui échappaient par la mort purificatrice. Sur ce thème, M. C.-M. Widor a écrit une partition soignée, sans nouveautés harmoniques, mais pleine de verdeur. M. Widor représente très heureusement l'école académique de musique française : son métier vaut à la fois par le savoir et par la discrétion. »
(Larousse Mensuel Illustré, décembre 1924)
NEUVAINE DE LA CHANDELEUR (LA)
Opérette en un acte, paroles de Lockroy, musique de Willem Frederik Greive, représentée à Baden-Baden le 10 septembre 1862.
NEVEU DE GULLIVER (LE)
Opéra-ballet en trois actes, livret d'Henry Boisseaux, musique de Théodore de Lajarte, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 22 octobre 1861, avec Mmes Adèle Vadé, Caroline Vadé, Amélie Faivre, Hortense Clavelle (Soudha-Jari [danse]), MM. Jules Lefort (Gulliver), Surmont.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 12 en 1861, 15 en 1862.
« L'auteur aurait pu tirer un meilleur parti du célèbre roman de Swift. L'action au deuxième acte se passe dans la lune. La femme de Gulliver l'accompagne dans ses voyages. Elle joue un rôle dansant qui, n'étant pas motivé comme celui de Fenella, est étrange et nullement intéressant. Quant à la part du musicien, pour avoir été sacrifiée à un mauvais livret, elle n'en a pas moins été jugée estimable. La romance : Dans ses regards parlants, est charmante. L'air de l'arrivée dans la lune est poétique. M. Jules Lefort a fait ses débuts sur la scène dans cet ouvrage, secondé par Surmont, Mme et Mlle Vadé, Mlle Faivre et la danseuse Mlle Clavelle. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Opéra-ballet qui fut répété avec le titre de Voyage dans la lune. Le second acte, en effet, se passait dans cet astre. Le librettiste, par galanterie pour les habitants de la terre, n'avait prêté aucun esprit aux lunatiques ; circonstance qui découragea le public jusqu'à l'empêcher de goûter l'élégance et les grâces faciles de la partition. Les deux principaux interprètes étaient M. Jules Lefort, baryton connu par ses succès dans les concerts (il faisait son premier début sur la scène) et Mlle Clavelle, danseuse empruntée au personnel de l'Opéra. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
NEVEU DE MONSEIGNEUR (LE)
Opéra bouffon en deux actes, c'est-à-dire pastiche avec musique parodiée et arrangée par Guénée sur des morceaux de Morlacchi, Fioravanti et Rossini, représenté à l'Odéon le 7 août 1826.
NEVEU DU COLONEL (LE)
Opérette en un acte, livret de Paul Burani et Wansinck, musique de Léopold Wenzel, représentée à l’Alcazar le 30 septembre 1875.
NEZ DE CARTON (LE)
Opérette en un acte, musique de Frédéric Barbier, représentée à l’Eldorado en 1867.
NI HOMMES NI FEMMES, TOUS AUVERGNATS
Farce, musique de Lindheim, jouée aux Folies-Nouvelles en avril 1858.
NIAIS PAR RUSE (LE) ou LA MINE CACHE LE JEU
Opéra-comique en un acte, paroles de Dubois, musique de Lélu, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 10 décembre 1801.
NICAISE
Opéra-comique en un acte, livret de Jean-Joseph Vadé, musique de vaudevilles. Création à la Foire Saint-Germain le 07 février 1756. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 12 mai 1780.
NICAISE
Opéra-comique en un acte, livret de Nicolas-Etienne Framery, musique de Felice Bambini et Alessandro Mario Antonio Fridzeri. Création à l'Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 15 juillet 1767.
NICAISE
Opérette en un acte, paroles d’Emile Abraham, musique de M. Bernardin, représentée aux Bouffes-Parisiens dans le mois de janvier 1867. Le livret a été emprunté au conte de La Fontaine, et la musique, formée de divers motifs arrangés avec goût. Le duo : Aimons-nous, c'est si doux, sur un temps de valse, est assez agréable. Chanté par Beaucé, Jannin et Mme Collas.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NICETTE ou L’ÉCOLE DE LA VERTU
Opéra-comique en trois actes, paroles de Du Perron, musique de De Lange, représenté sur le théâtre de Liège en janvier 1776.
NICETTE ET COLIN ou LE FAT DANS LES DÉPARTEMENTS
Opéra-comique, paroles de Mutel, musique de Guichard, représenté au théâtre Mareux en 1799.
NICHETTE
Opéra-comique en un acte, musique de M. Carman, représenté à Gand en février 1882. L'auteur, jeune officier d'artillerie dans l'armée belge, était le fils d'un chanteur dont la réputation avait été grande.
NICODÈME AUX ENFERS
Opéra-comique, musique de Beffroy de Reigny, représenté au théâtre Feydeau en 1791.
NICODÈME DANS LA LUNE ou LA RÉVOLUTION PACIFIQUE
« Folie en prose et en trois actes, mêlée d'ariettes et de vaudevilles », paroles et musique du Cousin-Jacques (Beffroy de Reigny), accompagnements de Leblanc, représentée au Théâtre-Français comique et lyrique, à Paris, le 7 novembre 1790. Cette « folie », comme la qualifiait l'auteur lui-même, obtint un succès fou, que l'on voit constater par tous les journaux du temps. La première édition de la pièce porte qu'elle fut représentée pour la cinquantième fois le lundi 21 février 1791, et la seconde édition nous apprend que la 97e représentation en eut lieu le 22 mai suivant.
L'Almanach général de tous les spectacles (1791) disait, au sujet de cette pièce : « L'auteur a cela de particulier qu'il fait lui-même les airs de ses paroles ; il serait à souhaiter que tous les auteurs fussent assez musiciens pour faire de même. L'intention musicale ne peut être mieux rendue que par celui qui fait les paroles. M. Leblanc, maître de musique de ce spectacle, a fait les accompagnements de Nicodème, et a arrangé l'ouverture, d'après le plan dressé par le Cousin-Jacques, auquel il s'est, pour ainsi dire, identifié... » Un autre chroniqueur (Lemazurier, dans l'Opinion du Parterre de 1812) disait : « Nicodème dans la lune et le Club des bonnes gens obtinrent un succès qui passa de beaucoup celui du Mariage de Figaro, un succès si grand qu'il paraîtra sans doute incroyable à ceux qui liront l'histoire dramatique des dernières années du XVIIIe siècle. » Ce succès se traduisit en effet par une série de trois cent soixante-treize représentations obtenues au Théâtre-Français comique et lyrique, où Juliet, qui appartint plus tard à l'Opéra-Comique, se rendit aussi fameux dans le personnage de Nicodème que Volange l'avait été précédemment dans celui de Janot. Quelques années plus tard, le Théâtre-Français comique et lyrique n'existant plus, Nicodème dans la lune fut repris, le 31 décembre 1796, au théâtre de la Cité, où il fournit encore deux cents représentations, avec un acteur nommé Frédéric dans le rôle de Nicodème.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NICOLE ET NICOLAS
Opérette en un acte, musique de M. de Villebichot, représentée au concert de l'Eldorado le 09 janvier 1875.
NID D’AMOUR (LE)
Paysannerie en un acte mêlée de chant, livret de Charles Nuitter et Nérée Desarbres, musique d'Edouard Montaubry, créée au théâtre du Vaudeville le 21 octobre 1856. => détails
NID D’AMOURS (LE) ou LES AMOURS VENGÉS
Opéra-comique en un acte et en vers, paroles de Hus, musique de Gauthier, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 08 décembre 1797.
NID DE CIGOGNES (LE)
Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène Cormon, musique d’Adolphe Vogel, représenté à Bade en septembre 1858. Cette partition, qui renferme des morceaux agréables, a été chantée par Ponchard, Eugène Crosti, Mme Saint-Urbain et Mlle Mira.
NID DE PIERROTS
Opéra-comique en un acte, paroles de M. Béquet, musique de M. Marietti, représenté au théâtre d'Application le 30 mai 1897.
NID DES AMOURS (LE)
Opérette en un acte, paroles de MM. Blondelet et Saclé, musique de M. Deransart, représentée au Jardin d'Hiver le 02 octobre 1887.
NINA ou LA FOLLE PAR AMOUR
Comédie en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, livret de Benoît-Joseph Marsollier des Vivetières, d’après la Nouvelle Clémentine de François Baculard d’Arnaud, musique de Nicolas Dalayrac.
Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 15 mai 1786, avec Mme Dugazon (Nina), sous la direction de La Houssaye. 340 représentations jusqu’en 1824.
« Nina n'est pas une Ariane bourgeoise, comme on le croit généralement. Son amant s'étant battu en duel, on le crut mort, et elle devint folle. Elle ne reconnaît plus son père même, et en sa présence se livre à des regrets et à des espérances qui donnent lieu à des scènes déchirantes. Enfin Germeuil reparaît et parvient à ramener Nina à la raison. Le sujet de la pièce a été fourni par une anecdote qu'on trouve racontée dans les livres du temps. Une jeune personne n'attendait que le retour de son prétendu pour lui donner sa main ; s'étant mise en route pour aller à sa rencontre, elle apprit qu'il était mort. A cette fatale nouvelle, sa raison s'égara. Depuis et pendant plus de cinquante ans, elle fit tous les jours deux lieues à pied pour aller au-devant de son amant. Arrivée à l'endroit où elle espérait le rencontrer, elle s'en retournait en disant : « Il n'est pas arrivé ; allons, je reviendrai demain. » Ce récit est plus émouvant dans sa simplicité que toutes les pièces de théâtre. Dalayrac a eu le mérite de rencontrer un sentiment dramatique réel et juste dans le cadre étroit des compositions musicales de son époque. Ainsi la romance de Nina : Quand le bien-aimé reviendra, est un petit chef-d'œuvre de sentiment ; mais malheureusement tout n'est pas à cette hauteur dans le reste de l'ouvrage. La romance de Germeuil : C'est donc ici que chaque jour, est bien pauvre ; l'air du père : O ma Nina, fille chérie ! quoique écrit à deux mouvements, avec un petit récitatif, est monotone. La mélodie de l'allégro ne repose que sur la cadence la plus banale. L'ouverture, que nous ne signalerons pas comme une pièce remarquable, ne manque cependant pas d'intérêt. On y trouve un air de musette plein de fraîcheur. Le livret de Nina a été traduit en italien par Carpani [Nina ossia la Pazza per amore] et mis en musique par Paisiello [création à Naples le 25 juin 1789]. Quand on songe que la mince partition du compositeur français a été exaltée aux dépens de celle du maître italien, on ne peut qu'être surpris du peu de jugement d'oreille des auditeurs de ce temps et de l'idée mesquine qu'ils se faisaient d'une œuvre lyrique. Mme Dugazon jouait le rôle de Nina d'une manière si déchirante, que plusieurs femmes, dit-on, eurent des attaques de nerfs. Ce qui fit dire que les paroles étaient de Marsollier, la musique de Dalayrac et la pièce de Mme Dugazon. Rappelons en passant que le nom de Dugazon appliqué à un rôle spécial et secondaire est une erreur qui s'est répandue au théâtre, je ne sais comment. Mme Dugazon était une actrice fort pathétique et d'une grande sensibilité. Milon et Persuis arrangèrent en trois actes de ballet l'opéra de Nina, qui reparut sous cette forme à. l'Académie de musique le 23 novembre 1813. Mlle Bigottini mima le rôle de Nina avec un talent dont se souviennent encore un grand nombre d'amateurs. L'habile hautboïste Vogt obtenait chaque soir beaucoup de succès en jouant sur le cor anglais la musette de Nina. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NINA ET LINDOR ou LES CAPRICES DU CŒUR
Intermède en deux actes, paroles de Richelet, musique de Duni, représenté à la foire Saint-Laurent le 09 septembre 1758.
NINA-ROSA
Opérette à grand spectacle en deux actes et douze tableaux, livret d'Otto Harbach et Irving Caesar, version française d'André Mouézy-Eon et lyrics d'Albert Willemetz, musique de Sigmund Romberg. Création au New York Majectic Theater le 20 septembre 1930. Création française au Théâtre du Châtelet le 18 décembre 1931 avec Mmes Sim-Viva (Nina Rosa), Mitty (Corinne), Monique Bert (Emma) ; MM. André Baugé (Jack), Bach (Pierrot), J. Legrand (Pablo), Vaillard (Fernando), Glenat (Olive).
"Nina-Rosa est à la fois le nom d'une mine d'or et d'une jolie fille. L'ingénieur américain Jack Haines et le gaucho Pablo se disputent l'une et l'autre. Cela nous permet de voir des courses en auto dans la Cordillère, une cérémonie chez les Incas, des danses dans une auberge. Mais Jack a des alliés ; d'abord l'intéressée, puis son fidèle Pierrot, homme des faubourgs de Paris qui vient rejoindre sa fiancée Emma ; et naturellement il finira par triompher. La musique de M. Romberg ne cherche pas l'originalité ; elle veut au contraire, grâce à un tour facile, se fixer dans la mémoire et devenir populaire." (Larousse Mensuel Illustré, 1931)
NINETTA
Opérette en trois actes, livret d’Alexandre Bisson et Alfred Hennequin, musique de Raoul Pugno.
Représenté à Paris, Théâtre de la Renaissance le 26 décembre 1882, avec MM. Daubray, Giraud, Jolly, Mmes Jeanne Granier, Desclauzas, Mily-Meyer.
NINETTE
Opéra-comique en trois actes, livret de Charles Clairville, Ch. Hubert, G. Lebeaut et Christian de Trogoff, musique de Charles Lecocq, représentée aux Bouffes-Parisiens le 28 février 1896.
NINETTE À LA COUR
Opéra-comique, musique de Duni, représenté à Parme en 1755. Cet ouvrage charmant obtint un long succès.
NINETTE À LA COUR ou LE CAPRICE AMOUREUX
Voir le Caprice amoureux ou Ninette à la cour.
NINETTE A LA COUR ou LE RETOUR AU VILLAGE
Opéra-comique en deux actes, livret de Charles Simon Favart remanié par Auguste Creuzé de Lesser, musique de Henri François Berton. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 21 décembre 1811 avec Jean-Baptiste-Sauveur Gavaudan.
NINETTE ET NINON
Opéra-comique en un acte, livret de Hermance Lesguillon et de Fernand Langlé, musique de M. Pénavaire, représenté au Théâtre-Lyrique (salle de l’Athénée) le 28 avril 1873, avec M. Mas, Mlles Mariette et Heumann.
« Les idées manquent d'originalité et la facture seule témoigne des bonnes études techniques du musicien. On a remarqué une romance de soprano et celle du ténor : On dit que je suis infidèle. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
NIN-FO-LI
Fantaisie chinoise en un acte, livret d'Emmanuel Matrat et P. Febvre, musique de Paul Cressonnois, représentée au concert de Ba-ta-clan le 27 février 1903.
NINICHE
Comédie-vaudeville en trois actes d’Alfred Hennequin et Albert Millaud, musique de Marius Boullard, représentée au Théâtre des Variétés le 15 février 1878 avec Mmes Anna Judic (la Comtesse Corniska), A. Duval (la veuve Sillery), Leriche (Georgina), Sivry (Cora), O. Farna (Castagnette), Ellen (Annette), Marguerite (Amanda), Jersony (Caro), Giraud (Simonne) ; MM. Dupuis (Grégoire), Baron (le Comte Corniski), Lassouche (Anatole de Beaupersil), Daniel-Bac (Desablettes), Lanjallay (Narcisse), E. Didier (Dupiton), Bourdeille (Baptiste), Coste (Coquet), Lamy (un Monsieur), Marius (le Greffier), Ambroise (un Sommelier).
« Au cours d'un examen rétrospectif des succès de l'Opérette, il n'est pas possible de passer sous silence l'histoire de la petite « Niniche », qui, pendant l'Exposition de 1878, fut la toquade de Paris. Anna Judic et Baron semblent avoir emporté le secret de leur triomphe dans ce genre, participant du vaudeville à couplets — tel que l'ont pratiqué Scribe et Labiche — et du vaudeville moderne, tissu des plus vertigineux imbroglios qu'il soit permis d'imaginer. Offenbach refusa d'écrire une partition pour cette nouvelle formule de l'Opérette. Agrémentés de refrains pleins de jeunesse, sur de vieux airs recueillis par Marius Boullard, chef d'orchestre du théâtre, les trois actes de cette pièce assez cocasse ont été perpétrés par Hennequin et Millaud : Lili, la Femme à Papa, la Roussotte, la Cosaque et surtout Mam'zelle Nitouche, plus généralement connue, sont de la même école. Et cependant on retrouve davantage dans Niniche, qui les a peut-être inspirées, la marque de Hennequin. Il a donné aussi, d'après des procédés analogues, une amusante comédie à partition : les Fêtards, dont l'intrigue a beaucoup de points de communs avec celle qui nous occupe ; il s'en est souvenu plus tard encore pour un vaudeville, dernière formule : Une veine de... Et enfin, on relèverait quelques traces des Pattes de mouche dans la farce, très gaie, que voici.
***
Niniche, ex-cocodette, a réussi à se faire épouser par le comte Corniski — un grand seigneur polonais qui ne se doute pas de ses origines galantes. Il l'amène en saison sur une plage à la mode, où on ne la connaît que sous le nom de la comtesse Korniska — mais elle ne tarde guère à faire tourner toutes les têtes, y compris celle de son baigneur, le beau Grégoire.
Cependant, le mariage de la demi-mondaine a été si précipité qu'elle a négligé de régler quelques dettes criardes, de nature à la compromettre aux yeux de son boyard. Si bien que l'on s'occupe de saisir à Paris son ancien appartement. C'est ce que lui apprend un de ses admirateurs de jadis, le vicomte de Beaupertuis, qui la rencontre aux bains de mer... Niniche est ennuyée ; c'est qu'elle a laissé derrière elle certains souvenirs auxquels elle tient. Elle voudrait bien s'absenter pour tâcher d'arranger l'affaire. Justement, le comte reçoit une note de son gouvernement qui l'oblige à se déplacer pour une mission d'importance : il s'agit de rentrer diplomatiquement en possession d'une correspondance dangereuse ; l'héritier présomptif du trône de Pologne a eu l'imprudence d'engager des relations épistolaires avec une reine du Paris qui s'amuse, et l'on redoute un scandale — car il est question de marier le jeune prince ; et, en admettant que la belle ne se livre pas à quelque chantage, on a entendu dire qu'à la requête de ses nombreux créanciers les scellés avaient été récemment apposés sur son mobilier : or, les inquiétants autographes sont dissimulés dans un secrétaire. Tel Sherlock Holmes, Corniski est chargé de les récupérer.
On l'a deviné, ce sont des anciennes amours de sa femme qu'il était question. Elle parvient à devancer le comte dans le vieil immeuble qu'elle occupait autrefois. Et la « comtesse Corniska » commence avant tout par se transformer en « Niniche »... Elle est devant sa coiffeuse et sa table de maquillage... et à mesure qu'elle se « retrouve » petit à petit, plus coquette, dans son miroir, le parfum du passé n'est pas sans lui monter agréablement à la tête ; un doux vertige se dégage de ce cher décor familier... — le théâtre de ses conquêtes !... — Des réminiscences la gagnent, nous dirions même la regagnent... voici des visites (*) — entre autres le vicomte Beaupertuis ; le comte son époux, qui ne la reconnaît point et le beau baigneur Grégoire, pris pour un attaché d'ambassade, lequel finira par sauver la situation... dans des conditions et après des péripéties qu'il nous serait difficile de détailler — préférant allécher un public encore possible et le laisser sur cette idée du second acte, qui est charmante.
Et Judic le jouait divinement ! Il est à présumer aussi que son apparition en costume de bain n'a pas été tout à fait étrangère à la vogue de cette aimable drôlerie. Cependant, la presse resta sévère, mais Francisque Sarcey confesse qu'il eut beau fulminer, il ne put empêcher les Parisiens — et les autres, — de se ruer aux Variétés où, depuis le 15 février 1878, en 275 représentations, Niniche réalisa 1.200.000 francs !... Peut-être s'agit-il d'un art aisé, mais la critique est difficile !
(*) Lorsque Anna Deslions, une des innombrables protégées du duc de Gramont-Caderousse, mit en vente son mobilier, c'est à qui fut visiter le premier — ou la première — l'hôtel de la courtisane parmi les mondaines les mieux en cour..., à la grande indignation de la comtesse Dash. (Cf., Journal des Goncourt. — Le Figaro, mars 1862.) »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
NINON
Opérette en trois actes, livret de Paul Burani, Emile Blavet et Emile André, musique de Léon Vasseur, représenté au Théâtre des Nouveautés le 23 mars 1887, avec Mmes Théo, Lanthelme, Blanche Marie, Ducouret, MM. Berthelier, Albert Brasseur, Cooper, Tony Riom, Dubois.
NINON CHEZ MADAME DE SÉVIGNÉ
Comédie en un acte mêlée de chants, livret d’Emmanuel Dupaty, musique d’Henri Montan Berton. Création à l’Opéra-Comique le 26 septembre 1808. => fiche technique
NINON DE LENCLOS
Episode lyrique en quatre actes et cinq tableaux, livret d’Arthur Bernède et André Lénéka, musique d’Edmond Missa.
Création à l’Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 19 février 1895, avec Mmes Bréjean-Gravière (Ninon), Fernande Dubois [débuts] (Chardonnerette), MM. Leprestre (Bussière), Carbonne (Guérigny).
« Le titre de l'ouvrage n'était guère ici qu'une sorte de trompe-l’œil, car le personnage de Ninon était jusqu'à un certain point secondaire, et la véritable héroïne de la pièce était une certaine petite Chardonnerette, maîtresse du chevalier de Bussière, abandonnée par lui grâce aux coquetteries de Ninon, et qui, retrouvant ensuite celui qu'elle n'avait cessé d'aimer, mourait dans ses bras, rongée par la phtisie. Il y avait là dedans tout à la fois des souvenirs des Mousquetaires de la Reine, de Rigoletto et de la Traviata. Les auteurs, obéissant à une mode fâcheuse et qu'on ne tardera pas sans doute à abandonner, avaient écrit tout leur livret en prose, et en prose un peu trop... prosaïque, sans rythme ni cadence ; témoin ces paroles placées dans la bouche de Ninon s'adressant à ses adorateurs : « Ne savez-vous donc pas combien je suis coquette ? combien j'aime à me moquer des cœurs assez faibles pour m'aimer ? Quelquefois je me laisse espérer, je me donne à demi ; c'est pour mieux me reprendre. Je veux être maîtresse de tous, et non d'un seul. » Franchement, voilà-t-il pas un beau sujet d'inspiration, et croit-on que des vers, fussent-ils de mirliton, ne seraient pas encore préférables pour un musicien, avec leur rythme et leur balancement ? La musique de M. Missa, un peu trop farcie de leitmotive, était d'une teinte grise, uniforme et banale qui n'était pas faite pour relever l'œuvre de ses collaborateurs. On y remarquait à peine deux ou trois pages d'une agréable inspiration : au premier acte, un gentil chœur d'hommes, élégant et coquet, et le madrigal de Bussière : Dans un frais décor de printemps joyeux ; au second, la petite chanson dite encore par Bussière : Mignonne, veux-tu ?... et au dernier, la plainte douloureuse de Chardonnerette : Comme un oiseau qui cherche le soleil, empreinte d'un sentiment touchant. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NINON DE LENCLOS
Drame lyrique en quatre actes, livret de Louis Blanpain de Saint-Mars et Henri Aucher, musique de Louis Maingueneau. Création au Théâtre des Arts de Rouen le 08 janvier 1920.
NITÉTIS
Tragédie lyrique en cinq actes, avec un prologue, paroles de Laserre, musique de Myon, représentée à l'Académie royale de musique le mardi 14 avril 1741.
« On déploya une grande magnificence pour cet opéra égyptien. Jélyotte se distingua dans le rôle de Cambyse, et Mlle Pélissier dans celui de Nitétis. La Tyrannie, Thémis, les prêtres d'Isis, les personnages surnaturels appelés alors esprits ou génies élémentaires, tels que sylphes, salamandres, ondines et gnomes figurèrent dans Nitétis, mais ne purent la préserver d'une chute complète. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Mion, professeur de chant, était le neveu et l'élève de Lalande. Son opéra ne fut représenté que onze fois. Il était cependant chanté par Lepage (Amasis), Jélyotte (Cambyse), Albert (Phanès); Mlles Pélissier (Nitétis), Eremans et Fel. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NITOCRIS
Opéra, musique de Gossec, resté inachevé.
NIVERNAISE (LA)
Opéra-comique en un acte, musique d’Edmond Audran, représenté au théâtre du Gymnase, à Marseille, en décembre 1866.
NIZZA DE GRENADE — Voir Lucrezia Borgia.
NO, NO, NANETTE
Opérette américaine en trois actes, livret d'Otto Harbach et Franck Mandel, lyrics d'Irving Caesar et Otto Harbach, version française de Roger Ferréol et Robert de Simone, lyrics de Colline et Merry, musique de Vincent Youmans.
Création à New York, Globe Theatre, le 29 avril 1924.
Première à Paris, au Théâtre Mogador, le 29 avril 1926, dans la version française, avec Mmes Loulou Hégoburu (Nanette), Gabrielle Ristori (Lucile), Fernande Albany (Suzanne), Paule Morly (Flora), Jane Fusier (Pauline) ; MM. Félix Oudart (Jimmy Smith), R. Cariel (Billy Eachy), A. Lamy (Tom).
Reprise au Théâtre Mogador le 16 mai 1935.
« Billy Eachy, avocat, est charge par son ami Jimmy de régler la séparation de ce dernier et de trois maîtresses, Flora, Simone et Winnie. Il les mande à Paris-Plage, où Jimmy est venu de son côté mener sa nièce et pupille Nanette. Tout se brouille. La femme de Jimmy et le fiancé de Nanette ne manquent pas d'avoir des soupçons justifiés, au moins dans le premier cas. Mais Billy accepte aisément de passer pour l'amant des maîtresses de Jimmy et le ménage connaît une paix nouvelle. On ne peut prétendre qu'une œuvre à laquelle tant de bonnes volontés ont collaboré soit très originale ; mais elle présente pourtant à nos yeux quelque nouveauté en raison de l'abondance des danses. Les danseurs commentent la pièce par une chorégraphie vive et amusante, réglée sur une musique bien rythmée. »
(Larousse Mensuel Illustré, juin 1926)
NOCE À BRIOCHET (LA)
Vaudeville-opérette, paroles de M. Hermil (Milher), musique d'Hervé, représenté aux Délassements-Comiques le 26 avril 1874.
NOCE À NINI (LA)
Vaudeville-opérette en trois actes, de MM. Emile de Najac et Albert Millaud, airs nouveaux de M. Hervé, représenté aux Variétés le 19 mars 1887. Le rôle principal était tenu par Anna Judic.
NOCE À PATOCHARD (LA)
Opérette en un acte, paroles de M. Saclé, musique de Georges Rose, représentée au concert de l'Époque le 01 novembre 1889.
NOCE À SUZON (LA)
Opérette en un acte, livret de Jouhaud et Gaston Villemer, musique de Frédéric Barbier, représentée à l’Alcazar d’été en 1880.
NOCE BÉARNAISE (LA)
Opéra-comique, musique de Leblanc, représenté au théâtre de Beaujolais, à Paris, en 1787. Il a été publié quelques motifs assez insignifiants de cette partition dans les feuilles du Terpsichore, journal de musique de ce temps.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NOCE DE GRIVOLET (LA)
Vaudeville-opérette en trois actes, livret d’Henri Kéroul et Ch. Raymond, musique de Marius Carman, représentée au Théâtre Déjazet le 24 octobre 1896.
NOCE ÉCOSSAISE (LA)
Opéra-comique en un acte, livret de Théophile Dumersan et François-Antoine Quétant, musique de Gustave Dugazon. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 19 novembre 1814.
NOCES BRETONNES (LES)
Opéra-comique, musique de V. Buot, représenté au Casino de Dunkerque en août 1868.
NOCES CAUCHOISES (LES)
Opéra-comique en deux actes, paroles de Fallet, musique de Champein, représenté au théâtre Montansier en 1790.
NOCES CORINTHIENNES (LES)
Drame en trois actes et en vers avec un prologue, d’Anatole France, avec musique de Francis Thomé, représenté à l'Odéon le 30 janvier 1902. La partie musicale, assez importante, comprenait une ouverture intéressante, des préludes à chaque acte et plusieurs chœurs, outre quelques mélodrames.
NOCES CORINTHIENNES (LES)
Tragédie lyrique en un prologue et trois actes, livret d’Anatole France, musique d’Henri Büsser.
Personnages : HERMA (baryton) — KALLISTA (mezzo-soprano) — DAPHNÉ, leur fille (soprano) — HIPPIAS, son fiancé (ténor) — l'Evêque THÉOGNIS (basse) — LA MUSE (Dugazon) — Le pêcheur ALPIS (basse) — Une Saga (Dugazon) — PHRYGIA (Dugazon) — Karito — Myrrhina (rôle dansé) — Vignerons — Esclaves.
L'action se passe à Corinthe, au temps de Constantin.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 10 mai 1922. Mise en scène d'Albert Carré. Décors de Lucien Jusseaume. Costumes de Marcel Multzer.
Mmes Yvonne GALL (Daphné), Lyse CHARNY (Kallista), Lucienne ESTÈVE (la Saga), Marthe COIFFIER (la Muse), Antoinette RÉVILLE (Arthémis), Madeleine SIBILLE (Aphrodite), VILLETTE (Kharito).
MM. TRANTOUL (Hippias), Félix VIEUILLE (Théognis), André ALLARD (Hermas), DUPRÉ (le Pêcheur).
Danses réglées par Mme STICHEL, dansées par Mlle Mona PAÏVA.
Chef d'orchestre : Albert WOLFF.
13 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
Première au Palais Garnier, le 22 avril 1949 — Arrangements décoratifs de Maurice Moulène, costumes de H. R. Fost — Mise en scène de Max de Rieux.
Mmes CROISIER (Daphné), BOUVIER (Kallista), CHABAL (la Saga), MAS - débuts - (la Muse), COUVIDOUX (Phrygia), GRANDVIERES (Kharito).
MM. KRIFF (Hippias), FROUMENTY (Théognis), NOGUERA (Hermas), PHILIPPE (le Pêcheur).
Au 2e acte, « Divertissement » réglé par Albert AVELINE, dansé par Mlle Paulette DYNALIX et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Henri BÜSSER
6e à l’Opéra, le 25 février 1950, avec les créateurs, sauf M. GIRAUDEAU (Hippias).
6 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Résumé.
L'œuvre débute par un prologue.
ACTE PREMIER : Devant le temple du Christ. — A l'aurore du christianisme naissant, le culte des dieux d'Hellas est refoulé. Kallista et sa fille ont embrassé la foi nouvelle. Daphné attend le retour de son fiancé Hippias. Mais sa mère, très fervente chrétienne, malade depuis longtemps, a fait un vœu solennel en échange de sa guérison. Elle avait promis de consacrer sa fille à Dieu. Daphné, après une longue opposition, s'y est résignée.
ACTE DEUXIÈME : Une grande salle chez Herma. — Daphné ne peut guère se soumettre à sa décision : elle aime le païen Hippias qui longtemps absent revient d'un long voyage pour la chercher. A ce moment, la jeune fille ne peut résister à son amour. Le couple hésite à se jeter aux pieds de Kallista pour essayer de la fléchir. Mais des imprécations repoussent le jeune homme violemment. Hippias fuit, Daphné le rejoindra.
ACTE TROISIÈME : Près du tombeau de la famille. — Aux fins de pouvoir quand-même rester fidèle à son vœu, Daphné s'est décidée de quitter ce monde. Sous prétexte de vider la coupe nuptiale devant Hippias, elle s'empoisonne.
Daphné rend son âme dans les bras de son fiancé désespéré. L'évêque Théognis arrive trop tard pour annoncer la guérison de la mère et pour la déclarer déliée de son vœu.
NOCES D’OLIVETTE (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Henri Chivot et Alfred Duru, musique d’Edmond Audran, représenté aux Bouffes-Parisiens le 13 novembre 1879. La pièce est un enchevêtrement inénarrable de quiproquos, de travestissements et a pour acteurs des personnages ridicules, depuis le duc des Ifs jusqu'à L'Écureuil, Moustique et Mistigris. La musique est faible et offre peu d'inspiration mélodique ; cependant on peut signaler quatre morceaux intéressants : le chœur de jeunes filles, Vous savez ce qu'on dit ; la romance de la comtesse, Comme une sœur, chère Olivette ; le boléro Nous nous rendrons à Perpignan, qui est fort agréablement tourné ; le quatuor des rires, qui par sa gaieté répond à son titre. Cet ouvrage n'est bel et bien qu'une opérette ; il suffirait, pour le prouver, de citer les Couplets des grilles, chantés au début par la jeune et égrillarde pensionnaire Olivette. Distribution : A. Jolly, Marcelin, Gerpré, Desmonts, Pescheux, Bertelot, Mmes Bennati, Clary, Rivero, Becker, Bouland, Gabrielle.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
NOCES DE CANA (LES)
Mystère avec soli, chœur et orchestre, musique de M. Elwart (inédit).
NOCES DE DORINE (LES) ou HÉLÈNE ET FRANCISQUE
Opéra en quatre actes, musique de Sarti, représenté au théâtre de Monsieur en 1780. Cet ouvrage a été parodié sur la partition italienne du compositeur, jouissant alors d'une grande vogue. On a remarqué les airs : Vive le mariage ; le trio : Pourquoi faire l'inhumaine ? le rondeau : Cher amant, songe à ma peine ; le septuor : Où fuirai-je, malheureuse !
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
NOCES DE FERNANDE (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret de Victorien Sardou et Emile de Najac, musique de Louis Deffès.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 19 novembre 1878, décors de Philippe Chaperon, costumes de Théophile Thomas, avec Mmes Galli-Marié (l'Infant), Chevrier (Fernande), Marguerite Jeanne Camille Decroix (la Supérieure du couvent), Feitlinger, Werhlé, Mertens, MM. Engel (Enrique), Louis Morlet (Arias), Barnolt (Ridendo), Pierre Julien Davoust (Tortesillas), Bernard (un Corrégidor), Lucien Collin (un Alcade), Pamard (un Hôtelier).
« Le compositeur a eu la mauvaise fortune de traiter un sujet mal conçu, embrouillé, peu sympathique et de dépenser inutilement un talent consommé et des inspirations pleines de verve et de grâce. La pièce se passe en Portugal et est du plus mauvais goût. Un infant quelconque a pour précepteur un ex-pâtissier, nommé Ridendo, avec lequel il se livre pendant trois actes aux plus invraisemblables extravagances. Fernande doit épouser dom Henrique. L'infant va lui donner une aubade, le matin de son mariage; il y gagne un coup d'épée que lui porte le fiancé. Un capitaine des gardes, nommé Arias, intervient; lui aussi est amoureux de Fernande. Dom Henrique prend la fuite et Fernande est enfermée dans un couvent; mais la clôture est si peu sévère, que tout le monde y entre comme dans un moulin. Bref, l'infant et son digne précepteur revêtent toutes sortes de déguisements ; les coq-à-l'âne se succèdent, l'aventure tourne au tragique. Arias est tué par les spadassins qu'il avait apostés pour se défaire de son rival dom Henrique, et Fernande peut enfin célébrer tranquillement ses véritables noces. De pareils livrets sont trop facilement acceptés, au grand désavantage d'un compositeur de mérite. On a remarqué beaucoup de motifs dans le style rythmique de la musique espagnole, l'air de l'infant : Nuit d'amour et de plaisir, chœur d'alguazils, sérénade d'Henrique, couplets de la jota et une très jolie marche nuptiale au troisième acte. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
NOCES DE FIGARO (LES)
[le Nozze di Figaro]
Opéra bouffe italien en quatre actes, livret de Lorenzo Da Ponte (1749-1838), d'après la Folle journée ou le Mariage de Figaro, pièce de Beaumarchais, musique de Wolfgang Amadeus Mozart (K.V. 492).
Personnages : le comte Almaviva, grand d’Espagne (basse ou baryton) ; la comtesse Rosine, sa femme (soprano) ; Figaro, valet du comte (basse ou baryton) ; Suzanne, femme de chambre de la comtesse (soprano) ; Barberine, fille d’Antonio (mezzo-soprano) ; Chérubin, page (soprano ou mezzo-soprano) ; Bartolo, médecin (basse bouffe) ; Marceline, gouvernante (soprano) ; Don Basile, maître de chapelle (ténor) ; Antonio, jardinier (basse), Don Curzio, juge (ténor) ; paysans et serviteurs.
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Th. des Italiens 23.12.1807 |
Nîmes 31.12.1818 |
Bruxelles 11.04.1822 |
Théâtre-Lyrique 08.05.1858 |
La Comtesse |
CAPRA |
CAZAL |
CAZOT |
Caroline DUPREZ |
Suzanne |
CRESPI-BIANCHI |
EDOUARD |
LEMESLE |
Delphine UGALDE |
Chérubin |
BARILLI |
OLIVIER |
F. LINSEL |
MIOLAN-CARVALHO |
Marceline |
SEVELTI |
LIZES |
ROUSSELOIS |
Amélie FAIVRE |
Barberine |
Caroline GIRARD |
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Almaviva |
BIANCHI |
ARCILLA |
EDOUARD |
BALANQUÉ |
Figaro |
BARILLI |
MONROSE |
d’ARBOVILLE |
MEILLET |
Bartholo |
TARULLI |
CHAPISEAU |
EUGENE |
Emile WARTEL |
Bazile |
CARMANINI |
LIZES |
BERNARD |
Auguste LEGRAND |
Antonio |
Joseph-Adolphe LESAGE |
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Chef d’orchestre |
X |
X |
BORREMANS |
Adolphe DELOFFRE |
Composé à la demande de l'Empereur Joseph II, cet ouvrage fut créé à Vienne, Burgtheater, le 01 mai 1786, par Mmes LASCHI (la Comtesse), STORACE (Suzanne), BUSSANI (Chérubin), GOTTLIEB (Barberine), MANDINI (Marceline), MM. MANDINI (Almaviva), BENUCCI (Figaro), BUSSANI (Bartholo et Antonio), KELLY (Bazile et Curzio), sous la direction de MOZART.
Repris à Prague en 1787, sous la direction de Mozart.
Sa première représentation à Paris eut lieu à l'Académie Royale de Musique (Salle de la Porte Saint-Martin) le 20 mars 1793, sous le titre de le Mariage de Figaro, dans une version française de Notaris avec le baryton LAYS dans le rôle de Figaro.
Abandonnée par l'Opéra après cinq représentations, l'œuvre réapparaissait, pour un soir (au Palais Garnier), le 10 mai 1928, dans la version allemande de Hermann Lévi, avec la troupe et l'orchestre de l'Opéra de Vienne — Mise en scène de Lothaire WALLERSTEIN.
Mmes BORN (la Comtesse), Elisabeth SCHUMANN (Suzanne), HELLETSGRUBER (Chérubin), KITTEL (Marceline), CLAUS (Barberine).
MM. DUHAN (Almaviva), JERGER (Figaro), MARKHOFF (Bartholo), WERNIGK (Bazile), ETTL (Antonio), GALLOS (Brid'Oison).
Chef d'orchestre : Robert HEGER.
6 représentations à l’Opéra (dont 1 au Palais Garnier) au 31.12.1961.
Le Théâtre-Italien le présenta le 23 décembre 1807 dans sa version originale avec Mmes GRISI et PERSIANI.
Une version française de Castil-Blaze, les Noces de Figaro, opéra-comique en quatre actes, fut créée au Grand Théâtre de Nîmes le 31 décembre 1818 par Mmes CAZAL (la Comtesse), ÉDOUARD (Suzanne), OLIVIER (Chérubin), MM. ARCILLA (Almaviva), MONROSE (Figaro), CHAPISEAU (Bartholo) et LIZES (Bazile).
Cette version fut représentée à la Monnaie de Bruxelles le 11 avril 1822, puis, à Paris, au Théâtre Lyrique de l'Odéon le 22 février 1826.
Première à Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 08 mai 1858 dans la version française de Jules Barbier et Michel Carré.
Reprise le 03 septembre 1863 (146e) avec Mmes Caroline MIOLAN-CARVALHO (Chérubin), Delphine UGALDE (Suzanne), Maria BRUNETTI (la Comtesse), Henriette ALBRECHT (Barberine), MM. LUTZ (Figaro), PETIT (le Comte).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 89 en 1858, 47 en 1859, 9 en 1860, 38 en 1863, 12 en 1864, 5 en 1865.
Première à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 24 février 1872, dans la même version.
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Opéra-Comique 24.02.1872 (1re) |
Opéra-Comique 29.10.1872 (50e) |
Opéra-Comique 21.12.1882 (100e) |
Opéra-Comique 29.05.1886 (174e) |
Opéra-Comique 28.03.1892 (179e) |
Opéra-Comique 05.03.1919 (202e) |
Opéra-Comique 06.02.1923 (268e) |
Opéra-Comique 15.03.1923 ([77e])* |
Opéra-Comique 21.01.1926 (286e) |
la Comtesse |
Marie BATTU |
GANETTI |
Caroline MIOLAN-CARVALHO |
Emma CALVÉ |
Cécile SIMONNET |
RITTER-CIAMPI |
BALGUERIE |
RITTER-CIAMPI |
RITTER-CIAMPI |
Suzanne |
CICO |
Marguerite CHAPUY |
Adèle ISAAC |
Adèle ISAAC |
Adèle ISAAC |
VALLANDRI |
ROGER |
VALLANDRI |
VALLANDRI |
Chérubin |
MIOLAN-CARVALHO |
MIOLAN-CARVALHO |
MEZERAY |
Cécile SIMONNET |
LANDOUZY |
Ed. FAVART |
E. FAVART |
Y. BROTHIER |
Y. BROTHIER |
Marceline |
Marguerite Jeanne Camille DECROIX |
Marguerite Jeanne Camille DECROIX |
PIERRON |
PIERRON |
PIERRON |
BILLA-AZEMA |
TIPHAINE |
TIPHAINE |
TIPHAINE |
Barberine |
DUCASSE |
GUILLOT |
MOLÉ |
FÉLIX |
Suz. ELVEN |
RONCEY |
N. ROUSSEL |
N. ROUSSEL |
DESTANGES |
2 Demoiselles d'honneur |
BAYE RAGON |
G. BAYE A. FAMIN |
G. BAYE RÉVILLE |
BERNADET LEBASQUE |
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Almaviva |
MELCHISSÉDEC |
MELCHISSEDEC |
TASKIN |
TASKIN |
TASKIN |
PARMENTIER |
A. BAUGÉ |
A. BAUGÉ |
R. BOURDIN |
Figaro |
Jacques BOUHY |
Jacques BOUHY |
FUGÈRE |
FUGÈRE |
FUGÈRE |
Félix VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
Bartholo |
NATHAN |
NATHAN |
MARIS |
ISNARDON |
FIERENS |
Louis AZÉMA |
L. AZÉMA |
TUBIANA |
L. AZÉMA |
Bazile |
Armand POTEL |
BARNOLT |
BARNOLT |
BARNOLT |
BARNOLT |
DE CREUS |
DE CREUS |
ROUSSEL |
DE CREUS |
Antonio |
THIÉRY |
Eugène THIERRY |
Etienne TROY |
Etienne TROY |
Etienne TROY |
VAURS |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
Brid'Oison |
D'ÉPINAY |
V. PUJOL |
V. PUJOL |
MATHYL |
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Doublemain |
THIÉRY |
René HÉRENT |
R. HÉRENT |
R. HÉRENT |
H. HÉRENT |
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Chef d’orchestre |
Adolphe DELOFFRE |
DELOFFRE |
J. DANBÉ |
J. DANBÉ |
J. DANBÉ |
Paul VIDAL |
A. CATHERINE |
A. CATHERINE |
M. FRIGARA |
Le 05 mars 1919, l'œuvre était remontée à l'Opéra-Comique par Albert Carré dans une version nouvelle de Paul Ferrier, avec, en place des récitatifs, le texte de Beaumarchais rétabli, avec des décors de Lucien Jusseaume et des costumes de Marcel Multzer exécutés par Mme Solatgès et M. Mathieu.
* Au 3e acte : Divertissement (a. Sarabande ; b. Menuet) réglés par Mme Chasles, dansé par le Corps de Ballet.
|
Opéra-Comique 18.02.1930* ([121e]) |
Opéra-Comique 02.02.1933 (346e) |
Opéra-Comique 19.05.1934 ([160e]) |
Opéra-Comique 12.11.1935 (365e) |
Pte Saint-Martin 29.05.1936 |
Opéra-Comique 29.06.1939 |
Opéra-Comique 24.02.1940** ([176e]) |
Opéra-Comique 11.09.1940 (375e) |
Opéra-Comique 08.06.1948 ([240e]) |
Opéra-Comique 16.01.1957 ([257e])*** |
La Comtesse |
Jeanne GUYLA |
B. DELPRAT |
Bernadette DELPRAT |
J. BONAVIA |
RITTER-CIAMPI |
B. DELPRAT |
B. DELPRAT |
B. DELPRAT |
Berthe MONMART | |
Suzanne |
Emma LUART |
E. RÜHLMANN |
Odette ERTAUD |
A. HENA |
Emma LUART |
R. MAHE |
THELIN |
R. MAHÉ |
Nadine RENAUX | |
Chérubin |
Yvonne BROTHIER |
J. ROLLAND |
Jeanne ROLLAND |
J. MICHEAU |
Yvonne BROTHIER |
J. ROLLAND |
J. ROLLAND |
J. ROLLAND |
Martha ANGELICI | |
Marceline |
TIPHAINE |
VILLETTE |
TIPHAINE |
TIPHAINE |
M. MATHIEU |
J. TOUREL |
J. TOUREL |
J. TOUREL |
Geneviève SERRES | |
Barberine |
O. ERTAUD |
O. ERTAUD |
DELILLE |
G. CHELLET |
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GAUDINAU |
L. THELIN |
Marthe SERRES | |
Demoiselle d’honneur |
BERNADET |
FENOYER |
BERNADET |
BERNADET |
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D. ARNAUD |
D. ARNAUD |
Irène GROMOVA | |
Demoiselle d’honneur |
VAVON |
LEBARD |
LEBARD |
SECONDI |
DANIERE |
DANIERE |
Jeannine COLLARD | |||
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Almaviva |
Roger BOURDIN |
J. VIEUILLE |
Jean VIEUILLE |
C. GAULD |
R. LAIGNEZ |
Paul CABANEL |
R. BOURDIN |
Paul CABANEL |
Jean ENIA |
Michel ROUX |
Figaro |
Félix VIEUILLE |
F. VIEUILLE |
Félix VIEUILLE |
G. BOUVIER |
R. BOURDIN |
R. BOURDIN |
BOUVIER |
R. BOURDIN |
Louis NOGUERA |
Julien GIOVANNETTI |
Bartholo |
Louis AZÉMA |
L. AZÉMA |
TUBIANA |
TUBIANA |
H. AUDOIN |
L. GUENOT |
L. GUENOT |
L. GUENOT |
L. GUENOT |
Charles CLAVENSY |
Bazile |
DE CREUS |
ROUSSEL |
Paul MAQUAIRE |
DE CREUS |
Ch. FRIANT |
Ed. RAMBAUD |
MALVASIO |
RAMBAUD |
R. LAPELLETRIE |
Louis RIALLAND |
Antonio |
DUPRÉ |
DUPRÉ |
BOUVIER |
DUFONT |
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BALDOUS |
BALDOUS |
Gust. ARSCHODT |
Jacques HIVERT |
Brid’Oison |
MATHYL |
V. PUJOL |
GENIO |
GENIO |
|
|
V. PUJOL |
V. PUJOL |
LE PRIN |
Henri BEDEX |
Doublemain |
Paul PAYEN |
P. PAYEN |
Paul PAYEN |
DERROJA |
|
|
P. PAYEN |
Henry BUCK |
Serge RALLIER |
|
Chef d'orchestre |
Maurice FRIGARA |
P. BASTIDE |
Gustave CLOËZ |
H. MORIN |
FOURESTIER |
R. HAHN |
R. HAHN |
R. HAHN |
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Jean FOURNET |
* Version française de Paul Ferrier. Décors de Jusseaume. Costumes dessinés par Multzer exécutés par Mme Solatgès et M. Mathieu. Au 3e acte, Divertissement (a, Sarabande - b, Menuet) réglé par Mme Chasles, dansé par le Corps de Ballet. Luthéral de la société l'Orthéal.
La version de Jules Barbier et Michel Carré, fut, avec quelques modifications, rétablie en 1936 au Théâtre de la Porte Saint-Martin par la Compagnie des Artistes de l'Opéra-Comique associés.
Enfin, une version d'Adolphe Boschot, avec les récitatifs de Mozart, fut adoptée par la Salle Favart pour la reprise de l'ouvrage, le 29 juin 1939.
** Décors et costumes d'après les maquettes de Gérard Cochet. Décors exécutés par Léonce Henry et costumes par la maison Mathieu et Solatgès. Mise en scène de Jean Mercier. Piano "Menuet" de la maison Gaveau. Orfèvrerie de la maison Christofle.
*** Version française chantée de Jules Barbier et Michel Carré, texte de Beaumarchais. Décors et costumes d'après les maquettes de Gérard Cochet. Mise en scène de Max de Rieux. Au 3e acte, Divertissement dansé par Mlles Mona du Chateau, Lyna Garden, Gisèle Adloff, Madeleine Dupont, MM. Jacques Chazot, Serge Reynald, Maurice Riche, Alain Couturier.
Reprise à l'Opéra-Comique le 19 juin 1946 (415e représentation) dans une mise en scène de Max de RIEUX et des décors de Gérard COCHET.
Mmes Ninon VALLIN (la Comtesse), Geori BOUÉ (Suzanne), Maud SABATTIER (Chérubin), Madeleine MATHIEU (Marceline), Irène GROMOVA (Barberine), Raymonde NOTTI-PAGÈS et GAUDEL (2 Demoiselles d'honneur).
MM. Jean ENIA – débuts - (Almaviva), Roger BOURDIN (Figaro), Pierre FROUMENTY (Bartholo), LAPELLETRIE (Bazile), ARSCHODT – débuts - (Antonio), LE PRIN (Brid'Oison), DERROJA (Doublemain).
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER.
447 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950 (dont 246 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950), 4 en 1951, 5 en 1956, 9 en 1957, 2 en 1958, 1 en 1959, 20 en 1964, 11 en 1965, 9 en 1966, 13 en 1967, 13 en 1968, 6 en 1970, 22 en 1971, 5 en 1972, soit 567 au 31.12.1972.
Reprise au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 24 mai 1935 dans la version française de Jules Barbier et Michel Carré, avec Mmes Ritter-Ciampi (la comtesse), Yvonne Brothier (Chérubin), Emma Luart (Suzanne), Darken (Marceline) ; MM. Roger Bourdin (Figaro), Charles Friant (Bazile), Hubert Audoin (Bartholo).
Reprise à la Gaîté-Lyrique le 16 octobre 1935 dans la version française de Jules Barbier et Michel Carré, mise en scène de Max de Rieux, avec Mmes Ritter-Ciampi (la comtesse), Yvonne Brothier (Chérubin), Emma Luart (Suzanne), Jane Morlet (Marceline) ; MM. Roger Bourdin (Figaro), R. Laignez (le comte), Razanet (Basile).
Reprise au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 29 mai 1936 dans la version française de Jules Barbier et Michel Carré, sous la direction de Louis Fourestier.
Résumé.
Figaro, valet du Comte Almaviva, va épouser
Suzanne, femme de chambre de la Comtesse. Toutes sortes d'obstacles, dont
plusieurs créés par le Comte, libertin et jaloux, se dressent pour
empêcher ce mariage. Mais, tandis que le Comte est berné, l'adroit Figaro se
tire élégamment d'affaire. Les imbroglios se dénouent et tout s'achève dans
l'allégresse.
L'action se déroule à la fin du XVIIIe siècle, au château d'Aguas Frescas, non loin de Séville.
ACTE I. — Une chambre incomplètement meublée.
Figaro, en compagnie de sa fiancée Suzanne, mesure les parois de la pièce qu'ils vont habiter sitôt leur mariage célébré. Suzanne avertit Figaro des intentions du Comte, lequel marque beaucoup trop d'intérêt à son égard. Mais Suzanne aime Figaro, et celui-ci compte sur les ressources de son esprit pour se tirer de ce mauvais pas [Cavatine de Figaro : Se vuol ballare...].
Arrivent le Docteur Bartolo, médecin à Séville, et sa gouvernante Marcelline. Bartolo veut exiger l'exécution des clauses d'un contrat signé jadis en faveur de Marcelline, par lequel Figaro s'était engagé à rendre une forte somme, ou, à défaut, d'épouser la gouvernante du Docteur [Air de Bartolo : Le vendetta...], puis [Duo Marcelline-Suzanne : Via resti servita...].
Survient Chérubin, le jeune page du Comte, dont les sens s'éveillent à l'amour [Air de Chérubin : Non so più...]. Surpris en tête-à-tête avec Suzanne, Chérubin, à l'arrivée du Comte, se cache derrière un fauteuil. Le Comte offre à Suzanne une belle dot si elle consent à lui accorder un rendez-vous, ce qu'elle repousse résolument. Lorsque Basile entre, le Comte se cache à son tour derrière le fauteuil. Chérubin n'a plus d'autre ressource que celle de se glisser sur ledit fauteuil et de s'y blottir sous un vêtement de Suzanne.
Le Comte, entendant alors raconter par Basile que Chérubin fait la cour à sa femme, sort, furieux, de sa cachette et parle de chasser le page. C'est bien autre chose encore quand il découvre Chérubin dans le fauteuil, car le jeune homme a tout entendu !
Figaro arrive à ce moment, avec une troupe de paysans venus remercier leur maître de l'abolition récente du « droit du seigneur ».
Pour ménager à Chérubin un départ honorable, le Comte lui accorde un brevet d'officier dans son régiment, avec l'ordre de partir sans délai pour Séville. Figaro, ironiquement, relève le courage du pauvre Chérubin [Air de Figaro : Non più andrai...].
ACTE II. — Le boudoir de la Comtesse.
La Comtesse se désole de l'inconstance de son époux [Cavatine de la Comtesse : Porgi amor...]. Suzanne arrive, et Figaro bientôt après. Figaro raconte comment il a fait passer au Comte un billet anonyme destiné à exciter sa jalousie en lui faisant croire que sa femme a un rendez-vous.
Figaro sorti, Chérubin entre, assez décontenancé, son brevet d'officier à la main. C'est lui qu'on enverra au rendez-vous donné par le Comte à Suzanne dans le jardin, Accompagné à la guitare par Suzanne, Chérubin chante la romance [Chanson de Chérubin : Voi qui sapete...]. Les deux femmes s'amusent ensuite à le travestir [Air de Suzanne : Venite, inginocchiatevi...].
On frappe à la porte : c'est le Comte qui a reçu le billet et revient, tout gonflé de jalousie. Chérubin fuit dans la pièce voisine, dont la Comtesse retire la clé. Le Comte entre. Au moment où il entame l'interrogatoire de sa femme, on entend Chérubin renverser un fauteuil. La Comtesse déclare alors à son mari que Suzanne se trouve dans la chambre, lui défendant d'en sortir ou de répondre, et refuse d'en remettre la clé au Comte. Celui-ci, au comble de la fureur, ferme toutes les portes à clé et emmène la Comtesse avec lui, faisant mine d'aller quérir les moyens d'enfoncer la porte. Pendant ce temps, Suzanne, tapie dans l'alcôve, rend sa liberté au page, qui saute par la fenêtre dans le jardin, et se rend elle-même dans la chambre. Le Comte et la Comtesse reviennent. Cette dernière, poussée dans ses derniers retranchements, doit avouer que le page se trouve dans la chambre, ce qui a pour effet d'enflammer encore davantage la colère du Comte. Mais, au grand étonnement des deux époux, c'est Suzanne qui en sort ! Les deux femmes se ressaisissent vite en déclarant au Comte qu'elles ont voulu plaisamment le punir ainsi de sa jalousie ! Péniblement, il obtient alors son pardon. Figaro, survenant à l'improviste, risque de tout gâter ; mais, quand Antonio, le jardinier, vient se plaindre que quelqu'un est tombé sur ses plates-bandes, il assure que c'est lui qui a sauté. Malheureusement, Antonio rapporte le fameux brevet que Chérubin a perdu dans sa fuite !
Arrivent encore Marcelline et Bartolo, toujours décidés à faire valoir leurs droits. Suzanne et Figaro se croient perdus.
ACTE III. — Une salle de fêtes.
La Comtesse, ayant décidé de se rendre à la place de Suzanne au rendez-vous du Comte, Suzanne fixe celui-ci et promet tout ce que le Comte voudra. Figaro reprend courage. Le juge Don Curzio le condamne toutefois à payer son dû, et, comme il n'est pas en état de le faire, à épouser Marcelline. Mais on découvre subitement que Figaro est l'enfant de Bartolo et de Marcelline ! Tout danger se trouve donc écarté maintenant de ce côté-là.
La Comtesse songe à son passé heureux [Récitatif et Air de la Comtesse : E Suzanna non vien ? — Dove sono i bei momenti...], puis elle fait écrire par Suzanne le billet de rendez-vous destiné à surprendre et à confondre son mari [Duetto Suzanne-la Comtesse : Sull’ aria...].
Les filles du village, parmi lesquelles s'est glissé Chérubin, déguisé, viennent offrir leurs hommages à la Comtesse. Chérubin, qui réussit, de cette façon, à dérober un baiser à la Comtesse, est reconnu par Antonio. Le Comte paraît. Pendant la cérémonie du mariage, Suzanne lui remet le billet dicté par la Comtesse, billet fixé par une aiguille qui doit être renvoyée en signe d'accord.
ACTE IV.
1er TABLEAU : Un étroit corridor.
Barberine recherche l'aiguille perdue [Air de Barberine : L'ho perduta...]. Puis Marcelline exprime son peu de considération pour la gent masculine [Air de Marcelline : Il capro e la capretta...].
2e TABLEAU : Un coin du jardin, avec deux pavillons.
Figaro surprend les préparatifs de Barberine, qui s'enfuit dans un des pavillons, puis s'écarte lui-même à l'approche de Bartolo et de Basile [Air de Basile : In quegli anni...].
Les deux hommes partis, Figaro réapparaît et se cache pour observer ce qui va se passer [Air de Figaro : Tutto è disposto...].
La Comtesse et Suzanne, ayant fait l'échange de leurs vêtements, arrivent toutes deux, en compagnie de Marcelline. Suzanne demeure seule un moment [Récitatif et Air de Suzanne, dit « Air des Marronniers » ou « Air des Roses » : Giunse al fin il momento... — Deh vieni non tardar...].
A peine la Comtesse se trouve-t-elle seule que Chérubin s'approche d'elle et essaie de dérober un baiser à la soi-disant Suzanne. Le Comte, survenant à ce moment, reçoit le baiser et veut y répondre par une gifle, laquelle, au lieu du page, atteint Figaro, venu lui aussi, plein de curiosité à cet endroit. Le Comte accable la pseudo-Suzanne de flatteries et veut l'enlever ; mais, dans l'obscurité, elle lui échappe.
De son côté, Figaro, enflammé de jalousie, reconnaît bientôt Suzanne de laquelle il reçoit une maîtresse gifle. La paix rétablie, Suzanne et Figaro sont découverts par le Comte qui, furieux, appelle ses gens : à sa grande confusion, il découvre alors qu'il a comblé sa femme de serments amoureux en croyant les adresser à une autre ! Chérubin, de son côté, est surpris dans le pavillon avec Barberine. Puis, au moment où les choses paraissent devoir tourner au tragique, le pardon de la Comtesse met fin à la confusion générale et tout finit dans l'allégresse !
N. B. — Les deux tableaux du IVe acte sont fréquemment fondus en un seul et l'on supprime alors l'Air de Marcelline, ainsi que celui de Basile (qui n'existe d'ailleurs pas dans la version Barbier et Carré).
« Ce fut l'empereur Joseph II qui fit au compositeur la commande de cet ouvrage. Mozart était alors en butte aux cabales combinées des maîtres italiens et de quelques musiciens allemands. Salieri, l'élève de Gluck, comprenant la supériorité du jeune Wolfgang, n'eut pas honte d'exciter contre lui et son œuvre les petites passions des artistes de l'orchestre et du chant. On rapporte que l'exécution des deux premiers actes de son chef-d'œuvre fut si négligée à la première représentation, que l'auteur courut à la loge impériale pour réclamer la protection de l'empereur. Joseph, qui inclinait cependant du côté de ses adversaires, ne put la lui refuser, et la suite de la représentation s'effectua d'une manière plus régulière. Le Nozze di Figaro n'obtinrent pas toutefois un grand succès à Vienne ; mais, l'année suivante, cet opéra fut accueilli avec enthousiasme à Prague. Le public, apprenant que Mozart assistait à la représentation , lui fit une ovation chaleureuse et redemanda presque tous les morceaux. Les Noces de Figaro, avec Don Juan et la Flûte enchantée, forment les trois fleurons de la couronne lyrique de Mozart. La partition ne renferme pas moins de trente morceaux. L'air de Figaro : Non piu andrai farfallone amoroso, celui de Chérubin : Voi che sapete, le duo de la comtesse et de Suzanne : Sull’ aria, ont été regardés depuis quatre-vingts ans comme des chefs-d'œuvre d'inspiration et de goût. L'enjouement un peu malicieux du premier, la tendresse et la suavité des deux autres peignent admirablement le caractère de Mozart à cette époque de sa vie, et la lecture de sa correspondance peut corroborer cette réflexion. Lorsqu'on ne trouve dans une œuvre que du talent, il n'est pas toujours prudent d'y rechercher en même temps les éléments d'appréciation du caractère de l'auteur ; mais les productions d'une nature supérieure comportent avec elles des révélations plus exactes. Cette partition offre déjà la perfection la plus accomplie dans les détails, une instrumentation sobre et constamment intéressante. On est frappé de l'habileté avec laquelle Mozart a su rendre l'expression ironique dans la cavatine : Se vuol ballare, le double jeu de Suzanne dans le duetto : Crudel perche finora, la mélancolie dans l'air admirable de la comtesse : Dove sono, enfin la gentillesse la plus ingénue dans les couplets : L'ho perduta. Un arrangement du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, avec la musique de Mozart, fut représenté à l'Opéra le 20 mars 1793 ; Lays chantait le rôle de Figaro. Il est inutile de faire observer qu'en un pareil moment, tout succès lyrique était impossible. Cette mauvaise version fut encore donnée, à Feydeau, le 31 décembre 1818 ; mais la partition originale fut représentée au Théâtre-Italien, de Paris, le 23 décembre 1807, et elle resta au répertoire jusqu'en 1840. Les artistes qui s'y firent remarquer le plus furent Garcia, Morandi, Levasseur, Pellegrini, Lablache et Tamburini, Mmes Barilli, Mainvielle-Fodor, Catalani, Naldi, Cinti, Malibran, Grisi et Persiani. M. Castil-Blaze arrangea les Noces de Figaro en opéra-comique, avec un dialogue de sa rédaction. On le représenta à l'Odéon le 22 juin 1826. Enfin M. Carvalho eut l'heureuse pensée de monter ce chef-d'œuvre, qui fut donné au Théâtre-Lyrique le 8 mai 1858, avec de nouvelles paroles, par MM. Michel Carré et Jules Barbier. L'exécution des rôles de femmes en a été admirable. Mmes Caroline Vandenheuvel-Duprez, Miolan-Carvalho, Ugalde, excellaient dans les rôles de la comtesse, de Chérubin et de Suzanne. Meillet, Lutz, Jules Petit, Mlle Albrecht, Mlle Maria Brunetti ont paru avec avantage dans les diverses reprises qui ont eu lieu. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Cette partition, que l'auteur nommait son ouvrage de prédilection, fut composée à la demande de l'empereur Joseph II en 1786. Elle obtint le succès qu'elle méritait. Après avoir félicité le compositeur à la fin de la première représentation, l'empereur lui dit : « Il faut convenir pourtant, mon cher Mozart, que voilà bien des notes. — Pas une de trop, sire », répondit vivement l'artiste. On raconte la même anecdote au sujet de la première représentation de l'Enlèvement au sérail. Les Nozze di Figaro ont fait époque dans la vie de Mozart, aussi bien que dans l'histoire de la musique dramatique. En effet, rien de ce qui existait alors ne pouvait être comparé à cette partition colossale pour la grandeur et le développement des morceaux d'ensemble, pour le charme et la nouveauté des mélodies, pour la richesse et la variété des accompagnements. Cet opéra a été représenté au théâtre italien de la Cour, le 28 avril 1786. Il obtint un immense succès, malgré les cabales suscitées contre Mozart par les compositeurs et les virtuoses italiens. Sans prétendre indiquer toutes les beautés de la partition, citons ici les principaux morceaux : l'ouverture, l'air : Non piu andrai farfallone amoroso, l'air de Cherubino : Voi che sapete, le finale magistral du premier acte, le duo admirable : Sull'aria, l'air si suave de la comtesse : Dove sono, etc. Il faudrait tout rappeler : c'est un ouvrage parfait et original, surtout en ce sens que Mozart s'est totalement approprié l’œuvre de Beaumarchais, en a transformé à son usage le caractère et les situations ; et bien lui en a pris ; car, d'une pièce satirique, virulente, acerbe et tout à fait impropre à la musique, il en a fait un chef-d’œuvre de grâce passionnée, de mélancolique tendresse. Plusieurs mélodies des Nozze devinrent populaires, et le génie de Mozart fut universellement reconnu. Le Nozze di Figaro ont été arrangées pour la scène française par MM. Jules Barbier et Michel Carré ; on n'a pas oublié la longue suite de représentations qu'elles obtinrent au Théâtre-Lyrique à Paris depuis le 8 mai 1858. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Première représentation à Vienne, le 28 avril 1786, avec un succès médiocre, mais qui, en dépit de la cabale organisée par Salieri et le parti de la musique italienne, ne fit que grandir aux représentations suivantes. Du reste, telle était la volonté de l'empereur Joseph II, qui ne pouvait abandonner à leurs ennemis Da Ponte et Mozart après leur avoir lui-même demandé d'arranger en opéra la comédie de Beaumarchais (lire : Critique et littérature musicales, 2e série, par Scudo, in-18, Hachette, 1859 ; les Musiciens célèbres, par M. Félix Clément, gr. in-8°, Hachette, 1868 ; Histoire de Mozart, par M. Albert Sowinski, in-8°, Garnier frères, 1869 ; les Treize salles de l'Opéra, [page 169], par Albert de Lasalle, in-18, Sartorius, 1875 ; etc.). — Le 20 mars 1793, au plus fort de la Terreur, les Noces de Figaro furent chantées pour la première fois à l'Opéra de Paris, devant une recette de 5,035 livres 14 sous. Figaro, Lays ; le Comte, Adrien ; Chérubin, Mme Henry ; Suzanne, Mme Gavaudan ; la Comtesse, Mme Ponteuil. Le traducteur, Notaris, avait substitué aux récitatifs la prose parlée du Mariage de Figaro. Cependant Beaumarchais, qui assistait à la représentation, n'en fut pas satisfait, et il écrivit à ce propos une lettre-mémoire qu'on peut lire dans l'ouvrage de M. de Loménie : Beaumarchais et son temps. — C'est en 1807 seulement que le Nozze di Figaro entrèrent au répertoire du Théâtre-Italien de Paris. Mme Barilli chantait Cherubino. — Le succès de l'opéra de Mozart est certainement le plus éclatant qu'ait obtenu le Théâtre-Lyrique. Voir dans le Monde illustré, du 5 juin 1858, une gravure représentant Mmes Ugalde, Vandenheuvel et Carvalho. Il eut au loin un si grand retentissement, qu'on vit un groupe d'environ cent dilettanti angevins faire exprès le voyage de Paris pour applaudir les Noces de Figaro. La direction avait fait peindre en leur honneur un rideau d'entr'acte représentant une vue panoramique de la ville d'Angers. — Reprise assez froide en 1874 à l'Opéra-Comique. Mme Carvalho chantait le rôle de la comtesse, et avait cédé celui de Chérubin à Mlle Edma Breton. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
« Principaux personnages : le comte Almaviva ; Figaro ; Chérubin ; la comtesse (Rosine) ; Susanne sa camériste, fiancée de Figaro.
L'action se passe aux environs de Séville, à une époque indéterminée.
Vif, alerte, amusant et facile à suivre à la représentation, le livret de Da Ponte d'après Beaumarchais, est diffus à la lecture et difficile à narrer, avec ses déguisements, ses jeux de portes et de fenêtres qui sentent le vaudeville. En tant que comédie, il est du reste loin de valoir le Barbier de Séville et le livret de l'opéra-comique est malheureusement dépouillé de presque toutes les qualités littéraires qui faisaient la valeur de l'ouvrage original.
Les personnages sont ceux du Barbier, mais ils ont passablement changé de caractère. Figaro est beaucoup moins subtil : toute la malice est désormais concentrée chez les femmes, Susanne et la comtesse. Almaviva n'est plus guère sympathique ; ce trompeur est d'un bout à l'autre berné. La seule création nouvelle est celle de Chérubin, mais il faut avouer qu'elle est géniale et que Beaumarchais nous a donné là un type immortel.
Almaviva est l'époux de Rosine ; mais la possession a sans doute amené la satiété et les fantaisies du comte s'orientent désormais du côté de l'escalier de service. Il conte fleurette à la fois à la fille du jardinier Antonio, Barberine, et à la femme de chambre de la comtesse, Susanne, dont le mariage avec le barbier Figaro s'apprête au moment où s’ouvre l'action. Bartholo est aussi de la pièce ; il est réconcilié avec le mari de sa pupille et doit signer au contrat de Figaro. Marcelline de la Verte Allure, gouvernante de Bartholo, fut, paraît-il, jadis pour lui quelque chose de plus tendre et en a même eu un fils, enlevé par des brigands et dont on a perdu la trace. Malgré son âge, elle s'est éprise de Figaro et possède de lui un papier par lequel il s'engage à lui rendre une forte somme qu'elle lui a prêtée, ou à défaut, à l'épouser. Figaro aime Susanne et en est jaloux ; lui seul dans la pièce montre quelque constance. Almaviva désire toutes les femmes indifféremment, semble-t-il, et n'en aime aucune. Chérubin est un polisson en qui s'éveille la puberté et qu'émoustille le contact des cotillons. Son désir va cependant avant tout à la comtesse, mais ce désir n'est au fond que libertinage, ne s'appuyant sur aucun sentiment profond.
Almaviva, poussé par Figaro, a renoncé publiquement au « droit du seigneur ». Il compte cependant tourner la difficulté en ce qui concerne Susanne et s'il a doté celle-ci, ce n'est pas dans un but tout à fait désintéressé. Susanne compte toutefois sur les ressources de son esprit pour se tirer de ce mauvais pas. Telles sont les ficelles qui font la trame de l'intrigue.
Au premier acte, Figaro, sans méfiance, est mis par Susanne au courant des intentions du comte ; Marcelline et Bartholo entrent en campagne pour faire rompre le mariage du barbier. Chérubin, frôleur et voluptueux, donne à Susanne une chanson qu'il a faite pour la comtesse et dérobe un ruban ayant appartenu à celle-ci. Il est surpris en tête à tête avec Susanne par le comte et se cache derrière un fauteuil. Le comte se cache à son tour lorsque survient Basile et apprend de celui-ci que Chérubin fait la cour à sa femme. Furieux, le mari sort de sa cachette. Un instant plus tard il découvre la présence du page, qu'il s'apprête à chasser lorsque surviennent ses vassaux conduits par Barberine et par Figaro. Ils sont venus le remercier pour l'abolition du droit du seigneur. Pris au piège, il ne trouve pas d'autre moyen d'assurer le silence de Chérubin qu'en le nommant officier et en l'expédiant au loin. Mais Chérubin ne partira pas tout de suite, car nous avons besoin de lui aux actes suivants.
Au second acte, la comtesse se désole de l'inconstance de son époux. Figaro vient lui proposer un stratagème de son cru : un billet avisera le comte que sa femme a un rendez-vous, la jalousie rallumera chez lui l'amour et il en oubliera Susanne, du moins Figaro y compte. D'autre part un second billet, de Susanne celui-là, fixera au comte un autre rendez-vous, mais à la place de Susanne, c'est Chérubin qui se présentera, déguisé en femme. La comtesse prendra les deux coupables en flagrant délit, et le comte sera à sa merci.
Chérubin arrive et les deux femmes s'amusent à le travestir. On lui fait chanter sa romance, on flirte. Ce badinage un peu licencieux est interrompu par l'arrivée du comte. Celui-ci, qui a reçu le billet de Figaro, est fou de jalousie et de dépit. On a caché Chérubin dans une alcôve, mais le mari irrité ne tardera pas à l'y découvrir. Susanne toutefois réussit à faire échapper le page par la fenêtre ; par malheur il tombe presque sur la tête du jardinier Antonio.
L'imbroglio se complique à l'arrivée de Figaro, puis par celle d'Antonio, qui a ramassé le brevet d'officier de Chérubin. auquel manque encore le sceau. Chacun ruse, feint, trompe, dissimule. Pour que la confusion soit complète, il ne manque plus que Bartholo, Basile et Marcelline. Ils arrivent pour le finale et dès ce moment Susanne et Figaro se croient perdus.
Au troisième acte, la comtesse décide d'aller elle-même à la place de Susanne au rendez-vous fixé au comte. Ce rendez-vous, Susanne le fixe ensuite elle-même et promet au comte tout ce qu'il voudra. Mais la ruse est éventée, car le comte a surpris un mot de Figaro qui lui fait comprendre qu'on le joue. Il ira tout de même au rendez-vous, espérant rire le dernier.
Un coup de théâtre vient supprimer tout danger du côté de Bartholo et de Marcelline : ceux-ci découvrent en Figaro... leur propre fils ! Il n'est donc plus question ni de dette ni de mariage avec la duègne. Le comte perd là deux alliés précieux contre Figaro dont il croit avoir à se venger.
Intermède : les filles du village viennent offrir leurs hommages à la comtesse. Parmi elles s'est glissé Chérubin déguisé, qui dérobe de cette façon un baiser à sa noble marraine. Il est malheureusement reconnu par Antonio, et presque au même instant paraît le comte. Cérémonie du mariage, pendant laquelle Susanne glisse au comte le billet où elle lui confirme le rendez-vous.
Le dernier acte se passe le soir dans une sombre allée bordée de deux pavillons. Ici, le quiproquo devient universel et il est désormais très difficile de s'y reconnaître. Susanne a fait échange de vêtement avec la comtesse. Elle sera reconnue par son mari, mais le comte ne reconnaît ni sa femme ni la soubrette. Figaro aux aguets assiste à tout mais ne comprend qu'une faible partie de ce qu'il voit. Toute cette intrigue est pourtant son œuvre et doit consommer sa vengeance. Elle la consomme en effet, mais pas tout à fait comme il avait compté. Toujours est-il qu'on voit tour à tour Chérubin puis Figaro courtiser Susanne sous les atours de la comtesse, et le comte courtiser sa femme qu'il prend pour Susanne. Chérubin, qui s'était réfugié dans un pavillon, y est finalement surpris en flagrant délit avec Barberine ; puis au moment où les choses paraissent devoir tourner au tragique, la comtesse se fait connaître de son mari, celui-ci implore sa grâce et tout finit dans l'allégresse.
Tout ceci paraît fort compliqué ; en réalité l'action est très rapide et au théâtre elle est suffisamment claire. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« Avant que Rossini eût pris à Beaumarchais le Barbier de Séville — avec cette maestria dont Paul de Saint-Victor disserte lumineusement dans « les Deux Masques » — Mozart s'était emparé du Mariage de Figaro pour idéaliser de sa musique l'intrigue un peu vaudevillesque, surnommée par l'auteur lui-même, en sous-titre, la « Folle journée ».
Cette pièce frondeuse, en laquelle on a voulu voir des signes précurseurs de la révolution, avait été créée le mardi 21 avril 1784 par les comédiens français sur la scène de l'actuel Odéon. Deux ans après avec des paroles italiennes de Lorenzo da Ponte, les Noces du Barbier offraient un thème aux mélodies viennoises de Mozart. Le compositeur autrichien donnait à son pays la primeur du nouvel opéra-comique, en quatre actes. Et l'œuvre succomba d'abord sous la cabale... « Ah ! la cabale !... — raillait jadis Almaviva — Monsieur l'auteur fut sifflé ! » Mais il est difficile de décourager Figaro, et ses accordailles, plus sympathiques aux dilettantes de Prague, et bientôt connues de toute l'Europe, sont solennellement célébrées à Paris au théâtre de l'Opéra, le 28 mars 1793 — sous les espèces d'une comédie lyrique en cinq actes. L'adaptation avait été confiée à Notaris.
Un M. d'Auberval fait, en 1805, danser à Bordeaux un ballet qualifié d'héroï-comique (trois actes tirés du même sujet) sous le titre shakespearien de Honni soit qui mal y pense ou le Page inconstant, bientôt représenté à la Porte-Saint-Martin, le 28 messidor an XIII (17 juillet). Le 18 décembre 1823, l'Académie royale de musique consacra le succès de cet ouvrage. Cependant, en 1807, le 19 décembre, les personnages de la farce avaient reparu sur les planches de l'Odéon (à ce moment, théâtre de l'Impératrice) où la troupe italienne chante longtemps le Nozze di Figaro, « dramma giocoso », qu'elle redonnera salle Favart le 20 mars 1816 et, salle Louvois, le 5 octobre 1819.
La constante faveur manifestée par le public à cette affabulation devait inspirer aux fournisseurs habituels des petits théâtres et des scènes de genre nombre de productions pastiches. C'est la menue monnaie de la gloire... Castil-Blaze, l’ « arrangeur » du Barbier de Séville, s'émut. Il voulut apposer sa griffe sur le chef-d'œuvre dans un savant amalgame de la prose de Beaumarchais et de la partition de Mozart. Les comédiens français s'unissent pour le lui défendre. Une seconde tentative est faite à Nîmes, sans retentissement, le 31 décembre 1818. Et c'est encore l'Odéon qui, le 22 juin 1826, accueillera les transfuges dans leur nouvel avatar — ce n'est d'ailleurs pas le dernier : un tripatouillage en trois actes où MM. Dartois et Blangini font collaborer malgré eux Beaumarchais, Rossini et Mozart, est servi chaud sur le plateau des Nouveautés. Et l'œuvre tourne à la bouffonnerie... jusqu'au moment où Jules Barbier et Michel Carré, rimaillant derechef, vont offrir à Mme Miolan-Carvalho « grande prêtresse de Mozart » la version définitive que nous applaudissons depuis... d'abord au Théâtre-Lyrique, le 8 mai 1858 — et enfin à l'Opéra-Comique, où l'on avait déjà donné l'original en italien. C'est en 1874 que Mme Carvalho, femme du directeur célèbre, abandonna pour le rôle de la Comtesse le travesti de Chérubin, dont elle fit une création éclatante, et qui a été incarné par les plus piquantes divas. La dernière grande reprise est du 9 mai 1882.
Ces renseignements nous ont semblé plus intéressants à rappeler que les détails de l'intrigue, un peu confuse, il est vrai, mais tellement connue et qui relève du domaine de la Comédie classique.
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Le comte Almaviva est demeuré le grand coureur de guilledous que nous connûmes à Séville, et n'a pas su rester longtemps fidèle à l'infortunée Rosine. Pour l'instant, il en conte à sa camériste Suzanne, la fiancée de Figaro. C'est une belle fille, rieuse et plus maligne encore que ce coquin de barbier — qui a d'ailleurs beaucoup vieilli. La soubrette s'amuse de ce jeu. Non moins fidèle à sa maîtresse qu'à son amant, elle entend profiter de la situation pour « faire marcher » Monseigneur, sans compromettre le petit capital essentiel de vertu — dont elle compte bien tirer d'honnêtes intérêts, qui, convenablement grossis, lui constitueront une dot. Elle ne prend pas au sérieux les agaceries d'un fripon de page : Chérubin, le classique « Chérubini di amore » — qui, à l'âge heureux où les sens s'éveillent, frissonne au contact de la moindre cotte. Amoureux de toutes les femmes, le petit page, cependant, cultive dans son cœur un sentiment plus profond ; il soupire pour la Comtesse, sa marraine, et il chante ça — délicieusement — sur l'air de Marlborough... Aussi va-t-il donner bien du fil à retordre au Comte, d'abord, qui se pique d'être jaloux et qui le trouve à chaque instant dans ses jambes, sur son chemin ; puis à Figaro.
C'est autour de ces cinq protagonistes que gravitent les personnages accessoires, dans un imbroglio qui complique bien inutilement l'action. Nous les reconnaissons pour la plupart : Bartholo, Basile, également bien alourdis. Et le sentencieux Brid'oison, resté le prototype du fonctionnaire formaliste, atrabilaire, et vétilleux ; la duègne Marcelline, éprise de Figaro, qu'une reconnaissance, tirée par les vieilles ficelles de la comédie espagnole, finit par lui donner pour fils... avec cette circonstance aggravante : la paternité de Don Bartholo ! (Perche, Signor !) ; le jardinier Antonio, comparse ivrogne, et sa gentille nièce, autre béguin du comte et de son page... Ils n'interviennent guère que pour compliquer les épisodes — comme dans un roman cinéma — et brouiller le « film » de l'intrigue, en laquelle vient se débattre Figaro, qui essaye de comprendre, et Almaviva, qui n'y comprend rien.
Celui-ci a surpris chez Suzanne, qu'il poursuivait de ses assiduités, Chérubin qui s'y est faufilé en humeur de confidences. Le page venait justement de lui glisser entre les doigts chez Antonio, tous les deux chassant sur la même terre ; il le découvre blotti dans un fauteuil, caché sous un jupon... quelques heures après, il pense l'attraper aux genoux de Rosine qui se divertissait à le déguiser en fille dans le but de mystifier son époux, afin de punir celui-ci d'avoir osé demander un rendez-vous à sa soubrette. Chérubin est là, tout transi, ne dissimulant pas son adoration, puisqu'après avoir roucoulé voluptueusement sa naïve « Romance à Madame », il chiffonne, demi-dévêtu, le ruban qu'il a réussi à dérober au corsage de sa marraine ! Le comte enfonce la porte... et il ne trouve que Suzanne, qui lui rit au nez : le page a pu sauter par la fenêtre... C'est alors Rosine elle-même qui prendra le soir, sous les marronniers, la place de sa camériste au rendez-vous fixé et elle portera sa robe de mariée.
Figaro n'est pas au courant. Prévenu par Basile, habituellement cafard, Bartholo, qui ne lui a point pardonné les tours du Barbier de Séville, et Antonio, qui a vu tomber par la croisée Chérubin dans ses giroflées, le factotum se méfie. Et lui aussi paye à son tour son tribut à la duperie ; Rosine joue le rôle de Suzanne. Almaviva la serre d'un peu près ; et Figaro, furieux, s'avise alors par représailles de courtiser dans l'ombre la Comtesse — ou plutôt Suzanne qui a changé d'atours avec elle... Chérubin s'y est aussi trompé... C'est par un bon soufflet que la nouvelle mariée met enfin terme aux assiduités du pauvre Figaro, qui — trop heureux — tombe à ses pieds. Et l'on apporte des flambeaux ; la scène s'éclaire, la situation aussi — mais pas pour le comte ; il veut savoir où sa femme s'est réfugiée, pendant la bagarre, — et le voilà qui, successivement, extirpe d'un pavillon : le page infernal, la nièce mutine de son jardinier, et, pour finir, cette Rosine qu'il a tant poursuivie jadis et à laquelle, tout à l'heure encore, il contait fleurette, en la prenant pour l'épouse de Figaro ! Confus et honteux, le bel Almaviva n'a plus qu'à solliciter son pardon, qu'on ne lui fait pas trop attendre... et renonce à tout exercice des « droits du Seigneur » — commencement de la sagesse ! »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
« Reprise du 01 juillet 1939.
La nouvelle version d'Adolphe Boschot, qui précédemment a traduit Don Juan, rétablit les récitatifs de Mozart qu'on avait coutume de remplacer par le texte de Beaumarchais. Elle supprime les coupures faites en diverses scènes, rétablit au premier acte l'air de la « vendetta » de Bartholo, l'air du comte Almaviva du troisième acte, et au dernier acte un air de Marceline et celui très caractéristique de Basile. »
(Larousse Mensuel Illustré, août 1939)
NOCES DE FINGAL (LES)
Scène lyrique en trois parties, poème de Judith Gautier, musique de Blas Maria de Colomer, prix du concours Rossini (1888), représenté au Conservatoire le 24 novembre 1889.
NOCES DE GAMACHE (LES)
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène de Planard, musique de Nicolas-Charles Bochsa. Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 16 septembre 1815.
NOCES DE GAMACHE (LES)
Opéra-comique en deux actes, livret de Dupin et Thomas Sauvage, musique de Mercadante, arrangée par Guénée ; représenté à l'Odéon le 9 mai 1825.
NOCES DE GUÉBRIAC (LES)
Opérette en un acte, paroles de M. de Gevray, musique de Raoul Schubert, représentée au concert de l’Alcazar le 24 octobre 1888.
NOCES DE JEANNETTE (LES)
Opéra-comique en un acte, livret de Michel Carré et Jules Barbier, musique de Victor Massé.
Personnages : Jean (baryton) ; Jeannette (soprano léger) ; Thomas et Petit Pierre (rôles parlés).
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 04 février 1853.
Mmes Caroline MIOLAN-CARVALHO (Jeannette), BEGAT (Petit-Pierre).
MM. COUDERC (Jean), PALIANTI (Thomas).
Chef d'orchestre : Théophile TILMANT.
100e représentation le 26 février 1854.
Mme BOULARD (Jeannette).
MM. COUDERC (Jean), PALIANTI (Thomas), LEJEUNE (Petit-Pierre).
|
18.01.1875 Opéra-Comique (500e) |
10.05.1895 Opéra-Comique (1.000e) |
07.01.1900 Opéra-Comique (1.105e) |
22.04.1907 Opéra-Comique
|
06.10.1921 Opéra-Comique 1.500e fêtée (1.200e)* |
Jeannette |
Marguerite CHAPUY |
Jeanne LECLERC |
LAISNÉ |
A. PORNOT |
Marg. ROGER |
Petit Pierre |
MARIE |
DOMINGUE |
NELLCY |
LEMERCIER |
Maud MART |
|
|
|
|
|
|
Jean |
Auguste Armand BARRÉ |
FUGÈRE |
DELVOYE |
André ALLARD |
Maurice SAUVAGEOT |
Thomas |
PALIANTI |
ÉLOI |
ÉLOI |
ÉLOI |
ÉLOI |
Chef d'orchestre |
DELOFFRE |
J. DANBÉ |
GIANNINI |
PICHERAN |
ARCHAINBAUD |
* Cette 1.500e, officiellement fêtée, est une erreur de la Régie de la salle Favart.
Gala du Centenaire de Victor Massé le 22 mars 1922 (1.204e à l'Opéra-Comique) :
Mmes Jeanne CALAS (Jeannette), MART (Petit-Pierre).
MM. André BAUGÉ (Jean), ÉLOI (Thomas).
Chef d'orchestre : Émile ARCHAINBAUD.
1376e représentation le 28 novembre 1942.
Mme TURBA-RABIER (Jeannette).
MM. Émile ROUSSEAU (Jean), POUJOLS (Thomas), DAYDÉ (Petit Pierre).
Chef d'orchestre : Francis CEBRON.
1486e représentation le 29 avril 1945.
Mme TOUZET (Jeannette).
M. Jacques HIVERT (Jean).
Chef d'orchestre : Francis CEBRON.
1505e représentation le 25 janvier 1961.
Nouvelle version musicale de Pierre Cruchon. Maquettes du décor et des costumes de Peynet. Décor exécuté par M. Brunet dans les Ateliers de l'Opéra. Costumes exécutés par Mlle Marjollet dans les Ateliers de l'Opéra-Comique. Mise en scène de Robert Manuel.
Mlle Liliane BERTON (Jeannette).
MM. Jean-Christophe BENOIT (Jean), Jacques LOREAU (Thomas), Georges BODA (Petit Pierre).
Artistes des Chœurs : MM. Thery (le Maire), Laurent (le Notaire), Germain (le Père), Prudhomme (le Garde champêtre).
Danses réglées par Jacques Chazot : Mlles Christiane Payen, Josyane Consoli, Claudette Scouarnec, Michèle Baude, Françoise Lamone, Josette Jeisler ; MM. Jean-Pierre Toma, Guy Leonard, Jean-Pierre Martino, Michel Lainer, Daniel Delbrouck, Raymond Raynald.
Chef d'orchestre : Pierre CRUCHON.
1393 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950 (dont 289 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950), 15 en 1960, 18 en 1961, 3 en 1962, 3 en 1963, 9 en 1966, 3 en 1967, soit 1444 au 31.12.1972.
L'action se passe dans un village français, au
XIXe siècle.
ACTE UNIQUE.
A l'intérieur d'une maison rustique, Jean en habit de marié, entre précipitamment. Au moment où le maire allait célébrer son mariage avec Jeannette, il s'est sauvé [Air de Jean : Qu'un autre se marie...]. Thomas vient l'inviter à la danse. Vite il se hâte de changer d'habit et va sortir lorsqu'il se heurte à Jeannette venue très doucement lui demander raison de l'affront qu'il lui a infligé, Jean, effrayé d'abord, puis ensuite rassuré, sort rejoindre ses amis.
La pauvre Jeannette voit de sa fenêtre les ébats de son infidèle et entend ses chansons. Jean rentre bientôt, un peu gris, pour chercher son bouquet. Jeannette use alors de l'intimidation et l'oblige à signer un papier, qui n'est autre que le contrat. Après une hésitation, elle le signe à son tour, et envoie Petit Pierre le porter à son père. Jean se met en colère et démolit brutalement le mobilier, puis il monte au grenier pour dormir. Pendant ce temps, Jeannette remet tout en ordre et fait installer les meubles de sa dot dans la pièce qui prend un air confortable. Elle reprise même l'habit déchiré de Jean [Air de Jeannette : Cours mon aiguille dans la laine...].
Après un somme, Jean, dégrisé, est tout étonné du spectacle qu'il a sous les yeux [Air de Jeannette dit « Air du Rossignol » : Sur la branche qui se penche...]. Une réconciliation ne tarde pas à intervenir entre les époux, qui se mettent à table [Duo : Allons, allons, rapprochons-nous un peu...] un instant seulement troublés par les voisins. Les cloches du village ne tardent pas à sonner, tout de bon cette fois, les noces de Jean et de Jeannette.
« Le livret met en scène une jeune fille sage et laborieuse, qui parvient à force de tendresse et d'adresse à ramener au devoir un paysan son fiancé, ivrogne, colère et brutal. Il y a dans cette jolie pièce une sensibilité vraie, de la grâce et quelquefois aussi, il faut le dire, un peu de trivialité. La scène dans laquelle Jeannette raccommode l'habit que Jean a déchiré dans un accès de mauvaise humeur est touchante, et la romance : Cours, mon aiguille, dans la laine, est devenue populaire. Les vocalises en duo avec la flûte, imitant le chant du rossignol, ont produit de l'effet, surtout lorsqu'elles étaient chantées par Mme Miolan. La scène du raccommodement des deux époux :
Allons, rapprochons-nous un peu...
Je sens mon cœur tressaillir d'aise
a été traitée avec infiniment de goût. Couderc a joué en comédien achevé le rôle de Jean. Parmi les ouvrages de M. Victor Massé, celui-ci a obtenu le succès le plus décidé et le plus général. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Personnages : Jean ; Jeannette ; Thomas ; le petit Pierre.
La scène se passe dans un village, de nos jours.
Un petit acte dans la meilleure tradition de l'opéra-comique, où le compositeur a semé les perles mélodiques à pleines mains.
Jean et Jeannette sont allés ce matin devant le maire pour se marier, mais au moment de prononcer le oui fatal, Jean a pris peur et s'est sauvé. Au lever du rideau nous le voyons rentrer chez lui, en habit de marié. Il se vante de son équipée et se félicite de l'avoir échappé belle. Un de ses compagnons vient l'inviter à la danse. Vite, il se hâte de changer d'habit et va pour sortir lorsqu'il reçoit une visite inattendue : Jeannette elle-même, qui vient très douce lui demander la raison de l'affront qu'il lui a infligé. Jean, d'abord effrayé, se rassure en constatant que sa promise est sans colère. Puis il sort rejoindre ses amis, laissant Jeannette seule au logis. La pauvre fille voit de la fenêtre les ébats de son infidèle et entend ses chansons. Jean rentre bientôt, chercher son bouquet de marié qu'il veut offrir à une danseuse. Il est un peu gris. Du reste, serait-il à jeun, il ne trouverait pas davantage le bouquet, que Jeannette lui a pris.
La seconde entrevue de Jean et de Jeannette diffère de la première. Jeannette maintenant s'est ravisée et use de l'intimidation. Jean est très effrayé lorsqu'elle lui dit avoir vu son père armer ses pistolets. La rusée paysanne profite de cette terreur pour faire signer au poltron un papier qu'il ne lit pas, et pour cause ! Quand il a signé, elle lui confie que ce papier n'est autre que le contrat. Pour qu'il soit valable, il n'y manque plus que sa signature à elle. Elle ne la met pas pour l'instant, voulant simplement établir que si elle ne se marie pas, c'est qu'elle ne l'a pas voulu. Puis elle se ravise et signe à son tour : on verra bien si elle ne saura pas apprivoiser son ours ! Le contrat, elle l'envoie par le petit Pierre à son père, puis elle commence à s'installer. A Jean qui s'étonne, elle déclare qu'elle est sa femme, ce qui met le rustre dans une belle colère. Il déchire son habit, brise ses meubles et sa vaisselle, puis va dans le grenier cuver son vin sur le foin.
Jeannette est patiente. Elle attendra et en attendant elle se met à raccommoder l'habit de Jean : « Cours, mon aiguille dans la laine ! » On apporte les meubles neufs de sa dot, et sans bruit elle les arrange dans la pièce qui prend un air confortable. Après quoi elle passe dans la cuisine pour que Jean trouve le repas prêt à son réveil.
Jean sort du grenier. Il est dégrisé. Ce qu'il voit le plonge dans la stupéfaction : des meubles neufs, la table mise ; décidément une femme a du bon ! Il est considérablement radouci lorsque Jeannette parait apportant une savoureuse omelette. Il se met à table feignant de conserver son attitude bourrue, mais la rudesse n'est plus que dans les mots, elle a disparu des gestes. Il fait asseoir Jeannette à côté de lui, la sert et boit dans son verre. Les époux sont tout à fait raccommodés lorsque les voisins viennent troubler leur tête-à-tête. Et lorsqu'on apprend à Jean que son contrat n'est pas valable tant que le maire ne l'a pas ratifié. il ne veut plus s'en dédire : marié il est, marié il restera. Jeannette a gagné son procès. »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
« Vous tenez beaucoup à ce que l'on vous conte les Noces de Jeannette ? Ce n'est pourtant pas faute d'avoir entendu chanter ça, au moins aussi souvent que « le petit navire qui n'avait jamais navigué... ». Depuis le 4 février 1853, cette berquinade villageoise, prototype de l'opéra-comique endimanché, allonge en lever de rideau la sauce des programmes trop courts, de son bouquet de mélodies ; que de patronages en ont d'obligation à la Muse — à la corne-muse — de Victor Massé, providence des amateurs ! Combien de fois les directeurs en auront-ils baillé pour leur argent à des spectateurs innocents, s'acharnant, dans la nuit, au divertissement d'un concert supplémenté de cet interminable « Duo !... ». Et donc, les concours du Conservatoire ! Quel membre du jury, quel critique statisticien dénombreront les théories de Jeannette qu'ils ont ouï nocer avec Jean de la première note à la dernière... Enfin, puisque l'histoire vous amuse :
***
Jean se marie avec Jeannette. Au moment où M. le Maire va tirer de lui le « oui » fatidique, saisi tardivement des inquiétudes de Panurge, il a bravement pris la fuite. Disons « bravement » ; ce n'est à tout considérer ni si facile, ni si bête. Que tant d'autres n'ont-ils, à temps, fait comme lui !
Ceci concédé, constatons que dans ce cas particulier Jean n'est qu'un sot. Tient-il tant que ça, du reste, à sa liberté ?... S'il n'a, pour justifier son acte, qu'un habituel appétit de « cavalier seul », ce n'était pas la peine de faire tant d'histoires et de venir nous en rebattre les oreilles. Jeannette est d'ailleurs fort gentille. Elle se glisse doucement dans la maisonnette, sans nulle rancune, pour causer avec son ami... mais déjà celui-ci bamboche avec n'importe quelle Margoton ; Jeannette attendra. Jean revient, en effet, mais gris ! Comme il n'a pas conscience de son état, la petite fermière lui fera sans difficulté signer son contrat, qu'elle a dans la poche, et cela d'autant plus aisément qu'il ne sait pas lire. Elle ne compte pourtant pas abuser de son ignorance et veut simplement essayer d'entrer dans sa fruste psychologie, en mettant ce faible en présence de ce qu'il peut croire un fait accompli. Mais elle n'a décidément affaire qu'à un niais, à une brute de paysan qui s'emporte, casse tout, déchire son habit de noces, et tombe ivre mort dans un coin.
Jeannette doit savoir que le bonheur est, comme quelquefois le génie, le fruit d'une longue patience : elle fait apporter le mobilier qui constitue sa dot, prépare le souper, et, pendant qu'il mijote, se met en devoir de raccommoder les vêtements gâtés... Lorsque son Jean-Jacques d'époux réapparaît, dégrisé, piteux et penaud, et qu'il trouve installé, dans cette atmosphère d'ordre, forte de son droit, et d'ailleurs soumise, ce modèle des ménagères — il se résignera sans plus de cris à être heureux. Et ils auront beaucoup de Jeannots et de Jeannetons. »
(Roger Tournefeuille, les Grands succès lyriques, 1927)
NOCES DE LUCETTE (LES)
Opéra-comique, musique de François Foignet, écrit vers 1800.
NOCES DE PÉLÉE ET DE THÉTIS (LES)
Célèbre ballet de Benserade, à dix entrées, exécuté pour la première fois le 26 janvier 1654. Ce ballet fut précédé de l’opéra de Cavalli portant le même titre, et d'un prologue, le tout traduit de l'italien. Il fut dansé par Louis XIV, les princesses et les dames de la cour. Le cardinal Mazarin avait appelé à Paris Francesco Caletti-Bruni dit Cavalli (1602-1676). Son opéra en trois actes et en vers, le Nozze di Teti e Peleo, sur un livret d’Orazio Persiani, avait été créé à Venise, théâtre Tron di San Cassiano, pendant le carnaval de 1639.
NOCES DE VÉNUS (LES) ou LES DIEUX
Opéra, musique de Campra, composé en 1740. L'auteur avait quatre-vingts ans lorsqu'il écrivit cet ouvrage.
NOCES DE ZERBINE (LES)
Opéra-comique, musique de Jean-Baptiste Rochefort, représenté à Cassel vers 1780.
NOCES IMPROVISÉES (LES)
Opérette en trois actes, livret d’Armand Liorat et Albert Fonteny, musique de Francis Chassaigne, représentée aux Bouffes-Parisiens le 13 février 1886. Interprètes : MM. Alexandre, Maugé, Paravicini, Mmes Jeanne Thibault, Mily-Meyer, Tassilly. Traduit par M. Murray, cet ouvrage a été joué, quelques années plus tard, à l'Avenue-Theatre de Londres, sous le titre de Nadgy.
Opéra biblique en trois actes et quatre tableaux, livret d'Henri de Saint-Georges, musique de Fromental Halévy, ouvrage posthume et inédit ; la partition a été terminée et orchestrée par Georges Bizet (août-novembre 1869). Création à Carlsruhe, le 05 avril 1885, dans une version allemande de Gustav von Putlitz, sous le titre de Noah. => partition
NOËL
Conte de Noël en trois tableaux, livret de Jeanne Paul-Ferrier et Paul Ferrier, musique de Frédéric d'Erlanger.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 28 décembre 1910. Mise en scène d’Albert Carré.
Mmes Marguerite CARRÉ (Madeleine), Suzanne BROHLY (Mme Herblet), DE POUMAYRAC (Berthe), Hélène DUVERNAY (l'Infirmière), DAUPHIN (une ouvrière), VILLETTE (la Vieille), MARIETTI (Catherine), JURAND (une Bourgeoise), CARRIÈRE (une voix).
MM. SENS (Jacques), Félix VIEUILLE (le Curé), BELHOMME (le Père Vincent), Georges MESMAECKER (le Sacristain), ANDAL, Jean LAURE et Louis VAURS (3 ouvriers), PASQUIER (un Bourgeois).
Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.
Seule représentation à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
NOËL ou LE MYSTÈRE DE LA NATIVITÉ
Œuvre en quatre tableaux, en vers, de Maurice Bouchor, musique de scène Paul Vidal, représenté au Petit-Théâtre des Marionnettes (galerie Vivienne), le 25 novembre 1890. => partition
« Ceci est une œuvre exquise, aussi bien au point de vue poétique qu’au point de vue musical. M. Maurice Bouchor, qui est un poète plein de délicatesse et de grâce, a entrepris de ressusciter jusqu'à un certain point la forme de nos anciens mystères, avec leur mélange de raffinement d'une part, de naïveté de l'autre, relevé par une pointe de gauloiserie discrète, qui donne du montant à l'œuvre et en complète la couleur originale. Pour ce qui est de la naïveté, M. Bouchor s'en explique ainsi avec beaucoup de raison dans sa préface : « On me dira peut-être que je ne suis point naïf, et que rien n'a plus mauvaise grâce que la fausse naïveté. D'abord, répondrai-je, comment sait-on que je ne suis point naïf ? Il y a bien des façons de l'être. La naïveté n'est pas seulement dans l'âme instinctive d'un poète et dans le tour qu'il donne malgré lui à ses œuvres : elle peut être aussi dans le sujet et dans les personnages. Or, sans jouer au primitif, le poète saura exprimer naïvement les choses naïves, pourvu qu'il les aime et qu'il ait la main légère. Je ne sais si mon art a toute la délicatesse qu'il fallait pour faire dialoguer un âne et un bœuf, noter les discours de l'ange et les répliques des bergers, transcrire le chant lointain d'une étoile ; mais je sais bien qu'une profonde sympathie du cœur et de l'esprit m'attire vers la mystérieuse simplicité de ces êtres. »
Le Noël de M. Bouchor est une œuvre adorable, singulièrement originale, écrite en vers pleins de charme et de saveur. M. Vidal a écrit sur ces vers délicieux une musique qui ne leur cède en rien et qui se distingue par la grâce, la délicatesse, un goût très pur et un style plein d'élévation. On en peut signaler surtout la charmante ouverture-prélude, le joli chœur des anges, tout frais et tout harmonieux, la chanson de Marjolaine : Jésus vient de naître, au rythme plein de franchise et d'allégresse, la scène de l'étoile, la marche du roi nègre, dont le dessin est très original et très curieux, la délicieuse berceuse de la Vierge, et enfin plusieurs mélodrames d'un véritable intérêt musical. Le petit orchestre si joliment employé dans cet ouvrage par M. Vidal comprenait un piano, un violon, un violoncelle, une flûte, un hautbois et une clarinette. Avec ces simples éléments, l'auteur trouvait des effets merveilleux et des sonorités tout à fait particulières. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NOMS SUPPOSÉS (LES)
Opéra-comique en deux actes, paroles de Pujoulx, musique de Pierre Gaveaux, représenté à Feydeau le 11 décembre 1798. Cet ouvrage a été réduit à un acte à la deuxième représentation.
NONNE SANGLANTE (LA)
Opéra en cinq actes, livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne, musique de Charles Gounod. Création au Théâtre de l'Opéra le 18 octobre 1854. => fiche technique
NORMA
Tragédie lyrique italienne en deux actes et cinq tableaux, livret de Louis Belmontet (1798-1879) et Felice Romani (1788-1865), d'après l’Infanticide, drame de L. Alexandre Soumet, musique de Vincenzo Bellini. => partition
Personnages : Oroveste, chef des druides (basse) ; Norma, druidesse, sa fille, prêtresse d’Irmansoul (soprano) ; Pollion, proconsul romain des Gaules (ténor) ; Adalgise, druidesse (soprano) ; Flavius, Romain (ténor) ; Clothilde, servante de Norma (mezzo-soprano) ; deux enfants, fils de Norma et de Pollion ; des bardes, des druides, des prêtresses, des guerriers et des soldats gaulois.
Créé à Milan, théâtre de la Scala, le 26 décembre 1831, avec Giuditta Pasta (Norma), Giulietta Grisi (Adalgisa), Donzelli, Negrini, sous la direction de Vincenzo Bellini.
Premières fois à Londres (Théâtre Haymarket) en 1833 ; à Paris (Théâtre des Italiens) le 08 décembre 1835 ; puis au Théâtre-Lyrique le 08 mai 1883 ; à New York (Metropolitan Opera) le 27 février 1890.
Première en version française au Théâtre Royal français de La Haye en octobre 1839.
Première en France dans la version française d'Etienne Monnier (Paris, juin 1799 – Paris ancien 2e, 18 mars 1850*) [grand-père de la cantatrice Marguerite Chapuy], en trois actes et cinq tableaux, à Lyon le 17 décembre 1841, sous la direction d’Adam Kisielewski, avec Mmes Miro, Stewens, Mlle Dubreuil, MM. Arnaud, Barrielle, Félix.
On doit à Crevel de Charlemagne une version française en quatre actes.
Première au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 14 juin 1864 dans la version française de Monnier, avec Mmes Charry (Norma), Léontine de Maësen (Adalgise), M. Jules Puget (Pollion), Jules Petit (Orovèse).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 8 en 1864, 5 en 1866.
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MILAN 26.12.1831 |
LONDRES 1833 |
PARIS ITALIENS 08.12.1835 |
LA HAYE 10.1839 |
PARIS TH-LYRIQUE 08.05.1883 |
NEW YORK 27.03.1890 |
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Norma, Druidesse, fille d'Orovèse |
soprano |
Giuditta PASTA |
G. PASTA |
G. GRISI |
MIRO-CAMOIN |
CALDERAZZI |
LEHMANN |
Adalgisa [Adalgise], jeune prêtresse du temple d'Irminsul |
soprano |
Giulia GRISI |
DE MERIC |
ASSANDRI |
Marie HÉBERT-MASSY |
GILBERT |
B. FRANCK |
Clotilde, confidente de Norma |
mezzo-soprano | PICART | |||||
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Pollione [Pollion], proconsul de Rome |
1er ténor |
Domenico DONZELLI |
DONZELLI |
RUBINI |
HUNER |
VAN LOO |
P. KALISCH |
Oroveso [Orovèse], chef des Druides |
1re basse |
Carlo Villa dit il NEGRINI |
GALLI |
LABLACHE |
PAYEN |
LUCKX |
E. FISCHER |
Flavius, ami de Pollion |
2e ténor | BAZIN | |||||
Deux enfants, fils de Norma et de Pollion |
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Choeurs : Druides, Eubades, Prêtresses, Guerriers et Soldats Gaulois |
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Chef d’orchestre |
Vincenzo BELLINI |
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Première fois au Palais Garnier (en italien), le 11 juin 1935, par la troupe, les chœurs et l'orchestre du Théâtre Communal de Florence — Décors de Casorati.
Mmes Gina CIGNA (Norma), Gianna PEDERZINI (Adalgisa), UMBERTI (Clotilde).
MM. Francesco MERLI (Pollione), Tancredi PASERO (Oroveso), Lamberto BERGAMINI (Flavio).
Chef d'orchestre : Vittorio GUI
2 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
Représenté au Palais Garnier le 22 mai 1964 (3e représentation) pour la 1re fois par la Troupe de l'Opéra.
Représenté au Palais Garnier en italien les 14 (reprise), 17, 21, 24 et 29 mai 1965 avec Maria Callas (Norma) et Giulietta Simionato (Adalgisa) [le 29, Maria Callas ne chante pas le dernier tableau et la représentation est interrompue].
Résumé.
L’action se déroule dans les Gaules, dans la forêt sacrée et dans le temple d'Irminsul, au temps de la domination romaine, vers 50 avant J.-C. Le sujet du drame est la passion de Norma, fille du chef des druides Orovèse pour le proconsul Pollion, qui lui préfère la jeune prêtresse Adalgise. Adalgise s'étant confiée à Norma, celle-ci, folle de jalousie couvre le proconsul d'imprécations et de mépris. Pollion est repoussé à son tour par Adalgise, laquelle cherche infructueusement ensuite à réconcilier Pollion avec Norma. Norma, donnant aux guerriers gaulois le signal du carnage, désigne Pollion comme victime à immoler. Mais, se prétendant elle-même coupable d'une profanation religieuse, elle monte avec lui sur le bûcher.
Le découpage de cet opéra étant sujet à de nombreuses variantes, nous nous bornons à donner ci-dessous la répartition par actes des morceaux de la participation, selon l'arrangement français de M. Crevel de Charlemagne.
ACTE I.
N° 1. — Introduction (Orovèse) [« Sur les montagnes solitaires... / Ite sul colle, o Druidi... »]
N° 2. — Chœur des Druides [« Dieu tutélaire des fiers Gaulois... »].
N° 3. — Cavatine et Chœur (Pollion) [« Les
voix ont fui... »].
N° 3 bis. — Cavatine de Pollion [« Près de ma bien-aimée... »].
N° 4. — Chœur [« Voici Norma... »].
N° 5. — Scène, Cavatine de Norma et Chœur [« Des cris séditieux... »].
N° 6. — Célèbre Cavatine de Norma [« O déesse dont l'image... / Casta diva, che inargenti... »].
N° 7. — Cavatine de Norma [« Dans le temple qui s'éclaire... »].
N° 8. — Marche guerrière.
ACTE II.
N° 9. — Scène et Duo (Adalgise et Pollion) [« Dans la forêt sacrée... »].
N°10. — Scène (Norma) [« Loin de mes yeux... »].
N° 11. — Scène (Norma) et Duo (Norma-Adalgise) [« Quelqu'un s'approche... »].
N° 12. — Trio final (Norma-Adalgise-Pollion) [« Dis-moi comment ?... »].
ACTE III.
N° 13. — Introduction (Norma) [« Ils dorment tous les deux... »].
N° 14. — Célèbre Duo Norma-Adalgise [« Avec toi, je t'en supplie... / Mira, o Norma, ai tuoi ginocchi... »].
N° 15. — Chœur des Guerriers [« Jusqu'à présent… »]
ACTE IV.
N° 16. — Scène (Norma) [« Il reviendra... »].
N° 17. — Chœur des Guerriers [« Guerre, guerre... »].
N° 18. — Scène (Orovèse) et Duo (Norma-Pollion) [« Norma, l'autel s'allume... »].
N° 19. — Récit (Pollion, Norma), Chœur et Final [« Donne-moi ce fer... »].
« Le décret de la liberté des théâtres (annulant celui de 1807) était rendu, mais il ne devait avoir son effet qu'à partir du 1er juillet 1864. La direction du Théâtre-Lyrique apprenant qu'a cette date le Théâtre de la Porte-Saint-Martin donnerait Norma, voulut le devancer, et prouver, en montant aussi Norma, que son privilège avait encore quinze jours à vivre. — Une demoiselle Charry (qu'on n'a point revue) et Mlle de Maësen jouèrent les deux rôles de femme. — Mais ces représentations improvisées à la hâte, avec de mauvais décors et des costumes de rencontre, n'eurent aucune attraction sur le public. — Norma créée à la Scala de Milan, en 1831, était écrite sur un livret de Romani, imité de la tragédie française de Soumet (répertoire de l'Odéon). — Le Théâtre-Italien de Paris n'avait donné le chef-d'œuvre de Bellini que quelques semaines après sa mort, arrivée, comme on sait, en 1835, au village de Puteaux. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
[Première à l'Opéra] "A l'occasion du centenaire de la mort de Vincenzo Bellini, disparu prématurément en 1835 à l'âge de trente-trois ans, l'Académie nationale de musique a repris l’œuvre créée en 1831 par la célèbre et dramatique Pasta ; elle n'avait pas été représentée à Paris depuis 1909, année où elle fut jouée aux Folies-Dramatiques par une troupe italienne." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
NORMANDIE
Opérette en deux actes et onze tableaux, livret de Henry Decoin, lyrics d'André Hornez, musique de Paul Misraki. Création aux Bouffes-Parisiens le 03 octobre 1936.
"En triplant un thème connu, l'amour d'un garçon dénué de ressources (financières) pour une fille qui en a trop, en plaçant les trois prétendants, les trois prétendues et leurs trois pères sur le même bateau, en tirant de la situation les effets à la fois les plus comiques et les plus logiques, en mêlant à l'affaire quelques épisodes ingénieusement développés, comme celui de l'église auvergnate, l'auteur a offert au faiseur de chansons et au musicien le plus opportun tremplin. M. André Hornez a tiré bon parti du point de départ en troussant des couplets alertes, et M. Misraki a orné le tout d'une musique vive, toujours bondissante, admirablement rythmée, orchestrée avec saveur, et comportant des motifs mélodiques d'un tour populaire, mais sans vulgarité. Il y a ici plus d'une page qui peut rivaliser avec la célèbre chanson du même compositeur Tout va très bien, madame la marquise. Tout va très bien aussi en cette partition, qui revivifie un genre charmant, et lui apporte sans prétention les inventions d'un esprit bien doué. La pièce, au demeurant, est admirablement mise en scène par Pasquali et jouée à ravir par lui-même, pasteur ahuri et gigotant, par M. René Dary, jeune premier insouciant et charmant, par MM. Léo David, Jimmy, Arnaudy, Carpentier, Numès, par Mmes Huguette Gregory, Lyne Clevers, Mila Pacely, qui rivalisent de séduction, et Mme Suzanne Dehelly, dont la cocasserie force le rire." (Larousse Mensuel Illustré, 1936)
NOS BONNES NOUNOUS
Opérette (pochade militaire) en un acte, livret de Guy de Téramond et R. de Boÿ, musique d'Albert Morias (1896).
NOS BONS CHASSEURS
Vaudeville en trois actes, paroles de Paul Bilhaud et Michel Carré fils, musique de Charles Lecocq, représenté au Nouveau Théâtre le 10 avril 1894.
NOS PETITES CHATTES
Vaudeville-opérette en un acte d'Henry Moreau et Alphonse Gramet, représenté au Bijou-Concert le 23 avril 1897. => livret
NOTRE-DAME DE LA MER
Poème légendaire pour soli, chœurs et orchestre, de Louis Gallet, musique de Théodore Dubois (1897).
NOTRE-DAME DE PARIS
Opéra en cinq actes, livret de Victor Hugo, musique d’Angélique Bertin, représenté à l'Opéra le 14 novembre 1836.
NOURRICE D'HERCULE (LA)
Opérette en un acte, musique de Frédéric Barbier, représentée à l’Eldorado en 1865.
NOUS DÎNONS EN VILLE
Opéra-comique en un acte, musique de M. Waucampt, officier de l'armée belge, représenté à Bruges en février 1884.
NOUVEAU D'ASSAS (LE)
Trait civique en un acte et en prose, mêlé de chants, livret de Jean-Elie Dejaure, musique d’Henri Montan Berton. Création à l’Opéra-Comique (salle Favart) le 15 octobre 1790. => partition
NOUVEAU DON QUICHOTTE (LE)
Opéra-comique en deux actes, livret de Thomas Boissel de Monville, musique de Stanislas Champein. Création au Théâtre de Monsieur (Feydeau) le 25 mai 1789. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 14 juin 1795.
NOUVEAU MARIÉ (LE) ou LES IMPORTUNS
Opéra-comique en un acte, livret de Jean-François Cailhava de l’Estendoux, musique de Domenico Baccelli. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 20 septembre 1770. La musique eut assez de succès.
NOUVEAU MARIÉ (LE) ou LES IMPORTUNS
Opéra-comique en un acte, livret arrangé d'après la comédie de Cailhava, musique de Ots, représenté en juin 1806 à Bruxelles, sur le théâtre de la Monnaie.
NOUVEAU MONDE (LE)
Comédie en trois actes, en vers libres, avec un prologue et des intermèdes, paroles de l'abbé Pellegrin, musique de Quinault, ballet de Dangeville, représentée au Théâtre-Français le 11 septembre 1722. Cette pièce est ingénieuse et bien écrite. On en contesta la paternité à l'abbé. Cependant elle se trouve mentionnée dans l'épitaphe suivante :
Prêtre, poète et Provençal,
Avec une plume féconde,
N'avoir ni fait, ni dit de mal,
Tel fut l'auteur du Nouveau monde.
Quant à l'auteur de la musique, il était acteur de la Comédie-Française et frère de Mlle Quinault, maîtresse du régent, pensionnaire du roi, grand-cordon de l'ordre de Saint-Michel. Cette singulière personne composait des motets qui étaient exécutés à Versailles dans la chapelle royale. Elle mourut centenaire au Louvre, dans le pavillon de l'Infante, où elle habita plus de soixante ans.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NOUVEAU-NÉ (LE)
Opéra-comique, paroles de Laujon, musique de Martini, représenté à Chantilly, chez le prince de Condé, en novembre 1772.
NOUVEAU POURCEAUGNAC (LE)
Opérette en un acte, livret d'Eugène Scribe et Delestre-Poirson, musique d’Aristide Hignard, représentée aux Bouffes-Parisiens, le 14 janvier 1860 avec Mmes Chabert (Nina), Beaudoin (Mme Futet), Tostée (Tiennette) ; MM. Duvernoy (Ernest de Roufignac), Caillat (M. Futet), Marchand (Théodore).
« Pour cette pièce, tirée de l'ancien répertoire Scribe et qu'on aurait pu jouer en habits modernes, l'administration a fait confectionner des costumes dans le goût restauration le plus pur. On a ri de cette exhibition, et il n'y a pas pourtant quarante ans que l'on prenait au sérieux de pareils accoutrements. — Oh ! la mode ! — Cela rappelle le mot de Hyacinthe du Palais-Royal, à qui l'on demandait où il dénichait les prodigieux chapeaux dont il s'affuble au théâtre.
— Hé ! mon Dieu ! c'est bien simple, répondit-il, je garde mes vieux. »
[Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860]
NOUVEAU PYGMALION (LE)
Opéra-comique, musique de Rheineck, représenté à Lyon vers 1780.
NOUVEAU RÉGIMENT (LE)
Opérette en deux actes, livret d’Albert Barré, Edmond Martin et Henry Berhard, musique d’Antoine Banès, représentée à l’Olympia le 12 mars 1897.
NOUVEAU SEIGNEUR DU VILLAGE (LE)
Opéra-comique en un acte, livret d’Auguste Creuzé de Lesser et Etienne Guillaume François de Favières, musique de François-Adrien Boieldieu.
Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 29 juin 1813.
Mme Antoinette REGNAULT [LEMONNIER] (Babet).
MM. Auguste HUET (le Marquis), Jean-Blaise MARTIN (Frontin), SAINT-AUBIN (le Bailli), PONCHARD (Colin), MOREAU (Blaise).
Chef d’orchestre : Frédéric KREUBÉ.
Le titre original est le Nouveau seigneur de village. La représentation ayant servi de base au numérotage des spectacles sur les affiches est celle du 02 janvier 1830, ce qui n'a pas empêché l'Opéra-Comique de fêter la 100e de cette œuvre le soir de sa 205e présumée :
|
24.05.1848 Opéra-Comique (169e) |
03.01.1876 Opéra-Comique (265e) |
03.10.1892 Opéra-Comique (379e) |
12.12.1934 Opéra-Comique (398e) |
Babet |
GRIMM |
CHEVALIER |
MOLÉ |
Ch. GAUDEL |
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Marquis |
DUVERNOY |
BERNARD |
MARC-NOHEL |
V. PUJOL |
Frontin |
BUSSINE |
Auguste Armand BARRÉ |
SOULACROIX |
Marcel ENOT |
le Bailli |
Constant LEMAIRE (débuts) |
Armand POTEL |
François-Antoine GRIVOT |
POUJOLS |
Colin |
JOURDAN |
LEFÈVRE |
THOMAS |
GIVAUDAN |
Blaise |
SAINTE-FOY |
BARNOLT |
BARNOLT |
MAQUAIRE |
Chef d'orchestre |
TILMANT |
CONSTANTIN |
J. DANBÉ |
E. PICHERAN |
402 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, donc 5 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950.
« Cette charmante production, dans laquelle les qualités du compositeur brillent sans aucune éclipse, doit figurer parmi ses meilleurs ouvrages. L'ensemble dans lequel le bailli poursuit sa harangue : Ainsi qu'Alexandre le Grand, à son entrée à Babylone, est de la haute comédie musicale. Tout est à citer, car chaque morceau est un chef-d'œuvre de goût et d'esprit ; les situations sont rendues avec une expression piquante, et les caractères sont exprimés avec une vérité naïve et juste qui n'exclut pas l'originalité de la mélodie et l'abondance de l'harmonie dans les accompagnements. Le duo entre Frontin et Babet : Vous n'êtes plus à votre place et ne parlez pas de Colin, n'est-il pas ravissant ! et le duo du Chambertin, dans lequel on ne sait ce qu'on doit admirer davantage, si c'est la partie vocale ou l'instrumentation si spirituelle et si amusante dans les détails, et les couplets sur le droit du seigneur : Ah ! vous avez des droits superbes ; enfin l'ouvrage entier est un de ceux que l'on a toujours repris avec succès, grâce à la musique qui efface par sa grâce toujours jeune et fraîche les rides de la pièce. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NOUVEL ALADIN (LE)
Opéra bouffe, livret de M. Thompson, musique d’Hervé ; représenté au théâtre des Folies-Nouvelles en décembre 1871. Une fille du taïcoun du Japon, nommée Veloutine, son amoureux Kokeliko, changé en singe, un Aladin, commis chez un marchand de jouets, c'est assez dire pour indiquer à quel genre appartient cette pièce imaginée par un Anglais ; l'opérette burlesque internationale existe donc ? C'est un progrès.... Le public cosmopolite qui se délecte de ces sortes d'ouvrages a applaudi à la romance des Hannetons et de la Pervenche, à une romance : Sous un soleil brûlant, et à la Ballade de la lune. Joué par Dailly, Marcel, Mlles Berthal et Claudia.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
NOUVELLE AU CAMP DE L'ASSASSINAT DES MINISTRES FRANÇAIS À RASTADT (LA) ou LE CRI DE VENGEANCE
Scène patriotique en un acte, musique de Henri Montan Berton. Création au Théâtre de l'Opéra [Théâtre de la République et des Arts] (salle Montansier) le 14 juin 1799 [26 prairial an VII].
« L'événement qui inspira cette cantate ou cette pièce de circonstance date du 28 avril (9 floréal) 1799. — Les registres de l'Opéra ne contiennent aucune indication de noms d'auteurs, aucun renseignement sur cet ouvrage. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
NOUVELLE ÉCOLE DES FEMMES (LA)
Comédie en trois actes, texte d’Alexandre-Guillaume Mouslier de Moissy, musique anonyme. Création à Paris, Théâtre-Italien, le 06 avril 1758. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 05 mars 1762.
NOUVELLE ÉCOLE DES FEMMES (LA)
Comédie mêlée d’ariettes en trois actes, livret d’Alexandre-Guillaume Mouslier de Moissy, musique de Philidor. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 22 janvier 1770.
NOUVELLE ITALIE (LA)
Comédie héroï-comique en trois actes, en prose italienne et française, livret de Jean Galli de Bibiena et Metastasio, musique d’Egidio Duni, André-Jean Rigade et Tommaso Traetta. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 23 juin 1762.
NOUVELLE OMPHALE (LA)
Comédie en trois actes, en prose, mêlée d'ariettes, livret de Mme de Beaunoir, musique d’Etienne-Joseph Floquet. Création à Versailles, Théâtre de la Cour, le 22 novembre 1782. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 28 novembre 1782. Le sujet est tiré d'un conte de Sénecé, qui a pour titre : Camille ; mais la scène, au lieu de se passer au temps de Charlemagne, a été transportée au règne de Henri IV. Floquet était bon musicien et il a eu son heure de popularité. Sa chaconne, tirée de la Cour d'amour, a été jouée sur tous les clavecins.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NOUVELLE TROUPE (LA)
Comédie en un acte, mêlée de chants et de danses, livret de Charles Simon Favart, Louis Anseaume et Claude-Henri Fusée de Voisenon, musique anonyme. Création à Paris, Théâtre-Italien, le 09 août 1760. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 03 février 1762.
NOUVELLE-ZÉLANDAISE (LA)
Opéra-comique, musique de Pierre-David-Augustin Chapelle, représenté à l'Ambigu-Comique en 1793.
NUIT (LA)
Suite symphonique pour chant et orchestre, poème de Maurice Renard, musique d’Ernest Lefèvre-Dérodé, exécutée à l’Académie nationale de Reims le 06 juillet 1911.
NUIT AUX GONDOLES (LA)
Opéra-comique en un acte, livret de Jules Barbier, musique de Prosper Pascal, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 19 novembre 1861, avec Mmes Victorine Moreau, Amélie Faivre, MM. Auguste Peschard, Antoine Grillon, Emile Wartel, Auguste Legrand.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 5 en 1861.
« On a distingué dans cet ouvrage une jolie saltarelle. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Une chute complète, retentissante et sans remède. »
[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]
NUIT AUX SOUFFLETS (LA)
Opérette en trois actes, livret d’Adolphe d'Ennery et Paul Ferrier, musique d’Hervé, représentée aux Nouveautés le 18 septembre 1884, avec Mmes Marguerite Ugalde (Hélène), Juliette Darcourt (la Duchesse), L. Wittmann (Carlotta), Viviane (Béatrice), MM. Berthelier (Hercule III), Vauthier (Candolle), Edouard Montaubry (René de Montelcone), Tony-Riom (Coricoli).
« Ce n'était là qu'une amplification peu heureuse d'un ancien vaudeville en deux actes de Dumanoir et d'Ennery, joué sous le même titre, aux Variétés, en 1842. Il est facile de réduire en deux actes une pièce qui en compte trois ; l'opération contraire est plus malaisée. On peut s'en rendre compte, en dépit de la bonne interprétation de cette nouvelle Nuit aux soufflets. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
NUIT D’AMOUR
Fantaisie lyrique en trois actes, livret de Maxime Boucheron et Albert Barré, musique d’Antoine Banès, représentée aux Bouffes-Parisiens le 11 mai 1896.
NUIT D’AMOUR
Opérette en trois actes de M. Valentinoff, créée au théâtre du Nouvel-Ambigu à Paris le 28 avril 1925 (répétition générale le 27), mise en scène d'A. Polonsky, avec Mmes Rosalia Lambrecht (Marie), Marcelle Ragon (Lisa), Marcelle Pacheco (Carolina), Lucy Laurens (Douniacha), Maslova (la comtesse), MM. Paul Darnois (Smiatka), Dimitri Smirnoff (Ghénadi), Nicolas Amato (André), Michel Ezanno (Serge), Robert Deraissy (le capitaine), Hirleman (le fiancé), sous la direction de M. Maltschevski et Kouroff.
NUIT DE GRENADE (LA)
Opéra-comique en deux actes, paroles de Fiévée, musique de Persuis, représentée au théâtre de Monsieur en 1791.
NUIT DE LA MI-CARÊME (LA)
Opérette en un acte, livret d’Emile Abraham, musique d'Eugène Déjazet, représentée au théâtre Déjazet en mars 1864.
NUIT DE LA SAINT-SYLVESTRE (LA)
[ou la Saint-Sylvestre]
Opéra-comique en trois actes, livret de Mélesville et Michel Masson, musique de François Bazin. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 07 juillet 1849, avec Mmes Révilly, Léocadie Lemercier, MM. Mocker, Achille Ricquier, Boulo, Constant Lemaire, Bellecour.
« Le sujet de cette pièce a été tiré d'un vaudeville intitulé le Garde de nuit, qui a eu du succès. L'ouverture rappelle les principaux motifs de la partition et est bien instrumentée. On a remarqué le chœur des gardes de nuit, qui a bien le caractère mystérieux qu'il comporte et qui est écrit dans un bon style, à la fin du premier acte. Le duo du duel, au second acte, et le finale offrent d'excellentes qualités scéniques. Nous signalerons aussi le solo de cor du troisième acte, et les couplets con cori qui terminent l'ouvrage. Mocker, Ricquier, Boulo, Mlles Révilly et Lemercier ont été les interprètes intelligents de cette jolie partition. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NUIT DE NOËL (LA) ou L'ANNIVERSAIRE
Opéra-comique en trois actes, livret d’Eugène Scribe, musique d’Henri Reber. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 09 février 1848, avec Mmes Célestine Darcier (Henriette), Léocadie Lemercier (Gertrude) ; MM. Mocker (Albert), Charles Ponchard (le baron de Lowembourg), Bussine (Léonard), Achille Ricquier (Pottinberg). => livret
« Le sujet de la pièce était trop puéril pour le talent sérieux et de premier ordre du compositeur. Un garde-chasse vit en mésintelligence avec sa jeune femme ; le seigneur du lieu désire faire tourner au profit de ses caprices une brouillerie qu'il entretient par les suggestions d'une veuve acariâtre et d'un maître d'école. Un pasteur luthérien rétablit l'ordre et la paix dans ce village, d'abord en enfermant le baron trop entreprenant dans une chapelle, et ensuite en tirant parti de la superstition des paysans, qui croient devoir mourir dans l'année s'ils font quelque rencontre aux abords de la chapelle pendant la nuit de Noël. Les deux époux se sont trouvés dans ce cas, et l'appréhension de la mort les dispose à une réconciliation. Quand on réduit les livrets de Scribe à l'idée même de la pièce, on n'est pas médiocrement surpris de la pauvreté de sa conception, de son invraisemblance et du sentiment faux qui y domine. L'habileté et l'intelligence des détails dissimulaient presque toujours une œuvre fausse et malsaine. La partition de M. Reber a été appréciée de suite par les amateurs comme elle le méritait. C'était le débat du compositeur à l'Opéra-Comique. L'ouverture est pleine d'animation et d'une riche facture. Le quatuor du premier acte est traité avec une verve scénique remarquable. Il y a aussi une ballade terminée en canon qui a été très goûtée. Le grand duo du troisième acte entre le garde-chasse et sa femme a une expression touchante. La déclamation en est vraie et l'instrumentation intéressante. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NUIT DE NOËL 1870
Episode lyrique, paroles d’Eugène Morand, musique de Gabriel Pierné, exécuté aux concerts de l’Opéra le 29 décembre 1895.
NUIT DE SAINT-GERMAIN (LA)
Opérette en trois actes, livret de Gaston Hirsch et Raoul de Saint-Arroman, musique de Gaston Serpette, représentée aux Fantaisies-Parisiennes de Bruxelles le 20 mars 1880, avec Félix Puget et Mlle Aimée ; remanié en 1883 sous le titre de Fanfreluche (voir ce titre).
« Le sujet de la pièce peut se résumer en ceci : Un jeune gentilhomme est préservé par une roturière des vengeances d'une grande dame dédaignée par lui. Des épisodes ingénieux et des mots spirituels ont ajouté de l'attrait à cette donnée un peu banale. On a remarqué un duo au second acte, le chœur des estafiers au troisième. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
NUIT DE SAINT-JEAN (LA)
Opéra-comique en un acte, livret d’Alfred Delacour et Jules de Lau-Lusignan, d’après les Fiancés de Grindelwald, nouvelle d’Erckmann-Chatrian, musique de Paul Lacôme d’Estalenx.
Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 13 novembre 1882. Mise en scène de Léon Carvalho. Costumes de Théophile Thomas.
Mmes Louise THUILLIER-LELOIR (Charlotte), VIDAL (Christine).
MM. François-Antoine GRIVOT (Zacharias Seiler), MARIS (Yéri Fœster), Jean MOULIÉRAT (Frantz Muller).
Chef d'orchestre : Jules DANBÉ.
50e représentation le 15 février 1891.
Mmes BERNAERT (Charlotte), PERRET (Christine).
MM. François-Antoine GRIVOT (Zacharias Seiler), MARIS (Yéri Fœster), Ernest CARBONNE (Frantz Muller).
Représentation du 24 avril 1898.
Mmes OSWALD (Charlotte), PERRET (Christine).
MM. Maurice JACQUET (Zacharias Seiler), BERNAERT (Yéri Fœster), ISSAUREL (Frantz Muller).
95e et dernière représentation le 06 novembre 1899.
Mmes EYREAMS (Charlotte), PERRET (Christine).
MM. François-Antoine GRIVOT (Zacharias Seiler), Hippolyte BELHOMME (Yéri Fœster), DEVAUX (Frantz Muller).
Chef d'orchestre : GIANNINI.
95 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.
NUIT DU PLUS BEAU JOUR (LA)
Folie musicale en un acte, livret de Jules Marville, musique d’Albert de Runs, représentée au théâtre des Folies-Bergère le 05 avril 1873. L'auteur a transporté en Auvergne la scène de Daphnis et Chloé, et ses personnages ne parlent pas précisément la langue de Longus. La partitionnette renferme six morceaux d'une facture facile et appropriée à ce genre de pièces ; on y remarque une bourrée assez gentille et les couplets :
De l'Aubergne, tous deux jentants,
Nés chur les pics de nos montagnes,
Quand nous menions nos vêt's aux champs,
Nous partagions noix et castagnes, etc.
Chanté par Armand Ben et Mlle Jane-Mary Küschnick. Ce petit ouvrage, d'une gaieté franche et gauloise, a été bien accueilli.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
NUIT DU 15 OCTOBRE (LA)
Opérette militaire en un acte, livret d’Albert Vanloo et Eugène Leterrier, musique de Georges Jacobi, représentée aux Bouffes-Parisiens le 15 octobre 1869. Il y est question d'une jeune fille assassinée, d'une malle enterrée, des récits incongrus d'un brasseur, dont les couplets ont paru divertir un auditoire bien digne de se complaire à de telles excentricités.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1872]
NUIT EMBAUMÉE (LA)
Comédie lyrique en trois actes, livret de Jacques Richepin, musique d’Henri Hirchmann.
Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 25 mai 1939. Mise en scène de Max de Rieux. Chorégraphie de Constantin Tcherkas. Décors et costumes de Paul Charlemagne.
Mmes Vina BOVY (Myriem), Jenny TOUREL (Zouz), Christiane GAUDEL (Maïna), FENOYER, CHELLET, DENYS, MAZELLA, LIANY, THELIN, Ginette GAUDINEAU et ARNAUD (les Sultanes).
MM. José JANSON (Nouroddine), René HÉRENT (Felfel), Jean VIEUILLE (Mustapha), André BALBON (Ali).
Chef d'orchestre : Eugène BIGOT.
5 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.
« Dans un royaume oriental de fantaisie dont le sultan vient de mourir, les dix épouses doivent élire son successeur. Cette règle démocratique prête naturellement à mille intrigues et à quelques corruptions qui font aisément triompher André Balbon de ses rivaux. La musique de M. Hirchmann est pleine de trouvailles ingénieuses, d'airs bien venus, elle se réfère aux anciens modèles d'opéra-comique, ce qui n'empêche pas le compositeur de montrer discrètement sa parfaite connaissance de tous les moyens d'aujourd'hui. L'œuvre est parfaitement chantée et présentée dans des décors et des costumes d'une plaisante richesse. »
(Larousse Mensuel Illustré, juillet 1939)
NUIT ESPAGNOLE (LA)
Opéra-comique en deux actes, paroles de Fiévée, musique de Persuis, représenté à Feydeau le 14 juin 1791.
NUIT EST BELLE (LA)
Comédie musicale en trois actes, livret d'Albert Sablons, musique d'Henri Goublier. Création au Théâtre Antoine le 25 septembre 1935 avec Mmes Eliane de Creus (Gaby Denizot), Mariette Sully (Madame Denizot), MM. Vanni-Marcoux (Henri Vernier), Robert Allard (Gaston Derives), Paul Villé (le Garçon d'étage), Robert Hasti.
"Une jeune fille, qui tient à être moderne, a pourtant un faible pour son camarade Gaston, virtuose du tango et de la raquette, et elle repousse les offres de mariage de l'avocat Henri Vernier ; mais Gaston n'entend pas du tout se soumettre au lien conjugal, et c'est lui qui conseille à Gaby d'épouser Vernier, se réservant le rôle du troisième larron. Mais Vernier sait se défendre : c'est lui qui, sachant Gaston au même hôtel que les nouveaux époux, le fait venir près de Gaby et les met dans la situation la plus impossible. En sorte qu'il finira par triompher. Sur ce sujet délicat, Henri Goublier a écrit une musique pleine de tendresse, et dans la plus fine tradition." (Larousse Mensuel Illustré, 1935)
NUIT TOUS LES CHATS SONT GRIS (LA)
Opéra-comique en deux actes, livret de Philippe Mutée, musique de François Schwab, représenté à Strasbourg en mars 1858.
NUITS D'ESPAGNE (LES)
Opéra-comique en deux actes, livret de Michel Carré, musique de Théophile Semet, représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 26 mai 1857, avec Mmes Victorine Moreau (Carmen), Caroline Girard (Inésille), Vadé (Dona Clorinde) ; MM. Antoine Grillon (Franck Owen), Joseph-Adolphe Lesage (le major Robinson), Désiré Fromant (Scipion), Adolphe Girardot (Gil Nunès), Bellecour (Moreto).
Représentations au Théâtre-Lyrique : 22 en 1857, 24 en 1858.
C'était le premier opéra de M. Semet, qui alors remplissait les modestes fonctions de tambour dans l'orchestre de l'Opéra.
« Le titre n'indique guère le sujet du livret. Il est question d'un toréador ridicule nommé Gil Nunez, qui doit épouser la jolie Carmen. Celle-ci lui préfère un jeune officier de la marine anglaise nommé Franck Owen. Le père de Carmen, le docteur Moreto, est engoué de son toréador, qui doit revenir couvert de gloire d'une course de taureaux. Mais, au lieu de ceindre la couronne de laurier, il reçoit une blessure ignominieuse qui l'oblige à aller se coucher. Pendant son sommeil, sa fiancée se laisse enlever par l'Anglais. On voit que ce livret est fort léger et peu heureux. Le public ne s'intéresse jamais fortement à une fille qui se laisse enlever. Il faut tous les volumes de Clarisse Harlowe pour faire accueillir avec quelque sympathie une telle situation. Le compositeur, M. Semet, qui remplit les fonctions de timbalier à l'orchestre de l'Opéra, est un musicien excellent, doué d'imagination et mélodiste. On a remarqué beaucoup de motifs élégants et neufs dans la partition des Nuits d'Espagne ; nous nous contenterons de signaler la ballade d'Inésille au premier acte :
L'alcade de Sandoval
Avait chien, femme et cheval ;
la sérénade de Franck, le chœur des toréadors, le septuor en canon et le trio de Scipion avec les deux Anglais. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
NUITS DE FLORENCE (LES)
Opéra-comique en trois actes, musique de Ferdinand Lavainne ; représenté au Grand-Théâtre de Lille, en février 1872, avec un succès local très accentué.
NUMANCE
Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux, en vers, poème de Michel Carré fils et Charles Narrey, musique de J. Van den Eeden, représenté sur le théâtre Royal d'Anvers le 02 février 1898.
NUMANCE
Opéra en deux actes et cinq tableaux, livret de Salvador de Madariaga, d'après le drame de Cervantès, musique de Henry Barraud.
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 15 avril 1955. Mise en scène de Max de Rieux. Décors et costumes de Souverbie.
Mmes Suzanne SARROCA (Lyra), Rita GORR (la Femme de Théogène), COUDERC (la Guerre).
MM. Ernest BLANC (Théogène), René BIANCO (Scipion), HECTOR (Morandre), Jean GIRAUDEAU (le Mort), Xavier DEPRAZ (Marquin), Robert MASSARD (le Harpiste), Alain VANZO (Viriato), CHARLES-PAUL (Serve), SERKOYAN (Caïus Marius), SOIX, Paul FINEL, MAX-CONTI (3 Soldats).
Danses réglées par Mme Léone MAIL.
Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER
9e à l’Opéra, le 27 novembre 1955, avec les créateurs, sauf : Mmes Berthe MONMART (Lyra), RICQUIER (la Femme de Théogène), DESMOUTIERS (la Guerre), M. MEDUS (Marquin).
9 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« Henry Barraud a droit au respect : c'est un obstiné. Les échecs de Maître Pathelin et de l'Astrologue n'ont pas découragé le Directeur de la Musique à la Radio : il vient de récidiver avec Numance, mais il ne semble pas, cette fois encore, que le public réponde à son appel. Pourtant, l'œuvre n'est pas sans mérite, elle témoigne d'une noble ambition ; et nous pensons que, peut-être, présentée en oratorio par la radio, elle aurait justifié cette présentation. Le tragique épisode de la guerre d'Espagne qui a inspiré Cervantès ne constitue pas, en effet, sous cette forme, une « action » dramatique, mais une « situation » dramatique. Cette ville entière, qui préfère la mort à la servitude, a enrichi l'histoire d'un épisode dont la grandeur est assurément pathétique : mais qui, à la scène, reste statique. Bientôt, n'ayant plus rien à apprendre, nous ne tardons pas à nous ennuyer. D'autant que les récitatifs de M. Barraud sont — fatalement — monotones, et que son écriture d'orchestre ne vise guère à séduire. Les parties chorales, fort heureusement exécutées, me paraissent être les meilleures pages de l'œuvre. Celle-ci a, d'ailleurs, été bien présentée par l'Opéra, avec une interprétation groupant quelques-uns de ses meilleurs artistes, ainsi un Depraz, un Giraudeau, etc. — et, surtout, mettant en lumière la très remarquable personnalité d'Ernest Blanc, le nouveau baryton, qui joint la beauté de la voix à la noblesse plastique. Et rendons hommage à Louis Fourestier, dont le talent et l'autorité ont mené à bien une tâche ardue, et à l'orchestre auquel il a communiqué sa conviction. »
[Jacques Feschotte, Musica, juillet 1955]
NYMPHES DE DIANE (LES)
Opéra-vaudeville en un acte, livret de Charles Simon Favart, d’après les Lunettes, conte de Jean de La Fontaine, musique de vaudevilles, représenté à Bruxelles en 1747, puis à Paris, théâtre de la Foire Saint-Laurent, le 22 septembre 1755. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 11 août 1774, avec des accompagnements de Jean-Baptiste Moulinghen.