Joanita ou la Fille des Boucaniers
Grand opéra en trois actes, livret d'Edouard DUPREZ et Gustave OPPELT, musique de Gilbert Louis DUPREZ.
Dédié à Léopold Ier, roi de Belgique.
Création à Bruxelles, au grand théâtre de Bruxelles, le 19 novembre 1851 sous le titre de l'Abîme de la Maladetta, puis à Paris, à l'Opéra-National (salle du Théâtre-Historique, boulevard du Temple), le 11 mars 1852.
L'Opéra-National prit le nom de Théâtre-Lyrique lors d'une représentation de Joanita le 12 avril 1852. 15 représentations en 1852.
personnages | emplois |
Bruxelles, 19 novembre 1851 création |
Opéra-National, 11 mars 1852 première |
Joanita | grande première chanteuse à roulades | Mmes Caroline DUPREZ | Mmes Caroline DUPREZ |
Valérie | première chanteuse légère | Mathilde CHAMBARD [CAMBARDI] | Adèle GUICHARD |
Stephano | fort ténor | MM. CHAUNIER | MM. DUPRAT |
Léonce | premier ténor léger | Jules BARBOT | Guillaume POULTIER |
Romuald | basse chantante | BELVAL | Mathieu Émile BALANQUÉ |
une dame, des pâtres, chasseurs, seigneurs, dames d'honneur, etc. |
La scène se passe sur la montagne de la Maladetta, frontière d'Espagne.
Catalogue des morceaux
ACTE I | |||
01 | Ouverture avec Chœur de Chasseurs | Chœurs | |
Introduction | Ô signe du salut | Léonce | |
02 | Sérénade | Te revoir encore | Léonce |
Récit et Duettino | Joanita, c'est moi qui t'appelle | Joanita, Léonce | |
03 | Prière des Pâtres | Dieu qui fis ces œuvres sublimes ! | Joanita, Chœurs |
04 | Chœur des Chasseurs | Hurrah ! hurrah ! | Chœurs |
05 | Scène et Récit | Mes dames, c'est à vous | Joanita, Valérie, Romuald |
Air avec Chœur | Vraiment, mon jeune élève | Romuald, Chœur | |
06 | Scène et Duo des Rossignols | Jamais plus doux accents | Joanita, Valérie |
07 | Récit, Scène | Ah, grand Dieu ! | Joanita, Valérie, Stephano, Romuald, Chœur |
Air | Elle était belle comme toi ! | Stephano | |
Récit | Ainsi ma mère est là | Joanita, Stephano | |
08 | Scène et Duettino des Buveurs | Voilà de mon meilleur ! | Stephano, Léonce |
09 | Trio final et Andantino de Joanita | Grâce, grâce mon père | Joanita, Stephano, Léonce |
ACTE II | |||
10 | Prélude et Récit | Allez, et que tout se prépare | Romuald |
Duo | Mon ami, mon sauveur ! | Léonce, Romuald | |
11 | Chœur rococo (motif de Rameau) | Douce nuit, étends ton voile | Chœurs |
Récit | Salut à vous, messieurs ! | Léonce, Romuald | |
12 | Scène et Romance | Comme moi, peut-être trahie ! | Valérie |
13 | Scène et Duetto | Approchez-vous, belle étrangère | Joanita, Valérie |
Scène et Récit précédant le Final | Entendez-vous ? | Joanita, Valérie | |
14 | Final du 2e acte | Au plaisir que tout s'abandonne ! | Joanita, Valérie, Léonce, Romuald, Chœur |
Boléro | Paquita ma divine | Joanita, Chœur de Béarnais | |
Suite du Final | Ah ! c'est charmant | Joanita, Valérie, Léonce, Romuald, un Invité, les Amis de Romuald, Chœur | |
Morceau d'ensemble | Ô, surprise, ô, désordre extrême ! | Joanita, Valérie, Stephano, Léonce, Romuald, Chœur | |
ACTE III | |||
15 | Prélude et Chœur d'introduction | Silence ! voici la nuit ! | Chœurs |
Récit et Lamento | Ange plein de clémence | Léonce | |
Récit | Et maintenant je n'ai plus que des larmes ! | Valérie, Léonce | |
16 | Scène de Joanita | Suis-je enfin libre | Joanita, Stephano, Léonce |
Invocation au Sommeil | Ange des doux rêves | Joanita, Valérie, Léonce | |
17 | Duo et Trio | Va-t-en d'ici ! | Joanita, Valérie, Stephano, Léonce |
18 | Air final de Joanita | Oui, je vivrai pour l'aimer | Joanita, Stephano, Chœur |
On a dit que l'auteur des paroles n'a fait que traduire un scenario italien ; cela est probable, car on ne voit que sur les scènes de la Péninsule une telle accumulation d'événements invraisemblables. Il semble qu'on ne cherche qu'à fournir au musicien une suite de situations fortement accusées, sans se soucier de les relier les unes aux autres. La figure seule de Joanita a été dessinée avec soin et a excité un intérêt sympathique. C'est qu'il s'agissait de Mlle Caroline Duprez, nièce du librettiste, fille du compositeur et son élève la plus parfaite. Parmi les chanteurs célèbres qui ont écrit des œuvres lyriques, Duprez doit briller au premier rang. Ce n'est pas qu'il puisse prétendre à occuper dans l'histoire de l'art une place à côté de Rossini, de Meyerbeer, de Donizetti et même de Bellini ; mais nous ne connaissons pas de virtuose chanteur, de ténor illustre qui ait possédé à l'égal de Duprez l'art d'écrire pour les voix, et les connaissances si variées de l'instrumentation ; il y a, en outre, dans Joanita, des scènes dramatiques bien développées, surtout le finale du second acte. Nous citerons, parmi les morceaux les plus goûtés, une jolie romance chantée par Poultier ; un duetto pour voix de femmes, dans le premier acte ; le chœur des figurants de l'Opéra, déguisés en faux marquis, dont la musique est un arrangement pour les voix du menuet délicieux de Hippolyte et Aricie, de Rameau, dans le deuxième acte ; et enfin, au troisième, les vocalises de bravoure, merveilleusement exécutées par Mlle Caroline Duprez. (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
Cet opéra, composé par le célèbre ténor Duprez, sur un livret de couleur mélodramatique, avait été représenté l'année précédente à Bruxelles, avec le titre de l'Abîme de la Maladetta. Mlle Caroline Duprez y faisait ses débuts, et Poultier sa dernière rentrée devant le public parisien. — Duprez a donné depuis une Jeanne d'Arc en cinq actes, au Grand-Théâtre de la rue de Lyon (1865), et à l'Opéra-Comique, un petit acte intitulé la Lettre au Bon Dieu. — C'est au cours des représentations de Joanita, le 12 avril 1852, que l'Opéra-National prit le titre définitif de Théâtre-Lyrique. (Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877)
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