Encylopédie     © l’Art Lyrique Français

ŒUVRES LYRIQUES FRANÇAISES

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I

IM - IP - IS

 

 

IBYCUS

 

Drame lyrique en trois actes, livret de M. de Montfrileux, musique de M. Le Rey, représenté à Rouen, sur le théâtre des Arts, le 27 mars 1893.

 

 

ICARE

 

Epopée lyrique en trois tableaux, livret d’Henri Cain, musique d’Henry Deutsch de la Meurthe (orchestration de Camille Erlanger).

 

Créée à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier), le 19 décembre 1911, à l'occasion d'un Gala de l'aviation organisé par l'Aéro-Club de France pour élever un monument à la gloire de l'aviation française et fonder la Caisse de secours de l'Aéronautique.

Mmes GRANDJEAN (le Génie de la Science), Marthe CHENAL (la Nymphe des Bois), CAMPREDON, GALL, HENRIQUEZ, MATI, LAPEYRETTE, LAUTE-BRUN (les Nymphes).

MM. MURATORE (Icare), DELMAS (Dédale).

Chef d'orchestre : Camille ERLANGER

 

N. B. - La 3e représentation eut lieu au Théâtre antique d'Orange le 24 août 1919 avec Mmes DEMOUGEOT, CHARNY, Yvonne COURSO ; MM. FRANZ, CERDAN et NARÇON, sous la direction de Camille CHEVILLARD.

 

3 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.

 

 

IDA ou L'ORPHELINE DE BERLIN

 

Opéra-comique en deux actes, livret et musique d’Amélie-Julie-Simone Candeille (en dernier lieu Mme Périé). Création à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 19 mai 1807.

 

 

IDALA ou LA SULTANE

 

Opéra-comique en trois actes, livret de François-Benoît Hoffman, musique de Niccolo Isouard. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 01 août 1806.

 

 

IDÉES DE M. PAMPELUNE (LES)

 

Opérette en un acte, représentée à la salle Taitbout le 16 février 1875.

 

 

IDIOTE (L')

 

Opéra-comique en trois actes, livret anonyme, musique de Ferdinand Gasse. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 25 novembre 1820.

 

 

IDOLO CINESE (L')

 

[en français l'Idole chinoise]

Opéra italien en deux actes, livret de Lorenzi, musique de Paisiello, représenté à Naples vers 1769, et à Paris, sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 10 juin 1779.

 

« On déploya un grand luxe de mise en scène, de décors et de costumes ; mais cet ouvrage n'eut pas autant de succès qu'à Naples, où on y voyait une allusion à des événements contemporains. Il y a de la verve comique dans l'Idolo cinese, particulièrement dans le finale du premier acte. On dit que M. Piccinni travailla à la partition représentée en France. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« C'est une vive satire religieuse dirigée contre le pape. Lorsqu'on eut expliqué aux Parisiens le sens caché de cette bouffonnerie, cet opéra monté avec beaucoup de pompe obtint un succès très vif.

Le livret imprimé n'indique point comment furent distribués les rôles de cet opéra bouffon. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

IDOMÉNÉE

 

Tragédie lyrique en un prologue et cinq actes, livret d’Antoine Danchet, musique d’André Campra.

 

Première représentation à l'Académie royale de musique (1re salle du Palais-Royal), le mardi 12 janvier 1712, avec Thévenard (Idoménée), Buseau, Cochereau (Idamante), Hardouin, Mlle Journet (Ilione, amante d'Idamante), Mlle Antier (Dircé, confidente d'Ilione), Mlle Pestel, Dun et Mantienne ; ballet : Dumoulin et Blondy ; Mlles Prévost et Guyot, sous la direction de Lacoste.

Reprise le 03 avril 1731.

 

« Cette œuvre a un mérite à la fois littéraire et musical, à l'exception du prologue, qui offre au début de l'ouvrage un ballet peu digne du cothurne tragique. Le rôle d'Idoménée a été un des meilleurs qu'ait chantés Thévenard. Lorsqu'on reprit cet ouvrage en 1731, venait de quitter la scène après l'avoir occupée pendant quarante ans ; il fut suppléé par Chassé. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

IDYLLE

 

Opéra-comique en un acte, musique d’Albert Dupuis, représenté à Verviers en 1896.

 

 

IDYLLE À L’ÉTOILE

 

Poème lyrique, livret de Stéphane Servant, musique de Paul Bastide, création à Marseille le 11 janvier 1899. => fiche technique

 

 

IDYLLE FUNAMBULESQUE

 

Fantaisie lyrique en un acte, livret de Paul Arosa, musique de Robert Planel, prix de Rome 1933.

 

Exécuté pour la première fois à l'Institut le 02 novembre 1933 sous la direction d’Henri Büsser.

 

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 08 mars 1934. Mise en scène de Joseph Ancelin.

Mme Marie-Thérèse GAULEY (Colombine).

MM. Jean PLANEL (Pierrot), Jean VIEUILLE (Arlequin).

Chef d'orchestre : Henri MORIN.

 

3 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

« Cette fantaisie lyrique n'est autre que la cantate qui a valu au compositeur le prix de Rome. L'intrigue met en scène Colombine, Arlequin et Pierrot, lequel fait semblant d'être mort pour toucher le cœur de la belle. Celle-ci se désespère en effet ; aussitôt, Pierrot pense que la ruse a produit son effet ; il se relève et il sera tout étonné de voir que la coquette, furieuse d'avoir été bafouée, retourne à son désinvolte Arlequin. Ce petit poème dialogué, s'il n'est pas très imprévu, a donné l'occasion à M. Planel d'écrire une courte partition dans le style à la mode d'hier, point désagréable au demeurant. » (Larousse Mensuel Illustré, 1934)

 

 

IDYLLE SUR LA PAIX (L’) ou L'ÉGLOGUE DE VERSAILLES

 

Paroles de Racine, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée à Versailles en 1685 et au Théâtre de l'Opéra le 16 juillet 1685. Le même sujet a été traité par Quinault, et Lully en a composé également la musique (voir le Temple de la Paix).

 

« On l'appelle souvent l'Idylle de Sceaux, parce que ce divertissement fut donné à Sceaux, avant d'être représenté à Paris.

Reprise en 1689. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

IGNACE

 

Opérette-bouffe en trois actes et quatre tableaux, livret de Jean Marsan, musique de Roger Dumas. Création au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 04 février 1936 avec Mmes Alice Tissot (la colonelle Durozier), Simone Rouvière (Monique), Marie Bizet (Annette), Sabine Andrée (Loulette) ; MM. Fernandel (Ignace), Castel (le colonel), Andrex (Montroc), Trévoux (baron des Orfraies), Dumontier (capitaine Boisdelisle). Chef d'orchestre : M. Sylvio Mossé.

 

"Un vaudeville à couplets fait sur mesure pour M. Fernandel, lequel, nommé ordonnance du colonel, ne peut pousser une porte sans trouver la nièce d'icelui dans les bras de son amoureux, la colonelle embrassant le baron des Orfraies, et le colonel tenant sur ses genoux l'ancienne maîtresse du dit baron. Tout se termine par les rendez-vous simultanés de ces couples à l'hôtel de l'Eperon d'Or, et par le mariage d'Ignace, mis en goût, avec la soubrette Annette. Les chansons qui émaillent ce vaudeville sont d'une assez ingénieuse invention, encore que d'un métier un peu incertain." (Larousse Mensuel Illustré, 1936)

 

 

IGNACE LE RETORS

 

Opérette en un acte, paroles de Julian (Mme Pilati) et Vasseur, musique de Pilati, représentée aux Folies-Nouvelles le 25 septembre 1858.

 

 

IL A ÉTÉ PERDU UN ROI

 

Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène Duval, Léon de Villier et Saint-Yves, musique de Charles Amouroux, représenté sur le théâtre du Gymnase, à Bordeaux, le 28 mars 1867.

 

 

IL EST FOU !

 

Opérette en un acte, paroles de M. Thiellay, musique de M. Sourilas, représentée au concert de Bataclan le 23 mai 1891.

 

 

IL EST RENDU

 

« Chant royal », paroles du comte de Lagarde-Massenet, musique de la comtesse de Saint-Didier, chanté par Auguste Huet, à l’Opéra-Comique, le 30 septembre 1820.

 

 

IL ÉTAIT UN PETIT NAVIRE

 

Satire lyrique en trois tableaux, livret d’Henri Jeanson, musique de Germaine Tailleferre.

 

Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 09 mars 1951. Mise en scène de Louis Musy. Décors et costumes d'après les maquettes de Lucien Boucher.

Mmes Denise DUVAL (Valentine), Marguerite LEGOUHY (Mme Victor), Germaine CHELLET (Angélique), Raymonde NOTTI-PAGÈS (Isabelle), Christiane GAUDEL (Caroline), Jacqueline CAUCHARD (Sylvio).

MM. Jean GIRAUDEAU (Valentin), Émile ROUSSEAU (Victor), René HÉRENT (Frédéric), Paul PAYEN (Féréol), Serge RALLIER (Florimond), André NOEL (Sosthène).

Ballet réglé par M. Jean-Jacques ETCHEVERY.

Chef d'orchestre : Pierre DERVAUX.

 

4 représentations en 1951, soit 4 au 31.12.1972.

 

 

IL ÉTAIT UNE BERGÈRE

 

Conte en un acte, livret d’André Rivoire, d’après sa pièce, musique de Marcel Lattès.

 

Représentation extraordinaire à l’Opéra-Comique le 28 décembre 1910.

 

Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 16 avril 1913 avec le Pays de Guy Ropartz. Mise en scène d'Albert Carré. Décor de Ronsin. Costumes de Marcel Multzer.

Mmes Geneviève MATHIEU-LUTZ (la Bergère), NICOT-VAUCHELET (la Princesse).

M. Georges FOIX — débuts — (le Berger).

Chef d'orchestre : Eugène PICHERAN.

 

Reprise à l'Opéra-Comique du 15 juin 1919 (17e représentation).

Mmes Yvonne BROTHIER (la Bergère), VAULTIER (la Princesse).

M. Victor PUJOL (le Berger).

Chef d'orchestre : Eugène PICHERAN.

 

Représentation du 24 avril 1924.

Mmes Marthe COIFFIER (la Bergère), Antoinette RÉVILLE (la Princesse).

M. Victor PUJOL (le Berger).

Chef d'orchestre : ARCHAINBAUD.

 

50e représentation à l'Opéra-Comique le 27 septembre 1924.

Mmes Marthe COIFFIER (la Bergère), Antoinette RÉVILLE (la Princesse).

M. Victor PUJOL (le Berger).

Chef d'orchestre : Fernand MASSON.

 

52 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

« L'Opéra-Comique a renouvelé son affiche avec deux œuvres de tendances opposées, de caractère très différent. Autant la partition du Pays, de M. Guy Ropartz (publiée à Nancy, chez l'éditeur Dupont-Metzner), se recommande par l'austérité de sa conception et de son exécution, autant celle de M. Lattès — écrite sur une comédie de M. André Rivoire, Il était une Bergère, jouée à la Comédie-Française — vise surtout à plaire. Si M. Guy Ropartz a pleinement réalisé le dessein qu'il avait formé, on ne peut dire que M. Lattès ait complètement atteint le but qu'il s'était proposé. Du moins, son ouvrage, tout en présentant de l'agrément, n'offre‑t-il point les qualités requises pour retenir constamment intéressée l'attention de l'auditeur. Il est juste d'ajouter que M. Ropartz possède une maturité d'esprit, une expérience, une sûreté de main auxquelles l'heureux âge de M. Lattès ne lui permet pas encore de prétendre.

J'ai dit, plus haut, que la partition écrite par M. Lattès pour le spirituel ouvrage de M. Rivoire, Il était une Bergère, ne m'avait qu'à demi satisfait. C'est qu'elle est insuffisamment équilibrée.

M. Lattès a du charme. Sa manière s'apparente à celle de M. Massenet. Malheureusement, il se fie un peu trop à sa facilité, et laisse avec trop de complaisance s'épancher de sa plume les aimables phrases mélodiques qui se présentent en abondance. Il devrait montrer plus de résistance et se livrer à un contrôle plus rigoureux. Non pas que ces phrases ne soient agréables à entendre, mais le caractère n'en est pas assez varié, et la fermeté, la virilité, leur font parfois défaut. De plus, M. Lattès ne s'efforce pas assez à donner à certaines répliques la traduction musicale qui leur convient. C'est ainsi que bien des parties du dialogue, plaisantes par leur naïveté, n'ont point été rendues comme elles auraient dû l'être. Il fallait trouver dans la
tournure de la phrase musicale l'équivalent de l'effet produit par les mots prononcés. Si l'on se borne à une déclamation indifférente, la musique apparaît superflue. Or, j'ai eu bien souvent cette sensation dans les reparties confiées au rôle du berger.

Trois personnages se partagent l'action d'Il était une Bergère, comme, également, celle du Pays n'en comporte que trois. Dans la première de ces pièces, le berger et la bergère sont très gentiment personnifiés par M. Foix et Mlle Mathieu-Lutz ; quant à la princesse, elle est représentée avec beaucoup de distinction par Mme Nicot-Vauchelet. »

(Albert Dayrolles, les Annales, 27 avril 1913)

 

  

IL ÉTAIT UNE FOIS

 

Opéra-comique en un acte, livret d’Augustine Brohan, musique de plusieurs auteurs, parmi lesquels figure Auber, joué au cercle de l'Union artistique en 1863.

 

 

IL ÉTAIT UNE FOIS…

 

Opérette en trois actes, livret d’Adolphe Jaime, Doré et Sémiane, musique d’Oscar de Lagoanère, représentée au théâtre des Menus-Plaisirs le 01 mai 1886. Interprètes : MM. Dekernel, Montcavrel, Delaunay, Mmes Desclauzas, Lardinois, Blanche Miroir.

 

 

IL ÉTAIT UNE FOIS...

 

Conte en vers, paroles de Claude Roland, musique de Jane Vieu, représenté au Nouveau-Théâtre le 22 janvier 1903.

 

 

IL N’EST POINT DE LAIDES AMOURS

 

Opéra-comique en un acte, musique de Rodolphe Lavello, représenté sur le Grand-Théâtre de Marseille le 13 avril 1859.

 

 

IL PLEUT, BERGÈRE

 

Opéra-comique en un acte, livret de Charles Nuitter, musique de Heinrich Down, représenté sur le théâtre Frédéric-Guillaume, à Berlin, en 1866, sous ce titre : Gewitter bei Sonnenschein.

 

 

ÎLE D'AMOUR (L’)

 

Opérette en un acte, livret de Camille Du Locle, musique d’Alfred Delehelle, représentée aux Bouffes-Parisiens le 08 juin 1859. => détails

 

 

ÎLE DE BABILARY (L’)

 

Opéra-comique en trois actes, livret de Paul de Kock, musique de Martin-Joseph Mengal. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 27 mars 1819.

 

« Poème insignifiant, musique agréable, belle décoration de tempête, au premier acte. Le poète seul doit être accusé de la chute de cette nouveauté. »

[Almanach des spectacles, 1819]

 

 

ÎLE DE CALYPSO (L')

 

Opérette avec ballet, paroles de M. Julian, musique de M. Ruitter (pseudonyme de Pilati), représentée aux Folies-Nouvelles en décembre 1857.

 

 

ÎLE DE SOL-SI-RÉ (L')

 

Opérette en un acte, paroles de M. Julian, musique de M. Ruitter (pseudonyme de Pilati), représentée au théâtre Déjazet le 16 mars 1860. Comme l’Ile de Calypso, c'est une bouffonnerie de carnaval. On y a applaudi une polka avec accompagnement de mirlitons.

 

 

ÎLE DE TULIPATAN (L')

 

Opéra bouffe en un acte, livret d’Henri Chivot et Alfred Duru, musique de Jacques Offenbach, représentée aux Bouffes-Parisiens le 30 septembre 1868, avec Mmes Castello (Alexis), Thierret (Théodorine), MM. Berthelier (Cacatois XXII), Bonnet (Romboïdal), Victor (Hermosa). C'est une farce qui a eu un certain succès.

 

 

ÎLE DES FEMMES (L’)

 

Opéra en deux actes, musique de Lemoyne, dont les répétitions ont été interrompues par la mort de l'auteur, arrivée le 30 décembre 1796.

 

 

ÎLE DES FOUS (L')

 

[ou l'Isle des foux]

Comédie en deux actes, mêlée d'ariettes, livret de Louis Anseaume, Pierre-Augustin Lefèvre de Marcouville et Auguste-Louis Bertin d'Antilly, musique d’Egidio Duni. Création à Paris, Théâtre-Italien, le 29 décembre 1760. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 24 avril 1762.

 

« Cette pièce est la parodie de l'Arcifanfano de Goldoni. Duni était alors Pensionnaire de S. A. R. l'infant don Philippe. Ce fut la musique variée et amusante du compositeur qui détermina le succès de cet ouvrage; car c'est une triste pièce qu'une prétendue comédie qui se termine par une scène dans laquelle on voit les loges des fous et ces malheureux qui crient à travers leurs barreaux. Les principaux genres de folie servent de prétexte à des airs caractérisés qui ne sont reliés entre eux par aucune intrigue dramatique. A un petit chœur alerte à deux parties : Ah ! monseigneur le gouverneur ! succède l'air de Brisefer : Je suis la terreur du monde ; puis vient celui de Sordide, le fou avare : Je suis un pauvre misérable, rongé de peine et de soucis ; c'est le meilleur de la partition. L'air de Spendrif : Pour avoir eu trop de bien, est écrit avec talent, et en le lisant on voit que Philidor a dû profiter des opéras de Duni. L'ariette chantée par Prodigue est pleine de verve et d'effets amusants. Celle de Follette a la gaieté qui convient à ce rôle. Mais les airs chantés par Glorieuse et par Fanfolin, le gouverneur de l'île des Fous, sont médiocres. Le meilleur rôle est celui de l'avare, qui chante encore à la fin de la pièce un morceau bien traité : O terre, voici mon or. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ÎLE DES SINGES (L')

 

Opérette en un acte, musique de Henri Cellot, représentée à l'Eldorado le 13 octobre 1868.

 

 

ÎLE DES SIRÈNES (L')

 

« Fantaisie » en huit tableaux et un prologue, de Xavier de Montépin et Jules Dornay, musique de Marius Boullard, représentée au théâtre des Nouveautés le 27 décembre 1866.

 

 

ÎLE DÉSENCHANTÉE (L’)

 

Drame musical en deux actes, livret de Maria Star (Ernesta Stem), tiré des « Grandes Légendes de France » d’Edouard Schuré, musique d'Henry Février.

 

Créé à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 23 novembre 1925 (répétition générale publique le 19 novembre). Mise en scène de Pierre Chereau. Décors de Guirand de Scévola.

Mmes BOURDON (Francolle), CARO (Romersla), Georgette FROZIER-MARROT (Swanilde), LLOBERES, REX, LALANDE et BARTHE (les Sènes).

M. Paul FRANZ (Solnik).

Danses réglées par Léo STAATS, dansées par Mlles GENCY, DEMESSINE et le Corps de Ballet.

Chef d'orchestre : François RÜHLMANN

 

7e à l’Opéra, le 28 Décembre 1925, avec les créateurs.

 

7 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.

 

 

ÎLE DÉSERTE (L’)

 

Opéra-comique en deux actes et en vers, paroles d'Aumale, musique de Saint-Amans, représenté au Théâtre-Français comique et lyrique en 1791.

 

 

ÎLE DU RÊVE (L’)

 

Idylle polynésienne en trois actes, livret d’André Alexandre et Georges Hartmann, d’après le Mariage de Loti, roman de Pierre Loti, musique de Reynaldo Hahn.

 

Création à l'Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 23 mars 1898. Mise en scène d’Albert Carré. Décors d'Amable. Costumes de Marcel Multzer.

Mmes Julia GUIRAUDON (Mahénu), MARIÉ DE L'ISLE (Téria), BERNAERT (la Princesse Oréna), Françoise OSWALD (Faïmana).

MM. Edmond CLÉMENT (Loti), François MONDAUD (Tairapa), BERTIN (Tsen Lee), Michel DUFOUR (Henri), Tony THOMAS et Georges DURAND (deux Officiers).

Chef d'orchestre : André MESSAGER.

 

9e et dernière représentation le 12 mai 1898 avec les créateurs.

 

9 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1899.

  

« Il y avait peut-être, au point de vue d'un livret d'opéra-comique, un meilleur parti à tirer du sujet choisi par les auteurs, bien que leur pièce, si elle manquait un peu trop de fermeté, ne manquât pas d'un certain charme. Le compositeur, jeune artiste américain du Sud, élève de M. Massenet, s'était fait connaître déjà par de fort jolies mélodies vocales et des morceaux d'une forme et d'une inspiration pleines de grâce et de fraîcheur. Sa partition, elle aussi, manquait un peu de nerf et de puissance, mais elle dénotait un artiste bien doué au point de vue mélodique et qui avait le sentiment de la scène. Elle était, en somme, un heureux début et digne d'encouragement. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]

 

 

ÎLE ENCHANTÉE (L’)

 

Opéra-comique en trois actes, paroles de Sedaine, parodié, c'est-à-dire arrangé sur la musique de Bruni, et représenté au théâtre de Monsieur (Feydeau) le 3 août 1789.

 

 

ÎLE SONNANTE (L’)

 

[ou l'Isle sonnante]

Opéra-comique en trois actes, livret de Charles Collé, musique de Pierre-Alexandre Monsigny, représenté en privé à Villers-Cotterêts en août 1767, puis en public à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 04 janvier 1768.

 

« Cette Ile sonnante est l'île de la musique. On n'y parle qu'en chantant. Il n'est resté aucune trace de cette musique insulaire. Nous doutons que la partition en ait été gravée. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ILLUSION (L’)

 

Drame lyrique en un acte, livret d’Henri de Saint-Georges et Constant Ménissier, musique de Louis-Ferdinand Herold. Création à l’Opéra-Comique (salle Ventadour) le 18 juillet 1829. Belle musique, sur un mauvais poème qui se termine par un suicide. L'ouverture a pour motif le Voi che sapete, de Mozart, et est traitée avec élégance. Les morceaux les plus saillants de cet ouvrage sont la tyrolienne : Le ciel se colore ; le trio : Que faire hélas ! ô douleur ! la charmante valse : Fille de nos montagnes, et le finale.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ILLUSION (L’)

 

Opéra-comique en un acte, livret d'Henri de Saint-Georges et Constant Ménissier, musique de M. Toussaint, représenté à Mons en mars 1874. Ce compositeur belge n'a pas craint de refaire l'opéra de notre Herold, représenté en 1829 et contenant des morceaux charmants.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]

 

 

ILLUSTRE FRÉGONA (L’)

 

Zarzuela en trois actes, poème et musique de Raoul Laparra. Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 16 février 1931. => fiche technique 

 

 

ILLUSTRE GASPARD (L')

 

Opéra-comique en un acte, livret de Félix Duvert et Augustin de Lauzanne, musique d’Eugène-Prosper Prévost. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 11 février 1863, avec Mmes Casimir, Julie Chollet-Byard, MM. Couderc, Constant Lemaire, Armand Potel.

 

« C'est encore une histoire de bandit, du célèbre malfaiteur provençal Gaspard de Besse, mais traitée en charge. M. Prévost a intercalé dans un trio la romance si populaire autrefois : Portrait charmant, portrait de mon amie. Couderc, Lemaire et Julie Chollet-Byard, ont chanté les rôles de cet ouvrage. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ILLUSTRES INFORTUNÉS (LES) ou LA SOUVERAINE VINDICATIVE

 

Opéra-comique en trois actes, paroles de Maxime de Redon et Defrénoy, musique de Bianchi, représenté au théâtre des Jeunes-Élèves de la rue de Thionville le 8 janvier 1807.

 

 

ILOTE (L')

 

Comédie en un acte, de Charles Monselet et Paul Arène, musique de scène de Léopold Dauphin, représentée à la Comédie-Française en 1875.

 

 

ILS NE SAVENT PAS LIRE

 

Opéra-comique en un acte, musique de Lebrun, représenté au théâtre Montansier, à Paris, en 1791.

 

 

ILS SONT CHEZ EUX ou LES ÉPOUX AVANT LE MARIAGE

 

Opéra-comique en un acte, livret de Marc-Antoine Désaugiers, musique de Louis-Alexandre Piccinni. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 07 janvier 1808.

 

 

IMOGÈNE ou LA GAGEURE INDISCRÈTE

 

Comédie en trois actes et en vers, mêlée d'ariettes, livret de Jean-Elie Dejaure, musique de Rodolphe Kreutzer. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 27 avril 1796. Le sujet de la pièce choque le goût. Il fallait laisser cette scabreuse intrigue dans les contes de Boccace.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

IMPEGNATRICE (L')

 

[en français la Prometteuse]

Opéra italien, musique de Henri Cohen, représenté au théâtre de la Fenice, à Venise, en 1834.

 

 

IMPÉRATRICE AUX ROCHERS (L’)

 

Mystère en cinq actes et treize tableaux, livret de Saint-Georges de Bouhélier, musique d’Arthur Honegger.

 

Créé à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier), le 18 février 1927 (répétition générale publique le 17 février à 19h45). — Décors et costumes d’Alexandre Benois. — Mise en scène d’Alexandre SANINE.

Mmes Ida RUBINSTEIN (Impératrice Vittoria), S. DESPRES (la Vierge), CLERVANNE (Lalagé), RUEFF (Francesca), MARILLIET (une Voix).

MM. GRETILLAT (Othon), DESJARDINS (le Pape), J. HERVE (Empereur Aurélien), BENGLIA (Sultan du Maroc), R. WILM (Lorenzo), A. WASLEY (Beaudoin), LESIEUR (le Braconnier), CHARLIER (le vieux Conseiller), DORLEAC (le Chapelain).

Chef d'orchestre : Philippe GAUBERT.

7 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.

 

 

IMPRESARIO (L') — Voir le Directeur de théâtre.

 

 

IMPROMPTU DE CAMPAGNE (L')

 

Opéra-comique en un acte et en vers, livret d’Etienne-Joseph-Bernard Delrieu, d’après la pièce de Philippe Poisson, musique de Niccolo Isouard. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 30 juin 1801 (11 messidor an IX). C’est une adaptation de l’opéra bouffe italien l’Improvvisata in campagna de Niccolo Isouard, représenté à Malte en 1797.

 

« L'ouverture est jolie. Presque tout est à citer dans ce charmant ouvrage, l'air de Lisette : Ah ! quel dommage ! qui a beaucoup d'entrain ; le duo d'Eraste : J'aime, j'adore pour la vie, qui a le tour mélodique de l'air de Joconde ; le songe d'Isabelle : Dans un bois antique et sauvage, agréablement accompagné par un dessin susurrant de violons. Dans l'air de Lisette, la voix dialogue avec la flûte imitant le rossignol sur des notes suraiguës, et il est terminé par un ensemble gracieux. Le duo entre le comte et la comtesse : Je vous épousai, je pense, l'an trente-trois, aurait pu être mieux traité. La situation a de la finesse et Boieldieu en aurait fait un chef-d'œuvre de goût. Signalons encore le sextuor, qui contient de jolies phrases, et le finale développé qui termine bien cet opéra-comique, qu'on ferait bien de reprendre, ne fût-ce que pour faire sentir la différence du passé et du présent, que pour comparer la musique agréable qu'on savait écrire alors sur un canevas assurément fort léger avec celle des opérettes burlesques de nos jours, dont les trivialités sont populacières sans devenir populaires. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

IMPROMPTU DE NEUILLY (L’)

 

Evocation en deux actes et trois tableaux, livret de Georges Loiseau, musiques de Méhul, Gluck, Lully, Rameau et Grétry.

Créée à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier), le 29 juin 1929. — Chorégraphie et mise en scène de Léo STAATS.

Mmes T. NAVAR (Pauline Borghèse), Mad. MATHIEU (l'impératrice Eugénie), M. BERTHON (Mme Sans-gêne), DE HIDALGO (Mlle Borelli), C. ZAMBELLI (Mlle Muller).

MM. LAGRENEE (Gardel), A. DE FOUQUIERES (M. de Ségur), Robert COUZINOU (l'Empereur Napoléon Ier), GILLES (M. Garat), Fred BORDON (le Maréchal Lefèvre), A. AVELINE (Despréaux fils).

Chœurs et Corps de ballet de l'Opéra.

Chef d'orchestre : Henri BÜSSER

Seule représentation à l’Opéra au 31.12.1961.

 

 

IMRICE ou LA FILLE DE LA NATURE

 

Opéra-comique en un acte, paroles de Bernard, musique de Froment, représenté au théâtre des Jeunes-Artistes le 29 décembre 1800.

 

 

INAUGURATION DU TEMPLE DE LA VICTOIRE

 

Intermède composé en l'honneur de Napoléon Ier, paroles de Baour-Lormian, musique de Lesueur et Persuis, exécuté à l'Académie impériale de musique le 02 janvier 1807, avec Bertin (un Poète récitant), Lainé et Nourrit (deux Guerriers récitants).

 

« En sa qualité de chef du chant de l'Académie, Persuis se produit à ce théâtre sans trop de difficulté. — Cet intermède pourrait être considéré comme une simple cantate scénique. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

INCAS (LES)

 

Opéra, musique de P. Ch. Lefebvre. Non représenté.

 

 

INCAS (LES) ou LES ESPAGNOLS DANS LA FLORIDE

 

Mélodrame, musique de Vandenbroeck, représenté au théâtre de la Cité en 1797.

 

 

INCENDIE DU HAVRE (L')

 

Fait historique en un acte, livret de Desfontaines, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 21 février 1786.

 

 

INCENDIO DI BABILONIA (L')

 

[en français l'Incendie de Babylone]

Opera buffa en deux actes, musique du comte Alphonse de Feltre, joué en société le 27 mai 1843. Le comte de Feltre était fils du maréchal de ce nom, ministre de la guerre sous Louis XVIII.

 

 

INCERTAIN (L') ou L’EMBARRAS DU CHOIX

 

Comédie en un acte de mêlée d’ariettes, livret de Fabre d’Eglantine et Auguste Poisson de La Chabeaussière, musique de Joseph Lefebvre. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 10 décembre 1788.

 

 

INCERTITUDE MATERNELLE (L') ou LE CHOIX IMPOSSIBLE

 

Comédie en un acte, livret de Jean-Claude Dejaure, musique de Jean-Pierre Solié, arrangée par André-Joseph Grétry (neveu du célèbre compositeur). Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 06 août 1803.

 

 

INCONNU (L') ou LE COUP D'ÉPÉE VIAGER

 

Opéra-comique en trois actes, livret de Jean-Baptiste-Charles Vial et Etienne Guillaume François de Favières, musique de Louis-Emmanuel Jadin. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 30 mars 1816.

 

 

INCONNUE PERSÉCUTÉE (L')

 

[l’Incognita perseguitata]

Opéra italien en trois actes, livret de Giuseppe Petrosellini, musique de Pasquale Anfossi, représenté à Rome au théâtre delle Damme en 1773 avec un grand succès, puis représenté par l'Académie royale de musique le 21 septembre 1781 dans une version française de Farmain de Rosoy, avec Chéron (le baron), Lays (Florival), Lainé (le chevalier), Mme Saint-Huberti (Laurette).

 

« Cet ouvrage, composé à Rome en 1773, y avait obtenu, comme nous l'avons dit plus haut, un immense succès, et avait placé Anfossi, dans l'opinion, au même rang que Piccinni, son maître. Jean-Baptiste Rochefort s'était emparé de la partition de l'Incognita perseguitata, en avait adapté la musique à un livret français, et l'avait produite sur le théâtre de la cour à Fontainebleau où elle fut exécutée par les comédiens italiens le 25 octobre 1776 avec des airs de la composition dudit Rochefort. L'Académie de musique profita du séjour d'Anfossi à Paris pour faire représenter l'Inconnue persécutée ; mais les critiques du temps s'accordent à dire que les gosiers de nos chanteurs se prêtèrent mal à l'exécution de cette musique vive et légère. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« J.-B. Rochefort arrangea la partition d'Anfossi et y introduisit plusieurs morceaux de sa composition. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

INCONSOLABLE (L’)

 

Opéra-comique en un acte, livret anonyme, musique d'Alberti (pseudonyme de Fromental Halévy), représenté au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple), comme lever de rideau avant Jaguarita l'Indienne, le 13 juin 1855, avec MM. Augustin Ribes, Auguste Legrand, Leroy, Mlle Chevalier. La pièce n'eut qu'un petit nombre de représentations.

Représentations au Théâtre-Lyrique : 20 en 1855.

 

 

INDES GALANTES (LES)

 

Opéra-ballet en un prologue et quatre entrées, livret de Louis Fuzelier (1672-1752), musique de Jean-Philippe Rameau.

 

Créé à Paris, à l'Académie Royale de Musique (1re salle du Palais-Royal) le 23 août 1735 (l'œuvre ne comportant alors que 3 entrées et un prologue).

Prologue : « Le Palais d'Hébé »

Mmes EREMANS (Hébé), PETITPAS (l'Amour),

M. CUIGNIER (la Guerre).

1re Entrée : « Le Turc Généreux »

Mme PELISSIER (Emilie),

MM. JELYOTTE (Valère), DUN (Osman).

2e Entrée : « Les Incas »

MM. JELYOTTE (don Carlos), DE CHASSE (Huascar). Mme ANTIER (Phani),

3e Entrée : « Les Fleurs »

Mmes PETITPAS (Fatima), EREMANS (Zaïre), MM. TRIBOU (Tacmas), PERSON (Ali).

Danses des différentes entrées réglées par DUPRE et dansées par Mlles MARIETTE, LEBRETON, SALLE, MM. DUPRE, MALTAYRE, DUMOULIN, JAVILLIER et le Corps de Ballet.

Chef d'orchestre : CHERON

 

La 3e entrée, « Les Fleurs », ayant déplu au public, fut remaniée et présentée dans une nouvelle version dès la 4e représentation avec Mmes PETITPAS (Fatima), EREMANS (Atalide), BOURBONNOIS (Roxane) et M. TRIADOU (Tacmas).

 

A la reprise du 10 mars 1736 à l’Opéra, (30e représentation), une 4e Entrée, « les Sauvages », fut ajoutée :

Mme PELISSIER (Zima), MM. JELYOTTE (Damon), DUN (don Alvar).

 

L'œuvre fut jouée pour la 185e et dernière fois en 1761 à l’Opéra.

Toutefois, certaines entrées furent ultérieurement reprises isolément : le Prologue en 1762 (20 représentations) et en 1771 (26), « les Incas » en 1771 (11 représentations) et « les Sauvages » en 1773 (22 représentations).

 

Le 30 mai 1925, le Théâtre National de l'Opéra-Comique, à Paris, présenta la 3e Entrée, « les Fleurs », dans une version remaniée par Paul DUKAS, un décor de Lucien Jusseaume et une mise en scène d'Albert Carré avec :

Mmes Yvonne BROTHIER (Zaïre), Antoinette REVILLE (Fatima).

MM. VILLABELLA (Tacmas) et Emile ROUSSEAU (Ali), sous la direction de Maurice FRIGARA.

 

Reprise à l'Opéra, et première fois au Palais Garnier (186e représentation) le 18 juin 1952, avec les préludes parlés de René Fauchois, une révision musicale de Paul DUKAS et Henri BÜSSER — Décors de Arbus, Jacques Dupont, Georges Wakhevitch, Carzou, Fost, Maurice Moulène et Chapelain-Midy — Mise en scène de Maurice LEHMANN. Chorégraphies de Albert AVELINE, Serge LIFAR et H. LANDER.

Prologue : « Le Palais d'Hébé »

Mmes CASTELLI (Hébé), JOURFIER (l'Amour), BOUVIER (Bellone).

Danses réglées par A. AVELINE : Mlles VAUSSARD, MM. BOZZONI et J. P. ANDREANI.

1re Entrée : « Le Turc Généreux »

Mme BRUMAIRE (Emilie),

MM. GIRAUDEAU (Valère), HUC-SANTANA (Osman).

Danses réglées par A. AVELINE : Mlle BOURGEOIS, M. LEGRAND.

2e Entrée : « Les Incas »

Mme FERRER (Phani),

MM. NORÉ (don Carlos), BIANCO (Huascar).

Danses réglées par S. LIFAR : Mlles VYROUBOVA, MM. LIFAR, BOZZONI.

3e Entrée : « Les Fleurs »

Mmes MICHEAU (Fatima), DUVAL (Zaïre).

MM. GIRAUDEAU (Tacmas), JANSEN (Ali).

Danses réglées par H. LANDER : Mlles BARDIN (la Rose), DAYDE (le Papillon), MM. RITZ (Zéphir), RENAULT (le Persan), J. P. ANDREANI (Borée), Mlle DYNALIX.

4e Entrée : « Les Sauvages »

Mme BOUE (Zima),

MM. LUCCIONI (Adario), JOBIN (Damon), BOURDIN (Alvar).

Danses réglées par S. LIFAR : Mlles DARSONVAL, LAFON, GUILLOT, MM. KALIOUJNY, EFIMOFF.

Les récitants : Mme Jacqueline CHAMBORD, M. Jean BERGER.

Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER

 

Reprise à l’Opéra du 29 septembre 1961 (421e représentation) :

Prologue : Mmes CASTELLI (Hebé), BERTON (l'Amour), SCHARLEY (Bellone).

1re Entrée : Mme BRUMAIRE (Emilie), M.M. LEGAY (Valère), DEPRAZ (Osman).

2e Entrée : Mme SARROCA (Mani), MM. CHAUVET (Carlos), BIANCO (Huascar).

3e Entrée : Mmes MESPLE (Fatima), DUVAL (Zaïre), MM. AMADE (Tacmas), JANSEN (Ali).

4e Entrée : Mme MONMART (Zima), MM. LUCCIONI (Adario), GARDES (Damon), LAFFAGE (Alvar).

Danses : Mlles TALLCHIEFF, VAUSSART, AMIEL, MOTTE et RAYET

Récitants : Mme Nicole MEROUZE et M. Jean BERGER

Chef d'orchestre : Louis FOURESTIER

 

N. B. — A peu près tous les Artistes du chant et de la danse ont été affichés dans cet ouvrage de 1952 à 1961.

 

431 représentations à l’Opéra dont 246 au Palais Garnier au 31.12.1961.

  

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 30 mai 1925 (3e entrée seulement : « les Fleurs ») dans une version révisée par Paul Dukas. Mise en scène d'Albert Carré. Décor de Lucien Jusseaume. Costumes de Marcel Multzer. Chorégraphie de Jeanne Chasles.

Mmes Yvonne BROTHIER (Zaïre), Antoinette RÉVILLE (Fatima) COIFFIER, ESTÈVE, BAYE, Marie-Thérèse GAULEY et CORNEY.

MM. VILLABELLA (Tacimon), Émile ROUSSEAU (Ali), TUBIANA, BOURDIN, NIEL et PUJOL.

Danses réglées par Mme Jeanne CHASLES, dansées par Mlles Mona PAÏVA, Gina LUPARIA, Henriette ANDRÉ, Mariette DE RAUWERA, Hélène SAUVEGARDE, Irène COLLIN, GALLET et le Corps de ballet.

Au Clavecin : Gaston THÉROINE. Chef d'orchestre : Maurice FRIGARA.

 

8 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

  

« Le titre des entrées donnera une idée du poème : 1° le Turc généreux ; 2° les Incas du Pérou ; 3° les Fleurs. En 1736, on ajouta une quatrième entrée : celle des Sauvages. Cet ouvrage est rempli de beaux fragments. Monteclair reprochait à Rameau de commettre des fautes dans son harmonie. A la sortie d'une des représentations des Indes galantes, lui ayant témoigné le plaisir que lui avait fait éprouver un certain passage qu'il lui désigna, Rameau lui répondit : « L'endroit que vous louez est cependant contre les règles ; car il y a trois quintes de suite. »

Jélyotte chantait dans les Indes galantes avec son succès accoutumé. Les vers à sa louange pleuvaient de tous côtés. En voici d'assez mauvais :

 

Ah ! c'est un dieu qui chante ; écoutons, il m'enflamme ;

Jusqu'où vont les éclats de son gosier flatteur ?

Sur l'aile de ses sons, je sens voler mon âme ;

Je crois des immortels partager la grandeur.

La voix de ce divin chanteur

Est tantôt un zéphyr qui vole dans la plaine,

Et tantôt un volcan qui part, enlève, entraîne

Et dispute de force avec l'art de l'auteur.

 

Malgré le zéphyr, les ailes et le volcan, ces vers rampent à terre et ne méritent pas même le nom de musa pedestris. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Sujet des actes : le Turc généreux ; les Incas du Pérou ; les Fleurs, fête persane.

Reprises : 10 mars 1737 avec un 4e acte intitulé les Sauvages ; décembre 1736 ; 1743, 1751, 1761.

Parodies nombreuses : les Indes chantantes, les Indes dansantes (Favart), 1751 ; la Grenouillère galante ; le Bon Turc ; les Amours des Indes ; le Déguisement postiche, de Carolet, et l'Ambigu de la Folie, de Favart (1743).

L'air des Sauvages est resté fameux : Dalayrac s'en est inspiré. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

« Théâtre national de l'Opéra.

Il serait injuste de mesurer les éloges à MM. Lehmann et Bondeville. En ressuscitant l'opéra-ballet de Rameau, les Indes galantes, ils ont donné la preuve manifeste que notre grande scène lyrique était susceptible, après plusieurs mois de travail, de présenter un spectacle de choix, exigeant une étude préalable poussée jusque dans les mille détails d'une mise en scène dont le luxe et le goût dépassent tout ce que l'Opéra a réalisé depuis un demi-siècle. Réhabiliter auprès du public français la musique de Rameau ne se pouvait tenter, à vrai dire, que si le spectacle était à la hauteur de la partition. Car, pour Rameau, l'opéra-ballet est en même temps une musique et un spectacle. Ici, l'oreille et l'œil ont part égale. La voix, le geste, la danse, le décor, les couleurs, les machines, tout a été préparé avec le plus grand soin et avec une flamme que les acteurs ont su communiquer comme rarement à ceux dont ils attendaient les applaudissements.

La difficulté consistait à brosser des décors modernes tout en évoquant les « Indes » du XVIIIe siècle. MM. Arbus, J. Dupont, Wakhevitch, Carzou, Fost, Moulène, Chapelain-Midy y ont excellé, sous l'égide, le contrôle et la liaison de Robert Rey. De même se sont surpassés metteurs en scène et chorégraphes (Aveline, Lifar, Lander), qui, avec verve, ont su animer à nouveau ces suites de ballets d'une étrange saveur, musique de danse dont certains épisodes — les Incas, les Sauvages — voisinent la musique dramatique ou annoncent la symphonie.

Il paraîtrait peu opportun de souligner ici certaines faiblesses dans les rôles chantés. Nos meilleures voix — et toute la troupe de l'Opéra se trouvait présente — ne sont pas encore familiarisées avec le style du musicien bourguignon. Contentons-nous de regretter un orchestre parfois trop encombrant, trop lourd (dir. Fourestier). La partition avait été révisée et légèrement remaniée par P. Dukas et H. Büsser. »

(Norbert Dufourcq, Larousse Mensuel Illustré, août 1952)

 

« Les quatre « entrées » des Indes galantes sont, en réalité, quatre ballets d'un acte chacun, indépendants l'un de l'autre, malgré le prologue qui les précède et affecte d'y mettre un lien. Quant aux « Indes » du XVIIIIe siècle, elles embrassent un domaine géographique assez vaste qui comprend aussi bien l'Hindoustan que l'Amérique du Sud et même la Turquie.

Après l'ouverture et le premier prologue, les « entrées » se succèdent de la manière suivante :

1re ENTRÉE : « Le Turc généreux ». — La scène se passe au bord de la mer, dans les jardins
d'Osman Pacha. Celui-ci aime la Provençale Émilie que des corsaires ont arraché à son fiancé Valère. Une tempête jette Valère sur la côte, et Osman, touché par leur attachement fidèle, leur rend la liberté.

2e ENTRÉE : « Les Incas du Pérou ». — Dans un désert borné par une montagne aride, l'Inca Huascar célèbre avec son peuple la Fête du Soleil. Mais le tonnerre gronde et la terre tremble. Un volcan s'allume et crache des flammes. Huascar, épris de la Péruvienne Phani (Fanny !), veut lui montrer dans ce cataclysme un ordre du ciel. Mais son rival Carlos, qui est aimé de Phani, survient, le poignard à la main. Il n'a pas besoin de s'en servir, car le volcan se rallume et Huascar est écrasé par un rocher.

3e ENTRÉE : « Les Fleurs, fête persane ». — Le prince persan Tacmas aime Zaïre, esclave de son favori Ali. Sa propre esclave, Fatime, est éprise d'Ali. L'accord des deux couples aboutit à une fête des fleurs, où se mêlent le chant et la danse.

4e ENTRÉE : « Les Sauvages ». — L'action se déroule dans un bosquet exotique. Le chef sauvage Adario épie la rivalité du Français Damon et de l'Espagnol Alvar, tous deux épris de Zima, fille d'un chef inca. Zima, ne voulant ni de l'un, ni de l'autre, se déclare pour Adario. Cette intrigue aboutit à la Fête du calumet de la paix, selon la même formule que les précédentes entrées. »

(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)

 

 

INDIENNE (L')

 

Comédie en un acte, mêlée d'ariettes, livret de Nicolas-Etienne Framery, musique de Giovanni Cifolelli. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 31 octobre 1770. Nous signalerons ici une erreur de la Biographie des musiciens par M. Fétis, qui désigne cet opéra sous le titre de l'Italienne. La scène se passe dans l'Inde ; un brahmane, veuf, et une jeune Indienne, également veuve, préfèrent s'unir l'un à l'autre, d'après une loi du pays, plutôt que de périr dans les flammes d'un bûcher. Cifolelli a donné encore au théâtre Perrin et Lucette. Il était professeur de mandoline.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

INDIENNE (L)

 

Opéra, musique d’Arquier, représenté à Carcassonne en 1788.

 

 

INÈS DE PORTUGAL

 

Opéra en quatre actes, paroles de M. Duchêne, musique de M. Gérolt, représenté à Nancy en février 1864.

 

 

INÈS ET LÉONORE ou LA SŒUR JALOUSE

 

Opéra-comique en trois actes, livret de Gauthier, musique de Jean-Baptiste Bréval, créé à Versailles, Théâtre de la Cour, le 14 novembre 1788. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 20 décembre 1788.

 

« L'ouvrage original est de Calderone de la Barca. Il a pour titre : On ne badine point avec l'amour. Don Juan aime Léonore ; mais il est troublé dans ses amours par Béatrix, sœur de Léonore, sorte de précieuse ridicule. Un billet de don Juan amène une situation singulière. Les deux sœurs se le disputent, et chacune en tient un morceau déchiré à la main au moment où leur père entre en scène. Le vieillard ne sait laquelle de ses filles est coupable d'un amour clandestin. Alonzo, ami de don Juan, tout en cherchant à favoriser son amour, devient épris des charmes de Béatrix, et, après maints coups d'épée et plusieurs sauts par les fenêtres, don Juan épouse Léonore et Alonzo Béatrix. Bréval s'était fait connaître par des œuvres instrumentales ; on a accueilli avec bienveillance cet essai de musique dramatique. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

INÈS MENDO

 

Opéra en trois actes et quatre tableaux, livret de Pierre Decourcelle et Armand Liorat, d’après une nouvelle de Prosper Mérimée, musique de Frédéric d’Erlanger.

 

Première représentation à Londres, Covent Garden, le 10 juillet 1897 (en français, sous le nom de Frédéric Régnal, pseudonyme du compositeur).

 

 

INFANTE DE ZAMORA (L')

 

Opéra-comique en trois actes, parodié sous la musique de la Frascatana, du célèbre signor Paisiello, représenté à Versailles devant Leurs Majestés, et ensuite à Strasbourg, à Brest, à Rouen, à Caen, à Marseille, à Bordeaux, à Toulouse, etc., par Framery, surintendant de la musique de Mgr le comte d'Artois. Nous copions littéralement le titre de la partition que nous avons sous les yeux pour avoir l'occasion de faire remarquer que le mot parodier n'était pas alors pris en mauvaise acception, mais qu'il signifiait adapter à la musique d'autres paroles. Cet ouvrage fut représenté sur le théâtre de Monsieur (Feydeau), le 22 juin 1789. Représenté d'abord en quatre actes, il fut loin d'obtenir le succès qu'il avait eu en province. On fit quelques retranchements qui ne rendirent pas le poème meilleur. La délicieuse musique de la Frascatana, jouée en 1778, était heureusement dans toutes les oreilles, et la réputation du compositeur ne souffrit pas de cet échec. Nous signalerons, entre autres morceaux bien réussis, le duo entre l'infante et don Fadrique : Que l'attente me chagrine ; le récit de Morion de Champagne : Tambour battant ; le duo entre Montrose et l'infante : Oui, mon âme est dans l'ivresse ; l'air de l'aubergiste : Ordonnez, que faut-il faire ? La scène nocturne des Echos, dans le second acte, qui est traitée avec esprit ; l'air de Juliette, qui ouvre le troisième acte, et enfin un quinque fort comique en mi bémol. Cette partition est certainement de nature à être reprise avec succès, à la condition toutefois qu'on modifiera le livret.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

INFIDÈLES (LES)

 

Comédie en un acte mêlée de chant, livret de Paul de Kock, musique de Martin-Joseph Mengal. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 02 janvier 1823.

 

« Ernestine de Montbrun, et Adèle d'Ormeville, sa sœur, sont veuves. La première doit épouser Saint-Julien ; mais, pendant une absence qu'il a faite, elle a revu Franval qu'elle a connu dans son enfance, et le préfère à Saint-Julien. Celui-ci est devenu de son côté amoureux d'Adèle, en sorte qu'il désire rompre avec Ernestine autant que celle-ci désire rompre avec lui. Si bien d'accord sur le fond, on conçoit qu'ils le sont bientôt sur la forme. Ils s'expliquent leurs vrais sentiments, et se marient l'un et l'autre conformément à leur secret penchant. Cette intrigue est bien légère ; mais des détails spirituels et une musique agréable lui ont fait trouver grâce auprès du public. »

[Almanach des spectacles, 1824]

 

 

INFIDÉLITÉS IMAGINAIRES (LES)

 

Opéra en trois actes, paroles de M. ***, musique parodiée de Piccinni, représenté au théâtre Louvois en 1792.

 

 

INGÉNUE (L')

 

Opéra-comique en un acte, livret d’Eugène Scribe et Henri Dupin, musique d’Hippolyte Colet. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 02 juin 1841, avec Mlle Célestine Darcier, M. Achille Ricquier.

 

« Le canevas de la pièce offre peu d'intérêt. La musique est l'œuvre estimable d'un bon professeur d'harmonie du Conservatoire. Mlle Darcier et Ricquier se sont fait applaudir dans ce petit ouvrage. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

INNOCENCE (L')

 

Acte de ballet ajouté à celui des Grâces (voir ce nom), représenté à l'Académie royale de musique le 7 juillet 1744. Les paroles étaient de Roy, la musique de Mouret.

 

 

INSAISISSABLE (L')

 

« Comédie symbolique et lyrique » en un acte, paroles de M. Coudrec, musique de Frédéric Le Rey, représentée sur le théâtre municipal de Tours, le 28 mars 1896.

 

 

INSOMNIE

 

Opérette en un acte, livret de Mayrena et Cohen, musique de Gaston Serpette, représentée au casino de Deauville le 17 août 1883.

 

 

INTENDANT (L')

 

Opéra-comique en un acte, musique de Blangini, représenté au théâtre de la Cour en 1826.

 

 

INTÉRIEUR D'UN MÉNAGE RÉPUBLICAIN (L')

 

Opéra-comique en un acte, livret de Chastenet de Puységur, musique de vaudevilles et peut-être d’Etienne Fay. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 04 janvier 1794.

 

 

INTERMÈDE

 

Programme vocal composé d'airs tirés des opéras de Jules Massenet.

Représenté au Théâtre National de l'Opéra (Palais Garnier), le 10 décembre 1911, à l'occasion d'un Gala Massenet.

Mmes LITVINNE (air de « Marie-Magdeleine » dans MARIE-MAGDELEINE), GRANDJEAN (air de « Salomé » dans HÉRODIADE), HEGLON (air de « Varedha » dans LE MAGE).

MM. DELMAS (air de « Athanaël » dans THAÏS), NOTE (air du « Roi de Lahore » dans LE ROI DE LAHORE), FUGÈRE (air de « Boniface » dans LE JONGLEUR DE NOTRE-DAME), SALIGNAC (air de « Werther » dans WERTHER).

Chef d'orchestre : Jules MASSENET.

Seule audition à l’Opéra au 31.12.1961.

 

 

INTERMÈDE

 

Revue de l'époque 1830-1840 par André Vely. Airs et musiques de l'époque romantique.

Créée à Paris, à l'Académie Nationale de Musique (Palais Garnier) le 01 avril 1919, en finale de l'opérette d'Offenbach Monsieur Choufleuri restera chez lui le..., lors d'un gala donné par le syndicat de la presse parisienne au bénéfice des enfants des régions libérées. Mise en scène de Léo Devaux.

Mme Marthe CHENAL (la Reine de Paris).

Mmes LUCAS (Alexandre Dumas fils), LECONTE (Virginie Déjazet), SILVAIN (Rachel), Mad. ROCH (Georges Sand), G. ROBINNE (Mme de Girardin), J. PROVOST (Mlle Mars), G. DORZIAT (la princesse Belgiojoso).

Mlles ZAMBELLI (Fany Essler, la princesse Pomaré), C. FRANCK, C. BOS, DELSAUX, Y. DAUNT (les Débardeurs).

MM. DELMAS (Pierre Dupont), A. HUBERTY (Alexandre Dumas père), GUILLEMIN (Général Bugeaud).

MM. BOURDEL (Lord Symour), SILVAIN (Honoré de Balzac), A. LAMBERT fils (A. de Musset), LEITNER (V. Hugo), H. MAYER (Comte de Morny), Denis d'INES (Robert Houdin), R. GAILLARD (Brummel), DORIVAL (Ingres), M. ESCANDE (Eugène Delacroix), DESJARDINS (Emile de Girardin).

MM. A. AVELINE (Chicard), CLERET, EVEN (2 Débardeurs).

Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.

Seule représentation à l’Opéra au 31.12.1961.


 

INTERMEZZO (L’)

 

Opéra-comique en un acte, livret d’après le poème d’Heinrich Heine, musique de Gaston Lemaire.

 

Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 07 février 1901, au cours du Gala annuel au bénéfice de la caisse de retraite.

Mme Jeanne MARIÉ DE L'ISLE.

MM. CARBONNE et André ALLARD.

Chef d'orchestre : Alexandre LUIGINI.

Seule représentation à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

 

INTRECCI AMOROSI (GLI)

 

[en français les Intrigues amoureuses]

Opéra italien, musique de Henri Cohen, représenté à Naples en 1840.

 

 

INTRIGUE AU CHÂTEAU (L')

 

Opéra-comique en trois actes, livret de Justin Gensoul, musique de Giuseppe Catrufo. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 14 juin 1823.

 

« Un père (vrai père d'opéra-comique) a promis sa fille au fils d'un ancien ami. Mais la jeune personne a vu à son couvent un autre jeune homme qu'elle aime. Or, le vrai prétendu, que le digne père n'a jamais vu, s'annonce par une lettre ; et, le véritable amant, qui rôde dans les environs du château, finit par s'y présenter, encouragé par son rival lui-même. Le père se trompe. Il prend l'amant pour le prétendu, et celui-ci, qui paraît à son tour au château, y est reçu par un valet intrigant qui s'est affublé de la robe de chambre du père. Probablement tout cela aurait fini à la satisfaction des amants, selon la règle, comme dit l'auteur ; mais le public n'en pas voulu savoir davantage. Il a jugé que cette Intrigue au château, dans laquelle, à la fin d'un éternel troisième acte, il n'avait encore vu ni château ni intrigue ne valait pas l'éclaircissement ; et les acteurs se sont retirés sans nommer ni poète ni musicien. Le dernier a été plus malheureux que coupable : c'est un étranger auquel il est permis de ne se point connaître en poèmes français ; mais qui excusera la haute administration de Feydeau d'avoir accordé un tour de faveur à cette triste production ? Cette administration si haute a pu revendiquer une bonne part des nombreux sifflets qui ont si justement accueilli son Intrigue. »

[Almanach des spectacles, 1824]

 

 

INTRIGUE AU SÉRAIL (L') — Voir Zélomir.

 

 

INTRIGUE AUX FENÊTRES

 

Opéra bouffon en un acte, livret de Jean-Nicolas Bouilly et Emmanuel Dupaty, musique de Niccolo Isouard. Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 25 février 1805.

 

 

INVASION (L')

 

Drame lyrique en quatre actes, livret de Mme Ronvaux et Paul Max, musique de F. Brumagne, représenté à la Monnaie de Bruxelles le 20 octobre 1919 avec Mmes Gellaz (Marie), Terka-Lyon (Marthe), Richardson (Dommel), Béhon (une folle), MM. Audouin (Jean), Roosen (Lebon), Demarcy (Franz), Chantraine (le curé), Dalman (Kreip), Dognies (le marqueur).

 

 

INVITÉS (LES)

 

Comédie musicale en deux actes et onze tableaux de J.-V. Pellerin, musique de T. Harsanyi. Création à la Comédie des Champs-Elysées le 28 juin 1937, avec Mmes Marthe Brega, Schor ; MM. Robert Laurence, Gaston Rey, René Talba.

 

"Sur un livret dépourvu de tout comique mais non de prétention, M. T. Harsanyi a écrit une musique savante, compliquée, difficile, qui certes ne manque pas de qualités, mais à qui fait défaut le naturel et l'aisance indispensables à toute pièce destinée à faire sourire." (Larousse Mensuel Illustré, 1937)

 

 

IO

 

Opéra-ballet, musique de Jean-Philippe Rameau, non représenté, écrit vers 1756.

 

 

IPHIGÉNIE EN AULIDE

 

Tragédie lyrique en trois actes, livret de François-Louis Gand Leblanc, bailli Du Roullet, d'après Iphigénie, tragédie de Racine (1674), musique de Christoph Willibald, chevalier von Gluck.

 

Personnages : Agamemnon, roi de Mycènes (basse-baryton) ; Clytemnestre, son épouse (soprano) ; Iphigénie, leur fille (soprano) ; Achille, héros grec (ténor) ; Patroclus (basse) ; Calchas, Grand Prêtre (basse) ; Arcas (basse) ; Artémis (soprano) ; chœur de prêtres, le peuple.

 

Créée à l'Académie Royale de Musique (2e salle du Palais-Royal), le 19 avril 1774, avec Mmes Sophie ARNOULD (Iphigénie), DUPLANT (Clytemnestre). Alice BERELLI (Diane), MM. LARRIVÉE (Agamemnon), LEGROS (Achille), GELIN (Calchas), DURANS (Patrocle), BEAUVALLET (Arcas), sous la direction de Louis-Joseph FRANCŒUR.

 

 

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 18 décembre 1907. Mise en scène d'Albert Carré. Décors de Lucien Jusseaume.

Mmes Lucienne BRÉVAL (Iphigénie), Suzanne BROHLY (Clytemnestre), Rose HEILBRONNER (Diane), Marthe BAKKERS, BÉRIZA et Malcy COLAS (trois femmes grecques), BERG (une esclave lesbienne), FAYE (une Femme).

MM. GHASNE (Agamennon), Léon BEYLE (Achille), Félix VIEUILLE (Calchas), Louis AZÉMA (Patrocle), GUILLAMAT (Arcas), DE POUMAYRAC (un Général grec).

Danses réglées par Mme MARIQUITA, dansées par Mlles Régina BADET, NAPIERKOWSKA et les dames du Corps de ballet.

Chef d'orchestre : François RÜHLMANN.

 

14 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

Première à la Monnaie de Bruxelles le 26 avril 1910 avec Mmes Claire Croiza (Clytemnestre), Béral (Iphigénie), Bérelly (Diane), MM. Laffitte (Achille), Billot (Agamemnon), Moore (Calchas), La Taste (Arcas), Colin (Patrocle), Dua (un jeune Grec).

 

La version allemande, remaniée par Richard Wagner, fut donnée pour la première fois à Dresde le 24 février 1817.

 

Résumé.

La scène se passe en Aulide, aux temps mythologiques, au début de la guerre de Troie. Artémis, courroucée, a exigé d'Agamemnon, chef de l'expédition partie venger le rapt d'Hélène, qu'il sacrifie sa propre fille Iphigénie avant de laisser embarquer la flotte grecque. Tandis que la jeune fille est bien décidée à accomplir la volonté des dieux, Achille, son fiancé, s'oppose énergiquement au sacrifice. Artémis, touchée de la fermeté d'Iphigénie, lui fait grâce et accorde aux Grecs les vents désirés. Toutefois Iphigénie suivra la déesse dans une contrée lointaine où elle lui servira de prêtresse.

(La suite de l'histoire d'Iphigénie se trouve dans « Iphigénie en Tauride », après un intervalle de douze années, durant lequel se situent les événements relatés dans « Elektra ».)

 

ACTE I.

Agamemnon, roi de Mycène, qui attend en vain en Aulide un vent favorable pour mettre à la voile pour la Phrygie avec la flotte grecque, sort tristement de sa tente [Air d’Agamemnon : Diana, du erzürnte ! / Diane impitoyable !]. Le grand-prêtre Calchas lui révèle que l'oracle a proclamé la nécessité de sacrifier Iphigénie, la propre fille du roi, pour apaiser la colère d'Artémis irritée, qui, à cette condition seulement, autorisera le départ des Grecs. Agamemnon demande à Calchas de taire pour le moment le nom de la victime désignée, et dépêche secrètement à sa femme Clytemnestre et à Iphigénie le messager Arcas qui doit leur dire qu'Achille, oubliant Iphigénie aime une autre femme, espérant par là que toutes deux reprendront le chemin de Mycène. Mais Clytemnestre et Iphigénie arrivent au camp d'Agamemnon avant le départ du messager, au moment où, pour apaiser les Grecs irrités, Calchas a dû leur promettre que le sacrifice exigé aurait lieu le jour même, mais toujours sans en désigner la victime. Agamemnon instruit lui-même sa fille de la prétendue infidélité d'Achille, sur quoi Clytemnestre parle de quitter immédiatement l'Aulide. Mais Iphigénie va au-devant d'Achille, lequel la convainc sans peine de la constance de son amour, tout en s'irritant de la perfidie du roi. Les deux jeunes gens espèrent être unis encore l'un à l'autre le jour même [Duo : Mein Bangen ! / Mon trouble !].

ACTE II. — Devant la tente d'Agamemnon.

Iphigénie s'inquiète d'une rencontre de son fiancé avec son père, car tout est à craindre de la colère d'Achille [Air d’Iphigénie : Umsonst versucht ihr... / Vous essayez en vain...]. Toutefois ses soucis se dissipent quand Clytemnestre vient lui annoncer qu'Achille se prépare à la conduire à l'autel. Mais Arcas révèle bientôt à Achille que c'est au sacrifice d'Iphigénie que véritablement on s'apprête. Iphigénie s'efforce de calmer Achille qui, avec Clytemnestre déverse sa colère sur Agamemnon [Air de Clytemnestre : Ach, zum Tode verdammt... / Par son père cruel...]. Achille est bien décidé à protéger Iphigénie au péril de sa propre vie.

Agamemnon, resté seul, hésite quant au parti à prendre ; finalement il se décide à faire échapper Iphigénie, et ordonne à Arcas de l'emmener, elle et Clytemnestre, hors de l'atteinte des Grecs courroucés.

ACTE III.

1er TABLEAU : Dans la tente de Clytemnestre.

Arcas résiste à la fureur des Grecs qui veulent empêcher la fuite d'Iphigénie, car ils savent maintenant par Calchas que c'est elle la victime désignée. Achille, lui, est bien décidé à empêcher, si besoin est par la force, le sacrifice d'Iphigénie. Toutefois celle-ci ne songe plus maintenant qu'à accomplir la volonté des dieux. Les Grecs se font de plus en plus pressants. Clytemnestre, désespérée, en appelle éloquemment à la vengeance des dieux.

2e TABLEAU : Un autel sur le bord de la mer.

Tout est maintenant prêt pour le sacrifice. Comme le grand-prêtre va frapper la victime, Achille se précipite avec ses fidèles Thessaliens, arrachant Iphigénie aux sacrificateurs, et s'apprêtant à la défendre jusqu'à la dernière goutte de son sang. Clytemnestre éplorée et Agamemnon se précipitent entre les combattants. Un coup de tonnerre alors retentit ; Artémis descend des nuages, déclarant que la noble attitude d'Iphigénie devant la mort a calmé sa colère et qu'elle fait grâce. Toutefois elle emmènera la fille d'Agamemnon dans une lointaine contrée pour lui servir de prêtresse. Quant aux Grecs, elle leur accorde les vents désirés, et les guerriers s'empressent à leurs navires pour aller combattre à Troie le ravisseur d'Hélène.

N. B. — Il existe de véritables divergences (et même des changements de personnages accessoires) entre les différentes versions d'Iphigénie en Aulide ; c'est celle de R. Wagner, la plus fréquemment utilisée, que nous avons suivie dans cette analyse.

 

« La tragédie d'Euripide a tenté beaucoup de poètes, d'abord Rotrou en 1640, puis Racine en 1674. Le servum pecus est venu ensuite : Leclerc et Coras en 1675, Duché et Danchet en 1704, Guimond de la Touche en 1757, enfin Guillard en 1778. Lully avait compris tout ce qu'un tel sujet renfermait d'inspirations musicales, ainsi que le prouve l'anecdote suivante : « Plusieurs personnes l'accusaient un jour de devoir à Quinault le succès de sa musique, ajoutant qu'il n'avait pas de peine à mettre en musique des vers faibles, mais qu'il éprouverait plus de difficulté si on lui donnait des vers pleins d'énergie. Lulli court à son clavecin, et, comme saisi d'enthousiasme, il chante ces quatre vers de l'Iphigénie de Racine :

 

Un prêtre environné d'une foule cruelle

Portera sur ma fille une main criminelle,

Déchirera son sein, et, d'un œil curieux,

Dans son cœur palpitant, consultera les dieux.

 

Racine fils rapporte que les auditeurs se crurent tous présents à cet affreux spectacle, et que « les tons que Lulli ajoutait aux paroles, leur firent une impression profonde. » Gluck cherchait depuis plusieurs années à réaliser le plan qu'il avait formé d'une œuvre à la fois dramatique et musicale capable de produire dans l'âme du spectateur une impression forte et unique, à l'aide des moyens dont il se sentait posséder le secret. Le bailli du Rollet, alors à Vienne, arrangea pour lui la tragédie d'Iphigénie, de Racine. Gluck se mit au travail, et les premières répétitions de l'opéra eurent lieu à Vienne. La représentation de ce chef-d'œuvre, à Paris, rencontra une vive opposition que fit cesser la dauphine Marie-Antoinette. Le succès fut immense. Les scènes étaient interrompues par les applaudissements. Lulli et Rameau avaient eu de pâles continuateurs, et les idées avaient marché ; le public n'était plus le même qu'au temps où l'on jouait la Pastorale en musique, de Cambert, et l'Europe galante, de Campra. La musique parlante de Gluck, les émotions de son orchestre, ses mélodies toujours en scène, enfin le génie d'un grand musicien excitèrent un enthousiasme qui ne s'est plus refroidi. Les rôles d'Agamemnon et d'Achille furent remplis par Larrivée et Legros ; ceux de Clytemnestre et d'Iphigénie, par Mlles Duplant et Arnould. La magnifique ouverture d'Iphigénie fait partie du répertoire des concerts du Conservatoire. Le chant d'Agamemnon, au premier acte : Au faîte des grandeurs, fit dire à l'abbé Arnaud : « Avec cet air, on fonderait une religion. » L'air : Par un père cruel à la mort condamnée, est resté classique ; la phrase d'Agamemnon : Brillant auteur de la lumière, et surtout le récit : J'entends retentir dans mon sein le cri plaintif de la nature, auquel l'orchestre mêle des accords déchirants, sont des inspirations sublimes. Parmi les morceaux d'ensemble, nous signalerons encore : Chantons, célébrons notre reine, et le quatuor : Puissante déité. Gluck était âgé de soixante ans lorsque cet ouvrage immortel fut entendu pour la première fois.

« Cette musique vraie, pathétique, dont aucune autre jusque-là n'avait donné l'idée, remarque M. Fétis, fit un effet prodigieux sur les habitués de l'Opéra. Le public français y trouvait ce qu'il recherchait alors au théâtre : la vérité dramatique et beaucoup de respect pour les convenances de la scène » »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Succès éclatant. — Ballets ; chaconne écrite à la demande de Gaétan Vestris.

Reprise le 11 janvier 1775 avec le dénouement mis en action et de nouveaux airs de danse (non gravés).

Reprise le 15 avril 1822 : Dérivis, Lafeuillade, Bonel; Mme Branchu; Mlle Grassari.

Introduction des trombones à l'orchestre. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

« Principaux personnages : Agamemnon, roi de Mycène ; Achille ; Patrocle ; Calchas, grand prêtre ; Arcas ; Clytemnestre, femme d'Agamemnon ; Iphigénie, leur fille ; Diane.

La scène se passe en Aulide, dans l'antiquité mythologique.

Iphigénie en Aulide est le premier ouvrage que Gluck ait écrit spécialement pour Paris. Ce fut le succès éclatant de cette partition qui décida le compositeur à reprendre son Orphée, écrit pour Vienne, et à le retravailler en vue de sa représentation sur la scène française. La première d'Orphée, à Paris, eut lieu quelques mois après celle d'Iphigénie. Le livret du bailli du Rollet suit d'assez près la tragédie de Racine, imitée elle-même de celle d'Euripide.

Nous sommes en Aulide, où depuis de longues semaines les Grecs, sous le commandement d'Agamemnon, attendent un vent favorable qui les transporterait aux rivages de Phrygie. Diane, courroucée, a fait connaître au grand prêtre Calchas qu'elle ne permettra le départ des vaisseaux que si Iphigénie, fille d'Agamemnon, lui est immolée en sacrifice. Agamemnon connaît l'oracle que les Grecs ignorent encore. Pour empêcher Iphigénie et sa mère Clytemnestre de rejoindre le camp des Grecs, il leur a secrètement dépêché Arcas, porteur d'un message disant qu'Achille oubliant sa fiancée, aime une autre femme. Il espère ainsi que toutes deux reprendront la route de Mycène. Mais il est trompé dans son attente : Clytemnestre et Iphigénie arrivent avant le départ d'Arcas.

Au premier acte, au camp des Grecs, les soldats irrités demandent à Calchas de leur révéler la volonté des dieux. Il le fait en partie, mais retient encore le nom de la victime. Il calme l'armée en lui annonçant que ce jour même le sacrifice sera accompli. Puis il essaie d'amener Agamemnon à ordonner l'immolation de son enfant. C'est alors que Clytemnestre et Iphigénie paraissent, ignorantes de ce qui se passe. Mais Agamemnon les instruit de la prétendue infidélité d'Achille et Clytemnestre veut entraîner sa fille loin des bords de 1'Aulide. Auparavant, Achille est mis en demeure de s'expliquer et il parvient à convaincre Iphigénie de la constance de son amour. Il brûle toutefois de reprocher à Agamemnon l'accusation perfidement portée contre lui.

Au deuxième acte, dans un portique du palais d'Agamemnon, Iphigénie s'inquiète : une rencontre entre Achille et Agamemnon est inévitable et qui sait à quels excès son fiancé pourra se porter dans sa colère !

Mais Clytemnestre annonce que tout est prêt pour l'hymen et Iphigénie renaît à l'espérance. Pas pour longtemps, car Arcas révèle aux futurs époux la vérité : sous couvert d'une cérémonie nuptiale, c'est un sacrifice humain qui s'apprête et la victime n'est autre qu'Iphigénie. Achille, à ces mots, jure de tirer vengeance de cette trahison. En vain Iphigénie le prie d'épargner son père, la colère le domine et l'explication qui suit avec Agamemnon est d'une rare violence.

Resté seul avec Arcas, Agamemnon balance entre son amour-propre outragé, qui lui conseille de passer outre aux menaces d'Achille, et son amour paternel qui lui conseille de sauver Iphigénie. C'est l'amour paternel qui l'emporte et Arcas reçoit l'ordre d'emmener la reine et sa fille en un lieu où les Grecs ne pourront les atteindre.

Le troisième acte se passe dans la tente de la reine. Les Grecs au dehors grondent, menacent et réclament leur victime expiatoire. Ils savent désormais, par Calchas, que cette victime n'est autre que la fille de leur roi. Iphigénie le sait aussi, et elle est prête à s'immoler à la volonté des dieux. Mais Achille est moins résigné et il a résolu, avec l'aide de ses fidèles Thessaliens, de s'opposer par la force au sacrifice si Iphigénie refuse de fuir sur l'heure avec lui. Iphigénie reste inébranlable dans sa résolution. Achille s'éloigne, prêt à toutes les audaces pour empêcher pareil forfait. Clytemnestre occupe une partie de l'acte par de beaux mouvements de désespoir, puis le théâtre change et nous sommes en face de l'autel.

Iphigénie est à genoux devant Calchas, qui tient à la main le couteau du sacrificateur. Autour de lui, les Grecs en rangs serrés. Comme il va frapper, arrivent Achille et les Thessaliens. Le héros arrache Iphigénie à l'autel et se prépare à la défendre jusqu'à la dernière goutte de son sang. Ses soldats l'entourent menaçants et Grecs et Thessaliens sont sur le point d'en venir aux mains. Clytemnestre, éplorée, suivie d'Agamemnon, se précipite entre les combattants. Mais un coup de théâtre nécessaire se produit à l'instant suprême : Diane apparaît dans un nuage et déclare que le sublime sacrifice d'Iphigénie a calmé sa colère. Elle ne s'oppose plus au départ des vaisseaux et souhaite le bonheur aux jeunes époux. Allégresse générale. »

(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)

 

 

IPHIGÉNIE EN TAURIDE

 

Tragédie lyrique en cinq actes et prologue, paroles de Duché et Danchet, musique de Desmarest et Campra, représentée à l'Académie royale de musique le 06 mai 1704, avec Mlles Desmatins (Iphigénie), Thévenard (Oreste), Mlle Armand (Électre), Poussin (Pylade), Dun (Thoas), Hardouin (l'Océan), Chopelet (Triton), Mantienne (Sacrificateur). Le prologue était chanté par Mlle Maupin (Diane), Hardouin et Boutelou. Ballet : Mlles Subligny et Prévost ; Balon, Dumoulin, Blondi et Dangeville.

 

« Les Iphigénies de Gluck ont tellement éclipsé leurs devancières, qu'il n'y a aucun intérêt à en rechercher les traces. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Le prologue et les deux dernières scènes du 5e acte sont de Danchet et Campra ; le reste de l'ouvrage appartient à Duché et Desmarets.

Reprises : 1711, 1719, 1720, 1734 et 1762. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

IPHIGÉNIE EN TAURIDE

 

Tragédie lyrique en quatre actes, livret de Nicolas-François Guillard (1752-1814), d'après la tragédie d’Euripide, musique de Christoph Willibald, chevalier von Gluck.

 

Personnages : Iphigénie, prêtresse de Diane (soprano) ; Oreste, son frère (baryton) ; Pylade, son ami (ténor) ; Thoas, roi de Scythie (basse) ; Diane (soprano) ; Scythes, prêtresses de Diane, Grecs.

 

Créée à l'Académie Royale de Musique (2e salle du Palais-Royal) le 18 mai 1779 par Mmes Rosalie LEVASSEUR (Iphigénie), CHÂTEAUVIEUX (Diane), MM. LARRIVÉE (Oreste), LEGROS (Pylade), MOREAU (Thoas), CHERON (un Ministre du Sanctuaire), Etienne LAINEZ (un Scythe).

Ballet : Mlles GUIMARD, HEINEL, MM. VESTRIS, GARDEL, DAUBERVAL.

Chef d'orchestre : Louis-Joseph FRANCŒUR.

 

406e à l’Opéra (salle Le Peletier) le 05 juin 1829.

 

Première au Palais Garnier, et unique représentation (407e) le 27 juin 1931, avec le concours de la Société Wagner d'Amsterdam — Mise en scène de Pierre CHEREAU — Décors et costumes de la Société Wagner, d'après les maquettes de Wijdeveld.

Mmes LUBIN (Iphigénie), O. CASSUTO (Diane), MAHE (une Femme Grecque), A. M. DUBOIS, ISELIN, BACHILLAT et GALDEMAS (les Prêtresses).

MM. M. SINGHER (Oreste), DE TREVI (Pylade), CLAVERIE (Thoas), MOROT (le Ministre du Sanctuaire), Georges CATHELAT (un Scythe).

« Danses des Scythes » réglée par A. AVELINE, dansée par MM. LEBERCHER, SERRY, Paul GOUBE, Roger RITZ.

Chœurs de la Société Wagner d'Amsterdam, chef : Hans CLEUVER.

Chef d'orchestre : Pierre MONTEUX

 

Autres interprètes des principaux rôles à l'Opéra :

Iphigénie : Mmes NAUDET (1803), JANNARD (1808), LEROUX (1811).

Oreste : MM. LAINE (1803), LAFONT (1808).

Pylade : MM. BERTIN (1803), DERIVIS (1811), Adolphe NOURRIT (1821).

Thoas : MM. DERIVIS (1803), BONEL (1811).

 

407 représentations à l’Opéra dont 1 au Palais Garnier au 31.12.1961.

 

 

THEATRE-LYRIQUE

26.11.1868

RENAISSANCE

07.12.1899

Iphigénie

LACAZE

J. RAUNAY

Diane GIBERTI [ou Liserti]  
une Grecque PRIOLA  

 

 

 

Oreste

Jean-Pierre AUBÉRY

SOULACROIX

Pylade

Jules BOSQUIN

COSSIRA

Thoas

Jean-Baptiste CAILLOT

BALLARD

le ministre

LABAT

 

un Scythe

Hippolyte GRIGNON

 

Chef d’orchestre

Jules PASDELOUP

J. DANBÉ

 

Repris au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 26 novembre 1868.

Représentations au Théâtre-Lyrique : 11 en 1868, 4 en 1869. 

 

Repris au Théâtre-Lyrique de la Renaissance, le 08 décembre 1899, dans une mise en scène de Jules SPECK, avec Mmes Jeanne RAUNAY (Iphigénie), Jane PASSAMA (Diane), MM. SOULACROIX (Oreste), COSSIRA (Pylade) et BALLARD (Thoas), sous la direction de Jules DANBÉ.

 

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 18 juin 1900. Mise en scène d’Albert Carré. Chorégraphie de Mariquita. Costumes de Charles Bianchini.

Mmes Rose CARON (Iphigénie) DHUMON (Diane), Marie DELORN (une femme grecque), ARGENS, COSTES, SONELLY et Pauline VAILLANT (quatre Prêtresses).

MM. Max BOUVET (Oreste), Léon BEYLE (Pylade), Hector DUFRANNE (Thoas), HUBERDEAU (un Prêtre), VIANNENC (un Scythe).

Chef d'orchestre : Georges MARTY.

 

 

20.12.1906

Opéra-Comique

(26e)

30.03.1909

Opéra-Comique

(40e)

20.04.1914

Opéra-Comique

(47e)

18.04.1931

Opéra-Comique

 

30.04.1931

Opéra-Comique

(50e)*

Iphigénie

J. RAUNAY

R. CARON

ISNARDON

BALGUERIE

BALGUERIE

Diane

S. BROHLY

S. BROHLY

S. BROHLY

S. DUMAN

S. DUMAN

Femme grecque

BERG

BERG

JOUTEL

AGNUS

AGNUS

Prêtresse

DUCHESNE

GANTERI

VAULTIER

G. MATHIEU

G. MATHIEU

Prêtresse

 BERIZA

TISSIER

TISSIER

DELILLE

MARTIN

Prêtresse

 MIRAL

FAYE

CALAS

BERNADET

BERNADET

Prêtresse

 VILLETTE

VILLETTE

VILLETTE

FENOYER

FENOYER

 

 

 

 

 

 

Oreste

GHASNE

GHASNE

GHASNE

L. MUSY

L. MUSY

Pylade

Léon BEYLE

FEODOROFF

Léon BEYLE

MICHELETTI

MICHELETTI

Thoas

André ALLARD

André ALLARD

André ALLARD

André ALLARD

André ALLARD

Prêtre

HUBERDEAU

PAYAN

PAYAN

GILLES

GILLES

Un Scythe

DE POTTER

Daniel VIGNEAU

REYMOND

J. VIEUILLE

Robert QUINAULT

Chef d'orchestre

RÜHLMANN

RÜHLMANN

P. VIDAL

A. WOLFF

A. WOLFF

 

* Aux 1er et 2e actes, Danses réglées par Robert Quinault, dansées par le Corps de Ballet et les Danseurs.

 

58 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

Résumé.

L’action se déroule en Tauride, après la guerre de Troie ; elle fait suite aux dramatiques événements relatés dans l' « Elektra » de Richard Strauss, eux-mêmes postérieurs à l'action d' « Iphigénie en Aulide » : Iphigénie, transportée en Tauride par Diane, après le sacrifice dont elle est censée avoir été victime, y remplit les fonctions de Grande-Prêtresse de la déesse. Le hasard amène sur ces rivages son frère Oreste, qui la croit morte, ainsi que Pylade, l'ami dévoué d'Oreste. Condamné à périr par le couteau de la prêtresse, Oreste est reconnu au dernier moment par sa sœur, et Diane intervient pour les rendre tous deux à leur patrie.

 

ACTE I. — Le bois sacré, devant l'entrée du temple de Diane.

L'orage gronde. Iphigénie et les Prêtresses cherchent à apaiser les dieux irrités, Iphigénie raconte à ses compagnes qu'elle a vu en rêve, dans le palais effondré de son père, Agamemnon tout sanglant poursuivi par le spectre de Clytemnestre, et son frère Oreste qu'elle allait secourir, quand une force la contraignit à lui percer le sein [Air, dit du « Songe d’Iphigénie » : Cette nuit, j'ai revu le palais de mon père...]. Elle croit son frère mort et demande à Diane de la délivrer du fardeau de son existence.

Le roi Thoas s'avance en hésitant, paraissant effrayé des cris de douleur des Prêtresses. Il demande à Iphigénie de dissiper ses terreurs et déclare que les dieux veulent le sang de tous les étrangers que le hasard amènera dans le pays [Air de Thoas : Le ciel, par d'éclatants miracles...].

Justement un Scythe annonce au roi que deux jeunes Grecs, échoués sur le rivage, vont lui être amenés enchaînés. C'est à Iphigénie qu'il appartiendra comme Grande-prêtresse de Diane, de les sacrifier. On introduit alors Oreste et Pylade, qui refusent de dire quel dessein les amenait dans ce pays.

ACTE II. — Un appartement intérieur du temple, destiné au logement des victimes.

Oreste et Pylade se désolent mutuellement de causer, sans le vouloir, la mort l'un de l'autre. Un Ministre du sanctuaire vient les séparer. Oreste, demeuré seul, demande aux dieux de le faire mourir, lui qui a tué sa mère ! [Air d’Oreste : Dieux protecteurs de ces affreux rivages...]. Les Euménides, auxquelles se mêle un instant l'apparition de Clytemnestre, lui apparaissent et lui reprochent son crime. Oreste demeure un long moment frappé de terreur. Quand il revient à lui, il se trouve face à face avec Iphigénie, dont la ressemblance avec Clytemnestre le frappe si vivement qu'il la prend tout d'abord pour sa mère. Iphigénie l'interroge et apprend de sa bouche la mort d'Agamemnon, celle de Clytemnestre, et la vengeance d'Oreste. Mais prétend-il, celui-ci est mort. Oreste sort. Iphigénie préside alors une cérémonie à la mémoire des membres de sa malheureuse famille détruite.

ACTE III. — L'appartement d'Iphigénie.

Iphigénie a décidé de faire échapper un des deux jeunes Grecs qu'elle chargera en même temps de porter un message à sa sœur Electre [Air d’Iphigénie : Je cède à vos désirs...]. Une Prêtresse introduit les captifs qui restent seuls avec elle. Iphigénie leur annonce la décision prise, et chacun à son tour fait assaut de générosité pour mourir à la place de l'autre. Mais, avertie par un secret pressentiment, Iphigénie désigne Pylade pour être sacrifié. Cependant, si grand est le désespoir d'Oreste, si touchantes ses plaintes et si persuasives ses menaces, que la Grande-Prêtresse consent finalement à une substitution. Pylade, demeuré seul, se promet bien de délivrer Oreste ou de mourir avec lui.

ACTE IV. — L'intérieur du temple de Diane.

Iphigénie ne peut cependant se résoudre à accomplir son devoir [Air d’Iphigénie : Non, cet affreux devoir, je ne puis le remplir...]. Les Prêtresses exécutent les derniers préparatifs du sacrifice et conduisent Oreste à l'autel [Hymne des Prêtresses : Chaste fille de Latone...].

Iphigénie frémit en prenant le couteau sacré. Avec stupéfaction, elle entend Oreste prononcer son nom à elle. Leurs yeux s'ouvrent ; ils s'embrassent, et les Prêtresses se prosternent devant celui qu'elles ont reconnu pour leur roi.

Une femme grecque les fait bien vite revenir de ces transports ; Thoas a eu connaissance du mystère ; furieux, il va venir pour presser le sacrifice. Voici, en effet, Thoas qui se répand en reproches contre Iphigénie et veut exiger qu'elle frappe tout de suite Oreste, peu lui important qu'il soit ou non son frère. Iphigénie et les Prêtresses résistent et les gardes de Thoas reculent. Le roi immolera donc lui-même et la victime et la Prêtresse ! A ce moment, un grand bruit se fait entendre ; c'est Pylade qui surgit et frappe mortellement Thoas. Un combat s'ensuit entre Grecs et Scythes, dont les premiers sortent vainqueurs.

Diane descendant dans un nuage, écarte résolument les Scythes qui, trop longuement déjà, ont déshonoré son culte et souillé ses autels. Oreste retournera à Mycène pour y régner, et Iphigénie sera rendue aux Grecs. Diane remonte au ciel, et le peuple entonne un hymne d'actions de grâce [Chœur général : Les Dieux longtemps en courroux...].

 

« Cette tragédie d'Euripide fait suite à l'Iphigénie en Aulide, du même poète. Oreste, Pylade, Thoas, Iphigénie et les prêtresses de Diane en sont les personnages. Gluck remporta avec cette œuvre une victoire définitive sur ses adversaires, parmi lesquels s'étaient rangés des hommes d'esprit, tels que Marmontel, La Harpe, Ginguené et d'Alembert. La vérité d'expression, la puissante originalité des effets, la magnificence du premier acte, le songe d'Iphigénie, les danses des Scythes, l'hymne à Diane, l'instrumentation tour à tour suave, pathétique, solennelle et fougueuse, ne laissèrent plus d'autre sentiment au public que celui de l'admiration. Gluck avait alors soixante-cinq ans. Un contemporain remarquait qu'il y avait de beaux morceaux dans cet opéra. Arnaud lui répondit : « Il n'y en a qu'un. — Lequel ? — L'ouvrage entier. » Il est vrai qu'on admirera toujours une foule de créations de premier ordre répandues à pleines mains dans cette partition. Cependant nous indiquerons plus particulièrement l'air de Thoas : De noirs pressentiments mon âme intimidée ; le sommeil d'Oreste ; l'air de Pylade : Unis dès la plus tendre enfance ; ceux d'Iphigénie : O malheureuse Iphigénie ; Je t'implore et je tremble ; l'hymne : Chaste fille de Latone. Le rôle de la fille d'Agamemnon fut chanté par Mlle Levasseur. Nous ne pouvons omettre ici un mot de Gluck, qui prouve avec quelle profondeur d'étude il s'attachait à exprimer les sentiments de ses personnages. Pendant qu'Oreste chante : Le calme rentre dans mon cœur, l'orchestre continue à peindre l'agitation de ses pensées. Lors de la répétition, les exécutants ne comprirent pas et s'arrêtèrent : Allez toujours, reprit le compositeur, il ment ; il a tué sa mère ! Un autre mot de lui est peut-être encore plus explicite. Il vantait un jour un chœur de Rameau dans Castor et Pollux : Que tout gémisse. Un de ses admirateurs, voulant le flatter, lui dit : « Mais, quelle différence de ce chœur avec celui de votre Iphigénie en Aulide ! Celui-ci nous transporte dans un temple, l'autre est de la musique d'église. — Et c'est fort bien fait, reprit Gluck ; l'un n'est qu'une cérémonie religieuse, l'autre est un véritable enterrement, le corps est présent. » Il répétait souvent qu'il craignait de paraître trop musicien dans ses opéras.

La reine Marie-Antoinette, le comte d'Artois, les princes, tout ce qu'il y avait alors de grands seigneurs, de beaux esprits et d'hommes de goût firent à cet ouvrage un accueil enthousiaste et saluèrent dans cette œuvre un hommage rendu au génie français, à sa langue, à ses mœurs, à ses traditions même. Quoique Allemand, Gluck appartient à la France bien plus qu'à son pays. Son génie musical dramatique procède de Corneille, de Racine, et il s'est inspiré beaucoup plus qu'on ne le croit généralement des formes du récitatif des opéras français de Lully, de Campra et de Rameau. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Succès.

Reprises : 1821 (10 septembre) pour les débuts d'Adolphe Nourrit ; 1868 (26 novembre) au Théâtre-Lyrique.

Gluck a transporté dans Iphigénie en Tauride plusieurs morceaux de ses partitions italiennes : l'air Je l'implore et je tremble appartient au rôle de Circé dans Telemacco ; l'air O malheureuse Iphigénie ! est emprunté à la Clemenza di Tito ; le chœur final n'est autre que celui de Paride ed Elena.

Les cymbales et la grosse caisse figurent pour la première fois à l'orchestre, et Gluck sait tirer de ces instruments de percussion un admirable parti. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

« Principaux personnages : Oreste, fils d'Agamemnon, frère d'Iphigénie ; Pylade, ami d'Oreste ; Thoas, roi de Tauride ; Iphigénie, prêtresse de Diane en Tauride ; Diane.

La scène se passe en Tauride, quinze ans après l'Iphigénie en Aulide.

Iphigénie en Tauride est le dernier grand drame lyrique écrit par Gluck, car il est préférable d'ignorer des insuccès comme Cythère assiégée et Echo et Narcisse, qui appartiennent du reste à un genre tout différent.

La donnée en est la suivante : Oreste, qui croit sa sœur Iphigénie morte, a depuis la guerre de Troie assisté à l'accumulation de crimes qui a fait de l'histoire des Atrides la plus épouvantable des tragédies et a fourni la matière à tant de sombres drames. Il y a lui-même joué un rôle, puisque c'est lui qui, vengeant la mort de son père, a tué de sa propre main sa mère Clytemnestre. De sa famille il ne reste, il le croit du moins, que sa sœur Electre.

Il vient échouer au royaume de Thoas, dans la sauvage Tauride, peuplée de Scythes barbares, où sa sœur Iphigénie, transportée par Diane après le sacrifice dont elle est sensée avoir été victime, est, avec d'autres femmes grecques, prêtresse de la déesse. Le rideau se lève sur une scène d'orage. Iphigénie et les prêtresses cherchent à apaiser les dieux irrités. La grande prêtresse raconte à ses compagnes bouleversées un rêve qui troubla sa dernière nuit : elle se revoyait au palais de son père. Son frère lui est apparu sanglant, fuyant un spectre en qui elle a cru reconnaître Clytemnestre sa mère. Elle allait le secourir lorsqu'une force supérieure la contraignit à lui percer le sein.

Arrive Thoas qui déclare que les dieux ne veulent pas des prières, mais du sang. Pour sauver sa tête royale il faut que périssent des victimes humaines. Ces victimes, le destin les lui amène. Le peuple a fait prisonniers deux jeunes Grecs échoués au rivage. C'est à Iphigénie qu'il appartient, comme grande prêtresse, d'immoler ces étrangers.

On introduit Oreste et Pylade enchaînés. Thoas leur annonce qu'ils sont voués au trépas. Oreste se désole de causer involontairement la mort de Pylade.

Au second acte, le théâtre représente un souterrain où les deux amis sont enchaînés. Oreste continue à s'accuser du mal qu'involontairement il attire sur la tête qui lui est la plus chère au monde. On vient, on les sépare. Oreste reste seul. Il est alors en proie à une vision terrible : les Euménides lui apparaissent et lui reprochent impitoyablement son parricide. Quand enfin, accablé, il perd momentanément connaissance, les Euménides disparaissent. Presque aussitôt le malheureux revient à lui et se trouve face à face avec Iphigénie. Il est frappé par la ressemblance de la prêtresse avec Clytemnestre et croit voir sa mère se dresser à nouveau devant lui. Iphigénie lui fait subir un interrogatoire. Il n'y répond qu'avec réticence, mais informe cependant sa sœur de la mort d'Agamemnon et de Clytemnestre. Puis quand Iphigénie s'enquiert du sort d'Oreste, il déclare que le malheureux est mort aussi. Seule Electre demeure.

L'acte se termine sur une cérémonie funèbre célébrée par Iphigénie et les prêtresses à la mémoire des Atrides dont le sort affreux vient de lui être révélé.

Le troisième acte nous transporte dans l'appartement d'Iphigénie au temple de Diane. La grande prêtresse a résolu de sauver l'un des jeunes Grecs et de le charger d'un message pour sa sœur Electre. Un instinct secret lui fait souhaiter sauver de préférence Oreste, qui la fait involontairement penser au frère qu'elle pleure. Elle annonce aux deux amis sa résolution et nous assistons alors à un touchant assaut de générosité. Chacun des deux veut s'immoler pour sauver la vie de l'autre. Il faut pourtant choisir et Iphigénie désigne Pylade pour le sacrifice. Mais Oreste plaide avec tant de chaleur, il menace, avec tant de sincérité dans la voix, de se tuer si l'on conduit son ami au supplice, que la prêtresse, à contre cœur, consent à une substitution de victime.

Au baisser du rideau, Pylade délivré jure de sauver Oreste ou de périr en le tentant.

Le quatrième acte se passe dans le temple de Diane. L'heure est venue pour Iphigénie d'accomplir son sanglant office. Oreste est devant elle et appelle le trépas qui doit mettre un terme à ses remords. Les prêtresses le parent de guirlandes et de bandelettes en le conduisant à l'autel. Iphigénie ne peut se résoudre à frapper, le couteau tremble dans sa main. Mais, ô prodige ! la victime vient de prononcer le nom d'Iphigénie en l'appelant sa sœur. Leurs yeux s'ouvrent à tous deux, ils se reconnaissent et tombent dans les bras l'un de l'autre.

Mais Thoas survient furieux. Il a appris qu'Iphigénie a laissé fuir un des captifs et se répand en reproches contre la prêtresse. Il exige tout au moins qu’elle frappe Oreste sous ses yeux : ainsi le veulent les dieux ! Peu lui importe qu'il s'agisse d'une sœur frappant à mort son frère : il ordonne et veut être obéi ! Et quand on lui résiste, quand les prêtresses font à Oreste et Iphigénie un rempart de leurs corps, il appelle ses gardes et ordonne de les mettre à mort l'un et l'autre.

Mais l'amitié de Pylade veillait : il accourt avec une troupe de Grecs qu'il a pu rallier et étend d'un coup de glaive Thoas à ses pieds. Un combat s'engage entre Grecs et Scythes dont les Grecs sortent vainqueurs.

C'est alors que Diane apparaît dans un nuage et ordonne aux Scythes de céder la place aux Grecs. Elle renvoie Oreste et Iphigénie à Mycène pour y régner sur l'héritage de Pélops. L'acte s'achève en apothéose et en actions de grâce. »

(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)

 

 

IPHIGÉNIE EN TAURIDE

 

Opéra en quatre actes, livret d’A. du Congé Dubreuil, d'après la tragédie d’Euripide, musique de Niccolo Piccinni.

 

Créé à Paris, à l'Académie Royale de Musique (2e salle du Palais-Royal) le 22 janvier 1781.

Mmes Marie-Josèphe LAGUERRE (Iphigénie), GAVAUDAN (Diane).

MM. LARRIVÉE (Oreste), LEGROS (Pylade), LAIS (Thoas), LAINE (un Prêtre).

Ballet : Mlle GUIMARD, MM. GARDEL, d'AUBERVAL.

Chef d'orchestre : Jean-Baptiste REY

 

Première fois au Palais Garnier (le 3e acte seulement) (35e à l'Opéra), le 22 mars 1916, dans une mise en scène de Octave Labis.

Mmes Marthe CHENAL (Iphigénie), LAUTE-BRUN (Diane), BONNET-BARON (Femme Grecque), GAULEY-TEXIER, HARAMBOURE (Prêtresses).

MM. André GRESSE (Oreste), Léon LAFFITTE (Pylade).

Chef d'orchestre : Alfred BACHELET

 

36 représentations à l’Opéra dont 2 au Palais Garnier (3e acte seul) au 31.12.1961.

 

« Devismes, alors directeur de l'Opéra, voulut profiter de la lutte engagée entre les gluckistes et les piccinnistes pour exciter la curiosité du public, en faisant traiter le même sujet par les deux compositeurs. Il fournit à chacun un livret différent, mais dont le sujet était Iphigénie en Tauride. Piccinni garda sa partition pendant deux ans. Lorsqu'elle fut représentée, on remarqua la scène entre Oreste et Pylade, l'air très mélodieux : Oreste, au nom de la patrie ; le rondeau ; Cruel ! et tu dis que tu m'aimes ! le chœur des prêtresses : Sans murmurer servons les dieux ; le récitatif et l'air : O barbare Thoas ! mais, comme nous l'avons dit, le succès de Gluck était écrasant, et toute comparaison d'ailleurs était impossible. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Interprètes : Mlle Laguerre (Iphigénie), Larrivée (Oreste), Legros (Pylade), Moreau (Thoas), Lainé et Lays (Scythes); Mlles Joinville (Élise), Châteauvieux (Diane) et Gavaudan (Scythe).

L'air de Pylade, le rondeau Cruel ! et tu dis que tu m'aimes, le trio, le récitatif et l'air O barbare Thoas, ainsi que le chœur des Prêtresses Sans murmurer servons les Dieux, méritent surtout d'être cités. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

IPSIBOÉ

 

Opéra en quatre actes, livret de Moline de Saint-Yon, musique de Rodolphe Kreutzer. Création au Théâtre de l'Opéra (salle Le Peletier) le 31 mars 1824. Ballets réglés par Pierre Gardel. Décors de Charles Cicéri. Costumes d'Auguste Garneray. Avec Dérivis (le duc de Solamire), Ad. Nourrit (Alamède), Dabadie (Izorin); Mme Branchu (Ipsiboé) et Mlle Grassari (Zénaïre).

Introduction à l'orchestre de la trompette à clés. Exécutant : Baumann.

Ce fut le dernier ouvrage joué de ce compositeur distingué, qui n'a pas écrit moins de trente-trois opéras en dehors de son œuvre instrumentale, qui est aussi considérable.

 

 

IRATO (L') ou L'EMPORTÉ

 

Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, d’après l’Irato de Forelli, musique d’Etienne Méhul.

 

Création à l'Opéra-Comique (1re salle Favart) le 17 février 1801, sous la direction de Frédéric Blasius. Cependant les archives de la salle Favart signalent comme « première » de cette œuvre la représentation de reprise du 23 octobre 1832.

 

 

28.05.1852

Opéra-Comique

(26e)

02.01.1900

Opéra-Comique

(59e)

17.10.1917

Opéra-Comique

(73e)

30.12.1917*

Opéra-Comique

 

Isabelle

Léocadie LEMERCIER

EYREAMS

LÉRIDA (débuts)

LÉRIDA

Nérina

Marguerite Jeanne Camille DECROIX

DELORN

ALAVOINE

ALAVOINE

 

 

 

 

 

Pandolphe

Constant LEMAIRE

BELHOMME

André ALLARD

André ALLARD

Lysandre

PONCHARD

CARBONNE

PASQUIER

PASQUIER

Scapin

MEILLET (débuts)

DELVOYE

PARMENTIER (débuts)

PARMENTIER

Docteur Balouard

SAINTE-FOY

François-Antoine GRIVOT

BOURGEOIS

BOURGEOIS

Un valet

PALIANTI

BARNOLT

ÉLOI

ÉLOI

Chef d'orchestre

TILMANT

GIANNINI

P. VIDAL

P. VIDAL

 

* Décors de M. Deshays.

 

77 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950, dont 19 entre le 01.01.1900 et le 31.12.1950.

 

Première au Théâtre-Lyrique (place du Châtelet) le 16 novembre 1868 (seule représentation au Théâtre-Lyrique) avec Mmes Marie Léon-Duval (Isabelle), Ducasse (Nérine), MM. Jean-Baptiste Caillot (Scapin), Auguste Legrand (le Docteur), Emile Wartel (Pandolphe), Raoult (Lysandre).

 

Première à la Monnaie de Bruxelles le 13 février 1902 avec Mlles Loriaux, Tourjane, MM. Belhomme, Forgeur, Eugène Badiali, Caisso.

 

« Le livret est broché dans le goût de la comédie italienne, c'est-à-dire qu'il est fortement assaisonné de bouffonneries et de scènes grotesques. En somme, il est aussi amusant que ceux du Tableau parlant et des Rendez-vous bourgeois, mais la musique est bien autrement intéressante. M. Fétis voit dans l'œuvre de Méhul une tentative maladroite, une présomption non justifiée. Il accuse ce compositeur d'avoir cru faire de la musique vraiment italienne en employant certains procédés de facture. Nous ne partageons pas l'opinion de l'éminent critique. Peut-être certaines personnes ont-elles rangé l'Irato parmi les opéras italiens ; quant à Méhul, il est resté constamment lui-même, il a écrit sur le canevas italien la musique qu'il a cru le plus en rapport avec les situations. Il a accepté le sujet de l'Irato pour plaire au premier consul, qui lui avait exprimé son goût pour les pièces italiennes. Lorsque Corneille a imité Calderón ou Lope de Vega, il n'a pas abandonné pour cela sa manière propre, pas plus que Molière n'a renoncé à ses raisonnements tout français dans les Fourberies de Scapin. Tous les musiciens de génie ne peuvent pas être nés à Naples ou à Pesaro. Méhul est né à Givet, et de plus il a été élevé à une école sévère et formaliste ; il a montré dans l'Irato toute la gaieté que comportaient son caractère et son talent. Sa musique, sans avoir la verve et le rire bruyant d'un buffone, est celle d'un homme d'esprit et de goût. Le quatuor de l’Irato est un chef-d'œuvre. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« L'Irato ou l'Emporté, comme on affichait en 1801, lors des premières représentations, était une pantalonnade à la mode italienne, una farza que ces auteurs avaient composée pour l'amusement du Premier Consul. Ils ne voulurent point se nommer tout d'abord, laissant courir le bruit que leur œuvre était traduite de l'italien. Bonaparte, le critique Geoffroy, et à leur suite tout Paris, tombèrent dans cet innocent piège, qui était renouvelé des Troqueurs de 1753. Pour s'en garer, ils n'auraient eu cependant qu'à regarder de plus près le personnage de l’Irato, caricature forcée, mais ressemblante, du peintre Ducreux, dont la personnalité tenait une certaine place dans la société parisienne d'alors. — En dépit du mérite de la musique, particulièrement du quatuor qui est resté classique, l'Irato n'eut au Théâtre-Lyrique qu'une seule représentation ; encore fallut-il passer plusieurs morceaux, pour hâter le dénouement et éviter les bourrades d'un public impatient. La vérité est que, depuis le règne de l'opérette aux libres allures, les chanteurs de nos grands théâtres se croient tenus à beaucoup de réserve et de noblesse dans leur jeu, comme si le rire du parterre dût attenter à leur dignité. Ceux qu'on avait chargés de ragaillardir la vieille plaisanterie de l'Irato s'étaient habillés de costumes raisonnables, dédaignant les accoutrements burlesques de la création ; dans ce même sentiment circonspect, qui faussait l'esprit de l'œuvre, ils prirent trop lentement tous les mouvements de la musique, et débitèrent le dialogue avec prétention et lourdeur. Si bien qu'au lieu d'assister à une résurrection, nous avons suivi un enterrement. — Voir dans l'Art Musical du 29 décembre 1864 un intéressant mémoire de M. E. Thoinan par lequel se trouve réfutée la légende qui attribuait la musique de l'Irato à Mlle Rose Ducreux. »

[Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877]

 

 

IRIAM

 

Conte persan en trois actes et quatre tableaux, livret de Paul de Choudens, musique de Marc Delmas, créé au Grand-Théâtre de Bordeaux le 23 février 1923.

 

 

IRIS

 

Opéra italien en trois actes, livret de Luigi Illica, musique de Pietro Mascagni.

 

Première représentation à Rome, Theatro Costanzi, le 22 novembre 1898.

 

Représentation à Marseille, le 15 novembre 1911, dans la version française de M. Vaucaire.

 

 

ISABELLE

 

Opéra-comique en trois actes, livret d’Ed. Guinand d'après une comédie de Regnard, musique d’Alfred Rabuteau, exécutée sous forme de concert, à Paris, le 12 mai 1884, et au théâtre, à Bernay, le 18 mai 1884.

 

 

ISABELLE DE SALISBURY

 

Comédie héroïque et lyrique en trois actes, en prose, paroles de Fabre d'Églantine, musique de Mengozzi, représentée au théâtre Montansier en 1791. Cette pièce est tirée d'une nouvelle d'Arnaud ; l'institution de l'ordre de la Jarretière, par Edouard III, roi d'Angleterre, en a fourni le sujet. Mengozzi était un chanteur distingué qui a préparé la plus grande partie des matériaux de la Méthode du Conservatoire, rédigée après sa mort par Langlé.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ISABELLE ET FERNAND ou L’ALCADE DE ZALAMÉA

 

Comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, livret de Louis-François Faur, musique de Stanislas Champein. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 09 janvier 1783. Le sujet de cette pièce a été emprunté à une comédie de Calderón.

 

 

ISABELLE ET GERTRUDE

 

Opéra-comique en un acte, livret de Charles Simon Favart, musique de Grétry, représenté à l'Opéra-Comique français de Genève en 1767.

 

 

ISABELLE ET GERTRUDE

 

Opéra-comique en un acte, livret de Charles Simon Favart, musique d’Antonio Pacini. Création à Nîmes en 1804. Première à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 01 mars 1806. => livret

 

 

ISABELLE ET GERTRUDE ou LES SYLPHES SUPPOSÉS

 

Comédie en un acte, mêlée d'ariettes, livret de Charles-Simon Favart, musique d’Adolphe-Benoît Blaise. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 14 août 1765. Le ton égrillard de cette pièce lui a valu alors un certain succès. On l'attribua à l'abbé de Voisenon, qui s'en défendit. Voltaire, auquel personne ne songeait en cette circonstance, réclama une part de paternité dans ces vers, qui sont assez prétentieux sous une apparence de modestie :

 

J'avais un arbuste inutile,

Qui languissait dans mon canton ;

Un bon jardinier de la ville

Vient de greffer mon sauvageon.

Je ne recueillais de ma vigne

Qu'un peu de vin grossier et plat ;

Mais un gourmet l'a rendu digne

Du palais le plus délicat.

Ma bague était fort peu de chose,

On la taille en beau diamant :

Honneur à l'enchanteur charmant,

Qui fit cette métamorphose !

 

La musique en est commune et très faible. Les morceaux les plus saillants sont l'ariette de Dorlis : O nuit, charmante nuit ; l'air de basse de Dupré : On ne peut jamais veiller de trop près. L'auteur, se défiant à juste titre de son mérite, a introduit dans sa mince partition des motifs allemands et même des airs de M. Gluck (sic), notamment celui qui est chanté par Dupré : Sans souci, vivre pour soi.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ISABELLE ET PANTALON

 

Opéra bouffe en deux actes, livret de Max Jacob, musique de Roland-Manuel. Création au Trianon-Lyrique le 11 décembre 1922 avec Mmes M. Evrard (Isabelle), Andrée Moreau (Zerbinette), MM. Mario (Pantalon), Jouvin (Arlequin), Trévi (Pierrot), sous la direction d'A. Caplet.

 

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 22 mai 1959, mise en scène de Paul-Emile Deiber, chorégraphie de Jacques Chazot, décors de Jean-Pierre Ponnelle (1932-1988), costumes de Suzanne Roland-Manuel. 2 représentations en 1959, soit 2 au 31.12.1972.

 

 

ISABELLE ET ROSALVO

 

Comédie en un acte, mêlée d'ariettes, livret de Joseph Patrat, musique de Girard de Propiac. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 18 juin 1787. C'était encore une de ces histoires de tuteur et de pupille, si souvent reproduites sur le théâtre. La musique de ce compositeur a trouvé dans le Chansonnier des grâces un meilleur accueil qu'au théâtre.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

ISABELLE HUSSARD

 

Parade en un acte, livret de Desfontaines, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 31 juillet 1781.

 

 

ISBÉ

 

Tragédie lyrique en cinq actes et un prologue, paroles de La Rivière, musique de Mondonville, représenté par l'Académie royale de musique le 10 avril 1742, avec Mlle Lemaure (Isbé), Jélyotte (Alcidon), Lepage (Adamas), Albert, Cuvillier; Mlles Fel, Eremans, Coupée, et dans le prologue Mlles Julie (l'Amour), Bourbonnois aînée (la Volupté) et Eremans (la Mode).

 

 

ISIS

 

Tragédie-opéra en cinq actes, précédée d'un prologue et ornée d'entrées, de ballets, de machines et de changements de théâtre, livret de Philippe Quinault, musique de Jean-Baptiste Lully, représentée à l'Académie royale de musique le 05 janvier 1677.

 

« Le sujet de cette pièce est l'histoire de la nymphe Io, aimée par Jupiter, persécutée par Junon et finalement admise au rang des divinités célestes sous le nom d'Isis. La mythologie avait alors une telle vogue, qu'on doit savoir gré aux auteurs de n'avoir pas représenté la métamorphose d'Io en vache. Elle conserve sa forme, mais Argus ne s'endort pas moins. De ce jardin, le spectateur est conduit en Scythie, puis chez les Parques, enfin sur les bords du Nil. Cette variété dans le spectacle s'accordait cette fois avec la valeur réelle de l'œuvre. Si Atys était l'opéra du roi, Isis fut celui des musiciens. La scène de Jupiter et d'Io est d'une délicatesse pleine de charme, et les récitatifs de Lulli en font admirablement valoir toutes les nuances.

 

(Le théâtre devient obscurci par des nuages épais qui l'environnent de tous côtés.)

SCÈNE I

 

IO, seule.

Où suis-je ? D'où vient ce nuage ?

Les ondes de mon père et son charmant rivage

Ont disparu tout à coup à mes yeux !

Où puis-je trouver un passage ?

La jalouse reine des cieux

Me fait-elle sitôt acheter l'avantage

De plaire au plus puissant des dieux ?

Que vois-je ? quel éclat se répand dans ces lieux !

(Jupiter paraît, et les nuages qui obscurcissaient le théâtre sont illuminés et peints des couleurs les plus brillantes et les plus agréables.)

 

SCÈNE II

JUPITER, IO.

 

JUPITER.

Vous voyez Jupiter, que rien ne vous étonne ;

C'est pour tromper Junon et ses regards jaloux

Qu'un nuage nous environne :

Belle nymphe, rassurez-vous.

Je vous aime, et, pour vous le dire,

Je sors avec plaisir de mon suprême empire.

La foudre est dans mes mains, les dieux me font la cour ;

Je tiens tout l'univers sous mon obéissance :

Mais si je prétends en ce jour

Engager votre cœur à m'aimer à son tour,

Je fonde moins mon espérance

Sur la grandeur de ma puissance

Que sur l'excès de mon amour.

 

IO.

Que sert-il qu'ici-bas votre amour me choisisse ?

L'honneur m'en vient trop tard ; j'ai formé d'autres nœuds :

Il fallait que ce bien, pour combler tous mes vœux,

Ne me coûtât point d'injustice,

Et ne fit point de malheureux.

 

JUPITER.

C'est une assez grande gloire

Pour votre premier vainqueur

D'être encor dans votre mémoire,

Et de me disputer si longtemps votre cœur.

 

IO.

La gloire doit forcer mon cœur à se défendre.

Si vous sortez du ciel pour chercher les douceurs

D'un amour tendre,

Vous pourrez aisément attaquer d'autres cœurs,

Qui feront gloire de se rendre.

 

JUPITER.

Il n'est rien dans les cieux, il n'est rien ici-bas

De si charmant que vos appas :

Rien ne peut me toucher d'une flamme si forte ;

Belle nymphe, vous l'emportez

Sur les autres beautés

Autant que Jupiter l'emporte

Sur les autres divinités.

Verrez-vous tant d'amour avec indifférence ?

Quel trouble vous saisit ? Où tournez-vous vos pas ?

 

IO.

Mon cœur en votre présence

Fait trop peu de résistance ;

Contentez-vous, hélas !

D'étonner ma constance,

Et n'en triomphez pas.

 

JUPITER.
Ah ! pourquoi craignez-vous Jupiter qui vous aime ?

 

IO.

Je crains tout, je me crains moi-même.

 

JUPITER.

Quoi ! voulez-vous me fuir ?

 

IO.

C'est mon dernier espoir.

 

JUPITER.

Ecoutez mon amour.

 

IO.

Ecoutez mon devoir

 

JUPITER.

Vous avez un cœur libre, et qui peut se défendre.

 

IO.
Non ; vous ne laissez pas mon cœur en mon pouvoir.

 

JUPITER.

Quoi ! vous ne voulez pas m'entendre ?

 

IO.

Je n'ai que trop de peine à ne le pas vouloir.

Laissez-moi.

 

JUPITER

Quoi ! sitôt ?

 

IO.

Je devais moins attendre ;

Que ne fuyais-je, hélas ! avant que de vous voir !

 

JUPITER.

L'amour pour moi vous sollicite,

Et je vois que vous me quittez.

 

IO.

Le devoir veut que je vous quitte,

Et je sens que vous m'arrêtez.

 

Pour se ranger à l'opinion que nous avons émise ailleurs sur Scribe considéré comme poète lyrique, il suffit de comparer ces vers avec les siens. Le trio des Parques :

 

Le fil de la vie

De tous les humains,

Suivant notre envie,

Tourne dans nos mains,

 

a eu un grand succès. Cet opéra, qui était l'occasion d'un triomphe nouveau pour le compositeur, fut une cause de disgrâce pour le pauvre poète. Quelques railleurs affectèrent de reconnaître Mme de Montespan dans le personnage de Junon, et l'altière duchesse, rendant Quinault responsable d'allusions auxquelles il n'avait probablement pas songé, le fit exiler de la cour et du théâtre pendant deux ans (voir la scène VI de l'acte II). Nous avons dit ailleurs combien ce collaborateur fit défaut à Lulli. Corneille, Fontenelle, Boileau, La Fontaine ne purent remplacer Quinault et ne firent, au point de vue lyrique, que des vers détestables. Lulli leur faisait recommencer chaque scène ; ils y consentaient, car il s'agissait des plaisirs du roi, mais sans réussir mieux au gré du musicien, qui n'était pas homme à dissimuler son désappointement. Aussi conçurent-ils contre lui une haine profonde, qui se manifesta de son vivant sans lui faire aucun mal, mais qui donna lieu après sa mort à une appréciation de son caractère et de ses mœurs que nous croyons fausse de tout point. La critique historique s'exercera sur ce sujet et prouvera que des injures ne sont que des injures, et non des preuves. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Cette tragédie lyrique, qu'on surnomma « l'opéra des musiciens », fut chantée par Gaye, Langeais (ténor), Mlle Aubry (Io), Mlle Sainte-Colombe, Clédière (Mercure), Beaumavielle (Jupiter), Mlel Beaucreux (Iris), Mlle Sainte-Christophe (Junon), Mlle Brigogne (Hébé), Morel, Mlle Verdier (Syrinx), Godonesche (Pan), Ribon, Forestier et Mlle Bony.

Ballets de Beauchamps et d'Olivet. — Dessins de Berain.

Reprises : 1704, 1717 et 1732.

La Vache Io ; A fourbe, fourbe et demi, parodies.

Le trio des Parques est resté célèbre. La plainte de Pan (a. III, sc. VI) mérite aussi d'être mentionnée. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

ISIS

 

« Légende égyptienne » en trois parties, paroles d’Eugène Adenis et Edouard Adenis, musique de Léon Honnoré, exécutée dans la grande salle du Conservatoire en avril 1893. C'est l'œuvre, malheureusement assez peu intéressante et trop dépourvue d'originalité, couronnée au concours Rossini en 1892. Elle était exécutée par Mmes Auguez de Montalant et Eléonore Blanc, MM.Warmbrodt et Auguez.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]

 

 

ISMÈNE

 

Pastorale héroïque en un acte, paroles de Moncrif, musique de Rebel et Francœur, représentée à Versailles au mois de décembre 1747, et au Théâtre de l'Opéra le 28 août 1750 ; chantée par Chassé, Mlles Coupée et Jacquet.

 

« Cet ouvrage fut donné pour la première fois sur le théâtre des Petits Appartements, à Versailles, au mois de décembre 1747, et joué devant la cour avec Almasis le 10 mars 1748.

Interprètes : Mlle Coupée (Ismène), Chassé (Daphnis), Mlle Jacquet (Chloé).

Les divertissements étaient dansés par Lany et Vestris; Mlles Puvignée et Lany.

Reprises : 18 février 1751, 1759 et 1773.

A cette représentation du 28 août 1750, outre Almasis et Ismène, on donna encore pour la première fois Linus, acte nouveau de l'Empire de l'Amour (14 avril 1733). »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

ISMÈNE ET ISMÉNIAS ou LA FÊTE DE JUPITER

 

Pastorale en trois actes, paroles de Laujon, musique de La Borde, représentée à la cour en 1763, et à l'Académie royale de musique le 11 décembre 1770.

 

« On y introduisit une scène de Médée et Jason, ballet d'action de Noverre. Cet intermède, qui a beaucoup de rapport comme idée dramatique avec l'admirable pantomime d'Hamlet, fut exécuté avec un immense succès par G. Vestris (Jason), Mlles Allard (Médée) et Guimard (Créüse). »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

ISMÉNOR

 

Ballet héroïque en trois actes, paroles de Desfontaines, musique de Rodolphe, représenté dans la salle du château de Versailles le 17 novembre 1773. Cette pièce de circonstance fit partie des spectacles lyriques donnés dans les fêtes du mariage du comte d'Artois.

 

« C'est le début de ce corniste-compositeur qui enseignait le solfège aux pensionnaires de l'Académie de musique. Le Solfège de Rodolphe a survécu à ses opéras. — Isménor fut donné d'abord à Versailles.

Trois jours après la première représentation d’Isménor, on remit en scène sur le théâtre de la cour, à Versailles, Bellérophon (31 janvier 1679), avec de la musique nouvelle composée par Berton et Granier. Les frais de ces soirées de gala, données à l'occasion du mariage du comte d'Artois, s'élevèrent à 350,000 livres. Jamais encore un opéra n'avait été monté avec une telle magnificence. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

ISOLINE

 

Féerie en trois actes, livret de Catulle Mendès, musique d’André Messager. Création au théâtre lyrique de la Renaissance le 26 décembre 1888. => fiche technique

 

 

ISOLINE ou LES CHAPERONS BLANCS

 

Grand opéra en trois actes, musique de Soubies, représenté au théâtre Royal de Bruxelles en 1855.

 

 

ISSÉ

 

Pastorale en un prologue et trois actes, livret de La Mothe, musique de Destouches, représentée à l'Opéra le 17 décembre 1697, et mise en cinq actes le 14 octobre 1708.

 

« En lisant les paroles des opéras de Pellegrin Barbier, de Lafonds, de Roy, de La Grange, de Danchet, de Fuselier, de La Mothe, de Laserre, et la musique de La Ceste, de Marais, de Bouvard, de Bertin, de Colasse, de Destouches, de Monteclair, de Gervais, de Mouret, enfin des successeurs de Lully, on est surpris de l'accueil fait par la cour de Versailles à d'aussi faibles conceptions littéraires et musicales. Ce qui peut expliquer le goût qu'on avait pour ces représentations, c'est que la pompe du spectacle leur donnait de la grandeur. L'art des machines dès cette époque était poussé assez loin. La mythologie, sous ce rapport, avait des exigences plus variées que notre diablerie et nos apothéoses. Rien n'est devenu plus monotone que le surnaturel dramatique d'à présent. L'abus même des effets de la lumière électrique rivalise déjà avec celui des trucs et d'autres procédés qu'il deviendrait urgent d'abandonner.

Pour donner une idée de ce que pouvait être la mise en scène d'un des opéras de ce temps, prenons par exemple celle d'Issé, pastorale héroïque. Cet opéra fut représenté pour la première fois devant Louis XIV, à Trianon, et avec un certain succès.

Le sujet de la pièce est exprimé dans ce vers, que le poète a mis au frontispice de son œuvre :

 

Ut Phœbus pastor Macareida luserit Issen.

(Metamorph., lib. IV.)

Comment Apollon en berger trompa Issé.

 

Dans le prologue, le théâtre représente le jardin des Hespérides ; les arbres sont chargés de fruits d'or, et l'on découvre dans le fond l'entrée de ce jardin, défendue par un dragon qui vomit incessamment des flammes. Les Hespérides forment la première entrée. Un bruit de guerre interrompt leurs jeux, et l'on découvre Hercule qui approche du monstre, le terrasse et l'immole. Jupiter descend du ciel et félicite Hercule en ces termes :

 

Que ton bras se repose ainsi que mon tonnerre,

Mon fils, termine tes travaux,

Jouis toi-même du repos

Que ta valeur donne à la terre.

 

Venez, peuples, accourez tous,

Jouissez de la paix, célébrez sa victoire,

Les fruits en sont pour vous :

Il n'en veut que la gloire.

 

Les peuples accourent alors et témoignent leur allégresse en chantant des chœurs. Ce prologue n'a aucun rapport avec la pièce, parce qu'il est une allégorie dont La Mothe expose en ces termes naïfs l'intention. Le jardin des Hespérides représente l'abondance ; le dragon qui en défend l'entrée y signifie la guerre, qui, suspendant le commerce, ferme aux peuples qu'elle divise la voie de l'abondance ; enfin, Hercule qui, par la défaite du dragon, rend ce jardin accessible à tout le monde est l'image exacte du roi, qui n'a vaincu tant de fois que pour pouvoir terminer la guerre, et rendre à ses peuples et à ses voisins l'abondance qu'ils souhaitaient. Les courtisans ne pouvaient manquer de trouver que l'opéra d'Issé était fort beau, et Louis XIV avait de bonnes raisons de dire que la musique en était douce à ses oreilles.

Les décorations changeaient aussi fréquemment que de nos jours ; on voyait au premier acte un hameau ; au second, le palais d'Issé et ses jardins ; au troisième, la forêt de Dodone ; au quatrième, une grotte habitée par l'Echo, le Sommeil, les Songes, les Zéphyrs et des nymphes ; au cinquième enfin, une solitude, qui est changée à la troisième scène en un palais magnifique. On voit les Heures qui descendent du ciel sur des nuages, et tout le cortège du dieu du jour. L'opéra se termine par un chœur général en l'honneur de l'Hymen et de l'Amour, chanté par des troupes de peuples des quatre parties du monde, désignées sous le nom de troupes d'Européens, de Chinois, d'Américains et d'Egyptiens.

Louis XIV donna 200 louis à Destouches, en lui disant que, depuis la mort de Lulli, aucune musique ne lui avait fait autant de plaisir. Le chanteur Chassé avait des prétentions à la noblesse et s'était retiré de l'Opéra. Après s'être ruiné dans une entreprise, il reparut dans une reprise d'Issé. On fit à cette occasion le couplet suivant :

 

Avez-vous entendu Chassé

Dans la pastorale d'Issé ?

Ce n'est plus cette voix tonnante,

Ce ne sont plus ces grands éclats ;

C'est un gentilhomme qui chante,

Et qui ne se fatigue pas.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Avant d'être représentée à Paris, cette pastorale fut jouée à Trianon, devant le roi, le 17 décembre 1697, à l'occasion du mariage du duc de Bourgogne arec la princesse Marie-Adélaïde, fille du roi de Sardaigne, Victor-Amédée 1er.

Interprètes : Mlle Desmatins (1re Hespéride), Thévenard (Jupiter et Hylas), Duménil (Apollon), Mlle Le Rochois (Issé).

Ballet : Balon et Pécourt, Mlles Subligny, Dufort et Desmatins.

Reprises : 14 oct. 1708, 1719, 1721, 1733, 1741, 1756 et 1757. A partir de 1708 Issé est en 5 actes avec prologue. »

(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)

 

 

ITALIANA IN ALGERI (L’)

 

[en français l’Italienne à Alger]

Dramma giocoso italien en deux actes et six tableaux, livret d’Angelo Anelli (1761-1820), musique de Gioacchino Rossini, composé à Venise, dans l’été 1813, en une vingtaine de jours.

 

Personnages : Mustafa, bey d’Alger (basse) ; Elvira [Elvire], sa femme (soprano) ; Zulma, esclave, confidente d'Elvira (mezzo-soprano) ; Haly, capitaine des corsaires (basse) ; Lindoro [Lindor], jeune italien, esclave favori de Mustafa (ténor) ; Isabelle [Isabelle] (alto coloratura) ; Taddeo, compagnon d'Isabella (basse bouffe) ; femmes, esclaves, marins, eunuques, corsaires.

 

Première représentation à Venise, Teatro San Benedetto, le 22 mai 1813, avec Marietta Marcolini, S. Gentili, F. Galli et P. Rosich, sous la direction du compositeur.

 

Premières fois à Paris, au Théâtre des Italiens, le 01 février 1817, Mme MORANDI (Isabelle), M. GARCIA (Lindor).

A Bruxelles, au Théâtre Royal de la Monnaie, le 18 octobre 1835, Mmes LAVRY (Isabelle), Rosine STOLTZ (Elvire), MM. MARQUILLY (Lindore), RENAUD (Mustafa), Chef d'orchestre C. L. HANSSENS.

A New York, au Metropolitan-Opera, le 5 décembre 1919, Mmes BESANZONI (Isabelle), SUNDELLIUS (Elvire), MM. Ch. HACKETT (Lindore), A. DIDUR (Mustafa), Chef d'orchestre Gennaro PAPI.

 

En 1835, Castil-Blaze publie une version française, l'Italienne à Alger, opéra bouffon en quatre actes.

 

Première au Palais Garnier, le 02 avril 1930, par la Compagnie Lyrique de Conchita Supervia.

Mmes Conchita SUPERVIA (Isabelle), Wanda SORGI (Elvire), Maria NEVESO (Zulma).

MM. Nino EDERLE (Lindore), Vincenzo BETTONI (Mustafa), Carlo SCATTOLA (Taddeo), Mario GUBIANI (Haly).

Chef d'orchestre : Alfred PADOVANI

2 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.

 

Première à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 18 octobre 1933, en italien, par la Compagnie de Mme Conchita Supervia :

Mmes Conchita SUPERVIA (Isabelle), Pièrisa GIRI (Elvire), Ebe TICOZZI (Zulma).

MM. Nino EDERLE (Lindore), Vincenzo BETTONI (Mustafa), Ernesto BADINI (Haly), Carlo SCATTOLA (Taddéo).

Chef d'orchestre : Tullio SERAFIN.

2 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

  

« Tout respire, dans cet ouvrage, la gaieté la plus franche et la plus vive. Nulle part peut-être la bouffonnerie italienne n’est exprimée avec plus de vérité et de liberté. Le trio Papataci est classique en ce genre. Le chœur : Viva, viva il flagel delle donne, et l’ensemble : Và sossopra il moi cervello, sont d’une vivacité tout à fait comique. On trouve des morceaux de demi-caractère fort élégants, entre autres le duo : Se inclinassi a prender moglie, et la cavatine : Languir per una bella. L’opéra de l’Italienne à Alger n’est plus représenté depuis longtemps ; mais on en chante souvent les morceaux détachés et on en joue surtout l’ouverture. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

« Sous la direction de M. Tullio Serafin, la compagnie du théâtre de Turin est venue donner à Paris [Théâtre des Champs-Elysées, 18 mai 1929] une série de représentations consacrées à Rossini. L'Italienne à Alger, œuvre de jeunesse écrite en quelques semaines est d'une verve étonnante ; Mme Supervia détaille adroitement les roulades de la coquette et M. Bettoni incarne à merveille le bey d'Alger. »

(Larousse Mensuel Illustré, juillet 1929)

 

« Mustafa est fatigué de sa femme, Elvira. Aussi songe-t-il à la donner à son esclave favori, Lindoro, un Italien qui passe son temps à rêver à la belle qu'il a laissée dans sa patrie. Le bey charge Haly, capitaine de corsaires, de lui trouver dans les six jours, sous peine d'être empalé, une belle Italienne pour remplacer Elvira. Haly revient bientôt, ayant capturé Isabella et son admirateur Taddeo qu'elle fait passer pour son oncle. Or il se trouve qu'Isabella est la fiancée de Lindoro. La jeune femme, qui n'a pas froid aux yeux, imagine une mystification : l'initiation de Mustafa à l'ordre des « Papatacci » pour tenter de s'évader avec ses compagnons de captivité. Le projet échoue, mais la belle Italienne et Lindoro pourront rentrer ensemble dans leur pays, Mustafa ayant, expérience faite, jugé plus sage de revenir à Elvira...

Les morceaux les plus fameux de l'Italienne à Alger, sont, au 1er acte, la cavatine de Lindoro : « Languir per une bella... » et le grand air d'Isabella : « Cruda sorte... » ; au second acte, le Rondo d'Isabella : « Pensa alla patria... » — L'ouverture de l'opéra est célèbre. »

(Marcel Sénéchaud, le Répertoire lyrique d’hier et d’aujourd’hui, 1971)

 

 

ITALIE

 

Chant de victoire (cantate), paroles d’Henri de Saint-Georges, musique de Fromental Halévy. Création à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 07 juin 1859 avec Mme Caroline Faure-Lefebvre, MM. Jourdan, Félix Montaubry, Eugène Troy.

 

 

IVAN IV

 

Cantate, paroles de Théodore Anne, musique d'Emile Paladilhe, exécutée au Théâtre de l'Opéra le 07 décembre 1860, et chantée par Mlle Amélie Rey (Emma), MM. Pierre Jules Michot (Frédéric Ouvaroff), Cazaux (Ivan IV). M. Paladilhe, à peine âgé de seize ans, venait de remporter le grand prix de Rome au concours de l'Institut, avec cette cantate.

 

 

IVAN IV

 

Opéra en cinq actes et six tableaux, livret de Hippolyte Matabon, musique de M. Brion d'Orgeval, représenté air Grand-Théâtre de Marseille le 07 avril 1876. Le sujet de la pièce est la sédition des porte-glaive, punie par le czar, sujet terrible et peu lyrique, adouci çà et là par quelques épisodes gracieux. Les Marseillais ont acclamé l'œuvre de leur compatriote. Les morceaux les plus applaudis ont été le finale du deuxième acte, la prière et le chœur au quatrième, et au cinquième un duo de ténor et soprano et le trio final. Distribution : Ivan IV, Dumestre ; Fédoroff, boyard d'Esthonie, Delabranche ; Gothard Ketler, grand maitre des porte-glaive, Berardi ; Dosia, princesse d'Esthonie, Mme Levielli-Coulon ; Olga, nièce du czar, Mlle Redouté.

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]

 

 

IVAN IV ou IVAN LE TERRIBLE

 

Opéra en quatre actes, livret d'Hippolyte Leroy et Henri Trianon, musique de Georges Bizet. => fiche technique

 

 

IVAN LE TERRIBLE

 

Opéra en trois actes, livret et musique de Raoul Gunsbourg, orchestration de Léon Jehin. Création à la Monnaie de Bruxelles le 20 octobre 1910. => partition

 

 

IVAN SOUSSANINE — Voir Une vie pour le tzar.

 

 

IVANHOÉ

 

Opéra en trois actes, livret d'Emile Deschamps et de Gustave de Wailly, musique de Gioacchino Rossini et d’Antonio Pacini, représenté à l'Odéon le 15 septembre 1826. => partition

 

 

IVANHOÉ

 

Cantate, couronnée au concours du Grand Prix de Rome, paroles de Victor Roussy, musique de Victor Sieg, exécutée au Théâtre de l'Opéra le 18 novembre 1864, avec Mlle de Taisy (Rebecca), MM. Morère (Ivanhoé), Dumestre (Bois-Guilbert).

Cette cantate à trois personnages était celle du concours de l'Institut, qui, quelques mois auparavant, avait valu le grand prix de Rome au compositeur. L'élève d'Ambroise Thomas l'avait emporté au concours sur six rivaux, parmi lesquels figurait Camille Saint-Saëns.

 

 

IVROGNE CORRIGÉ (L') ou LE MARIAGE DU DIABLE

 

Opéra-comique en deux actes, livret de Louis Anseaume, d’après un conte de La Fontaine, musique de Laruette, représenté à la Foire Saint-Laurent, le 24 juillet 1759.

 

 

IVROGNE CORRIGÉ (L')

 

Opéra-comique en deux actes, livret de Louis Anseaume et Jean-Baptiste Lourdet de Santerre, d’après un conte de La Fontaine, musique de Christoph Willibald, chevalier von Gluck.

 

Première représentation (dans une version italienne) à Vienne, Burgtheater, en avril 1760.

 

 

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