Nele Dooryn

 

 

 

Conte lyrique en trois actes, livret de Camille Laurent Célestin FAUST dit Camille MAUCLAIR (Paris 5e, 29 novembre 1872 – Paris 7e, 23 avril 1945), d'après son conte éponyme (1906), musique d'Antoine MARIOTTE.

 

 

 

Camille Mauclair par Lucien Lévy-Dhurmer

 

 

Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 17 octobre 1940. Mise en scène de Max de Rieux. Décors et costumes dessinés par Jean Souverbie.

 

5 représentations à l'Opéra-Comique au 31 décembre 1950.

 

 

 

personnages créateurs
Nele Dooryn Mmes Bernadette DELPRAT
Mère Ilse Madeleine SIBILLE
le Matelot MM. Edmond CHASTENET
Père Frédaels Louis MOROT
Joris Georges BOUVIER
le Pilote POUJOLS
le Capitaine Camille MAURANE
Chef d'orchestre Eugène BIGOT

 

 

 

 

Neele Doryn, conte de Camille Mauclair (1906)

L'adolescente Nele vit depuis toujours avec sa mère Ilse et sa sœur aveugle Minnie dans une petite maison située à la lisière du village de Mariasluis. Tandis qu'Ilse et Minnie passent la plupart de leur temps à l'étage supérieur, au rez-de-chaussée, Nele consacre la majeure partie de ses journées à la broderie et aux magnifiques géraniums qui ornent leur maisonnette. Mais, surtout, Nele aime rêver des terres inconnues de l'Océanie, où sous le soleil tropical poussent des plantes parfumées et exotiques. Promise à Kees, la jeune fille poursuit tranquillement son existence, jusqu'au moment où elle assiste à l'arrivée d'un grand navire noir, duquel débarque un groupe de marins. Nele est immédiatement attirée par le dernier de ces matelots, qui porte sur le bras un perroquet au plumage bariolé : c'est un oiseau qui provient de l'Océanie, le pays magique dont elle a souvent rêvé. A partir du moment où l'étranger a adressé la parole à Nele, la jeune fille est incapable de s'endormir et passe ses nuits à pleurer en silence, dévorée par le désir de partir pour l'Océanie. Un soir, Nele décide de sortir de chez elle, afin d'apaiser l'angoisse qui l'opprime et, soudain, une voix l'appelle dans l'obscurité : c'est l'étranger qui s'entretient longtemps avec elle, lui racontant ses aventures en Orient. Fascinée par le récit du voyageur, la jeune fille se laisse embrasser par le marin qui, juste après, disparaît dans les ténèbres. Le lendemain Nele trouve sur le rebord de sa fenêtre une magnifique branche de corail. Le soir, elle se rend alors toute seule à la maison de Kees, sur la porte de laquelle elle trouve le poignard du matelot que la jeune fille arrache violemment. Arrivée chez elle, Nele reconnaît la silhouette noire du marin qui lui propose de partir immédiatement avec lui, puisque son navire lèvera l'ancre le lendemain pour les mers du Sud. A cette occasion, la jeune fille avoue à l'étranger qu'elle a arraché le poignard sur la porte de Kees, afin d'éviter un duel qui serait certainement mortel ; toutefois, aveuglé par la jalousie, l'homme venu de l'Océanie jette sur elle une malédiction : n'ayant pas pu l'emmener physiquement avec lui, il se vengera du tort subi s'emparant de son âme. Profondément troublée, Nele se heurte au bord du canal et glisse jusqu'à l'eau, vaincue par une irrésistible torpeur. À l'aube, Kees et le pilote Frielincks trouvent en effet la jeune fille en proie au délire. Déposée dans son lit au moment où le navire étranger s'apprête à quitter le port de Mariasluis, Nele voit, projetée sur le mur de sa chambre, l'ombre sinistre et gigantesque des voiles, qui s'étend jusqu'à recouvrir son visage. A cet instant, le cœur de la jeune fille cesse de battre.

(Simonetta Valenti, Camille Mauclair, homme de lettres fin-de-siècle)

 

 

 

 

 

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