Auguste LAGET

 

 

 

Pierre Marie LAJET dit Auguste LAGET

 

ténor français

(Gémil, Haute-Garonne, 29 décembre 1821* 3 rue Traversière Saint Aubin, Toulouse, Haute-Garonne, 06 décembre 1902*)

 

Fils de Pierre LAJET (Toulouse, 19 novembre 1787 Toulouse, 16 décembre 1855), aubergiste, et de Blanche SIGAUD (12 avril 1790 19 janvier 1856).

Epouse 1. Louise Amable Rose POUCHOLLE-PLANTERRE (Paris ancien 2e, 09 avril 1821 Bordeaux, Gironde, 21 mars 1867), cantatrice ; parents de Marie Rose Blanche Marguerite LAGET (Toulouse, 27 septembre 1848* 1926) [épouse de John Aimé GIESSLER] ; et de François Napoléon Marie LAGET (Toulouse, 15 août 1859 –).

Epouse 2. à Toulouse le 05 décembre 1885* Maria Adélaïde Antonia DELAHOUSSE (Metz, Moselle, 04 novembre 1839 ap. 1902).

 

 

Reçu enfant de chœur à la maîtrise de Toulouse le 25 novembre 1830, il étudia d'abord le violon, puis le violoncelle, et au bout de quelques années fit partie de l'orchestre du Grand-Théâtre. Il quitta Toulouse pour venir à Paris, où il comptait se livrer entièrement à l'étude du chant, et fut admis au Conservatoire le 24 juin 1839. Au concours de 1841 il remportait les deux seconds prix de chant et d'opéra-comique, et, sans attendre davantage, il quitta l'école pour débuter à l'Opéra-Comique, le 26 octobre de la même année, dans un ouvrage nouveau d'Adam, la Main de fer, dont le succès fut négatif et qui n'eut que quatre représentations. Cependant on avait remarqué que la voix du débutant était d'une étonnante fraîcheur, d'un timbre charmant, et qu'elle était conduite avec un goût véritable ; le jeune ténor léger se montra bientôt dans divers ouvrages du répertoire, notamment dans Joconde, le Chalet, Frère et mari. Il y chanta jusqu'en 1843, puis chanta à Bordeaux, Rouen, Marseille, Toulouse. Il chanta également aux Concerts du Conservatoire (sociétaire du 23 décembre 1842 au 13 janvier 1845). Il rentra à l’Opéra-Comique (1860-1862), et chanta ensuite à Lyon, puis à Toulouse où il dirigea une école de chant. De 1865 à 1866, il fut directeur des théâtres subventionnés de Toulouse, dont le Capitole (avec Bonnefoy, Sigalloux et Dardignac). On lui doit : le Chant et les chanteurs (1874) ; Chollet, premier sujet du théâtre de l’Opéra-Comique (1880) ;  Sin-Petro, opéra-comique en trois actes (1902) ; le Professeur de chant malgré lui, vaudeville en un acte (1902).

En 1885, il était domicilié 5 rue du Rempart-Matabiau à Toulouse. Il est décédé en 1902 à quatre-vingts ans.

 

Il ne doit pas être confondu avec la basse Henri Laget.

 

=> Mémoire adressé au Maire de Toulouse, par Auguste Laget (1865)

=> le Chant et les chanteurs, par Auguste Laget (1874)

=> Jean-Baptiste Chollet (1881)

=> le Ténor de Lagrave (1882)

=> Traité de prononciation, par Auguste Laget (1883)

=> Mémoire contre Mme Caroline Barbot, par Auguste Laget (1884)

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 26 octobre 1841 en créant la Main de fer ou Un mariage secret (Eric) d’Adolphe Adam.

 

Il y fit sa rentrée le 08 juillet 1860 dans le Toréador (Tracolin).

 

Il y créa le 28 août 1860 le Docteur Mirobolan (Géralde) d'Eugène Gautier ; le 02 février 1861 la Circassienne (Boudour) d’Esprit Auber.

 

Il y chanta Joconde ; le Chalet (Daniel) ; Frère et mari ; la Perruche (Bagnolet, 04 décembre 1860) ; Barkouf (Saëb, décembre 1860).

 

 

 

 

Fit son éducation musicale au Conservatoire de Paris, fut engagé ensuite à l'Opéra-Comique, où il resta plusieurs années, puis quitta ce théâtre pour aller tenir l'emploi des ténors sur diverses scènes de province. Aujourd'hui fixé à Toulouse, où il a ouvert une école de chant et de déclamation lyrique, cet artiste est professeur de solfège au Conservatoire de cette ville. M. Laget a publié dans la Revue de Toulouse et dans un autre journal local un certain nombre d'articles sur l'art du chant et sur les chanteurs ; il a réuni récemment ces articles, et en a formé un volume qui a paru sous ce titre : le Chant et les chanteurs (Paris, Heugel, sans date [1874] in-8°). Il n'y a dans ce volume, d’ailleurs assez varié et d'une lecture facile, rien de bien nouveau ni de bien intéressant. Précédemment, M. Laget avait publié sous ce titre : Roger (Toulouse, impr. Charouin, 1865, in-8°), une notice biographique sur ce chanteur distingué.

(François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens, supplément d'Arthur Pougin, 1878-1880)

 

 

 

 

 

Création de la Main de fer.

M. Laget, jeune ténor qui paraissait pour la première fois sur le théâtre de l’Opéra-Comique, a débuté par le rôle d’Eric, neveu de l’électeur. Sa voix est douce et gracieuse, mais elle est peu timbrée, et n’est pas suffisamment posée. Le cantabile qu’il chante à son entrée est d’une mélodie élégante et fort bien accompagnée par un hautbois obligé.

(Henri Blanchard, Revue et Gazette musicale de Paris, 31 octobre 1841)

 

 

Création de la Main de fer.

Dans cet ouvrage nous avons vu débuter un jeune élève du Conservatoire, M. Laget. Doué d'un ténor gracieux, mais de peu d'étendue, M. Laget ne manque ni d'âme, ni de goût. Le travail et l'expérience ont besoin de passer par là.

(le Ménestrel, 31 octobre 1841)

 

 

— Nous lisons dans les journaux de Toulouse :

« M. Auguste Laget, professeur de chant et de déclamation lyrique, vient de donner son concert annuel.

C'est lui qui a ouvert la séance, et tout le monde a retrouvé chez ce maître, le chanteur classique, expérimenté et qui raisonne son art, en sachant mettre à son service aussi bien ses moyens vocaux que sa plume exercée. Quelques belles voix ont été remarquées : celle de Mlle Dedieu, que l'on sait bonne musicienne et qui l’a prouvé plus d'une fois en faisant chanter son violoncelle ; celle de M. Olive, une basse dont l'organe est puissant et velouté. A ces jeunes élèves étaient venus fraternellement faire cortège d'anciens élèves de M. Laget : MM. Boyer, Eyhérabide ; M. Tournié avait aussi répondu à rappel. Il a remarquablement chanté un boléro et la romance patoise si connue du Poutou. M. Laget nous avait ménagé une grande surprise, en nous présentant, sous le titre d'amateur, Mme Giessler, sa fille. Dès les premières mesures de l'air du Pré-aux-Clercs, on a bien vite vu que c'était une véritable artiste. Aussi l’enthousiasme a été en grandissant. Mme Giessler a été rappelée plusieurs fois par les bravos de la salle entière. La voix est chaude, bien timbrée, d'un charme pénétrant et sentimental, la méthode est admirable, l'exécution est d'un fini irréprochable ; du reste, bon sang ne pouvait mentir. »

(le Ménestrel, 24 juin 1877)

 

 

Nous accompagnions hier, nombreux, à sa dernière demeure, M. Auguste Laget, un fils de Toulouse artiste, dont elle a le droit de s'enorgueillir.

Après avoir occupé, au théâtre de l'Opéra-Comique, l'emploi de premier ténor léger avec la plus grande distinction, créateur même d'un rôle dans la Circassienne d'Auber, M. Auguste Laget fut engagé sur les principales scènes de province et de l'étranger.

C'était un chanteur de haut goût et un comédien de la plus grande valeur; ceux qui le connurent à la scène vous diront que le souvenir du rôle de Lecrédan d'Haydée créé par lui, au Capitole, restera inoubliable dans les annales de notre grand théâtre.

Nous ne sommes pas de ces derniers, mais nous avons souvenance de sa création dans les Bourguignons de L. Deffès et jamais, nous ne vîmes chanteur plus élégant et acteur plus accompli.

Vers 1865, M. Auguste Laget devint directeur du théâtre du Capitole en association avec MM. Bonnefoy et Dardignac.

Quelque temps après, la classe de solfège au Conservatoire étant devenue vacante par la mort de M. Deschamps, ce fut M Auguste Laget qui lui succéda et c'est à partir de ce moment qu'il se voua entièrement au professorat.

Cette nouvelle carrière il l'illustra autant qu'il avait illustré l'art lyrique, par la quantité et surtout par la qualité des élèves qui vinrent lui demander les secrets de son art.

Il fonda donc une classe que l'on appelle, en termes de théâtre, une Ecole de répertoire ; c’est là qu'il forma MM. Justin Boyer, le directeur actuel du théâtre du Capitole ; Tournié, ex-directeur des théâtres du Capitole et de Lyon ; Bordeneuve, Dupuy, Séran qui ont occupé les scènes les plus importantes, et aussi Mme Bacquié-Arnal, aujourd’hui professeur de chant au Conservatoire de Toulouse.

J'en oublie et peut-être bien des meilleurs, dans ce cas je suis impardonnable, car j'eus l'honneur d'être choisi par lui pour être un de ses accompagnateurs, et je vois encore cette petite scène qu’il avait fait établir dans l'immeuble de son beau-père M. Espigat, ancien préposé en chef de l'octroi. Ah ! que de scènes intéressantes ! que de fruits chacun retirait de ses leçons !

Nous disons chacun, et cela à dessein, car c'est là que nous avons puisé les règles des traditions scéniques enseignées par un maître éminent dont la science et l’autorité n'ont jamais été contestées.

M. Auguste Laget fut plus qu'un grand artiste et qu'un maître dans l'enseignement, il fut aussi journaliste ; il maniait la plume de la plus élégante façon. Il publia plusieurs ouvrages d'un intérêt puissant sur le chant, les chanteurs, les théâtres et les compositeurs anciens et modernes.

En 1863, il fut nommé directeur intérimaire du Conservatoire de Toulouse entre la direction Mériel et Deffès.

Tel fut l'homme que nous avons accompagné hier au champ du repos. Dans le cortège se trouvaient : M. Crocé-Spinelli, directeur du Conservatoire, Paul Feuga, adjoint au maire, Justin Boyer, directeur du Théâtre au Conservatoire, bon nombre de professeurs de cet établissement, MM. Jules Bibent, Pourailly, Bernard Sénac, des musiciens de l'orchestre du Capitole et des Variétés, des artistes de ces deux théâtres.

Le deuil était conduit par son fils, M. François Laget, et par son beau-fils, M. Lassus, accompagnateur au théâtre du Capitole.

Parmi les couronnes placées sur le cercueil, signalons celle des anciens élèves du maître et aussi celle offerte par M. Justin Boyer, qui ne pouvait retenir ses larmes, tellement, son émotion était grande.

(l'Express du Midi, 09 décembre 1902)
 

 

Un excellent et modeste artiste, Auguste Laget, vient de mourir à Toulouse dans un âge très avancé. Né vers 1820, il avait fait son éducation musicale au Conservatoire de Paris, avait passé plusieurs années ensuite à l'Opéra-Comique, puis était allé tenir l'emploi de ténor sur diverses scènes de province. Fixé en dernier lieu à Toulouse, il y avait ouvert une école de chant et de déclamation lyrique et était devenu professeur de solfège au Conservatoire, où il fit un instant l'intérim de la direction. Il publia alors dans la Revue de Toulouse et dans un autre journal un certain nombre d’articles sur l'art du chant et sur certains chanteurs célèbres. Il réunit plus tard ces articles et en forma un volume qu'il publia sous ce titre : le Chant et les Chanteurs. Il n'y a dans ce volume, d'ailleurs assez varié, rien de bien nouveau ni de bien intéressant pour qui connaît le sujet et la question, mais il est d'une lecture agréable et facile. Laget a publié aussi sous ce titre : Roger, une notice sur ce chanteur distingué. En ces dernières années il donnait de temps à autre quelques articles à l'Art méridional.

(le Ménestrel, 21 décembre 1902)

 

 

 

 

 

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