Maître Bâton
Opérette en un acte, livret d'Eugène BERCIOUX, musique d'Alfred DUFRESNE.
Création au théâtre des Bouffes-Parisiens le 31 mars 1858.
personnages | créateurs |
Manon, vivandière | Mlles Marie DALMONT puis Coraly GUFFROY |
Latulipe, sergent aux gardes | MM. Prosper GUYOT |
Jolicœur, timbalier de dragons | MESMACRE [Pierre Joseph de MESMAECKER] |
Catalogue des morceaux
Ouverture | |||
01 | Couplets militaires | Vivandière et soldat | Manon |
02 | Couplets bachiques | Gais amis de la treille | Latulipe |
03 | Couplets comiques | C'est moi, c'est moi, ma belle vivandière | Jolicœur |
04 | Duo | Pour moi, votre flamme est extrême | Manon, Latulipe |
05 | Duo | Ah ! grâce ! grâce, épargne-moi | Manon, Latulipe |
05bis | Romance | Quand je vous battais | Latulipe |
06 | Trio final | C'est moi, c'est moi, ma belle vivandière | Manon, Jolicœur, Latulipe |
Tableau conjugal ; — scènes de ménage ; — ivrognerie, brutalité, jalousie ; — dépit, vengeance, coquetterie ; — un mari qui bat sa femme ; — une femme qui bat son mari ; — brouilles et raccommodements ; — le tout nuancé d'un souvenir de la comédie de Molière ; — tel est le spectacle panaché, orageux, édifiant, récréatif, tendre et sentimental, philosophique et Pompadour que nous offre l'intérieur du sergent La Tulipe et de la vivandière Manon, sa jeune et légitime épouse devant M. le maire, et cela avec accompagnement d'un imbécile, personnifié dans le timbalier Jolicœur, ex-modiste enrôlé dans les dragons. La musique répond gaiement à cette petite pastorale militaire. Nous avons remarqué une agréable ouverture en mouvement de valse ; les couplets de Guyot : Des amis de la treille ; ceux de Jolicœur, d'un tour assez original ; la romance de Guyot ; ses deux duos avec Mlle Dalmont, et finalement un trio d'une bonne facture, dénoué en un terzette bachique. Cette partitionnette a été fort goûtée, et Mlle Dalmont, MM. Guyot et Mesmacre la jouent et la chantent d'une façon très satisfaisante. Avec elle, nous avons eu la reprise de Ba-ta-clan, cette chinoiserie musicale de M. Offenbach, avec le concours de Mlle Tautin, et tout cela pendant que le succès des Dames de la Halle est encore vivace. En vérité, ce théâtre Choiseul est une lanterne magique où les pièces paraissent, disparaissent, vont et viennent, fuient et reparaissent sans que rien ait le temps de vieillir. C'est ce qui vous explique la vogue persévérante du répertoire des Bouffes. Certes, le directeur de cette scène eût été un ingrat s'il n'avait fait quelque démonstration en l'honneur de cette vogue : aussi vient-il d'épancher son cœur et son porte-monnaie en un banquet chez Véfour, offert aux artistes du théâtre, aux compositeurs, aux librettistes et même aux journalistes. C'était un souper : mais quel souper ! Les échos du Palais-Royal redisent encore, tout étourdis, les joies de cette nuit titanesque. Vous savez de quelle façon désopilante les Bouffes‑Parisiens jouent et chantent. Jugez ce que c'est quand ils soupent ! On a porté 300 toasts. A sept heures du matin on les portait encore... Quelques-uns se faisaient porter.
(J. Lovy, le Ménestrel, 04 avril 1858)
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Libretto pâle et suranné ; musique moins originale que purement écrite. (Albert de Lasalle, Histoire des Bouffes-Parisiens, 1860)
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