les Valets de Gascogne
Opéra-comique en un acte, livret de Philippe GILLE, musique d'Alfred DUFRESNE.
Création au Théâtre-Lyrique (boulevard du Temple) le 02 juin 1860.
Représentations au Théâtre-Lyrique : 33 en 1860.
personnages | créateurs |
Blanche | Mlle Amélie FAIVRE |
le Marquis de Bassegoulaine | MM. Adolphe GIRARDOT |
le Marquis de Panillac | Emile WARTEL |
Blondel | Armand POTEL |
Catalogue des morceaux
Ouverture | |||
01 | Trio | Il est parti | Blanche, Blondel, Basse-Goulaine |
02 | Couplets | Connaissez-vous mon domestique ? | Basse-Goulaine |
03 | Trio | Au château de Basse-Goulaine | Basse-Goulaine, Panillac |
04 | Quatuor | Salut à Monsieur le Marquis ! | Blanche, Blondel, Basse-Goulaine, Panillac |
05 | Couplets | Il était une fois | Blondel |
06 | Final | Ô moment redoutable ! | Blanche, Blondel, Basse-Goulaine, Panillac |
A quatre jours de distance, la nouvelle direction de ce théâtre vient de nous offrir un agréable lever de rideau, puis un charmant opéra-comique inconnu de la génération actuelle, et signé Hérold. Procédons par ordre de date, et racontons en deux mots le sujet des Valets de Gascogne. Le marquis de Basse-Goulaine ne possède que les quatre murs de son manoir et une nièce qu'il voudrait marier au riche marquis de Panillac. M. de Basse-Goulaine, ayant renvoyé tous ses domestiques, se voit obligé de se servir lui-même, et il passe la livrée d'un valet à l'heure où son futur gendre doit envoyer un de ses gens pour la négociation du mariage. Mais le domestique du futur gendre n'est autre que M. de Panillac lui-même, dont le renom d'opulence est une chimère, et qui joue exactement le même jeu que le futur beau-père. Vous devinez à peu près l'imbroglio et les scènes bouffonnes nées ou à naître de cette mutuelle comédie. Comme la nièce ne saurait avoir aucune sympathie pour M. de Panillac ; qu'elle éprouve, d'ailleurs, un tendre sentiment pour son maître à chanter, M. Blondel, les deux marquis en sont pour leurs frais de négociations. Blondel, qui sait à quoi s'en tenir sur la position du futur gendre, se présente sous le nom du marquis de Panillac et menace ce dernier de le dénoncer s'il dit un mot. L'imbroglio se dénoue gaîment, et Blondel, qui est maître de chapelle et possède quelques écus, l'emporte facilement sur le gentilhomme ruiné. La musique de M. Dufresne a obtenu le meilleur accueil. On a particulièrement applaudi un trio, et la jolie strette du duo suivant. Le duo des maîtres-valets est plein de verve et d'esprit. Citons encore un quatuor bien réussi, puis les couplets de Mlle Faivre qu'on a justement bissés. Wartel, Potel, Girardot et Mlle Faivre ont enlevé ce petit acte à la satisfaction générale.
(J. Lovy, le Ménestrel, 10 juin 1860)
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La donnée est plutôt celle d'une farce que celle d'un opéra-comique. Deux marquis sont si pauvres qu'ils s'imaginent de se servir à eux-mêmes de valets. Ils endossent tour à tour l'habit galonné et l'habit de cérémonie, quittant et reprenant l'épée et le chapeau à cornes. Il y a une nièce à marier ; son autant découvre le stratagème et en abuse de telle sorte qu'on n'a rien à lui refuser. La partition offre un duo bouffe bien traité et de jolis couplets. (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
Le livret, développement ingénieux d'une donnée plaisante, avait pour interprètes Girardot, Potel et Wartel, qui étaient de gais compères. Quant à la partition, Mlle Amélie Faivre lui prêtait toutes les grâces de son talent. M. Philippe Gille, dont le nom a reparu souvent, et avec honneur, sur les affiches des théâtres de genre, rédige actuellement au Figaro le compte rendu des livres nouveaux. Alfred Dufresne, son beau-frère, est mort après avoir fait représenter aux Bouffes-Parisiens deux opérettes : Venant de Pontoise, et Maître Bâton. (Albert de Lasalle, Mémorial du Théâtre-Lyrique, 1877)
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