Venant de Pontoise
Opérette en un acte, livret de Gaston MESTÉPÈS [Eugène MESTÉPÈS], musique d'Alfred DUFRESNE.
Création au théâtre des Bouffes-Parisiens le 18 février 1856.
personnages | emplois | créateurs |
Simonette, nièce de Simon, 18 ans | dugazon | Mlle Claire COURTOIS |
Simon, tailleur en vieux, 60 ans | trial | MM. LÉONCE |
Poussinet, peintre, 25 ans | ténor léger | Charles PETIT |
La pièce se passe à Paris, de nos jours [1856].
Catalogue des morceaux
Ouverture | |||
01 | Rondeau villageois | Bonjour mon oncl', je suis vot' nièce | Simonette |
02 | Duetto | Du pain, du beurre | Simonette, Simon |
03 | Couplets comiques | Je suis né natif de Pontoise | Poussinet |
04 | Trio | Sortez sur l'heure | Simonette, Poussinet, Simon |
05 | Mélodrame | ||
06 | Final et Couplets | Silence, mécréants... Tin tin le joli tocsin | Simonette, Poussinet, Simon |
Ce mot opérette, tout petit qu'il est, est pourtant de haute origine ; il est dû, assure-t-on, à Mozart, qui désignait ainsi ces compositions futiles et légères, espèces de miniatures faites de quelques coups de pinceau, ou, si vous le préférez, ces pièces écourtées dont la partie lyrique consiste dans quelques couplets de vaudeville. Mozart ajoutait, disent les chroniqueurs, qu'un musicien bien constitué pouvait composer deux ou trois ouvrages de cette force, entre son déjeuner et son dîner ; Adolphe Adam dirait : entre la poire et le fromage ; et, si vous en doutiez, il vous le prouverait, tout de suite, victorieusement. — Nous n'entendons pas dire que, depuis Mozart, la musique ait fait de surprenants progrès ; mais les formes, du moins, ont changé ; et les opérettes, qui se contentaient autrefois de quelques refrains de chansons, abordent maintenant le duo, le trio, et vont même jusqu'au quatuor, — comme on l'a vu, entendu et applaudi dans Bataclan. — Ce préambule est pour en venir à un tout petit opéra, à une opérette, enfin, qui a été jouée cette semaine aux Bouffes-Parisiens, sous le titre de : En venant de Pontoise. — Un pauvre tailleur, qui ne sait à quel saint se vouer, est sur le point de voir vendre son chétif mobilier, par autorité de justice ; les huissiers sont à sa porte. Arrive de Pontoise, Simonette, sa nièce, jeune fille de dix-huit ans, jolie et bonne ; nouvel embarras pour le tailleur ; mais Simonette apporte, avec son bon cœur, toutes sortes de provisions, et la voilà installée au logis. Toutefois, quand une fille est jeune et jolie, il y a toujours une ombre qui la suit, et cette ombre s'appelle un amoureux. Poussinet, Artiste peintre, sans le sou, est sur les traces de Simonette ; il vient à son tour s'installer chez Simon, qui les garde tous deux, mais qui ne peut s'empêcher de leur conter sa triste histoire. Comme les meubles vont être vendus, Poussinet en fait un inventaire, une inspection. Parmi ces meubles se trouve un tableau que le jeune artiste estime trois francs cinquante centimes ; c'est bien peu, rapproché de la dette de Simon, qui s'élève à trois cents francs ; il court le vendre ; mais, ô bonheur ! avant de se mettre en route, il a cru apercevoir, dans un coin de ce tableau, une signature qui vaut de l'or, — et il part, le cœur plein d'espérance. — Il revient bientôt tout joyeux ; ce tableau était signé d'un grand maître, il valait dix mille francs, qu'il rapporte, et qui servent à éteindre la dette du tailleur et à doter ses deux enfants, qui ne le quitteront plus. — Je dois, pour l'acquit de ma conscience, vous mettre, à l'égard de cet heureux tableau, dans la confidence que m'a faite Nadar, le peintre si spirituel que vous connaissez ; il m'a dit que le tableau portait sa signature..... Sur cette donnée agréable, mais dont l'invention n'a pas dû coûter de grands efforts d'imagination à l'auteur, M. Alfred Dufresne, l'un de nos compositeurs de salon des plus distingués, a écrit une musique bien rythmée, une ouverture, des couplets et un trio : A plein bord, verse encor, morceaux de bonne facture qui lui ont valu les justes applaudissements de la salle entière. — Léonce s'est parfaitement acquitté du rôle du vieux tailleur. Mlle Claire Courtois, qui débutait, chante agréablement ; elle a été charmante, vive, spirituelle ; et M. Charles Petit, a été assez convenable dans son rôle de rapin.
(Jules Réal, le Ménestrel, 24 février 1856)
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Musique facile et agréable. On a applaudi l'air : Bonjour, mon oncle, et les couplets du carillon. (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
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