Zoé PRÉVOST

 

Zoé Prévost dans le Postillon de Lonjumeau (Madeleine), gravure de Maleuvre (1836)

 

 

Geneviève Aimée Zoé PRÉVOST dite Zoé PRÉVOST

 

soprano français

(Paris, 15 avril 1802 – 9 rue Saint-Victor, Paris 5e, 03 avril 1861*)

 

Fille de Jean Nicolas PRÉVOST et d’Anne Aimée MAUD.

Sœur d'Eugène PRÉVOST (1809–1872), compositeur [épouse à Paris le 26 février 1831 Eléonore COLON, cantatrice].

De sa liaison avec le ténor Jean-Baptiste CHOLLET (1798–1892), est née Caroline Zoé Eugénie PRÉVOST (Paris ancien 2e, 18 mai 1829* – 29 rue Marbeau, Paris 16e, 27 novembre 1906*), soprano [épouse à La Haye, Pays-Bas, le 07 novembre 1850 Félix MONTAUBRY, ténor].

 

 

Elève au Conservatoire de Paris, elle y obtint un second prix d’opéra en 1820. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 17 février 1821. Elle y créa notamment Fra Diavolo, le Postillon de Lonjumeau, Marie. En 1828, elle était sociétaire de l'Opéra-Comique. Du 16 août au 14 septembre 1841, elle donna avec Chollet une série de représentations à la Monnaie de Bruxelles. Elle chanta ensuite en province. En 1847, elle chanta au Théâtre de Bordeaux et ensuite à La Haye, puis à Paris.

En 1828, elle habitait 170 rue Montmartre à Paris. Elle est décédée en 1861 à cinquante-neuf ans, célibataire, étant domiciliée 5 rue Saint-Hippolyte à Paris 16e avec Jean-Baptiste Chollet.

 

    

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta salle Feydeau le 17 février 1821 dans la Fausse magie (Lucette) d’André Grétry.

 

Elle y créa :

- salle Feydeau : le 23 mars 1822 le Paradis de Mahomet (Fatmé) de Frédéric Kreubé et Rodolphe Kreutzer ; le 16 septembre 1823 le Valet de chambre (la Comtesse) de Michele Enrico Carafa ; le 12 août 1826 Marie (Marie) de Ferdinand Hérold ; le 10 mars 1827 le Loup-garou (Alice) de Louise Bertin ; le 24 avril 1827 la Lettre posthume (Cécile) de Kreubé ; le 09 juillet 1827 les Petits appartements (Mlle d'Alberti) d'Henri Montan Berton ; le 13 octobre 1827 l'Orphelin et le Brigadier (Constance) de Prosper de Ginestet ; le 27 décembre 1827 Masaniello (Léona) de Carafa ; le 07 octobre 1828 la Violette (Euriante) de Carafa et Aimé Simon Leborne ; le 09 février 1829 Pierre et Catherine (Catherine) d’Adolphe Adam.

- salle Ventadour : le 28 janvier 1830 Fra Diavolo (Zerline) d’Esprit Auber ; le 07 mars 1831 le Morceau d’ensemble (Mme de Coulange) d’Adam ; le 11 août 1831 le Livre de l’ermite de Carafa ; le 31 octobre 1831 la Marquise de Brinvilliers (la marquise de Brinvilliers) d’Auber, Batton, Berton, Blangini, Boieldieu, Carafa, Cherubini, Hérold et Paer ; le 01 mars 1832 le Mannequin de Bergame (Mme Saint-Ange) de François-Joseph Fétis.

- salle de la Bourse : le 16 juin 1835 le Portefaix (Héléna) de José Melchior Gomis ; le 06 août 1835 les Deux reines (Marie, reine de Danemark) d’Hippolyte Monpou ; le 09 avril 1836 les Chaperons blancs (Marguerite) d’Auber ; le 13 octobre 1836 le Postillon de Lonjumeau (Madeleine) d’Adam ; le 23 août 1837 la Double échelle (Suzanne) d’Ambroise Thomas ; le 08 septembre 1837 Guise ou les Etats de Blois (la marquise de Sauve) de Georges Onslow ; le 04 octobre 1838 la Dame d’honneur (Marguerite Lecoq) de Guillaume Despréaux ; le 31 octobre 1838 le Brasseur de Preston (Effie) d’Auber ; le 06 mai 1839 le Panier fleuri (Angélique) de Thomas ; le 16 novembre 1839 les Travestissements d’Albert Grisar ; le 24 février 1840 Carline (la baronne de Montbreuse) de Thomas ; le 28 avril 1840 la Perruche de Louis Clapisson.

- 2e salle Favart : le 14 septembre 1843 Lambert Simnel (Marthe) d’Hippolyte Monpou ; le 26 mars 1844 la Sirène (Mathéa) d’Auber ; le 08 mai 1844 le Bal du sous-préfet d’Edouard Boilly ; le 14 octobre 1844 le Mousquetaire de Georges Bousquet ; le 10 février 1845 les Bergers Trumeaux de Clapisson ; le 13 octobre 1845 la Charbonnière (Mme Bertrand) d’Alexandre Montfort ; le 08 février 1847 le Sultan Saladin (Mme Ledoux) de Luigi Bordèse.

 

Elle y chanta Zémire et Azor (Zémire) de Grétry ; l'Ami de la maison (Agathe) de Grétry ; Jean de Paris (la princesse de Navarre) de Boieldieu ; Fra Diavolo (Zerline, 08 juin 1835) d'Auber ; Jeannot et Colin (la Comtesse, 18 mai 1842) de Niccolo Isouard ; le Maître de chapelle de Paer ; Monsieur Deschalumeaux (février 1843) de Pierre Gaveaux ; le Maçon d’Auber.

 

 

 

 

Mademoiselle Zoé Prévost est née dans les premières années de ce siècle. Élève du Conservatoire de musique de Paris, elle y suivit les leçons de M. Ponchard. Le 17 février 1821, mademoiselle Prévost débutait avec succès à l'Opéra-Comique par le rôle de Lucette de la Fausse Magie. Plus tard, dans Marie, opéra d'Hérold (1826), elle montra un goût si sûr, une sensibilité si exquise et des moyens d'une si belle étendue, qu'elle pût revendiquer une partie du succès de l'ouvrage. Tour à tour naïve et fine, pleine de rondeur et d'esprit, elle a nuancé d'une manière ravissante le rôle de Madeleine dans le Postillon de Lonjumeau ; le personnage d’Effie dans le Brasseur de Preston, ne lui fait pas moins d'honneur. — Mademoiselle Prévost, après une année d’absence de l’Opéra-Comique, vient d'y rentrer (le 18 mai 1842) par le rôle de la Comtesse dans Jeannot et Colin : elle a retrouvé dans le public la même bienveillance et le même engouement. — Mademoiselle Prévost est sœur d'un compositeur distingué, auteur de Cosimo et des Pontons de Cadix. Elle appartient à une excellente famille, et on la cite dans le monde pour son bon ton et les agréments de son esprit.

(Théâtres, Acteurs et actrices de Paris, 1842)

 

 

Une artiste, qui brilla longtemps au théâtre de l’Opéra-Comique, Mme Zoé Prévost, dont la fille a épousé le ténor Montaubry, vient de mourir dans sa cinquante-neuvième année. Elle a laissé son nom à tout un répertoire, et ses créations ont été nombreuses. Chollet était son partenaire habituel. Le Maçon, le Postillon de Lonjumeau, le Brasseur de Preston, le Panier fleuri, et une foule d’autres ouvrages trouvèrent en elle une interprète pleine de verve et d’éclat. Ses obsèques ont eu lieu jeudi dernier [11 avril] en l’église Saint-Etienne-du-Mont, au milieu d’un grand concours d’artistes, de musiciens littérateurs et d’amis.

(le Ménestrel, 14 avril 1861)

  

 

Elle appartenait à une excellente famille. Elève du Conservatoire, elle suivit les leçons de Ponchard et débuta à l'Opéra-Comique le 17 février 1821, par le rôle de Lucette, dans la Fausse magie, opéra de Grétry. Mlle Prévost chanta ensuite Zémire de Zémire et Azor, Agathe de l'Ami de la maison, la princesse de Navarre, dans Jean de Paris, et fut reçue pensionnaire, puis, bientôt après, elle prit rang parmi les sociétaires. Mlle Prévost, marchant chaque jour de progrès en progrès, ne tarda pas à rappeler l'époque brillante de l'Opéra-Comique et raviva les anciennes traditions. Elle déploya dans Marie, opéra de Hérold, une voix si fraîche et si douce, une méthode si parfaite, un goût si pur, une sensibilité si exquise, que cet ouvrage lui dut une partie de son succès. En consultant le répertoire de l'Opéra-Comique, on trouve le nom de Mlle Prévost attaché à toutes les victoires remportées pendant son premier séjour sur cette scène. Cette excellente artiste, dégoûtée des intrigues qui s'ourdissaient contre elle, quitta ce théâtre et alla passer trois années à Bruxelles (1832 à 1834) avec Chollet, auquel elle était unie par un mariage de conscience. Après une excursion en Hollande et dans quelques villes de France, elle rentra à l'Opéra-Comique, le 8 juin 1835, par le rôle de Zerline, dans Fra Diavolo. Tour à tour naïve et fine, pleine de rondeur et d'esprit, elle a nuancé d'une manière ravissante le rôle de Madeleine dans le Postillon de Lonjumeau. Le personnage d'Effie, du Brasseur de Preston, ne lui fit pas moins d'honneur. Elle lui donna une allure vive, piquante, enjouée, qui soutint merveilleusement la marche de l'ouvrage. Depuis le 31 octobre 1841, Mlle Prévost fut de nouveau engagée au Théâtre Royal de Bruxelles, sur lequel elle était venue un mois auparavant donner des représentations avec Chollet. Le 18 mai 1842, elle fit sa rentrée définitive à l'Opéra-Comique dans le Maître de Chapelle et Jeannot et Colin. Citée dans le monde pour son bon ton et les agréments de son esprit, elle se retira du théâtre à l'heure propice, préférant laisser des regrets que de provoquer la satiété.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1876)

 

 

 

 

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