Adolphe MARÉCHAL
Adolphe Maréchal dans Louise (Julien) lors de la création en 1900 [photo Cautin & Berger]
Adolphe Henri MARÉCHAL dit Adolphe MARÉCHAL
ténor belge
(Liège, Belgique, 26 septembre 1867* – Bruxelles, Belgique, 01 février 1935)
Fils de Nicolas François MARÉCHAL (Liège, 21 janvier 1835 – Liège, 13 novembre 1897), armurier puis boucher [fils de Dieudonné MARÉCHAL, garçon boucher], et de Joséphine PIEDBOEUF (Liège, 11 novembre 1839 – ap. 1891), mariés à Liège le 05 mars 1863*.
Frère de Nicolas MARÉCHAL, baryton (voir ci-dessous).
Epouse à Liège le 01 octobre 1891* Adrienne Marguerite JEUKENNE (Liège, 17 avril 1868* –), garnisseuse de bottines.
Il fit ses études au Conservatoire de Liège, où il obtint les premiers prix de chant et de déclamation lyrique. Il a débuté au Théâtre de Liège en 1891. Il a chanté ensuite à Reims, Dijon, à l’Opéra Royal d’Anvers (Cavalleria rusticana le 27 décembre 1894), Bordeaux, Rouen, Moscou, Nice, Aix-les-Bains, puis il est entré en 1895 dans la troupe de l’Opéra-Comique, y créant notamment la version française de la Bohème (Rodolphe) de Puccini le 13 juin 1898, et Louise (Julien) de Charpentier le 02 février 1900. Il chanta également au Théâtre de Monte-Carlo, où il créa le 18 février 1902 le Jongleur de Notre-Dame (Jean) de Massenet ; au Covent Garden de Londres en 1902 (Faust ; Princess Osra) ; et de nouveau à l’Opéra Royal d’Anvers : la Tosca (29 novembre 1904) ; les Saltimbanques (02 décembre 1904) ; le Jongleur de Notre-Dame (24 janvier 1905) ; Morgane (07 février 1905) ; Cendrillon (06 décembre 1906) ; la Petite Bohème (10 janvier 1907) ; Laura (05 février 1907) ; Fortunio (12 novembre 1907) ; Manon Lescaut (12 décembre 1907) ; la Tentation de Pierrot (19 décembre 1907). Il se retira de la scène en 1908. Il avait été nommé officier d’académie.
En 1891, il habitait rue Gravioule à Liège. Il est décédé en 1935 à soixante-sept ans.
Il ne doit pas être confondu avec André MARÉCHAL, baryton qui chantait au café-concert de l’Eldorado autour de 1900.
Son frère, Nicolas Jean MARÉCHAL dit Nicolas MARÉCHAL (Liège, 05 décembre 1876* –), baryton, a débuté à l’Opéra-Comique le 15 juin 1902 dans Louise (le Noctambule). Il y a chanté également le Roi d'Ys (Jahel).
« Un début intéressant, à la dernière représentation de Louise, celui de M. Nicolas Maréchal, le jeune frère du premier ténor du même théâtre. La voix est sympathique, étendue et vibrante. Nicolas marchera très agréablement sur les traces de son aîné. » (le Ménestrel, 22 juin 1902)
Adolphe Maréchal dans Louise (Julien) lors de la création en 1900
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 07 novembre 1895 dans Carmen (don José).
Il y créa le 20 novembre 1901 Grisélidis (Alain) de Jules Massenet ; le 02 février 1900 Louise (Julien) de Gustave Charpentier ; le 29 avril 1901 l'Ouragan (Landry) d’Alfred Bruneau ; le 20 janvier 1903 Titania (Yann le Rimeur) de Georges Hüe ; le 23 décembre 1903 la Reine Fiammette (Daniélo) de Xavier Leroux.
Il y participa aux premières le 16 juin 1898 de la Bohème (Rodolphe, 100e le 04 mars 1903) de Giacomo Puccini [version française de Paul Ferrier] ; le 10 mai 1904 du Jongleur de Notre-Dame (Jean) de Jules Massenet [rôle qu'il avait créé au Théâtre de Monte-Carlo].
Il y chanta Don Juan (Ottavio, 15 juin 1897) ; Cavalleria rusticana (Torrido, 25 septembre 1897) ; Lakmé (Gérald, 28 avril 1898) ; Paul et Virginie (Paul, 10 novembre 1898) ; Manon (Des Grieux, reprise 16 décembre 1898) ; Joseph (Joseph, reprise 15 juin 1899) ; Mireille (Vincent, reprise 13 mars 1901) ; le Roi d’Ys (Mylio, 26 février 1904) ; les Dragons de Villars (Sylvain) ; la Navarraise (Araquil) ; le Pardon de Ploërmel (un Faucheur) ; les Pêcheurs de perles (Nadir) ; le Pré-aux-Clercs (Mergy). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
En représentation, il y chanta le 11 novembre 1900 la première de Carmen (don José) de Georges Bizet [2e acte seul]. |
Julia Guiraudon (Mimi) et Adolphe Maréchal (Rodolphe) dans la Bohème lors de la première à l'Opéra-Comique en 1898
Ténor de demi-caractère, a quoique jeune, plusieurs années de province, particulièrement au théâtre du Grand Cercle d'Aix-les-Bains. Son début s'est effectué dans le rôle de José, de Carmen. Depuis, il s'est fait apprécier dans les Pêcheurs de perles, Cavalleria rusticana, Carmen, les Dragons de Villars, et Don Juan. — Il a créé avec beaucoup de succès Rodolphe de la Vie de Bohème, où il a su faire apprécier sa très jolie voix. (Adrien Laroque, Acteurs et actrices de Paris, juillet 1899)
Adolphe Maréchal, premier ténor de l’Opéra-Comique. A la voix, si chaude, si prenante, si sonnante, rappelle, pour l'exquise façon dont il fait les demi-teintes, l'inoubliable créateur du rôle de Des Grieux, le regretté Talazac. Le charmant et excellent artiste est né à Liège en 1867. Il fit toutes ses études musicales au Conservatoire de sa ville natale où il remporta tous les premiers prix ; pour le solfège, classe de Sylvain Dupuis ; pour le chant, classe de G. Bonheur ; pour le déclamation, classe de Carman. Ses débuts eurent lieu en 1891 au théâtre de Liège avec le plus grand succès. Engagé l'année suivante à Reims il y reçut le plus chaleureux accueil ainsi qu'à Troyes, Mont-Dore, Aix-les-Bains, Anvers, Moscou, le Havre, enfin M. Carvalho l'engagea à de très belles conditions et il débuta à l'Opéra-Comique ou il occupe la première place. C'est Maréchal qui fut désigné par Massenet pour chanter Des Grieux (Manon) à l'ouverture du nouvel Opéra-Comique, le lendemain Léon Kerst s'exprimait ainsi : « Oh oui ! c'est un succès et un succès on ne peut plus mérité. Voilà un artiste superbe. Nous n'avons pas eu un ténor de la valeur de Maréchal depuis Talazac. Il est complet. Il possède une voix superbe, pleine et sonore, puissante et caressante avec de chaleureux emportements, qui gardent, même dans leur expansion la plus intense, toute la musicalité désirable. C'est de premier ordre. » Ad. Maréchal a créé à l'Opéra-Comique : le rôle de Rodolphe dans la Vie de Bohème de Puccini où il est superbe, et, celui de Julien de Louise, de Charpentier, celui de Landry dans l'Ouragan et doit créer Paillasse de Leoncavallo. En 1901, il a créé le rôle d'Alain dans Grisélidis de Massenet. Entre temps il a chanté Araquil de la Navarraise. (Annuaire des Artistes, 1902)
De Liège également, on annonce que le ténor Adolphe Maréchal, dont on se rappelle la récente et brillante carrière à l'Opéra-Comique de Paris, où il créa, notamment, Alain de Grisélidis et Jean du Jongleur de Notre-Dame, de Massenet, Julien de Louise de Charpentier, et aussi la Vie de Bohème de Puccini, Titania de Hüe, la Reine Fiammette de Leroux, etc., etc., va se consacrer entièrement au professorat ; le journal la Meuse ajoute même que M. Maréchal donnera des leçons à ses concitoyens liégeois uniquement pour se distraire et sans leur demander, de ce fait, aucune rétribution. (le Ménestrel, 17 avril 1909)
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Adolphe Maréchal dans Grisélidis (Alain) lors de la création en 1901
Le ténor Maréchal, une des plus jolies voix que j'aie entendues, d'un métal riche, éclatant dans l'aigu et doux en même temps, avec quelque chose d'un peu mélancolique qui lui donnait un grand charme. Il fit de fort belles créations à l'Opéra-Comique, entre autres : Julien de Louise, Rodolphe dans la Vie de Bohème, la Reine Fiammette, et, enfin, Jean du Jongleur de Notre-Dame. Sa carrière trop courte fut en revanche très brillante. Depuis lors, il s'était retiré à Liège, d'où il était originaire. (Thomas Salignac, Lyrica, janvier 1935)
Le théâtre lyrique est durement touché. Il y a quelque temps, Fugère s'en allait, laissant après lui le souvenir d'un très grand artiste. Et c'était avant-hier, Adolphe Maréchal qui mourait, après une brillante carrière où il connut de sensationnels succès. C'est un grand nom de l'art lyrique qui disparaît avec ce ténor dont la magnifique voix enchanta les auditeurs de 1898 à 1908. Il avait de la vaillance, de l'éclat. Doué d'un vif sens de la scène, il a marqué d'un inoubliable souvenir les rôles qu'il joua et créa. Maréchal était originaire de la Belgique où, du reste, il s'était retiré, après une carrière bien remplie. Sa généreuse voix de ténor de demi-caractère fut l'une des plus belles que l'on ait entendues en France. Il a illustré l'Opéra-Coranique de sa présence, et ce théâtre est encore vibrant des succès du fameux chanteur. C'est en effet Maréchal qui créa le rôle de Julien dans Louise. Il y fut prenant de vérité lyrique, de puissance, de naturel. C'est lui également, qui créa Rodolphe dans la Vie de bohème, après avoir débuté à Paris dans le rôle de Don José de Carmen. Quand il créa Julien dans Louise, ce fut aux côtés de Fugère qui tenait le rôle du Père. En moins d'un mois, les deux créateurs se sont succédé dans la tombe. Tous deux avaient le plus grand souci de leur art, et c'est cette passion du théâtre et du chant qui leur permit, à l'un et à l'autre, d'avoir dans ces deux personnages, un succès magnifique. En 1902, Maréchal crée le Jongleur de Notre-Dame de Massenet, et en 1903, la Reine Fiammette de Xavier Leroux. Hélas ! alors que la fortune artistique lui souriait, la fatalité voulut qu'une perfide maladie vint affecter ses cordes vocales. C'était la fin d'une carrière et, en 1908, après de retentissants succès, Maréchal, la mort dans l'âme, abdiquait et renonçait au chant, au théâtre, à tout ce qui avait été l'enchantement, la raison d'être de sa vie. (Comœdia, 04 février 1935)
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Adolphe Maréchal dans le Jongleur de Notre-Dame (Jean) lors de la création en 1902
N° catalogue | N° matrice | Edition Zonophone | Date d'enregistr. | Compositeur | Œuvre | Extrait | Interprètes | Accompagnement |
PATHÉ cylindres et disques saphir 90 tours, Paris |
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322 | 1904 | MASSENET (Jules) | MANON | Le Rêve "En fermant les yeux" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
323 | 1904 | MASSENET (Jules) | MANON | "Ah! fuyez, douce image" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
324 | 1904 | THOMAS (Ambroise) | MIGNON | "Elle ne croyait pas" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
325 | 1904 | LALO (Edouard) | LE ROI D'YS | Aubade "Vainement, ma bien-aimée" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
326 | 1904 | REYER (Ernest) | SIGURD | "Esprits, gardiens" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
327 | 1904 | THOMAS (Ambroise) | MIGNON | "Adieu, Mignon, courage" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
328 | 1904 | MASSENET (Jules) | GRISÉLIDIS | "Voir Grisélidis" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
329 | 1904 | MASSENET (Jules) | LE JONGLEUR DE NOTRE-DAME | "Liberté! Liberté!" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
330 | 1904 | GRIEG (Edvard) | UN RÊVE | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | |||
3945 | 1904 | GOUNOD (Charles) | MIREILLE | "Anges du Paradis" (sur Céleste cylindre) | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano | ||
DISQUE POUR GRAMOPHONE, Paris |
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3-32375 | 4205o | X 82511 | 1904/1905 | THOMAS (Ambroise) | MIGNON | "Elle ne croyait pas" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32376 | 4206o | X 82512 | 1904/1905 | THOMAS (Ambroise) | MIGNON | "Adieu, Mignon, courage" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32377 | 4209o | X 82513 | 1904/1905 | DELIBES (Léo) | LAKMÉ | "Ah! viens dans la forêt profonde" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32379 | 4256o | X 82514 | 1904/1905 | REYER (Ernest) | SIGURD | "Esprits, gardiens" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32422 | 4510o | X 82485 | 1905 | MASSENET (Jules) | MANON | Le Rêve "En fermant les yeux" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32423 | 4511o | X 82486 | 1905 | MASSENET (Jules) | MANON | "Ah! fuyez, douce image" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32424 | 4524o | X 82487 | 1905 | LALO (Edouard) | LE ROI D'YS | Aubade "Vainement, ma bien-aimée" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32425 | 4525o | X 82488 | 1905 | BIZET (Georges) | CARMEN | Air de la Fleur | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32430 | 4536o | X 82489 | 1905 | GOUNOD (Charles) | FAUST | "Salut, ô mon dernier matin" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32434 | 4558o | X 82490 | 1905 | GOUNOD (Charles) | MIREILLE | "Anges du Paradis" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32585 | 4827o | X 82491 | 1905 | MASSENET (Jules) | HÉRODIADE | Air de Jean | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
3-32523 | 4828o | X 82492 | 1905 | DELIBES (Léo) | LAKMÉ | "Fantaisie, ô divins mensonges" | Adolphe MARÉCHAL, ténor de l'Opéra-Comique | Piano |
Romance "Elle ne croyait pas" extrait de l'acte III de Mignon de Thomas Adolphe Maréchal (Wilhelm) et Piano Pathé saphir 90 tours n° 324, enr. en 1904
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Aubade "Vainement, ma bien-aimée" extrait de l'acte III du Roi d'Ys de Lalo Adolphe Maréchal (Mylio) et Piano Pathé saphir 90 tours n° 325, enr. en 1904
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"Liberté ! Liberté !" extrait de l'acte I du Jongleur de Notre-Dame de Massenet Adolphe Maréchal (Jean, créateur) et Piano Pathé 90t n° 329, enr. en 1904
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