Paul BURANI

 

 

 

Paul Urbain ROUCOUX dit Paul BURANI

 

auteur dramatique et chansonnier français

(Paris, 26 mars 1845 – 200 rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris 10e, 09 octobre 1901*)

 

Fils de Pierre dit Urbain ROUCOUX (– av. 1884) et de Marie Jeanne Julie SEBRIER (Crozillac, Aveyron, 1822 – Paris 18e, 27 novembre 1890*), mariés à Paris le 25 mars 1843.

Frère de Jean Casimir ROUCOUX (Paris ancien 2e, 01 octobre 1844 – Paris 18e, 25 janvier 1886*) comédien [épouse à Paris 10e le 28 juin 1883* Marie Alphonsine BARBELENET (Paris, 24 novembre 1845 – ap. 1885)].

Epoux de Marie BRUNIÈRES (– av. 1901) ; parents de Michelette Burani ROUCOUX (Asnières-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 07 novembre 1881* – Eastchester, New York, Etats-Unis, 27 octobre 1957) actrice [épouse à Paris 14e le 22 mai 1902* (divorce à New York le 26 février 1917) Georges BARRÈRE (Bordeaux, Gironde, 31 octobre 1876 – New York, 14 juin 1944), flûtiste].


 

Il quitta l'administration de l'Enregistrement pour se faire acteur, devint, vers 1866, directeur du journal le Café-Concert, et se mit alors à écrire, sous le nom de BURANI, des chansons, dont plusieurs eurent une grande vogue : A Chaillot !, les Pompiers de Nanterre, le Sire de Fich-ton-Kan (1870) ; Pour vingt-cinq francs ; les Volontaires ; l'Assiette au beurre (c'est pas toujours les mêmes) ; Trois, rue du Paon ; etc. En 1873, il fonda la Chanson illustrée, puis collabora à divers journaux. En 1877, il débuta comme auteur dramatique par une comédie, la Goguette. Depuis lors, le plus souvent en collaboration, il a fait jouer des vaudevilles, des opérettes, des revues. Parmi ses pièces qui ont eu le plus de succès, nous citerons : le Cabinet Piperlin, et le Droit du seigneur (1878) ; la Cantinière, et le Billet de logement (1880) ; François les Bas-bleus (1883) ; la Fauvette du Temple (1884) ; le Mariage au tambour (1885) ; Rigobert, et le Roi malgré lui (1887) ; Compère Guilleri (1891) ; le Talisman (1893) ; les Etoiles de Paris (1895) ; etc. En 1885, il publiait le XXIe arrondissement, un volume de nouvelles. Il a été nommé officier d'Académie en janvier 1888.

En 1897, il habitait 21 rue Franklin à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il est en 1901 décédé à cinquante-six ans, domicilié 15 rue d'Arcole à Paris 4e.

 

 

 

livrets

 

Pomponne et Fridolin, opérette en 1 acte, avec Clerc et Wansinck (Théâtre des Batignolles, 02 août 1873)

le Neveu du Colonel, opérette en 1 acte, avec Wansinck, musique de Léopold Wenzel (Alcazar, 30 septembre 1875)

la Goguette, vaudeville-opérette en 3 actes, avec Hippolyte Raymond, musique d'Antonin Louis (Athénée-Comique, 13 avril 1877)

Chançard, noce-vaudeville en 4 actes, musique de Robert Planquette, Ben Tayoux, Léon Vasseur, Louis Goudesone et Charles Pourny (Théâtre Cluny, 22 mai 1878)

le Droit du seigneur, opéra-comique en 3 actes, avec Maxime Boucheron, musique de Léon Vasseur (Fantaisies-Parisiennes, 13 décembre 1878)

Babel-Revue, revue en 4 actes, avec Edouard Philippe, musique de Robert Planquette, Louis Varney, Edouard Okolowicz, Lonati, Riou et Edouard Philippe (Athénée-Comique, 10 janvier 1879)

Mon gendre, tout est rompu, opérette en 1 acte, avec William Busnach, musique d'Auguste Cœdès (Dieppe, 22 août 1879)

le Billet de logement, opéra-comique en 3 actes, avec Maxime Boucheron, musique de Léon Vasseur (Fantaisies-Parisiennes, 16 novembre 1879)

Madame Grégoire, vaudeville en 4 actes, avec Maurice Ordonneau, musique d'Okolowicz (Théâtre des Arts, mai 1880)

la Cantinière, opéra-comique en 3 actes, avec Félix Ribeyre, musique de Robert Planquette (Nouveautés, 26 octobre 1880)

la Fée aux perles, opérette en 3 actes, avec Adolphe d'Ennery, musique d'Olivier Métra (Bouffes-Parisiens, 1880)

la Reine des Halles, pièce en 4 actes et 4 tableaux, avec Alfred Delacour et Victor Bernard, musique de Louis Varney (Comédie Parisienne, 04 avril 1881)

le Petit Parisien, opéra-comique en 3 actes, avec Maxime Boucheron, musique de Léon Vasseur (Folies-Dramatiques, 16 janvier 1882)

Un Carnaval, opéra bouffe en 1 acte, avec Pouillon, musique d'Achille Campisiano (Saint-Germain-en-Laye, 06 mai 1882)

la Mille et deuxième Nuit, opéra bouffe en 3 actes, avec Pierre Richard [Richard Lesclide], musique de Lucien Poujade (Reims, 27 décembre 1882)

François les bas bleus, opéra-comique en 3 actes, avec Ernest Dubreuil et Eugène Humbert, musique de Firmin Bernicat terminée par André Messager (Folies-Dramatiques, 08 novembre 1883) => fiche technique

Fanfreluche, opéra-comique en 3 actes, avec Gaston Hirsch et Raoul de Saint-Arroman, musique de Gaston Serpette (Renaissance, 16 décembre 1883)

la Barbière improvisée, opérette en 1 acte, avec Jules Montini, musique de Joseph O'Kelly (Bouffes-Parisiens, 01 mai 1884)

le Mariage au tambour, opéra-comique en 3 actes, musique de Léon Vasseur (Châtelet, 04 avril 1885)

la Fauvette du Temple, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Humbert, musique d'André Messager (Folies-Dramatiques, 17 novembre 1885) => fiche technique

la Crémaillère, opérette en 3 actes, avec Albert Brasseur, musique de Robert Planquette (Nouveautés, 28 novembre 1885)

Ninon, opéra-comique en 3 actes, avec Emile Blavet et Emile André, musique de Léon Vasseur (Nouveautés, 23 mars 1887)

le Bourgeois de Calais, opéra-comique en 3 actes, avec Ernest Dubreuil, musique d'André Messager (Folies-Dramatiques, 06 avril 1887) => partition

le Roi malgré lui, opéra-comique en 3 actes, avec Emile de Najac, musique d'Emmanuel Chabrier (Opéra-Comique, 18 mai 1887)

le Puits qui parle, opéra-comique en 3 actes, avec Alexandre Beaumont, musique d'Edmond Audran (Nouveautés, 15 mars 1888)

la Belle Sophie, opéra bouffe en 3 actes, avec Eugène Adenis, musique d'Edouard Missa (Menus-Plaisirs, 11 avril 1888)

le Prince Soleil, pièce en 4 actes, avec Hippolyte Raymond, musique de Léon Vasseur (Châtelet, 11 juillet 1889)

Orient-Express, pièce en 4 actes et 12 tableaux, musique de Louis Goudesone (Châtelet, 12 juillet 1890)

Cocher, au Casino, revue en 3 actes, avec Gardel, musique d'Hervé (Casino de Paris, 13 décembre 1890)

Compère Guilleri, opérette en 3 actes, avec Jean Cavalier, musique de Henry Perry (Menus-Plaisirs, 18 septembre 1891)

le Commandant Laripète, opéra bouffe en 3 actes, avec Armand Silvestre et Valabrègue, musique de Léon Vasseur (Palais-Royal, 03 mars 1892)

le Talisman, opéra-comique en 3 actes, avec Adolphe d'Ennery, musique de Robert Planquette (Gaîté, 20 janvier 1893)

Jean Raisin, opérette et 3 actes, musique de Marius Carman (Folies-Dramatiques, 30 mars 1893)

l'Elève du Conservatoire, vaudeville-opérette en 3 actes, avec Henri Kéroul, musique de Léopold Wenzel (Menus-Plaisirs, 29 novembre 1894)

les Vingt-huit jours de Champignolette, opérette militaire en 1 acte, musique de Robert Planquette (Paris, Théâtre de la République, 17 septembre 1895)

Rivoli, opéra-comique en 3 actes, musique d'André Wormser (Folies-Dramatiques, 30 octobre 1896)

le Cabinet Piperlin, opéra bouffe en 3 actes, avec Hippolyte Raymond, musique d'Hervé (Athénée, 17 septembre 1897)

la Bouquetière du Château-d'Eau, opérette en 3 actes, musique de Constantin Lubomirski (Théâtre du Château-d'Eau, 10 janvier 1902)

 

mélodies

 

Arioso, musique d'André Messager => fiche technique

Chant de l'Internationale, hymne des travailleurs, avec Isch Wall, musique d'Antonin Louis

Credo de la victoire (le), chant patriotique pour deux voix, avec Ernest Dubreuil, musique d'André Messager => partition

 

 

 

 

 

La personnalité de M. Paul Burani n'est pas seulement l'une des plus sympathiques du théâtre contemporain. C'est aussi l'une des plus fécondes et des plus productives. La quantité d'opérettes, opéras-bouffes, vaudevilles, comédies, à-propos, revues qu'on doit à son inspiration tour à tour gauloise, bouffonne, plaisante, rieuse et spirituelle, est difficile à dénombrer. Impossible à compter aussi la quantité des chansons, des bouts-rimés, des ballades que sa verve ironique et sentimentale se plut à inventer pour la grande joie des concerts. Enfin déjà respectable le chiffre des romans qu'il publie ou qui sont en préparation !

M. Burani est certainement l'un des auteurs les plus aimés du public parisien.

Il importe de rappeler, les très grands succès de François les Bas-bleus, de la Fauvette du Temple, du Cabinet Piperlin, du Droit du seigneur, de Rivoli ! et dire, une fois de plus, tout le plaisir que le public trouva et trouve encore à entendre ce répertoire désormais populaire.

Ah ! nul ne se doutait, il y a plus de trente ans, quand l'employé Urbain Roucoux faisait si ponctuellement son service à l'Administration de l'Enregistrement qu'il en sortirait plus tard ce gai compagnon, ce plaisant poète funambulesque, descendant évident des Labiche et des Paul de Kock.

Taquiné par la Muse qui fut l'amante des Béranger, des Désaugiers et des poètes du Caveau, Paul Burani, dès 1866, publia sa première chanson, intitulée A Chaillot et signée Plum-Pudding, dont le succès fut très grand, Dès lors, abandonnant son nom de Roucoux pour celui de Burani (anagramme d'Urbain), il écrivit : les Pompiers de Nanterre, le Sire de Fich-Tonkan, les Volontaires, l'Assiette au beurre, Pour 25 francs, rue du Paon, etc.

Fondateur du journal le Calino (1867-1868) et de la Chanson illustrée — Burani, déjà connu, ne tarde pas à entrer à l'Événement, puis à l'Estafette et au Gil Blas.

Mêlé au monde des arts, du théâtre, du journal, le jeune chansonnier y fait la connaissance d'auteurs dramatiques et de vaudevillistes célèbres qui, tous, appréciant sa verve, son talent, son entrain, n'hésitèrent pas à devenir, à tour de rôle, ses collaborateurs. Les meilleurs musiciens, Edmond Audran et Robert Planquette en tête, attirés eux-mêmes par le succès, voulurent s'y associer. Et sur tant d'œuvres amusantes, ravissantes et joyeuses, leur verve improvisatrice broda ces mille variations musicales qui, aujourd'hui encore, font le ravissement des orchestres.

Pour se reposer, Paul Burani écrit — pour l'éditeur Fayard — quelques romans appelés à faire sensation. Déjà paru Mon oncle la Vertu. Et l'auteur prépare de nouvelles et aussi spirituelles surprises.

Paul Burani aura été de ceux qui surent le plus vivement amuser son siècle. Maintenant que ce siècle est mort, nous souhaitons qu'il égaye aussi joliment, aussi abondamment celui qui vient de naître. Et vous savez qu'il en est capable !

(Figures contemporaines tirées de l'album Mariani, 1901)

 

 

 

 

 

 

 

 

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