Medjé
Chanson arabe, poésie de Jules BARBIER, musique de Charles GOUNOD (1865).
Ô Medjé, qui d'un sourire
Enchaînas ma liberté,
Sois fière de ton empire,
Commande à ma volonté.
Naguère encor, sans entraves,
Comme l'oiseau dans les airs,
Ton regard a fait esclave
Le libre enfant des déserts.
Medjé ! Medjé !
La voix de l'amour même
Devrait te désarmer !
Hélas ! Tu doutes que je t'aime
Quand je meurs de t'aimer !
Ces bijoux que l'on t'envie,
J'ai vendu pour les payer,
Ingrate, plus que ma vie
Mes armes et mon coursier !
Et tu demandes quels charmes
Tiennent mon cœur enivré ?
Tu n'as donc pas vu mes larmes ?
Toute la nuit j'ai pleuré !
Medjé ! Medjé !
Les pleurs de l'amour même
Devraient te désarmer !
Hélas ! Tu doutes que je t'aime
Quand je meurs de t'aimer !
Tu veux lire dans mon âme
Pour y voir ton nom vainqueur !
Eh bien ! prends donc cette lame
Et plonge là dans mon cœur !
Regarde sans épouvante
Et sans regrets superflus
Ton image encor vivante
Dans ce cœur qui ne bat plus !
Medjé ! Medjé !
Le sang de l'amour même
Devrait te désarmer !
Hélas ! Tu doutes que je t'aime
Quand je meurs de t'aimer !
Medjé Georges Thill et Orchestre dir Eugène Bigot Columbia LFX 333, mat. CLX 1734-3, enr. le 09 octobre 1933
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