Lina du WAST

 

 

 

Lina Emilie Marguerite DUMONT dite Lina du WAST

 

mezzo-soprano français

(La Bassée, Nord, 04 juin 1877* – Dreux, Eure-et-Loir, 01 mars 1960)

 

Fille de Charles DUMONT (1843 –), employé au chemin de fer du Nord, et de Lina YOSBERGUE (1855 –).

Epouse 1. à Saint-Prix, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], le 11 août 1900* (divorce le 28 septembre 1918) Jules Auguste Pierre TOUSSAINT dit du WAST (Orgiveaux, Parmain, Seine-et-Oise [auj. Val-d’Oise], 12 juin 1874* –), éditeur de musique [fils d'Ulysse du WAST, ténor] ; parents de Roger Pierre Charles Ulysse TOUSSAINT dit du WAST (Saint-Prix, 13 mai 1901 –).

Epouse 2. à Paris 18e le 22 mars 1921* Gustave Paul Gaston ENGELHARD (Le Havre, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 24 juillet 1867 – 16 février 1952).

 

 

Elle chanta à l'Opéra-Comique et fut professeur de chant.

Elle est décédée en 1960 à quatre-vingt-deux ans.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 22 février 1912 dans la Lépreuse (Sœur d'Ervoanik).

 

Elle y chanta Louise (Gavroche, Blanche) ; Manon (Javotte).

 

 

 

 

Mme Lina Du Wast, de l'Opéra-Comique, Officier d'Académie, Professeur de chant, est née à La Bassée, sur la côte septentrionale de la France.

C'est du Nord, dit-on parfois, que nous vient la lumière et nous le croyons bien volontiers en considérant ce visage exquis qu'éclairent deux grands et jolis yeux, reflets d'une flamme intérieure, de cette flamme qui brûle chez les seuls privilégiés de l'Art.

Mme Lina Du Wast vint à Paris toute jeune pour travailler le chant et entra au cours Masset. Elle se présenta au Conservatoire en 1899. Brillante élève de Vernaëlde, Vergnet, Crosti, elle fut momentanément arrêtée dans sa carrière par son mariage. Elle devint la belle-fille de M. Ulysse T. Du Wast, de l'Opéra-Comique, qui était à cette époque, Editeur de musique et Directeur du Magasin de musique du Conservatoire.

Elle se perfectionna alors aux leçons de Mme Ulysse Du Wast, professeur de chant réputé, petite-fille du célèbre ténor Gilbert Duprez et, depuis cette époque, tint brillamment sa place dans cette famille qui compte des maîtres du chant tels que Gilbert Duprez, de l'Opéra, Professeur au Conservatoire, fondateur de l'Ecole Duprez ; Léon Duprez, du Théâtre-Lyrique, Directeur de l'Ecole Duprez, puis Professeur au Conservatoire ; Mme Van den Heuvel [Caroline Duprez], de l'Opéra, M. Ulysse T. Du Wast de l’Opéra-Comique ; Mme Lacombe-Duprez, de l’Opéra et un grand nombre de brillants instrumentistes.

Mme Lina Du Wast a donc de qui tenir et il n'est pas étonnant qu'elle ait su tirer le meilleur parti d’une initiation due à de tels maîtres, ses dons naturels devaient d'ailleurs l'y aider.

C'est ainsi que, brûlant rapidement les étapes, elle ne tarda pas à entrer à son tour à l'Opéra-Comique où depuis deux ans elle tient avec succès les différents rôles qui lui sont confiés.

Toute de grâce éminemment parisienne, cette artiste captivante dirige avec autorité sa voix de soprano léger, pure, souple et se prêtant à l'interprétation du répertoire ancien et du moderne. Son timbre est sympathique, sa diction nette et colorée.

Musicienne accomplie, cette charmante artiste qui, à un solide fonds d'études puisées aux meilleurs sources, joint une expérience éprouvée, s’adonne à l'étude approfondie du chant au point de vue physiologique, dégageant les principes d'une méthode pédagogique rationnelle.

Mme Lina Du Wast, en qui la nature a uni la délicatesse des lignes aux finesses de l'esprit, témoigne en toutes choses de ce bon sens, de cette modestie, de cette simplicité qui ajoutent un charme de plus à tous les charmes de la femme. Petite âme émotive, toujours prête à vibrer, elle s'est vouée à la Musique parce que celle-ci est — non comme le pense Sainte-Beuve : « le plus sensuel de tous les arts » — mais parce que, de tous les arts, elle est le plus évocateur et l'interprète le plus fidèle des sentiments humains.

(Edmond-A. Frank, Paris musical et dramatique, avril 1914)

 

 

 

 

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