Louis VAURS
Louis Vaurs en 1911
Louis VAURS
baryton français
(rue du Cazal, Bessan, Hérault, 05 août 1881* – Nice, Alpes-Maritimes, vers le 08 août 1921 [acte du 10 août 1921]*)
Fils de Bertrand Joseph VAURS (Abeilhan, Hérault, 03 décembre 1848* – av. 1909), tonnelier [fils de Bertrand VAURS (1821 – ap. 1869), cultivateur], et de Marie Joséphine GUY (Bessan, 14 mars 1852* – ap. 1909), mariés à Abeilhan le 15 novembre 1869*.
Epouse à Paris 5e le 28 juillet 1909* Jenny FAYOLLE (1883–1921), cantatrice.
Au Conservatoire de Paris, il fut élève de Jean Lassalle pour le chant et de Max Bouvet pour l'opéra. Il y obtint en chant, un 2e accessit en 1906, un 1er accessit en 1907 et un second prix en 1908 ; en opéra-comique, un 1er accessit en 1907 et un second prix en 1908 ; en opéra, un second prix en 1907 et un premier prix en 1908. Il débuta à l'Opéra-Comique le 20 décembre 1908, où il participa à beaucoup de créations. Il chanta également au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, où il participa à la première d'Aphrodite (Timon) de Camille Erlanger le 04 décembre 1919. Il fut nommé officier d'académie le 14 janvier 1912. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut soldat au 4e, puis sergent au 8e régiment d'infanterie coloniale (une blessure, une citation, croix de guerre).
En 1909, il habitait 22 rue de Beaune à Paris 7e. Suite au décès de sa femme, il se suicida ; il avait quarante ans et était domicilié Villa Augusta, avenue Thérésa à Nice ; son corps a été trouvé à l'embouchure du Var le 10 août 1921, le décès paraissant remonter à deux jours environ.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 20 décembre 1908 dans Cavalleria rusticana (Alfio).
Il y créa le 10 mars 1909 Solange (un Homme du peuple) de Gaston Salvayre ; le 30 octobre 1909 Chiquito le Joueur de pelote (Patyn) de Jean Nouguès ; le 08 décembre 1909 le Cœur du Moulin (un Vendangeur) de Déodat de Séverac ; le 07 mars 1910 Léone (Piéri) de Samuel Rousseau ; le 04 mai 1910 le Mariage de Télémaque (Éléonus) de Claude Terrasse ; le 30 mai 1910 On ne badine pas avec l'Amour (un Cabaretier) de Gabriel Pierné ; le 28 décembre 1910 Noël (un Ouvrier) de Frédéric d'Erlanger ; le 26 avril 1911 la Jota (Rodrigo) de Raoul Laparra ; le 15 décembre 1911 Bérénice (le Chef de la flotte) d'Albéric Magnard ; le 07 février 1912 la Lépreuse (un Paysan) de Sylvio Lazzari ; le 18 décembre 1912 la Sorcière (Ramiro) de Camille Erlanger ; le 20 mars 1913 le Carillonneur (le Gouverneur) de Xavier Leroux ; le 01 décembre 1913 Céleste (l'Orateur) d'Emile Trépard ; le 25 février 1914 la Marchande d'allumettes (deuxième Apache) de Tiarko Richepin.
Il y participa aux premières le 09 décembre 1908 de Sanga (Patron Marc) d'Isidore de Lara ; le 13 janvier 1910 de Paillasse (un Paysan) de Ruggero Leoncavallo [version française d'Eugène Crosti] ; le 06 janvier 1914 de la Vie brève (Manuel) de Manuel de Falla [version française de Paul Milliet].
Il y chanta Aphrodite (Callidès, Timon) ; la Bohème (Marcel, Schaunard) ; Carmen (Moralès, Escamillo) ; le Chemineau (Thomas) ; Cendrillon (Pandolfe) de Massenet ; les Contes d’Hoffmann (Hermann, Schlemil) ; le Déserteur (Courchemin) ; Don Juan (Mazetto) ; la Flûte enchantée (un Prêtre) ; Iphigénie en Tauride (un Scythe) ; le Jongleur de Notre-Dame (un Moine musicien ; Boniface) ; Joseph (Siméon) ; le Juif Polonais (Yéri) ; Julien (un Bûcheron, un Bohème, un Camarade) ; Lakmé (Frédéric) ; la Légende du Point d'Argentan (Pierre) ; Louise (le Chansonnier, le Peintre) ; Madame Butterfly (le Commissaire impérial) ; le Maître de Chapelle (Barnabé) ; Manon (Lescaut) ; Mârouf (Ali) ; Mireille (Ourrias) ; la Navarraise (Bustamente) ; les Noces de Jeannette (Jean) ; les Noces de Figaro (Antonio) ; le Pardon de Ploërmel (Hoël) ; Phryné (Arogagine) ; la Reine Fiammette (Lucagnolo) ; Richard Cœur-de-Lion (Mathurin) ; le Roi d'Ys (Jahel, Karnac) ; Sapho (Césaire) de Massenet ; Thérèse (un Officier) ; la Traviata (le Baron) ; le Voile du bonheur (Li-Lao) ; Werther (Albert). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il ne chanta qu'une fois au Palais Garnier : en représentation, il participa à la première le 20 octobre 1910 de Fedora (de Sirieix) d'Umberto Giordano [2e acte seul, en italien], sous la direction du compositeur, au cours d'un Gala au bénéfice du Monument Sardou. |
Hier, a eu lieu à la mairie du Ve arrondissement le mariage de M. Louis Vaurs avec Mlle Jenny Fayolle tous deux de l'Opéra-Comique. Les témoins étaient : Pour M. Louis Vaurs : M. Victor Boisard, accompagnateur au Conservatoire, et M. L. Teissié de l'Opéra. Pour Mlle Fayolle : M. Peyronnet, chef de cabinet du ministre du Travail, et M. Léon Martin, directeur honoraire à la Préfecture de la Seine. (Comœdia, 30 juillet 1909)
Nice, 10 août 1921. Louis Vaurs, de l'Opéra-Comique, âgé de quarante-deux ans [quarante ans en réalité], s'est tué d'un coup de révolver, à la suite de chagrins intimes. Le corps a été trouvé sur la butte du champ de tir du quartier du Var. (le Petit Parisien, 11 août 1921)
M. Vaurs s'est suicidé pour ne pas survivre à sa femme. Nice, 11 août. C'est sur la grève, à un pont éloigné de la circulation, qu'on a trouvé le corps de M. Louis Vaurs, de l'Opéra-Comique, né à Bessan (Hérault), en 1881, marié à Mlle Jenny Fayolle, également artiste lyrique, récemment décédée. Le corps était resté exposé en plein soleil deux jours durant ; à la tête on voyait une affreuse blessure produite par la balle d'un revolver trouvé près du désespéré. Une enveloppe adressée au commissaire de police renfermait un mot dans lequel l'artiste, après s'être excusé du dérangement qu'il allait causer, expliquait que ne pouvant se consoler de la mort de sa chère femme, il mettait volontairement fin à ses jours. Elle contenait encore une deuxième enveloppe à l'adresse de son beau-père, renfermant une photographie de sa femme. Depuis la mort de sa femme, M. Vaurs était en proie au plus sombre désespoir. Il se rendait tous les matins au cimetière et pleurait sur sa tombe. (le Petit Journal, 12 août 1921)
On a découvert, sur la butte du champs de tir du Var, le cadavre de M. Louis Vaurs, baryton de l'Opéra-Comique, qui s'est suicidé pour des raisons intimes. M. Louis Vaurs, qui appartint longtemps à l'Opéra-Comique, où il remporta d'honorables succès, avait quitté ce théâtre depuis quelques mois. (le Temps, 12 août 1921)
Un nouveau deuil pour le théâtre. Louis Vaurs, de l'Opéra-Comique, est mort. A la suite de chagrins intimes, il s'est tué d'un coup de révolver, là-bas, au pays des pins parasols et des oliviers. Vaurs était un garçon robuste, fort, droit, dont la voix de baryton était d'un solide métal. Après être sorti du Conservatoire en 1908 avec le premier prix d'opéra et les seconds prix de chant et d'opéra-comique, il débuta salle Favart. Il y demeura plusieurs années au cours desquelles on lui confia presque tous les rôles du répertoire. Puis il quitta Paris, et s'en fut chanter en province et à l'étranger. La nouvelle de sa disparition consternera les nombreux amis qu'il comptait à l'Opéra-Comique. (l'Homme libre, 12 août 1921)
Nous avons annoncé le suicide du baryton Vaurs, auquel nous avons consacré hier une note en tête des théâtres. Dans une lettre adressée au commissaire de police, M. Vaurs donne les raisons de son suicide. Il n'a pu survivre au chagrin qu'il éprouvait de la mort de sa femme, née Jenny Fayolle, artiste lyrique également, décédée récemment. Qui disait donc qu'on ne meurt plus d'amour ? (l'Homme libre, 13 août 1921)
Nice. M. Louis Vaurs, artiste lyrique de l'Opéra-Comique et de la Monnaie, à Bruxelles, s'est suicidé en se tirant un coup de revolver dans la tête. Son cadavre a été découvert par des pêcheurs sur la grève, près de l'embouchure du Var. A côté de lui, se trouvait la photographie de sa femme, morte à Marseille il y a six mois. Depuis son décès, M. Vaurs était resté inconsolable. Il se rendait chaque jour au cimetière de Nice, où elle avait été inhumée. La semaine dernière, il devait aller à Paris, mais, au moment de monter dans le train, il s'était ravisé et était retourné chez son beau-père, M. Elie Fayolle. Il avait quitté ce dernier lundi et on ne l'avait plus revu depuis lors. (le Bonhomme limousin, 18 août 1921)
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