Madame VADÉ
Madame Vadé [BNF]
Adélaïde Joséphine BIBER dite Madame VADÉ
soprano français
(Paris, 06 avril 1806 – Paris 2e, 29 mars 1865*)
Fille d'Etienne Eberhardt BIBER (Marmoutier, Bas-Rhin, 1750 – av. 1847), valet de chambre, et d'Anne Jacques BESSON (Besançon, 21 novembre 1766* – Paris ancien 12e, 21 septembre 1847*), mariés à Besançon, Doubs, le 09 mai 1786*.
Epouse à Paris le 29 mars 1828 Alexis Jean Louis VADÉ dit VADÉ-BIBRE (Paris, 29 décembre 1801 – Dijon, Côte-d'Or, 25 septembre 1844*), acteur.
Parents d'Anatole Alexis Amédée VADÉ (Seine-Port, Seine-et-Marne, 04 septembre 1828* – Bruxelles, 06 avril 1881*), directeur de théâtre ; de Caroline VADÉ (1831–1912), soprano ; de Marie VADÉ (Lille, Nord, 19 avril 1840* –).
Pensionnaire de l’Ecole royale de musique (Conservatoire de Paris) de 1822 à 1827, élève dans la classe de déclamation lyrique de Baptiste aîné, elle y a obtenu en 1825 les seconds prix de vocalisation et de chant. Elle débuta sous le nom d’Adèle Bibre, puis chanta sous le nom de Mme Vadé-Bibre, et enfin de Mme Vadé. Elle s’est produite à l’Opéra de Paris (1826), au Théâtre des Arts de Rouen avec son mari (1835-1836), au Théâtre d’Anvers avec son mari (1837-1838), à Lille avec son mari (1839-1840), à l’Opéra-Comique (1841), et surtout au Théâtre-Lyrique (1851). On lui doit les Aveux de Colette, romance avec accompagnement de guitare (1823). Son mari a également joué à Lyon (Gymnase Lyonnais) en 1832, et fut directeur du Théâtre de Dijon de 1842 à 1844.
En 1855, elle habitait 40 rue des Fossés-du-Temple à Paris. Elle est décédée en 1865 à soixante ans en son domicile, 17 rue Greneta à Paris 2e.
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle y débuta le 14 avril 1826 dans Œdipe à Colone (Antigone).
Elle y chanta Iphigénie en Tauride (Iphigénie) le 21 avril 1826. |
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 22 novembre 1841 dans le Pré-aux-Clercs (Marguerite). |
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Elle y débuta en 1851 à l'Opéra-National (devenu le 12 avril 1852 le Théâtre-Lyrique).
Elle y créa le 27 septembre 1851 Mosquita la Sorcière (Dolorès) de Xavier Boisselot ; le 02 octobre 1852 Flore et Zéphire (Mme Vertbois) d’Eugène Gautier ; le 08 décembre 1852 Guillery le trompette de Salvatore Sarmiento ; le 11 mars 1853 les Amours du Diable (Thérésine) d’Albert Grisar ; le 11 avril 1853 le Roi des Halles (Mme Bourdillat) d'Adolphe Adam ; le 28 avril 1853 le Colin-maillard (Pélagie Bonneau) d’Aristide Hignard ; le 03 septembre 1853 la Moissonneuse d’Adolphe Vogel ; le 31 décembre 1853 Elisabeth (Marie) de Gaetano Donizetti ; le 16 décembre 1854 le Muletier de Tolède (la camarera mayor Béatrix) d’Adolphe Adam ; le 01 mars 1856 la Fanchonnette (une Marchande de fleurs) de Louis Clapisson ; le 23 mars 1856 Mam’zelle Geneviève d’Adolphe Adam ; le 26 mai 1857 les Nuits d'Espagne (Dona Clorinde) de Théophile Semet ; le 30 décembre 1857 la Demoiselle d’honneur (Dona Florinde) de Théophile Semet ; le 16 avril 1858 Don Almanzor de Renaud de Vilbac ; le 28 février 1859 la Fée Carabosse (la Comtesse Rosalinde) de Victor Massé ; le 23 mars 1860 Gil-Blas (Léonarde) de Théophile Semet ; le 19 décembre 1860 les Pêcheurs de Catane (Dame Andréa) d’Aimé Maillart ; le 22 octobre 1861 le Neveu de Gulliver de Théodore de Lajarte.
Elle y participa à la première le 23 avril 1852 de la Pie voleuse de Gioacchino Rossini [version française] ; le 18 janvier 1856 du Sourd d’Adolphe Adam ; le 23 mars 1856 de Richard Cœur de Lion (Mathurine) d’André Grétry ; le 11 mai 1859 d'Abou-Hassan (Hadoudja) de Carl Maria von Weber [version française de Nuitter et Beaumont] ; le 05 juin 1860 des Rosières (Mme Brigitte) de Louis-Ferdinand Herold. |
Opéra-Comique. – Mme Vadé-Bibre, cantatrice de province un peu trop mûre pour aspirer à tenir un rang quelconque dans un théâtre lyrique parisien, a débuté, lundi, dans le Pré-aux-Clercs, par le rôle de Marguerite. Nous serons galants envers Mme Vadé-Bibre en ne parlant ni de son extérieur, ni de sa voix. Quant à son talent de cantatrice, elle a reçu une excellente leçon de Mme Félix, qui remplissait le rôle d’Isabelle, et qui l’a parfaitement chanté. C’est Emon qui jouait le rôle de Mergy. Nous disons : jouait, car avec M. Emon il ne peut être question de chant, attendu que ce brave ténor n’a jamais eu de voix et ne peut pas filer le moindre son. Heureusement, Mme Potier et Sainte-Foy remplissaient les rôles de Nicette et Cantarelli. Pour terminer le spectacle, Mme Rossi-Caccia chantait le rôle de la Princesse de Navarre dans Jean de Paris. Donc, le public n’a pas été volé. (l’Indépendant, 25 novembre 1841)
On annonce la mort de Mme Vadé-Bibre. Cette artiste avait commencé sa carrière à l’Opéra, il y a tantôt quarante ans. Elle l’avait continuée à l’étranger et en province avec plus de succès. Après y avoir joué longtemps les fortes chanteuses, les dugazons, les premiers rôles de mélodrame, Mme Vadé aboutit à l’Opéra-National, et resta au Théâtre-Lyrique, où elle a tenu l’emploi des duègnes pendant une dizaine d’années, donnant souvent des preuves d’un talent réel. (le Ménestrel, 09 avril 1865)
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