Mme TARBY
Anne Marguerite Joséphine BENGRAF dite Cécile BENGRAF puis Mme TARBY
mezzo-soprano et professeur de musique français
(Orléans, Loiret, 16 novembre 1824* – 19 rue Durantin, Paris 18e, 25 janvier 1879*)
Fille de Georges Joseph BENGRAF (Wissembourg, Bas-Rhin, 20 avril 1801 [30 germinal an IX] – Paris 18e, 03 juin 1872*), musicien au 4e régiment d’infanterie de la Garde Royale puis professeur de musique [fils de Joseph BENGRAF (– Wissembourg, 16 août 1819), organiste], et de Jeanne Marguerite Appoline ECK (Metz, Moselle, 10 mars 1806 – Paris 18e, 16 février 1891*) [fille de Jean-Baptiste ECK (– ap. 1822), musicien], mariés à Paris ancien 7e le 14 novembre 1822*.
Sœur de Marie BENGRAF, soprano.
Epouse à Montmartre, Seine [auj. Paris 18e], le 07 mai 1850* Joseph Jules TARBY (Besançon, Doubs, 05 février 1807* – Paris 18e, 07 juillet 1876*), ex-officier.
Elle était dans les premiers dessus des Chœurs à l’Opéra en 1848 sous le nom de Bengraf 2e. Elle chanta au Grand-Théâtre de Bordeaux en 1851 (débuts en janvier) ; bien que repoussée par le public dans ses débuts, elle y chantait Jérusalem (Hélène) le 18 mars 1851 lorsqu'elle fut sifflée, devenant l'objet d'une violente dispute entre les spectateurs. Elle débuta à l'Opéra en 1856. Elle prit sa retraite en mars 1875 après 17 ans et 8 mois de service à l’Opéra. Elle chanta également comme deuxième dessus aux Concerts du Conservatoire (sociétaire le 08 décembre 1863).
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle débuta à la salle Le Peletier en 1856.
Elle y créa le 28 février 1862 la Reine de Saba (Sarahil) de Charles Gounod ; le 09 mars 1864 le Docteur Magnus (Gudule) d'Ernest Boulanger.
Elle y chanta les Huguenots (une Dame, 1860) ; Guillaume Tell (Edwige) ; le Comte Ory (Ragonde) ; les Vêpres siciliennes (Ninetta, 1864) ; le Trouvère (Inès, 1867). |
Une question de droit qui intéresse les artistes et employés de théâtre. Mlle Bengraf, aujourd’hui Mme Tarby, attachée depuis dix-huit ans au théâtre de l’Opéra, invoque le décret de 1856, qui a créé une caisse de retraite, et celui de 1866, qui ne permet pas de modifier la situation d’un artiste sans une autorisation ministérielle. Elle se présente devant le tribunal civil et prétend que le directeur de l’Opéra, M. Halanzier, est aujourd’hui lié par ces décrets ; – qu’il doit, en conséquence, lui payer ses appointements depuis le jour de la réouverture de l’Opéra, c’est-à-dire depuis juillet 1871. Me Chaix d’Est-Ange, au nom de M. Halanzier, répond que tous les engagements ont été résiliés sans réserve en 1870, à la suite du retrait de la subvention. Le tribunal a jugé que les engagements ont été rompus, par ce fait que, à cette date de 1870, la clôture a duré plus de trois mois. Par suite, la direction et les artistes ont réciproquement recouvré leur pleine et entière liberté. Au surplus, ajoute le jugement, le droit du directeur de choisir les artistes est constant. Donc, et sans porter atteinte aux droits à une pension de retraite, Mme Tarby est déboutée de sa demande. (Emile Marsy, le Rappel, 31 mai 1873)
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