Charles ROUSSELIÈRE

 

Charles Rousselière [photo Paul Berger] (Musica n° 36, septembre 1905)

 

 

Charles ROUSSOULIÈRE dit Charles ROUSSELIÈRE

 

ténor français

(Saint-Nazaire-d'Aude, Aude, 17 janvier 1875 – Joué-lès-Tours, Indre-et-Loire, 11 mai 1950*)

 

Fils d'Antoine ROUSSOULIÈRE (Bruniquel, Tarn-et-Garonne, 25 avril 1827* –), fondeur [fils naturel de Françoise ROUSSOULIÈRE (– ap. 1855), couturière], et de Jacquette ARTOZOUL (Carcassonne, Aude, 26 décembre 1833* –), couturière, mariés à Carcassonne le 23 novembre 1855*.

Epouse à Paris 9e le 16 novembre 1901* Jeanne Suzanne HUCHET dite Jeanne ROUSSELIÈRE (1878–1953), cantatrice ;  parents de Jean ROUSSELIÈRE (1902–1975), chanteur d'opérette.

 

 

Après avoir fait ses études classiques dans sa ville natale, il vint à Paris et entra au Conservatoire national de musique, où il eut pour professeurs Vergnet (chant), Girardot (opéra) et Achard (opéra-comique). En 1899, il obtint un second accessit de chant et un second prix d'opéra. Il fut aussitôt engagé à l’Opéra et débuta dans Samson et Dalila avec un succès qui le plaça d’emblée au nombre des artistes en vue et qui, ensuite, ne s’est pas démenti.

Le 26 août 1900, il a participé à la création de Prométhée (Andros) de Gabriel Fauré aux Arènes de Béziers, et le 26 avril 1906, à celle du Clown (le Clown) d'Isaac de Camondo au Nouveau-Théâtre, à Paris. Cet excellent ténor s’est également produit brillamment aux Concerts Lamoureux à Paris, notamment dans Siegfried.

Il a fait une carrière internationale qui le conduisit notamment à la Scala de Milan et au Metropolitan Opera de New York. A Monte-Carlo, il participa aux créations d'Amica (Giorgio) de Pietro Mascagni le 16 mars 1905 ; de l'Ancêtre (Tebaldo) de Camille Saint-Saëns le 24 février 1906 ; de Théodora (Andréas) de Xavier Leroux le 19 mars 1907 ; du Vieil Aigle (Tolaïk) de Raoul Gunsbourg le 13 février 1909 ; de Pénélope (Ulysse) de Gabriel Fauré le 04 mars 1913 ; de Béatrice (Lorenzo) d'André Messager le 21 mars 1914.

Il faut noter qu'avant d'entrer à l'Opéra, Rousselière se produisait principalement au café-concert. Il était à ce titre l’une des vedettes du Petit Ramponneau, établissement de Montmartre, tenu à cette époque par Théophile Pathé, frère de Charles Pathé, le directeur de la maison Pathé frères, pour qui il allait ensuite enregistrer des cylindres.

En 1901, il habitait 51 rue Rennequin à Paris 17e ; en 1902, 40 rue Condorcet à Paris 9e ; en 1934, 84 rue de Longchamp à Paris 16e. Il est décédé en 1950 à soixante-quinze ans, dans la maison de retraite "la Résidence" à Joué-lès-Tours. Il est enterré au cimetière parisien de La Chapelle (3e division).

 

=> sa discographie

 

 

 

 

Charles Rousselière

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Il y débuta le 05 octobre 1900 dans Samson et Dalila (Samson).

 

Il y chanta la Walkyrie (Siegmund, 1901) ; Aïda (Radamès, 1901) ; Faust (Faust, 01 mai 1901) ; les Barbares (Marcomir, 1901) ; Salammbô (Mathô, 1902) ; Paillasse (Canio, 1903) ; Roméo et Juliette (Roméo, 1903) ; Siegfried (Siegfried, 1904) ; le Trouvère (Manrique, 1904) ; le Freischütz (Max, 1905) ; l'Or du Rhin (Loge, 1912).

 

Il y participa à la première le 26 juin 1909 du Vieil Aigle (Tolaïk) de Raoul Gunsbourg [qu'il avait créé à Monte-Carlo le 13 février 1909].

 

Il y créa le 27 janvier 1901 Daria (Boris) de Georges Marty ; 23 octobre 1901 les Barbares (le Veilleur) de Camille Saint-Saëns.

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 04 juin 1913 en créant Julien ou la Vie du poète (Julien) de Gustave Charpentier.

 

Il y participa à la première le 20 janvier 1919 de Pénélope (Ulysse) de Gabriel Fauré.

 

Il y créa également le 01 décembre 1913 Céleste (Jacques) d'Emile Trépard.

 

 

 

 

Charles Rousselière dans Paillasse (Canio) à l'Opéra en 1904

 

 

 

Charles Rousselière dans Salammbô (Mathô) à l'Opéra en 1904

 

 

 

Charles Rousselière dans Siegfried (Siegfried) à l'Opéra en 1904

 

 

 

Charles Rousselière dans Siegfried (Siegfried) à l'Opéra en 1909

 

 

 

Il a quitté, très jeune, son pays et est allé à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) où il a commencé,  comme mécanicien, chez son père, fournisseur d’une compagnie de chemin de fer.

Doué d'une fort jolie voix, il chantait souvent dans l’atelier ; un client de son père l’ayant entendu, insista vivement pour qu’on envoyât le jeune homme au Conservatoire de Paris, où il fut reçu pour le chant (classe Vergnet), pour l’opéra-comique (classe Achard), pour l’opéra (classe Giraudet).

A sa première année de concours (1899), il a remporté un second prix d’opéra.

Sa voix de ténor, chaude, vibrante et prenante ravit tout le monde au point que le directeur de l'Opéra le réclama, mais le directeur du Conservatoire trouva qu'une année encore d'études était nécessaire, qu'il fallait que le lauréat sortit de l'Ecole comme premier prix, etc., enfin M. Théodore Dubois s'opposa à l'engagement immédiat de Rousselière à l'Opéra.

C'est en 1900 que nous avons assisté à l'Opéra au triomphe du sympathique Rousselière déjà très connu et très apprécié.

Il a chanté, avec beaucoup de succès, notamment :

A la Société des Concerts du Conservatoire : la Vision de Dante de Max d'Ollone et le Baptême de Clovis de Théodore Dubois ; aux Concerts Lamoureux : Siegfried de Richard Wagner.

Interprète préféré d'Augusta Holmès, il a chanté les œuvres de l'éminent compositeur à Tours et à Angers.

Rousselière a créé Prométhée, de Gabriel Fauré, aux Arènes de Béziers ; c'est à la suite de cette représentation que M. Camille Saint-Saëns a manifesté le désir de le voir chanter Samson et Dalila.

Engagé à l'Opéra le 7 juillet 1900, il a débuté dans Samson et Dalila, chanta également la Walkyrie, Faust, et créa dans les Barbares le rôle du veilleur.

(Annuaire des Artistes, 1902)

 

 

 

 

Charles Rousselière dans Samson et Dalila (Samson) à l'Opéra en 1904

 

 

 

Charles Rousselière dans Daria (Boris) à l'Opéra en 1905

 

 

 

Charles Rousselière dans le Freischütz (Max) à l'Opéra en 1905

 

 

 

Charles Rousselière en 1913 [photo H. Manuel]

 

 

 

Charles Rousselière dans Julien (Julien) lors de la création en 1913 [photo Brod]

 

 

 

Charles Rousselière en 1913

 

 

 

Charles Rousselière dans Céleste (Jacques) à l'Opéra-Comique, dessin de Paul Charles Delaroche, 1913

 

 

 

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Duo "Une fièvre brûlante"

extrait de l'acte II de Richard Cœur de Lion de Grétry

Charles Rousselière (Richard), Alexis Boyer (Blondel) et Piano

Disque Pour Gramophone 34023, mat. 2350F, enr. à Paris en 1903

 

 

 

"N'oublions pas les sacrifices"

extrait de la scène 1 de l'acte III des Barbares de Saint-Saëns

Charles Rousselière (le Veilleur) et Piano

Disque Pour Gramophone 2-32586, enr. en 1903

 

 

         

 

"E lucevan le stelle"

extrait de l'acte III de Tosca de Puccini

Charles Rousselière (Mario Cavaradossi) et Piano

Société d'Edition de Disques Artistiques n° 610, enr. à Paris vers 1906

 

 

    

 

Invocation à la Nature "Nature immense"

extrait de la Damnation de Faust de Berlioz

Charles Rousselière (Faust) et Orchestre

Pathé saphir 90 tours n° 4710, réédité sur 80 tours n° 39, enr. en 1907

 

 

    

 

Aubade "Vainement, ma bien-aimée"

extrait de l'acte III du Roi d'Ys de Lalo

Charles Rousselière (Mylio) et Orchestre

Pathé saphir 90 tours n° 4711, enr. en 1907

 

 

    

 

Cavatine

extrait de l'acte III de Faust de Gounod

Charles Rousselière (Faust) et Orchestre

Pathé saphir 90 tours n° 4713, réédité sur 80 tours n° 39, enr. en 1907

 

 

 

"Heure d'angoisse"

extrait de la Walkyrie de Wagner [version française]

Charles Rousselière et Orchestre

 

 

 

 

 

 

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