Mme REY-BALLA

 

Mme Rey-Balla [photo Pierre Petit]

 

 

Agnès Catherine Aménaïde BALLA dite Mme REY-BALLA

 

soprano français

(10 rue de la Pomme, Toulouse, Haute-Garonne, 18 avril 1836* – Nanterre, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 20 juin 1889*)

 

Fille de Joseph Pascal BALLA (Castres, Tarn, 20 avril 1794 –), coiffeur, et de Marie Bertrande Alexandrine SABATIER (Toulouse, 01 août 1795 –), marchande, mariés à Toulouse le 17 mars 1836*.

Sœur de Joséphine Aricie BALLA (Toulouse, 05 mai 1826* – Nanterre, 29 octobre 1890*) [mère d’Eugène Georges THIÉBAUD (Toulouse, 16 mars 1850* – Paris 7e, 21 janvier 1915*), journaliste], épouse à Nanterre le 10 février 1876 Marie Eugène Raymond Alfred, comte de MONTESQUIOU-FEZENSAC (Villebon, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 20 août 1827 – Nanterre, 11 octobre 1905*).

Epouse en 1854 Étienne REY (1832–1923), compositeur ; parents de :

1. Eugène Étienne Marie REY (Paris ancien 3e, 02 janvier 1855 – Saint-Avit-les-Guespières, Eure-et-Loir, 09 janvier 1955).

2. Paul Charles Marie REY (Lyon 3e, Rhône, 22 octobre 1857* – Paris 18e, 05 novembre 1907), représentant de commerce et artiste lyrique [épouse à Paris 9e le 16 mars 1893* Jeanne Alminie MORÉ (Carouge, Suisse, 19 août 1870 – 14 décembre 1912)].

3. Gustave REY (Toulouse, 02 septembre 1860 – Paris 9e, 08 octobre 1900), rédacteur au ministère de l’Intérieur.

4. Louis REY (Bruxelles, Belgique, 19 décembre 1861 – Saint-Maurice, Seine [auj. Val-de-Marne], 21 avril 1914), avocat.

5. Eugène REY (Bordeaux, section 1, Gironde, 06 juin 1864 –).

6. Jeanne Agnès REY (Toulouse, 03 janvier 1870 – Vernon, Eure, 04 septembre 1936) [épouse à Douvres, Angleterre, le 14 juin 1889 Henri de WEINDEL (Nanterre, 22 juin 1868 – Paris 6e, 31 octobre 1944), journaliste].

 

 

Elève de Cinti-Damoreau (chant) au Conservatoire de Paris, elle y obtint en 1853 un second prix de chant, en 1854 un second prix d’opéra et un 1er accessit d’opéra-comique, et en 1855 les premiers prix de chant et d’opéra et un second prix d’opéra-comique. Elle chanta à Marseille, puis à l'Opéra de Paris en 1861 et au Théâtre-Lyrique en 1865.

Elle est décédée en 1889 à cinquante-trois ans, en son domicile, 14 rue Rigault à Nanterre.

Elle est peut-être la mère de Louis REY-BALLA, musicien aux Concerts Colonne en 1880.

Elle ne doit pas être confondue avec la cantatrice Amélie Rey.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 09 août 1861 dans Robert le Diable (Alice).

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Elle y débuta en participant à la première le 21 avril 1865 de Macbeth (Lady Macbeth) de Giuseppe Verdi [version française de Nuitter et Beaumont].

 

 

 

 

Vendredi dernier, ont eu lieu, dans Robert le Diable, les débuts de Mme Rey-Balla et de Dulaurens : un double petit évènement précipité par l’indisposition de Mlle Sax, dont nous serons privés quelques temps encore. Mme Rey-Balla ne doit chanter à l’Opéra que pendant quelques soirées.

M. Dulaurens, que nous avions déjà applaudi au Théâtre-Lyrique, a fait des progrès comme chanteur et comme comédien […]. Quant à Mme Rey-Balla, elle nous a semblé insuffisante dans le personnage d’Alice. Le public n’a pu lui voter que des encouragements. Mme Vandenheuvel-Duprez a fait des prodiges de vocalisation dans son rôle d’Isabelle.

(le Ménestrel, 11 août 1861)

 

 

Bien peu de personnes s'imaginent qu'il soit possible de mettre en musique :

     La cigale, ayant chanté

     Tout l'été,

     Se trouva fort dépourvue

     Quand la bise fut venue...

C'est pourtant l'œuvre qu'a tentée M. Etienne Rey, le mari de madame Rey-Balla que nous avons vue, il y a sept ans environ, créer avec beaucoup de talent et d'autorité, au Théâtre-Lyrique, le rôle de lady Macbeth dans le Macbeth, de Verdi. Il nous souvient même que nous avons entendu Ismaël, de l'Opéra-Comique, chanter, après un déjeuner que la rédaction du Figaro s'était offert au Grand-Hôtel, la fable du Rat de ville et le rat des champs, musique de M. Rey, mais nous croyions alors à une fantaisie ; nous ne pensions guère que ce compositeur avait entrepris la tâche de mettre ainsi en musique les plus jolies fables de La Fontaine.

C'est pourtant le tour de force que M. Rey a accompli, et cela d'une façon si heureuse que nous croyons de notre devoir de signaler ses jolis petits tableaux de genre.

 

La pauvre madame Rey-Balla, après avoir obtenu de grands succès en Belgique, en Italie, en Espagne, en Portugal et dans nos principales villes de province, fut frappée, il y a près d'un an et demi, d'une paralysie de la langue qui la mit désormais dans l'impossibilité de parler ou de chanter.

Son mari, qui l'avait accompagnée dans ses voyages en se livrant à la composition, — il est élève de Carafa pour la composition et de Révial pour le chant ; un de ses opéras, la Gitana, a même été représenté avec succès à Bordeaux, en 1864 — se voit donc aujourd'hui dans l'obligation de se produire et de se faire connaître.

Voilà pourquoi nous lui faisons avec plaisir une petite réclame dont il est digne à tous égards.

(le Figaro, 14 mars 1874)

 

 

Hier, ont été célébrées à Nanterre les obsèques de Mme Rey-Balla, élève brillante du Conservatoire, qui fut, il y a une vingtaine d’années, une cantatrice et une tragédienne lyrique du plus haut mérite. Verdi recomposa pour elle le rôle de lady Macbeth, qu’elle créa au Théâtre-Lyrique, après son passage à l’Opéra de la rue Le Peletier.

Frappée de paralysie en pleine jeunesse, au point culminant de sa carrière et à l’étranger, Mme Rey-Balla vivait à Nanterre au milieu de ses enfants. Elle était la femme de M. Etienne Rey, qui a écrit pour elle l’opéra la Gitana, joué à Bordeaux, et qui a produit de charmantes compositions sur les Fables de La Fontaine.

(le XIXe siècle, 24 juin 1889)

 

 

 

 

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