Octave PRADELS

 

 

 

Octave Frédéric PRADELS dit Octave PRADELS

 

poète, vaudevilliste et romancier français

(Arques, Pas-de-Calais, 14 février 1842* – Parmain, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 30 avril 1930)

 

Fils d'Édouard François Joseph PRADELS (1815 –), marchand de vin, et de Célestine Philippine DUBOIS (1811 –).

Epouse 1. à Villefranche-sur-Mer, Alpes-Maritimes, le 25 octobre 1865* Angela Teresa (francisé en Angélique Thérèse) DE VILLA REY (Villefranche-sur-Mer [alors ville italienne], 17 juin 1844 – av. 1917).

Epouse 2. à Paris 19e le 31 janvier 1917* Marie Louise Augustine Pauline FRANSUROT (Saint-Pétersbourg, Russie, le 27 décembre 1851 ).

De sa liaison avec Marie-Thérèse MIRBEAU, divette, il a reconnu Edmond André PRADELS (Paris 17e, 26 juillet 1878* – mort pour la France, Fort de Vaux, Verdun, Meuse, 08 avril 1916 [acte transcrit à Paris 13e le 13 septembre 1916*]), parolier et compositeur sous le pseudonyme d'Edmond ARAMIS [épouse à Montauban, Tarn-et-Garonne, le 29 octobre 1914* Lola Jeannette Marie MARQUET (Philippeville, Constantine, Algérie française, 10 février 1881 –)].

 

 

Il débuta vers 1885 par d'amusants monologues, des contes en vers et des chansons qu'il réunit dans de nombreux recueils : Chansons. Monologues (1886) ; Pour dire entre hommes (1889) ; les Desserts gaulois (1891) ; Pour dire entre femmes (1895) ; Gaillardises (1896) ; Chansons gauloises (1900) ; la Muse gaillarde (1905). Il écrivit aussi des romans gais : les Amours de Bidoche (1888) ; la Famille Boulot (1901) ; enfin il fit jouer des vaudevilles : le Macaroni, avec Ernest Grenet-Dancourt ; Mademoiselle ma femme, avec Maurice Ordonneau. Il dirigea un moment le théâtre des Capucines.

Président de la SACEM en 1895-1898, 1900 et 1901, historiographe de Paulus, et grand voyageur, Octave Pradels a de plus à son actif quelque 800 chansons interprétées par les plus connus des artistes de café-concert entre 1870 et 1890 : Thérésa, Amiati, Bonnaire, Jules Perrin, Kam-Hill. Parmi elles, on relèvera la Marche lorraine, écrite en collaboration avec Jules Jouy. Pradels, qui a été le promoteur des "Causeries" avec audition d'artistes a donné à la Bodinière une série de "Soirées gauloises".

En 1878, il habitait à Tatinghem (Pas-de-Calais) ; en 1897, 23 rue des Martyrs à Paris 9e ; en 1905, 151 rue de Belleville à Paris 19e. Il est décédé en 1930 à quatre-vingt-huit ans.

 

 

 

livrets

 

le Marché du Faubourg-Saint-Denis, opérette en 1 acte, avec Celmar (concert de la Scala, 05 octobre 1888)

le Cabaret des amours, opérette en 1 acte, avec J. Lévy et Lanteirès (Vaudeville, 02 janvier 1889)

la Reine de Mysokitu, opérette en 1 acte, avec Celmar (concert de la Scala, 17 janvier 1889)

la Rosière, opéra-comique en 1 acte, musique de Lucien Collin (Eden-Concert, 19 octobre 1889)

le Mari de la Reine, opérette en 3 actes, avec Ernest Grenet-Dancourt, musique d'André Messager (Bouffes-Parisiens, 18 décembre 1889) => fiche technique

Mademoiselle ma femme, opérette en 3 actes, avec Maurice Ordonneau, musique de Frédéric Toulmouche (Menus-Plaisirs, 05 mai 1893)

À la pêche, opérette en 1 acte, avec Georges Moynet, musique de Georges-Auguste Fragerolle (Eden-Concert, 07 août 1894)

Bain de dames, pantomime en 1 acte, avec Pastorini, musique d'Oscar de Lagoanère (Olympia, 20 juillet 1895)

le Bain de Monsieur, opérette en 1 acte, avec Mancel, musique de Paul Lacôme (Eldorado, 12 septembre 1895)

les Deux tentations, pantomime en 2 tableaux, avec le peintre José Frappa, musique de Frédéric Toulmouche (Nouveau-Théâtre, 19 novembre 1895)

le Roi Dagobert, opéra bouffe en 3 actes, avec Léon Raboteau, musique de Marius Lambert (Bouffes-Parisiens, 20 décembre 1900)

 

mélodies

 

Chantons la vigne !, chanson, musique d'Emile Durand (1891) => partition

Gais amoureux (les), duetto, musique de Lucien Collin

Marche lorraine, marche, avec Jules Jouy, musique de Louis Ganne (1892)

Réveil (le), musique de Gustave Goublier

Si j'avais vos ailes !, valse chantée, avec Ernest Grenet-Dancourt, musique d'André Messager (vers 1890) => fiche technique

 

 

 

Mon rond de cuir, chanson satirique d'Octave Pradels

 

 

       

 

 

Mère et Patrie

chanson patriotique (par. Octave Pradels / mus. Ouvrard)

publiée dans la Bonne Chanson n° 24 d'octobre 1909

 

 

 

le Drapeau

chanson patriotique (par. Octave Pradels / mus. Ouvrard)

publiée dans l'almanach de la Bonne Chanson de 1912

 

 

 

le Livre des Mères

chanson (par. Octave Pradels / mus. A. Godefroy)

publiée dans l'almanach de la Bonne Chanson de 1912

 

 

 

 

 

 

 

 

Octave Pradels est à la fois chansonnier, auteur dramatique, conférencier, chroniqueur, romancier et conteur humoristique.

Chansonnier, il a fait une partie du répertoire de Thérésa, de Judic, d'Amiati, de Bonnaire, de Perrin, les gloires du café-concert d'autrefois.

Conférencier, il fut le promoteur des Causeries, avec auditions d'artistes, à la Bodinière où il fonda les fameuses Soirées Gauloises, dont la vogue fut si grande, et il a semé la bonne parole gauloise par toute la France et en Belgique, dans des conférences sans nombre.

Il a publié des romans et fait jouer des pièces de théâtre, mais c'est principalement comme conteur qu'il s'est rendu célèbre.

Il n'est pas de banquet parisien où ses récits humoristiques n'aient été acclamés à l'heure où les cigares sont allumés, le café versé et les esprits prêts à s'ébaudir.

Presque tous ses contes et chansons ont été publiés en volumes, parmi lesquels Pour dire entre hommes, Pour dire entre femmes, Gaillardises, Contes joyeux, Chansons folles, la Muse gaillarde, etc., et ont prouvé, par leur tirage éloquent, la faveur dont jouissent ces œuvres joyeuses.

Nous savons qu'une grande maison de phonographes va publier quelques-uns de ces récits fantaisistes que l'auteur enregistrera lui-même.

Ce serait un régal pour les salons, qui pourraient connaître ce répertoire amusant, dont la forme impeccable et le tour d'esprit original font excuser le fond gaulois.

(René de Bigorre, Phono-Gazette, 15 juin 1905)

 

 

 

 

 

 

 

M. Octave Pradels est un vétéran du succès. Soixante et quelques hivers ont neigé sur son absalonienne chevelure sans la diminuer... Professe une instinctive horreur de l'interview. Après des créations innombrables, a toujours le cerveau plein et la poche légère. Nonobstant, conserve l'humeur la plus joviale.

Pradels est le meilleur des hommes en même temps que le plus amusant (et le plus littéraire) de nos pince-sans-rire.

(la Bonne Chanson n° 07 de mai 1908)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par ci, Par là, revue d'actualité d'Ernest Grenet-Dancourt et Octave Pradels, publiée dans les Annales politiques et littéraires n°1463 du 9 juillet 1911

 

 

 

 

Y m’a r’fusé des asticots

 

monologue d’Octave Pradels

 

J’ n'avais qu'un ami sur la terre,

Badrouillot, qui f’sait mon bonheur ;

Entre nous y avait pas d’ mystère...

A nous deux nous n'avions qu'un cœur !

Eh bien ! maintenant, quoi qu'on y fasse

Ça f’ra deux cœurs sous deux tricots !

Je n' peux pus seul'ment l' voir en face :

Y m’a r’fusé des asticots !

 

C'était c' matin au pont d' Grenelle ;

D'puis quatre heur's moi, j' n'avais rien pris

C'est ma déveine habituelle...

« Pass' moi tes asticots ? » que j' dis.

Eh bien ! Mossieur (non ! c est à croire

Que j' vous débite un tas d’ ragots)

Sans raison !... sans la moindre histoire !...

Y m'a r'fusé des asticots !

 

Dir' que j’ l’aimais mieux qu' ma famille !

Y v'nait partager tous mes r'pas !

Pour femme, il aurait eu ma fille...

Heureus'ment que j' n'en avais pas !

Quand on faisait un' p'tit' ripaille

J’ soldais toujours les deux écots...

A présent qu'y meur' su' la paille !...

Y m'a r'fusé des asticots !

 

Moi, j' soutiens qu'y n'était pas d' force

Pour ferrer l'ablette et l' gardon !

Y préparait pas mal l'amorce...

Tout l’ mond' ne l' sait pas... c'est un don !

Mais dir' que j' vantais son génie

Aux amis, dans les caboulots !

Son talent ?... Oh ! la, la !... je l' nie !

Y m'a r'fusé des asticots !

 

L' soir, quand on fumait des vieill's pipes,

Jamais d’ disput's, ni d' mots taquins...

Ses princip’s… c'étaient mes princip's...

Tous deux des vrais républicains.

A présent, j' change d' politique...

J’achèt’rai pus les mêm's journaux...

J’ peux pus aimer la République :

Y m'a r'fusé des asticots !

 

Un mossieu qui fait des manières !

C'est qu'y n' vous parl' que d' ses succès,

Du Pont Royal au pont d'Asnières !...

C'est à dégoûter d'êtr' français !...

Y s' prétend né, tout près d' Gonesse

D'un négociant en calicots...

Malheur ! ça pos' pour la noblesse

Et... ça vous r'fus' des asticots !

 

(publié dans la Bonne Chanson n° 34 d'août 1910)

 

    

 

Y m'a r'fusé des asticots

Firmin Gémier du Théâtre Antoine

Disque Pour Gramophone G.C.-31359, mat. 17207u, enr. à Paris le 13 mai 1912

 

 

 

 

 

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