Marcel MOISSON
Armand Marie Marcel MOISSON dit Marcel MOISSON
peintre décorateur français
(55 Grande rue, Champigny-sur-Marne, Seine [auj. Val-de-Marne], 08 octobre 1865* – Calais, Pas-de-Calais, 29 octobre 1931)
Fils de Jean MOISSON (Jours-lès-Baigneux, Côte-d'Or, 27 mai 1825 –), domestique puis herboriste, et de Marie Charlotte Thérèse PROD’HOMME (Alençon, Orne, 15 octobre 1831 –), femme de chambre puis épicière, mariés à Paris ancien 2e le 21 août 1851*.
Epouse 1. Jeanne Marie RONSIN, sœur d’Eugène RONSIN, décorateur, et petite-fille d’Auguste Alfred RUBÉ, décorateur. Parents de Jean MOISSON (Paris 10e, 06 janvier 1893* –).
Epouse 2. à Calais le 04 mars 1924 Julie Élise Louise PERNÉ.
Entré, dès l'âge de treize ans, dans l'atelier du décorateur Rubé, Marcel Moisson devint l'associé de son maître et grand-père par alliance, et conquit rapidement une grande notoriété comme artiste. Après la mort de Rubé en 1899, il dirigea 9 cité Bertrand à Paris 11e, un important atelier de décors de théâtre et fut fournisseur de l'Opéra, l’Opéra-Comique, la Comédie-Française et l'Odéon ; il travailla également pour les Variétés, la Porte-Saint-Martin, le Palais-Royal, les Folies-Dramatiques, l'Athénée, etc.
En dehors des œuvres qu'il a exposées aux Salons annuels, il convient de citer, parmi ses productions pour le théâtre, dont le nombre est considérable, les décors suivants : pour les Variétés : Venise la nuit, qui fit sensation par sa vérité et sa grande difficulté d'installation ; le Carnet du Diable ; l’Œil crevé ; le Pompier de service ; pour l'Opéra-Comique : Sapho ; Don Juan ; Cendrillon ; Cavalleria rusticana ; Guernica ; la Vivandière ; Orphée ; le Chevalier Jean ; Ninon de Lenclos ; Paul et Virginie ; Fervaal ; le Chevalier d'Harmental ; Werther ; le Rêve ; Manon ; Phryné ; Philémon et Baucis ; pour la Comédie-Française : les Catacombes de Rome, dans la Martyre ; les Ruines, dans Struensee (effet de clair de lune) ; Par le glaive ; le Flibustier ; Frédégonde ; l’Arrivée à Chypre, admirable effet de soleil couchant après l'orage et le Jardin d'Othello, avec ses palais, effet de plein soleil éblouissant, pour l’Othello, de M. J. Aicard ; pour l'Odéon : le Roman d'un jeune homme pauvre ; l'Arlésienne ; les Jacobites ; Macbeth ; le Fils de Japhet ; la Reine Fiammette ; pour l'Athénée-Comique : Paris-sur-scène ; Gentil crampon ; Cocher, rue Boudreau ! ; Madame Putiphar, pièce dans laquelle furent très remarqués les décors du Désert et du Nil dans sa vallée (effets de clair de lune) ; pour la Comédie-Parisienne : l'Amour mouillé ; Mademoiselle Eve ; pour les Folies-Dramatiques : la Cocarde tricolore (vue d'Alger) ; Rivoli ; la Fille de Paillasse ; pour l’Olympia : Barbe-Bleue, etc.
Marcel Moisson a exécuté aussi des travaux de décoration en province, notamment au théâtre d’Elbeuf et a collaboré à l'immense plafond de l'Hôtel des Ducs de Bourgogne, à Dijon. Il a aussi décoré de nombreux palais et hôtels particuliers en France et à l'étranger.
Il fut un des membres les plus actifs du Congrès international de l'Art théâtral à l'Exposition de 1900 où il obtint une médaille d'argent.
Il est l'inventeur d'un produit qui supprime les désagréments de l'ignifuge ainsi que l'usure de la toile. La toile est rendue ininflammable avec Le Véto, procédé breveté s.g.d.g. accepté par le laboratoire municipal.
En 1893, il habitait 208 rue Lafayette à Paris 10e ; en 1900, 6 rue des Ecluses-Saint-Martin à Paris 10e. Il est décédé en 1931 à soixante-six ans.
Cet excellent artiste exécute, pour l'Exposition universelle de 1900, un projet gigantesque qui occupera un emplacement de plusieurs milliers de mètres carrés dans le Palais de la Mer. Combinant les effets de son art avec ceux de la lumière électrique, il doit faire assister le public à une Eruption du Vésuve, engloutissant, sous la lave et le soufre, Herculanum et Pompéi. Aussitôt après, on verrait la ville de Naples, calme, avec ses barques et ses gondoles évoluant sur la mer lumineuse. (Curinier, Dictionnaire des Contemporains)
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