Maurice LÉNA

 

 

 

Maurice Léon LÉNA dit Maurice LÉNA

 

librettiste français

(rue Saint-Antoine, Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire, 24 décembre 1859* – Nice, Alpes-Maritimes, 31 mars 1928*)

 

Fils d'Antoine Jean Baptiste LÉNA (1817 –), négociant, et de Jeanne Eugénie MARTIN.

Epouse (puis divorce) Marie CHALENTON.

 

Il est décédé en 1928 à soixante-huit ans, domicilié 11 rue des Marronniers à Paris 16e.

 

 

 

livrets

 

le Jongleur de Notre-Dame, miracle en 3 actes, musique de Jules Massenet (Monte-Carlo, 18 février 1902 ; Opéra-Comique, 10 mai 1904) => fiche technique

les Jumeaux de Bergame, opéra-comique en 2 actes, musique d'Emile Jaques-Dalcroze (Monnaie de Bruxelles, 30 mars 1908)

la Farce du cuvier, opéra bouffe en 2 actes, musique de Gabriel Dupont (Monnaie de Bruxelles, 21 mars 1912)

Suite parnassienne, fresque musicale en 4 parties, musique de Jules Massenet (1913) => partition

la Damnation de Blanchefleur, miracle en 2 actes, musique d'Henry Février (Monte-Carlo, 08 mars 1920)

Dans l'Ombre de la Cathédrale, drame lyrique en 3 actes, avec Henry Ferrare, musique de Georges Hüe (Opéra-Comique, 07 décembre 1921) => fiche technique

Nerto, drame lyrique en 4 actes, musique de Charles-Marie Widor (Opéra, 23 octobre 1924)

Tristan et Isolde, opéra allemand en 3 actes, version française avec Jean Chantavoine, musique de Richard Wagner (Opéra-Comique, 26 mai 1925)

Naïla, conte lyrique en 3 actes, musique de Philippe Gaubert (Opéra, 06 avril 1927)

le Chevalier au Barizel, musique de Charles Pons

 

mélodies

 

Five little songs, recueil de 5 mélodies en anglais, traduites par Maurice Léna, musique de Reynaldo Hahn (1915) [1. la Balançoire ; 2. Nuits de grand vent ; 3. Mon petit bateau ; 4. les Etoiles ; 5. Un bon petit garçon]

Fourvières, musique de Jules Massenet (1893)

Venezia, recueil de 6 mélodies en dialecte vénitien, traduites par Maurice Léna, musique de Reynaldo Hahn (1901) [1. Sopra l'acqua indormenzada... ; 2. la Barcheta ; 3. l'Avertimento ; 4. la Biondina in Gondoleta ; 5. Che peca ! ; 6. la Primavera]

 

 

 

 

Maurice Léna, qui est un érudit, un chercheur, a adapté cette légende de nos vieux conteurs ; il s'en est inspiré avec un rare bonheur et a soumis à Massenet un livret charmant.

L'histoire de cette collaboration avec Massenet vaut la peine d'être contée.

Massenet, on le comprend de reste, est assailli de manuscrits. Il n'est personne qui ne désire collaborer avec lui : le prestige de son nom est une garantie de succès. Or, Massenet ne lit jamais ou presque jamais ces envois d'inconnus. Un beau jour qu'il partait pour la campagne, il descendit de chez lui au moment où le facteur se présentait. La concierge était absente. Comment faire pour ne pas accepter un envoi recommandé ? Massenet signa ; le facteur lui remit alors un manuscrit. C'était le livret du Jongleur. Ne sachant que faire dans le train, Massenet lut l'œuvre de l'inconnu, la trouva à son goût, et télégraphia à l'auteur dont il trouva l'adresse sur la première page du manuscrit. L'auteur, un professeur attaché à l'Université, vint, très timide et très flatté, trouver le Maître. Massenet demanda quelques légères corrections au livret qu'il trouvait tout à fait ravissant. Le musicien et le futur auteur s'entendirent. Et de leur entretien qui dura plus d'une heure résulta une offre de collaboration en bonne et due forme.

Voilà un librettiste qui doit quelque reconnaissance à la concierge de Massenet ; car enfin, si la concierge fût restée dans sa loge, le manuscrit aurait été remis plus tard à Massenet et serait allé rejoindre la fosse commune des ouvrages indifférents et anonymes. Et c'eût été dommage, car le livret du Jongleur méritait en tous points l'honneur d'être mis en musique par Massenet.

(Louis Schneider, Massenet, 1908)

 

 

 

 

 

Maurice Lena vient de mourir à Nice, à l'âge de 68 ans. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, il fut pendant près de trente ans professeur de rhétorique et de rhétorique supérieure. Il abandonna, il y a dix-huit ans, la carrière universitaire pour le théâtre lyrique. On lui doit le poème très remarquable du Jongleur de Notre-Dame, mis en musique par Massenet, ainsi que ceux de Nerto, avec la musique de Ch. Widor, de la Farce du cuvier, avec la musique de Gabriel Dupont, de l'Ombre de la cathédrale, avec M. Georges Hüe, de Naïla, avec M. Philippe Gaubert, de la Damnation de Blanche-Fleur, avec la musique de M. H. Février, du Chevalier au Barizel, avec la musique de M. Charles Pons.
Lyrica s'associe à la douleur de tous ceux qui connurent ce parfait écrivain et cet homme de cœur.

(Lyrica, avril 1928)

 

 

 

 

 

 

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