René-Antoine FOURNETS

 

René-Antoine Fournets en 1905

 

 

Antoine FOURNETS dit René-Antoine FOURNETS

 

basse française

(Pau, Pyrénées-Atlantiques, 02 décembre 1858* – 3 place Georges Clemenceau, Pau, 04 novembre 1926*)

 

Fils de Jean FOURNETS ( av. 1890) et de Marianne DUTROUILH ( av. 1890).

Epouse à Paris 6e le 04 octobre 1890* Marie Alexandrine Ernestine VERNAUD dite Marie FOURNETS-VERNAUD (Paris ancien 2e, 27 octobre 1859* – Paris 8e, 31 mars 1939*), peintre, fille de Gaspard Frédéric Jules VERNAUD ( ap. 1890), entrepreneur de travaux publics, et de Pierrette PLISSARD ( ap. 1890), propriétaire.

 

 

Elève au Conservatoire d'Ernest Boulanger et de Louis Henri Obin, il y obtint les premiers accessits de chant et d'opéra en 1882, les seconds prix de chant et d'opéra en 1883, et en sortit en 1884 avec les deux premiers prix. Engagé aussitôt à l'Opéra-Comique, il débute à ce théâtre dans le rôle de frère Laurent de Roméo et Juliette, et prend bientôt possession, dans le répertoire, de l'emploi de basse chantante, tout en faisant diverses créations dans : le Chevalier Jean, Maître Ambros, le Roi d'Ys, Egmont, Enguerrande, Dimitri. De l'Opéra-Comique il passe à l'Opéra, où il débute, en 1892, dans Méphistophélès de Faust, et se montre ensuite dans les principales œuvres, et crée divers rôles dans : Samson et Dalila, Frédégonde, Hellé, Briséis, Lancelot, etc. En 1901, Fournets quitta l'Opéra et il continua sa carrière en province et à l'étranger, tout en s'adonnant à l'enseignement. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 24 mai 1924.

En 1890 il habitait 18 rue Daunou à Paris 2e ; en 1897, 58 rue La Rochefoucauld à Paris 9e ; en 1924, 18 rue La Bruyère à Paris 9e. Il est décédé en 1926 à soixante-sept ans, domicilié à Pau. Il est enterré au cimetière de Pau.

 

=> sa discographie

 

 

 

René-Antoine Fournets

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 05 décembre 1884 dans Roméo et Juliette (Frère Laurent) de Charles Gounod.

 

Il y créa le 11 mars 1885 le Chevalier Jean (l'empereur Frédéric Barberousse) de Victorin Joncières ; le 06 mai 1886 Maître Ambros (Anton) de Charles-Marie Widor ; le 06 décembre 1886 Egmont (le Duc d'Albe) de Gaston Salvayre ; le 07 mai 1888 le Roi d'Ys (saint Corentin) d'Edouard Lalo ; le 05 février 1890 Dimitri (le pope) de Victorin Joncières ; le 09 mai 1892 Enguerrande (le bûcheron) d'Auguste Chapuis.

 

Il y participa à la première le 09 juin 1892 des Troyens à Carthage (1er soldat) d'Hector Berlioz.

 

Il y chanta l'Etoile du Nord (Gritzenko, décembre 1884) ; Roméo et Juliette (Pâris, 1887) ; le Barbier de Séville (Basile) de Paisiello (27 juin 1889) ; Mireille (Maître Ramon, 29 novembre 1889) ; et à partir de 1900 : la Dame blanche (Gaveston) ; la Flûte enchantée (Sarastro) ; Joseph (un officier) ; le Pardon de Ploërmel (un braconnier) ; Philémon et Baucis (Vulcain) ; le Barbier de Séville (Basile) de Rossini ; Lakmé (Nilakantha) ; Mignon (Lothario).

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Il y débuta le 10 octobre 1892 dans Faust (Méphistophélès).

 

Il y créa le 18 décembre 1895 Frédégonde (Prétextat) d'Ernest Guiraud et Camille Saint-Saëns ; le 24 avril 1896 Hellé (Roger) d'Alphonse Duvernoy ; le 04 mai 1899 Briséis (Strakoklès) d'Emmanuel Chabrier ; le 07 février 1900 Lancelot (Alain de Dinan) de Victorin Joncières.

 

Il y participa à la première le 23 novembre 1892 de Samson et Dalila (Abimélech) de Camille Saint-Saëns ; le 06 mai 1893 de l'Or du Rhin (Wotan et Donner) de Richard Wagner [version française d'Alfred Ernst] ; le 21 février 1897, de la Damnation de Faust (Méphistophélès) d'Hector Berlioz.

 

Il y chanta Roméo et Juliette (Capulet, 1892) ; le Cid (don Gormas, 1893) ; les Huguenots (Saint-Bris, 1893) ; la Walkyrie (Wotan, 1893) ; Sigurd (le Grand-Prêtre, 1893) ; Don Juan (Leporello, 1897) ; le Prophète (Oberthal, 1898) ; Tannhäuser (Landgrave, 1899) ; Lohengrin (le Roi, 1899).

 

 

 

 

René-Antoine Fournets

 

 

 

Opéra-Comique : reprise de Roméo et Juliette.

Le débutant Fournets (frère Laurent), lauréat des derniers concours du Conservatoire, est quelque peu maladroit comme comédien, mais il possède une bonne voix et une bonne méthode.

(Emile Desbeaux, la Petite Presse, 09 décembre 1884)

 

 

Mercredi dernier a été célébré, en l'église Saint-Germain-des-Prés, le mariage de M. Fournets, de l'Opéra-Comique, avec Mlle Vernaud, artiste peintre. M. Fournets avait pour témoins MM. Ambroise Thomas, directeur du Conservatoire, et Paravey, directeur de l'Opéra-Comique. Tous les artistes de ce théâtre assistaient à la cérémonie, heureux de donner à leur camarade, en cette circonstance, un témoignage de leur sympathie. On remarquait également dans l'assistance un grand nombre d'artistes de tous les théâtres. Pendant l'office, MM. Delmas et Clément, de l'Opéra-Comique, ont chanté plusieurs morceaux religieux.

(le Ménestrel, dimanche 12 octobre 1890)

 

 

Quel est le Parisien avant quelque habitude de l'Opéra qui ne le connaisse et qui n'entende encore résonner à ses oreilles les accents du plus merveilleux des Méphistophélès ?

C'est par ce rôle, en effet, que René Fournets débuta à l'Opéra un beau soir d'octobre 92.

Très brun, le front découvert avec, dans les yeux, des prunelles d'une douceur infinie et qui ont la profondeur d'une nuit d'été sur la côte italienne, le visage affable reflétant la cordialité de l'homme, les épaules le plus souvent couvertes d'un châle, gai, spirituel, très instruit, René Fournets qui compte aujourd'hui trente-neuf ans, est né à Pau.

Servi par un merveilleux organe, il s'éprit de bonne heure de musique et fut l'élève de Boulanger et d'Obin. En 1884 il enlevait de haute main au Conservatoire deux premiers prix : le 1er prix de chant et le 1er prix d'opéra.

Il fut alors engagé à l'Opéra-Comique et fit de brillants débuts dans le rôle de frère Laurent dans « Roméo ». Il chanta tout le répertoire de basse avec un succès chaque jour grandissant.

Ses créations furent nombreuses : le « Roi d'Ys », « Enguerrande », « Dimitri », le « Chevalier Jean » n'ont point été étrangers à sa renommée, et, lorsqu'en 1892 il passa définitivement à l'Opéra, il put chanter aux applaudissements des habitués tout le répertoire.

Enfin on se rappelle que c'est lui qui créa Samson et Dalila où de nouveaux lauriers vinrent s'ajouter à ceux déjà conquis.

Très aimé de ses camarades et de ses rivaux, pas poseur pour un brin, pour le charme de son commerce et la sûreté de ses relations, obligeant et serviable, le très grand artiste dont je viens d'esquisser la silhouette est une des personnalités les plus sympathiques à tous dans le monde parisien.

Signes particuliers : Bien que très méphistophélique en scène, travaille à sauver ses semblables dans la vie réelle. A de ce chef la boutonnière ornée d'une médaille de sauvetage bien méritée.

A épousé Mlle Vernaud dont le talent de peintre est bien connu et dont les conférences sur le costume et l'habitation à l'Association Polytechnique ont eu tant de succès.

(Ernest Jungle, Profils parisiens, 1898)

 

 

Il est issu d'une vieille famille béarnaise dont quelques membres ont appartenu au Parlement de Navarre. Ses goûts artistiques et sa voix tant vantée par ses compatriotes le décidèrent à venir tenter fortune à Paris.

Au mois d'octobre 1880 il se présenta au Conservatoire et fut reçu premier des dix-sept admis sur plus de 150 concurrents.

Il fut l'élève de Boulanger pour le chant et d'Obin pour la déclamation lyrique : il remporta, quatre ans plus tard, le premier prix de chant et le premier prix d'opéra. Au cours de son stage au Conservatoire, il eut l'honneur de chanter avec le baryton Faure aux Concerts Pasdeloup.

En décembre 1884, il débuta à l'Opéra-Comique dans Frère Laurent de Roméo et Juliette, puis dans Gritzenko de l'Etoile du Nord en compagnie de Mme Isaac et de Maurel, puis chanta tout le répertoire de ce théâtre où il créa des rôles dans : le Chevalier Jean, Maître Ambros, le Roi d'Ys, Egmont, Enguerrande, Dimitri, etc.

Au mois d'octobre 1892, il débuta à l'Opéra dans Méphistophélès de Faust, il y a chanté tout le répertoire ancien et moderne ; il a fait partie des créations de Samson et Dalila, Frédégonde, Hellé, Lancelot du Lac, etc.

Entre temps, l'excellent artiste s'est fait entendre aux Concerts Colonne et Lamoureux dans Manfred de Schumann ; les Ruines d'Athènes et la Neuvième Symphonie de Beethoven ; l'Or du Rhin et Parsifal de Wagner ; l'Enfance du Christ, Roméo et Juliette et la Damnation de Faust de Berlioz. L'interprétation de cette dernière œuvre a été l'objet d'un des plus grand succès de sa carrière.

Fournets a également prêté son concours aux Concerts classiques des grandes villes de province et de la Belgique, il a fait aussi plusieurs saisons à Monte-Carlo.

Le vaillant artiste est officier de l'Instruction publique et décoré d'une médaille de sauvetage.

(Annuaire des Artistes, 1902)

 

 

 

 

Marie Fournets-Vernaud, peintre, épouse de René-Antoine Fournets

 

 

 

Issu d'une très ancienne famille du Béarn, il commença, dans sa ville natale, des études classiques que des revers de fortune l'obligèrent à abandonner. Poussé par une véritable vocation artistique et doué dès l'enfance d'une voix superbe, il se présenta comme élève au Conservatoire de Paris et fut reçu, le premier sur 17 élèves admis et 163 concurrents, à l'unanimité du jury.

Après avoir suivi les classes d'Obin pour la déclamation lyrique et de M. Boulanger pour le chant, M. René Fournets sortit du Conservatoire avec deux premiers prix d'opéra et de chant (1884). Il s'était déjà brillamment produit aux Concerts Pasdeloup, à côté du célèbre baryton Faure.

Le jeune artiste débuta avec éclat dans les rôles du Frère Laurent (Roméo et Juliette) à l'Opéra-Comique et de Gritzenko (l’Etoile du Nord, décembre 1884). M. Fournets chanta ensuite tout le répertoire de basse sur cette scène lyrique et y fit de superbes créations, telles que celles de l'empereur Frédéric Barberousse du Chevalier Jean, d'Anton de Maître Ambros, de Saint Corentin du Roi d'Ys, du duc d'Albe d'Egmont, du bûcheron d'Enguerrande, et du pope de Dimitri.

Engagé ensuite à l'Opéra comme chef d'emploi, au mois de décembre 1892, cet excellent artiste y fit de remarquables débuts dans le rôle de Méphistophélès de Faust. Depuis cette époque, il n'a cessé d'interpréter, avec une maîtrise peu commune, les œuvres du répertoire et sa réputation d'artiste et de chanteur s'est accrue de pair avec son beau talent. Parmi les créations, à l'Opéra, de M. Fournets, il convient de mentionner : ses rôles dans Samson et Dalila, Frédégonde, Hellé, etc.

M. Fournets s'est aussi fait entendre aux concerts Pasdeloup, Colonne, Lamoureux, de l'Opéra et du Conservatoire de Paris, aux concerts classiques de Liège, de Marseille, d'Angers et de Nantes et y a chanté notamment : le Paradis et la Péri, de Schumann ; la Nuit de Valpurgis, de Mendelssohn ; Manfred, les Symphonies de Beethoven, les principaux fragments de tous les ouvrages de Wagner et surtout la Damnation de Faust. Dans ces villes diverses, ainsi qu'à Monte-Carlo, où il s'est rendu plusieurs fois, le jeu tragique et la belle voix de basse de cet artiste ont soulevé les acclamations du public.

M. Fournets a fondé, en 1894, une maison hospitalière destinée à recueillir les jeunes artistes dépourvus de ressource. Décoré de la médaille de sauvetage, en 1879, pour acte de dévouement, il est officier d'Académie depuis 1889.

Sa femme, Mme Fournets-Vernaud, est la fille de M. Vernaud, ancien entrepreneur de travaux publics de la ville, qui fut le collaborateur de Viollet-Leduc exécuta de nombreux monuments, tels que la Banque de France, la Bibliothèque Nationale, les théâtres des Nations et du Châtelet et releva la colonne Vendôme, après les évènements de la Commune.

Mlle Marie Vernaud apprit la peinture sous la direction de Diogène Maillard et exposa, pour la première fois, au Salon des Champs-Elysées, en 1885, une composition historique, intitulée : le Chouan.

Vinrent ensuite : Enfant et Chien (1888) ; Frédégonde et Clotaire (1889) ; l'Enfant aux Cerises (1892) ; Distraction à l'Église (1893), toile très bien venue ; Petit homme (1894) ; Tête d'esclave révoltée (1895) ; Faune et Bacchante (1898), tableau de grande dimension, qui révèle chez cette artiste de réelles qualités de dessin et de coloris.

Il convient de mentionner aussi de Mme Fournets-Vernaud, toute une série de portraits, notamment ceux de Mmes Conta, docteur en médecine ; Deschamps-Jehin, de l'Opéra ; Fanny Thomas, critique du Musical Courrier, de New York, etc.

(C.-E. Curinier, Dictionnaire National des Contemporains)

 

 

 

 

René-Antoine Fournets dans Mignon (Lothario)

 

 

 

 

 

 

 

 

Sérénade

extrait de l'acte IV de Faust de Gounod

René-Antoine Fournets (Méphistophélès) et Piano

Pathé cylindre 3541, enr. 1902/1903

 

 

 

Couplets du Toréador

extrait de l'acte II de Carmen de Bizet

René-Antoine Fournets (Escamillo) et Piano

Pathé cylindre n° 3565, enr. en 1902/1903

 

 

    

 

Pauvres fous !

(Tagliafico)

René Antoine Fournets et Orchestre

Homophone 8390, enr. vers 1902

 

 

 

 

 

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