Eugénie FIOCRE
Mademoiselle Fiocre, plâtre patiné de Jean-Baptiste Carpeaux (Musée de Dijon, don de Mme Carpeaux, 1933 ; le modèle original [Salon de 1870] se trouve au Musée d'Orsay) [photo ALF, 2018]
Eugénie FIOCRE
danseuse française
(10 rue Neuve Saint-Jean, Paris ancien 5e, 02 juillet 1845* – Paris 17e, 06 juin 1908*)
Fille de Louis FIOCRE (Pardines, Puy-de-Dôme, 15 avril 1807 – Paris ancien 8e, 04 octobre 1850), marchand tailleur, et de Sophie Eugénie GARÇONNET (Paris ancien 3e, 06 avril 1818 – ap. 1888), culottière, mariés à Paris ancien 2e le 17 août 1837*.
Sœur de Louise FIOCRE, danseuse [épouse Édouard Adolphe COLIN, ténor].
Epouse à Paris 17e le 07 novembre 1888* Philippe Stanislas François Marie LE COMPASSEUR DE CRÉQUI-MONTFORT, 5e marquis de COURTIVRON (Besançon, Doubs, 11 octobre 1844 – Boulogne-sur-Seine [auj. Boulogne-Billancourt], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 01 mai 1906), rentier ; parents d’Henri LE COMPASSEUR DE CRÉQUI-MONTFORT, 6e marquis de COURTIVRON (Sainte-Adresse, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 27 septembre 1877* – Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, 04 avril 1966), explorateur.
Première danseuse à l’Opéra de Paris de 1864 à 1875, elle y créa le 11 juillet 1864 Néméa ou l’Amour vengé (l’Amour) de Léon Minkus ; le 28 décembre 1865 le Roi d’Yvetot de Théodore Labarre ; le 12 novembre 1866 la Source (Nouredda) de Léon Minkus et Léo Delibes ; le 09 mars 1868 Hamlet d’Ambroise Thomas ; le 25 mai 1870 Coppélia (Frantz) de Léo Delibes ; le 05 mars 1873 Gretna-Green (Williams) d’Ernest Guiraud. Elle y participa à la première le 03 mars 1869 de Faust (Phryné) de Charles Gounod. Elle joua le rôle muet de Fenella dans la Muette de Portici (1866), et dansa notamment dans Pierre de Médicis ; le Dieu et la Bayadère (Fatmé) ; les Huguenots (1868 ; 500e le 24 avril 1872) ; la Juive (1875). Remarquée par Degas, elle posa comme modèle.
En 1888, elle habitait 62 boulevard de Courcelles à Paris 17e où elle est décédée en 1908 à soixante-deux ans. Elle est enterrée au cimetière de Passy (1re division).
Eugénie Fiocre
[les danseuses de l'Opéra] Un AMOUR d'enfant qui n'a pas de goût du tout pour la pâte de Regnaud, ainsi qu'on a voulu l'insinuer (1.500 francs d'appointements... seulement !). Petite réputation deviendra grande. (L. Félix Savard, la Causerie, 01 septembre 1861)
Louise Fiocre. Une jolie tête. Une grande assurance de soi-même, voilà ce qui distingue Louise d’Eugénie. Louise a été perdue par l’embonpoint ; elle se figure cependant que son talent s’est augmenté en proportion de ses charmes. Comme caractère, un filet de vinaigre, dit-on.
Eugénie Fiocre. Pas jolie, un nez pour lequel elle a été obligé de faire fabriquer un parapluie. Comme danseuse, un talent ordinaire. Comme statue, une pureté de formes à faire rêver un sculpteur. Fait marcher tout le monde à l’Opéra. On croirait que M. Perrin règne et que Fiocre gouverne.
(Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Opéra, 1866)
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Eugénie Fiocre