Marie DELORN
Marie Delorn dans Carmen (Carmen) [BNF]
Marie Thérèse Clémentine LORGNET dite Marie DELORN
mezzo-soprano français
(rue du Parc, Vichy, Allier, 28 janvier 1861* – Paris 9e, 18 février 1940*)
Fille de Louis Henri LORGNET (Édimbourg, Ecosse, 1832 – Paris 9e, 17 septembre 1900), marchand papetier à Paris, et de Marie Clémentine WASMER (Paris ancien 2e, 04 janvier 1840 – Paris 9e, 03 avril 1922), mariés à Paris ancien 3e le 15 novembre 1859.
Epouse à Paris 9e le 22 octobre 1894* Henri CARRÉ (1848–1925), chef des chœurs.
Elle fut élève de Mme Edouard Colonne (Eugénie Elise Vergin, soprano de l’Opéra). Après avoir chanté avec succès aux concerts Colonne, elle fut engagée à l'Opéra-Comique où elle a tenu avec autorité beaucoup de rôles du répertoire, notamment dans Carmen, Manon, Lakmé, Mireille, où elle chante tantôt le berger, tantôt Clémence. A l'improviste, elle a rempli le rôle de Lola, de Cavalleria rusticana. Elle s’est fait très vivement remarquer dans ses créations, dont le rôle de Marie du Vaisseau fantôme. Cette artiste de valeur a épousé Henri Carré, le distingué chef des chœurs de l'Opéra-Comique. Elle fut également professeur de chant.
En 1894, elle habitait 6 rue Joubert à Paris 9e. Elle est décédée en 1940 à soixante-dix-neuf ans, en son domicile, 31 rue de Bellefond à Paris 9e.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 16 novembre 1891 dans Carmen (Mercédès).
Elle y créa le 24 mars 1893 Kassya (Nidda) de Léo Delibes ; le 24 mai 1899 Cendrillon (un Esprit) de Jules Massenet ; le 02 février 1900 Louise (Gertrude ; 100e le 22 février 1901) de Gustave Charpentier.
Elle y participa aux premières : le 17 mai 1897 du Vaisseau fantôme (Marie) de Richard Wagner [version française de Charles Nuitter] ; le 10 mai 1898 de Fervaal (Moussah) de Vincent d'Indy ; le 18 juin 1900 d'Iphigénie en Tauride (une Femme grecque) de Gluck.
Elle y chanta Cavalleria rusticana (Lola) ; Cendrillon (Dorothée) ; Falstaff (Meg) ; le Flibustier (Marie-Anne) ; la Flûte enchantée (une dame) ; Hansel et Gretel (Fée Grignotte) ; l'Irato (Nérina) ; le Juif polonais (Catherine) ; Joseph (une jeune fille) ; Lakmé (Mallika) ; le Maçon ; Manon (Rosette) ; Mireille (Clémence ; Andreloun) ; le Pardon de Ploërmel ; Pelléas et Mélisande (Geneviève) ; le Rêve (un enfant de chœur) ; le Roi l'a dit (de la Bleuette) ; le Sourd ; la Traviata (Bohémienne) ; les Troyens. |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Au cours d'un Gala, le 11 novembre 1900, elle chanta la première de Carmen (Mercédès) de Georges Bizet (2e acte seul). |
Une brillante réunion a eu lieu vendredi dernier, chez Mme Colonne [Eugénie Elise Vergin, soprano de l’Opéra], pour l'audition de ses élèves, dont plusieurs déjà sont de véritables artistes. On a particulièrement applaudi le joli soprano de Mlle Bellier, dans l'air de la Création, d'Haydn ; Mme Bardac, fine diseuse, qui a détaillé avec esprit la Berceuse, de Guiraud, et l'Eternelle Chanson, de Paladilhe. La belle voix de mezzo de Mlle Marie Delorn a fait merveille dans l'air de la Statue, de Reyer, et la Chanson sarrasine du Chevalier Jean, de Joncières. Très applaudi également, M. Esdouhard, dans l'Elégie, de Massenet, et la ballade de la Coupe du roi de Thulé, du marquis d'Ivry, etc. A la fin du concert, Mme Colonne, vivement sollicitée par tout l'auditoire, a chanté les Griffes d'or, la dernière composition de Mlle Augusta Holmès, qui lui est dédiée et qu'on lui a fait bisser d'acclamation. (Nicolet, le Gaulois, 04 juin 1889)
Hier a eu lieu, à l'église de la Trinité, le mariage de M. Henri Carré, chef des chœurs de l'Opéra-Comique, avec Mlle Marie Delorn, artiste au même théâtre. Outre les amis personnels des deux familles, on remarquait dans la très nombreuse assistance : l'administration ; les artistes de la scène, de la danse et des chœurs de l'Opéra-Comique ; Mlle Sybil Sanderson, Mlle Auguez, MM. Bruneau, Maréchal, Flégier, etc. MM. Fugère et Mouliérat se sont fait entendre, le premier dans le Pater noster de Niedermeyer ; le second, dans le Panis Angelicus de César Franck, et les deux dans le duo O salutaris de Gounod. A l'Offertoire, la Méditation de Thaïs, de Massenet, a été exécutée par M. Pennequin, violon solo, et M. Lundein, harpiste, tous deux de l'orchestre du théâtre. Le Laudate final a été chanté par la maîtrise de l'église, dirigée par M. Bouichère, et les artistes des chœurs de l'Opéra-Comique, qui avaient voulu donner cette marque de sympathie à leur chef. Le mariage civil avait été célébré, lundi dernier, à la mairie du neuvième arrondissement. Les témoins du futur étaient MM. Léon Carvalho, directeur, et Jules Danbé, chef d'orchestre de l'Opéra-Comique ; ceux de la future MM. Vallon et le docteur Sales-Bernard. (le Figaro, 26 octobre 1894)
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