Henri CARRÉ
Nicolas Marie Henry CARRÉ dit Henri CARRÉ
musicien français
(Reims, Marne, 03 septembre 1848* – Paris 9e, 12 janvier 1925*)
Fils de Gilles Auguste CARRÉ (Sedan, Ardennes, 05 mai 1816* – Reims, 22 juillet 1870), professeur de piano, et de Marie Françoise Aline BÉGLOT (Reims, 09 mars 1829 – ap. 1894), mariés à Reims le 24 novembre 1847*.
[Gilles Auguste CARRÉ est le fils de Lambert CARRÉ (Sedan, 24 mai 1793 – Reims, 18 septembre 1846), marchand et maître de chapelle de l'église métropolitaine de Reims, et de Marie Nicole WATRIN (Iges, Ardennes, 11 avril 1787 – Reims, 02 octobre 1859), mariés à Sedan le 02 décembre 1812. Lambert CARRÉ est le fils de Nicolas Joseph CARRÉ (Sedan, vers 1766 – Sedan, 24 février 1832), maître de danse, et de Marie Magdeleine MICHEL (Sedan, vers 1772 – Sedan, 31 juillet 1829), mariés en 1792].
Epouse à Paris 9e le 22 octobre 1894* Marie DELORN (1861–1940), cantatrice.
Son père, professeur de musique très estimé et organiste de l'Eglise de Saint-Rémi de Reims, le destinait au commerce ; il vit sa vocation artistique contrariée dès le début ; mais le goût du théâtre l'emporta et il sut vaincre les difficultés qui s'opposaient ses désirs ; il quitta le rayon des tissus pour la scène. Engagé d'abord comme répétiteur au Grand Théâtre de Reims, où il passa quelques années, il vint à Paris en 1874, appelé par Gustave Roger, le célèbre ténor de l'Opéra, professeur au Conservatoire, pour accompagner sa classe au Conservatoire.
Quand Vizentini fonda le Théâtre-Lyrique, en 1876 (où il monta Dimitri, le Timbre d'argent, Paul et Virginie, etc.), il s'attacha Henri Carré comme chef du chant.
Appelé en 1878 à l'Opéra-Comique par Carvalho, il y fut nommé chef des chœurs en 1879. En cette qualité, il a monté tous les ouvrages créés depuis ou repris à l'Opéra-Comique et qui en ont fait la fortune, notamment : Manon, les Pêcheurs de Perles, Carmen, Mignon, Lakmé, Jean de Nivelle, le Roi d'Ys, la Flûte enchantée, la Navarraise, les Contes d'Hoffmann, les Troyens (de Berlioz), Fidelio (de Beethoven), le Rêve et l'Attaque du Moulin (de Bruneau), le Dante (de Godard), Xavière (de Theodore Dubois), le Chevalier d’Harmental (de Messager), la Vivandière (de Godard), le Spahi (de Lambert), Don Juan (de Mozart), Guernica (de Paul Vidal), Falstaff (de Verdi), Fervaal (de d'Indy), la Vie de Bohème (de Puccini), Beaucoup de bruit pour rien (de Paul Puget), Cendrillon (de Massenet), Louise (de Charpentier), Joseph (de Méhul), le Juif polonais (d'Erlanger), Hansel et Gretel (d'Humperdinck), Orphée et Iphigénie (de Gluck), etc. Possédant admirablement le répertoire de notre deuxième scène lyrique, il apporte à la direction de ce théâtre un concours artistique important et des plus heureux.
Henri Carre dirigea aussi les chœurs des concerts de la Société des Concerts de Chant classique (fondation Beaulieu). Quoique très absorbé par ses importantes fonctions, on lui doit comme compositeur de nombreuses mélodies pour chant, des arrangements pour piano sur les ouvrages du répertoire de l’Opéra-Comique et de la musique de danse pour grands bals publics.
Henri Carré fut officier de l'Instruction publique, décoré de plusieurs ordres étrangers, membre du Comité des artistes musiciens et membre de la Commission des chefs d'orchestre.
En 1893, il habitait 51 rue Richer à Paris 9e. Il est décédé en 1925 à soixante-seize ans, en son domicile, 31 rue de Bellefond à Paris 9e.
Hier a eu lieu, à l'église de la Trinité, le mariage de M. Henri Carré, chef des chœurs de l'Opéra-Comique, avec Mlle Marie Delorn, artiste au même théâtre. Outre les amis personnels des deux familles, on remarquait dans la très nombreuse assistance : l'administration ; les artistes de la scène, de la danse et des chœurs de l'Opéra-Comique ; Mlle Sybil Sanderson, Mlle Auguez, MM. Bruneau, Maréchal, Flégier, etc. MM. Fugère et Mouliérat se sont fait entendre, le premier dans le Pater noster de Niedermeyer ; le second, dans le Panis Angelicus de César Franck, et les deux dans le duo O salutaris de Gounod. A l'Offertoire, la Méditation de Thaïs, de Massenet, a été exécutée par M. Pennequin, violon solo, et M. Lundein, harpiste, tous deux de l'orchestre du théâtre. Le Laudate final a été chanté par la maîtrise de l'église, dirigée par M. Bouichère, et les artistes des chœurs de l'Opéra-Comique, qui avaient voulu donner cette marque de sympathie à leur chef. Le mariage civil avait été célébré, lundi dernier, à la mairie du neuvième arrondissement. Les témoins du futur étaient MM. Léon Carvalho, directeur, et Jules Danbé, chef d'orchestre de l'Opéra-Comique ; ceux de la future MM. Vallon et le docteur Sales-Bernard. (le Figaro, 26 octobre 1894)
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