Germain DELAVIGNE

 

Germain Delavigne, aquarelle faite par la Reine Hortense

 

 

Louis Marie Germain DELAVIGNE dit Germain DELAVIGNE

 

auteur dramatique français

(Giverny, Eure, 01 février 1790* – rue Grétry, Montmorency, Seine-et-Oise [auj. Val-d’Oise], 30 octobre 1868*)

 

Fils de Louis Augustin Anselme DELAVIGNE (Vernon, Eure, 16 juillet 1761 – Paris, 02 décembre 1835), arpenteur géographe des forêts du Roi du département de Rouen, et de Catherine Louise LECOMTE (Paris, 07 octobre 1768 – 03 novembre 1853).

Frère aîné de Casimir DELAVIGNE, auteur dramatique.

Epouse à Paris ancien 3e le 10 novembre 1830* Jenny LETOURNEUR (Strasbourg, Bas-Rhin, 07 mai 1802 [17 floréal an X] – Paris ancien 2e, 14 mai 1836*), musicienne [second prix en 1818 puis premier prix de piano en 1819 et premier prix d’orgue en 1827, répétiteur de solfège au Conservatoire de Paris de 1822 à 1830].

Parents de Louis Emmanuel Arthur DELAVIGNE (Paris ancien 3e, 08 novembre 1831* – Paris 9e, 16 janvier 1899*), inspecteur général adjoint des établissements de bienfaisance [épouse à Paris 16e le 14 janvier 1878* Emma Louise WORMS (Paris ancien 2e, 06 mars 1842 – Paris 9e, 10 décembre 1926*)]. On doit à Arthur Delavigne et Henri Meilhac le livret de l’Elixir de Cornélius, opéra-comique en un acte, musique d’Emile Durand (Fantaisies-Parisiennes, 03 février 1868).

 

 

Camarade d’Eugène Scribe au collège Sainte-Barbe, il fut l’un des premiers et demeura l’un de ses plus fidèles collaborateurs. Il fut conservateur du mobilier de la couronne sous Louis-Philippe. Outre quelques pièces de début, les Dervis (1811), l’Auberge des Pyrénées (1812), Thibaut, comte de Champagne (1813), il a écrit, seul ou en collaboration, un certain nombre de vaudevilles, de comédies et de livrets d'opéras et d’opéras-comiques. Nous citerons : le Bachelier de Salamanque (1815) ; le Diplomate (1827) ; le Baron de Trenck (1828) ; Henriette et Raymond, comédie en un acte avec Liadières (Théâtre-Français, 1832) ; et ses livrets, avec Scribe : la Neige (1823), le Maçon (1825), la Muette de Portici (1828), Robert le Diable (1831), les Mystères d’Udolphe (1852), la Nonne sanglante (1854), etc. Il avait écrit avec son frère Casimir le livret de Charles VI (musique d’Halévy, 1843). Le 08 février 1835, il avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur.

En 1830, il habitait 33 rue d'Hauteville à Paris ancien 3e [auj. 10e] ; en 1836, 2 rue Bergère à Paris 2e. Il est décédé en 1868 à soixante-dix huit ans, en son domicile de Montmorency et était également domicilié 18 rue Papillon à Paris 9e. Il est enterré au Père-Lachaise (31e division).

 

 

 

livrets

 

la Neige ou le Nouvel Eginhard, opéra-comique en 4 actes, avec Eugène Scribe, musique d’Esprit Auber (Opéra-Comique, 08 octobre 1823)

le Maçon, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Scribe, musique d’Esprit Auber (Opéra-Comique, 03 mai 1825)

la Vieille, opéra-comique en 1 acte, avec Eugène Scribe, musique de François-Joseph Fétis (Opéra-Comique, 14 mars 1826)

la Muette de Portici, opéra en 5 actes, avec Eugène Scribe, musique d’Esprit Auber (Opéra, 29 février 1828)

Fra Diavolo ou l’Hôtellerie de Terracine, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Scribe, musique d’Esprit Auber (Opéra-Comique, 20 janvier 1830)

Robert le Diable, opéra en 5 actes, avec Eugène Scribe, musique de Giacomo Meyerbeer (Opéra, 21 novembre 1831)

Charles VI, opéra en 5 actes, avec Casimir Delavigne, musique de Fromental Halévy (Opéra, 15 mars 1843)

l’Apparition, opéra en 2 actes, musique de François Benoist (Opéra, 16 juin 1848)

les Mystères d’Udolphe, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Scribe, musique de Louis Clapisson (Opéra-Comique, 04 novembre 1852)

Une rencontre dans le Danube, opéra-comique en 2 actes, avec Jules de Wailly, musique de Paul Henrion (Théâtre-Lyrique, 16 avril 1854)

la Nonne sanglante, opéra en 5 actes, avec Eugène Scribe, musique de Charles Gounod (Opéra, 18 octobre 1854) => fiche technique

 

 

 

 

C'était un homme de beaucoup de mérite et d'esprit, et dont on eût assurément parlé davantage si la gloire de son frère ne l'avait rejeté dans l'ombre. Hâtons-nous de dire, pour éloigner toute idée d'envie, que Germain et Casimir étaient unis l'un à l'autre par la plus vive affection, dans laquelle Eugène Scribe, leur condisciple commun, était en tiers. Tandis que Casimir abordait hardiment les hautes régions de la poésie et du drame, Germain Delavigne et Scribe brillaient dans le vaudeville et donnaient à ce genre modeste un caractère de fine raillerie et d'observation délicate qui lui était inconnu auparavant. Le vaudeville devenait, grâce à eux et à quelques autres, une comédie en raccourci, mais une comédie véritable. Sous Louis-Philippe, Germain Delavigne devint garde du mobilier de la couronne, emploi qui lui permettait de se livrer à l'aise à son goût pour le théâtre, et qu'il perdit en 1848. Parmi les œuvres que Germain Delavigne a données au théâtre, soit seul, soit en collaboration, nous citerons : l'Auberge des Pyrénées (1812) ; Thibault, comte de Champagne (1813), vaudeville historique en un acte ; le Bachelier de Salamanque (1815), comédie-vaudeville en deux actes ; la Somnambule (1821), comédie-vaudeville en deux actes ; le Colonel (1821), comédie-vaudeville en un acte ; le Vieux garçon et la petite fille (1822), comédie-vaudeville en un acte ; l'Avare en jaquette (1823), comédie-vaudeville en un acte ; la Neige (1823), opéra-comique en quatre actes ; l'Héritière (1824), comédie-vaudeville en un acte ; le Maçon (1825), opéra-comique en trois actes ; la Vieille (1826), opéra-comique en un acte ; le Diplomate (1827), comédie-vaudeville en deux actes ; le Baron de Trenck (1828), comédie-vaudeville en deux actes ; la Muette de Portici (1828), opéra en cinq actes ; Robert le Diable (1831), opéra en cinq actes ; Charles VI (1843), opéra en cinq actes ; les Mystères d'Udolphe (1852), opéra ; la Nonne sanglante (1854), opéra, etc. On lui doit aussi quelques comédies : le Valet de son rival (1816), en un acte, jouée à l'Odéon ; Henriette et Raymond (1833), un acte, représentée aux Français, etc.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1876)

 

 

 

 

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