Marie DALMONT
Marie Dalmont dans Ba-ta-clan (Fé-an-nich-ton), dessin de Nadar
Marie Denise Victoire DALMONT dite Marie DALMONT
soprano français
(Paris, 10 juillet 1831 – Bruxelles, 01 décembre 1878 [acte transcrit à Paris 4e le 06 octobre 1880*])
Fille de François Jean Hippolyte DALMONT (Paris ancien 1er, 01 octobre 1799 [9 vendémiaire an VIII] – Metz, Alsace-Lorraine, Empire Allemand [auj. Moselle], 25 novembre 1877*), flûtiste au théâtre du Vaudeville puis professeur de musique à Metz, et d’Anne LEMAIRE (– Metz, av. 1877).
Epouse à Paris ancien 5e le 07 janvier 1858 Pierre Joseph de MESMAECKER (1826–1901), acteur ; parents de Georges MESMAECKER (1858–1933), ténor.
Elle étudia au Conservatoire de Paris le chant avec Masset et l’opéra-comique avec Morin, où elle obtint en 1853 un 3e accessit de chant, en 1854 un 2e accessit de chant et un 3e accessit d’opéra-comique, puis en 1855 les premiers prix de chant et d’opéra-comique. Elle fut engagée aux Bouffes-Parisiens, où elle créa le 29 décembre 1855 Ba-ta-clan (Fé-an-nich-ton) de Jacques Offenbach ; le 04 mars 1856 Thé de Polichinelle de Ferdinand Poise ; le 08 avril 1857 le Docteur Miracle (Laurette) de Georges Bizet ; le 09 avril 1857 le Docteur Miracle (Laurette) de Charles Lecocq ; le 29 avril 1856 les Pantins de Violette (Violette) d’Adolphe Adam ; le 23 septembre 1856 le Savetier et le Financier (Aubépine) d'Offenbach ; le 24 novembre 1856 M’sieu Landry (Mme Parfait) de Jules Duprato ; le 15 janvier 1857 les Trois baisers du Diable (Jeanne) d’Offenbach ; le 10 octobre 1857 le Mariage aux lanternes (Catherine) d’Offenbach ; le 19 octobre 1857 l'Arbre de Robinson (Castagnette) de Jules Erlanger. Elle y participa à la première du Directeur de théâtre (Sylvie) de Mozart [version française de Battu et Halévy]. Elle se produisit ensuite en province et à l’étranger : La Nouvelle-Orléans (1861), La Haye, Montpellier, Bastia, Rouen, Dijon, Metz, Constantinople, Metz, Bruxelles, Folies-Marigny à Paris en 1873.
Elle est décédée en 1878 à quarante-sept ans, en son domicile, 14 rue de l’Evêque à Bruxelles [4e division].
Le Père Dalmont
Parmi les musiciens messins, il en est encore quelques-uns qui ont puisé les premiers éléments de leur art auprès du père Dalmont, qui occupa une place prépondérante comme professeur dans notre ville, où il forma de nombreux élèves pendant les quarante années de sa carrière professionnelle. Jean-François-Hippolyte Dalmont, né à Paris en 1799, fut élève du Conservatoire de la capitale. Il y obtint un premier prix de flûte. Il vint encore jeune à Metz, où il participa, avec Victor Desvignes, en 1833, à la fondation de l'Ecole municipale de musique ; sa nomination au titre de professeur est du 1er mars 1836. Il y enseigna la musique vocale élémentaire, le solfège et la vocalisation. L'administration de cette école trouva en lui un collaborateur dévoué, il fut censeur, secrétaire et bibliothécaire de cette institution municipale et les services qu'il a rendu ont été hautement appréciés par l'ancienne génération des artistes messins. M. Dalmont fut encore professeur de chant au Petit Séminaire de Metz de 1834 à 1854, il donnait aussi des leçons de solfège, de piano et de chant à son domicile, place de Chambre. Il rédigea avec Desvignes un Petit manuel musical à l'usage des écoles de musique. En 1854, il contribua, avec M. Mouzin, à la fondation de l'Orphéon, et se chargea des leçons de solfège et de flûte ; pour ces cours gratuits, il prouva, une fois de plus, son zèle et son amour pour l'art. En 1859, un arrêté du préfet de la Moselle autorisait les membres de l'Orphéon à se constituer en société. Elle fut fondée le 21 septembre, sous la présidence de M. Mouzin, qui installa M. Dalmont comme sous-directeur et bibliothécaire, puis le 24 décembre 1864, les fonctions de secrétaire et trésorier lui furent confiées. Nous avons consulté le registre des procès-verbaux des séances de l'Orphéon, rédigé par M. Dalmont, il est tenu avec une parfaite régularité. Après le désastre de 1870, M. Dalmont abandonna le projet de quitter la ville de Metz et, lorsque le moment fut arrivé, il apporta ses connaissances et son concours dévoué pour la réorganisation d'une école de musique. Le bon père Dalmont, comme nos anciens l'appelaient familièrement, mourut en 1877, dans sa 78e année, dans la maison dite le Palais Français, rue de la Cathédrale. Dans sa séance du 7 décembre suivant, le Conseil municipal décidait de donner une concession perpétuelle au cimetière de l'Est pour y recevoir la dépouille mortelle du regretté artiste messin. Mlle Marie Dalmont, élève de son père, devint une cantatrice distinguée. Elle se fit entendre pour la première fois dans un concert à l'hôtel de ville de Metz, le 17 août 1852, puis alla terminer ses études au Conservatoire de Paris, dans la classe de Masset. En 1855, elle obtenait un premier prix de chant. Mlle Dalmont était membre d'honneur de l'Orphéon messin, elle épousa M. de Mesmaecker, artiste dramatique, originaire de Bruxelles. Ces artistes prêtèrent souvent leur concours à des concerts organisés à Metz, notamment en 1861 et en 1875.
(Jean-Julien, le Pays lorrain, 1928)
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