Émile CAZENEUVE
Emile Cazeneuve en 1910 [photo H. Manuel]
Joseph Émile CAZENEUVE dit Émile CAZENEUVE
ténor et professeur de chant français
(Villenouvelle, Haute-Garonne, 02 juin 1861* – Villenouvelle, 11 décembre 1918)
Fils de Jean CAZENEUVE (Villenouvelle, 23 septembre 1802 – Toulouse, Haute-Garonne, 17 mars 1890), propriétaire [fils de Jean CAZENEUVE (Villenouvelle, 13 décembre 1765 – Villenouvelle, 18 mars 1851), propriétaire], et de Bernarde Augustine DEMUR (Villenouvelle, 26 septembre 1826 – Toulouse, 06 février 1898), ménagère, mariés à Villenouvelle le 14 février 1849*.
Epouse à Bois-Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 24 juin 1899* Lucie Alexandrine BRACQ (Asnières [auj. Asnières-sur-Seine], Seine [auj. Hauts-de-Seine], 30 août 1869* – Paris 10e, 06 février 1967*).
Parents d’Augustine Marcelle CAZENEUVE (Paris 10e, 15 juillet 1893* – Paris 10e, 08 mai 1967*) [épouse à Paris 10e le 08 mai 1914* son cousin Louis Auguste Édouard CAZENEUVE (Toulouse, 05 décembre 1890* – Paris 10e, 04 juin 1943*), musicien].
Elève au Conservatoire de Paris, il y obtint une 1re médaille de solfège (1885), un second prix de chant et un 1er accessit d’opéra (1886). Il chanta au Grand-Théâtre de Marseille (1886), Bordeaux (1888-1889), Toulouse, Nice, Saint-Pétersbourg, Moscou, Athènes, Angers, Besançon, Toulon, Aix-les-Bains, Boulogne-sur-Mer, Opéra-Populaire à Paris [1900-1901, où il participa à la première de la Reine de Saba (Adoniram) de Charles Gounod le 26 novembre 1900 et où il créa Charlotte Corday (Barbaroux) d’Alexandre Georges le 16 février 1901], etc. Ténor solo des concerts Colonne et Lamoureux, il se produisit aux Concerts du Châtelet [la Damnation de Faust (Faust, 07 mai 1903), la Tétralogie]. Il fut professeur de chant au Conservatoire de Paris (classe X, 1906 à 1909 ; classe V, du 16 septembre 1909 à sa mort).
En 1911, il habitait 84 rue d’Hauteville à Paris 10e. Il est décédé en 1918 à cinquante-sept ans.
Il ne doit pas être confondu avec le ténor Maurice Cazeneuve.
Emile Cazeneuve par Georges Villa, 1909
Emile Cazeneuve est un enfant de Toulouse et c'est au Conservatoire de notre ville qu'il commença ses études musicales. Premier prix de chant, il fut envoyé par sa ville natale au Conservatoire de Paris où il obtint la première médaille de solfège en 1885, et le deuxième prix de chant en 1886. Il s'était d'abord destiné au professorat, mais il abandonna ce premier projet et se consacra entièrement à la carrière lyrique. Engagé successivement à Marseille, à Bordeaux, à Nice, à Toulouse où il créa « Richard III », de G. Salvayre, il revint à Paris, s’y fixa définitivement et s'y spécialisa en quelque sorte. En effet, Colonne, l’éminent chef d'orchestre et le fondateur de l'Association artistique du Châtelet, ayant remarqué les exceptionnelles qualités d'Emile Cazeneuve, lui confia la lourde tâche de remplacer les artistes de premier ordre qui avait interprété jusque-là le rôle de Faust dans la « Damnation » de Berlioz. Son succès fut si considérable, que, depuis la 75e audition jusqu'à la 117e, le rôle de Faust a toujours été chanté par Cazeneuve aux Concerts-Colonne. Emile Cazeneuve dont le talent est universellement réputé, vient encore de recevoir un haut témoignage d'estime artistique : il vient d'être engagé pour interpréter le rôle de Faust, dans l'adaptation de Raoul Gunsbourg, tant applaudie actuellement au théâtre Sarah-Bernhardt, et dont une série de représentations vont être données à Berlin. Bien qu'arrivé à une enviable situation, et malgré ses innombrables succès, Emile Cazeneuve a conservé toute sa jovialité simple et familière ; il cultiva la rare fleur de la reconnaissance et se plait à exprimer le souvenir pieux qu'il conserve de ceux qui furent ses premiers guides au Conservatoire de Toulouse : MM. Dutrey, Baysset, Laget, Ponsan, Sizes, Dufrène, Mme Fauré. Emile Cazeneuve est officier d'académie de janvier 1896, promu officier d'instruction publique en janvier 1903. (le Midi artiste, 23 mai 1903)
Chanteur réputé, il est l'une des colonnes des concerts du même nom. Il n'est point de Damnation possible sans lui : et l'on ne saurait concevoir un Déluge où il ne serait pas là pour décrire de sa voix généreuse l'arrivée dans l'arche de tous les animaux de la création, depuis le diplodocus jusqu'au modeste canard. Il recommande à ses élèves d'encapuchonner et de ponter leurs sons. « Pontez, s'écrie-t-il fréquemment, pontez et gorgez ! » Elève de Paul Vidal, c'est un pianiste émérite et un musicien remarquable. A l'occasion prend des colères folles qui se calment en une seconde. Au demeurant l'homme le plus sympathique qui soit. (les Concours au Conservatoire, Comœdia illustré, 01 juillet 1909)
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