Marguerite CARRÉ
Marguerite Carré en 1912 [photo Reutlinger]
Marguerite Caroline GIRAUD dite Marguerite CARRÉ
soprano français
(Cabourg, Calvados, 16 août 1880* – Paris 9e, 26 novembre 1947*)
Fille d'Auguste Louis GIRAUD (Paris ancien 4e, 04 juillet 1852* – 1916), baryton puis directeur de théâtre [directeur du Théâtre royal d'Anvers de 1895 à 1898], et de Jenny Gabrielle VAILLANT (Paris ancien 3e, 09 mai 1857* – Paris 9e, 29 avril 1903*) [sœur des cantatrices Marguerite VAILLANT-COUTURIER et Pauline VAILLANT], légitimée par leur mariage à Paris 16e le 10 avril 1890*.
Epouse à Paris 9e le 30 octobre 1902* (divorcent le 01 mars 1926 et se remarient ensemble à Paris 9e le 21 octobre 1929*) Albert CARRÉ (1852–1938), directeur de théâtre ; parents de Jenny CARRÉ (1902–1945), créatrice de costumes de théâtre.
Fille du directeur du théâtre Graslin à Nantes, elle y débuta en 1899 dans Mimi de la Bohème. Et c'est avec ce rôle qu'elle entra à l'Opéra-Comique en 1901. Elle y fit une prestigieuse carrière. Épouse du directeur Albert Carré, elle le seconda remarquablement par ses créations intelligentes et souvent émouvantes : Fortunio (Jacqueline), la Danseuse de Pompéi (Nonia), la Lépreuse (Aliette), le Mariage de Télémaque (Hélène) et Madame Butterfly (Cio-Cio-San), dont elle chante les cent premières. Elle parut à l'Opéra dans Thaïs, créa Pelléas et Mélisande (Mélisande) à Buenos Aires en 1911, fut affichée souvent à l'Opéra de Monte-Carlo [où elle créa le 14 février 1905 Chérubin (Nina) de Jules Massenet], et aborda l'opérette après la Première Guerre mondiale, créa à la Cigale le 10 novembre 1925 Volupta, reine d'Ocréa (Volupta) de Mac Lherty, et se révéla étonnante de distinction dans la Belle Hélène (Hélène), la Fille de Madame Angot (Mademoiselle Lange) et la Petite Femme de Loth (Dagar). Elle était très musicienne, douée d'une voix charmante et comédienne intelligente.
En 1902, elle habitait avec ses parents 2 cité Trévise à Paris 9e. En 1912, elle habitait 24 rue Chauchat à Paris 9e, où elle est décédée en 1947 à soixante-sept ans.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle a débuté le jeudi 17 octobre 1901 dans la Bohème de Puccini (Mimi).
Elle a chanté Louise (Louise) ; Pelléas et Mélisande (Mélisande) ; Manon (Manon) ; le Roi d’Ys (Rosenn) ; Werther (Sophie) ; Cendrillon (Cendrillon) ; Don Juan (Zerline) ; la Flûte enchantée (Pamina) ; Marie-Magdeleine (Meryem) ; la Reine Fiammette (Orlanda) ; Sapho (Fanny Legrand).
Elle a participé à la première le 23 mai 1905 de Chérubin (Nina) de Jules Massenet ; le 28 décembre 1906 de Madame Butterfly (Cio-Cio-San) de Giacomo Puccini [version française de Paul Ferrier] ; le 22 mai 1908 de Snégourotchka (Snégourotchka) de Nikolaï Rimski-Korsakov [version française de Pierre Lalo] ; le 26 octobre 1911 du Secret de Suzanne (la comtesse Suzanne) d'Ermanno Wolf-Ferrari [version française de Kufferath] ; le 30 décembre 1913 de la Vie brève (Salud) de Manuel de Falla [version française de Paul Milliet] ; le 18 juin 1923 de Pépita Jimenez (Pépita) d'Isaac Albeniz [version française de J. de Marliave].
Elle a créé le 20 janvier 1903 Titania (Hermine) de Georges Hüe ; le 05 juin 1903 la Petite Maison (Gabrielle) de William Chaumet ; le 16 mars 1904 la Fille de Roland (Berthe) d'Henri Rabaud ; le 07 novembre 1905 Miarka (Miarka) d'Alexandre Georges ; le 05 juin 1907 Fortunio (Jacqueline) d'André Messager ; le 30 octobre 1909 Chiquito, le Joueur de pelote (Pantchika) de Jean Nouguès ; le 04 mai 1910 le Mariage de Télémaque (Hélène) de Claude Terrasse ; le 28 décembre 1910 Noël (Madeleine) de Frédéric d'Erlanger ; le 26 avril 1911 la Jota (Soledad) de Raoul Laparra ; le 07 février 1912 la Lépreuse (Aliette) de Sylvio Lazzari ; le 29 octobre 1912 la Danseuse de Pompéi (Nonia) de Jean Nouguès ; le 20 mars 1913 le Carillonneur (Godeliève) de Xavier Leroux ; le 04 juin 1913 Julien ou la Vie du poète (Louise, la Beauté, la Jeune Fille, l'Aïeule, la Fille) de Gustave Charpentier ; le 11 février 1921 Forfaiture (Edith) de Camille Erlanger. |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
En représentation, elle débuta le 26 juin 1909 en participant à la première à l'Opéra de Paris du Vieil Aigle (Zina) de Raoul Gunsbourg, au cours d'un Gala à bénéfice [qu'elle avait créé à Monte-Carlo le 13 février 1909].
Elle chanta Thaïs (Thaïs) en 1916.
Elle participa à la création le 09 mars 1916 du ballet le Roman d'Estelle (Dorus-Gras). |
Marguerite Carré dans la nouvelle version de Sapho (Fanny Legrand) de Massenet à l'Opéra-Comique en 1909 [photo Nadar]
[Auguste Giraud, père de Marguerite Carré]
M. Giraud, qui vient d'être nommé directeur du Grand Théâtre d'Angers, vient d'engager à ses risques et périls tout l'orchestre de l'ancienne Association artistique d'Angers, et va continuer l'œuvre si artistique que M. Jules Bordier avait dû abandonner à la suite du vote du conseil municipal dont nous avons déjà parlé. M. Giraud, qui est un des principaux fondateurs de l'Association, pour laquelle il a fait déjà de très gros sacrifices, n'a pas voulu voir ainsi disparaître cet excellent orchestre au moment même où il prenait la direction du Grand-Théâtre. C'est là un effort considérable qui mérite d'être très encouragé, et nous sommes convaincus qu'avec un tel président, l'Association artistique d'Angers va reprendre la tête du mouvement musical en province, et qu'elle continuera à rendre à l'art musical les services qu'elle lui rend depuis seize ans déjà. (le Ménestrel, 30 juillet 1893)
La Ville donna comme successeur à M. Martini, M. Auguste Giraud qui, depuis trois ans, dirigeait le théâtre royal d'Anvers. Fils de l'ancien sénateur maire d'Angers, gentleman accompli, M. Giraud était en relations avec la meilleure Société nantaise. Sa nomination fut très favorablement accueillie. [Il fut directeur du théâtre de Nantes pour les saisons 1898-1899 et 1899-1900].
M. Giraud, ancien artiste et directeur des théâtres de Nantes et d'Anvers, ouvre, avec l'autorisation particulière de M. Albert Carré, un cours de chant et de mise en scène pour la préparation de jeunes artistes spécialement destinés au théâtre de l'Opéra-Comique. S'adresser à M. Giraud, 35, rue Vivienne. (le Ménestrel, 13 novembre 1904)
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Marguerite Carré dans la création de la Jota (Soledad) à l'Opéra-Comique en 1911 [photo Nadar]
Marguerite Carré dans la création du Carillonneur (Godeliève) à l'Opéra-Comique en 1913 [photo Bert]
Jeudi, reprise de la Vie de Bohème pour les débuts de Mlle Marguerite Giraud qui, dès ce premier soir, malgré beaucoup d'émotion, a conquis le public de la salle Favart. Douée d'une jolie voix au timbre sympathique et adroitement conduite, et, qualité de plus en plus rare, d'une exquise nature de théâtre, Mlle Marguerite Giraud, qui a de qui tenir, puisqu'elle est la fille du baryton Giraud, qui eut de grands succès de chanteur avant de s'adonner à la direction théâtrale, la nièce de Mme Vaillant-Couturier et la filleule de Mlle Pierron, Mlle Marguerite Giraud a joué le joli rôle de Mimi en petite comédienne pleine de sentiment et d’expression ; nul doute qu’elle ne prenne assez vite dans la troupe de M. Albert Carré une place prépondérante. A côté d’elle M. Gautier, remplaçant presque à l'improviste M. Maréchal, indisposé, a fait valoir la générosité de son organe, tandis que MM. Fugère, Perrier, Delvoye et Mlle Tiphaine retrouvaient leur succès habituel. (le Ménestrel, 20 octobre 1901)
Jeudi [30 octobre 1902], à quatre heures, a été célébré, dans la plus stricte intimité, le mariage de M. Albert Carré, directeur de l'Opera-Comique, avec Mlle Marguerite Giraud, sa très distinguée pensionnaire. Le soir, un dîner de famille réunissait, chez Voisin, quelques intimes, en dehors des parents. Un orchestre, dirigé par M. F. Leroux — le piano était tenu par M. Piffaretti, chef des chœurs à l'Opéra-Comique, — faisait entendre quelques pages des grands musiciens. Au dessert, M. Larroumet prononçait une allocution charmante d'esprit et de délicatesse, et, aussitôt après, Massenet se mettait au piano et accompagnait M. Peder Moller qui, avec une rare maestria, rendait, sur son violon, une des plus admirables inspirations du maître. (le Figaro, 31 octobre 1902)
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Marguerite Carré dans Snégourotchka en 1924
L’Opéra-Comique vient de représenter la Fille de Roland, la première œuvre dramatique d'un jeune compositeur, M. Henri Rabaud qui avait déjà intéressé vivement le monde musical par plusieurs œuvres symphoniques. Un des attraits de cette première était la création du rôle de Berthe par Mme Carré. Son extrême jeunesse ne lui a permis de fournir encore qu'une courte carrière et pourtant on fonde sur elle les plus belles espérances. Sa création nouvelle n'a fait qu'affirmer leur légitimité ; il nous a donc paru intéressant de consacrer les lignes suivantes à une artiste qui va prendre place au premier rang de nos chanteuses lyriques.
Madame Carré qui vient de créer avec un talent si personnel le rôle de Berthe de la Fille de Roland, est la fille de M. Giraud, directeur du théâtre de Nantes. Toute jeune déjà, elle subissait l'invincible attrait de l’art du chant. Sans que la pensée lui soit venue d'aborder un jour la scène, elle s'appliquait à travailler pour elle-même les rôles de ses héroïnes favorites, leur imprimant le caractère de sa propre individualité avec toute la spontanéité de son intelligence. C'est Massenet, qu'elle connut quand elle avait deux ans, qui lui apprit sa première chanson. Et depuis cette enfantine fantaisie, le maître n'a cessé de prodiguer à sa jeune élève les plus précieux conseils et les plus sincères encouragements. Car il convient de signaler ce fait assez rare, Mme Carré n'eut jamais de professeur de chant. Elle eut un jour la fantaisie de jouer un rôle sur une vraie scène et apprit à cet effet pendant deux mois la mie en scène du rôle de Mimi de la Vie de Bohème. Elle débuta dans ce personnage à Nantes et y fit une profonde sensation. C'est alors que le caprice d'une jeune fille se transforma en rêve d'artiste et que Mme Carré, alors Mlle Marguerite Giraud, se sentit poussée irrésistiblement par la vocation du théâtre. Elle se souvint que le maître Massenet ne l'avait jamais abandonnée et vint à Paris travailler avec lui le rôle de Cendrillon. Le rôle su, elle le créa avec un très grand succès au théâtre de Rouen. Revenue à Paris, c'est par le plus grand des hasards que M. Albert Carré l'entendit un jour qu'elle donnait la réplique à un de ses camarades qui auditionnait. Le camarade ne put être engagé, et elle-même signait un engagement avec l'Opéra-Comique. Là, de nouveaux succès l'attendaient. Elle reprit Mimi de la Vie de Bohème et l'on sait quelle grâce touchante elle sut donner au rôle. Elle fut accueillie de la façon la plus chaleureuse par le public, et la presse salua en elle une chanteuse du plus bel avenir. Entre temps elle avait épousé M. Albert Carré. Après ses débuts dans la Vie de Bohème sa carrière fut quelque peu entravée par le plus gracieux, en même temps que par le plus heureux événement : la naissance d'un bébé.
Marguerite Carré et sa fille Jenny
Mais la douce émotion une fois calmée, Mme Carré rentra au théâtre pour créer avec éclat la Titania de M. Georges Hüe dont on n’a pas oublié l'émouvante musicalité. Puis ce fut la jolie Petite Maison du regretté William Chaumet où elle mit tant de grâce mutine et d'élégance enjouée. La saison dernière, elle a repris le rôle de Rozenn du Roi d’Ys de Lalo et en a traduit à merveille la douceur et le chaste amour. Aujourd'hui, elle vient de créer avec éclat la Berthe de la Fille de Roland de M. Henri Rabaud et certes l'auteur n'eût pu rêver attitudes plus nobles, gestes plus pathétiques et voix plus prenante. Mme Carré n'a pourtant pas oublié, au tourbillon des nouvelles créations, les rôles qui la séduisaient dans son enfance. Elle jouera bientôt Manon, et nul doute qu'à la subtile compréhension du rôle elle ne joigne une émotion bien légitime à la pensée du maître qui favorisa ses enfantines aspirations. Telle est jusqu'ici la carrière de Mme Carré ; et nul ne sera surpris que si jeune encore elle n'ait pas donné plus souvent la mesure de son talent. Mais la qualité de ce qu'elle a montré, permet amplement à la critique de fonder sa plus légitime confiance. Cette jeune femme de vingt-deux ans, toute jolie et pleine de la grâce la plus séduisante, a dans les yeux la flamme communicative de ceux qui sont de vrais artistes.
Marguerite Carré dans le Roi d'Ys (Rozenn)
Autodidacte par excellence, elle a prouvé que son talent était tout spontané, que les accents de sa voix partaient de son cœur ému, — quelle école saurait remplacer cette nature généreuse et instinctive ? A l'encontre de bien des artistes qui ont cru que les dons naturels suffisaient à vaincre tous les obstacles, Mme Carré travaille beaucoup. Chaque jour, aidée d’un répétiteur, elle approfondit les œuvres qu'elle va jouer, celles qu'elle sait déjà et celles qu'un jour elle peut être appelée à reprendre. Si les hasards de la vie et un concours de circonstances particulières l'ont amenée à ne jouer que des œuvres modernes, les classiques n'ont pourtant pas trouvé en elle une indifférente. Elle est passionnée des grands chefs-d'œuvre de l'art musical et son œil brille d'un éclat particulier au seul nom d'un Mozart. Pleine d'une modestie charmante elle ne pense qu'a reporter sur la nature les éloges que lui procure le charme instinctif de son art. Elle sait rendre un hommage attendri à des femmes pour qui elle professe une grande admiration. Qu'un jour vienne où la jeune artiste soit appelée à composer un rôle classique où brillèrent naguère quelques-unes de ses devancières, elle saura faire appel à l'expérience, à l'autorité de grandes chanteuses comme Mme Caron ou Mme Isaac. Mais toujours, scrupule de véritable artiste, elle laissera sa nature parler, sans se contenter d'exprimer des accents traditionnels ou des gestes appris. Ce sont là, on l'avouera, des qualités peu communes. Pourtant il faut avouer que si généreuse que soit la nature, elle ne saurait tout donner. Et c'est précisément cela que Mme Carré aura pu apprendre à la plus admirable Ecole qu'on puisse imaginer. Si Mme Carré n'eut point de professeur de chant, elle trouva en effet dans son mari un merveilleux maître de mise en scène. Mme Carré dont la situation eût pu être délicate, a su ne pas être du tout directrice. Elle participe au travail commun avec une ardeur que rien ne lasse. Son activité semble communiquer à ses partenaires une flamme particulière. Sur la scène, elle n'est plus qu'une artiste heureuse de se livrer à son art, désireuse d'apprendre, et docile à la sévérité du maître de la maison. Elle est la camarade de ses camarades et chacun se plaît à célébrer les louanges de la charmante artiste. Son amour du théâtre ne lui a pas fait oublier son rôle de femme ; au contraire, femme d'intérieur par excellence, elle a su partager son temps entre son art et sa famille. Elle soigne avec une tendre sollicitude son adorable bébé et par un délicieux sentiment maternel, elle élève depuis la mort de sa mère, sa jeune sœur. Le public n'a pour elle que des sourires et des applaudissements et la choie comme son enfant très gâtée. Il devine sans doute dans ces yeux tendres une nature généreuse. Qui s'étonnera que la délicieuse artiste apporte sur la scène de si grandes qualités d'émotion quand dans la vie, elle dispense autour d'elle de si touchants gestes de bonté. (Brétigny, Musica, avril 1904)
Marguerite Carré dans Manon (Manon)
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Marguerite Carré dans Manon (Manon) [photo Paul Berger]
Ses parents étaient de grands amis de la famille Massenet, Mme Marguerite Carré fut élevée auprès de l’illustre compositeur. Toute jeune, elle s'entend dire par le célèbre musicien : « Quand tu seras grande je ferai de la musique pour Toi ». L’auteur de Manon tint plus tard cette promesse lorsqu’il refit pour Mme Carré l’acte des lettres de Sapho. Ses débuts ont lieu à Nantes, où elle crée la Vie de Bohème, dans le théâtre que dirige son père. Celui-ci avait donné à sa fille l'autorisation de jouer cette pièce à la condition qu'elle abandonnât ensuite le théâtre. Mais arrivée à Paris elle travaille le chant avec Massenet qui lui fait créer Cendrillon, à Rouen. Venue donner la réplique à une camarade qui auditionne à l'Opéra-Comique devant M. Albert Carré, celui-ci note en face le nom de la future créatrice de Fortunio : « Gentille, jolie voix, à revoir ». Le directeur la revit si bien que quelques mois plus tard elle devient sa femme. La première et plus belle création de Mme Carré est celle de Mlle Jenny Carré, artiste peintre, qui vient au monde avant les débuts de sa mère Salle Favart. C'est le 17 octobre 1901 que Mme Carré chante pour la première fois, à l'Opéra-Comique, dans la Vie de Bohème (rôle de Mimi). Tout de suite elle fait de grandes créations, Titania (1902), la Petite Maison (1903), la Fille de Roland (1904), Miarka et Chérubin (1905). Elle aborde pour la première fois un rôle dramatique dans Madame Butterfly, qu’elle chante ensuite plus de 150 fois, puis elle crée Fortunio (Jacqueline) (1907), Snégourotchka (1908), Chiquito (1909), le Mariage de Télémaque (1910), la Jota (1911), la Lépreuse et la Danseuse de Pompéi (1912), le Carillonneur et Julien (1913). Elle fait les reprises de la Reine Fiammette, Sapho, Louise, qu'elle travaille avec M. Gustave Charpentier, chante le Vieil Aigle à Monte-Carlo (1909), et en 1911 fait connaître le répertoire français en Amérique du Sud. Pendant la guerre elle se consacre entièrement à l'œuvre de son train sanitaire, et son dévouement lui vaut la médaille de vermeil de la Reconnaissance Française. Elle fait sa rentrée en 1919 à l'Opéra-Comique dans Pelléas et Mélisande, pièce qu'elle chante plus de 60 fois. Engagée à la Gaîté-Lyrique elle y reprend la Belle Hélène (1919), la Geisha et la Fille de Mme Angot (Mlle Lange) (1920), et revient à l’Opéra-Comique où elle crée Forfaiture (1921), et y reprend son répertoire. (Nos vedettes, 1922)
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Marguerite Carré dans la Reine Fiammette (Orlanda) à l'Opéra-Comique en 1908 [photo Nadar]
Discographie
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"Nous vivrons à Paris" extrait de l'acte I de Manon de Massenet Marguerite Carré (Manon), Léon Beyle (Des Grieux) et Piano Pathé saphir 90 tours n° 673, enr. en 1904
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"On l'appelle Manon" extrait de l'acte II de Manon de Massenet Marguerite Carré (Manon), Léon Beyle (Des Grieux) et Piano Pathé saphir 90 tours n° 674, enr. en 1904
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"Pourquoi lutter de la sorte" extrait de l'acte III du Roi d'Ys de Lalo Marguerite Carré (Rozenn) et Xavier Leroux au piano Disque Pour Gramophone 33477, mat. 3439F, enr. Paris juin 1904
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