BRASSEUR

 

Brasseur dans la Vie parisienne (le bottier Frick)

 

 

Jules Alexandre Victor DUMONT dit BRASSEUR

 

acteur français

(Paris ancien 2e, 26 janvier 1828* – Maisons-Laffitte, Seine-et-Oise [auj. Yvelines], 06 octobre 1890*)

 

Fils de Maximilien Victor DUMONT et de Colombe CEZARD.

Epoux d'Henriette Sophie CLOUET (1838 – 1897/1918) ; parents d'Albert BRASSEUR, acteur, et de Jules Léon Gustave DUMONT dit Jules BRASSEUR (Paris 11e, 24 octobre 1861* – ap. 1918), administrateur du Théâtre des Nouveautés [épouse à Paris 9e le 12 mai 1898* Eugénie Blanche Victoire MARIE (Paris, 01 septembre 1863)].

 

 

Son père était marchand de bois. D'abord commis de magasin, il débuta en 1847 au théâtre de Belleville, puis joua aux Délassements-Comiques, aux Folies-Dramatiques, et entra, en 1852, au Palais-Royal, où il resta jusqu'en 1877. Comique excellent, il était surtout applaudi lorsqu'il représentait les types grotesques, les niais excentriques. Il n'avait pas de rival dans l'imitation des acteurs et dans les rôles à travestissements. Les pièces où il eut le plus de succès furent : le Misanthrope et l'Auvergnat, Un bal d'Auvergnats, la Cagnotte, Tricoche et Cacolet, la Mariée du mardi gras, le Plus heureux des trois, etc. Il y créa le 31 octobre 1866 la Vie parisienne d'Offenbach (Frick, le Brésilien, Prosper), et le 06 mai 1868 le Château à Toto d'Offenbach (Pitou). Brasseur fit en province des tournées très fructueuses et fonda, en 1878, le théâtre des Nouveautés, qu’il dirigea jusqu’à sa mort, et où il créa le 26 octobre 1880 la Cantinière de Robert Planquette (Babylas) ; le 05 novembre 1881 le Jour et la Nuit (prince Picrates de Calabazas) de Charles Lecocq ; le 30 octobre 1884 le Château de Tire-Larigot (le Chevalier de St-Roquet) de Gaston Serpette ; le 22 février 1889 le Royaume des femmes (Père Prudent) de Serpette; etc.

En 1860, il habitait 9 rue d'Angoulême à Paris 11e. Il est décédé en 1890 à soixante-deux ans, en son domicile, 8 rue de la Station à Maisons-Laffitte.

 

 

 

 

Brasseur dans la Vie parisienne (le Brésilien)

 

 

 

Est parvenu à prendre une place assez importante parmi les comiques, en singeant les comiques eux-mêmes. — Il joue les Ravel, les Grassot, les Hyacinthe, voire même les Mélingue, de façon à tromper son public, si le public avait les yeux fermés, Il sait se faire, avec ce talent d'imitateur, vingt bonnes petites mille livres de rente en jouant en province. Comme ce roi de la Bible qui vivait des miettes tombées de la table du roi son confrère, il fait ses choux gras avec le talent des autres.

(Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Palais-Royal, 1866)

 

 

Il est fils d'un marchand de bois qui le destinait au commerce. Apres avoir fait ses études à l'institution Jauffret, et suivi, jusqu'en rhétorique, les cours du collège Charlemagne, il fut placé comme commis gantier au magasin de la Chaussée-d'Antin. En 1847, il débuta au théâtre de Belleville, et fut engagé six mois après aux Délassements-Comiques, d'où il passa, an bout d'une année, aux Folies-Dramatiques. Enfin, en 1852, il débuta au Palais-Royal dans le Misanthrope et l'Auvergnat, par le rôle de Mâchavoine, et conquit à la première épreuve une place distinguée à ce théâtre. Depuis lors, il a créé avec succès, entre autres rôles, ceux de Vergeot, dans le Célèbre Vergeot ; de sir Muffin, dans Sur la terre et sur l'onde ; d'Achille, dans le Chapeau de paille d'Italie ; de Mme Floquet, dans le Roman chez la portière ; de Godefroy, dans la Perle de la Cannebière ; de Jérôme, dans Un bal d'Auvergnats ; d'un des fils de Cadet-Roussel, dans les Trois fils de Cadet-Roussel (1860) ; du garde champêtre, dans la Demoiselle de Nanterre (1862). Un de ses meilleurs succès est celui qu'il a obtenu dans le rôle de Colladon, dans la Cagnotte (1864). Il a paru encore dans une foule de pièces qu'il serait trop long d'énumérer, et dans lesquelles il excelle à représenter les types grotesques, les niais excentriques, qui tentent des efforts burlesques pour extraire de leur crâne épais quelque idée absurde et fertile en tribulations. Où M. Brasseur n'a pas de rival, c'est particulièrement dans l'imitation, et on l'a vu souvent reproduire, d'une façon véritablement surprenante, les diverses physionomies des principaux acteurs de Paris. Ce talent imitatif s'est montré surtout dans Une charge en douze temps ; le Royaume du calembour, revue en trois actes et dix tableaux (1855) ; Avez-vous besoin d'argent ?, parodie de la Question d'argent (1856), rôle de d'Argencourt ; Ce que deviennent les roses, parodie du Demi-monde (1857), rôle de la baronne d'Ange. Parmi les créations heureuses de M. Brasseur, on peut encore citer : Un merlan à bonnes fortunes, rôle à travestissements ; Habitez donc votre immeuble, où il remplissait cinq ou six rôles à la fois ; Un feu de cheminée ; Cerisette en prison ; Voyage autour de ma femme ; le Sabot de Marguerite ; l'Amour, 1 fort vol. in-18, prix 3 fr. 50 ; la Sensitive ; En avant les Chinois ; Infanterie et cavalerie, etc. M. Brasseur emploie ses congés à parcourir la province. L'hiver, il est demandé dans une foule de salons, dont il fait l'amusement par son talent de grotesque.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1876)

 

II est aujourd'hui directeur du théâtre des Nouveautés, où la vogue l'a suivi à son départ du Palais-Royal. Il n'a pas pour cela cessé de mériter comme acteur la faveur du public, car sa dignité de directeur ne l'attache pas au rivage, et il a fait de nouvelles créations charmantes dans le Jour et la Nuit, le Château de Tire-Larigot, la Cantinière, etc.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 2e supplément, 1888)

 

 

 

 

 

              

 

Duo composé par Jacques Offenbach pour le Brésilien, comédie en un acte d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy (Palais-Royal, 09 mai 1863) et chanté par Brasseur (Greluche, à gauche) et Gil-Pérès (Blancpartout).

 

 

 

 

 

 

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