Aurélie BETTY
Honorine Aurélie LEMERCIER dite Aurélie BETTY
soprano français
(Blois, Loir-et-Cher, 15 avril 1822* – Paris 9e, 02 novembre 1895*)
Fille de Jean François Hippolyte LEMERCIER (Paris, 26 décembre 1798 – ap. 1838), employé à la direction des contributions directes, et de Sophie (Blois, 14 mai 1796 – ap. 1838) [née de parents inconnus], mariés à Blois le 21 juin 1821*.
Sœur de Léocadie LEMERCIER, soprano.
Epouse à Blois le 27 août 1838* Marie Ludovic Alfred BEAUSSIRE (Paris, 21 octobre 1812 – Amiens, Somme, 13 mai 1881*), conservateur des eaux et forêts ; parents de Marie Joséphine Julie Odette BEAUSSIRE (Cour-Cheverny, Loir-et-Cher, 17 septembre 1839* – Paris 8e, 03 novembre 1874*) [épouse à Niort, Deux-Sèvres, le 12 février 1867* Louis Henri CHARMOLUE (Compiègne, Oise, 06 avril 1834* – ap. 1881), vérificateur des domaines].
Au Conservatoire de Paris, elle obtint un accessit d'opéra en 1844. Elle débuta à l'Opéra de Paris l'année suivante.
Elle est décédée en 1895 à soixante-treize ans en son domicile, 80 rue Taitbout à Paris 9e.
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle y débuta en 1845.
Elle y chanta Robert le Diable (Alice) ; le Freischütz (Agathe, 15 septembre 1845) ; la Juive (Rachel, 1845) ; les Huguenots (Valentine, 1845). |
Opéra. – Mlle Beaussire, jeune et belle personne, élève de Duprez, a abordé cette semaine le rôle de Valentine dans les Huguenots, en compagnie de son professeur, interprétant Raoul. La présence du maître, au quatrième acte, a redoublé l’assurance de la débutante, qui a eu de beaux éclats de voix, notamment dans les registres élevés. Sous le double rapport du chant et de la scène, Mme Beaussire a d’immenses progrès à réaliser. Comme voix, le timbre ne fait pas défaut, sauf dans les notes graves. En somme, ce serait un beau début sur l’une de nos scènes lyriques de province. Quant à l’Académie royale de musique, il nous semble, et nous devons le répéter, que ce ne peut être là le théâtre des premières armes de nos jeunes artistes. Il serait à désirer que l’Opéra renonçât définitivement à tous ces essais, qui déconsidèrent sa valeur actuelle et compromettent son avenir. (le Ménestrel, 16 février 1845)
Opéra. – On annonce comme positif l’engagement de Mlle Beaussire, qui continuera ses débuts cette semaine dans le rôle de Rachel de la Juive. (le Ménestrel, 23 février 1845)
Opéra. – Quant à Mme Beaussire, actuellement nommée Mme Betty, elle est plus dramatique mais souvent imparfaite. (le Ménestrel, 08 juin 1845)
Opéra. – Une nouvelle représentation du Freischütz a prouvé de bonnes qualités vocales et dramatiques dans la personne de Mme Aurélie Betty (Mme Beaussire). Il y a progrès ; c’est une jeune et belle artiste à encourager. (le Ménestrel, 21 septembre 1845)
En attendant, on a repris le Freischütz avec Mme Aurélie Betty, qui remplissait pour la première fois le rôle d'Agathe. L'œuvre de Weber a été parfaitement exécutée ce soir-là à l'Opéra. Mme Aurélie Betty, que l'administration a le tort de ne pas utiliser plus souvent, a chanté ce rôle hérissé de difficultés de manière à mériter les plus vifs applaudissements. Sa voix pleine, étendue, vibrante, malgré son émotion, a interprété avec le plus grand charme le grand air du premier acte, le duo, le trio et le magnifique sextuor, qui vaut à lui seul toute une partition. Quand la jeune et belle artiste se sera familiarisée avec son nouveau rôle, elle achèvera de lui donner ce mouvement et cette action qu'elle a fait pressentir à la première représentation. Mlle Nau a mis au service d'Annette toute la grâce et la science de son chant. Le chef-d'œuvre de Mozart [Don Juan] est en répétition, et l'on espère qu'il pourra paraître sur la scène vendredi prochain [26 septembre]. Les rôles ont été distribués ainsi qu'il suit : Don Juan-M. Barroilhet, Ottavio-M. Paulin, Leporello-M. Brémond, le commandeur-M. Prevost, Dona Anna-Mme Aurélie Betty, Zerline-Mlle Nau, Elvire-Mlle de Roissy. (le Charivari, 23 septembre 1845)
Opéra. – Lundi [15 septembre], Mme Aurélie Betty (Mme Beaussire) a chanté, pour la première fois, le rôle d’Agathe dans Freischütz. Comme on lui donne rarement l’occasion de se faire entendre, elle devait être, et elle était réellement très émue quand elle a commencé à chanter ; mais peu à peu elle a pris de l’assurance et a obtenu de légitimes applaudissements. Mme Betty n’a rien changé dans la partie musicale de son rôle ; sa voix, d’une rare étendue, lui permet de le chanter tel qu’il a été écrit. Cette gracieuse et intelligente cantatrice a été bien secondée par Mlle Nau, MM. Serda, Brémond et Marié. En revanche, les chœurs ont été exécrables. (la France musicale, 21 septembre 1845)
Opéra. – Mercredi [24 septembre], Freischütz, accompagné du ballet en vogue, le Diable à quatre, a donné occasion à Mme Aurélie Betty de faire applaudir sa belle voix et admirer sa charmante figure. (la France musicale, 28 septembre 1845)
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