Simone ARNAUD
Marie Lucile Anaïs COGNASSE DE LAGE dite Simone ARNAUD
femme de lettres française
(Limoges, Haute-Vienne, 03 août 1844* – Gargilesse [auj. Gargilesse-Dampierre], Indre, 20 juillet 1901*)
Fille de Joseph Ernest COGNASSE DE LAGE (1808 –), capitaine de voltigeurs, et de Catherine Louise Elisabeth VIDAUD D'ENVAUD (1811 –).
Epouse de Paul-Joseph COPIN dit Paul COPIN-ALBANCELLI (Vervins, Aisne, 23 février 1851* – Saint-Cloud, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 22 mars 1939*), journaliste.
Fille d'un ancien officier supérieur, elle se consacra à la littérature et écrivit diverses poésies et œuvres dramatiques, qui se firent remarquer par les qualités de la pensée et du style poétique. Une comédie en un acte et en vers, Mademoiselle du Vigean, fut donnée à la Comédie-Française en 1883. Elle écrivit deux drames en vers, Jane Grey et Carmagnola, qui ne furent pas joués. L'Odéon donna de Simone Arnaud en 1886 : 1802, à-propos en vers à l'occasion de l'anniversaire de Victor Hugo et un drame en quatre actes en vers, les Fils de Jahel, tragédie biblique puissante, qui met en scène l'histoire des Macchabées. L'Oiseau bleu, conte dramatisé en deux actes et en vers libres, avec musique d'Arthur Coquard, a été représenté à la Bodinière en 1894. Simone Arnaud est revenue au drame en vers avec Jeanne d'Arc, qui n'a pas été joué. Elle écrivit, avec Edouard Blau, le livret de la Jacquerie [le 1er acte est de Simone Arnaud], drame lyrique en quatre actes, musique d'Edouard Lalo et Arthur Coquard, joué à l'Opéra-Comique en 1895. Reprenant un sujet déjà traité par elle, elle en tira une nouvelle œuvre : Jahel, drame lyrique en quatre actes, en collaboration avec Louis Gallet, musique d'Arthur Coquard, qui fut joué à Rouen en 1899.
En 1897, elle habitait 42 rue de Boulainvilliers à Paris 16e. Elle est décédée en 1901 à cinquante-six ans, en son domicile à Gargilesse. Elle est enterrée au cimetière Bouilhet à Marly-le-Roi.
livrets
les Fils de Jahel, drame en 4 actes, musique de scène de Louis Bourgault-Ducoudray (Odéon, 14 octobre 1886) l'Oiseau bleu, conte dramatisé en 2 actes et en vers libres, musique d'Arthur Coquard (la Bodinière, 08 mars 1894) la Jacquerie, drame lyrique en 4 actes, avec Edouard Blau, musique d'Edouard Lalo et Arthur Coquard (Monte-Carlo, 09 mars 1895 ; Opéra-Comique, 23 décembre 1895) => fiche technique Jahel, drame lyrique en 4 actes et 5 tableaux, avec Louis Gallet, musique d'Arthur Coquard (Rouen, 1899) Myrdhin, opéra-légende en 4 actes et 6 tableaux, musique de Louis Bourgault-Ducoudray (1905 ; Nantes, 28 mars 1912) => fiche technique |
De très bonne heure, Mlle Simone Arnaud montra un goût prononcé pour les choses du théâtre, vers lequel l'attirait une réelle vocation. Après quelques essais littéraires, qui lui valurent de sérieux encouragements, elle écrivit la Carmagnole, pièce en un acte, en vers, qui ne fut pas jouée. En 1882, elle communiqua à Mlle Sarah Bernhardt le manuscrit d'une œuvre de grande allure, une Jane Grey, dont la célèbre artiste s'enthousiasma, dans laquelle elle se réserva le principal rôle et qu'elle promit de faire exécuter sur un des théâtres dont elle avait à cette époque la direction. Mlle Sarah Bernhardt, à la suite de circonstances que nous n'avons pas à rappeler ici, ne put tenir sa promesse, et Jane Grey ne fut pas représentée. Mlle Simone Arnaud, dont le talent aimable est fait surtout de persévérance, ne se laissa pas décourager par deux tentatives infructueuses, et elle soumit au comité de lecture de la Comédie-Française une comédie en un acte et en vers, Mademoiselle du Vigean, qui fut représentée le 30 juin 1883. La comédie de Mlle Simone Arnaud avait dû être conçue, peut-être même écrite tout d'abord, sur le plan d'une comédie en trois actes. Sous sa forme abrégée, elle en conservait l'ampleur. Dans un cadre un peu restreint, le jardin de l'hôtel de Rambouillet, elle contenait toute une phase de l'histoire de France et non des moins importantes : l'évolution de la politique française, tant à l'intérieur qu'au dehors, après la victoire de Condé à Rocroi. Mlle Simone Arnaud obtint un très grand succès, et les critiques les plus sévères ne purent s'empêcher de reconnaître dans son œuvre un vif instinct du théâtre et un goût incontestable du grand art. En octobre 1886, Mlle Simone Arnaud a donné sur le théâtre de l'Odéon les Fils de Jahel, drame en quatre actes et un prologue, en vers. (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 2e supplément, 1888)
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