André ALLARD

 

André Allard en 1913 [photo Paul Berger]

 

 

Louis Ernest André ALLARD dit André ALLARD

 

baryton français

(35 rue de Trévise, Paris 9e, 10 mars 1874* – 106 boulevard de Lorraine, Clichy, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 17 mars 1939*)

 

Fils de Louis Théophile Edmond ALLARD (Paris 7e, 18 avril 1831* – Paris 9e, 17 décembre 1899*), architecte [fils d'Ignace Ernest ALLARD (Tournai, Belgique, 31 janvier 1798 – Vichy, Allier, 07 septembre 1861), architecte entrepreneur], et de Maria SATIC (Bordeaux, Gironde, 09 décembre 1846 – Paris 9e, 30 mars 1900*), mariés à Paris 9e le 27 mars 1873*.

Frère de Rose Louise Aline ALLARD (Paris 9e, 13 mai 1872* –), 1er prix de piano au Conservatoire en 1890, professeur de musique ; et de Louise Julia Fortunée Marguerite ALLARD (Paris 9e, 18 décembre 1875* – Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine, 03 décembre 1967), professeur de piano et de chant.

Epouse 1. à Paris 9e le 12 février 1901* (divorce le 18 novembre 1920) Rose DOUROUX (Artagnan, Hautes-Pyrénées, 18 avril 1868* –).

Epouse 2. à Paris 8e le 06 mai 1921* Marie Jeanne Léontine GÉRÔME (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 28 novembre 1885* – Glandon, Haute-Vienne, 24 avril 1964) [veuve de Ferdinand OBRIOT].

 

 

Elève au Conservatoire de Paris, il y obtint en 1895 un second prix d’opéra-comique et en 1897 le premier prix de chant.  Il chanta trois ans au Grand Théâtre de Bordeaux, où il débuta le 08 octobre 1897 dans Faust (Valentin), puis à la salle Favart, où il fit l’essentiel de sa carrière. A l’Opéra de Monte-Carlo, il créa le 04 mars 1913 Pénélope (Eurymaque) de Gabriel Fauré. En 1904, il a été nommé officier d’académie ; en 1919, officier de l’Instruction publique. Le 22 février 1927, il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur, en qualité d’artiste lyrique et vice-président de l’Union Internationale des Artistes.

En 1901, il habitait 15bis rue de Maubeuge à Paris 9e ; en 1921, 11bis rue Portalis à Paris 8e. Il est mort en 1939 à soixante-cinq ans, étant domicilié 12 rue Rieux à Boulogne-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine].

 

=> sa discographie

 

Il n'a pas de lien de parenté avec le chanteur d'opérette Robert ALLARD (Paris 7e, 31 mai 1893* – Toulon, Var, 19 août 1989).

 

 

 

bottin mondain de 1942 où figurent sa veuve et sa belle-fille

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 10 août 1900 dans Manon (Lescaut).

 

Il y créa le 07 février 1901 l’Intermezzo de Gaston Lemaire ; le 08 février 1901 la Fille de Tabarin (d'Availlé) de Gabriel Pierné ; le 09 juillet 1901 la Sœur de Jocrisse (Duval) d’Antoine Banès ; le 12 mai 1902 Madame Dugazon (Dugazon) de Charles Hess ; le 30 mai 1902 la Troupe Jolicœur (Paul) d’Arthur Coquard ; le 16 décembre 1902 la Carmélite (le Comte) de Reynaldo Hahn ; le 20 janvier 1903 Titania (Obéron) de Georges Hüe ; le 23 décembre 1903 la Reine Fiammette (Cardinal Sforza) de Xavier Leroux ; le 16 mars 1904 la Fille de Roland (Duc de Nayme) d’Henri Rabaud ; le 27 mars 1906 Aphrodite (Timon) de Camille Erlanger ; le 10 mars 1909 Solange (Marquis de Beaucigny) de Gaston Salvayre ; le 07 mars 1910 Léone (Négroni) de Samuel Rousseau ; le 25 décembre 1916 les Quatre Journées (Frantz) d’Alfred Bruneau ; le 25 janvier 1918 Ping-Sîn (Kan’Si) d’Henri Maréchal ; le 12 janvier 1920 la Rôtisserie de la Reine Pédauque (Frère Ange) de Charles Levadé ; le 11 février 1921 Forfaiture (Jones) de Camille Erlanger ; le 10 mai 1922 les Noces Corinthiennes (Hermas) d’Henri Büsser ; le 21 février 1927 le Poirier de Misère (le Chantre) de Marcel Delannoy.

 

Il y participa aux premières le 10 mai 1904 du Jongleur de Notre-Dame (le Prieur) de Jules Massenet ; le 30 mai 1904 d’Alceste (Hercule) de Gluck ; le 23 mai 1905 à celle de Chérubin (le Comte) de Massenet ; le 26 décembre 1905 de la Coupe enchantée (Josselin) de Gabriel Pierné ; le 03 mai 1924 des Bavards (Sarmiento) de Jacques Offenbach ; le 07 février 1925 de Véronique (Evariste Coquenard) d'André Messager ; le 26 octobre 1928 de la Fiancée vendue (Ketzal) de Bedrich Smetana [version française de Muller et Brunel].

 

Il y chanta la Basoche (l'Ecuyer du Roi, 100 le 01 mars 1902 ; le Duc de Longueville) ; le Barbier de Séville (Figaro ; Bartholo) ; la Bohème (Schaunard) ; les Cadeaux de Noël (Père Jean) ; Carmen (Escamillo) ; Cavalleria rusticana (Alfio) ; Cendrillon (Pandolfe) de Massenet ; le Clown (Barbazan) ; les Contes d’Hoffmann (Crespel) ; Don Quichotte (Sancho) ; les Dragons de Villars (Bellamy) ; la Fille de Madame Angot (Larivaudière) ; Fortunio (Clavaroche ; Maître André) ; Gianni Schicchi (Gianni Schicchi) ; Grisélidis (le Diable) ; Iphigénie en Tauride (Thoas) ; l'Irato (Pandolphe) ; le Jongleur de Notre-Dame (Boniface, 100e le 27 septembre 1908) ; Lakmé (Frédéric, 500e le 23 juin 1909 ; Nilakantha) ; Louise (le Chansonnier ; le Peintre) ; le Maître de Chapelle (Barnabé) ; Madame Butterfly (Scharpless, 500e le 22 mai 1929) ; Manon (le Comte) ; la Marseillaise (Dietrich) ; Mireille (Ourrias) ; la Navarraise (Bustamente) ; les Noces de Jeannette (Jean) ; Paillasse (Tonio) ; Philémon et Baucis (Vulcain) ; Phryné (Arogagine ; Dicéphile, 100e le 13 janvier 1910) ; les Rendez-vous bourgeois (César) ; Résurrection (Simonson) ; le Roi Candaule (le Roi Candaule) ; le Roi d'Ys (Karnac) ; la Tosca (Scarpia) ; la Traviata (d'Orbel) ; la Vivandière (La Balafre) ; Werther (Albert, 100e le 26 septembre 1904).

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Il a participé aux premières le 16 mai 1912, avec la troupe de l'Opéra de Monte-Carlo, de la Fille du Far-West (Sonora) de Giacomo Puccini [version française de Maurice Vaucaire] ; le 28 avril 1912, au cours d’un gala, de Werther (Albert) [3e acte seul] de Jules Massenet.

 

 

 

André Allard en 1907

 

André Allard dans Carmen (Escamillo) en 1907 [photo Paul Berger]

 

 

 

dessin d'André Allard : Une répétition du "Jongleur de Notre-Dame"

 

M. André Allard fut un des meilleurs élèves de l'Académie Julian avant d'être en 1897 lauréat du Conservatoire. Il est l'auteur d'un grand nombre de menus ou cartes d'invitation aux dîners de l’Opéra‑Comique. Le dessin que nous reproduisons représente M. Massenet « remettant les moines dans la bonne voie » avant la représentation du Jongleur de Notre-Dame. Aux côtés du célèbre compositeur, se tient M. Léna, faisant face aux moines : MM. Huberdeau, Carbonne, Allard et Fugère. Ce dernier avant de suivre les leçons de Ragueneau, faisait de la sculpture et du paysage.

 

(l’Art du Théâtre, novembre 1904)

 

 

 

 

 

 

Très fort en dessin, aimant la peinture et d'autre part doué d'une jolie voix, M. André Allard — né à Paris — prépare à la fois les Beaux‑Arts à l'Académie Julian et les classes de chant du Conservatoire. Aimant également les deux Arts, c'est au hasard qu'il doit d'avoir entrepris la carrière lyrique, les concours d'admission du Conservatoire précédant ceux de l'Ecole des Beaux‑Arts, et y étant reçu au premier examen.

Pendant ses études au Conservatoire, il n'abandonne pas ses crayons, il fait des affiches illustrées, collabore à des journaux amusants et en 1897 il obtient un deuxième prix d'opéra-comique dans le Maître de Chapelle et un premier prix de chant dans le Pardon de Ploërmel.

Après trois années passées à Bordeaux (1897-98-99) et une saison à Covent-Garden, il est engagé en 1900 à l'Opéra-Comique où il débute le 10 août dans Manon (Lescaut).

Il y chante alors tout le répertoire et entre autres pièces Carmen (Escamillo), la Tosca (Scarpia), la Vie de Bohème (Marcel et Schaunard), Mireille (Ourrias), Madame Butterfly (Scharpless), Fortunio (Clavaroche et Me André), Werther (Albert), le Barbier de Séville (Figaro), le Jongleur de Notre-Dame (le Prieur et Boniface), Lakmé (Nilakantha), la Traviata (d'Orbel), le Juif Polonais (Walker), les Noces de Jeannette (Jean), etc.

Il fait à la Salle Favart des créations dans la Fille de Tabarin (1901), la Troupe Jolicœur, Titania (1902), la Reine Fiammette (1903), la Fille de Roland (1904), le Jongleur de Notre-Dame (1904), Chérubin (1905), Aphrodite (1906), Iphigénie en Tauride (1908), la Coupe enchantée, Madame Dugazon, Alceste, Solange, Léone, la Sœur de Jocrisse.

Il est appelé ensuite à créer les Quatre Journées (1916) et Ping-Sîn (1917) et après avoir chanté la Fille de Madame Angot (Larivaudière), il crée des rôles dans la Rôtisserie de la Reine Pédauque (1920), Forfaiture (1921).

Mobilisé pendant une partie de la guerre il prête son concours au théâtre aux Armées et le 14 juillet 1916, dans son costume de poilu, il chante la Marseillaise devant le Grand Palais en présence des membres du Gouvernement, et des grands chefs militaires.

A été engagé dans de nombreuses villes de France et de l'Etranger et entre autres à Monte-Carlo, où il crée Pénélope, Ivan le Terrible, Déjanire et Parsifal (en français).

 

(Nos vedettes, 1922)

 

 

 

 

André Allard en 1922 [photo Sabourin]

 

 

 

L'excellent artiste, dont la brillante carrière s'est écoulée presque entièrement à l'Opéra-Comique, mérite par sa valeur artistique et son inlassable dévouement à ses camarades, la haute distinction dont il vient d'être l'objet.

Nul plus que lui n'en était digne ; il faut avoir œuvré dans les Comités des Associations professionnelles, il faut avoir mesuré l'insouciance et la légèreté des camarades au profit desquels on perd son temps et sa peine, avoir enduré leur veulerie, leur incompréhension qui tournent si rapidement à la suspicion et à l'ingratitude pour savoir ce que représentent de don de soi-même, d'abnégation et de réelle bonté de longues années de présidence corporative !

André Allard, s'il a failli un moment y perdre sa situation pour défendre celle des autres, y a laissé quelques cheveux et pas mal d'illusions, n'est-ce pas ? Mais il y a gagné quelque chose qui vaut autant que la récompense ministérielle : « l'estime de ses camarades ».

Voici, brièvement résumées, les étapes de sa carrière.

André Allard, parisien, sort du Conservatoire avec premier prix de chant (classe Duvernoy), et deuxième prix d'Opéra-Comique (classe Achard).

Débute au Grand Théâtre de Bordeaux (1897), y reste 3 années.

Débute à l'Opéra-Comique (le 10 août 1900), dans Lescaut de Manon. Possède un répertoire de plus de 100 rôles. A fait 27 créations à l'Opéra-Comique.

Engagé à Covent Garden (1899), y retourne en représentations, chante aux côtés de Melba, Eames, Jean de Reszké, Edouard de Reszké, Plançon, Saleza, Mary Garden (1902).

Chante à Monte-Carlo 3 saisons. Chante en français et italien, crée Parsifal (Amfortas, en français), chante Méphisto de la Damnation, Don Quichotte avec Chaliapine, la Fille du Far-West (italien), avec Caruso, Titta Ruffo et Carmen Melis.

En 1916, chante devant le roi d'Espagne et la Cour : le Jongleur (à Saint-Sébastien).

A fait 7 créations à Bordeaux, 6 à Monte-Carlo, 2 à Lyon, 5 à Vichy, 1 à Boulogne, 2 à Marseille, 2 à Nice, 7 à Deauville, 1 à Lille.

A chanté à Vittel, Dijon, Le Havre, Nantes, Rouen, Biarritz, Cabourg, Cannes, Nancy, Strasbourg, Metz, Tours, Orléans, Angers, Gand, Valenciennes, Roubaix, Berlin, Prague.

Prête son concours dans les hôpitaux et aux armées. Chante la Marseillaise à la revue du 14 juillet 1916, accompagné par la Garde, les chœurs de l'Opéra, l'Opéra-Comique, les élèves du Conservatoire.

Envoyé au Havre avec la Garde, à l'occasion du départ du Gouvernement belge, chante la Marseillaise.

A Metz et à Strasbourg (janvier 1919), chante la Marseillaise à l'occasion des premières fêtes officielles françaises (Maréchal Pétain, généraux Gouraud et Hirschauer). Chante à Strasbourg pour la cérémonie de la réouverture de l'Université, présidée par M. Millerand et M. Poincaré.

A l'armistice chante la Marseillaise à l'Opéra-Comique.

Ex-vice-président de l'Association des Anciens Elèves du Conservatoire, vice-président de Section à la Société Universelle du Théâtre, membre du jury aux examens et concours du Conservatoire, membre de la Commission interministérielle de T.S.F. (arrêté du 23 avril 1927), soliste des Concerts Colonne, Lamoureux, et de la Sorbonne, fonde à Sens au début de la guerre la première œuvre de secours aux blessés, vice-président de l'Union des Artistes (5e année), vice-président de l'Union Internationale des Artistes de Théâtre, ex-président de l'Union professionnelle des Maîtres du Chant français.

Vient de donner une série de représentations à Cannes : le Barbier, Traviata, Lakmé, Bohème, Paillasse, Véronique, Butterfly, Manon.

 

(Lyrica, avril 1927)

 

 

 

 

 

André Allard en 1929 [photo Henri Manuel]

 

 

 

 

    

 

Couplets "Eh ! que ne parliez-vous?"

extrait de l'acte II de la Basoche de Messager

André Allard (le Duc) et Orchestre

Pathé saphir 80t n° 349, mat. 4602, enr. en 1921/1923

 

 

    

 

Air "Elle m'aime"

extrait de l'acte III de la Basoche de Messager

André Allard (le Duc) et Orchestre

Pathé saphir 80t n° 379, mat. 4603, enr. le 16 février 1923

 

 

    

 

Légende de la Sauge

extrait de l'acte II du Jongleur de Notre-Dame de Massenet

André Allard (Boniface) et Orchestre

Pathé 80t n° 349, mat. 4605, enr. en 1921/1923

 

 

    

 

Couplets "Si les filles d'Arles"

extrait de l'acte II de Mireille de Gounod

André Allard (Ourrias) et Orchestre

Pathé saphir 80 tours 385, mat. 411, enr. en 1921/1923

 

 

 

 

 

 

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