Lucifer
Lucifer à l'Opéra de Paris
Mystère en un prologue et trois épisodes, argument d'Alphonse Adolphe René DUMESNIL (Rouen, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 19 juin 1879* – Paris 7e, 25 décembre 1967*), musique de Claude DELVINCOURT (composée de 1937 à 1941).
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 15 décembre 1948. Chorégraphie de Serge Lifar. Décors et costumes d'Yves Brayer.
15 représentations à l’Opéra au 31 décembre 1961.
personnages |
créateurs |
la Princesse infernale | Mlles Lycette DARSONVAL |
Eve | Madeleine LAFON |
l'Ange déchu | Jacqueline MOREAU |
Zillah | Denise BOURGEOIS |
Adah | Paulette DYNALIX |
Jeannette GERODEZ, Odette SIANINA, Georgette RIGEL, Rita THALIA | |
Lucifer | MM. Roger RITZ |
l'Archange | Michel RENAULT |
Abel | Max BOZZONI |
Adam | Lucien LEGRAND |
Caïn | Nicolas EFIMOFF |
Artistes du chant | Mmes Gisèle DESMOUTIERS, Marguerite MYRTAL, LEROY-THIEBAUT |
MM. Edmond RAMBAUD, Henri MÉDUS, CHARLES-PAUL | |
Chef d'orchestre | Louis FOURESTIER |
Le livret, dû à R. Dumesnil, est inspiré du Caïn de Byron. Le prologue montre Adam et Eve chassés du paradis terrestre ; chaque épisode correspond à l’un des trois stades de la lutte suprême de l’esprit du Bien contre l’esprit du Mal. Un quatuor vocal remplit le rôle de récitant, les chœurs jouent un rôle de premier plan ; la symphonie, par la nouveauté de sa langue harmonique, et la danse par la variété de la chorégraphie, concourent à la splendide résurrection d’un genre de spectacle qui fut très populaire au Moyen Age.
|
[la création] Ce spectacle tient à la fois de la danse, du mimodrame, de l'action lyrique. Sur la scène, l'action est mimée ; dans la fosse, six solistes viennent souligner par le verbe ou la mélodie le jeu des acteurs (Mlles Desmoutiers, Myrtal, Leroy-Thiébaud ; MM. Rambaud, Médus et Charles-Paul). Dans les baignoires et avant-loges, deux choeurs symbolisent ici les anges, là les démons. Car ce mystère retrace la lutte du bien et du mal, l'histoire d'Adam et Eve chassés du paradis, celle de Caïn et Abel, et finalement nous propose une apothéose de la Rédemption. Emouvante et puissante partition, en laquelle le compositeur révèle un lyrisme au souffle généreux, une souveraine habileté dans le maniement des choeurs, un évident désir de renouveler la formule stérilisante de l'opéra conventionnel. On a particulièrement goûté le jeu de Roger Ritz et de Michel Renault. L'orchestre est placé sous la ferme direction de Louis Fourestier. (Larousse mensuel illustré, mars 1949)
|
maquette du décor d'Yves Brayer pour Lucifer de Claude Delvincourt (Paris, 1948) [photo Lipnitzki]
Lucifer à l'Opéra
A gauche, Roger Ritz dans le rôle de Lucifer. A droite, Michel Renault dans le rôle de l'Archange, face à Lucifer [photos Erlanger]
C'est une reprise importante que celle du "mystère" en un prologue et trois épisodes de M. Claude Delvincourt sur un livret de M. René Dumesnil, avec la chorégraphie de Serge Lifar et dans des décors d'Yves Brayer.
(revue l'Opéra de Paris n° 04, 1951)
Michel Renault entre les princesses infernales, Mlles Darsonval et Vyroubova [photo Erlanger]
|