Ghyslaine

 

 

 

Drame lyrique en un acte, livret d'Alexis Antoine Paul Gustave GUICHES (Albas, Lot, 18 juin 1860* – Paris 9e, 03 août 1935*) et Marcel Constant Gabriel Alphonse FRAGER (Lion-sur-Mer, Calvados, 14 août 1881* – Paris 9e, 10 novembre 1964*), musique de Marcel BERTRAND.

 

Création à l'Opéra-Comique (3e salle Favart) le 26 février 1908, avec la Habanera de Raoul Laparra. Mise en scène d’Albert Carré. Chorégraphie de Mariquita. Décors de Lucien Jusseaume. Costumes de Charles Bétout.

10 représentations à l’Opéra-Comique au 31.12.1950.

 

 

 

personnages créateurs
Ghyslaine Mmes Berthe LAMARE
Christiane Ida de KOWSKA
Edelbert MM. LAVARENNE
Renaud Alexis GHASNE
le Prieur Paul GUILLAMAT
un Guetteur SOUCHON
Chef d'orchestre Eugène PICHERAN

 

 

 

 

Ghyslaine, petit ouvrage intéressant mais peu original d'un compositeur de vingt-trois ans, met en scène une histoire d'amour de l'époque du moyen âge. Christiane, épouse infidèle, est supplantée par une douce jeune fille, Ghyslaine. Longtemps absente, elle vient redemander sa place au foyer et se frappe d'un coup de poignard en apprenant que le pape a prononcé l'annulation de son mariage. Dans la partition, plusieurs morceaux très agréables ont conservé la forme traditionnelle de l'opéra-comique. D'autres s'offrent avec des tendances plus modernistes. Il y a là un mélange, un manque d'unité de style qui inquiète un peu et semble obliger à retenir l'éloge que l'on aimerait à prodiguer sans autant de réserve à un artiste jeune et d'un véritable talent.

Tout à fait charmante et fraîche, Mlle B. Lamare a chanté avec un grand charme et une véritable distinction le rôle de Ghyslaine. Mlle Kowska lui a été peu inférieure et MM. Ghasne, Guillamat, Lavarenne et Souchon se sont efforcés, non sans succès, de mettre en relief leurs personnages, tous assez difficiles à soutenir, parce qu'ils font partie d'un scénario trop peu vivant.

(Amédée Boutarel, le Ménestrel, 29 février 1908)

 

 

 

 

 

Opéra-Comique. Créations de Ghyslaine et la Habanera.

Deux œuvres très différentes de composition et de tempérament, écrites toutes deux par de jeunes compositeurs : M. Marcel Bertrand n'a que vingt-trois ans, mais déjà il a donné une partition consciencieuse et musicale, montrant déjà une expérience de bon augure. Le sujet de Ghyslaine peut se résumer comme il suit : Le comte Edelbert, seigneur du douzième siècle, devait épouser Ghyslaine, mais une Espagnole du nom de Christiane, l'a détourné de cet hymen ; cet aventurière se marie avec le comte qu'elle ne tarde pas à désoler par ses trahisons, aussi Edelbert a-t-il fait demander au Pape de rompre son mariage. En attendant, il est parti pour la croisade, après avoir renié Christiane qu'il considère comme morte ; il lui a même fait ériger un tombeau ; de son côté, Ghyslaine est entrée au couvent. Les faits en sont là lorsque débute la pièce. On attend Edelbert que Ghyslaine aime, ce qu'elle avoue au prieur : mais quelqu'un aussi a épié le retour du seigneur, c'est Christiane, qui s'introduit au château sous les habits d'un moine. Après avoir terrorisé la blanche Ghyslaine, l'Espagnole essaie de reprendre sa place au château ; mais un arrêt du Pape a rompu les liens trop pesants qui unissaient Edelbert et Christiane et celle-ci se tue de désespoir. Voici la donnée qui nous est racontée un peu trop rapidement et succinctement : à la scène cela donne l'impression d'assister au dénouement d'une pièce importante.

J'ai déjà dit que la musique de M. Bertrand est fine, bien instrumentée avec beaucoup de recherche. Je reprocherai un peu, très peu, de monotonie dans le récit, mais cela vient, je crois, de la façon dont le livret est versifié.

Les deux duos d'amour et surtout l'intermède chanté et dansé sont de belle venue et remportent un succès légitime. Ghyslaine est fort bien chantée par Mmes Lamarre et Ida Kowska (cette dernière possède un beau contralto). Les rôles d'hommes sont tenus par MM. Ghasne, Lavarenne et Guillamat.

(Adrien Piazzi, l’Orchestre, 01 mars 1908)

 

 

 

 

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