Françoise de Foix
costumes de Mme Cretu (Marguerite de Navarre), et de Mme Belmont (Françoise de Foix), à l'acte I de Françoise de Foix
Opéra-comique en trois actes, livret de Jean-Nicolas BOUILLY et Emmanuel DUPATY, musique de Henri Montan BERTON.
Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 28 janvier 1809.
personnages | créateurs |
Marguerite de Navarre, sœur aînée du Roi | Mmes CRÉTU |
Françoise de Foix, femme du comte de Châteaubriant | Sophie BELMONT |
Edmond, jeune page du Roi, parent de Françoise | GAVAUDAN |
François Ier, roi de France, dans la fleur de l'âge | MM. ELLEVIOU |
le Comte de Châteaubriant, 30 ans, aimable et jaloux déterminé | GAVAUDAN |
le Duc de Bellegarde, jeune seigneur, aimé du Roi | PAUL |
Seigneurs de la cour, Ecuyers, Pages, Gardes, Piqueurs, Héraults d'armes, Villageois et Villageoises |
Acte I : dans la forêt de Meudon.
Actes II et III : au Louvre.
Cet ouvrage, complètement oublié aujourd'hui, obtint alors un certain succès. (Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869)
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Le sujet de cette pièce a été traité avec art ; on en jugera par l'analyse suivante, empruntée en partie à un recueil de l'époque : « François Ier, dans la fleur de l'âge et au milieu de ses conquêtes, a voulu rassembler à sa cour les femmes de tous ses frères d'armes et des seigneurs qui l'entourent. Le comte de Châteaubriant, époux de la belle Françoise de Foix, qu'il tient enfermée dans un château fort, au fond de la Bretagne, emporté par sa jalousie, cherche à persuader au roi que Françoise est tellement disgraciée de la nature, qu'elle ne peut se décider à paraître à la cour. Le monarque croit quelque temps ce mensonge ; mais un de ses pages, parent de la comtesse, vante à François Ier la beauté de sa cousine, et lui apprend que le comte a défendu à Françoise de jamais céder aux instances qu'il pourrait lui faire de se rendre à la cour de François Ier, à moins qu'une de ses lettres ne renfermât un anneau précieux qu'il porte sans cesse à son doigt. On profite d'un instant de sommeil du comte pour détacher l'anneau et en faire faire un semblable. François Ier glisse ce double anneau dans une lettre qu'il fait écrire par Châteaubriant à la belle Françoise de Foix, et, pendant une chasse dirigée exprès dans la forêt de Meudon, la comtesse arrive. Son mari, qu'elle rencontre d'abord, reconnaît qu'on s'est joué de lui ; il recommande à Françoise de cacher son nom et la présente au roi sous celui de la baronne de Kerlen, jeune et brillante veuve bretonne, qu'on attend à la cour pour embellir les tournois qui s'y préparent. Le roi, piqué de l'audace du jaloux, projette de se venger en chevalier français et de donner au comte une forte leçon qui puisse en même temps assurer le bonheur de Françoise de Foix. Il accable la jeune femme de ses hommages et, comme elle s'est présentée sous le nom d'une veuve, et par conséquent, dans l'indépendance la plus absolue, il feint d'éprouver pour elle une vive passion, prend le comte pour son confident, chante des strophes amoureuses, capables de faire perdre la tête à la jeune dame ; enfin, la nomme reine d'un tournoi. Trouvant Françoise aussi fidèle à ses devoirs qu'elle est belle et modeste, le roi parvient à convaincre avec adresse le jaloux de toutes les qualités de sa femme, le fait tomber à ses genoux et le force à reconnaître que c'est par la confiance, et non par la crainte, qu'on peut s'assurer d'un cœur féminin. » Cette pièce, écrite avec une habileté et un soin exceptionnels, obtint le plus éclatant succès. La partition, tour à tour gracieuse ou touchante, parut digne de l'auteur de Montano et Stéphanie. Les couplets suivants suffiront à donner une idée de la musique de Françoise de Foix.
1er Couplet. Andante amoroso.
Deuxième Couplet.
Avais rêvé doux objet, dont l'empire Doit sur son roi s'exercer à jamais, N'y comptais guère, en voyant tant d'attraits. Ah ! maintenant puis chanter sur ma lyre : Ai bien trouvé mieux que n'avais rêvé (bis).
(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1872-1876)
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