le Couronnement de la Muse
Fête du Couronnement de la Muse, à Enghien-les-Bains en 1910
Apothéose musicale pour les fêtes de la Muse du peuple, en 7 parties, livret et musique de Gustave CHARPENTIER.
1. Marche des cris de Paris. – 2. les Crieurs publics. – 3. Ballet du plaisir. – 4. Apparition de la Beauté. – 5. Couronnement de la Muse. – 6. la Souffrance humaine. – 7. Apothéose.
Création lors des Fêtes du centenaire de Michelet, place de l'Hôtel-de-Ville de Paris, le 24 juillet 1898.
Ballet réglé par M. VASQUEZ de l'Opéra.
Chef répétiteur : M. Paul FAUCHEY de l'Opéra-Comique.
Répétiteurs : MM. Edmond MISSA, GALLON, FRANCK, BAYER, TERRASSE, MAQUÈRE.
personnages |
créateurs |
la Beauté |
Mlle Blanche MANTE, de l'Opéra |
Pierrot |
MM. SÉVERIN |
les Poètes |
DUFFAUT, de l'Opéra Paolo ZOCCHI, de l'Opéra-Comique THIBAULT, BARRAU, CHEYRAT |
les Crieurs public |
BALLARD, KARLONI, CARDON, NARÇON |
Ballet de la Muse |
Mlles SOUPLET, HUGON II, ROBIETTE, NEETENS, METZGER, YVES, COUDAIRE, FRANÇOIS, GUILLEMIN, GILLET, MARCELLE, DE FOLLY, HUGON I, PERRONI, LOUPPE, LINGIER, du corps de ballet de l'Opéra |
Orchestre et Choeurs de l'Opéra, de l'Opéra-Comique, de la Société des Concerts du Conservatoire, Colonne, Lamoureux. – Musique de la Garde Républicaine, chef : M. PARÈS. – Musique du 28e de ligne, chef : M. LEBLANC. – Fanfare Sax de l'Opéra. – Société Galin-Paris-Chevé. – les Enfants de Paris. |
Sous la direction de l'auteur M. Gustave CHARPENTIER |
Gustave Charpentier conduisant l'orchestre du Couronnement de la Muse, à Nancy, le 15 août 1909
Gustave Charpentier [photo Paul Berger]
La ville de Cambrai a acclamé le 15 août le Couronnement de la Muse de Gustave Charpentier, qui commença à Lille ses études musicales. En nulle autre de ses œuvres l'heureux auteur de Louise n'est davantage lui-même. L'artiste sincère et généreux dont l'oreille fervente sut entendre la mélodie de la grande ville, — comme l'Effrena du Feu entendit celle de Venise un soir d'ouragan, — trouve hors les limites étroites et les portes closes d'une salle de théâtre l'espace qu'il lui faut pour chanter à pleins poumons la chanson joyeuse et triste du peuple. Et c'est devant le peuple, qui y trouve ses émotions et les vagues attendrissements qui parfois lui gonflent la poitrine et qu'il ne sait pas dire — c'est au milieu des oriflammes comme une grande parade — que l'œuvre de Charpentier prend toute sa valeur. Dire la poésie de la rue pour être compris, non de quelques raffinés, mais de tous ceux qui passent dans la rue, n'est pas chose aisée : c'est pour l'avoir su faire en gardant toute sa tenue à son œuvre que Charpentier est devenu si populaire. Une muse, qui fut véritablement élue et couronnée, une jeune et jolie ouvrière, un artiste, sont les personnages qui ont servi au maître encore une fois à exprimer sa pensée et son enthousiasme. Il y a ajouté le Pierrot, le Pierrot blafard et douloureux dont la face enfarinée est toujours sur le point de se couvrir de larmes et la chanson rêveuse et incrustante à se briser en sanglots. Celui-ci est le frère du Pierrot de Willette, cet autre grand poète, du joueur de guitare obstiné qui se promène de dessin en dessin et finit par se brûler la cervelle. Charpentier en fait la personnification de la souffrance et de la pitié, et sa pantomime — où Georges Wague fit une fois de plus la preuve de son talent — est soulignée de pages musicales, qui sont parmi les mieux venues du maître.
(Comœdia illustré, 01 octobre 1910)
quelques interprètes du Couronnement de la Muse à Cambrai le 15 août 1910 : MM. Georges Wague (en Pierrot) et Francisco Nuibo [photo Aubertin]
la représentation du Couronnement de la Muse à Cambrai le 15 août 1910 [photo Aubertin]
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A 91 ans, Gustave Charpentier fête les 2.000 ans de "sa" ville.
On avait pu remarquer l'absence du père de « Louise » aux derniers concours du Prix de Rome de musique. Etait-ce en raison de son grand âge que le doyen de l'académie des Beaux-Arts avait abandonné pour une fois ses fonctions à l'Institut ? Il n'en était heureusement rien et François-Julien Brun, chef de la musique de la Garde républicaine, pouvait assurer au même moment que Gustave Charpentier, décidé à fêter à sa façon le bimillénaire de sa bonne ville de Paris, réglait minutieusement les détails de la fête qui se préparait au pied de la butte Montmartre, dans le square Saint-Pierre. Il alla même jusqu'à décider la suppression de quatre mesures de son fameux « Couronnement de la Muse ». Et, samedi soir, au milieu d'une foule enthousiaste, Gustave Charpentier a assisté d'un bout à l'autre à la présentation du corps de ballet de son conservatoire « Mimi Pinson » qu'il avait fondé 51 ans plus tôt pour les midinettes, ses amies.
(le Populaire de Paris, 09 juillet 1951)
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le Couronnement de la Muse du Peuple 1. Marche - 2. Prologue et danse mimée - 3. Ballet du plaisir - 4. la Souffrance humaine (avec choeurs) - 5. Chant d'apothéose (avec choeurs) Grand Orchestre Symphonique dir. Gustave Charpentier Odéon 170.125 à 170.127, mat. XXP 7102 à 7105, XXP 7108 et 7109, enr. les 17 et 22 juillet 1930
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