Gustave VAEZ
Gustave Vaez, caricature par Nadar [BNF]
Jean Nicolas Gustave VAN NIEUWENHUYSEN dit Gustave VAEZ
littérateur belge
(Bruxelles, 06 décembre 1812 – Paris 9e, 12 mars 1862*)
Il fut d'abord destiné au barreau, se tourna ensuite vers le théâtre et fit jouer, de 1829 à 1834, divers ouvrages dans sa ville natale. Venu à Paris, il s'y lia avec Alphonse Royer et commença, avec ce dernier, cette longue collaboration à laquelle on doit une série de pièces, parmi lesquelles nous citerons : Mon parrain de Pontoise, en un acte (1842) ; Un ami malheureux, la Dame de trèfle, les Fantaisies de milord, vaudevilles (1850) ; le Voyage à Pontoise, en un acte (1843) ; le Bourgeois grand seigneur (Odéon, 1842), et Mademoiselle Rose (1843), comédies ; la Comtesse d'Altemberg, drame en cinq actes ; Chodruc-Duclos, autre drame (1850), et surtout les opéras suivants, composés et traduits de l'italien : Lucie de Lammermoor (Renaissance, 1839) ; la Favorite (Opéra, 1840) ; Don Pasquale (Opéra, 1843) ; Othello (1844) ; Robert Bruce (Opéra, 1847) ; Jérusalem (Opéra, 1847). Citons encore les Premiers pas ou les Deux génies (Opéra-National, 1847). Gustave Vaez a collaboré, en outre, avec Eugène Scribe, au libretto de Ne touchez pas à la reine, opéra-comique (1847), et avec Victorien Sardou à celui du Capitaine Henriot, trois actes (Opéra-Comique, 1864). Seul, il a donné : le Cheval de Grammont, les Scènes de la vie privée, (Bruxelles, 1834-1835) ; Il Signor Bazili, les Brodequins de Lise, le Coffre-fort, Nouvelles d'Espagne, comédies et vaudevilles en un acte (1836-1847) ; le Bourgeois des métiers ou le Martyr de la patrie, drame en cinq actes et six tableaux (1849, in-8°), etc. En 1853, il fut associé à son ami, Alphonse Royer, comme directeur adjoint du théâtre de l'Odéon, et passa de là, avec le même, au mois de juin 1856, au Théâtre Impérial de l’Opéra (salle Le Peletier), où il conserva jusqu'en 1859 le titre de directeur de la scène. C'est en cette qualité qu'il a entrepris divers voyages en Allemagne et en Italie à la recherche, assez peu facile, des ténors. Son pseudonyme Vaez [ou Vaëz] était le patronyme de sa mère. Il avait été créé chevalier de la Légion d'honneur en 1856.
Il est décédé en 1862, célibataire, à quarante-neuf ans, en son domicile, 23 rue Laval [auj. rue Victor-Massé] à Paris 9e.
livrets
Lucie de Lammermoor, opéra italien en 3 actes, version française avec Alphonse Royer, musique de Gaetano Donizetti (Monnaie de Bruxelles, 05 septembre 1839 ; Opéra, 20 février 1846) la Favorite, opéra en 4 actes, avec Alphonse Royer et Eugène Scribe, musique de Gaetano Donizetti (Opéra, 02 décembre 1840) Don Pasquale, opéra bouffe italien en 3 actes, version française avec Alphonse Royer, musique de Gaetano Donizetti (Monnaie de Bruxelles, 04 août 1843 ; Théâtre-Lyrique, 09 septembre 1864 ; Opéra-Comique, 20 juin 1896) Othello ou le More de Venise, opéra italien en 3 actes, version française avec Alphonse Royer, musique de Gioacchino Rossini (Opéra, 02 septembre 1844) Robert Bruce, opéra en 3 actes, avec Alphonse Royer, musique de Gioacchino Rossini (Opéra, 30 décembre 1846) Ne touchez pas à la reine !, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Scribe, musique de Xavier Boisselot (Opéra-Comique, 16 janvier 1847) les Premiers pas ou les Deux génies, scène-prologue en 1 acte, avec Alphonse Royer, musique de Michele Enrico Carafa, Adolphe Adam, Fromental Halévy et Esprit Auber (Opéra-National, 15 novembre 1847) Jérusalem, opéra en 4 actes, avec Alphonse Royer, musique de Giuseppe Verdi (Opéra, 26 novembre 1847) Mosquita la sorcière, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Scribe, musique de Xavier Boisselot (Opéra-National, 27 septembre 1851) Georgette ou le Moulin de Fontenoy, opéra bouffe en 1 acte, avec Alphonse Royer, musique d’Auguste Gevaert (Théâtre-Lyrique, 28 novembre 1853) Rita ou le Mari battu, opéra-comique en 1 acte, musique de Gaetano Donizetti (Opéra-Comique, 07 mai 1860) le Capitaine Henriot, opéra-comique en 3 actes, avec Victorien Sardou, musique d’Auguste Gevaert (Opéra-Comique, 29 décembre 1864) |
L'art lyrique et le théâtre viennent encore de faire une perte des plus regrettables. M. Gustave Vaëz, l'auteur de plusieurs charmantes comédies et d'opéras devenus populaires, l'heureux et fidèle collaborateur de M. Alphonse Royer, est mort mercredi dernier à la suite d'une hydropisie de poitrine. La presse entière et tous les artistes de Paris se sont associés à ce deuil. M. Gustave Vaëz, n'était guère âgé que de cinquante ans. — Nous empruntons cette notice biographique a l'Entracte : Jean-Nicolas-Gustave van Nieuwenhuysen, dit Vaëz, dont la mort vient de surprendre et d'attrister le monde dramatique, naquit en 1812. Il était destiné au barreau, mais sa vocation l'entraîna au théâtre, et il fit représenter quelques pièces à Bruxelles, sa patrie, de 1829 à 1834. Il vint ensuite à Paris et se lia avec M. Alphonse Royer, qui fut son plus constant collaborateur, avec qui il fut associé pour la direction de l'Odéon en 1853, et qu'il suivit à l'Opéra en 1856, en qualité de secrétaire général. Voici la liste des ouvrages de Gustave Vaëz, écrits pour la plupart en collaboration avec M. Alphonse Royer : Il Signor Barilli (Gaîté, 1836) ; les Brodequins de Lise (Gymnase, 1839) ; Lucie de Lammermoor (Renaissance, 1839) ; le Coffre-fort (Vaudeville, 1839) ; la Favorite (Opéra, 1840) ; Victorin du Morbihan (Ambigu, 1841) ; Mon Parrain de Pontoise (Palais-Royal, 1842) ; Un Voyage de Pontoise (Odéon, 1842) ; le Bourgeois grand seigneur (Odéon,1842) ; les Deux Hommes noirs (Variétés, 1843) ; Mademoiselle Rose (Odéon, 1843) ; la Comtesse d'Altemberg (Odéon, 1844) ; Othello (Opéra, 1844) ; Robert Bruce (Opéra, 1847) ; Ne touchez pas à la Reine (Opéra-Comique, 1847) ; les Nouvelles d'Espagne (Odéon, 1847) ; Jérusalem (Opéra, 1847) ; le Premier pas (Opéra national, 1847) ; le Bourgeois des métiers (Odéon, 1849) ; Un Ami malheureux (Vaudeville, 1850) ; la Dame de trèfle (Vaudeville, 1850) ; les Fantaisies de milord (Variétés, 1850) ; Chodruc Duclos (Gaîté, 1850) ; le Jour et la nuit (Variétés, 1850) ; Mosquita (Opéra national,1851) ; Déménagé d'hier (Variétés, 1852) ; Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (Odéon, 1852) ; Georgette (Théâtre-Lyrique, 1853) ; Rita ou le Mari battu (Opéra-Comique, 1860). Le corps de Gustave Vaëz a été transporté à Bruxelles, où aura lieu le service et où il sera inhumé dans un caveau de famille.
(le Ménestrel, 16 mars 1862)
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