Eugène THIERRY

 

 

 

 

Eugène Édouard Désiré THIERRY dit Eugène THIERRY

 

baryton français

(rue Motte, Amiens, Somme, 12 novembre 1830* – 1906)

 

Fils de Jean-Baptiste Eugène THIERRY (Amiens, 1804 – Amiens, 20 octobre 1858*), tisseur puis employé de commerce [fils de Pierre Alexis Robert THIERRY (Amiens, 1781 – Amiens, 13 août 1824*), tisseur], et de Joséphine Eugénie THIERRY (Amiens, 1805 – ap. 1858), ouvrière en coton, mariés à Amiens le 16 mai 1827*.

Epouse à Douai, Nord, le 10 mai 1855* Flore Catherine Joseph PLAISANT (Douai, 21 octobre 1825* –), fille de Louis Aimé Joseph PLAISANT (1796 – Douai, 21 juin 1852), cabaretier, et de Catherine WALLET (1800 – Douai, 16 février 1828).

 

 

Il fit ses études pour être prêtre et se sentit une tout autre vocation en jouant, au petit séminaire de sa ville natale, les Fourberies de Scapin. Il se distingua comme soprano solo dans toutes les messes en musique chantées à la cathédrale. Après avoir servi dans l'artillerie pendant trois ans, il entra au chemin de fer d'Orléans (en poste en 1855) et fut tour à tour conducteur, chef de station et receveur-caissier à la gare de Paris. C'est alors que, ayant perdu son père (20 octobre 1858), qui s'était toujours opposé à ce qu'il prît la carrière des arts, il s'y livra tout entier. Il profita si bien, au Conservatoire, des leçons de Révial et de Mocker qu'il trouva, au bout d'un an, un engagement pour le Grand-Théâtre de Nantes, où il obtint le plus beau succès dans l'opéra de Charles VI. Il chanta ensuite sur les théâtres de Lille, du Capitole de Toulouse (Nélusko en 1867), de Bordeaux, d'Alger. Il chanta la première de l'Africaine (Nélusko) en 1867 à Montpellier et à Béziers. Il vint à Paris et parut sur la scène des Fantaisies, qu'il quitta bientôt pour débuter à l'Opéra-Comique. Il y a créé, entre autres, Don Mucarade, en 1875, qu'il joua et chanta en maître. En 1883, il reprit le Brasseur de Preston (Daniel Robinson) au Théâtre-Lyrique-Populaire, aux côtés d'Irma Marié. Il chanta également aux Concerts du Conservatoire (sociétaire le 11 octobre 1881).

Il habitait à Paris en 1900. Il est décédé en 1906 dans une petite ville de province.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta vers 1869.

 

Il y créa le 02 juin 1869 la Fontaine de Berny d'Adolphe Nibelle ; le 24 mai 1873, le Roi l'a dit (Gautru) de Léo Delibes ; le 22 avril 1874 Gille et Gillotin (Roquentin) d'Ambroise Thomas ; le 15 mai 1874 le Cerisier de Jules Duprato ; le 10 mai 1875 Don Mucarade (Don Mucarade) d'Ernest Boulanger ; le 08 mai 1876 les Amoureux de Catherine (Rebstock) d'Henri Maréchal [qu'il chanta pour la 100e le 28 avril 1889] ; le 18 mai 1887 le Roi malgré lui (Laski) d'Emmanuel Chabrier ; le 30 mai 1890 la Basoche (le Chancelier de la Basoche) d'André Messager ; le 03 décembre 1890 Benvenuto (le Chef du guet) d'Eugène Diaz ; le 15 avril 1891 les Folies amoureuses d'Emile Pessard.

 

Il y participa à la première le 12 juin 1872 de Bonsoir, voisin ! (Charlot) de Ferdinand Poise ; le 16 janvier 1893 de Werther (le Bailli) de Jules Massenet.

 

Il y chanta le Postillon de Lonjumeau (Biju) ; le Domino noir (Gil Pérès) ; le Pré-aux-Clercs (Girot) ; les Dragons de Villars (Belamy) ; les Noces de Figaro (Antonio) [version française de Jules Barbier et Michel Carré] ; la Dame blanche (Gaveston) ; Mignon (Lothario ; Antonio pour la 1000e du 13 mai 1894).

 

 

 

 

Eugène Thierry n'a point signé d'engagement encore à Paris. Il revient de Caen, après avoir passé la saison d'hiver au Théâtre-Impérial d'Alger. Cet artiste est un de nos barytons les plus complets : Charles VI et Rigoletto sont des triomphes pour lui, et Zampa n'a rien d'inaccessible à sa voix brillante. Eugène Thierry n'a appartenu qu'un moment au Conservatoire : mûr pour la scène, on le demandait bien vite à Nantes, puis Lille le retint pendant deux ans avant les applaudissements d'Alger. C'est une réputation qui s'accroît par une progression incessante du talent.

(la Comédie, 22 juillet 1866)

 

 

[Bernard et Thierry]

Le premier, bel enfant de Paris ; le second, venu de Picardie.

Deux basses, ou sérieuses ou comiques ; deux utilités... indispensables deux existences honnêtes et heureuses, car elles n'ont pas d'histoire.

(le Théâtre de l’Opéra-Comique, Jules Prével, le Figaro, 17 janvier 1875)

 

 

[Henri Maréchal parle des créateurs de son œuvre les Amoureux de Catherine]

Thierry — Rebstock — apporta à son rôle toute la bonhomie, la rondeur et la solide voix qui le rendirent si précieux à l'Opéra-Comique. Il y resta fort longtemps encore, puis se retira dans une petite ville de province d'où, à certaines dates, il m'adressait un cordial souvenir. Et puis, rien ne m'arriva plus !...

Thierry est mort en 1906.

(Henri Maréchal, le Ménestrel, 08 août 1914)

 

 

 

 

 

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