Charles SÉCHAN
Polycarpe Charles SÉCHAN dit Charles SÉCHAN
peintre décorateur français
(345 rue du Mail, Paris ancien 3e, 29 juin 1803 [10 messidor an XI]* – Paris 9e, 14 septembre 1874*)
Fils de Jean-François SÉCHAN, marchand tailleur, et d'Anne Félicité GUINÉE, mariés à Paris ancien 5e en l'an X.
Epouse Anne Nugent WOODGER (Londres, Angleterre, 24 septembre 1801 – Dol-de-Bretagne, Ille-et-Vilaine, 18 janvier 1871*) [épouse en premières noces Jean-Louis GARDIE ; parents d'Émilie Louise Honorine GARDIE qui épousa Jules DIÉTERLE, décorateur].
De 1831 à 1854, il réalisa des décors de théâtre, seul ou en collaboration avec Léon Feuchère, Jules Diéterle et Édouard Despléchin, pour la Comédie-Française (1833-1838), le Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le Théâtre-Historique, et surtout l'Opéra (1834-1854). Par ailleurs, il participa à de nombreuses décorations de salles de théâtre en province, et restaura la salle de l'Opéra-Comique en 1838. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 11 septembre 1849.
Il est décédé en 1874 à soixante-et-onze ans, en son domicile 20 rue de La Rochefoucauld à Paris 9e.
Sans être, comme peintre ni même comme décorateur, à la hauteur de Cambon, cet artiste distingué s'est fait une place à part par le goût tout français qu'il a mis dans l'art décoratif. Elève de Cicéri, il exécuta avec divers artistes des décors pour de grands théâtres, notamment pour l'Opéra de Paris, pour les théâtres de Bruxelles, de Dresde, etc., et reçut en 1849 la croix de la Légion d'honneur. Le talent dont il avait fait preuve dans ses travaux lui valut d'être chargé cette même année de restaurer la galerie d'Apollon, au Louvre. Tout le monde sait avec quel talent, avec quelle sobriété puissante l'artiste remplit cette tâche difficile. Dans ce vaste cadre se résument complètement toutes les nuances du talent de M. Séchan, talent multiple et toujours d'une grande originalité. Il est à regretter pour lui et pour l'art même qu'il n'ait pas trouvé dans sa carrière une seconde occasion d'affirmer ses meilleures aptitudes, car les Peintures architecturales de Saint-Eustache, qu'il exécuta peu après, bien qu'elles soient d'une grande valeur, étant exclusivement du domaine religieux, ne donnent du talent de l'auteur qu'une idée très incomplète. En 1852, M. Séchan se rendit à Constantinople, où il fut chargé de créer un théâtre et d'exécuter des décorations intérieures dans des palais et des kiosques du sultan, et il reçut à cette occasion, l'ordre du Medjidié. Après son retour, il se rendit à Baden-Baden, où il exécuta des travaux décoratifs dans le Casino.
(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1876)
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